vendredi 2 septembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 260

19 AOÛT 2016...

Cette page concerne l'année 260 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE REVIREMENT CURIEUX DE VALÉRIEN

VALÉRIEN DEVANT SHAPUR Ier
Publius Licinius valérianus dit Valérien (183/ 260). Empereur Romain ç partir de 253. Valérien est d'une grande famille sénatoriale Romaine. Il a derrière lui une longue carrière militaire et civile, principal collaborateur de Trajan et de Dece.
Valérien a 70 ans lors de son arrivée au pouvoir aussi à peine reconnu avec enthousiasme par le Sénat en 253, il associe à l’Empire son fils Gallien et lui confie la défense de l’Occident. La politique intérieure de Valérien est marquée par une reprise de la persécution des chrétiens, inspirée par son attachement à la tradition Romaine mais aussi par le besoin de se procurer par des confiscations massives le moyen de faire les guerres inévitables et de ralentir l'inflation déjà très rapide.

En 257 et 258, 2 édits très durs s'attaquent à l'Église, à ses chefs, à ses biens et aux chrétiens des classes supérieures. Il y a de nombreuses exécutions et la terreur dure jusqu'à la disparition de Valérien en Orient... L'Orient est alors menacé par les Goths de la mer Noire et par les Perses du roi Shapur 1er. L'Empereur Valérien part de Samosate en 259 et lors de la défaite d'Edesse il est fait prisonnier par les troupes Perses.

D'abord sénateur, (238) qui, s'il faut en croire Aurelius Victor, a appartenu à la gens Licinia, marié à Mariniane (déjà morte en 253) dont il a un fils, Gallien.
Le Sénat le nomme sénateur en 238.

En 249, l'empereur Dèce confie à Valérien l'administration civile de l'empire tandis qu'il va combattre les Goths.

En 253, alors en poste en Germanie supérieure et Germanie inférieure, il est chargé par l'empereur Trébonien Galle de réprimer l'usurpation du général Émilien.
Commandant des troupes et Gouverneur de Mésie Supérieure et Mésie Inférieure, celui-ci a été acclamé Imperator par ses troupes à la suite d'une victoire contre les Goths, revanche symbolique du désastre d'Abrittus... Valérien arrive toutefois trop tard : Au cours de sa marche vers la Mésie, il apprend que l'empereur Trébonien Galle et son fils Volusien ont été assassinés par leurs hommes, et qu'Émilien a ceint la pourpre impériale.
Proclamé empereur par ses troupes, Valérien marche sur la ville de Spolète où s'est regroupée l'armée d'Émilien. Avant même le déclenchement de la bataille, l'empereur Émilien est à son tour saisi et exécuté par ses propres soldats, qui se rallient alors à Valérien.
Le vieux sénateur devient ainsi maître de l'Empire en Septembre 253
Valérien s'associant à son fils Gallien : Il le fait reconnaître par le Sénat comme Auguste et coempereur, et partage avec lui la difficile tâche de défendre les frontières de l'Empire...
LE MARTYR DE AGAPIT
Il ne s'agit toutefois pas d'une division de l'Empire : Valérien et Gallien restent en contact permanent et les décisions politiques, religieuses ou économiques prises par l'un s'appliquent dans la totalité de l'Empire, mais elle témoignent de la nécessaire répartition de tâches, préfigurant l'organisation politique de la tétrarchie.

Gallien, chargé d'assurer la protection des frontières de l'Occident et plus particulièrement de la Gaule doit lutter contre les Barbares, mais aussi contre 2 usurpateurs successifs et mal connus, Ingenuus et Regalianus. Les guerres civiles obligent Gallien à dégarnir les bords du Rhin, laissant aux Barbares l'occasion de piller une nouvelle fois la Gaule, et même l'Espagne.
Les Francs et les Alamans sont finalement vaincus dans les environs de Milan.

De son côté, Valérien s'installe dès 254 avec son armée à Antioche, qui a été prise et détruite un ou deux ans plus tôt par les Perses de Shapur Ier. Il s'emploie à relever la cité et à reconstituer les défenses militaires de l'Orient. De 254 à 259, il guerroie, sans cesse, contre Shapur Ier avec des fortunes diverses. Il s'appuie sur des notables Syriens, notamment le Palmyréen Odénath qu'il nomme sans doute gouverneur de Syrie-Phénicie
Après 4 ans de règne, Valérien édicte tout à coup plusieurs édits de persécution en 257.
Il a cédé aux pressions de son ministre des finances Macrianus, païen fanatique qui fréquente les mages mais aussi soucieux d'enrichir le trésor qu'il administre par la confiscation des biens des chrétiens riches.

Un premier édit daté de 257 interdit pour la première fois le culte et les réunions des chrétiens et ordonne aux clercs de sacrifier aux dieux païens et au culte impérial sous peine d'exil ou de travaux forcés.

Un second édit daté de 258 plus sévère condamne à mort les clercs et les membres du clergé supérieur qui refusent de sacrifier, confisque les biens des riches chrétiens et place les fonctionnaires dans la situation d'esclaves... La hiérarchie chrétienne est ébranlée, les fidèles privés de leurs élites et le fisc très largement bénéficiaire.

SAINT LAURENT DEVANT VALERIEN
Dans les 4 premières années de son règne, Valérien s'est montré particulièrement amical à l'égard du christianisme. Son premier édit de persécution, publié au mois d'août 257, est donc, pour les Chrétiens, une totale (et fort mauvaise) surprise.
Dans un décret au ton très modéré, nous disent les auteurs chrétiens du temps, l'empereur ordonne aux évêques, sous peine d'exil, de sacrifier aux dieux de l'Empire. Il interdit aussi aux Chrétiens le rassemblement dans les cimetières… Enfin, c'est ce qu'on peut induire de sources indirectes car le texte de l'édit est perdu.
En application de ce décret, les évêques Cyprien de Carthage et Denys d'Alexandrie sont exilés, le premier dans un de ses domaines tout proche de sa cité épiscopale, l'autre dans une paisible oasis du désert Libyen. Curieusement, le pape Sixte II, alors qu'il réside, naturellement, dans la capitale impériale, sous les yeux mêmes de l'empereur, n'est pas inquiété et continue à diriger paisiblement l'Église.
L'année suivante, au mois d'août 258, un deuxième édit, beaucoup plus sévère, est publié contre les Chrétiens.

Ici, nous possédons le témoignage direct de saint Cyprien de Carthage : « L'empereur Valérien a envoyé au Sénat un rescrit par lequel il décide que les évêques, les prêtres et les diacres seront immédiatement mis à mort. Les sénateurs, les notables et ceux qui portent le titre de chevaliers Romains seront privés de toute marque de dignité et même de leurs biens.
Si ensuite, même après confiscation de leurs biens, ils s'entête dans leur profession de foi chrétienne, ils seront condamnés à la peine capitale.
Les matrones chrétiennes subiront la saisie de tous leurs biens et seront ensuite envoyées en exil.
À tous les fonctionnaires impériaux qui ont déjà confessé la foi chrétienne ou qui veulent la confesser à présent, on confisque également tous leurs biens. Ils seront ensuite arrêtés et enrôlés parmi les préposés aux propriétés impériales » (Cyprien, Epist., LXXX).

C'est clair et net : Les membres du clergé chrétien doivent être exécutés séance tenante, les biens des notables Romains convertis au christianisme sont confisqués, et si ces opiniâtres refusent d'abjurer, ils seront également exécutés, les dames chrétiennes seront exilées après avoir été dépouillées de leurs richesses, et enfin les fonctionnaires opiniâtres seront eux aussi privés de leurs biens et envoyés aux travaux forcés.
Inutile de le nier, nous voilà bien en face du premier « édit de persécution » historiquement assez bien avéré. Il paraît donc impossible de douter de la réalité de la répression qui frappe les Chrétiens au temps de Valérien. Reste à connaître les raisons de ce décret.
Puisque l'on parle de « persécution religieuse », est-ce bien en tant que religion que le christianisme est poursuivi ? Là, les choses se compliquent un peu !

L'évêque Denys d'Alexandrie prétend que Macrien, ministre des finances de Valérien et membre éminent de confréries païennes Égyptienne, a, par des dénonciations supposant des « ondes négatives » émises par les Chrétiens. Il faut donc abolir d'urgence leur religion perverse.

Sur base de ces ragots, nombre d'historiens modernes n'ont vu dans le vieux Valérien qu'un païen fanatique, un « réactionnaire idolâtre » qui, par ses édits persécuteurs, a tenté de briser la « Révolution de la Croix ».
Cependant, l'hypothèse d'une « Contre-Révolution païenne » dirigée par Valérien ne tient pas la route.
En effet, si l'on ne connaît pas très bien les convictions philosophiques de Valérien, on est, en revanche, certain de celles de son fils Gallien, celui qu'il a associé au trône en lui confiant le gouvernement de l'Occident Romain. Or ce Gallien est effectivement, lui, un adepte convaincu du néo-platonisme.
Et pourtant, dès qu'il assume seul le gouvernement de l'Empire, Gallien publie un édit de tolérance qui donne un statut presque légal au christianisme. Il est donc bien difficile de croire que Valérien, hypothétique sectaire néo-platonicien, persécute les Chrétiens par fanatisme philosophique alors que son fils est, lui, un disciple convaincu des philosophes néo-platoniciens. (Les fils ne sont pas forcement toujours du même avis que leurs pères surtout en politique)

La convoitise des richesses de l'Église déjà opulente en ce milieu du IIIe siècle est certes une des causes probable de la « persécution de Valérien », mais ce n'est pas la seule. Il existe à cet acharnement subit de l'empire envers le christianisme une autre raison probable, plus diffuse, plus secrète, plus occulte.
Dans ces années 253-257, tout se ligue contre l'Empire. C'est vraiment l'Apocalypse ! Le découragement de l'empereur atteint son comble quand il apprend que le roi de Perse Shapur a annexé l'Arménie, jusqu-là protectorat Romain et menace la Syrie ainsi que la riche cité d'Antioche.
Si rien n'est fait, après la Syrie, ce sera la Palestine, et la riche Égypte, le grenier de Rome, qui tombera, aux mains des Asiatiques...

De nombreux Chrétiens accueillent les envahisseurs Perses en libérateurs. D'aucuns de ces fanatiques anarchistes favorisent même la progression des armées ennemies, soit en leur fournissant d'utiles renseignements sur la disposition des troupes Romaines ou sur les faiblesses des villes assiégées, soit en retardant l'approvisionnement des légions.
Les plus excités vont jusqu'à prendre les armes aux côtés des Perses. Dans un premier temps, Valérien répugne à croire pareille forfaiture. Lui-même n'est-il pas, depuis le début de son règne, l'ami avéré des Chrétiens, ne protège-t-il pas leur Foi ?
Longtemps, le vieux Valérien résiste à son ministre des finances Macrien (lorsqu'on veut se débarrasser de son chien on l'accuse d'avoir la rage) lui conseille de profiter de ces rumeurs pour dépouiller l'Église de toutes ses richesses...
Au mois d'août 257, le roi Shapur se trouve devant les murs d'Antioche.
C'est justement dans cette ville qu'au milieu du Ier siècle, les adeptes du Christ ont, pour la première fois, pris le nom de « Chrétiens ». On conçoit donc que, 2 siècles plus tard, ils forment au sein de la vieille cité Syrienne une communauté aussi remuante que puissante.
D'Antioche parvient à l'empereur Valérien les mêmes rapports qui parlent de collusion entre Chrétiens et Perses… Si les Chrétiens d'Antioche trahissent, la riche métropole est perdue !
Il faut impérativement faire quelque chose pour s'assurer de la loyauté de ces sectaires... Ce sera le premier « édit de persécution ».
Gardant un ton très modéré, Valérien ordonne aux évêques, diacres et prêtres d'offrir un sacrifice aux dieux de Rome. Ceux qui refusent doivent être exilés. D'autre part, il est interdit aux fidèles de tenir des assemblées secrètes en dehors des villes.
Dans l'esprit de Valérien, il ne s'agit nullement de « persécuter » la religion chrétienne de quelque manière que ce soit... L'empereur veut seulement s'assurer de la loyauté patriotique des cadres chrétiens.
L'hommage aux dieux de l'État est le seul moyen dont Valérien dispose pour cela, il ne va quand même pas leur demander de prêter serment sur la Bible !
Ce qui refusent de se présenter devant les autels des divinités ne doivent pas être exécutés, mesure aussi barbare qu'inutile.
L'exil suffit à assurer la sécurité publique, car loin de leur base populaire, les leaders chrétiens seront désormais incapables de fomenter des troubles à l'intérieur de l'Empire. Isolés, ils pourront aussi être mieux surveillés.
Et enfin, ces irréductibles prélats seront garants de la loyauté des Chrétiens d'Orient.
Si les rapports qui accusent ceux-ci de forfaiture se révèlent exacts, ces otages payeront pour tous les traîtres chrétiens, d'Antioche et d'ailleurs.

Au milieu de l'année 258, Antioche tombe aux mains des Perses... S'effondrent aussi les dernières illusions de Valérien envers les Chrétiens. Considérant ceux-ci (à tort ou à raison) comme responsables et de l'invasion de l'Orient Romain par les Perses et de la chute d'Antioche, l'empereur prend alors à leur encontre des mesures d'une sévérité inouïe. Cependant, malgré sa colère, Valérien ne châtie pas les Chrétiens « de base ».
Il sait pertinemment qu'une répression générale ne provoquera que manifestations, troubles, émeutes… Car ce n'est pas une religion que Valérien « persécute », il punit seulement des crimes politiques : Trahison et lèse-majesté... « Belle théorie ! me direz-vous. Mais où sont les preuves historiques d'une alliance entre les Chrétiens et les Perses ? » (bonne question)

MONNAIE DE VALÉRIEN
Gallien met fin à la persécution une fois qu'il exerce seul le pouvoir : Il publie dès 260 un édit de tolérance inaugurant une période de tranquillité de 40 années, la petite paix de l'Église en rendant licite le culte chrétien et en rendant les biens confisqués aux églises, notamment les cimetières. Cette paix prend fin avec les persécutions de Dioclétien et Galère.

En 259, Valérien livre bataille aux Perses Sassanides en Mésopotamie entre Carrhes (Harran) et Édessa (Şanlıurfa)... Pris dans une banale escarmouche, il est capturé par Shapur Ier, qui l'emmène en captivité en Perse.
Son préfet du prétoire Macrien refuse de négocier avec les Perses et aucune rançon n'est versée.
Son fils, Gallien, reste le seul empereur légitime, et il semble qu'il ne fait rien non plus pour le faire libérer. On peut toutefois remarquer que Macrien, qui a mis sur le trône son fils Quiétus, n'a pas d'intérêt au retour de Valérien, et que Gallien n'ayant plus le contrôle de l'Orient n'est pas en mesure d'intervenir ou de contacter les Perses.
Par ailleurs, la difficile situation économique que n'a pas réellement sauvé la dévaluation monétaire de 256 lui interdit de verser toute rançon d'importance...
Différentes versions circulent sur son sort.
Les traditions Iraniennes disent qu'il est bien traité par son vainqueur, Lactance, sous Constantin Ier, décrit sa fin comme une punition divine et humiliante, obligé de servir de marchepied lorsque Shapur monte à cheval, et qu'après sa mort Shapur fait tanner et teindre en rouge sa peau pour en habiller un mannequin exposé dans un grand temple Perse en symbole de la honte de Rome.
Eusèbe de Césarée, autre écrivain chrétien et contemporain de Lactance, rapporte plus sobrement que Valérien est réduit en esclavage et livré aux insultes et aux moqueries.

La plus probable indique que le roi Perse Shapur aurait obligé Valérien à ingérer de l’or fondu. Comme souvent, avec l'Histoire Antique les circonstances de la mort de Valérien demeurent très floues, certains historiens affirment que c'est un dénommé Crassus qui a connu le même sort au 1er siècle avant JC.

Aurelius Victor affirme qu'il est capturé et écorché vif.

VALÉRIEN A GENOUX DEVANT SHAPUR
Enfin l’Histoire Auguste prétend que 3 rois Orientaux voisins des Perses écrivent à Shapur pour l'inciter à relâcher Valérien, ce que les historiens modernes comme Andreas Alföldi et André Chastagnol considèrent comme pure imagination des auteurs de l’Histoire Auguste et une manière de réfuter l'affirmation de Lactance d'abandon de Valérien à sa captivité sans qu'aucun effort ne soit fait pour le libérer

LES EMPEREURS SOLDATS - Rome et les empereurs romains
karl.claerhout.pagesperso-orange.fr/page7.htm
L'Empereur MAXIMIN LE THRACE est ainsi après MACRIN le second Empereur ..... PUBLIUS LICINIUS VALERIANUS dit VALERIEN (né en 183, mort en 260). .... en chef POSTUME, les fonctions de consul pour l'année 266-267, mais il ne ...
Vous avez consulté cette page 4 fois. Dernière visite : 16/08/16
Empereurs romains - La Persecution de Valerien
www.empereurs-romains.net/emp36pers.htm
253 - 260. Valérien (Suite et fin) ... Dans les quatre premières années de son règne, Valérien s'était montré particulièrement ... Ici, nous possédons le témoignage direct de saint Cyprien de Carthage : "L'empereur Valérien a envoyé au Sénat ...

Les cinq morts les plus étranges de l'Antiquité | Slate.fr
www.slate.fr/lien/57375/cinq-mort-etranges-antiquite
8 juin 2012 - C'est ce qui est arrivé à Jovien, un empereur romain ancien membre de la garde ... En 260, les Perses capturent l'empereur romain Valérien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire