Cette
page concerne l'année 1039 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE
SAINT EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE AGRANDI ET CONSOLIDE PAR CONRAD II LE
SALIQUE.
CONRAD II |
Conrad
II le Salique Roi puis Empereur Germanique (1027-1039) inaugurant
la dynastie Franconienne, né vers 990, mort le 4 juin 1039, à
Utrecht.
Fils
du comte Henri de Spire, qui a été écarté de son héritage, le
jeune Conrad naît sans fortune et reçoit une éducation
rudimentaire, mais il est bientôt déterminé à retrouver son rang.
En
1016, il épouse Gisèle, duchesse de Souabe et descendante de
Charlemagne, à laquelle il est lointainement apparenté. Lorsque ce
mariage est contesté, l'empereur Henri II, jaloux de
l'influence grandissante de Conrad, en profite pour obliger ce
dernier à un exil temporaire. Les deux hommes se réconcilient par
la suite.
À
la mort d'Henri II en 1024, Conrad II, dont l'arrière-grand-mère
est la fille d'Othon le Grand, est candidat à sa succession... Élu
par les princes, il est couronné roi à Mayence le 8 septembre.
Ceux de la Maison de Saxe, qui croyaient que l'Empire devait être
héréditaire pour leur Maison, et les Italiens, ne sont pas contents
de cette élection... On ne peut assez s’étonner du nombre
prodigieux de dissertations sur les prétendus 7 électeurs institués
en ce temps-là. Jamais pourtant il n’y eut de plus grande
assemblée que celle où Conrad II fut élu. On fut obligé de la
tenir en plein champ entre Vorms et Mayence. Les ducs de Saxe, de
Bohême, de Bavière, de Carinthie, de Souabe, de Franconie, de la
haute, de la basse Lorraine, (Lotharingie) un nombre prodigieux de
comtes, d’évêques, d’abbés, tous donnèrent leurs voix.
Il
faut remarquer que les magistrats des villes y assistent, mais qu’ils
ne donnent point leurs suffrages. Le camp dure 6 semaines dans le
champ d’élection avant de se déterminer. Enfin le choix tombe sur
Conrad, surnommé le Salique, parce qu’il est né sur la rivière
de la Saale. C’était un seigneur de Franconie, qu’on fait
descendre d’Othon le Grand par les femmes... Il est sans doute
choisi comme étant le moins dangereux de tous les prétendants... En
effet, il ne possède aucunes grandes villes et n’est que le chef
de puissants vassaux, chacun est aussi fort que lui...
Au
début de l'année 1025, la mort soudaine de Boleslas Ier le
Vaillant, feudataire qui venait d'ériger la Pologne en royaume,
épargne à Conrad II la nécessité d'une intervention militaire.
En
Allemagne, une rébellion fomentée par les nobles et des parents de
Conrad II est rejointe par de nombreux princes de Lombardie. Si les
évêques Italiens s'inclinent devant Conrad II à Constance, en juin
1025, les princes cherchent à élire Guillaume V, duc
d'Aquitaine, comme anti-roi. Mais la rébellion s'effondre lorsque le
roi de France lui refuse son soutien.
1025-1026.
L’Allemagne se regarde toujours comme le centre de l’Empire, et
le nom d’empereur paraît confondu avec celui de roi de Germanie.
Les Italiens saisissent toutes les occasions de séparer ces deux
titres... Les députés des grands fiefs d’Italie vont offrir
l’Empire à Robert, roi de France. c’est offrir alors un titre
fort vain, et des guerres réelles...
COURONNE DU SAINT EMPIRE |
Robert
le refuse sagement, on s’adresse à un duc de Guyenne, pair de
France, il l’accepte, ayant moins à risquer. Mais le pape Jean XIX
et l’archevêque de Milan font venir Conrad II le Salique en
Italie, il fait auparavant élire et couronner son fils Henri roi de
Germanie, c’est la coutume alors. Il est obligé d’assiéger
Pavie, essuie des séditions à Ravenne... tout Empereur Allemand
appelé en Italie y est toujours mal reçu... Conrad II arrive enfin
à Rome où il est couronné le jour de Pâques par Jean XIX.
l'an
1027. A son retour il pacifie la Hongrie et la Pologne.
1028-1029-1030.
Henri duc de Bavière étant mort, le roi de Hongrie Étienne, parent
par sa mère, demande la Bavière, au préjudice du fils du dernier
duc, preuve que les droits du sang ne sont pas encore bien établis
et en effet, rien ne l’est.
L’empereur
donne la Bavière au fils du duc Henri, le Hongrois la voulant on se
bat les armes à la main... Après la mort d'Étienne de Hongrie,
l’empereur a la possibilité de faire placer sur le trône de ce
pays un parent d’Étienne, nommé Pierre, il a de plus le pouvoir
de se faire rendre hommage et de se faire payer un tribut par ce roi
Pierre, que les Hongrois irrités appellent Pierre l’Allemand...
Les papes, qui croient toujours avoir érigé la Hongrie en royaume,
désire eux qu’on l’appelle Pierre le Romain.
Ernest,
duc de Souabe, qui a armé contre l’Empereur, est mis au ban de
l’empire, (ban signifie d’abord bannière, ensuite édit,
publication il signifie aussi depuis bannissement). C’est un des
premiers exemples de cette proscription : « Nous
déclarons ta femme veuve, tes enfants orphelins, et nous t’envoyons
au nom du diable aux quatre coins du monde »
1031-1032.
On commence alors à connaître des souverains de Silésie, qui ne
sont sous le joug ni de la Bohême, ni de la Pologne: la Pologne se
détache insensiblement de l’Empire, et ne veut plus le
reconnaître.
1032-1033-1034.
Si l’empire perd un vassal avec la Pologne, il en acquiert 100 dans
le royaume de Bourgogne. Le dernier roi, Rodolphe le Fainéant, (la
sœur puînée du roi de Bourgogne a épousé Conrad II),n’ayant
point d’enfants, laisse en mourant ses États à Conrad II le
Salique... Suisse, Grison, Provence, Franche-Comté, Savoie,
Genève,Dauphiné, c’est de ce jour là que les terres au delà du
Rhône sont appelées terres d’Empire... Tous les seigneurs de ces
cantons, qui relevaient auparavant de Rodolphe, relèvent aujourd'hui
de l’Empereur.
Quelques
évêques se sont érigés en princes feudataires... Conrad II leur
donne à tous les mêmes droits. Les Empereurs élèvent toujours les
évêques pour les opposer aux seigneurs, ils s’en trouvent bien
quand ces deux corps sont divisés, et mal quand ils s’unissent.
Les sièges de Lyon, de Besançon, d’Embrun, de Vienne, de
Lausanne, de Genève, de Bâle, de Grenoble, de Valence, de Gap, de
Die, sont des fiefs impériaux. De tous les feudataires de la
Bourgogne, un seul jette les fondements d’une puissance durable.
C’est Humbert aux blanches mains, tige des ducs de Savoie. Il n’a
que la Maurienne, l’Empereur lui donne le Chablais, le Valais, et
Saint-Maurice
Ainsi
de la Pologne jusqu’à l’Escaut, et de la Saône au Garillan, les
Empereurs font partout des princes, et se regardent comme les
seigneurs suzerains de presque toute l’Europe.
Depuis
1035 jusqu’à 1039. L’Italie encore troublée rappelle Conrad II,
ce même archevêque de Milan qui a couronné l’Empereur est par
cette raison-là même contre lui. Ses droits et ses prétentions en
sont augmenté. Conrad le fait arrêter avec 3 autres évêques... il
est ensuite obligé d’assiéger Milan, qu'il ne peut prendre, y
perd une partie de son armée, et tout son crédit dans Rome... fait
des lois à Bénévent et à Capoue... mais pendant ce temps les
aventuriers Normands y font des conquêtes... Enfin il entre dans
Milan après négociations, et s’en retourne en Allemagne selon
l’usage ordinaire. Une maladie le fait mourir à Utrecht le 4 juin
1039.
Conrad II
ce grand monarque dont le règne peut être considéré comme
l'apogée de la puissance royale en Allemagne, laisse aussi une
empreinte juridique, en confirmant le droit populaire traditionnel de
la Saxe et en élaborant en 1037 une nouvelle constitution pour les
fiefs de Lombardie.
A
la mort du dernier roi de Bourgogne, Rodolphe III (993-1032), sa
principauté se retrouve au cœur d'un conflit opposant deux hauts
seigneurs :
Le
comte Eudes II de Blois (983-1037), et l'Empereur du
Saint-Empire-Romain-Germanique Conrad II le Salique (990-1039), époux
de Gisèle, fille de Gerberge et sœur de Rodolphe III. La bataille
de Bar (dite également d'Honol), qui s'engage le 15 novembre 1037 au
pied de la cité de Bar, met un terme définitif au différend...
[Dès
1016, le roi Rodolphe III de Bourgogne (993-1032), envisageant sa
succession, décide, à Strasbourg, de confier son royaume à son
neveu, l’empereur Henri II le Saint (1014-1024).
A
Mayence, en 1018, Henri II refuse le sceptre et la couronne,
attributs de la fonction royale, que lui propose le roi de Bourgogne.
Son successeur désigné, Rodolphe III poursuit donc l’administration
de son royaume satisfait de son choix.
Mais, le 13 juillet 1024,
l'Empereur meurt sans héritier, obligeant le roi de Bourgogne à
choisir Conrad II le Salique (990-1039), nouvel empereur, comme son
successeur.
Avec
la mort de Rodolphe III en 1032, l’Empereur revendique
immédiatement le trône Bourguignon, sous couvert d'être le plus
proche parent du défunt...]
La
succession semble cependant loin d’être réglée. En effet, le
petit-fils de Rodolphe III, Eudes II, comte de Champagne, de Blois,
de Chartres, de Troyes, de Meaux, de Beauvais, vicomte de Bourges et
palatin du royaume de France, exige la couronne de Bourgogne... La
guerre entre Conrad II le Salique et Eudes II de Blois semble donc
inévitable, les deux prétendants restant sur leur position ! Chacun
mobilise alors ses forces en vue d'une guerre de succession de
Bourgogne qui s'annonce longue et meurtrière. Le comte Eudes de
Champagne envahit donc la Bourgogne et s’empare successivement de
Vienne, Neufchâtel et Morat.
Après
la Champagne et une partie de la Bourgogne, Eudes II de Blois
envisage, sereinement, la conquête de la Lorraine, terre d’Empire.
Profitant de la faiblesse du roi de France, Henri 1er (1031-1060) et
de l’éloignement de l’empereur Conrad II, il pénètre en
Lorraine avec la ferme intention de s’emparer, en priorité, de la
cité épiscopale de Toul. L'évêque Brunon d’Eguisheim
(1002-1054) qui l’a défié à Déville en 1033, allait subir la
fureur des guerriers Champenois.
Le
comte de Champagne fait donc mettre le siège devant Toul. Face à
l’incroyable résistance des défenseurs, Eudes II ordonne, de
rage, l’attaque des faubourgs en pillant et en incendiant notamment
les abbayes Saint-Evre et Saint-Mansuy...
Apprenant l'arrivée
prochaine de l'armée impériale à Toul, Eudes II, qui n'est pas
prêt à l'affronter, préfère lever le siège et rebrousser chemin
vers la Champagne.
Le
danger écarté, l’évêque Brunon de Toul, qui craignant pour sa
vie et celles de ses ouailles, décide de réunir le roi Henri 1er de
France, l’empereur Conrad II et l’abbé Poppon de Stavelot
(1020-1048) afin de définir la politique à adopter à l’égard du
comte de Champagne.
L’empereur,
excédé par les agissements répétés d'Eudes II, décide de se
porter en Lorraine pour le chasser définitivement et asseoir son
pouvoir. Ainsi, au cours du mois d’août 1033, Conrad II arrive en
Lorraine avec son armée, qui prend ses quartiers aux portes de la
cité meusienne de Saint-Mihiel. L’abbé Nanthère (1020-1044)
reçoit l’empereur comme il se doit. Après 3 jours de repos,
l’armée impériale se remet en route pour en découdre avec Eudes
II, qui préfère mettre de la distance entre lui et Conrad II. Les
terres Champenoises subissent alors la fureur des impériaux, qui
pillent et incendient les moindres villages, escomptant ainsi faire
plier Eudes II. Les razzias impériales ont raison de ce dernier qui,
se sentant traqué et exsangue, demande la paix.
Pour
négocier cette trêve, Eudes II s’adresse alors à Gozelon
(967-1044), duc de Mosellane (région comprenant la Haute et Basse
Lorraine, et à l'évêque de Metz, Thierry de Luxembourg
(1006-1047). Conrad II accepte de les recevoir à l'abbaye de
Saint-Mihiel. Le comte de Champagne renonce solennellement, devant
témoins, à toutes ses prétentions sur le royaume de Bourgogne en
promettant de réparer les dégâts commis par ses hommes lors du
siège de Toul. Satisfait de sa soumission, l’empereur remercie les
moines de Saint-Mihiel pour leur accueil et rentre dans ses États.
A
peine Conrad II a-t-il franchit le Rhin, qu'Eudes II, qui ne souhaite
pas en rester là, pénètre de nouveau en Lorraine. Alerté,
l'empereur peste contre son cousin et décide, à Ratisbonne, de
dépêcher une nouvelle armée en Champagne pour Pâques 1034,
voulant ainsi soumettre le comte Gérold II de Genève (1020-1080) et
l’archevêque Bouchard de Lyon (1023-1068), principaux soutiens
actifs du comte de Champagne.
Au mois de juin 1034, Conrad II
établit un plan visant à prendre en tenaille la Bourgogne.
Pendant
que le gros de l'armée impériale arrive par le nord en passant le
Jura.
Les
forces conjuguées de l’archevêque de Milan, Ariberto da Intimiano
(1018-1045) et du marquis de Montferrat, Guillaume III Longue-Epée
(991-1042) progressent depuis le sud en franchissant les Alpes.
Conrad
II enlève Neuchâtel puis se porte à Genève où le rejoint les
contingents alliés Italiens. Accueillis par le comte de Savoie,
Humbert aux Blanches Mains (1027-1048), le souverain du
Saint-Empire-Romain-Germanique reçoit immédiatement la soumission
du comte Gérold II de Genève et de l’archevêque Bouchard de
Lyon, craignant la vindicte impériale.
Le
1er août 1034, Conrad II le Salique ceint solennellement la couronne
de
Un
peu dépité par la tournure des événements, Eudes II de Blois, ne
baisse pas pour autant les bras et entreprend de nouvelles
chevauchées à travers toute la Lorraine de 1034 à 1036. Il harcèle
sans relâche les Lorrains en pillant, en détruisant et en
rançonnant...
Entre
temps, en Italie, les villes Lombardes et les seigneurs Milanais se
révoltent contre l'autorité impériale. Ne pouvant pas laisser la
situation se dégrader, Conrad II mobilise sur le champ une armée.
Milan est ainsi prise le 19 mai 1037 et son archevêque Ariberto
incarcéré, ce dernier réussit à s’enfuir et, avec les évêques
de Vercueil, Crémone et Plaisance, eux-aussi lassés du gouvernement
de Conrad II, promettent à Eudes II de Blois de le soutenir dans sa
quête de la couronne royale de Lombardie...
Enthousiasmé
par les propositions Italiennes, qui lui laissent même entrevoir la
couronne du Saint-Empire-Romain-Germanique, le comte de Champagne
pille de plus belle la Lorraine, espérant pousser jusqu’à
Aix-la-Chapelle où il escompte ceindre la couronne impériale. Mais
Eudes II ne se doute pas un seul instant qu’il va affronter un
adversaire à sa mesure, le duc Gozelon de Mosellane, fidèle vassal
de l’empereur.
Avant
d'affronter Gozelon et son armée, le comte de Champagne enlève,
sans trop de difficultés, les cités de Commercy et Bar-le-Duc où
il place des garnisons Champenoises. Séjournant au château de Bar,
Eudes profite pleinement de la Lorraine en festoyant à grands
frais... La fête s'achève le 15 novembre 1037, lorsque l'un de ses
hérauts d'armes lui annonce la présence, dans la plaine, au pied du
château, de l'armée conduite par le duc de Haute et Basse Lorraine,
Gozelon... Faisant alors sonner le tocsin, Eudes II rameute tous ses
hommes d'armes et chevaliers pour livrer la bataille qu’il entend
remporter contre les fidèles de l'empereur Conrad II !
L’armée
Lorraine est une armée de coalition constituée de troupes réunies,
à la hâte, par le duc Gozelon, ne pouvant compter sur certains
seigneurs Lorrains présents aux côtés de l’empereur en Italie :
Le
duc sollicite l’aide du prince-évêque Réginard de Liège
(1025-1037) qui lui répond favorablement en constituant un important
contingent de combattants Liégeois.
Le
comte Albert II de Namur (1031-1063), gendre de Gozelon (il a épousé
Régelinde (1005-1068)), accompagne les Liégeois et rallie le camp
Lorrain.
L’évêque
de Metz, Thierry de Luxembourg (1006-1047) accepte également de
fournir à Gozelon un corps expéditionnaire placé sous les ordres
du comte
Gérard de Bouzonville (985-1045), fils du comte Adalbert
1er de Metz (955-1038) et cousin de l’empereur Conrad II.
L’évêque
Raimbert de Verdun (1025-1038), offre aussi son aide à Gozelon en
lui envoyant un contingent dirigé par l’abbé Richard de
Saint-Vanne (1004-1046).
Enfin,
le duc est secondé par son fils Godefroid IV le Barbu (997-1069).
L’armée
du comte Eudes II se compose de vassaux Champenois et
d’Ile-de-France.
En
dehors de son fils Thibaud (1019-1090) qui l’accompagne,
Le
comte Manassès de Dammartin (990-1037), fils de Hilduin 1er,
Le
comte Dudon (?-1037)
Le
vicomte Hervé (?-1037),
Gilduin,
vicomte de Chartres et comte de Breteuil (990-1060) et son fils
Valéran (1010-1066) le suivent dans son expédition. Leur fidélité
semblait sans bornes car le comte de Champagne était un grand
seigneur charismatique et persuasif.
Les chroniques médiévales insistent sur le fait que les Champenois sont plus nombreux que les Lorrains et les Belges. Ainsi, au regard des pertes Champenoises, il semble qu’Eudes dispose d’environ 8 à 10 000 combattants, alors que les Lorrains, sont entre 3 et 6 000...
Les chroniques médiévales insistent sur le fait que les Champenois sont plus nombreux que les Lorrains et les Belges. Ainsi, au regard des pertes Champenoises, il semble qu’Eudes dispose d’environ 8 à 10 000 combattants, alors que les Lorrains, sont entre 3 et 6 000...
Mardi
15 novembre 1037, le duc Gozelon, son fils Godefroid et l’abbé de
Saint-Vanne se placent au centre, à leur gauche, se positionnent les
Liégeois de l’évêque Réginard et les Namurois du comte Albert
II, à leur droite, les Messins du comte Gérard de Bouzonville.
En
face, à 300 mètres environ, le comte Eudes II et Thibaut de Blois
occupent le centre avec un corps de cavalerie en avant, à leur
gauche, Manassès de Dammartin, Valéran et Gilduin de Breteuil
dirige l'un des corps de bataille, à leur droite, les comtes Dudon
et Hervé sont les chefs du second corps de bataille !
Les
récits de Raoul Glaber, de Jacques de Bayon et de la Vie de
Réginard, permettent d’avoir une vision globale de cet
affrontement, grâce au recoupement de leur récits.
Ainsi,
vers 9 heures, la plaine de l’Ornain retentit des cris de défiance
des combattants des armées ennemies. La tension est palpable et
l’envie d’en découdre bien là. Dans les deux camps, chevaliers,
écuyers et hommes d’armes trépignent d’impatience... Qui allait
engager le combat le premier ?
L’abbé
Richard de Saint-Vanne de Verdun béni l’armée de Gozelon et
propose la communion à chacun des combattants. Pour le prélat,
l’issue de la bataille ne fait aucun doute et il le fait savoir,
haut et fort, aux hommes du duc. Ces derniers galvanisés sont prêt
à en finir avec l'arrogant comte de Champagne.
Entre
9h et 9h30, Eudes II entre le premier en scène, demande notamment à
ses cavaliers de charger, lance baissée, vers le corps de bataille
de l’évêque de Liège et d'Albert II de Namur...
Après
une franche galopade et le franchissement du ruisseau Naveton, les
cavaliers Champenois arrivent au contact des Liégeois et des
Namurois...
Le
choc est si terrible que la ligne Belge est enfoncée.
Une
mêlée furieuse s’ensuit où chacun tente de sauver sa vie.
Peu
à peu le sol est jonché de corps éventrés, bras, jambes et
têtes tranchées, la folie s'est emparé des combattants des deux
camps....
Vers
10h30, tous les corps de bataille du comte de Champagne se portent
sur l’aile gauche du duc Gozelon.
Furieux
de la tournure des évènements (les Champenois et les Français
prennent le dessus) l’évêque de Liège exhorte ses combattants à
faire preuve de courage et d’abnégation pour repousser l’ennemi.
L'engagement
brutal dure près d’une heure au cri des guerriers et au son des
épées et lances s'entrechoquant.
Le
combat tourne peu à peu à l’avantage d’Eudes II de Blois.
Les
Belges submergés, commencent alors à refluer vers l’arrière,
voyant ce triste spectacle, le duc de Mosellane prend immédiatement
la décision de porter assistance au prélat Liégeois et au comte de
Namur, alors en pleine détresse.
Vers
11h30 l’arrivée des Lorrains, change la donne, revigoré par la
venue de Gozelon, Réginard de Liège regroupe ses combattants et
épaule le duc de Mosellane pour contenir et même repousser Eudes
II.
Albert
II de Namur se jette sur les Champenois avec une telle fougue qu'il
s’ouvre un chemin à coup d’épée, sectionnant les membres et
décapitant les ennemis.
Les
combattants s’affrontent sans retenue, sous le poids des hauberts,
les chevaliers démontés et les hommes d’armes s’enlisent dans
un sol détrempé par la pluie, la sueur et le sang.
Eudes
II de Blois, plein de fougue, exhorte encore ses compatriotes à se
surpasser pour reprendre le dessus sur ses « chiens » de
Lorrains.
Fendant
l’air, fracassant les crânes, coupant les bras et les jambes, les
comtes Dudon et Hervé, Manassès de Dammartin, Gilduin et Valéran
de Breteuil tentent, tant bien que mal, de reprendre le dessus...
La
confusion règne dans un fracas d'armes, accompagné de cris et de
râles.
Vers
14h l'entrée dans la bataille des combattants de Gérard de
Bouzonville et des Messins, produit immédiatement son effet.
Les
combattants Messins veulent en
finir avec les Champenois, leur charge
est si percutante que ces derniers et leurs alliés d’Ile-de-France
commencent à comprendre que la fin est proche.
Javelots
et lances volent, épées et haches tourbillonnent au-dessus de la
mêlée, l’engagement est passionné, bientôt, le sol boueux
imbibé de sang recueille les cadavres qui s’amoncellent au fur et
à mesure que les Lorrains prennent l'avantage.
Peu
à peu l’étau se resserre autour des fidèles du comte de
Champagne.
Vers
16h, l’encerclement est effectif et la tuerie, qui s'ensuit,
commence.
Les
comtes Dudon, Hervé, et Manassès de Dammartin perdent la vie dans
un dernier sursaut d’orgueil, Gilduin de Breteuil, blessé, et son
fils Valéran échappent de justesse à une mort certaine, sauvés
par l’abbé Richard de Saint-Vanne qui les revêt d’un habit
religieux.
L’issue de la bataille ne faisant maintenant plus de doute, Eudes II de Blois et son fils Thibaud s’enfuient lâchement.
Au
moment même où le comte de Champagne se croie définitivement à
l’abri, un homme d’arme, prénommé Thierry (selon le chroniqueur
« contesté » Jacques de Bayon), le désarçonne et lui
assène de violents coups sur tout le corps.
Entre
temps, Thibaut de Blois prend la poudre d’escampette, galopant
allègrement vers la Champagne, sans se retourner ni même porter
assistance à son père qui bientôt expire sous les coups répété
son meurtrier. Ce
dernier le dépouille du précieux reliquaire, qu'il porte sur lui,
et de ses vêtements... Ainsi, le bouillonnant, tyrannique et
ambitieux comte de Champagne gît désormais inanimé dans la
plaine...
Aux
alentours de 17h la bataille s'achève par la victoire des alliés.
Alerté
de la mort d'Eudes II, Lorrains et Belges partent à sa recherche? mais
en raison de la tombée de la nuit, le duc Gozelon fait cesser les
recherches, elles reprennent le lendemain matin.
En
parcourant le champ de bataille, l’abbé Richard de Saint-Vanne de
Verdun et l’évêque Roger de Chalons découvrent le corps dénudé
et défiguré d’un homme qui ressemble à Eudes II de Blois.
Selon
le moine-chroniqueur clunisien Raoul Glaber, l’épouse du comte
Champenois, Ermengarde d'Auvergne (995-1041, fille du comte Guillaume
IV), serait venue et aurait formellement identifier son époux grâce
à un détail intime, une verrue entre l’anus et l’appareil
génital (en latin « habebat enim verrucam inter genitalia et
anus »)...
Le
corps du défunt est ensuite remit à son épouse et à ses fils,
qui, en témoignage de leur gratitude, donnent à l’abbé de
Saint-Vanne de Verdun une chasuble dorée, promettant de faire de
pieuses fondations.
D'après
les Annales de l’abbaye d’Hildesheim, 6 000 Champenois ont
trouvé la mort dans la plaine. Quand aux alliés, ils perdent
environ 3 000 combattants.
La
victoire du duc Gozelon et de ses alliés rassure l’empereur Conrad
II, qui est enfin débarrassé d’un encombrant compétiteur.
La
Lorraine, théâtre de chevauchés sanglantes (de 1033 à 1037) et
d'une bataille gagnée avec détermination à Bar le 15 novembre
1037, retrouve la paix, sous le gouvernement du duc Gozelon, sauveur
de la Bourgogne et du Saint-Empire-Romain-Germanique...
CONRAD II LE SALIQUE - Encyclopædia Universalis
www.universalis.fr/encyclopedie/conrad-ii-le-salique/
Roi, puis empereur germanique inaugurant la dynastie franconienne, né vers 990, mort le 4 juin 1039, à Utrecht. Fils du comte Henri de Spire, qui ava.
Conrad II Le Salique - BEL Benoit
benoit.bel.free.fr/BGM/pages/detailindi.php?Orig=1...
(
Environ 0971 - 1039),
Modifier ... 18 Avril 1025, Pâques : L'empereur Conrad
II le
Salique
célèbre la Pâques à Augsbourg; son cousin le duc de Carinthie ...
Les tablettes chronologiques de M. Marcel: contenant la ...
books.google.fr/books?id=7pcBAAAAMAAJ
Guillaume
Marcel - 1729 - Kings and rulers
Conrad
IL le
Salique
, fut élu Empereur après lamort de Henri IL dit le Saint, Tau 1024.
... d'Italie , revint en Allemagne, & mourut fubitement à
Utrecht l'an 1039.
PATRIMOINE DE LORRAINE: LA BATAILLE DE BAR - 15 ...
patrimoine-de-lorraine.blogspot.com/.../la-bataille-de-bar-15-novembre-...
15
nov. 2011 - Mais, le 13 juillet 1024, l'empereur mourut sans
héritier, obligeant le roi de Bourgogne à choisir Conrad
II le
Salique
(990-1039),
nouvel ...
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