mercredi 30 juillet 2014

1021... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1021 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

AL-HAKIM BI-AMR ALLAH UN TYRAN SANGUINAIRE

AL HAKIM
Al-Hâkim est né en 985, petit-fils de Al-muizz li-Dîn Allah Fils d'une mère chrétienne, deux de ses oncles, Arsenius et Oreste, sont patriarche Melkites : le premier à Alexandrie, le second à Jérusalem. Il succède à son père Nizar al`Azîzbi-llah comme Calife et imam fatimide en 996. Il meurt assassiné en 1021. À sa mort, ses proches, en le proclamant « occulté », fondent la religion Druze... laquelle existe encore comptant environ 1 million d’adeptes.

Son père meurt alors qu'il n'est âgé que de 11 ans. Durant 4 ans, de 996 à 1000, l'eunuque Bardjawân assure la régence de la maison Fatimide, avant d'être exécuté par Al-Hâkim. À son accession au commandement suprême, il n'est pas contesté. Ce qui tend à démontrer la stabilité de la dynastie fatimide à cette époque.
Ses premières décisions importantes ont trait à la moralisation et à la propagande « da`wa » ismaélienne. Il proclame l'anathème à l'encontre des « khoulafah rasidun », califes bien guidés, et des « sahaba », compagnons du Prophète.
En 1005, Al-Hâkim fonde la « Maison du Savoir » munie d'une importante bibliothèque publique où l'astronomie, la philosophie sont enseignées en plus des disciplines purement religieuses comme la connaissance des hadiths et du Coran. C’est là que les futurs missionnaires (dâ`i) reçoivent l’enseignement des doctrines ismaéliennes qu’ils sont ensuite chargés de répandre dans tout le monde musulman...
Parallèlement, il ordonne l'application stricte du pacte d'Umar à l'encontre des Dhimmis avec notamment la confiscation des biens des églises, la destruction des nouveaux bâtiments religieux, et l'imposition des obligations vestimentaires...
LE CAIRE
Toutefois, si cette politique n'est ni continue ni cohérente, son paroxysme est atteint en 1009...
Dans la littérature musulmane il y a une idéalisation du traitement musulman des non-musulmans et une réticence à admettre que la civilisation musulmane a maltraité les non-musulmans.
Certain pensent qu'Al-Hakim était mentalement instable :
D'un caractère excentrique, ayant des changements radicaux dans sa conduite et une cruauté sanguinaire dans le traitement des plus hauts fonctionnaires de son gouvernement.
Il lance une grande persécution des chrétiens et des juifs entre 1007-1012
Déjà en 1004 Al-Hakim décrète que les chrétiens ne peuvent plus célébrer la Fête de l’Épiphanie, ni la Fête de Pâques. Il interdit également l’usage du vin et même d’autres boissons enivrantes aux non-musulmans. C’est une brimade pour les chrétiens, et les juifs qui utilisent le vin dans leurs rites religieux.
Ensuite Al-Hakim contraint de nombreux chrétiens et juifs à devenir musulmans pour sauver leur vies, responsable d’une destruction systématique de tous les Lieux Saints chrétiens en Palestine et en Égypte, avec comme résultat, la destruction de 30.000 églises.
Finalement il ordonne la destruction de l’église la plus Sainte des chrétiens, celle du Saint-Sépulcre à Jérusalem, où Jésus est ressuscité de la mort... ainsi que toutes les autres églises de Jérusalem.
Après les Fatimides, les Turcs ont saisi toute l’Asie Mineure ainsi que la Terre Sainte et ont empêché les chrétiens de faire le pèlerinage a Jérusalem, les chrétiens rentrant en Europe racontaient des histoires de persécution et d’oppression...
LES RUINES DE JÉRUSALEM
lorsque Al-Hâkim fait détruire l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Il persécute les chrétiens et les autres dhimmīs de « Palestine et Égypte, leur faisant couper la langue s'ils sont surpris à parler leur langue désormais interdite, le copte... al-Hakim bi-Amr Allah, donne l'ordre explicite de détruire les églises de Palestine, d’Égypte et de Syrie, et surtout le Saint Sépulcre.
C'est une destruction radicale du sanctuaire, qui a conduit à la démolition de l'église du Calvaire, de ce qui restait du Martyrion et à éliminer complètement l’Edicule du Saint Sépulcre. Tous les objets et l'ameublement ont été détruits ou volés. La fureur dévastatrice s’est arrêtée seulement face à la robustesse des structures Constantiniennes de l’Anastasis qui ont été retrouvées en partie à cause de l’amoncellement des ruines de la destruction.
La reconstruction a pu commencer quelques années après, mais la complexité du projet Constantinien a été perdue à jamais, la Rotonde de l'Anastasis est devenue le centre de l'église et l'unique basilique du complexe nommée ainsi par les sources historiques successives. La restauration, qui a été prise en charge par la couronne impériale de Byzance, a été achevée en 1048, sous le règne de l'empereur Constantin Monomaque.

Voici comment l'historient arabe Yahia Ibn Sa'id décrit cet événement :
« Ils s'emparent de tous les meubles qui se trouvent dans l'église et les détruisent complètement, ils ne laissent que les parties où la destruction est trop difficile. Ils détruisent aussi le Calvaire et l'église de Saint Constantin et tout ce qui se trouve à proximité, ils tentent d'éliminer les vestiges sacrés... Cette destruction commence le Mardi cinquième jour avant la fin du mois de Saffar (15 Août 1009).
Durant plus de 11 ans il est interdit aux chrétiens de visiter ce site, il ne leur est pas permis de prier dans les ruines... C'est seulement plusieurs années après que les chrétiens ont la permission de reconstruire le sanctuaire, grâce au traité de paix entre l'Empereur Byzantin Argyropulos et le successeur de al-Hakim. Les travaux commencent sous le règne de l'empereur Constantin Monomaque.
Les architectes de l'Empire, dès leur arrivée à Jerusalem, déterminèrent l'impossibilité de restaurer tout ce qui avait été construit par Constantin.
Alors ils décident de conserver seulement l'Anastasis, en lui adjoignant une grande abside à l'Est et plusieurs chapelles sur le terrain de la place du jardin et au lieu du Martyrium.

Ces travaux sont achevés entre 1042 et 1048. Au cours de cette reconstruction le Porche oriental, le Martyrium et le Portique du jardin disparaissent. Avec la restauration de l'Anastasis (appaertement) et du nouveau corps de l'évêché, disparaît aussi définitivement l'agréable illumination venant directement du soleil. Malgré ces changements la nouvelle architecture ne manque pas de qualité artistique... Par exemple des mosaïques recouvraient les parois et la coupole.
L'Abbé Russe Daniel, qui a visité Jérusalem à cette époque, nous a laissé cette description :
« L’Église de la Résurrection est de forme ronde et appuyée sur 12 colonnes monolithes et 6 pilastres. Le pavement est fait de très belles dalles de marbre. Elle a 6 portes et des tribunes dotées de 12 colonnes représentant les saints Prophètes, de belles mosaïques sont sous le plafond et sur les tribunes. L'autel est surmonté d'une Icône du Christ. Au dessus de l'Autel majeur on voit une mosaïque représentant l'exaltation d'Adam. L'Ascension du Christ est représentée dans l'abside. L'Annonciation sur les deux pilastres voisins de l'autel.
La coupole de l'église n'est pas clôturée par une voûte en pierre, mais par des poutres de bois, entrelacées entre elles. L'église a une ouverture à son sommet. Le Saint Sépulcre est placé sous cette coupole ouverte ». Il a également vu des mosaïques dans la chapelle de la Crucifixion sur le Golgotha,
la chapelle de la « Prison du Christ », celle de la « Redécouverte de la Croix » et celle dédiée à l'Apparition de Jésus à sa mère au Nord de l'Anastasis...

Bien que la situation des chrétiens en Palestine s'est beaucoup améliorée sous ses successeurs, et que l'empereur Byzantin Constantin IX ait reconstruit en 1048, soit plus d'une génération plus tard, cette destruction du Saint-Sépulcre est la principale raison invoquée par tous les prédicateurs avant la Première Croisade en 1096, avec à la même date la conquête Seljoukide de Jérusalem, sa mise à sac et l'interdiction aux pèlerins chrétiens de pénétrer dans la Ville Sainte.
En 1013, Al-Hâkim complète la mosquée commencée par son père au Caire, Elle est devenue la « mosquée de Hâkim » ou « mosquée du vendredi ».
Il faut cependant préciser que l'étude de son règne est rendue difficile car Al-Hakim est très mal dépeint dans les sources sunnites, trop négatives pour être entièrement vraies selon l'historien P K Hitti.
Après sa mort, certains de ses proches, regroupés autour d'un de ses vizirs Muhammad al-Darazi, en font un Saint Sacré, le proclamant « occulté », fondant ainsi la secte des Druzes (1021). Cette tendance à diviniser l'imam existe depuis les premiers imams chiites. Il agrandit l'empire fatimide en conquérant la Syrie jusqu'à Alep.
Au cours de son long règne, Al-Hâkim s'est opposé aux Garmates régnant à Bahreïen. Son plus farouche opposant étant le calife abasside de Bagdad al-Qâdir b-Arm Allah qui veut arrêter la propagation de l'ismaélisme... Il convoque les chiites duodécimains,(désigne le groupe des chiites qui croient dans l'existence des 12 imams. 90 % des chiites sont duodécimains et ils sont majoritaires parmi les écoles de pensée chiites) exigeant qu’ils rédigent un document proclamant que al-Hâkim n'est pas un descendant de `Allah
c’est le « Manifeste de Bagdad » (1013).
Outre cette menace abbasside, l'empire fatimide est menacé par les Berbères à l'ouest et les Turcs au nord, ainsi que par ses propres vizirs à l'intérieur (au cours des vingt dernières années du règne d'Al-Hâkim, quinze vizirs se sont succédé).

Le calife a pour habitude de sortir incognito dans les rues du Caire... Lors d'une de ces sorties, il se prend d'amitié pour un jeune Égyptien nommé Youssouf avec qui il s'adonne au haschisch. un jour, Youssouf est séduit par une jeune fille qui se révèle être Setalmuc, la sœur du calife (celle qu'il désire épouser) : « Aucun homme n'est digne de toi. Ton sang divin ne doit souffrir aucun mélange ». Au cours d'une nuit, Hakim découvre la vérité et Setalmuc, terrorisée, poussera Youssouf à assassiner son frère. Cependant, durant cette nuit tragique, le calife croit reconnaître en Youssouf son « double » et, dira-t-il, « l'apparition est d'autant plus menaçante que le « ferouer » (le double) accomplit d'avance un dessein conçu par lui-même. A savoir son mariage avec Setalmuc.
Al-Hâkim disparaît en 1021. Il n’est pas revenu d’une promenade nocturne aux environs du Caire dans les collines d'al-Muqattam, son corps n’a pas été retrouvé.
Une nuit le puissant souverain de l'empire fatimide al-Hakim bi-Amr Allah, sort des portes sud du Caire et n'a jamais été revu... Le calife a été assassiné, ou a-il décidé d'abandonner sa vie royale, s'égarer à vivre seul et anonyme?... Aux dernières années de son règne, Al-Hakim montre une tendance croissante vers la méditation et se retire régulièrement. Dans la nuit du 12/13 février 1021 et à l’âge de 36 ans, il part pour l’un de ses voyages de nuit dans les collines en dehors du Caire, et ne revient jamais. Une recherche a trouvé son âne et des vêtements tachés de sang, sa disparition est restée un mystère.
Il fut proclamé être Dieu incarné après sa disparition
Quelle que soit la vérité, le fait est que al-Hakim a littéralement disparu dans le désert. Pourtant, al-Hakim, bien enveloppée de mystère, n'a jamais été oublié :
Pour les Druzes, il est Dieu, et sa disparition a simplement indiqué son retour à la forme non-humaine
Pour les ismaéliens, al-Hakim est le seizième imam, descendant du Prophète, et infaillible.
Pour les Juifs et Chrétiens, en revanche, il est le persécuteur, qui a ordonné la destruction de beaucoup de synagogues et d'églises.
fr.wikipedia.org/wiki/Al-Hakim_bi-Amr_Allah
Al-Hâkim est né en 985. Il succède à son père Nizar al-`Azîz bi-llah comme calife et imâm fatimide en 996. Il meurt assassiné en 1021. À sa mort, ses proches, ...
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AL-HAKIM (386-411/996-1021)

www.ismaili.net/histoire/history05/history543.htmlTraduire cette page
He was born on 23rd Rabi I, 375/August 14, 985 in Cairo, and was the first Fatimid Imam born on Egyptian soil. His name was al-Mansur Abu Ali, surnamed ...



HISTOIRE DU CALIFE HAKEM - D'Orient et d'Occident

www.moncelon.com/hakem.htm
La disparition mystérieuse en 1021, du calife fatimide Hakim - 16ème Imam ... se trouve à l'origine de la religion des Druzes. cette religion - dont le nombre des ...

2 commentaires:

  1. Ma chère Monique page fort intéressante et nous constatons, qu'aujourd'hui rien n'a changé ! je suis toutefois étonnée que l'on ne mentionne pas davantage sa mère chrétienne. Aurait-elle été tuée, comment se fait-il que son fils fut d'une cruauté sans nom, probablement qu'il ne fut pas éduqué par sa mère, il était de coutume de retirer très vite l'enfant des bras de sa génitrice.
    Il a préféré somme toute, le Diable à notre Dieu !

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  2. C'est certainement cela, vous pensez bien que cette jeune chrétienne ne devais pas être consentante pour ce "mariage"... mais leur demandait-on leur avis?

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