mercredi 21 septembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 247

1er SEPTEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 247 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

ORDONNANCEMENT DE RÈGLEMENTS JUIFS ORAUX
 
L’histoire des Juifs de Babylonie a commencé quelque 1 000 ans avant l’époque que nous traitons actuellement, en 434 avant l’ère commune, quand les Babyloniens ont marché pour la première fois sur Israël pendant leur campagne pour s’attribuer les dépouilles de l’empire Assyrien. Lors de cette première incursion, les Babyloniens n’ont pas détruit le Temple, ni envoyé les Juifs en exil. Ils ont réussi en revanche à emmener en captivité une grande partie de l’élite intellectuelle et spirituelle du Royaume de Juda.
Cet exil a alors semblé un terrible désastre, mais ces hommes brillants, tous érudits, ont immédiatement entrepris, dès leur arrivée à Babylone, d’y établir une infrastructure juive. Lorsque le Temple a été détruit, une douzaine d’années plus tard, les exilés y ont trouvé des yechivoth, des synagogues, des boucheries cashers, tout ce qu’il leur fallait pour y maintenir une vie juive.
70 ans plus tard, quand les Babyloniens sont tombés sous la domination des Perses et que les Juifs ont reçu la permission de revenir, seul un petit nombre l’a fait. Sur une population totale probable d’un million de Juifs dans l’Empire Perse, 42 000 seulement sont revenus, ce qui signifie que 95 % sont restés en Babylonie sous domination Perse.
Pendant la période du 2e Temple, et jusqu’à sa destruction en 70, la communauté juive de Babylonie (loin de la tourmente qui faisait rage en Erets Yisrael) a continué à prospérer.
En outre, c’est cette région qui est devenu le centre de l’autorité rabbinique après que Byzance ait dissous le Sanhédrin en 363.
Les chefs de la communauté juive de Babylonie (officiellement reconnu par les autorités Perses) sont appelé en araméen Rèch galoutha, ce qui correspond à Roch galouth en hébreu, et à « Tête de la Diaspora » (« exilarque ») en français...
Le Rèch galoutha descend directement de la Maison du roi David. Bien qu’il ne soit pas roi en Erets Yisrael même, il est reconnu non seulement comme représentant de la communauté juive en Babylonie mais aussi comme possédant un statut de noblesse.
Au cours des 1 500 ans qu’a duré l’histoire de la communauté juive en Babylonie, environ 40 personnes ont détenu ce titre. Ils font tous remonter leur généalogie jusqu’au roi David. C’est une lignée noble qui a toujours été conservée dans l’histoire juive.
Une des raisons de la stabilité de la communauté juive en Babylonie est la domination de la région par la dynastie Perse des Sassanides depuis le IIIe siècle de l’ère commune.
Les Sassanides ont réussi à tenir leur royaume hors d’atteinte des Romains puis des Byzantins.
C’est ainsi que les Juifs de Babylonie ont été protégés des maux que les Chrétiens Byzantins infligeaient ailleurs...
Dans cette atmosphère, le niveau d’érudition juive a pu prospérer dans la grande yechiva de Soura, fondée par rabbi Abba ben Ibo, mieux connu sous le nom de Rav, et à Nehardéa, fondée par le Sage Babylonien Rav Chemouel, et transférée plus tard à Poumbedita.
C’est là que le Talmud de Babylone a été rédigé, et a immortalisé les grands rabbins de Babylonie, surtout Abbayei et Rava. Comme le raconte l’historien Berel Wein dans Echoes of Glory.
L’empreinte de leurs analyses et de leurs discussions apparaît dans les innombrables débats et discussions qui forment le Talmud. En fait, le Talmud aurait pu s’appeler : « Les discussions de Abbayei et Rava ».
Un autre grand érudit de Babylonie a été Rav Achi, rédacteur principal du Talmud de Babylone au début du Ve siècle.
Ces rabbins, sont connus sous le nom d’Amoraïm : « ceux qui expliquent » ou « interprètes ». Les Amoraïm ont vécu entre les années 200 et 500. Après eux sont venus les Gaonim, les « grands » ou « génies ». Les Gaonim ont dirigé les yechivoth à l’époque où le niveau d’érudition juive a prospéré en Babylonie.

Les choses ont commencé de s’aggraver pour la communauté juive Babylonienne lorsque les prêtres Perses, au milieu du Ve siècle, dans leur résistance aux missionnaires chrétiens, ont déclenché des persécutions anti-chrétiennes qui incluaient les Juifs.

L’aggravation de la situation en Babylonie a des contrecoups fâcheux sur la communauté juive, car rien de ce genre ne s’y est jamais produit pendant presque un millénaire. La confiance juive en est brisée.
Les choses sont allées de mal en pis, Galoutha étant même exécuté, et la Babylonie a été précipitée dans une guerre civile tandis que les Byzantins continuaient leurs empiétements.
Au milieu de ce chaos, la conquête musulmane du Moyen-Orient au VIIe siècle procure des avantages inattendus à la communauté juive Babylonienne.

Rabbi Abba bar Aybo (hébreu : Plus connu sous ses surnoms de Abba Arika (judéo-araméen « Abba le Long »), et surtout celui de Rav « Maître », est un rabbin Babylonien du IIIe siècle (175 – 247 EC), considéré comme le premier et le plus grand des Amoraïm (docteurs du Talmud).
Ses discussions avec son ami et contradicteur Chemouel forment la base de ce qui deviendra le Talmud de Babylone. En fondant l'académie talmudique de Soura, il amorce une ascension spirituelle durable du judaïsme Babylonien sur le monde juif.
Son œuvre se situe à la période ou le judaïsme unifie ses interprétations et pratiques religieuses, en rupture avec la diversité des sectes et écoles pré-existantes. Cette unification religieuse se fait dans le cadre du judaïsme rabbinique, lui-même héritier du judaïsme pharisien.
L'importance historique et religieuse de Rav tient à son rôle dans cette structuration vers une forme que le judaïsme rabbinique orthodoxe conservera jusqu'à l'époque moderne.
Né à Kafri, Rav descend d'une illustre famille juive Babylonienne, qui fait remonter son ascendance à Jessé. Son père, Rabbi Aybo, ainsi que quatre de ses oncles sont également des érudits de renom. Le plus illustre d'entre eux, Rabbi Hiyya, sera l'un des auteurs de la Tossefta (compilation de traditions orales, parallèle à la Mishna, et qui s'en veut complémentaire).
Comme ce dernier, Rav se rend en terre d'Israël, afin d'étudier auprès des maîtres de Galilée. Rav est d'abord instruit par son oncle, en même temps que son cousin Rabba bar Hana, avant que tous deux ne reçoivent l'enseignement de Rabbi (Juda Hanassi), dont Rav deviendra l'un des plus brillants élèves, il occupera une place éminente dans le tribunal rabbinique du Nassi, malgré son jeune âge.
Cependant, alors que Rabba bar Hana reçoit de Rabbi une ordination complète, celle de Rav comporte certaines restrictions, Rav n'étant pas habilité à examiner les premiers-nés des animaux pour les autoriser ou non à la consommation (peut-être parce qu'il est trop doué dans ce domaine, et aurait pu involontairement induire des disciples en erreur).
Par ailleurs, au cours d'une période de blâme, Rabbi Hiyya transmet à son neveu la « Torah de Babylonie », c'est de la combinaison de ces enseignements que Rav développe sa méthode.
Après la mort de Rabbi, Rav, qui n'a jamais reçu l'ordination rabbinique complète, il revient en Babylonie, à la suite de tensions au sein de l'académie. L'année de son arrivée, la 530e du calendrier séleucide (correspondant à l'an 219 de l'ère commune), est considérée dans les annales des académies babyloniennes comme le point départ chronologique de l'ère talmudique.

L'arrivée de Rav en Babylonie a été d'une telle importance pour la tradition rabbinique que, selon le Talmud, les eaux des fleuves de Babylone se soulèvent à son approche. Il n'en est pas moins le nouvel arrivé, et ses débuts en Babylonie sont difficiles, en particulier avec son futur contradicteur, Chemouel. Les relations entre les deux hommes s'amélioreront ensuite.
Rav s'installe d'abord à Nehardea, où l'exilarque le nomme agoranomos (inspecteur du marché, qui s'assure que les affaires sont traitées équitablement), tandis que Rabbi Chila lui offre, apparemment sans le connaître, un poste d'amora, (orateur, chargé d'expliciter les sujets que le maître a brièvement formulés) dans son école.
À la mort de ce maître, survenue environ un an plus tard, Rav préfère s'effacer devant Chemouel, et lui laisse la direction de l'école de Nehardea. Il part quant à lui fonder une académie à Soura, située non loin de sa ville natale, et à 20 parasanges de Nehardea.
Soura, que le Talmud compare à un champ en friche avant l'arrivée de Rav, devient l'un des pôles dominants du judaïsme, indépendant du centre Palestinien, et le demeure jusqu'à la fin de la période des Gueonim.
Rav y subvient à ses besoins et à ceux de sa famille grâce au commerce et à l'agriculture, ce qui permet de lui supposer une certaine aisance matérielle. Il jouit du respect de tous, Juifs et Gentils. Le mariage de l'une de ses filles le rapproche de la famille de l'exilarque (chef suprême des communautés juives de Babylonie). Par ailleurs, il entretient des relations cordiales avec les puissants, en particulier Artaban, le dernier roi des Parthes, dont la mort, ainsi que le déclin des Arsacides, l'affecteront fort. Contrairement à Chemouel, Rav ne semble pas avoir recherché l'amitié d'Ardashir, fondateur de la dynastie Sassanide.
La descendance de Rav est nombreuse et illustre : Plusieurs de ses fils sont mentionnés dans le Talmud, le plus notable est l'aîné, Rav Hiyya, et son second fils, Aybo, est un commerçant.
L'une de ses filles se marie avec Rav Hanan bar Rava, une autre avec le fils de l'exilarque, dont les deux fils, Ravana Oukba et Ravana Nehemia, occuperont successivement le poste d'exilarque, et seront considérés comme représentants de la plus haute aristocratie, les enfants d'une 3e fille, Aybo et Hizkiya, sont également mentionnés... Lorsque Rav meurt, à un âge avancé, il est pleuré par de nombreux disciples et l'ensemble de la communauté juive de Babylone
A l'époque où Rav commence à prodiguer son enseignement, la Mishna vient d'être clôturée par Rabbi, et il n'est pas possible d'y apporter des modifications. Le travail des Amoraïm (les docteurs du Talmud) consiste dès lors à exposer et élucider les opinions de leurs prédécesseurs, les Tannaïm (docteurs de la Mishna), exposées dans la Mishna, ceci afin de déterminer la Halakha (conduite à adopter) en tous cas et toutes circonstances (y compris dans des situations nouvelles ou inédites).
Pour ce faire, Rav choisit de prendre la Mishna comme texte de base, et de lui comparer d'autres traditions tannaïtiques, dont la Tossefta, la Mekhilta, et des enseignements demeurés oraux, de cette Guemara (étude) sont dérivées les explications théoriques et les applications pratiques de la Halakha.
Par ailleurs, Rav appartenant à la génération de transition entre les Tannaïm et les Amoraïm, il a le privilège, rarissime pour un Amora, de pouvoir contester les positions des Tannaïm.

Pour certains, il serait même le Tanna Rabbi Abba, dont le nom apparaît dans quelques enseignements tannaïtiques non inclus dans la Mishna.
L'enseignement et les méthodes de Rav, bien que différents de ceux de la terre d'Israël, sont néanmoins tributaires de la formation qu'il y reçoit. Ainsi, dans l'étude de la Torah, Rav montre une prédilection pour la recherche du sens littéral d'une part, et le midrash aggada (exégèse non-légalistique) d'autre part.
Les enseignements de Rav, en particulier ses aggadot, ont été, fait rare pour un Sage babylonien, préservés non seulement dans le Talmud de Babylone, mais aussi dans le Talmud de Jérusalem et les Midrashim Palestiniens. S'ils peuvent comporter des investigations de sujets ésotériques, comme le récit du premier chapitre du Livre de la Genèse (Ma'asse Bereshit), celui du Livre d'Ézéchiel (Ma'asse Merkava) ou les Noms divins, ils sont le plus souvent à caractère éthique ou moral.
Rav accorde en effet à la morale un rôle primordial, y voyant non seulement la raison profonde des commandements de la Bible, mais aussi celle de ses récits et des actions de ses protagonistes. Lui-même est aussi soucieux d'accorder son pardon que de le demander, et prend grand soin de ne pas porter atteinte à la sensibilité d'autrui, utilisant de nombreuses précautions oratoires, allant jusqu'à se taire pour ne pas détruire une opinion qui n'est pas la sienne, quand bien même son interlocuteur serait entièrement disposé à reconnaître son autorité en la matière.
Rav peut en revanche se montrer intransigeant lorsqu'il est question de transgression rituelle ou des mœurs. Il veille particulièrement, au moyen de plusieurs taqqanot (décrets), à faire prospérer les mariages, recommandant de ménager les sentiments de l'épouse, de ne pas s'engager avec une femme avant de l'avoir rencontrée, de ne pas entamer de négociations prénuptiales si la future femme est trop jeune, et de ne pas marier des personnes avec une trop grande différence d'âge. (sages résolutions qui devraient être la mesure commune)

De plus, comme nombre de ses maîtres Galiléens, Rav mène une vie pieuse, vouée à l'étude et austère, tout en réprouvant l'ascétisme mené à l'excès.
Il exerce ainsi, par son exemple, une profonde influence sur les conditions morales et religieuses de ses disciples (qui l'appellent « notre grand maître») et de sa terre natale.
Rav porte une attention toute particulière à la liturgie. Sa composition la plus notable dans le domaine est la Teqiata de Rav de l'office de Moussaf de Roch Hachana, dont la prière finale, Aleinou leshabeah, a été ultérieurement incorporée dans les 3 offices quotidiens du judaïsme.
La supplication par laquelle il termine chacune de ses propres prières est devenue la bénédiction du chabbat précédant le nouveau mois. Il a également réalisé, en collaboration avec Chemouel, la prière Vetodiènou récitée la veille d'un jour férié qui a lieu le samedi soir, à l'issue du chabbat

Bien que souvent décrite comme une terre d'ignorance avant l'arrivée de Rav, la Babylonie possédait de nombreux centres d'études de la Torah, et avait commencé à développer ses méthodes propres... Néanmoins, les modifications qu'y apporte Rav lui donnent une importance inédite auparavant.
Rav ambitionne de fonder un centre spirituel influençant l'ensemble des Juifs Babyloniens. Il adjoint rapidement à la sidra qu'il a fondée (elle ne sera appelée metivta qu'une génération plus tard) la guinata de Bei Rav, un vaste champ dont le produit sert à l'entretien de l'académie et de ses étudiants. Après avoir établi son propre tribunal, la sidra de Soura étant, contrairement aux académies en terre d'Israël, éloignée du Sanhédrin, Rav institue, ou du moins établit fermement, la tradition des yarḥe kalla (mois de l'assemblée). Ainsi, outre ses cours dispensés le matin et le soir aux étudiants réguliers, Rav accueille lors des mois de la morte-saison agricole, en adar et en elloul, ceux qui possèdent une occupation professionnelle permanente.
L'enseignement est articulé sur un thème, qui a été désigné à la fin de la kalla précédente, permettant à tous de s'y préparer.

Selon le Talmud, l'école de Rav a accueilli, du vivant de celui-ci, 1 200 étudiants réguliers.
Ces disciples (dont la plupart étudient également auprès de Chemouel), propagent et amplifient ses enseignements par leurs propres discussions et élaborations.
Son plus brillant élève, Rav Houna, lui succède à la tête de l'académie de Soura, tandis que Rav Yehouda fonde l'académie de Poumbedita.

La communauté juive décline à partir de l'invasion Mongole (XIIIe siècle), avant de connaître une brève renaissance à la fin du XIXe siècle, on estime à 120 000 le nombre de ses membres après la seconde guerre mondiale.
Les persécutions liées en partie au conflit judéo-arabe de 1947-1949 obligent les Juifs à se réfugier pour la plupart en Israël. Seuls, quelques dizaines d'entre eux vivent encore aujourd'hui en Irak.
C'est la Bible qui nous renseigne sur l'exil des Juifs à Babylone. Le livre des Rois et le prophète Jérémie relatent que deux fois, Nabuchodonosor II prend Jérusalem, et porte le nombre total d'exilés à une vingtaine de mille.

Les exilés sont les habitants de Jérusalem, donc les membres des classes dirigeantes politiques et religieuses et les artisans. Une fois arrivés sur leur terre d'exil, ils sont bien traités par les Babyloniens. Cela est illustré par le sort réservé au roi Joaquim qui, après 37 années de captivité, est libéré pour devenir un familier du nouveau roi de Babylone. De plus, les Babyloniens leur permettent de rester groupés et de conserver une certaine autonomie administrative. C'est dans ce tout premier exil que les prêtres libérés du service du Temple et des sacrifices peuvent commencer à codifier les rites juifs comme la circoncision, les lois alimentaires, ou le calendrier.
Toutefois, sous l'influence des prophètes Jérémie, Ézéchiel et Baruch, beaucoup parmi les exilés souhaitent retourner vivre à Jérusalem, ce que les rois de Babylone continuent à leur interdire. Aussi accueillent-ils avec espoir la prise de Babylone par Cyrus, roi de Perse, en 539 av J.C.. L'attitude de Cyrus est constante lors de ses conquêtes : pour conforter son pouvoir, il laisse honneurs et richesses à ses adversaires comme le roi des Mèdes, Astyage ou le roi de Lydie, Crésus ou même Nabonide, le roi de Babylone. Aussi n'est-il pas surprenant qu'il proclame le droit au retour des Juifs à Jérusalem, qui peuvent y revenir en rapportant les trésors du Temple, sous la direction de Zorobabel, petit-fils du roi Joaquim. La Bible évalue à 42 000 le nombre de ceux qui reviennent avec Joaquim à Jérusalem alors qu'une partie significative des Juifs restent en Babylonie. A titre d'indication, de récentes estimations démographiques proposent environ 12 000 personnes habitant la Judée entre -550 et -450. C'est au siècle suivant que deux notables juifs de Babylonie, Ezra, un docteur de la Loi et Néhémie, l'échanson du roi de Perse reviennent de Babylonie en Judée et y légifèrent. Néhémie organise aussi la reconstruction des murailles de Jérusalem.
Les sources manquent quant à la suite de l'histoire des Juifs dans l'empire Perse des Achéménides comme dans le royaume hellénistique des Séleucides. Seul, Flavius Josèphe les mentionne comme une population loyale susceptible de pacifier une région insurgée. En effet, il semble qu'il existait à l'époque deux types de communautés juives, les communautés urbaines dans les villes et les communautés rurales autonomes habitant des villages fortifiés.
Au milieu du IIe siècle av. J.-C., la Babylonie est conquise par Mithridate Ier et passe sous la domination de la dynastie Parthe Arsacide. Les Juifs de Babylonie sont politiquement coupés pour longtemps des Juifs de Judée restée sous la domination des Séleucides puis indépendante avec les Hasmonéens et enfin dominée par les Romains. Cela n'empêche pas les communications de se maintenir entre les deux branches du judaïsme : Un des premiers docteurs de la Torah, Hillel, le plus éminent des Pharisiens passe la plus grande partie de sa vie au Ier siècle av. J.-C. à Babylone avant d'émigrer à Jérusalem. Inversement, rabbi Akiba qui vit en Judée visite Nehardea peu avant la révolte de Bar-Kokheba au IIe siècle.
Presque tout au long de cette période, Juifs et Parthes ont un ennemi commun, Rome. Les Parthes soutiennent au Ier siècle av. J.-C. le dernier roi hasmonéen Antigone contre Rome qui préfère Hérode et au IIe siècle, les communautés juives de Babylonie résistent aux armées de Trajan, tant et si bien que son successeur Hadrien doit renoncer à la Mésopotamie.
Les Juifs de Parthie connaissent sous les rois Arsacides une longue période de paix qui permet le développement d'importantes communautés comme celles que mentionne Flavius Josèphe, principale source sur cette période : Nehardea, Séleucie et Ctésiphon.
Josèphe nous cite plusieurs exemples illustrant la puissance de la communauté juive de Babylonie : deux frères, Anilaios et Asinaios mènent une rébellion qui, durant plusieurs années, tiennent tête au pouvoir parthe avant d'être massacrés avec leurs fidèles ; Hélène d'Adiabène et ses fils, souverains d'Adiabène, dans l'actuel Kurdistan Irakien, se convertissent au judaïsme du temps de l'empereur Claude.
Il est très probable que cette communauté croît notablement à la suite des défaites juives en Judée face à Titus (70) et Hadrien (135) et de la destruction de Jérusalem. Certains des Juifs de Judée qui avaient été soutenus par ceux de Babylonie ont certainement après la défaite émigré vers ce pays, qui, de plus, reste hostile à Rome.
C'est à la fin de la période Arsacide au IIe siècle, à l'époque de l'empereur romain Hadrien que l'on trouve les premières mentions dans le Talmud de l'exilarque (araméen ריש גלותא Resh Galouta ; hébreu ראש הגולה Rosh HaGola), chef de la communauté juive exilée en Babylonie, responsable de la collecte des impôts pour le roi ou plus tard le calife. L'autre responsabilité importante des exilarques est de nommer les juges de la communauté juive. Les exilarques descendent de la maison de David et certains citent même le roi Joaquim comme le premier d'entre eux. Ils sont considérés comme des princes et leur prestige est grand : Ils peuvent s'allier par mariage aux chefs des Académies talmudiques dont ils ratifient la nomination, leur transmettre les lois édictées par le pouvoir en place mais ils reçoivent aussi leurs conseils. Les exilarques se sont succédé pendant 900 ans environ, jusqu'au XIe siècle.
Avec Ardachîr Ier, premier roi de la dynastie Sassanide, couronné en 226 à Ctésiphon, les Perses reprennent leur domination de la Babylonie. Comme les Parthes, ils se heurtent à Rome et peuvent à ce titre rechercher le support des Juifs comme Châhpûhr Ier qui défait l'empereur Valérien avant d'être lui-même vaincu par Zénobie, reine de Palmyre, alliée de Rome. Nehardea est alors détruite avec son académie rabbinique.
Mais les Sassanides imposent le mazdéisme et, à ce titre, s'opposent rapidement aux juifs et aux chrétiens. Yazdgard II interdit l'observance du chabbat et en 468, l'exilarque est exécuté, l'autonomie juive est supprimée et les académies fermées. Cette politique provoque une résistance juive et l'exilarque Mar Zoutra II proclame une éphémère indépendance juive en Babylonie qui s'effondre après 7 ans en 520.
Un siècle plus tard, les Juifs appuient les Perses dans leur lutte contre l'Empire Romain d'Orient et peuvent même profiter de la prise de Jérusalem et gouverner cette ville de 614 à 617 ce qui leur vaut persécutions dans l'Empire romain d'Orient.
C'est sous ce règne des Sassanides que « les fils d'une communauté dont nous ignorons (presque) tout aussi tard qu'au IIIe siècle vont modeler les cadres de l'existence juive jusqu'aux temps modernes » en développant et transcrivant le Talmud qui aide toujours les Juifs dans leur compréhension de la Torah et leur vie spirituelle ou même quotidienne.
Les Juifs de Babylonie parlaient leur dialecte propre d'araméen. C'est donc dans cette langue que les maîtres commentent la loi dans les différentes académies. La première en Babylonie semble être celle de Nehardea, détruite en 260 et transférée à Poumbedita par Rav Yehoudah. Mais dès 220, Rav fonde une autre académie à Soura qui perdure 800 ans et attire jusqu'à mille étudiants.
Les académies (yechivoth) Babyloniennes sont inspirées de celles existant en Palestine à la même époque ou peu auparavant et sont à la fois des lieux d'études (bet midrach) et des tribunaux (bet din) qui juge les cas religieux et civils. Maîtres et étudiants ne sont pas payés et doivent gagner leur vie. Aussi les cours n'ont-ils lieu que le matin. Chacun peut être admis comme élève mais les plus hautes qualifications sont demandées aux professeurs. Le président de chaque yechivah est élu par un collège d'érudits. Sa nomination doit être ratifiée par l'exilarque. L'enseignement est magistral dans l'unique salle de cours où le maître fait face à tous les élèves assis sur des rangées de sièges (jusqu'à 24).
Si les professeurs ne sont pas payés, il faut malgré tout des fonds pour l'entretien de ces académies qui tirent leurs ressources des dons qu'elles reçoivent de la diaspora. Les deux académies peuvent même s'opposer en sollicitant les mêmes donateurs et finalement se partagent le monde diasporique à l'amiable. Leurs intérêts peuvent aussi les opposer à l'exilarque qui collecte les impôts dus par les Juifs.
L'académie de Soura et aussi celle de Poumbedita reçoivent les questions de toute la diaspora, qui font l'objet de responsa traitant de pratique rituelle, de théologie, de Bible ou de Talmud ou de liturgie qui permettent l'élaboration de la Halakhah.
C'est en 300 ans, du début du IIIe siècle à la fin du Ve siècle que furent rassemblés tous les dits, en hébreu ou en araméen, de ce qui constitue le Talmud de Babylone, cette tâche ayant été selon la tradition menée à son terme par Rav Achi (352-427), directeur l'académie de Soura, et Ravina II (470-499). La loi orale se trouve ainsi rassemblée ... par écrit.


LE MONDE DE L'ANCIEN TESTAMENT, par Dr. Wilbert Kreiss ...
www.egliselutherienne.org/bibliotheque/bible/mondedelat/MoAT_13.htm
15 sept. 2002 - D'autre part, les Babyloniens attribuèrent leur victoire à Marduk et proclamaient qu'il était plus puissant que Yahvé. Les juifs étaient tentés de ...

Abbaye and Rava - Ascent
ascentofsafed.com/cgi-bin/ascent.cgi?Name=abayeraba
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Those of Abbaye and Rava did endure and many of the discussions between the two were preserved in the Babylonian Talmud. Today one can enter the study ...

Abbaye and Rava - Ascent
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Those of Abbaye and Rava did endure and many of the discussions between the two were preserved in the Babylonian Talmud. Today one can enter the study ..

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