mardi 1 juillet 2014

1049... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1049 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

INSTABILITÉ DES PROVINCES ET MOUVANCES DES FRONTIÈRES 

Guifré, Guifred, Wifred (? - 1049)
ARMES DE CERDAGNE
Comte de Cerdagne, succédant, en 990, à Oliba-Cabreta, son père, dans les comtés de Berga, de Cerdagne, de Conflent et dans le Capcir. De concert avec sa femme Guisla, il entreprend la fondation du monastère de Saint-Martin du Canigou, en 1007. La dédicace de l'église a lieu en 1009. La bulle du pape au sujet de cette fondation est de l'an 1019. Aucun document ne fournit la moindre trace du meurtre pour l'expiation duquel, au dire de certains auteurs, il se serait décidé à construire cet immense édifice, au milieu des rochers et dans le site le plus sauvage. C'était l'esprit d'un siècle où l'on ne voyait que trop souvent les princes allier la piété à la violation des préceptes du Décalogue et de l’Église.
STATUE DE SAINT MARTIN
L'origine de Saint-Martin-du-Canigou remonte, dit la tradition, à l'époque où les Maures dévastaient la Cerdagne. Le comte Guiffred décide de leur tendre un piège afin de les tuer tous jusqu'au dernier. Il réunit son conseil et explique par quelle ruse il projette d'en finir avec ces ennemis de la foi. Le plan consiste à laisser s'engager les Maures dans un sombre défilé de montagnes. Une fois qu'ils seront pris dans ce goulet étroit, il ne restera plus qu'à massacrer la colonne des Sarrasins, au signal donné par le comte Guiffred.

Hélas ! Cette ruse de guerre échoue. Le fils de Guiffred aperçoit, le premier, les Maures qui s'engagent dans les gorges d'Angoustrine. Oublieux des ordres donnés, impatient de décimer l'ennemi, il s'élance au combat. Bien mal lui en prend. Si quelques Maures sont tués, les autres s'échappent et se sauvent. La défaite totale dont rêvait le comte Guiffred, à cause de son fils, n'a pas lieu.

Le comte en est si irrité qu'il galope jusqu'aux gorges d'Angoustrine pour y tuer son propre fils. La nouvelle fait grand bruit dans le pays, se répand bien au-delà et, quand le pape Sergius IV l’apprend, il impose au père coupable une pénitence : il doit, afin de racheter sa faute, faire édifier un monastère.
C'est à l'instigation du comte de Cerdagne Guiffred II que le monastère est établi. Guiffred élève d'abord la chapelle de Saint-Martin d'Angoustrine.

Pendant longtemps, les montagnards ont montré une tache rouge qu'ils disaient être laissés par le sang du fils du comte Guiffred.

Dès Le Xe siècle s'élève une église dédiée à Saint Martin, but d'un pèlerinage. Au XIe siècle, Guifred II, comte de Cerdagne et de Conflent, sa femme et sa mère font de riches dons à cette église. Une colonie de Cuxa se rend au Canigou.

Ce même comte, qui vient de bâtir et de doter un grand monastère, donne, en 1010, au vicomte de Narbonne et au marquis de Gothie, 100 000 sols pour assurer la domination de son fils Guifred, qui n'a pas 10 ans, à l'archevêché de Narbonne. Le comte Guifred, marié en premières noces à Guisla, fille du comte de Pallas, en secondes noces avec Élisabeth, dont on ignore la famille, eut de ses 2 épouses 5 garçons et 1 fille, nommée Fide. Raymond, l'aîné de ses fils, lui succède au comté de Cerdagne, Bernard a le comté de Berga, Guillaume est évêque d'Urgell et Bérenger, d'Elne.

En 1014, le comte y fait mettre les reliques de saint Gaudérique, prises à Toulouse. Une chapelle spécifique est bâtie à côté de l'église. Quittant sa famille, le comte vit à l'abbaye à partir de 1043 à 1049

Sous la tour du clocher, accolée à la façade nord de l'église, se trouve l'entrée menant à une cour. D'un côté de cette cour s'élève l'église, de l'autre, au pied d'un mur moderne, se trouve le tombeau de Guiffred. Le cloître est placé de l'autre côté de l'église, accolé à sa façade sud.


L'église se compose d'une nef centrale et de 2 bas-côtés. Chacun de ces vaisseaux se termine à l'est par une abside sans chœur. Les 6 travées sont successivement délimitées par 2 paires de colonnes, une paire de piles cruciformes et 2 autres paires de colonnes. Les 3 voûtes sont en berceau, la centrale étant plus élevée. Les chapiteaux sont couverts d'une ornementation plate romane (animaux, feuillages, moulures). Seul le grand chapiteau de marbre qui supporte la table du maître-autel a été sculpté en relief (scènes de la vie de Saint Martin). La crypte de saint Martin se présente comme une église inférieure dépassant, côté ouest, l'aplomb de la façade. Les travées y sont 2 fois plus nombreuses que dans l'église supérieure. La tour du clocher, accolée à la façade nord de l'église, est carrée et se dresse sur 3 étages. Au rez-de-chaussée se trouve le passage d'entrée de l'abbaye. Au-dessus de la porte orientale du couloir ressort une petite absidiole qui rappelle l'usage de placer un autel dans les tours. Plus tard sont construites les galeries supérieures, avec colonnettes et chapiteaux en marbre. La galerie nord s'appuie contre l'église, celle de l'ouest contre les bâtiments renfermant la salle capitulaire, celle de l'est, à la maison abbatiale.

Après avoir fait son testament, le 8 novembre 1035, le comte Guifred prend l'habit monacal à Saint-Martin du Canigou et y meurt le 31 juillet 1049. Pendant ses années de retraite, il creuse de ses mains, dans la roche vive, la demeure destinée à sa dépouille mortelle...
TOMBE DE GUIFRED
Il la taille suivant la forme du corps, étroite aux pieds, s'élargissant graduellement jusqu'aux épaules et sommée d'un évasement circulaire propre à recevoir la tête. Pujades raconte, d'après une tradition recueillie sur les lieux, que Guifred rend chaque jour visite à son tombeau. Il y vient puiser des forces contre l'esprit tentateur qui l'engage à rentrer dans le monde et, s'adressant à la roche béante, il disait :
« Si après ma mort, qui ne peut être éloignée, puisque déjà tu es ouverte pour me recevoir, tu dois me retenir captif jusqu'à ce que Dieu m'appelle à rendre compte de mes œuvres au jugement universel, comment ne me trouverais-je pas à l'aise dans cet asile pendant le peu d'années ou le peu de jours qui me restent à vivre ? Ne seras-tu pas demain plus vaste qu'il ne faut pour mon pauvre corps ? »
Miron, abbé de Saint-Martin du Canigou, annonce la nouvelle de la mort du comte Guifred à tous les monastères de l'ordre de Saint-Benoît. L'historien Pujades raconte avoir admiré dans cette abbaye la collection des réponses envoyées par les maisons bénédictines à l'encyclique de Miron. Ajoutées bout à bout, elles forment un énorme rouleau dont le développement atteint 40 vares (35 mètres environ). On les déroule pour faire honneur aux personnages de distinction qui visitent l'abbaye. Sur le couvercle du tombeau de Guifred est gravée l'inscription suivante :

« Le comte Guifred repose près de 3 siècles dans le sarcophage qu'il s'est préparé lui-même. En 1332, l'abbé Bérenger de Coloriser lui fait construire, dans l'église supérieure de Saint-Martin, une nouvelle tombe, où ses restes sont déposés avec ceux de la comtesse Élisabeth. L'inscription suivante, qu'on lit dans l'église de Castell, consacre le souvenir de cette translation : «Anno : M° : XXXXVIIII : Incarnacionis : Domini : pridie : kalendas : Augusti : obiit : dompnus : Guifredus : quondam : comes : nobilicismus : qui : sub titulo : beati : Martini : presulis : hunc : locum : iussit : hedificari : unde : et : monachus fuit : annis : XV (quindecim) : in nomine : Domini nostri : Jesu : Xristi : cuius : dicti : domini : comitis : et : eius : uxoris : Helisabet : comitisse : corpora : translatari : fecit : in hoc : monumento : dompnus : Berengarius : de Columbario : abbas : istius : loci anno : domini : M : CCC : XXXII». »

Ce tombeau en marbre de Villefranche est celui qu'on aperçoit dans l'église de Castell. Il est du genre de ceux qu'on nomme tombeaux arqués. A Saint-Martin, le monument était défendu par une grille en fer. Sur le tombeau s'élevait la statue ou le buste de Guifred, représenté sous les traits d'un chevalier armé de toutes pièces, le moine, sous son froc, était peint, sur enduit, dans le fond de la niche.
Les guerres du XIVe siècle stoppent la prospérité de l'abbaye. En 1428, un tremblement de terre renverse le clocher de l'église.

Peu avant la Révolution, les moines quittent l'abbaye après avoir demandé leur sécularisation en 1779. Bâtiments claustraux et église sont alors utilisés comme carrière par les habitants des environs.

Un arrêt du Conseil souverain du Roussillon, en date du 8 avril 1785, ordonna de transporter le mausolée de l'église de Saint-Martin dans celle de Castell. Ce dispositif de l'arrêt reçoit son exécution le 11 août 1786. Peu d'années après, la statue fut brisée et les cendres de Guifred dispersées...
Au début du XXe siècle, monseigneur de Carsalade du Pont, évêque de Perpignan, entreprend de relever les ruines et d'y ramener ce qui a été éparpillé...

En 897 Guifred le Velu décède, c'est l'unificateur de la Catalogne, à l'origine de la légende du drapeau Catalan, il partage entre ses enfants les comtés formant la future Catalogne, les comtés :
De Bésalu,
De Cerdagne
Du Roussillon
Ils vont vivre leur lignée de façon autonome en s'opposant régulièrement. Guifred le Velu est le patriarche des dynasties des comtés Catalans, prenant en 870 le titre de comte d'Urgel-Cerdagne-Bésalu, puis en 878 celui de Barcelone-Gérone et enfin en 885 il crée lui-même le comté d'Ausonne...
Lorsqu'il décède en 897 ses enfants se partagèrent les comtés.
  1. Guifred II devient comte de Barcelone-Gérone-Ausonne jusqu'à sa mort en 911.
  2. Sunyer reprend ses titres jusqu'en 947, Guifred II n'ayant pas eu de descendance.
  3. Sunifred II est comte d'Urgel (897-948),
  4. Mir II, est comte de Cerdagne de 897 à 927, puis comte de Bésalu de 913 à 927.
  5. Radulf, est comte de Bésalu de 897 à 913, ainsi qu'évêque de Gérone.
LA CERDAGN E

Il faut savoir que le Conflent est initialement considéré comme un comté à part, mais il passe rapidement à la Cerdagne. Les deux régions suivirent donc le même destin.
Le Capcir, lui, n'est englobé dans la Cerdagne qu'en 877, sous le comte de Razès Alfred 1er (Le Capcir faisait partie du Razès auparavant)
Le comté de Cerdagne est repris par le fils de Mir II en 927, puis passe à son petit-fils Seniofred jusqu'en 967, celui-ci n'ayant pas eu d'héritier, le comté de Cerdagne passe à son frère Oliba « Cabreta » surnom donné à cause de son caractère, s'emportant facilement, tapant du pied en s'énervant comme le font les chèvres.
En 988, Oliba Cabreta se retire au mont Cassin et y meurt.
C'est son fils Guifred II qui prends sa suite de 988 à 1035. Son règne est marqué de deux avènements :
L'achat de l'évêché de Narbonne pour 100 000 sous, destinée à son fils Guifred, l'achat d'évêché est une procédure courante à cette époque, cela permet à l'acquéreur de placer qui il veut à sa tête, et donc de bénéficier de l'aura de l’Église.
La fondation de l'abbaye de Saint Martin du Canigou en 1009,
Ses successeurs furent :
Raymond, qui règne jusqu'en 1068,
Guillem (1068-1095)
Guillem-Jorda (1095-1109).
On a une trace du testament de Guillem-Jorda fait le 13 avril 1102, son fils est Bernard-Guillem, mort en 1111 sans descendant.
Sans héritier, son comté passe à son plus proche parent, Raymond-Bérenger III de Barcelone, descendant de Guifred le Velu...
Les familles d’Empuries, du Roussillon, de Cerdagne et de Besalu se livrent à des batailles continuelles dont la cause est l’établissement de frontières les plus précises possibles entre les comtés... Les frontières de l’époque sont flous, de nombreuses enclaves d’un comté étant situées au sein des terres d’un autre.
A la fin du IXe siècle, les comtés d’Empuries et du Roussillon sont réunis sous l’autorité de Suniaire Ier, puis sous celle de Suniaire II.
En 915, Bension prend le pouvoir pour une année seulement, le laissant ensuite à sa mort à son frère Gausbert Ier, puis à son fils Gausfred Ier en 940.
Durant tout le Xe siècle les comtés d’Empuries et du Roussillon sont unis, donnant accès à l’intégralité de la côte littorale. Mais à la mort de Gausfred Ier, en 992, les 2 comtés sont séparés. L’un de ses fils, Guilabert 1er devient comte du Roussillon et l’autre, Hug 1er, comte d’Empuries-Perelada (Perelada était une vicomté de l’Empuries).
Le partage n'est pas facile et Guilabert hérite de biens au sud des Albères tandis que son frère en garde au Nord, ce qui va être une source de litiges. Guilabert de Roussillon meurt en 1013 et son frère Hug réclame aussitôt le comté du Roussillon, désireux de réunir l’héritage de son père...
Malheureusement pour lui Guilabert a un fils, baptisé du nom glorieux de son grand-père, Gausfred, le conflit fait rage et il faut trouver une solution diplomatique, à l’initiative d’une tierce personne :
Bernat Tallaferro (Bernard Taillefer), comte de Besalu... Qui intervient en 1020 pour trancher la question, obligeant Hug à reconnaître la légitimité de Gausfred II... C’est ainsi que ce dernier est devenu comte de Roussillon.
En 1040, Hug décède, laissant la place à son fils Pons 1er.
En 1085 est signé un accord de paix entre Guislabert II, comte du Roussillon et Hug II, comte d’Empuries, mettant fin à l'animosité entre les deux comtés.
Si les premiers comtes succédant à Guifred se contentent de consolider les frontières, Raymond Borell III (997-1018) lance des expéditions en territoire ennemis le long du Sègre et de l'Ebre. Son fils, mineur au décès de son père, prend sa succession en 1018. A sa mort il partage entre ses 3 enfants ses possessions,
l'aîné Raymond Bérenger 1er prenant Barcelone et Gérone en 1035, puis rachète les possessions laissées à ses frères par son père en 1057, laissant l'ensemble des comtés à ses 2 enfants (des jumeaux) Raymond Bérenger II et Bérenger Raymond II.
(A la mort de Guifred 1er le Velu, la Catalogne unifiée au sein d'une même famille est fragile. Deux siècles plus tard, l'unification définitive est en marche, assurant la primauté du comté de Barcelone sur ses voisins.)


  Biographie de Guifré comte de Cerdagne par l'abbé Capeille
www.mediterranees.net/biographies/capeille/guifre.html
Comte de Cerdagne, il succéda, en 990, à Oliba-Cabreta, son père, dans les ... prit l'habit monacal à Saint-Martin du Canigou et y mourut le 31 juillet 1049.

L'époque des comtés autonomes - L'histoire du Roussillon

pyreneescatalanes.free.fr/Histoire/Comtes3.php
Les comtés de Bésalu, de Cerdagne et du Roussillon vont vivre leur lignée de façon autonome ... Il s'y retirera en 1035 en tant que moine et y mourra en 1049.

Bienvenue dans les Pyrénées, site web pyrénéen, site ...

www.balades-pyrenees.com/abbaye_de_saint_martin_du_canigou.htm
C'est à l'instigation du comte de Cerdagne Guifred II que le monastère fut ... Le comte Guifred II se retira à l'abbaye vers la fin de sa vie : il y mourut en 1049.

comte Guifred II - Casteil

www.casteil.fr/histoireabbaye.htm
Fondée en 1005 par le comte de Cerdagne et de Conflent Guifred Cabreta, elle ... Le comte Guifred s'y fera moine en 1035, jusqu'à sa mort en 1049; ses deux ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire