4 DÉCEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 152 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
MIJOTAGE
DES HAUTES SPHÈRES DANS L'EMPIRE DU IIe SIÈCLE
Le
préfet d'Égypte est un haut fonctionnaire désigné par l'empereur
Romain, son délégué personnel, pour diriger Alexandrie et
l'Égypte. Il s'agit donc du gouverneur impérial de la province,
poste réservé aux chevaliers Romains... L'intitulé latin complet
est praefectus Alexandriae et Aegypti. Les textes grecs le nomme
Ẻπαρχος (éparkhos).
Octavien
César (le futur Auguste) crée cette fonction au lendemain des
disparitions de Marc-Antoine et de Cléopâtre à Alexandrie en -30.
L'empereur
se pose en successeur des rois d'Égypte, avec la volonté de garder
pour lui la haute main sur cette conquête, sa position de repli
stratégique, la richesse de ce pays et du tribut que l'on peut en
tirer, une importante réserve d'hommes.
Octavien
César choisit un chevalier Romain (membre de l'Ordre équestre)
qu'il dote d'un imperium (pouvoir de commandement suprême) et d'un
rang proconsulaire.
Au
début du règne de Galba, le successeur de Néron, un Édit du
Préfet Tiberius Julius Alexandre fixe des points de doctrines
juridiques propres à l'Égypte Romaine :
Lutte
contre les abus des créanciers.
Fixation
de la jurisprudence relative aux points de droits déjà tranchés et
force de loi des précédents judiciaires tranchés en conventus
devant le Préfet d'Égypte.
Lutte
contre la délation, force de loi du canon fiscal (Gnômôn de
l'Idiologue) et plusieurs autres mesures relatives au fisc.
En
raison de sa richesse et de son importance, elle est interdite aux
sénateurs Romains. La plupart des structures locales héritées des
Ptolémée sont conservées, comme la division en nomes
(départements) et les stratèges à leur tête, nommés par le
préfet.
Les
nomes sont regroupés en 3 épistratégies (régions) dirigées par
des épistratèges, adjoints directs du préfet.
L’Égypte
représente une province originale sur le plan culturel : La
romanisation est limitée dans cette société marquée par un fort
clivage entre Grecs et Égyptiens.
La
langue grecque est privilégiée (y compris sur les monnaies) et
l'empereur se fait représenter en roi Égyptien, avec les attributs
des pharaons et la titulature traditionnelle, le nom et les titres
sont transcrits en hiéroglyphes insérés dans des cartouches.
Le
pays reste un des principaux greniers à blé pour Rome, ainsi que la
source de matériaux utilisés à Rome tels que le granit, extrait du
Mons Claudianus, et le porphyre, extrait du Mons Porphyrites,
lesquels transitaient via Coptos.
La
religion Egyptienne continue de rayonner dans l'ensemble du bassin
Méditerranéen.
Le
pays bénéficie de la Pax Romana pendant plusieurs dizaines
d'années.
Les
premiers préfets romains en Égypte :
Caius
Cornelius Gallus ;
Gaius
Aelius Gallus ;
Gaius
Petronius.
UNE ÉLECTION A ROME |
Hadrien
visite plusieurs fois l'Égypte et fonde la ville d'Antinoupolis, en
mémoire de son jeune amant Antinoüs qui s'est noyé dans le Nil,
qu'il relie au port de Bérénice sur la Mer Rouge.
Sous
Marc Aurèle, une importante révolte éclate, attribuée aux
boukoloi, les bouviers du delta du Nil.
Cette
révolte trouve sans doute ses causes en partie dans les difficultés
que connaît la province :
Les
crues du Nil sont faibles, l'épidémie dite de la « peste
antonine » touche la province et l'on assiste à la fuite de
nombreux paysans face aux exigences fiscales. (de
même de nos jours dans nos contrées ponctionnées)
Si
l'Égypte est importante aux yeux des Romains, c'est avant tout parce
que le pays, avec la Tunisie, est le grenier à blé de l'empire.
L'Égypte appartient personnellement à l'empereur et non au Sénat.
L'époque Romaine est une période assez honteuse pour les Égyptiens,
considérés comme des personnes de basse catégorie.
Ils
endurent des conditions de vie difficiles.
Des
temples sont construits, ou bien les Romains embellissent ou achèvent
les temples commencés par les Ptolémée.
L'art
de cette époque est grossier et sans comparaison avec l'époque de
Séthi. Ainsi sont construits la ville d'Antinoupolis, par le Romain
Hadrien, le kiosque de Trajan à Philæ, le temple de Dendérah
embelli par Auguste, plusieurs mammisi, ( Sanctuaires annexes des
grands temples ptolémaïques, consacré à la célébration de la
naissance de Pharaon conçu comme un enfant-dieu.)
etc.
Le
pharaon est le fils des dieux, sans lequel il n'y a que désordre en
Égypte. L'empereur Romain va se représenter, comme les Ptolémée,
à la mode égyptienne, il doit se soumettre spirituellement au
peuple, dont il se moque bien de respecter la tradition, hormis
quelques exceptions.
Après
la fin du culte d'Isis à Philæ, la civilisation Égyptienne meurt,
son histoire tombe dans l'oubli... La redécouverte de cette période
faste de l'Égypte pharaonique ne se fera qu'après l’expédition
d’Égypte de Bonaparte, accompagné de nombreux scientifiques et
archéologues en 1798.
Grâce
à une documentation remarquablement riche, on peut tenter d’éclairer
le déroulement de la vie politique à la fin du règne d’Antonin
et au début du règne de Marc Aurèle à partir d’une visée
prosopographique. Elle permet d’apprécier, dans la partie la plus
élevée des fonctionnaires équestres, bien insérée dans le
fonctionnement de l’État à ses plus hauts niveaux, le mouvement
des hommes et de rechercher quelles implications celui-ci peut
suggérer.
L’activité
de ces serviteurs de l’État, qui sont en effet engagés au plus
haut point dans les vicissitudes de son fonctionnement, n’est pas
détachée du déroulement de la vie politique en son cœur même.
LES PROVINCES ROMAINES AU IIe SIÈCLE |
Il
faut donc envisager que le développement de leur carrière doit
être, dans une bonne mesure, la résultante d’interactions de
caractère institutionnel, de caractère politique. Il convient de
mettre au jour ce complexe de phénomènes. La compréhension du
fonctionnement de l’État impérial, qui doit dépasser les
cloisonnements trop réducteurs, est à ce prix.
À
tout le moins, les observations qu’autorise un dossier bien fourni
peuvent jeter quelques lueurs sur la vie politique et ses jeux dans
les sommets du pouvoir. L’enquête peut se développer sur les
grandes préfectures sans négliger le destin des offices palatins.
(un peu comme pour nos Énarques)
Le
contexte concerne donc le personnel équestre dont la position est
prépondérante en raison des responsabilités exercées dans
l’entourage du détenteur du pouvoir impérial, c’est-à-dire
dans un positionnement au cœur du pouvoir ou dans des
responsabilités importantes exercées ailleurs à son profit (le
gouvernement de l’Égypte, par exemple). Cette approche, qui part
des sommets de l’État, doit se développer de manière régressive,
elle doit s’appliquer à dégager des arrière-plans, autant dans
l’étude des destins individuels que dans celui du groupe envisagé.
Elle doit être attentive à la construction des carrières, à tout
ce qui prépare l’accès aux plus hautes responsabilités.
On
considère, l’exercice des responsabilités qui viennent couronner
l’échelon ducénaire :
Préfecture
de la flotte de Misène,
Procuratelle
de Lyonnaise et d’Aquitaine,
Procuratelle
de Belgique et des deux Germanies, etc.), car il offre à qui y
parvient de belles et nouvelles perspectives. Ce sont aussi, pour
dire les choses autrement, des points de passage qu’il est
intéressant d’observer, pour s’interroger sur le devenir,
positif ou négatif, des titulaires.
La
connaissance des étapes franchies à l’échelon ducénaire, et
surtout des dernières d’entre elles, est fructueuse et permet
d’étudier et comprendre, les ultimes développements
chronologiques d’un cursus.
Rien
en effet ne s’y déroule plus au hasard. Ainsi, toute carrière
présente une réelle épaisseur, comme l’ont bien appris non
seulement l’enseignement et l’œuvre de H.-G. Pflaum, mais encore
les usages d’une prosopographie attentive à dépasser le
singulier, même s’il revêt parfois une valeur exemplaire.
Il
y a plus, que la fonction, ses titulaires ordonnés en série, son
positionnement dans le système administratif, les trajectoires que
suivent les individus dépendent d’interactions très complexes.
D’abord sont mises en jeu d’autres fonctions.
Les
destins s’articulent et s’entremêlent dans le développement
propre des fonctions exercées : C’est le jeu des institutions,
bien perceptible lorsque l’on analyse les hautes responsabilités
équestres, offices palatins et grandes préfectures. Mais il faut
tenir compte aussi de la diversité des personnalités et de
l’accomplissement de parcours qui conservent un peu de singularité.
On
est donc dans un domaine multidimensionnel.
On
acquiert ainsi la possibilité de repérer éventuellement des
disgrâces, des mises à l’écart ou des faits suscitant
l’interrogation : On entre alors dans le déroulement de la vie
politique. Se dévoilent les informations qui font mieux connaître
les contraintes ou accidents qui affectent l’attribution des postes
les plus élevés de la hiérarchie équestre. Si l’on considère
qu’il s’agit d’un ensemble cohérent, l’observation globale,
si elle est justifiée, permet d’embrasser un milieu de pouvoir.
Les
liens qui se tissent entre les diverses fonctions fournissent les
éléments structurants d’un véritable système. L’approche
prosopographique coordonne donc, non les titulaires de telle ou telle
charge mais les titulaires d’un faisceau de fonctions. Ils sont
membres d’un groupe assez étroit... (Tout à
fait comme au sein des partis qui espèrent gouverner notre Pays)
Comme
le développement de leur carrière est avant tout soumis à une
organisation qui, au cœur du IIe siècle, paraît bien réglée,
même si des filières et des modes d’avancement diversifiés sont
aisés à définir dans les soubassements ou dans les arrière-plans.
Mais
au terme de l’enquête, grâce au faisceau des observations
recueillies dans cette documentation suffisamment abondante, un
milieu bien précis se donne à voir à un moment donné qui est
aussi un moment privilégié.
Il
s’agit d’un groupe limité de personnes, mais détenant
d’importantes responsabilités dans les appareils d’État.
Ce
ne sont plus des administrateurs dont le destin est peu sensible aux
aléas ou aux variations de la vie politique, mais des personnes qui,
par le pouvoir que leur accorde le maître de l’empire, ne sont pas
détachées de l’institution impériale et de ses propres
vicissitudes. La préfecture du prétoire joue un rôle essentiel.
C’est
d’elle que la documentation éclaire la continuité. Et celle-ci se
révèle prioritaire pour ancrer la réflexion et prolonger l’analyse
plus en profondeur. Il est heureux que son fonctionnement soit bien
connu et que la liste des titulaires soit bien acquise. Dès la fin
du règne d’Hadrien, on revient à la collégialité, après
l’époque de Marcius Turbo. C’est alors qu’apparaissent 2
personnages, M(arcus) Petronius Mamertinus et M(arcus) Gavius
Maximus. Certes, le premier témoignage sur le collège nouvellement
institué est de l’année 139 et il montre que Petronius Mamertinus
dispose en son
sein
de la primauté : Il est certainement le plus âgé et, plus
vraisemblablement, le plus ancien dans l’exercice des grandes
préfectures.
Mais
la réorganisation de l’institution et l’installation des
nouveaux titulaires sont apparemment un peu antérieures à la fin du
règne : Elles doivent correspondre à la préparation par Hadrien de
sa succession.
L’Histoire
Auguste mentionne Turbo parmi les amis d’Hadrien avec qui celui-ci
rompt brutalement à la fin de son règne.
Quant
au remplacement de M(arcus) Petronius Mamertinus par C(aius) Avidius
Heliodorus à la tête du gouvernement de l’Égypte, c’est chose
faite fin 137, ce qui le rend disponible pour une promotion.
Enfin,
l’Histoire Auguste, dans le récit des derniers jours d’Hadrien,
relate l’intervention « des préfets et de son fils » afin
de prévenir un geste dramatique.
La
position et la personnalité de M(arcus) Petronius Mamertinus
semblent avoir été occultées par l’intérêt porté à son
collègue, que les sources antiques citent à plusieurs reprises : Il
retire pour lui et pour sa famille de nombreux « bienfaits »
de la position de premier plan qu’il détient durant quelques
années.
Un
peu plus tard sa famille fournit, un gendre à l’empereur Marc
Aurèle, ce qui montre la proximité, au moins politique, avec la
famille impériale.
En
revanche, le point de départ de cette grande préfecture est plus
incertain. On peut être tenté de remonter dans le temps assez
nettement, jusqu’aux abords de 151.
Une
fois établi à la préfecture du prétoire, C(aius) Tattius Maximus
disparaît rapidement, avant même la mort d’Antonin le Pieux. On
peut fixer approximativement la date de l’événement dans la
seconde moitié de l’année 160, puisque le 28 septembre de cette
année, T(itus) Furius Victorinus qui devait le remplacer était
encore en fonction comme préfet d’Égypte, tandis que le
successeur de ce dernier apparaît le 13 février 161. Ainsi, pendant
de nombreuses années, la préfecture demeurera dans les mains d’un
seul titulaire. Mais la longévité de M(arcus) Gavius Maximus,
venant après celle de Q(uintus) Marcius Turbo, bloquera fermement
les possibilités d’avancement des titulaires des autres grandes
préfectures.
L'ART DE SE VÊTIR DE LA TOGE |
Ce
dernier cas concerne au moins 2 préfets du ravitaillement de la
Ville, appartenant au règne d’Antonin pour l’un, à ce règne ou
à celui de son prédécesseur Hadrien pour l’autre : Il s’agit
d’abord de Ti. Claudius Secundinus L(ucius) Statius Macedo, ensuite
de C(aius) Iunius Flavianus.
L(ucius)
Munatius Felix (vers 152), si nos déductions sont recevables, peut
être un exemple à retenir éventuellement dans la période
correspondant au règne d’Antonin le Pieux. Les schémas de
promotion entre les préfectures, tels qu’on les envisage ou qu’on
les décrit un peu abstraitement (avancement par trois fonctions :
Vigiles/
annone, puis Égypte, enfin prétoire,
Avancement
par deux fonctions : vigiles/ annone, puis prétoire), ne
s’appliquent pas de façon fréquente durant ce long intermède de
près de 40 ans, correspondant aux préfectures du prétoire de
Q(uintus) Marcius Turbo et de M(arcus) Gavius Maximus, sauf au moment
même des nominations de ces personnages (fin du règne d’Hadrien,
fin du règne d’Antonin le Pieux).
Faut-il
alors envisager pour les postulants éventuels à la préfecture
d’Égypte un temps de service encore plus long dans le poste
d’attente, la préfecture de l’annone ou la préfecture des
vigiles ?
Qu’en
est-il alors au niveau des offices palatins majeurs (a rationibus, ab
epistulis, a libellis) dans lesquels attendent 3 autres
fonctionnaires.
La
longévité qui caractérise l’exercice de la préfecture du
prétoire est facteur de ralentissement des carrières et même, pour
certains, de blocage : Des ambitions doivent être déçues. Mais
l’adlectio in amplissimum ordinem doit fonctionner comme voie
alternative : Elle permet de récompenser de loyaux serviteurs, et
même avantageusement, car on accède au milieu le plus élevé...
Un
autre élément à prendre en considération concerne les modalités
de l’avancement vers les grandes préfectures, depuis les offices
palatins et depuis les postes ducénaires qui les précèdent dans le
déroulement des carrières. L’étude des cursus épigraphiques des
chevaliers Romains engagés dans le service impérial, montre
clairement l’importance de la progression dans la dignité
qu’indique tout avancement : Elle en est une forte composante
symbolique à partir du moment où se précise l’importance
relative de chaque poste.
Très
rapidement, en tout cas au IIe siècle, les parcours se structurent
fermement, comme le montrent les caractéristiques répétitives que
révèlent les cursus épigraphiques. On décèle bien quels sont les
postes qui ouvrent l’accès aux offices palatins du premier rang (a
libellis, ab epistulis, a rationibus), on sait que l’exercice d’un
poste de cette nature peut ouvrir à son tour la voie à l’obtention
d’une grande préfecture et que le redoublement de l’exercice
d’une grande préfecture autre que la préfecture du prétoire (des
vigiles à l’Égypte, de l’annone à l’Égypte) ne se produit
pas constamment... Inversement, il est très rare que se produisent
des accélérations trop rapides des carrières, surtout à ce très
haut niveau.
Il
est vrai aussi, en contrepartie, que si le remplacement de M(arcus)
Petronius Honoratus a été attribué à Ti. Claudius Secundinus,
c’est la carrière équestre de L(ucius) Munatius Felix qui
s’achève. Ce phénomène de blocage doit aussi jouer, quelques
années plus tard pour le préfet des vigiles dont on ne trouve plus
de trace dans les hautes sphères équestres.
On
peut donc conclure par une observation sur les mécanismes
d’avancement : Tant que M(arcus) Gavius Maximus détient seul la
préfecture du prétoire, la préfecture de l’annone et celle des
vigiles ne sont pas nécessairement le marchepied de préfectures
plus importantes. Dans quelques cas, la carrière des chevaliers
Romains qui y accèdent s’achève avec ce poste.
De
même, lorsque M(arcus) Gavius Maximus meurt en 158, le mouvement est
très limité, puisque C(aius) Tattius Maximus est promu de la
préfecture des vigiles à la préfecture du prétoire et qu’il est
remplacé à la préfecture des vigiles par T(itus) Furius
Victorinus.
Le
seul point demeurant obscur concerne l’identité du remplaçant de
ce dernier à la tête du service a rationibus.
On
ne peut donc pas trop séparer les procédures de l’avancement des
circonstances de l’avancement. Si l’on ignore les circonstances
du choix de C(aius) Tattius Maximus, ancien auxiliaire de M(arcus)
Gavius Maximus, alors que l’empereur Antonin le Pieux était bien
vieillissant et que les milieux dirigeants pouvaient s’interroger
sur la succession impériale, on doit encore plus considérer les
données sur le remplacement impromptu de C(aius) Tattius Maximus
lui-même. Le rappel d’Égypte de T(itus) Furius Victorinus
permettait de donner au prétoire un chef aux états militaires
certains, puisque ce chevalier romain avait à l’échelon ducénaire
une carrière comparable en de nombreux points à celle d’un
officier du prétoire : Procuratelle du ludus magnus, préfecture de
la flotte de Ravenne et de Misène. Il est alors un des rares hauts
fonctionnaires à présenter ce profil d’homme de commandement,
peut-être le seul. À tout le moins, il est dans ce groupe le
responsable le plus haut placé qui puisse prétendre à cette
promotion importante et brillante. En l’associant à Cornelius
Repentinus, ceux qui ont fait le choix de revenir à un collège de
préfets du prétoire ont véritablement innové.
Deux
personnes au moins peuvent prétendre prendre place dans ce collège
: Le successeur inconnu de T(itus) Furius Victorinus à la tête des
vigiles et surtout L(ucius) Volusius Maecianus qui, déjà lors de
l’année précédente, dispose d’une ancienneté plus grande dans
l’exercice des préfectures que tout autre. Plutôt que de
rejoindre Victorinus à la tête du prétoire et à la tête de bien
des affaires de l’État, il quitte Rome pour aller gouverner
l’Égypte...
Ce
n’est pas ce fait qui attire l’attention des contemporains et des
historiens mais un fait qui lui est lié.
À
ce propos, l’Histoire Auguste fait état de plus que des rumeurs,
presque d’une cabale des médisants : sed Repentinus famose
percussus est quod per concubinam principis ad praefecturam uenisset.
On
doit médire sur un avancement étonnant. On doit ajouter que
L(ucius) Volusius Maecianus revient bien vite d’Égypte et reçoit
du prince le droit d’entrer au Sénat parmi les anciens préteurs,
poursuivant alors une carrière qui le conduit au moins jusqu’au
consulat. (apparemment certains de nos
journalistes et de leurs commanditaires de ces feuilles de chou n'ont
rien appris de la mort des régimes gouvernementaux, que ce soit en
république, en royauté, ou durant l'empire, lorsque celui qui
détient les rênes ne vaut rien ce ne sont pas les calomnies que le
réinstalleront au pouvoir. Certes cela fait remous, fait mal, mais
en général lorsque les choses prouvent qu'ils y a mensonges les
effets reviennent en boomerang,dans le nez du commanditaire)
Entre-temps,
Antonin le Pieux est mort et Marc Aurèle devient le maître de
l’Empire. On peut rechercher dans les divers épisodes de la fin de
carrière de L(ucius) Volusius Maecianus quelques éléments pour
comprendre le déroulement de la vie politique à la fin du règne
d’Antonin le Pieux et au début de celui de Marc Aurèle.
Une
manière d’éclairer la non-promotion à la préfecture du prétoire
comme une éviction, et à interpréter l’épisode du retour à
Rome comme une sorte de réhabilitation assortie de compensations
prestigieuses, par la volonté de Marc Aurèle...
Ce
serait placer dans le camp opposé Sex(tus) Cornelius Repentinus et
peut-être d’autres personnes qui se trouvent au sommet du pouvoir
à ce moment-là, et considérer que la diffamation dont parle
l’Histoire Auguste vient alors rendre justice au probe Maecianus.
Néanmoins Marc Aurèle se serait contenté d’un bien modeste
renversement de situation, puisqu’il ne semble pas que se soient
produites des disgrâces dont ont pâti les adversaires d’un de ses
maîtres.
Les
mouvements du haut personnel dirigeant ne s’accélèrent pas. Au
contraire, c’est plutôt le retour à des mouvements plus réguliers
que l’on doit constater à partir de 161. Une autre explication
peut être recherchée. Si la promotion de T(itus) FuriusVictorinus à
la tête de la province d’Égypte n’a rien pour surprendre,
puisqu’ainsi une province annonaire est tenue par une personne
supposée de poigne en 159, cette solution permet à L(ucius)
Volusius Maecianus de demeurer à Rome aux côtés de son impérial
élève et de jouer à ses côtés pleinement un rôle de protecteur
et de mentor.
Un
peu plus tard, à l’automne de 160, quand il faut remplacer de
façon inopinée C(aius) Tattius Maximus, le choix de T(itus)
FuriusVictorinus s’impose pour des raisons que l’on a considérées
déjà sous l’angle « technique » . Mais ne faut-il pas
ajouter une dimension politique ? Pouvait-on donner le prétoire à
quelqu’un qui n’a pas la confiance du prince vieillissant ni
celle du prince promis à la succession ?
Préfecture
du prétoire et haute administration équestre à la fin du ...
www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_2007_num_18_1_1647
de
M Christol - 2007 - Cité 1 fois - Autres articles
Cahiers
du Centre Gustave Glotz Année 2007 Volume 18 Numéro 1 pp. ......
Claudius Secundinus, c'était la carrière équestre de L(ucius)
Munatius Felix qui .... la transition du règne d'Antonin le Pieux au
règne de Marc Aurèle et Lucius Vérus. .... S'il fallait faire
remonter jusqu'en 152 la préfecture de l'annone de L(ucius) ...
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