1er
SEPTEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 247 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
ORDONNANCEMENT DE RÈGLEMENTS JUIFS ORAUX
L’histoire
des Juifs de Babylonie a commencé quelque 1 000 ans avant l’époque
que nous traitons actuellement, en 434 avant l’ère commune, quand
les Babyloniens ont marché pour la première fois sur Israël
pendant leur campagne pour s’attribuer les dépouilles de l’empire
Assyrien. Lors de cette première incursion, les Babyloniens n’ont
pas détruit le Temple, ni envoyé les Juifs en exil. Ils ont réussi
en revanche à emmener en captivité une grande partie de l’élite
intellectuelle et spirituelle du Royaume de Juda.
Cet exil a alors semblé un terrible désastre, mais ces hommes brillants, tous érudits, ont immédiatement entrepris, dès leur arrivée à Babylone, d’y établir une infrastructure juive. Lorsque le Temple a été détruit, une douzaine d’années plus tard, les exilés y ont trouvé des yechivoth, des synagogues, des boucheries cashers, tout ce qu’il leur fallait pour y maintenir une vie juive.
Cet exil a alors semblé un terrible désastre, mais ces hommes brillants, tous érudits, ont immédiatement entrepris, dès leur arrivée à Babylone, d’y établir une infrastructure juive. Lorsque le Temple a été détruit, une douzaine d’années plus tard, les exilés y ont trouvé des yechivoth, des synagogues, des boucheries cashers, tout ce qu’il leur fallait pour y maintenir une vie juive.
70
ans plus tard, quand les Babyloniens sont tombés sous la domination
des Perses et que les Juifs ont reçu la permission de revenir, seul
un petit nombre l’a fait. Sur une population totale probable d’un
million de Juifs dans l’Empire Perse, 42 000 seulement sont
revenus, ce qui signifie que 95 % sont restés en Babylonie sous
domination Perse.
Pendant
la période du 2e Temple, et jusqu’à sa destruction en 70, la
communauté juive de Babylonie (loin de la tourmente qui faisait rage
en Erets Yisrael) a continué à prospérer.
En outre, c’est cette région qui est devenu le centre de l’autorité rabbinique après que Byzance ait dissous le Sanhédrin en 363.
En outre, c’est cette région qui est devenu le centre de l’autorité rabbinique après que Byzance ait dissous le Sanhédrin en 363.
Les
chefs de la communauté juive de Babylonie (officiellement reconnu
par les autorités Perses) sont appelé en araméen Rèch galoutha,
ce qui correspond à Roch galouth en hébreu, et à « Tête de la
Diaspora » (« exilarque ») en français...
Le Rèch galoutha descend directement de la Maison du roi David. Bien qu’il ne soit pas roi en Erets Yisrael même, il est reconnu non seulement comme représentant de la communauté juive en Babylonie mais aussi comme possédant un statut de noblesse.
Le Rèch galoutha descend directement de la Maison du roi David. Bien qu’il ne soit pas roi en Erets Yisrael même, il est reconnu non seulement comme représentant de la communauté juive en Babylonie mais aussi comme possédant un statut de noblesse.
Au
cours des 1 500 ans qu’a duré l’histoire de la communauté juive
en Babylonie, environ 40 personnes ont détenu ce titre. Ils font
tous remonter leur généalogie jusqu’au roi David. C’est une
lignée noble qui a toujours été conservée dans l’histoire
juive.
Une
des raisons de la stabilité de la communauté juive en Babylonie est
la domination de la région par la dynastie Perse des Sassanides
depuis le IIIe siècle de l’ère commune.
Les
Sassanides ont réussi à tenir leur royaume hors d’atteinte des
Romains puis des Byzantins.
C’est
ainsi que les Juifs de Babylonie ont été protégés des maux que
les Chrétiens Byzantins infligeaient ailleurs...
Dans
cette atmosphère, le niveau d’érudition juive a pu prospérer
dans la grande yechiva de Soura, fondée par rabbi Abba ben Ibo,
mieux connu sous le nom de Rav, et à Nehardéa, fondée par le Sage
Babylonien Rav Chemouel, et transférée plus tard à
Poumbedita.
C’est là que le Talmud de Babylone a été rédigé, et a immortalisé les grands rabbins de Babylonie, surtout Abbayei et Rava. Comme le raconte l’historien Berel Wein dans Echoes of Glory.
L’empreinte de leurs analyses et de leurs discussions apparaît dans les innombrables débats et discussions qui forment le Talmud. En fait, le Talmud aurait pu s’appeler : « Les discussions de Abbayei et Rava ».
C’est là que le Talmud de Babylone a été rédigé, et a immortalisé les grands rabbins de Babylonie, surtout Abbayei et Rava. Comme le raconte l’historien Berel Wein dans Echoes of Glory.
L’empreinte de leurs analyses et de leurs discussions apparaît dans les innombrables débats et discussions qui forment le Talmud. En fait, le Talmud aurait pu s’appeler : « Les discussions de Abbayei et Rava ».
Un
autre grand érudit de Babylonie a été Rav Achi, rédacteur
principal du Talmud de Babylone au début du Ve siècle.
Ces rabbins, sont connus sous le nom d’Amoraïm : « ceux qui expliquent » ou « interprètes ». Les Amoraïm ont vécu entre les années 200 et 500. Après eux sont venus les Gaonim, les « grands » ou « génies ». Les Gaonim ont dirigé les yechivoth à l’époque où le niveau d’érudition juive a prospéré en Babylonie.
Les choses ont commencé de s’aggraver pour la communauté juive Babylonienne lorsque les prêtres Perses, au milieu du Ve siècle, dans leur résistance aux missionnaires chrétiens, ont déclenché des persécutions anti-chrétiennes qui incluaient les Juifs.
L’aggravation de la situation en Babylonie a des contrecoups fâcheux sur la communauté juive, car rien de ce genre ne s’y est jamais produit pendant presque un millénaire. La confiance juive en est brisée.
Les choses sont allées de mal en pis, Galoutha étant même exécuté, et la Babylonie a été précipitée dans une guerre civile tandis que les Byzantins continuaient leurs empiétements.
Au milieu de ce chaos, la conquête musulmane du Moyen-Orient au VIIe siècle procure des avantages inattendus à la communauté juive Babylonienne.
Ces rabbins, sont connus sous le nom d’Amoraïm : « ceux qui expliquent » ou « interprètes ». Les Amoraïm ont vécu entre les années 200 et 500. Après eux sont venus les Gaonim, les « grands » ou « génies ». Les Gaonim ont dirigé les yechivoth à l’époque où le niveau d’érudition juive a prospéré en Babylonie.
Les choses ont commencé de s’aggraver pour la communauté juive Babylonienne lorsque les prêtres Perses, au milieu du Ve siècle, dans leur résistance aux missionnaires chrétiens, ont déclenché des persécutions anti-chrétiennes qui incluaient les Juifs.
L’aggravation de la situation en Babylonie a des contrecoups fâcheux sur la communauté juive, car rien de ce genre ne s’y est jamais produit pendant presque un millénaire. La confiance juive en est brisée.
Les choses sont allées de mal en pis, Galoutha étant même exécuté, et la Babylonie a été précipitée dans une guerre civile tandis que les Byzantins continuaient leurs empiétements.
Au milieu de ce chaos, la conquête musulmane du Moyen-Orient au VIIe siècle procure des avantages inattendus à la communauté juive Babylonienne.
Rabbi
Abba bar Aybo (hébreu : Plus connu sous ses surnoms de Abba
Arika (judéo-araméen « Abba le Long »), et surtout celui de
Rav « Maître », est un rabbin Babylonien du IIIe siècle
(175 – 247 EC), considéré comme le premier et le plus grand des
Amoraïm (docteurs du Talmud).
Ses
discussions avec son ami et contradicteur Chemouel forment la base de
ce qui deviendra le Talmud de Babylone. En fondant l'académie
talmudique de Soura, il amorce une ascension spirituelle durable du
judaïsme Babylonien sur le monde juif.
Son
œuvre se situe à la période ou le judaïsme unifie ses
interprétations et pratiques religieuses, en rupture avec la
diversité des sectes et écoles pré-existantes. Cette unification
religieuse se fait dans le cadre du judaïsme rabbinique, lui-même
héritier du judaïsme pharisien.
L'importance
historique et religieuse de Rav tient à son rôle dans cette
structuration vers une forme que le judaïsme rabbinique orthodoxe
conservera jusqu'à l'époque moderne.
Né
à Kafri, Rav descend d'une illustre famille juive Babylonienne, qui
fait remonter son ascendance à Jessé. Son père, Rabbi Aybo, ainsi
que quatre de ses oncles sont également des érudits de renom. Le
plus illustre d'entre eux, Rabbi Hiyya, sera l'un des auteurs de la
Tossefta (compilation de traditions orales, parallèle à la Mishna,
et qui s'en veut complémentaire).
Comme
ce dernier, Rav se rend en terre d'Israël, afin d'étudier auprès
des maîtres de Galilée. Rav est d'abord instruit par son oncle, en
même temps que son cousin Rabba bar Hana, avant que tous deux ne
reçoivent l'enseignement de Rabbi (Juda Hanassi), dont Rav deviendra
l'un des plus brillants élèves, il occupera une place éminente
dans le tribunal rabbinique du Nassi, malgré son jeune âge.
Cependant,
alors que Rabba bar Hana reçoit de Rabbi une ordination complète,
celle de Rav comporte certaines restrictions, Rav n'étant pas
habilité à examiner les premiers-nés des animaux pour les
autoriser ou non à la consommation (peut-être parce qu'il est trop
doué dans ce domaine, et aurait pu involontairement induire des
disciples en erreur).
Par ailleurs, au cours d'une période de blâme, Rabbi Hiyya transmet à son neveu la « Torah de Babylonie », c'est de la combinaison de ces enseignements que Rav développe sa méthode.
Par ailleurs, au cours d'une période de blâme, Rabbi Hiyya transmet à son neveu la « Torah de Babylonie », c'est de la combinaison de ces enseignements que Rav développe sa méthode.
Après
la mort de Rabbi, Rav, qui n'a jamais reçu l'ordination rabbinique
complète, il revient en Babylonie, à la suite de tensions au sein
de l'académie. L'année de son arrivée, la 530e du calendrier
séleucide (correspondant à l'an 219 de l'ère commune), est
considérée dans les annales des académies babyloniennes comme le
point départ chronologique de l'ère talmudique.
L'arrivée
de Rav en Babylonie a été d'une telle importance pour la tradition
rabbinique que, selon le Talmud, les eaux des fleuves de Babylone se
soulèvent à son approche. Il n'en est pas moins le nouvel arrivé,
et ses débuts en Babylonie sont difficiles, en particulier avec son
futur contradicteur, Chemouel. Les relations entre les deux hommes
s'amélioreront ensuite.
Rav
s'installe d'abord à Nehardea, où l'exilarque le nomme agoranomos
(inspecteur du marché, qui s'assure que les affaires sont traitées
équitablement), tandis que Rabbi Chila lui offre, apparemment sans
le connaître, un poste d'amora, (orateur, chargé d'expliciter les
sujets que le maître a brièvement formulés) dans son école.
À
la mort de ce maître, survenue environ un an plus tard, Rav préfère
s'effacer devant Chemouel, et lui laisse la direction de l'école de
Nehardea. Il part quant à lui fonder une académie à Soura, située
non loin de sa ville natale, et à 20 parasanges de Nehardea.
Soura,
que le Talmud compare à un champ en friche avant l'arrivée de Rav,
devient l'un des pôles dominants du judaïsme, indépendant du
centre Palestinien, et le demeure jusqu'à la fin de la période des
Gueonim.
Rav y subvient à ses besoins et à ceux de sa famille grâce au commerce et à l'agriculture, ce qui permet de lui supposer une certaine aisance matérielle. Il jouit du respect de tous, Juifs et Gentils. Le mariage de l'une de ses filles le rapproche de la famille de l'exilarque (chef suprême des communautés juives de Babylonie). Par ailleurs, il entretient des relations cordiales avec les puissants, en particulier Artaban, le dernier roi des Parthes, dont la mort, ainsi que le déclin des Arsacides, l'affecteront fort. Contrairement à Chemouel, Rav ne semble pas avoir recherché l'amitié d'Ardashir, fondateur de la dynastie Sassanide.
Rav y subvient à ses besoins et à ceux de sa famille grâce au commerce et à l'agriculture, ce qui permet de lui supposer une certaine aisance matérielle. Il jouit du respect de tous, Juifs et Gentils. Le mariage de l'une de ses filles le rapproche de la famille de l'exilarque (chef suprême des communautés juives de Babylonie). Par ailleurs, il entretient des relations cordiales avec les puissants, en particulier Artaban, le dernier roi des Parthes, dont la mort, ainsi que le déclin des Arsacides, l'affecteront fort. Contrairement à Chemouel, Rav ne semble pas avoir recherché l'amitié d'Ardashir, fondateur de la dynastie Sassanide.
La
descendance de Rav est nombreuse et illustre : Plusieurs de ses
fils sont mentionnés dans le Talmud, le plus notable est l'aîné,
Rav Hiyya, et son second fils, Aybo, est un commerçant.
L'une
de ses filles se marie avec Rav Hanan bar Rava, une autre avec le
fils de l'exilarque, dont les deux fils, Ravana Oukba et Ravana
Nehemia, occuperont successivement le poste d'exilarque, et seront
considérés comme représentants de la plus haute aristocratie, les
enfants d'une 3e fille, Aybo et Hizkiya, sont également
mentionnés... Lorsque Rav meurt, à un âge avancé, il est pleuré
par de nombreux disciples et l'ensemble de la communauté juive de
Babylone
A
l'époque où Rav commence à prodiguer son enseignement, la Mishna
vient d'être clôturée par Rabbi, et il n'est pas possible d'y
apporter des modifications. Le travail des Amoraïm (les docteurs du
Talmud) consiste dès lors à exposer et élucider les opinions de
leurs prédécesseurs, les Tannaïm (docteurs de la Mishna), exposées
dans la Mishna, ceci afin de déterminer la Halakha (conduite à
adopter) en tous cas et toutes circonstances (y compris dans des
situations nouvelles ou inédites).
Pour ce faire, Rav choisit de prendre la Mishna comme texte de base, et de lui comparer d'autres traditions tannaïtiques, dont la Tossefta, la Mekhilta, et des enseignements demeurés oraux, de cette Guemara (étude) sont dérivées les explications théoriques et les applications pratiques de la Halakha.
Pour ce faire, Rav choisit de prendre la Mishna comme texte de base, et de lui comparer d'autres traditions tannaïtiques, dont la Tossefta, la Mekhilta, et des enseignements demeurés oraux, de cette Guemara (étude) sont dérivées les explications théoriques et les applications pratiques de la Halakha.
Pour
certains, il serait même le Tanna Rabbi Abba, dont le nom apparaît
dans quelques enseignements tannaïtiques non inclus dans la Mishna.
L'enseignement
et les méthodes de Rav, bien que différents de ceux de la terre
d'Israël, sont néanmoins tributaires de la formation qu'il y
reçoit. Ainsi, dans l'étude de la Torah, Rav montre une
prédilection pour la recherche du sens littéral d'une part, et le
midrash aggada (exégèse non-légalistique) d'autre part.
Les
enseignements de Rav, en particulier ses aggadot, ont été, fait
rare pour un Sage babylonien, préservés non seulement dans le
Talmud de Babylone, mais aussi dans le Talmud de Jérusalem et les
Midrashim Palestiniens. S'ils peuvent comporter des investigations de
sujets ésotériques, comme le récit du premier chapitre du Livre de
la Genèse (Ma'asse Bereshit), celui du Livre d'Ézéchiel (Ma'asse
Merkava) ou les Noms divins, ils sont le plus souvent à caractère
éthique ou moral.
Rav
accorde en effet à la morale un rôle primordial, y voyant non
seulement la raison profonde des commandements de la Bible, mais
aussi celle de ses récits et des actions de ses protagonistes.
Lui-même est aussi soucieux d'accorder son pardon que de le
demander, et prend grand soin de ne pas porter atteinte à la
sensibilité d'autrui, utilisant de nombreuses précautions
oratoires, allant jusqu'à se taire pour ne pas détruire une opinion
qui n'est pas la sienne, quand bien même son interlocuteur serait
entièrement disposé à reconnaître son autorité en la matière.
Rav
peut en revanche se montrer intransigeant lorsqu'il est question de
transgression rituelle ou des mœurs. Il veille particulièrement, au
moyen de plusieurs taqqanot (décrets), à faire prospérer les
mariages, recommandant de ménager les sentiments de l'épouse, de ne
pas s'engager avec une femme avant de l'avoir rencontrée, de ne pas
entamer de négociations prénuptiales si la future femme est trop
jeune, et de ne pas marier des personnes avec une trop grande
différence d'âge. (sages résolutions qui
devraient être la mesure commune)
De
plus, comme nombre de ses maîtres Galiléens, Rav mène une vie
pieuse, vouée à l'étude et austère, tout en réprouvant
l'ascétisme mené à l'excès.
Il exerce ainsi, par son exemple, une profonde influence sur les conditions morales et religieuses de ses disciples (qui l'appellent « notre grand maître») et de sa terre natale.
Il exerce ainsi, par son exemple, une profonde influence sur les conditions morales et religieuses de ses disciples (qui l'appellent « notre grand maître») et de sa terre natale.
Rav
porte une attention toute particulière à la liturgie. Sa
composition la plus notable dans le domaine est la Teqiata de Rav de
l'office de Moussaf de Roch Hachana, dont la prière finale, Aleinou
leshabeah, a été ultérieurement incorporée dans les 3 offices
quotidiens du judaïsme.
La
supplication par laquelle il termine chacune de ses propres prières
est devenue la bénédiction du chabbat précédant le nouveau mois.
Il a également réalisé, en collaboration avec Chemouel, la prière
Vetodiènou récitée la veille d'un jour férié qui a lieu le
samedi soir, à l'issue du chabbat
Bien
que souvent décrite comme une terre d'ignorance avant l'arrivée de
Rav, la Babylonie possédait de nombreux centres d'études de la
Torah, et avait commencé à développer ses méthodes propres...
Néanmoins, les modifications qu'y apporte Rav lui donnent une
importance inédite auparavant.
Rav
ambitionne de fonder un centre spirituel influençant l'ensemble des
Juifs Babyloniens. Il adjoint rapidement à la sidra qu'il a fondée
(elle ne sera appelée metivta qu'une génération plus tard) la
guinata de Bei Rav, un vaste champ dont le produit sert à
l'entretien de l'académie et de ses étudiants. Après avoir établi
son propre tribunal, la sidra de Soura étant, contrairement aux
académies en terre d'Israël, éloignée du Sanhédrin, Rav
institue, ou du moins établit fermement, la tradition des yarḥe
kalla (mois de l'assemblée). Ainsi, outre ses cours dispensés le
matin et le soir aux étudiants réguliers, Rav accueille lors des
mois de la morte-saison agricole, en adar et en elloul, ceux qui
possèdent une occupation professionnelle permanente.
L'enseignement
est articulé sur un thème, qui a été désigné à la fin de la
kalla précédente, permettant à tous de s'y préparer.
Ces
disciples (dont la plupart étudient également auprès de Chemouel),
propagent et amplifient ses enseignements par leurs propres
discussions et élaborations.
Son
plus brillant élève, Rav Houna, lui succède à la tête de
l'académie de Soura, tandis que Rav Yehouda fonde l'académie de
Poumbedita.
La
communauté juive décline à partir de l'invasion Mongole
(XIIIe siècle), avant de connaître une brève renaissance à
la fin du XIXe siècle, on estime à 120 000 le nombre de
ses membres après la seconde guerre mondiale.
Les persécutions liées en partie au conflit judéo-arabe de 1947-1949 obligent les Juifs à se réfugier pour la plupart en Israël. Seuls, quelques dizaines d'entre eux vivent encore aujourd'hui en Irak.
Les persécutions liées en partie au conflit judéo-arabe de 1947-1949 obligent les Juifs à se réfugier pour la plupart en Israël. Seuls, quelques dizaines d'entre eux vivent encore aujourd'hui en Irak.
C'est
la Bible qui nous renseigne sur l'exil des Juifs à Babylone. Le
livre des Rois et le prophète Jérémie relatent que deux fois,
Nabuchodonosor II prend Jérusalem, et porte le nombre total d'exilés
à une vingtaine de mille.
Les
exilés sont les habitants de Jérusalem, donc les membres des
classes dirigeantes politiques et religieuses et les artisans. Une
fois arrivés sur leur terre d'exil, ils sont bien traités par les
Babyloniens. Cela est illustré par le sort réservé au roi Joaquim
qui, après 37 années de captivité, est libéré pour devenir un
familier du nouveau roi de Babylone. De plus, les Babyloniens leur
permettent de rester groupés et de conserver une certaine autonomie
administrative. C'est dans ce tout premier exil que les prêtres
libérés du service du Temple et des sacrifices peuvent commencer à
codifier les rites juifs comme la circoncision, les lois
alimentaires, ou le calendrier.
Toutefois,
sous l'influence des prophètes Jérémie, Ézéchiel et Baruch,
beaucoup parmi les exilés souhaitent retourner vivre à Jérusalem,
ce que les rois de Babylone continuent à leur interdire. Aussi
accueillent-ils avec espoir la prise de Babylone par Cyrus, roi de
Perse, en 539 av J.C.. L'attitude de Cyrus est constante lors de ses
conquêtes : pour conforter son pouvoir, il laisse honneurs et
richesses à ses adversaires comme le roi des Mèdes, Astyage ou le
roi de Lydie, Crésus ou même Nabonide, le roi de Babylone. Aussi
n'est-il pas surprenant qu'il proclame le droit au retour des Juifs à
Jérusalem, qui peuvent y revenir en rapportant les trésors du
Temple, sous la direction de Zorobabel, petit-fils du roi Joaquim. La
Bible évalue à 42 000 le nombre de ceux qui reviennent avec
Joaquim à Jérusalem alors qu'une partie significative des Juifs
restent en Babylonie. A titre d'indication, de récentes estimations
démographiques proposent environ 12 000 personnes habitant la Judée
entre -550 et -450. C'est au siècle suivant que deux notables juifs
de Babylonie, Ezra, un docteur de la Loi et Néhémie, l'échanson du
roi de Perse reviennent de Babylonie en Judée et y légifèrent.
Néhémie organise aussi la reconstruction des murailles de
Jérusalem.
Les
sources manquent quant à la suite de l'histoire des Juifs dans
l'empire Perse des Achéménides comme dans le royaume hellénistique
des Séleucides. Seul, Flavius Josèphe les mentionne comme une
population loyale susceptible de pacifier une région insurgée. En
effet, il semble qu'il existait à l'époque deux types de
communautés juives, les communautés urbaines dans les villes et les
communautés rurales autonomes habitant des villages fortifiés.
Au
milieu du IIe siècle av. J.-C., la Babylonie est conquise
par Mithridate Ier et passe sous la domination de la dynastie Parthe
Arsacide. Les Juifs de Babylonie sont politiquement coupés pour
longtemps des Juifs de Judée restée sous la domination des
Séleucides puis indépendante avec les Hasmonéens et enfin dominée
par les Romains. Cela n'empêche pas les communications de se
maintenir entre les deux branches du judaïsme : Un des premiers
docteurs de la Torah, Hillel, le plus éminent des Pharisiens passe
la plus grande partie de sa vie au Ier siècle av. J.-C. à
Babylone avant d'émigrer à Jérusalem. Inversement, rabbi Akiba qui
vit en Judée visite Nehardea peu avant la révolte de Bar-Kokheba au
IIe siècle.
Presque
tout au long de cette période, Juifs et Parthes ont un ennemi
commun, Rome. Les Parthes soutiennent au Ier siècle av. J.-C.
le dernier roi hasmonéen Antigone contre Rome qui préfère Hérode
et au IIe siècle, les communautés juives de Babylonie
résistent aux armées de Trajan, tant et si bien que son successeur
Hadrien doit renoncer à la Mésopotamie.
Les
Juifs de Parthie connaissent sous les rois Arsacides une longue
période de paix qui permet le développement d'importantes
communautés comme celles que mentionne Flavius Josèphe, principale
source sur cette période : Nehardea, Séleucie et Ctésiphon.
Josèphe
nous cite plusieurs exemples illustrant la puissance de la communauté
juive de Babylonie : deux frères, Anilaios et Asinaios mènent
une rébellion qui, durant plusieurs années, tiennent tête au
pouvoir parthe avant d'être massacrés avec leurs fidèles ;
Hélène d'Adiabène et ses fils, souverains d'Adiabène, dans
l'actuel Kurdistan Irakien, se convertissent au judaïsme du temps de
l'empereur Claude.
Il
est très probable que cette communauté croît notablement à la
suite des défaites juives en Judée face à Titus (70) et Hadrien
(135) et de la destruction de Jérusalem. Certains des Juifs de Judée
qui avaient été soutenus par ceux de Babylonie ont certainement
après la défaite émigré vers ce pays, qui, de plus, reste hostile
à Rome.
C'est
à la fin de la période Arsacide au IIe siècle, à l'époque de
l'empereur romain Hadrien que l'on trouve les premières mentions
dans le Talmud de l'exilarque (araméen ריש
גלותא Resh
Galouta ; hébreu ראש
הגולה Rosh
HaGola), chef de la communauté juive exilée en Babylonie,
responsable de la collecte des impôts pour le roi ou plus tard le
calife. L'autre responsabilité importante des exilarques est de
nommer les juges de la communauté juive. Les exilarques descendent
de la maison de David et certains citent même le roi Joaquim comme
le premier d'entre eux. Ils sont considérés comme des princes et
leur prestige est grand : Ils peuvent s'allier par mariage aux
chefs des Académies talmudiques dont ils ratifient la nomination,
leur transmettre les lois édictées par le pouvoir en place mais ils
reçoivent aussi leurs conseils. Les exilarques se sont succédé
pendant 900 ans environ, jusqu'au XIe siècle.
Avec
Ardachîr Ier, premier roi de la dynastie Sassanide, couronné en 226
à Ctésiphon, les Perses reprennent leur domination de la Babylonie.
Comme les Parthes, ils se heurtent à Rome et peuvent à ce titre
rechercher le support des Juifs comme Châhpûhr Ier qui défait
l'empereur Valérien avant d'être lui-même vaincu par Zénobie,
reine de Palmyre, alliée de Rome. Nehardea est alors détruite avec
son académie rabbinique.
Mais
les Sassanides imposent le mazdéisme et, à ce titre, s'opposent
rapidement aux juifs et aux chrétiens. Yazdgard II interdit
l'observance du chabbat et en 468, l'exilarque est exécuté,
l'autonomie juive est supprimée et les académies fermées. Cette
politique provoque une résistance juive et l'exilarque Mar Zoutra II
proclame une éphémère indépendance juive en Babylonie qui
s'effondre après 7 ans en 520.
Un
siècle plus tard, les Juifs appuient les Perses dans leur lutte
contre l'Empire Romain d'Orient et peuvent même profiter de la prise
de Jérusalem et gouverner cette ville de 614 à 617 ce qui leur vaut
persécutions dans l'Empire romain d'Orient.
C'est
sous ce règne des Sassanides que « les fils d'une communauté
dont nous ignorons (presque) tout aussi tard qu'au IIIe siècle
vont modeler les cadres de l'existence juive jusqu'aux temps
modernes » en développant et transcrivant le Talmud qui aide
toujours les Juifs dans leur compréhension de la Torah et leur vie
spirituelle ou même quotidienne.
Les
Juifs de Babylonie parlaient leur dialecte propre d'araméen. C'est
donc dans cette langue que les maîtres commentent la loi dans les
différentes académies. La première en Babylonie semble être celle
de Nehardea, détruite en 260 et transférée à Poumbedita par Rav
Yehoudah. Mais dès 220, Rav fonde une autre académie à Soura qui
perdure 800 ans et attire jusqu'à mille étudiants.
Les
académies (yechivoth) Babyloniennes sont inspirées de celles
existant en Palestine à la même époque ou peu auparavant et sont à
la fois des lieux d'études (bet midrach) et des tribunaux (bet din)
qui juge les cas religieux et civils. Maîtres et étudiants ne sont
pas payés et doivent gagner leur vie. Aussi les cours n'ont-ils lieu
que le matin. Chacun peut être admis comme élève mais les plus
hautes qualifications sont demandées aux professeurs. Le président
de chaque yechivah est élu par un collège d'érudits. Sa nomination
doit être ratifiée par l'exilarque. L'enseignement est magistral
dans l'unique salle de cours où le maître fait face à tous les
élèves assis sur des rangées de sièges (jusqu'à 24).
Si
les professeurs ne sont pas payés, il faut malgré tout des fonds
pour l'entretien de ces académies qui tirent leurs ressources des
dons qu'elles reçoivent de la diaspora. Les deux académies peuvent
même s'opposer en sollicitant les mêmes donateurs et finalement se
partagent le monde diasporique à l'amiable. Leurs intérêts peuvent
aussi les opposer à l'exilarque qui collecte les impôts dus par les
Juifs.
L'académie
de Soura et aussi celle de Poumbedita reçoivent les questions de
toute la diaspora, qui font l'objet de responsa traitant de pratique
rituelle, de théologie, de Bible ou de Talmud ou de liturgie qui
permettent l'élaboration de la Halakhah.
C'est
en 300 ans, du début du IIIe siècle à la fin du Ve siècle
que furent rassemblés tous les dits, en hébreu ou en araméen, de
ce qui constitue le Talmud de Babylone, cette tâche ayant été
selon la tradition menée à son terme par Rav Achi (352-427),
directeur l'académie de Soura, et Ravina II (470-499). La loi orale
se trouve ainsi rassemblée ... par écrit.
LE MONDE DE L'ANCIEN TESTAMENT, par Dr. Wilbert Kreiss ...
www.egliselutherienne.org/bibliotheque/bible/mondedelat/MoAT_13.htm
15
sept. 2002 - D'autre part, les Babyloniens attribuèrent leur
victoire à Marduk et proclamaient qu'il était plus puissant que
Yahvé. Les juifs étaient tentés de ...
Abbaye
and Rava - Ascent
ascentofsafed.com/cgi-bin/ascent.cgi?Name=abayeraba
Traduire
cette page
Those
of Abbaye and Rava did endure and many of the discussions between the
two were preserved in the Babylonian Talmud. Today one can enter the
study ...
Abbaye
and Rava - Ascent
ascentofsafed.com/cgi-bin/ascent.cgi?Name=abayeraba
Traduire
cette page
Those
of Abbaye and Rava did endure and many of the discussions between the
two were preserved in the Babylonian Talmud. Today one can enter the
study ..
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire