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AOÛT 2016...
Cette
page concerne l'année 252 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
VUS
SUR LE TAOÏSME, LE CONFUCIANISME, ET LE BOUDDHISME
LADY WEI |
Wei
Huacun (252 - 334), nom social Xian’an à Jining, Shandong dans
l'ancien comté de Rencheng. Son père, Wei Shu, est un fonctionnaire
du gouvernement.
Dès
son jeune âge, elle affiche une propension à l'étude des œuvres
de Laozi et Zhuangzi, et pratique les méthodes de culture taoïstes
À l'âge de 24 ans, elle est mariée à Liu Wen (刘文)
contre son gré par ses parents et a 2 fils.
Lorsqu'ils
ont grandis elle reprend ses pratiques taoïstes. Elle reçoit les
titres divins « Originelle du Vide pourpre » «
Dame du Mont austral »
Originaire
de Rencheng, actuelle Jining au Shandong, elle est la fille d’un
ministre d’État, Wei Shu. L’école Zhengyi prétend qu’elle
occupe aussi une fonction d'officiante des libations dans le
mouvement des Maîtres Célestes, ce qui est très possible vu le
succès de ce courant à l’époque.
Selon
ses hagiographes Shangqing, son dévouement à la culture taoïste
impressionne un certain nombre d'Immortels à la suite de quoi elle
reçoit les 31 volumes d'écritures taoïstes. Parmi ceux-ci est la
Cour Jaune classique (黄庭经),
qui détaille une forme de méditation taoïste impliquant les
visualisations de divinités au sein du corps de l'adepte.
Lorsque
le disciple de Wei Yang Xi (杨
羲)
a officiellement fondé l'école de Shangqing, 30 ans après sa mort,
Wei a été reconnu comme le premier « patriarche »
(matriarche) de Shangqing taoïsme et, comme immortelle.
La
secte a son temple sur les
montagnes Jinggang (茅山),
situé au Sud de Nanjing.
Du
VIe au Xe siècle, Shangqing est la secte taoïste la plus importante
et gagne la faveur des aristocrates de la dynastie Tang. Les
Écritures Shangqing ont été considérées comme ayant une plus
grande qualité littéraire que les écritures taoïstes précédentes,
et leur vives imageries ésotériques ont été une source
d'inspiration pour les artistes et les poètes.
En
288, elle prétend avoir reçu la visite des immortels Wang Bao,
poète et taoïste de la dynastie Han et Jinglin Zhenren,
personnalité obscure, tous deux réputés avoir été ermites sur le
mont Yangluo.
Ils
lui confient les textes qui serviront de base au canon de l’école
Shangqing : 31 fascicules dont le Véritable canon de la Grande
Grotte remis par Wang Bao et le Livre ésotérique de la Cour Jaune
remis par Jinglin Zhenren. Elle a également reçu la « Méthode »
pour contrôler le principe vital et tenir en respect les esprits
dangereux d’un patriarche des Cinq Boisseaux.
Aux
alentours de 318, juste après la mort de son mari, le Henan est
menacé par la rébellion qui accompagne l’attaque des Xiongnu. Les
annales locales nous apprennent qu’elle se met en route avec ses
fils vers le Sud. Ils s’arrêtent en chemin lorsque le préfet de
Yizhou demande au cadet de prendre la tête d’une armée de
résistance aux rebelles.
Peu
après, à la chute des Jin Orientaux, les fils rejoignent la cour
des Jin Occidentaux près de Nankin. Wei Huacun se rend pour sa part
dans les monts Heng, encore appelé Monts Sacrés du Sud (Hunan),
pour y poursuivre sa vie d’ermite, d’où son titre de Dame du
Mont austral.
Elle
y est morte à plus de 80 ans... Selon la tradition taoïste et
devient immortelle. On montre encore dans les monts Heng le rocher
d’où elle s'est envolée.
Les
textes que Wei Huacun prétendent avoir reçu des anciens taoïstes
du mont Yangluo, dans certaines biographies elle laisse à ses fils,
réapparus quelque 30 ans après sa mort sur le mont Leiping, où, Xu
Mi, issu des classes aisés et ancien officier de l’armée de
résistance aux rebelles tout comme Liu Xia et Ge Hong, a ouvert un
lieu de culte et de divination.
Son
medium principal, Yang Xi, prétend en 364 que la Dame du Mont
Austral lui est apparue pour les lui dicter.
L’école
de Yang Xi et Xu Mi, basée sur les textes autant que sur les
pratiques d’alchimie et de gymnastique, connaît un grand succès,
particulièrement auprès des classes éduquées.
Tao
Hongjing, retiré dans les monts Mao dont le mont Leiping fait
partie, s’y joint et refond le canon.
Nommée
après Tao Hongjing École du mont Mao, elle constitue le courant
dominant sous les Tang avant de se joindre à Zhengyi au XIVe siècle.
Compte
tenu des nombreux remaniements subis par le canon de Shangqing, il
est difficile de savoir quelle est la contribution de Wei Huacun à
sa rédaction.
En
184, les frères Zhang mènent la révolte des Turbans Jaunes au nom
de la « Voie de la Grande Paix » (Taiping dao 太平道).
La
dynastie Han (184) a vacillé, annonçant une période de troubles,
contemporaine des grandes migrations Barbares.
Dans
une autre partie de la Chine, l’établissement parallèle d’une
église des « cinq Boisseaux » manifeste de même une
expression collective et organisée du taoïsme.
Les
généalogies et les influences sont complexes et disputées, ces
traditions se poursuivent encore aujourd’hui. On désigne ces
phénomènes religieux populaires sous un même terme : les
Maîtres célestes.
La
mobilisation des foules s’effectue autour d'un millénarisme
annonçant le retour prochain d’un âge d'or de morale et de
religion. L’empire s’effritant, le mythe actif d’un royaume à
venir, nourri par les diverses traditions locales (huanglao,
fangxian, religions non Han etc.) et bientôt le bouddhisme,
stimulent de nouveau la réflexion des élites.
Les
IIIe et IVe siècles permettent un renouveau intellectuel dans
les classes aristocratiques, par la pratique de la « causerie
pure » qingtan sur le Xuanxue « étude du mystère »
(autrement appelé néo-taoïsme).
Il
s’en dégage plus d’auteurs originaux que sous l’Empire :
Wang Bi (226~249), Guo Xiang (252?~312), Xi Kang (223~263).
Poursuivant
des pratiques de la cour Han, l'alchimie est développée par les
recherches individuelles d’un Ge Xuan (164?~244?) ou d'un Ge Hong
(280~340), et la naissance avec Ge Chaofu (fin du IVe siècle)
d’une « école du joyau magique » Lingbao pai.
Ce
courant absorbe des influences des Maîtres Célestes et prend de
l’importance en devenant ritualiste.
Depuis
les Trois Royaumes, le pays est divisé, notamment entre le Nord et
le Sud.
Dans
le Nord, Kou Qianzhi (365-448) tente de structurer les maîtres
célestes devenus une nébuleuse de groupes indépendants aux
activités parfois suspectes, en un mouvement cohérent et
hiérarchisé intégrant la morale confucéenne et le monachisme
bouddhiste.
Au
début du IVe siècle, les invasions déplacent la cour des Jin
et une partie des Maîtres Célestes vers la vallée du Yangzi Jiang
où Lu Xiujing (406~477) sera leur réformateur.
Ce
déplacement du centre culturel a un effet durable dont témoigne le
développement du Shangqing.
Cette
période est un âge de grande fécondité pour le taoïsme durant
laquelle on peut observer ses expressions dans toute leur variété,
dans cet article, elle sert de repère pour la description des
pratiques.
Avant
le bouddhisme, et surtout à partir des Han, le taoïsme s’est
défini par rapport à son rival, le confucianisme. Cependant, ces
deux courants de pensée partagent l’héritage du fond culturel
chinois, qui est beaucoup plus important que ce qui les sépare, et
sont ainsi plus complémentaires qu’antagonistes. Les lettrés
Chinois les ont le plus souvent perçus comme deux moyens différents
d’arriver au même but : La sagesse pour soi et la société.
Chacun est efficace dans son domaine, et on peut très bien, comme le
dit l’adage, être « confucianiste le jour et taoïste la
nuit ».
Les
références les plus sûres sont constituées par le « Canon
taoïste », traditionnellement trois livres écrits vers le
IVe siècle av. J.-C. et compilés sous les Han : le
Dao De Jing, le Zhuangzi et le Lie Zi.
Le
Dao De Jing (ou Tao Te Ching, Livre de la Voie et de sa Vertu) est un
court recueil d’aphorismes obscurs et poétiques attribué au père
fondateur et même divinisé du taoïsme : Laozi (Lao-tseu). Les
taoïstes n’ont pas cessé de le lire, en l’interprétant très
diversement selon les siècles. Pour plusieurs courants, il est au
centre de cérémonies, pas exactement comme livre sacré, mais
plutôt comme texte de prière. C'est un texte majeur de l’humanité.
Le
Zhuangzi (Tchouang-tseu), du nom de son auteur, est un recueil de
fables dialoguées, vivantes et d’enseignement profond. La forme en
apparence plus directe, plaisante et pleine d’humour, traite au
fond de thèmes philosophiques rigoureusement sentis. Des générations
de mandarins y ont trouvé une consolation des soucis de leur charge
dans la figure d’un saint sans ambition, dégagé des contraintes
sociales.
Des
modernes y cherchent au cœur du caractère ou dans le rythme d’une
histoire, une sagesse chinoise toujours actuelle. Ces textes
permettent de dégager quelques thèmes taoïstes.
Les
contemporains de Laozi et Zhuangzi les emploient aussi, quoique
interprétés différemment et sans la même importance. La
compréhension que nous en avons désormais, dépend largement des
siècles d’interprétation qui ont suivi, notamment dans le
néo-confucianisme de la dynastie Song (Xe et XIe siècles).
La
recherche de la sagesse en Chine se fonde principalement sur
l’harmonie, pour les taoïstes, elle se trouve en plaçant son cœur
et son esprit (le caractère chinois du cœur désigne les deux
entités) dans la Voie (le Tao), la voie de la nature.
En
retournant à l’authenticité primordiale et naturelle, en imitant
la passivité féconde de la nature qui produit spontanément les
« dix mille êtres », l’homme peut se libérer des
contraintes et son esprit peut « chevaucher les nuages ».
Prônant une sorte de quiétisme naturaliste (Granet), le taoïsme
est un idéal d’insouciance, de spontanéité, de liberté
individuelle, de refus des rigueurs de la vie sociale et de communion
extatique avec les forces cosmiques.
Ce
taoïsme des grandes chevauchées mystiques a servi de refuge aux
lettrés marginaux, ou marginalisés par un bannissement aux marches
de l’Empire, aux poètes oubliés, aux peintres reclus... et
fascine aujourd’hui bien des Occidentaux.
Pour
se libérer des contraintes sociales, le taoïste peut fuir la ville
et se retirer dans les montagnes, ou vivre en paysan. Dans les
Entretiens de Confucius, on trouve déjà cette opposition entre
d’une part ceux qui assument la vie en société et cherchent à
l’améliorer (les confucianistes) et, d’autre part, ceux qui
considèrent qu’il est impossible et dangereux d’améliorer la
société, qui n’est qu’un cadre artificiel empêchant le naturel
de s’exprimer (les taoïstes), une dialectique peut-être analogue
à la question de l’engagement de l’intellectuel.
Zhuangzi
a des images frappantes : Un arbre tordu, dont le menuisier ne
peut faire des planches, vivra de sa belle vie au bord du chemin,
tandis qu’un arbre bien droit sera coupé en planches puis vendu
par le bûcheron.
L’inutilité
est garante de sérénité, de longue vie. De même l’occupant
d’une barque se fera insulter copieusement s’il vient gêner un
gros bateau, mais, si la barque est vide, le gros bateau s’arrangera
simplement pour l’éviter... Il convient donc d’être inutile,
vide, sans qualités, transparent, de « vomir son
intelligence », de n’avoir pas d’idées préconçues et le
moins d’opinions possible. Ayant fait le vide en soi, le sage est
entièrement disponible et se laisse emporter comme une feuille morte
dans le courant de la vie, c’est-à-dire : « S’ébattre
dans la Voie ».
La
plénitude du vide peut passer pour un paradoxe purement formel, un
pur jeu de mots. Le chapitre 11 du Dao De Jing fournit des analogies
plus éclairantes : La roue tourne par le vide du moyeu.
La
jarre contient d’autant plus qu’elle est creuse.
Sans
les trous des portes et fenêtres, à quoi sert une maison ?
La
page se conclut par une formule que l’on peut traduire : « Du
plein, le moyen, du vide, l’effet ».
Cette
interprétation volontairement abstraite trouve une application
universelle, par exemple, la stratégie militaire. L’Art de la
guerre de Sunzi a un chapitre « du plein et du vide » où
il explique très concrètement comment un général doit disposer du
lieu de bataille (le plein) comme un potentiel (les moyens), de
passes ou d’entrées (des vides) où il attire l’adversaire de
son plein gré pour le battre avec le moindre effort (l’effet).
La
fable du coq de combat de Zhuangzi qui vainc sans combat est une
autre illustration de la vertu supposée du vide intérieur.
L’inutilité
sociale, l’absence de qualités effectives qui est présence en
puissance de toutes les qualités possibles, la vacuité d’un cœur
libéré de tout souci mondain, sont les aspirations les plus
courantes de la voie taoïste. On peut se retirer du monde pour s’en
approcher, mais ce n’est ni nécessaire ni suffisant. Pour réaliser
cette libération, pour « trouver la Voie », un des
moyens possible est l’utilisation des paradoxes. Il y en a beaucoup
dans le Dao De Jing : C’est sans sortir de chez soi qu’on
connaît le monde, c’est en ne sachant pas qu’on sait, c’est
quand on agit le moins que son action est la plus efficace, la
faiblesse est plus forte que la force, la stupidité marque
l’intelligence suprême, ou la civilisation est une décadence.
Le
but de ces paradoxes semble d'abord de briser la pensée
conventionnelle, de rompre les chaînes logiques et casser le sens
des mots, comme le cultivera plus tard le bouddhisme Chan.
C’est
aussi une arme polémique contre les doctrines qui s’instituent,
par exemple le confucianisme... Mais il y a certainement aussi, comme
pour le paradoxe du vide, une manière de pratiquer ces paradoxes qui
apporte une efficacité, justifiant l'intérêt encore porté à ce
texte.
Son
secret semble un mystère vivant, pas une mécanique vide.
Le
Dao De Jing est aussi un manuel de politique magico-mystique. Si on
« non-agit » (wúwéi 無爲)
la nature et ses dix mille êtres croissent et se multiplient. Si on
ne cherche pas à gouverner les hommes, ils s’auto-organisent
spontanément de la meilleure façon possible. Cette idée qui peut
sembler libertaire doit être remise en contexte.
D’un
côté, elle se fonde sur l’antique croyance chamanique d’une
action efficace du Prince par le jeu des correspondances entre les
microcosmes et le macrocosme. Ainsi le simple fait pour celui qui
dispose du Mandat du Ciel de décrire dans sa maison la suite des
saisons en déménageant régulièrement d’une salle à l’autre,
assure que la pluie viendra à son heure féconder les champs, que
l’hiver durera le temps voulu, etc.
L’inaction
apparente n’empêche pas l’action effective. Si la circulation
saisonnière dans sa maison assure la bonne marche de l’empire,
c’est parce qu’il y a « résonance » et effet
d’entraînement, ou d’engrenage entre la maison du Prince et son
empire.
D’ailleurs,
les éclipses, famines ou inondations sont interprétées aussitôt
comme un dérèglement des mœurs dans la maison du Prince. D’autre
part, cette idée d’une inaction efficace a pu être prônée par
des penseurs plus rationnels, quand ils souhaitent contenir les
caprices des princes et limiter leurs dégâts sur le peuple.
L’activité
de certains artisans est minutieusement décrite par Zhuang Zi. Il
montre un boucher ou un charron qui ont acquis la plus grande
maîtrise de leur art après des années d’apprentissage, mais
surtout, ils peuvent oublier les règles et la matière qu’ils
travaillent, conduits par le Tao.
Ils
laissent les gestes et leur corps opérer seul, sans intention
consciente de la volonté. L’art le plus humble permet à tous
d’atteindre un absolu. Le confucianisme préfère restaurer les
hiérarchies : « Même subalternes, tous les arts et les
places sont respectables. Mais à trop vouloir y chercher, on s’y
enferme. L’honnête homme n’aura pas de métier. »
Entretiens de Confucius.
Alors
que la plupart des personnages de la mythologie Chinoise sont des
héros civilisateurs, qui ont donné aux hommes les inventions
(agriculture, irrigation, médecine ou l’écriture), le taoïsme
s’affirme contre la technique. Pour l’illustrer, une parabole de
Zhuang Zi met en scène un paysan taoïste qui, bien que connaissant
l’usage du chadouf (qui lui économiserait beaucoup de temps et
d’énergie pour arroser ses champs), a « honte de s’en
servir » parce que cette technique artificielle va à
l’encontre de la nature.
Allant
dans le même sens, le paragraphe 80 du Dao De Jing propose un
« retour aux cordes nouées » (ancêtres des systèmes
d’écriture). Ce même texte va plus loin : Des villageois ne
rencontrent pas de toute leur vie les villageois du hameau qui est à
portée de vue. Si l’on suit cet enseignement, la société
proposée par Lao Zi comme idéal de simplicité est une
constellation de villages autonomes sans liens entre eux et des
humains sans curiosité ni pour les outils permettant de leur
faciliter la vie, ni même pour le monde extérieur.
On
ne sait pas ce qui dans l’intention tient du paradoxe à la
provocation calculée, d’un choix individuel, ou réellement d’un
projet politique.
Ainsi
le paragraphe 323 dans les traductions européennes invite à lire
« Vider les têtes, remplir les ventres » comme un
conseil au prince selon l’idéologie réactionnaire la plus pure,
puisque le retour au passé invoqué est celui d’un mythe.
L’ignorance
du peuple assure un pouvoir invisible et actif sans rien faire. Mais
traduire du chinois poétique aussi ancien tient souvent de
l’interprétation, influencée par l’héritage d’une tradition,
ici, confucéenne.
La
phrase complète a aussi été lue dans les milieux taoïstes comme
une technique mystique : « Le saint agit en vidant son
cœur, nourrissant le nombril, il abandonne le vouloir, pour affermir
ses os ».
Cœur
et tête sont un même caractère, la respiration abdominale est
censée nourrir le nombril, pratique clairement admise ensuite comme
contribuant à la longévité : La persistance des os.
Ce
petit exemple indique les limites d’une interprétation close des
textes taoïstes, et qu’il faut en accepter la polysémie, d’abord
dans les langues européennes, mais aussi pour le chinois.
La
lecture du Dao De Jing a été continue, avec une longue histoire de
commentaires, mais aussi de pratiques différentes du texte. Comme
les classiques confucéens, il a été parfois au programme des
concours mandarinaux, chargé d’un commentaire scolastique
reflétant les préoccupations politiques de chaque époque. Il s’y
ajoute le destin des œuvres reconnues mais à la marge, d’être
servies par des génies individuels, un peu comme le Yi Jing.
Enfin,
il y a un usage très singulier pour l’histoire des religions de
livres, le texte est sacré, mais pas d’auteur divin. Certains lui
accordent les pouvoirs d’une magie, sans pour autant le cacher dans
un ésotérisme puisqu’il est aussi lu publiquement... Ce prestige
a en tous cas inspiré tout le taoïsme postérieur.
La
quête d’immortalité est un principe organisateur des multiples
pratiques du taoïsme. Plusieurs millénaires, un continent, des
clergés diversement organisés et parfois en conflit même appuyée
sur des spécialistes.
L’archéologie
et les textes confirment les dépenses ruineuses du deuil, le culte
des ancêtres, et la croyance aux esprits. Le panthéon des chinois a
beaucoup varié, mais presque tous croient que les morts continuent
une existence, que les vivants leur doivent des offrandes, pour
espérer une vie meilleure.
Confucius
enseigne la sagesse de ne pas craindre les fantômes, de respecter
les rites dans l’intention, sans pour autant y sacrifier sa
fortune. « Le deuil doit porter jusqu’à l'affliction mais
pas plus », « Le Maître ne parle jamais de l’étrange
ni des esprits ».
Le
bouddhisme apporte la Saṃsāra (le cycle des renaissances) dont le
nirvāna libère. Les premières traductions des textes bouddhistes
sont justement révélatrices, car faute d’un vocabulaire adapté,
elles empruntent des termes taoïstes. La réincarnation est ignorée,
mais le message du Bouddha est retenu, car il sauve de toute mort,
donc d’abord de la première. Le nirvana est interprété comme
l’immortalité, le bouddhisme est assimilé à un ensemble de
recettes taoïstes : Prescriptions alimentaires et morales,
concentration et méditation. La force du clergé bouddhiste, l’unité
de son message, l’afflux continu de missionnaires indiens aux
sources de la doctrine a inversé le rapport d’assimilation.
Afin
cependant d’illustrer des pratiques religieuses spécifiquement
taoïstes, on s’accorde avec les spécialistes à se concentrer sur
la période des 6 dynasties (200-400) entre les Han et les Tang, très
prolifique en techniques de longévité.
L’objectif
est clarifié, mais on est ensuite frappé par l’immense variété
des prescriptions. Le confucianisme rappelle à l’esprit des
anciens et se contient au classique des rites. L’organisation des
pratiques bouddhistes résiste tant bien que mal à l’inventivité
chinoise.
Le
taoïsme manifeste un génie religieux pléthorique si bien que la
première tâche de l’adepte est de voyager à travers la Chine,
pour trouver le maître qui convient à sa voie et à son avancement,
en se gardant des imposteurs ou de pratiques trop dangereuses pour
son grade. La critique moderne permet tout de même de classer des
spécificités...
Nourrir
le corps : Diététique, alchimie, respiration, gymnastiques,
sexualité, médecine
Nourrir
l’esprit : Morale, panthéon, exorcisme, divination,
cérémonies
Wei
Huacun - Wikipedia, the free encyclopedia
https://en.wikipedia.org/wiki/Wei_Huacun
Traduire
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Wei
Huacun (252–334), courtesy name Xianan (贤安),
was a founder of the Shangqing sect of Daoism. Overview[edit]. Wei
was born in 252 in Jining, Shandong ...
Shangqing
School - Wikipedia, the free encyclopedia
https://en.wikipedia.org/wiki/Shangqing_School
Traduire
cette page
The
Shangqing School (Chinese:上清)
or Supreme Clarity is a Daoist movement that began during the
aristocracy of the Western Jin dynasty. Shangqing can be translated
as either 'Supreme Clarity' or 'Highest Clarity.' The first leader of
the school was a woman, Wei Huacun (251-334).
Biographical
Dictionary of Chinese Women: Antiquity Through Sui, ...
https://books.google.fr/books?isbn=1317475917
- Traduire cette page
Lily
Xiao Hong Lee, A.D. Stefanowska, Sue Wiles - 2015 - History
Described
as possessing the marks of transcendence—“a woman of crystal lit
from within, ... This became the standard hagiography of Lady Wei,
Wei Huacun.
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