lundi 28 juillet 2014

1022... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1022 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

TRANSMUTATION DES LANGUES DU NORD...

Notker l'Allemand vers 950 /28 juin 1022 à l'abbaye de Saint-Gall, vraisemblablement originaire de la région de Wil (SG) ou de Jonschwil. Neveu d' Ekkehart Ier. Érudit réputé, il a porté à son faîte la renommée de l'école du couvent de Saint-Gall comme foyer de culture classique. Son œuvre comprend des traités (De syllogismis, De partibus logicae). Il a surtout traduit en allemand des Psaumes, des écrits de : Boèce, Aristote, Caton, Térence et Virgile. Ses commentaires (où se mêlent des expressions latines) et ses traductions ont contribué à codifier le vieux haut-allemand, à lui donner plus de souplesse et de finesse, à élargir son registre : ils sont une étape importante dans l'histoire de l'allemand comme langue littéraire. La vie et la personnalité de Notker (ou Notker le Lippu), sont connues par le « Liber benedictionum » de son élève Ekkehard IV et par une copie (1017) d'une lettre à Hugues, évêque de Sion.
Recteur de l'école conventuelle de Saint-Gall, profondément religieux, Notker a traduit et commenté en Allemand des ouvrages latins pour ses élèves.

Ses adaptations en ancien haut allemand du livre des Psaumes et du « Moralia in Job » du pape Grégoire le Grand sont sans doute destinées à un cercle plus large. Seule une moitié environ de ses écrits en ancien haut allemand et en latin traitant des 7 arts libéraux ont été conservée :
Un « Ars poetica » en latin et un petit traité de rhétorique en ancien haut allemand, la traduction allemande du « De consolatione philosophiae de Boèce » et des « Categoriae » d'Aristote par Boèce ainsi qu'un texte double (latin-allemand) intitulé « De syllogismis pour la dialectique et la philosophie », le « De institutione arithmeticae » de Boèce, un « De musica », seul texte entièrement en ancien haut allemand, un « Novus computus » en latin pour l'astronomie et enfin, comme synthèse des 7 arts libéraux, la traduction en ancien haut allemand des « Noces de Philologie et de Mercure » de Martianus Capella.

Ses traductions des « Bucoliques » de Virgile, des « Distiques moraux » de Denys Caton, de « L'Andrienne », comédie de Térence, et du « De sancta trinitate », probablement de Boèce, ainsi que plusieurs autres écrits religieux du même auteur ont été perdus.

Les œuvres qui sont parvenues jusqu'à nous sont presque toutes conservées dans le scriptorium de Saint-Gall. Les Vies rédigées entre le XVIe et le XVIIIe siècle attestent que Notker est vénéré dans son couvent comme un grand maître et comme « Saint ». Ainsi qu'il ressort de sa lettre à l'évêque Hugues, Notker se situe à l'orée d'un renouveau c'est le premier commentateur médiéval d'Aristote et ses traductions des classiques latins ont joué un rôle prépondérant dans les écoles conventuelles pour l'éducation, la littérature, en particulier l'histoire des langues, et la philosophie...

Les germanistes désignent volontiers la Stiftsbibliothek de Saint-Gall comme la « Salle au trésor des écrits en ancien allemand ». Nulle part ailleurs, autant du point de vue qualitatif que quantitatif, ne sont conservés de témoins aussi importants de la langue allemande en si grand nombre. Grâce au soutien du « Cercle des amis de la Stiftsbibliothek », 13 manuscrits significatifs en ancien allemand ont pu être numérisés.
21) Psautier en ancien allemand de Notker le Germanique.
5 Harmonie des Evangiles de Tatien.
232 – 242 – 556 – 643 - 825) traduction et commentaire en ancien allemand du « De consolatione philosophiae » de Boèce par Notker le Germanique).
872) traduction et commentaire par le même auteur du « De nuptiis Philologiae et Mercurii » de Martianus Capella.
904) Manuscrit Irlandais de Priscien.
911) Abrogans.
913 – 916) Règle de saint Benoît. Etc...
Par une activité déployée en faveur de tout ce qui est grand, riche et bien ordonné, Othon Ier stimule, dans une large mesure, la vie intellectuelle, n'ayant reçu, lui-même, aucune véritable instruction (il apprend à lire que dans les dernières années de sa vie). Mais, conformément à ses dispositions idéalistes et à sa noble mentalité, il est ouvert aux choses de l'esprit et admet volontiers que sa cour, sous la direction de son frère Bruno, devient le foyer d'un travail intellectuel fécond, duquel sort un mouvement que l'on aime à appeler la « Renaissance Ottonienne », parce que les influences de l'antiquité ne se mêlent qu'ensuite à ce qui représente la culture médiévale.
C'est au plus jeune frère d'Othon le Grand, le remarquable Bruno, que revient, avant tout autre, le mérite d'avoir suscité cette éclosion de la pensée. La piété, la grandeur morale, le zèle intellectuel, le sens politique s'unissent chez lui dans une mesure peu commune. On ne peut surestimer l'importance du rôle qu'il joue. c'est le plus fidèle des collaborateurs d'Othon, qui un jour en exprime sa joie en disant :
« que le Dieu Tout-Puissant a permis dans Sa Grâce que la royale prêtrise vienne à la rencontre de notre puissance souveraine ».
SAINT GALL
Nous possédons de Bruno l'une des plus belles et des plus intéressantes biographies des temps médiévaux, écrite par son élève Rutger. Bruno préside la chancellerie royale et il a, de ce fait, la plus grande influence sur la vie ecclésiastique du royaume.
Les évêques sont choisis dans le clergé qui dessert la chapelle du palais et qui fait également partie de la chancellerie, Bruno très scrupuleux ne nomme évêques que des hommes dignes et adonnés à l'étude...
Rutger a pu écrire :
« Le pieux berger Bruno, représentant de la Vérité et dispensateur de l’Évangile, cherche avec la plus grande ferveur des hommes actifs et zélés, capables de servir l’État avec fidélité et vaillance, chacun à sa place, son principal souci étant qu'ils ne manquent ni de conseils ni des moyens nécessaires. »
Dévoré lui-même d'une soif ardente de connaissance, il travaille avec zèle à instruire le clergé, surtout depuis qu'il a été nommé archevêque de Cologne.
Il est facile d'apprécier dans quelle mesure les goûts intellectuels de la cour d'Allemagne se développent peu à peu en considérant la différence d'instruction qui distingue les 3 Othon :
Le premier n'apprend que tardivement à lire et à écrire, après la mort de sa première épouse Edgitha.
Dès sa jeunesse, Othon II a des lettres et manifeste du goût pour les sciences. Lors d'une visite à Saint-Gall, il se fait ouvrir la bibliothèque du couvent, s'y promene longtemps, emporte un certain nombre de volumes, qu'il ne rend plus tard qu'à regret, et en partie seulement, cédant aux instances du moine Ekkehard II.
Othon III très avide de connaissances, vif d'esprit et d'une imagination débordante, soigneusement élevé par sa mère Grecque, instruit par le sage Philagathos, influencé plus tard par Bernward aux goûts d'artiste, il ressemble davantage aux moines imbus de culture qu'aux héros de son temps, avides de puissance et de royauté... Il sait le latin et la grec et s'essaie à faire des vers. Son admiration pour la culture grecque et latine n'a d'égale que son mépris pour la mentalité Germanique. Il écrit à Gerbert, le futur pape Sylvestre II, pour le prier de venir à sa cour lui enseigner la philosophie et les sciences. A cette requête, il ajoute que Gerbert piétine, sans ménagement, la grossièreté de sa « nature Saxonne », mais qu'il vivifie et développe, au contraire, le peu de finesse « Grecque » qui se trouve en lui. Gerbert n'est pas le premier homme instruit auquel la cour de Saxe fait appel. Déjà au temps d'Othon Ier, on trouve, dans l'entourage de la cour, des Allemands et surtout des Italiens cultivés, sans toutefois que leur cercle soit aussi illustre que celui qui a entouré Charlemagne.
Hors de la cour, les membres du clergé répandent dans des cercles plus vastes les diverses connaissances. A l'ombre des cathédrales, de nombreuses écoles naissent dans les villes épiscopales. Elles fleurissent avec une telle vitalité qu'elles éclipsent même les écoles des couvents... Car les villes se développent et tout particulièrement les villes épiscopales. On y voit éclore une vie économique importante. L'artisanat et le commerce prennent leur premier essor et assurent à la bourgeoisie, ( Rhin et Pays-Bas), un certain bien-être, qui a également un retentissement heureux sur la vie intellectuelle...
Les évêques, pour la plupart stimulés par Bruno, consentent volontiers à associer entre elles les écoles des chapitres, ce qui leur assure une floraison rapide à Magdebourg, Hildesheim et surtout à Liège, qui devient le centre de culture le plus important dans le Nord, grâce à des maîtres remarquables.
Dans la famille Ottonienne, les femmes jouent non seulement un rôle politique à l'occasion, mais elles prennent aussi une grande part à la vie intellectuelle. Avant Adélaïde et Théophanie, Mathilde, la charmante épouse de Henri Ier et l'ancêtre de tous les Othon, exerce une grande influence. Son amour maternel, toujours en éveil, toujours prêt à la compassion, ne rayonne pas seulement sur ses fils, il déborde sur les pauvres, plus tard, elle consacre sa vie à soulager leurs peines.
Son immense générosité à l'égard de l’Église la met pour un temps en conflit avec ses fils Othon et Henri. Elle est la fondatrice de plusieurs couvents de nonnes, en particulier de celui de Quedlinburg qui devient un centre culturel fameux. Les couvents de nonnes Saxons abritent, un grand nombre de femmes très instruites. Plus d'une abbesse est issue de la famille impériale. La plus célèbre de ces femmes est Roswita, du couvent de Gandersheim, la première poétesse Allemande. Elle a écrit en prose latine 6 comédies qui révèlent :
Un grand talent et un sens artistique affiné, puis, en vers, un beau poème épique de valeur historique, sur Othon le Grand. Elle a été inspirée par son abbesse, Gerberge, nièce de l'empereur...


L'activité intellectuelle et artistique n'est pas seulement le fait du duché de Saxe, elle se manifeste dans bien d'autres contrées d'Allemagne. Ainsi Saint-Gall, à cette époque, connaît un nouvel épanouissement. Des 4 moines qui portent le nom d'Ekkehard, le premier, mort en 973, est le plus fameux. Il écrit son « Walther à la main forte », épopée d'inspiration toute Allemande et chrétienne quoique écrite en langue latine et en vers classiques, imités de Virgile.
Notker l'Allemand, surnommé aussi « Labeo », l'homme aux lèvres épaisses, mort en 1027, a rendu les plus grands services à la langue Allemande en traduisant du latin plusieurs œuvres classiques, ainsi que les Psaumes, le livre de job, les « Consolations de la philosophie », de Béothius, et bien d'autres ouvrages encore. Il possède le talent d'un philologue et les dons d'un poète, il écrit... Une langue admirablement coulante, sonore et rythmée.
Ses traductions sont au nombre des trésors les plus précieux du vieux haut allemand. Malheureusement, son œuvre, au moyen de laquelle il a cherché à susciter une littérature nationale, ne trouve, après lui, ni imitateur, ni continuateur. Ekkehard et Notker sont là pour donner la preuve que les moines Allemands du Xe siècle ne s'adonnent pas seulement à la culture latine et étrangère, mais que l'esprit de leur peuple les anime...
MANUSCRIT IRLANDAIS
Le Xe siècle est souvent considéré comme une période sombre de l'histoire, à cause de tant d'événements malheureux, dont nous avons fait mention dans d'autres chapitres. Mais il faut se garder des généralisations. Les pays Allemands révèlent, sous les empereurs Saxons, à côté de zones sombres, tant de brillante lumière, de vigueur et de grandeur morale, tant de talents remarquables, qu'on s'en étonne. La même chose se passe en France, malgré tous les troubles politiques. Quant à l'Italie, où le relâchement des mœurs et la paresse de l'esprit ont fait de grands ravages, il y subsiste pourtant assez de bons éléments pour qu'un renouveau y soit possible.

Le grand texte  de la première période est la Bible d'Ulphilas, écrite au IVe siècle, mais dont le texte aujourd'hui connu est, selon toute apparence, postérieur de 200 ans à la rédaction primitive.
La deuxième période s'étend de la fin du VIIe siècle au commencement du XIIe. Ses monuments sont peu nombreux, mais du plus haut intérêt pour l'histoire de la langue germanique. A la fin du VIIe siècle ou aux premières années du VIIIe appartiennent le Glossaire de Saint-Gall, les deux petites poésies païennes de Mersebourg, etc... au VIIIe siècle, la traduction d'Isidore de Séville, la version interlinéaire de la règle de Saint-Benoît, par Kéron, etc... au IXe, le poème d'Otfried, le serment de Strasbourg, le chant de victoire du roi Louis III, etc... au Xe et au XIe les traductions de Notker, celle des Psaumes, par exemple, celle de la Consolation de la philosophie de Boèce, et surtout la paraphrase du Cantique des cantiques, par Williram.
La troisième période va du XIIe siècle au XVIe. Un savant germaniste, Adolphe Régnier, en a fixé le début en 1137, à l'époque où la maison de Souabe, l'illustre famille des Hohenstaufen, monte sur le trône impérial, et l'a fait se prolonger jusqu'au moment où Luther, par sa traduction de la Bible (1527), inaugure d'une manière éclatante la période moderne. Ses textes sont innombrables, ce sont les brillants poèmes mystiques, chevaleresques, féodaux, des XIIe et XIIIe siècles, et les chants des Minnesinger.
CODE SANGALLENSIS
Dans les 3 dernières périodes que nous venons de caractériser, nous n'avons signalé qu'une seule langue, le haut allemand, c'est-à-dire le dialecte vraiment littéraire et qui a fini par remplacer tous les autres. Ce serait cependant une grave erreur de croire que le haut allemand a existé et s'est développé tout seul dans un pays qui, au XIe siècle encore, poursuivait son unité nationale. Les choses ne vont pas si simplement dans ces Allemagnes confuses, la question des dialectes Allemands du Moyen âge est un des problèmes qui tourmentent l'infatigable curiosité des philologues. L'Histoire de la langue allemande, par Jacob Grimm, est surtout une large ébauche de l'histoire de ces dialectes. Les disciples ou les émules de cet illustre maître continuent chaque jour leurs recherches de détail dans les grandes routes qu'il a tracées.
La première période de l'histoire de la langue allemande, la période où apparaît le gothique, présente au philologue un avantage immense : si épineuses que soient les difficultés de la langue gothique, cette langue apparaît toute seule et n'a même pas de dialectes. Dès le début de la seconde période, ce caractère d'homogénéité disparaît tout à coup. Trois grands rameaux s'élancent du vieux tronc Germanique : c'est d'abord la langue du Nord, d'où naîtront le Danois, le Suédois et l'Islandais... Puis le bas allemand, langue de l'Allemagne Septentrionale, dont les principaux dialectes sont le Néerlandais, le Frison, et qui, portée par les Saxons dans la Grande-Bretagne, a contribué à la formation de l'Anglais, enfin, le haut allemand, dont nous avons indiqué les phases diverses et le développement continu. La langue du Nord, issue de la souche Germanique, s'en détache bien vite pour se déployer chez les peuples Scandinaves... Restent donc le bas allemand et le haut allemand, qui, par leurs contrastes, par leur action réciproque, ont constitué peu à peu la langue moderne de l'Allemagne.
Ces termes, bas allemand, haut allemand, sont, dans l'origine, de pures dénominations géographiques : le bas allemand est la langue de la basse Allemagne, la langue des plaines du nord, le haut allemand est la langue du midi, celle qu'on parle du côté des montagnes et des plateaux. Peu à peu cependant cette signification s'est modifiée, le bas allemand a représenté la langue des classes populaires, un idiome moins pur, moins correct, tandis que le haut allemand, perfectionné par les classes supérieures,devenait presque synonyme de langue écrite, «schriftsprache ». Le haut allemand, dans les premiers temps surtout, se divise en nombreux dialectes, dont les philologues du XIXe siècle se sont occupés à marquer les caractères et les limites; 
« les principaux, dit Regnier, paraissent être l'alémanique, le bavarois, le franc, c'est-à-dire les langues des 3 principales familles des peuples de la haute Allemagne. D'autres remplacent l'alémanique par le souabe, qu'ils regardent comme composé de la langue des Alamans et celle des Suèves »
On peut dire toutefois que, grâce au travail des siècles, une certaine unité générale a fini par s'établir entre ces divers dialectes, et qu'il n'est plus resté en présence que les deux langues sœurs, le bas allemand et le haut allemand. L'histoire de leurs rapports et de l'action qu'elles exercent l'une sur l'autre est intimement liée à l'histoire de la littérature.
Notker l'Allemand - Historisches Lexikon der Schweiz
www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F12187.php
16 nov. 2010 - Article 'Notker l'Allemand' dans le Dictionnaire Historique de la Suisse - Histoire.

Salle au trésor des écrits en ancien allemand à ... - e-codices

www.e-codices.unifr.ch/fr/list/subproject/stgall_oldhigh_german
Traduction en haut allemand et commentaire des 150 Psaumes de l'Ancien Testament par le moine Notker le Germanique de Saint-Gall, datée des environs de ...La langue allemande.
www.cosmovisions.com/langueAllemande.htm
Le monde des langues : allemand. ... etc.; au Xe et au XIe; les traductions de Notker, celle des Psaumes, par exemple, celle de la Consolation de la philosophie ...

Atrium - La vie de l'esprit au temps des Othon

www.yrub.com/histoire/10sempireall7.htm
Notker l'Allemand, surnommé aussi « Labeo », l'homme aux lèvres épaisses, mort en 1027, a rendu les plus grands services à la langue allemande en ...



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