Cette
page concerne l'année 260 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE
REVIREMENT CURIEUX DE VALÉRIEN
VALÉRIEN DEVANT SHAPUR Ier |
Valérien
a 70 ans lors de son arrivée au pouvoir aussi à peine reconnu avec
enthousiasme par le Sénat en 253, il associe à l’Empire son fils
Gallien et lui confie la défense de l’Occident. La politique
intérieure de Valérien est marquée par une reprise de la
persécution des chrétiens, inspirée par son attachement à la
tradition Romaine mais aussi par le besoin de se procurer par des
confiscations massives le moyen de faire les guerres inévitables et
de ralentir l'inflation déjà très rapide.
En
257 et 258, 2 édits très durs s'attaquent à l'Église, à ses
chefs, à ses biens et aux chrétiens des classes supérieures. Il y
a de nombreuses exécutions et la terreur dure jusqu'à la
disparition de Valérien en Orient... L'Orient est alors menacé par
les Goths de la mer Noire et par les Perses du roi Shapur 1er.
L'Empereur Valérien part de Samosate en 259 et lors de la défaite
d'Edesse il est fait prisonnier par les troupes Perses.
D'abord
sénateur, (238) qui, s'il faut en croire Aurelius Victor, a
appartenu à la gens Licinia, marié à Mariniane (déjà morte en
253) dont il a un fils, Gallien.
Le
Sénat le nomme sénateur en 238.
En
249, l'empereur Dèce confie à Valérien l'administration civile de
l'empire tandis qu'il va combattre les Goths.
En
253, alors en poste en Germanie supérieure et Germanie inférieure,
il est chargé par l'empereur Trébonien Galle de réprimer
l'usurpation du général Émilien.
Commandant
des troupes et Gouverneur de Mésie Supérieure et Mésie Inférieure,
celui-ci a été acclamé Imperator par ses troupes à la suite d'une
victoire contre les Goths, revanche symbolique du désastre
d'Abrittus... Valérien arrive toutefois trop tard : Au cours de
sa marche vers la Mésie, il apprend que l'empereur Trébonien Galle
et son fils Volusien ont été assassinés par leurs hommes, et
qu'Émilien a ceint la pourpre impériale.
Proclamé
empereur par ses troupes, Valérien marche sur la ville de Spolète
où s'est regroupée l'armée d'Émilien. Avant même le
déclenchement de la bataille, l'empereur Émilien est à son tour
saisi et exécuté par ses propres soldats, qui se rallient alors à
Valérien.
Le
vieux sénateur devient ainsi maître de l'Empire en Septembre 253
Valérien
s'associant à son fils Gallien : Il le fait reconnaître par le
Sénat comme Auguste et coempereur, et partage avec lui la difficile
tâche de défendre les frontières de l'Empire...
LE MARTYR DE AGAPIT |
Gallien,
chargé d'assurer la protection des frontières de l'Occident et plus
particulièrement de la Gaule doit lutter contre les Barbares, mais
aussi contre 2 usurpateurs successifs et mal connus, Ingenuus et
Regalianus. Les guerres civiles obligent Gallien à dégarnir les
bords du Rhin, laissant aux Barbares l'occasion de piller une
nouvelle fois la Gaule, et même l'Espagne.
Les
Francs et les Alamans sont finalement vaincus dans les environs de
Milan.
De
son côté, Valérien s'installe dès 254 avec son armée à
Antioche, qui a été prise et détruite un ou deux ans plus tôt par
les Perses de Shapur Ier. Il s'emploie à relever la cité et à
reconstituer les défenses militaires de l'Orient. De 254 à 259, il
guerroie, sans cesse, contre Shapur Ier avec des fortunes diverses.
Il s'appuie sur des notables Syriens, notamment le Palmyréen Odénath
qu'il nomme sans doute gouverneur de Syrie-Phénicie
Après
4 ans de règne, Valérien édicte tout à coup plusieurs édits de
persécution en 257.
Il
a cédé aux pressions de son ministre des finances Macrianus, païen
fanatique qui fréquente les mages mais aussi soucieux d'enrichir le
trésor qu'il administre par la confiscation des biens des chrétiens
riches.
Un
premier édit daté de 257 interdit pour la première fois le culte
et les réunions des chrétiens et ordonne aux clercs de sacrifier
aux dieux païens et au culte impérial sous peine d'exil ou de
travaux forcés.
Un
second édit daté de 258 plus sévère condamne à mort les clercs
et les membres du clergé supérieur qui refusent de sacrifier,
confisque les biens des riches chrétiens et place les fonctionnaires
dans la situation d'esclaves... La hiérarchie chrétienne est
ébranlée, les fidèles privés de leurs élites et le fisc très
largement bénéficiaire.
SAINT LAURENT DEVANT VALERIEN |
Dans
un décret au ton très modéré, nous disent les auteurs chrétiens
du temps, l'empereur ordonne aux évêques, sous peine d'exil, de
sacrifier aux dieux de l'Empire. Il interdit aussi aux Chrétiens le
rassemblement dans les cimetières… Enfin, c'est ce qu'on peut
induire de sources indirectes car le texte de l'édit est perdu.
En
application de ce décret, les évêques Cyprien de Carthage et Denys
d'Alexandrie sont exilés, le premier dans un de ses domaines tout
proche de sa cité épiscopale, l'autre dans une paisible oasis du
désert Libyen. Curieusement, le pape Sixte II, alors qu'il réside,
naturellement, dans la capitale impériale, sous les yeux mêmes de
l'empereur, n'est pas inquiété et continue à diriger paisiblement
l'Église.
L'année
suivante, au mois d'août 258, un deuxième édit, beaucoup plus
sévère, est publié contre les Chrétiens.
Ici,
nous possédons le témoignage direct de saint Cyprien de Carthage :
« L'empereur Valérien a envoyé au Sénat un rescrit par
lequel il décide que les évêques, les prêtres et les diacres
seront immédiatement mis à mort. Les sénateurs, les notables et
ceux qui portent le titre de chevaliers Romains seront privés de
toute marque de dignité et même de leurs biens.
Si
ensuite, même après confiscation de leurs biens, ils s'entête dans
leur profession de foi chrétienne, ils seront condamnés à la
peine capitale.
Les
matrones chrétiennes subiront la saisie de tous leurs biens et
seront ensuite envoyées en exil.
À
tous les fonctionnaires impériaux qui ont déjà confessé la foi
chrétienne ou qui veulent la confesser à présent, on confisque
également tous leurs biens. Ils seront ensuite arrêtés et enrôlés
parmi les préposés aux propriétés impériales » (Cyprien,
Epist., LXXX).
C'est
clair et net : Les membres du clergé chrétien doivent être
exécutés séance tenante, les biens des notables Romains convertis
au christianisme sont confisqués, et si ces opiniâtres refusent
d'abjurer, ils seront également exécutés, les dames chrétiennes
seront exilées après avoir été dépouillées de leurs richesses,
et enfin les fonctionnaires opiniâtres seront eux aussi privés de
leurs biens et envoyés aux travaux forcés.
Inutile
de le nier, nous voilà bien en face du premier « édit de
persécution » historiquement assez bien avéré. Il paraît
donc impossible de douter de la réalité de la répression qui
frappe les Chrétiens au temps de Valérien. Reste à connaître les
raisons de ce décret.
Puisque
l'on parle de « persécution religieuse », est-ce bien en
tant que religion que le christianisme est poursuivi ? Là, les
choses se compliquent un peu !
L'évêque
Denys d'Alexandrie prétend que Macrien, ministre des finances de
Valérien et membre éminent de confréries païennes Égyptienne, a,
par des dénonciations supposant des « ondes négatives »
émises par les Chrétiens. Il faut donc abolir d'urgence leur
religion perverse.
Sur
base de ces ragots, nombre d'historiens modernes n'ont vu dans le
vieux Valérien qu'un païen fanatique, un « réactionnaire
idolâtre » qui, par ses édits persécuteurs, a tenté de
briser la « Révolution de la Croix ».
Cependant, l'hypothèse d'une « Contre-Révolution païenne » dirigée par Valérien ne tient pas la route.
Cependant, l'hypothèse d'une « Contre-Révolution païenne » dirigée par Valérien ne tient pas la route.
En
effet, si l'on ne connaît pas très bien les convictions
philosophiques de Valérien, on est, en revanche, certain de celles
de son fils Gallien, celui qu'il a associé au trône en lui confiant
le gouvernement de l'Occident Romain. Or ce Gallien est
effectivement, lui, un adepte convaincu du néo-platonisme.
Et
pourtant, dès qu'il assume seul le gouvernement de l'Empire, Gallien
publie un édit de tolérance qui donne un statut presque légal au
christianisme. Il est donc bien difficile de croire que Valérien,
hypothétique sectaire néo-platonicien, persécute les Chrétiens
par fanatisme philosophique alors que son fils est, lui, un disciple
convaincu des philosophes néo-platoniciens. (Les
fils ne sont pas forcement toujours du même avis que leurs pères
surtout en politique)
La
convoitise des richesses de l'Église déjà opulente en ce milieu du
IIIe siècle est certes une des causes probable de la « persécution
de Valérien », mais ce n'est pas la seule. Il existe à cet
acharnement subit de l'empire envers le christianisme une autre
raison probable, plus diffuse, plus secrète, plus occulte.
Dans
ces années 253-257, tout se ligue contre l'Empire. C'est vraiment
l'Apocalypse ! Le découragement de l'empereur atteint son comble
quand il apprend que le roi de Perse Shapur a annexé l'Arménie,
jusqu-là protectorat Romain et menace la Syrie ainsi que la riche
cité d'Antioche.
Si
rien n'est fait, après la Syrie, ce sera la Palestine, et la riche
Égypte, le grenier de Rome, qui tombera, aux mains des Asiatiques...
De nombreux Chrétiens accueillent les envahisseurs Perses en libérateurs. D'aucuns de ces fanatiques anarchistes favorisent même la progression des armées ennemies, soit en leur fournissant d'utiles renseignements sur la disposition des troupes Romaines ou sur les faiblesses des villes assiégées, soit en retardant l'approvisionnement des légions.
Les
plus excités vont jusqu'à prendre les armes aux côtés des Perses.
Dans un premier temps, Valérien répugne à croire pareille
forfaiture. Lui-même n'est-il pas, depuis le début de son règne,
l'ami avéré des Chrétiens, ne protège-t-il pas leur Foi
?
Longtemps, le vieux Valérien résiste à son ministre des finances Macrien (lorsqu'on veut se débarrasser de son chien on l'accuse d'avoir la rage) lui conseille de profiter de ces rumeurs pour dépouiller l'Église de toutes ses richesses...
Longtemps, le vieux Valérien résiste à son ministre des finances Macrien (lorsqu'on veut se débarrasser de son chien on l'accuse d'avoir la rage) lui conseille de profiter de ces rumeurs pour dépouiller l'Église de toutes ses richesses...
Au
mois d'août 257, le roi Shapur se trouve devant les murs d'Antioche.
C'est
justement dans cette ville qu'au milieu du Ier siècle, les adeptes
du Christ ont, pour la première fois, pris le nom de « Chrétiens ».
On conçoit donc que, 2 siècles plus tard, ils forment au sein de la
vieille cité Syrienne une communauté aussi remuante que puissante.
D'Antioche
parvient à l'empereur Valérien les mêmes rapports qui parlent de
collusion entre Chrétiens et Perses… Si les Chrétiens d'Antioche
trahissent, la riche métropole est perdue !
Il
faut impérativement faire quelque chose pour s'assurer de la loyauté
de ces sectaires... Ce sera le premier « édit de
persécution ».
Gardant un ton très modéré, Valérien ordonne aux évêques, diacres et prêtres d'offrir un sacrifice aux dieux de Rome. Ceux qui refusent doivent être exilés. D'autre part, il est interdit aux fidèles de tenir des assemblées secrètes en dehors des villes.
Gardant un ton très modéré, Valérien ordonne aux évêques, diacres et prêtres d'offrir un sacrifice aux dieux de Rome. Ceux qui refusent doivent être exilés. D'autre part, il est interdit aux fidèles de tenir des assemblées secrètes en dehors des villes.
Dans
l'esprit de Valérien, il ne s'agit nullement de « persécuter
» la religion chrétienne de quelque manière que ce soit...
L'empereur veut seulement s'assurer de la loyauté patriotique des
cadres chrétiens.
L'hommage
aux dieux de l'État est le seul moyen dont Valérien dispose pour
cela, il ne va quand même pas leur demander de prêter serment sur
la Bible !
Ce
qui refusent de se présenter devant les autels des divinités ne
doivent pas être exécutés, mesure aussi barbare qu'inutile.
L'exil
suffit à assurer la sécurité publique, car loin de leur base
populaire, les leaders chrétiens seront désormais incapables de
fomenter des troubles à l'intérieur de l'Empire. Isolés, ils
pourront aussi être mieux surveillés.
Et
enfin, ces irréductibles prélats seront garants de la loyauté des
Chrétiens d'Orient.
Si
les rapports qui accusent ceux-ci de forfaiture se révèlent exacts,
ces otages payeront pour tous les traîtres chrétiens, d'Antioche et
d'ailleurs.
Au
milieu de l'année 258, Antioche tombe aux mains des Perses...
S'effondrent aussi les dernières illusions de Valérien envers les
Chrétiens. Considérant ceux-ci (à tort ou à raison) comme
responsables et de l'invasion de l'Orient Romain par les Perses et de
la chute d'Antioche, l'empereur prend alors à leur encontre des
mesures d'une sévérité inouïe. Cependant, malgré sa colère,
Valérien ne châtie pas les Chrétiens « de base ».
Il
sait pertinemment qu'une répression générale ne provoquera que
manifestations, troubles, émeutes… Car ce n'est pas une religion
que Valérien « persécute », il punit seulement des
crimes politiques : Trahison et lèse-majesté... « Belle
théorie ! me direz-vous. Mais où sont les preuves historiques d'une
alliance entre les Chrétiens et les Perses ? » (bonne
question)
MONNAIE DE VALÉRIEN |
En
259, Valérien livre bataille aux Perses Sassanides en Mésopotamie
entre Carrhes (Harran) et Édessa (Şanlıurfa)... Pris dans une
banale escarmouche, il est capturé par Shapur Ier, qui l'emmène en
captivité en Perse.
Son
préfet du prétoire Macrien refuse de négocier avec les Perses et
aucune rançon n'est versée.
Son
fils, Gallien, reste le seul empereur légitime, et il semble qu'il
ne fait rien non plus pour le faire libérer. On peut toutefois
remarquer que Macrien, qui a mis sur le trône son fils Quiétus, n'a
pas d'intérêt au retour de Valérien, et que Gallien n'ayant plus
le contrôle de l'Orient n'est pas en mesure d'intervenir ou de
contacter les Perses.
Par
ailleurs, la difficile situation économique que n'a pas réellement
sauvé la dévaluation monétaire de 256 lui interdit de verser toute
rançon d'importance...
Différentes
versions circulent sur son sort.
Les
traditions Iraniennes disent qu'il est bien traité par son
vainqueur, Lactance, sous Constantin Ier, décrit sa fin comme une
punition divine et humiliante, obligé de servir de marchepied
lorsque Shapur monte à cheval, et qu'après sa mort Shapur fait
tanner et teindre en rouge sa peau pour en habiller un mannequin
exposé dans un grand temple Perse en symbole de la honte de Rome.
Eusèbe
de Césarée, autre écrivain chrétien et contemporain de Lactance,
rapporte plus sobrement que Valérien est réduit en esclavage et
livré aux insultes et aux moqueries.
La
plus probable indique que le roi Perse Shapur aurait obligé Valérien
à ingérer de l’or fondu. Comme souvent, avec l'Histoire Antique
les circonstances de la mort de Valérien demeurent très floues,
certains historiens affirment que c'est un dénommé Crassus qui a
connu le même sort au 1er siècle avant JC.
Aurelius
Victor affirme qu'il est capturé et écorché vif.
VALÉRIEN A GENOUX DEVANT SHAPUR |
LES
EMPEREURS SOLDATS - Rome et les empereurs romains
karl.claerhout.pagesperso-orange.fr/page7.htm
L'Empereur
MAXIMIN LE THRACE est ainsi après MACRIN le second Empereur .....
PUBLIUS LICINIUS VALERIANUS dit VALERIEN (né en 183, mort en 260).
.... en chef POSTUME, les fonctions de consul pour l'année 266-267,
mais il ne ...
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16/08/16
Empereurs
romains - La Persecution de Valerien
www.empereurs-romains.net/emp36pers.htm
253
- 260. Valérien (Suite et fin) ... Dans les quatre premières années
de son règne, Valérien s'était montré particulièrement ... Ici,
nous possédons le témoignage direct de saint Cyprien de Carthage :
"L'empereur Valérien a envoyé au Sénat ...
Les
cinq morts les plus étranges de l'Antiquité | Slate.fr
www.slate.fr/lien/57375/cinq-mort-etranges-antiquite
8
juin 2012 - C'est ce qui est arrivé à Jovien, un empereur romain
ancien membre de la garde ... En 260, les Perses capturent l'empereur
romain Valérien.
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