1038... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1038 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

 ÉTIENNE Ier ROI DE HONGRIE.

LORSQUE LES HUNS DEVIENNENT DES HONGROIS CHRISTIANISES

Premier roi de Hongrie (1000-1038) de la dynastie Arpadienne, Étienne Ier de Hongrie ou Szent István (Saint Étienne) est le fondateur du royaume de Hongrie, et le premier à consacrer un royaume à la Vierge Marie. On le baptise lors de la conversion de son père vers 982, il épouse Gisèle la sœur de l'empereur d'Allemagne Henri II. Couronné roi de Hongrie avec l'approbation du pape Sylvestre II, les 40 années de son règne son consacrées à organiser et christianiser son nouveau royaume, fondant 8 évêchés et de nombreux monastères, faisant venir des missionnaires de Bavière ou de Bohême, construisant de nombreuses églises pour les fidèles. Ce fut un grand roi, un homme irréprochable d'une immense bonté. Étienne, roi juste et pacifique dans le gouvernement de ses sujets, quittera ce monde pour le ciel à Albe Royale le jour de l’Assomption en 1038.
C'est leur fils cadet Saint Émeri qui renseigne le mieux sur la vie de ses saints parents.

Les Français ignorent superbement Étienne de Hongrie ou ne se font de lui qu'une idée caricaturale : celle d'un païen à la tête de hordes sauvages, qui serait soudain converti à la religion du Christ en entraînant ses guerriers avec lui. Il mérite pourtant mieux que cette image sommaire car il possède l'envergure d'autres bâtisseurs d'empires du Moyen Âge tels :

Clovis, Charlemagne, Guillaume le Conquérant, Otton Ie,r ou Vladimir le Grand.

Les Hongrois sont les descendants de ces fiers et terribles envahisseurs connus sous le nom de Huns, Saint Étienne eut le bonheur d'être l'apôtre en même temps que le roi des Hongrois, et de les civiliser.

Il a 20 ans quand il succède à son père... Pour donner tous ses soins à la christianisation de son royaume, il commence par établir une paix solide avec tous ses voisins. Ce n'est pas sans peine que le pieux roi peut mener à bonne fin son entreprise, ayant un peuple barbare et endurci dans les superstitions du paganisme, il lui faut soutenir une guerre contre ses propres sujets, mais le jeûne, l'aumône et la prière lui assurent la victoire. Étienne fait alors venir des apôtres pour évangéliser cette nation ignorante et grossière, il promulgue des lois très sévères contre le meurtre, le vol, l'adultère, le blasphème et d'autres crimes, il pourvoit à la protection des veuves et des orphelins et à la subsistance des pauvre, il fonde et enrichit les églises.

LE BAPTÊME D’ÉTIENNE

Dans toutes ses œuvres, le saint roi est secondé par sa pieuse épouse, Gisèle, sœur de l'empereur Saint Henri. L'humilité accompagne tous les bienfaits du prince, souvent il choisit la nuit pour accomplir ses œuvres de charité, lavant en secret les pieds des pèlerins, et cache discrètement ses aumônes. Un jour où il sort incognito pour distribuer de l'argent aux malheureux, comme il n'a point réussi à contenter tout le monde, il se fait dévalisé et foulé aux pieds. Loin de s'en fâcher et de se faire connaître, il offre à la Sainte Vierge cette humiliation et résout de ne jamais rien refuser à aucun pauvre. Il paraît impossible que ses revenus puissent suffire à tant de charités, sans quelques secours du ciel. Un jour que Saint Étienne prie, absorbé en Dieu, il est enlevé en l'air par les Anges jusqu'à ce que son oraison soit achevée. Dieu opère en sa faveur beaucoup d'autres prodiges.

Mille ans avant l'entrée de la Hongrie dans l'Union Européenne, c'est lui qui rattache au monde occidental le bassin des Carpates où les Magyars ont fini par élire domicile vers les IXe et Xe siècles. Déjà le prince Géza, père d'Étienne amorce vers 960/970 un revirement complet en sédentarisant son peuple, par le choix du baptême dans le rite latin, en entamant l'évangélisation de ses compagnons et en recherchant la paix avec le puissant Saint Empire... Après avoir conquis le pouvoir par les armes en 997, son fils Étienne obtient du pape la couronne qui marque sa reconnaissance comme roi chrétien avec l'accord de l'empereur Otton III.
À l'intérieur, il s'impose, par la force ou par la persuasion aux célébrants des traditions ancestrales des Magyars...

La fédération des tribus laisse place à un véritable royaume. La conversion du peuple à peine achevée, Étienne fonde une Eglise nationale autonome, dirigé par l'archevêque d'Esztergom et animée par des clercs venus de Bohême ou de Vénétie. Plus étonnant il réussit à préserver l'indépendance de la Hongrie à l'inverse de son voisin Tchèque et avec des méthodes plus pacifiques que, son homologue Polonais hélas la fin du règne est assombrie par sa maladie et la douleur causée par la mort de son fils Émeric 7 ans avant lui.

Pour preuve de la difficulté qu'ont ses sujets à accepter ses réformes, il faut près d'un demi-siècle pour obtenir sa canonisation (1083). C'est la première fois qu'un souverain n'étant pas mort martyr est porté sur les autels en Occident...

on l'érigera en modèle pour les générations à venir, pas seulement en Hongrie, mais aussi dans l'ensemble de la chrétienté médiévale. L'Occident, réunifié par les Carolingiens, peut croire les invasions barbares achévés, quand, à la fin du IXe siècle, des peuplades venues du midi de l’Oural, les Magyards, poussés par les Petchénègues, envahissent la cuvette du Danube, puis s’aventurent jusqu'en Lorraine et en Italie du Nord. L'origine de ces hordes est mystérieuse si leur langue se rattache au Finnois et au Basque, leur civilisation est proche des Turcs et des peuples de la steppe asiatique, ils rappellent les Huns ou les Avars, fixés dans la plaine Danubienne aux Ve et VIIe siècles... Nomades qui combattent à cheval, ils attaquent les abbayes, rançonnent les villes pour entasser le butin dans des chariots, et vendre comme esclaves les femmes et les jeunes gens.

SAINT ÉTIENNE ET SAINTE GISÈLE

Le 10 août 955, l'Empereur Romain-Germanique Otton le Grand bat les tribus Hongroises à Lechfeld, près d’Augsbourg. Dès lors, les Hongrois se regroupent pour se sédentariser sous la famille des Arpads.
18 ans plus tard, quand le duc Géza épouse Sarolta, fille du chef de Transylvanie, le christianisme, venu de Byzance et de Bulgarie, pénètre en Hongrie. De l’union de Geza et de Sarolta naît Vajk (ou Vaïk ou Baïk) vers 969, à Esztergom. Après la mort de Sarolta, Géza épouse Ethelgide (ou Adélaïde), fille du prince Polonais Miesco qui s’est converti au christianisme en 966.
Des missionnaires Slaves, comme Vojtech, le futur Saint Adalbert, évêque de Prague, entrent en Hongrie, en même temps que les évêques Bavarois Pilgrim de Passau et Wolfgang de Ratisbonne.
Vers 969, sous l'influence d’Ethelgide et d'Adalbert de Prague qu’elle a attiré en Hongrie, Géza reçoit le baptême, suivi de son fils, Vajk, qui prend le nom d’Étienne, une prédiction a prévenue sa mère :
« un fils va bientôt naître de toi, il sera le premier à porter la couronne royale en Hongrie».
A son père, la prédiction dit: « Tu projettes de répandre l’Évangile mais, pour cette prédication, tes mains ne sont-elles pas trop souillées de sang ? Un fils va donc te naître. Il deviendra saint, c’est-à-dire qu’après avoir régné sur la terre, il régnera éternellement dans les cieux. Pour préparer cette avènement, Dieu va susciter un prophète. Sois attentif à son message : c’est lui qui, parmi ton peuple, sèmera le bon grain. »
Adalbert a probablement baptisé Étienne à Esztergom, résidence des Arpads, en 974. Géza qui meurt en 997, a, 2 ans plus tôt, marié Étienne à Gisèle de Bavière.
A la mort de Géza, Koppany, cousin païen du duc Étienne, maître de la région située au sud du lac Balaton, revendique le pouvoir. Le duc Étienne envahit les terres de Koppany et le vainc à Vesprin, attribuant sa victoire à l’intercession de Saint Martin de Tours, natif de Pannonie: en remerciement, il fonde le monastère du Mont-Saint-Martin (Pannonhalma) qu'il confie à Astric, ami de Saint Adalbert. Tout au long de son règne, Étienne doit se défendre contre les révoltes païennes qui éclatent en Hongrie, singulièrement celle du puissant Ajtony de Marosvar qui, trahi par son lieutenant Csanad, est défait et tué. Au sud, Étienne repousse les Petchénègues et les Bulgares.
Pour mieux christianiser le pays, Étienne veut créer, des structures ecclésiastiques permanentes, en dehors des clercs Allemands qui sont prêts à germaniser l’Église Hongroise. L'empereur est alors Otton III, installé à Rome où il a mis sur le siège de Saint Pierre son maître, Gerbert d'Aurillac, devenu le pape Sylvestre II.
Otton III et Sylvestre II qui ont accepté de créer une Église nationale en Pologne et fondé l’archevêché de Gniezno, sont favorables à la création d'une Eglise nationale Hongroise et le pape offre à Étienne une couronne royale.
Le roi Étienne Ier est couronné en la cathédrale d’Esztergom, à la Noël de l’an 1000, recevant le titre de « roi apostolique » pour souligner qu’il a reçu la couronne du pape.
Le roi Étienne crée 2 archevêchés (Esztergom pour Anastase et Kalocza pour Astric) et 8 évêchés (Veszprem, Pecs, Györ, Eger, Vac, Bihar, Czanad et Szekesfehervar). Chaque groupe de 10 villages doit avoir son église et assurer, par la dîme, la subsistance du clergé. En route pour la Terre Sainte, Gérard, abbé de Saint-Georges de Venise, arrive à Zara où un abbé de Dalmatie l'invite à évangéliser les Hongrois. Introduit à la cour, il devient précepteur d'Imre, fils d’Étienne, puis évêque de Czanad. Gérard ouvre une école pour les futurs prêtres, veille au faste des cérémonies liturgiques et construit deux monastères, l'un en l'honneur de Saint Georges, l'autre dédié à la Vierge Marie.

SAINTE GISÈLE

Gisèle, née en 985, est la fille du puissant duc de Bavière et d'une princesse de Bourgogne. Elle reçoit une éducation chrétienne très poussée, de la part de l'évêque Wolfgang de Ratisbonne, confesseur et conseiller de la cour ducale. A la mort de son père, son frère devient l’Empereur Germanique Henri II.
En 996 on lui fait faire un mariage politique avec  Étienne le roi de Hongrie, prince d'une grande bonté. Cette union scelle la paix et la frontière entre Bavière et Hongrie.  Devenue reine, elle aide son mari à évangéliser le pays des Magyars, et à propager la foi. Ils consacrent  les quarante années de leur règne à organiser et christianiser ce nouveau royaume. Étienne a  laissé le souvenir d'un grand roi, il a été sanctifié (fête le  16 août qui est aussi la fête de Saint Armel). Leur  fils et héritier  Émeric, meurt dans un accident de chasse. Gisèle,  veuve en 1038 ne s’entend pas avec le nouveau roi, Pierre son neveu, elle part en Bavière et se retire dans le couvent bénédictin de Niedenburg près de Passau. Elle prend le voile et devient abbesse. Elle meurt en 1060, déclarée bienheureuse en 1975

La couronne de Hongrie est actuellement composée d'une croix inclinée, d'une calotte sphérique et d'un cercle précieux, ayant pour poids 2 056 grammes.

La Couronne de saint Étienne ou Sainte Couronne Hongroise est un regalia, symbole de la monarchie Hongroise, un des attributs de la souveraineté de Hongrie. Elle se nomme ainsi en référence à Etienne, premier roi de Hongrie.

Cette couronne a subsisté durant toute la période de l'Empire Austro-Hongrie l'empereur étant alors à la fois Empereur d'Autriche, et roi de Hongrie.
Elle apparaît dans les Armoiries de la Hongrie et toujours visible sous la coupole du Parlement Hongrois où elle est protégée par la garde républicaine.

La couronne des rois de Hongrie a été envoyée en 1000 au duc Étienne par le pape Sylvestre II, comme symbole de la constitution du royaume apostolique.

L'inclinaison de la croix est due à une circonstance fortuite. Lors d'un bouleversement politique, la reine Isabelle veut emporter la Sainte Couronne. Elle la met dans un coffret trop étroit et en appuyant sur le couvercle pour le fermer, elle pèse sur la croix qui s'incline sur un côté. Depuis lors, la couronne est restée en cet état, les Hongrois ayant poussé le scrupule jusqu'à vouloir lui conserver ce défaut accidentel.
La calotte, faite sur les ordres de Sylvestre II et remise par lui à l'archevêque de Gran pour le duc Étienne, se compose de deux cercles se croisant à angle droit au-dessus d'un troisième et formés de plaques émaillées. Le fond est une étoffe en or, qui a été complètement renouvelée en 1867. La croix inclinée est vissée dans la plaque placée à l'intersection des deux demi-cercles et au milieu de la figure de Jésus qui y est représentée.

LA SAINTE COURONNE DE HONGRIE

La troisième partie de la Sainte Couronne est un autre cercle plus riche encore qui englobe les autres et qui vient de l'empereur de Byzance, Michel Ducas. C'est un ruban d'or sur lequel se trouvent 8 plaques d'or émaillé alternant avec de grosses pierres précieuses et représentant des Saints ou des Rois. Au-dessus du ruban sont des triangles et des ovales en or émaillé et à jour, avec des couleurs plus foncées et un travail plus artistique ; celui du centre représente Jésus-Christ assis sur son trône. Les inscriptions sont en latin.
Cette couronne mérite donc son titre de « Sainte » : elle a été donnée par un pape, elle a reposé sur la tête du duc Saint Étienne, premier roi et apôtre de la Hongrie, elle est le gage de l'indépendance nationale et en ses fleurons l'âme même du pays, elle appartient, non au roi, mais au peuple, et l'empereur d'Autriche palladium n'est réellement roi de Hongrie que lorsqu'il en a ceint sa tête dans l'imposante cérémonie du couronnement.

Saint Étienne de Hongrie par Marie-Madeleine de Cevins

www.bibliomonde.com/livre/saint-etienne-hongrie-5995.html

Premier roi de Hongrie (1000-1038) de la dynastie arpadienne, Étienne Ier de Hongrie ou Szent István (Saint Étienne) est le fondateur du royaume de Hongrie

Étienne de Hongrie, Roi - Alexandrina de Balasar - Free

alexandrina.balasar.free.fr/etienne_de_hongrie.html

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