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AOÛT 2016...
Cette
page concerne l'année 255 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
STRUCTURATIONS HIÉRARCHIQUES DE L'INDE ANCIENNE
Les
origines de la dynastie des Gupta sont mal connues, sans doute un
clan de roitelets à la tête de petits États dans la vallée du
Gange et de ses affluents. Leur nom de famille suggère qu'ils sont
issus de la caste des vaishya, à moins qu'ils ne soient des
brahmanes. Leur origine géographique se situe dans l'actuel Uttar
Pradesh ou dans le Magadha (le nord de l'actuel Bihar). C'est en tous
les cas dans cette dernière région que les premières bases de leur
puissance ont apparu.
La
tradition et l'inscription de Samudragupta à Allahabad, l'ancienne
Prayâga, laisse penser que Srî Gupta, le premier Gupta, règne vers
la fin du IIIe siècle et son successeur Ghatotkachagupta
probablement vers le début du IVe siècle, tous 2 portant le
titre de mahârâja, « roi ».
Ils
dominent alors sans doute un territoire réduit, ancien centre de la
puissance de l'Empire Maurya. Cette région, comme le reste de la
plaine gangétique, est alors divisée entre différents États qui
se sont partagé les dépouilles des anciennes puissances dominantes
au IIe siècle, l'empire kouchan au nord-ouest du sous-continent
et la dynastie Satavahana au centre-est.
Les
Vākāţaka sont une dynastie Indienne contemporaine des Gupta fondée
par Vindhyashakti qui a dominé de 250 à 520 le nord du plateau du
Dekkan, les actuels Maharashtra et Madhya Pradesh.
Succédant
aux Shatavahana, les premiers Vakataka prennent d'abord possession de
l'ouest du Dekkan avant d'annexer l'espace entre la Narmadâ et la
Godâvarî, de 275 à 385. Devenus la première puissance en Inde
centrale, ils s'allient aux Gupta sous le règne de Rudrasena II, ce
qui leur permet d'étendre leur influence au nord des monts Vindhya.
Il se séparent de l'alliance Gupta après la mort de la régente
Prabhavatigupta, pour se rapprocher des Kadamba, qui règnent sur le
Karnataka.
Le
royaume passe dans les mains d'une branche mineure de la dynastie à
la mort de Prithivisena II, établie à Basim, dans le Berar. Ce
dernier profite de l'affaiblissement des Gupta pour imposer son
autorité sur le Mâlvâ, le Konkan, le Gujarat et le Konshala...
L'empire Vakataka ne survit pas plus de 50 ans à Harishena. Il est
possible qu'il succombe aux assauts des dynasties voisines (Kadamba
du Karnataka ou Nala du Koshala). Ces dernières devront plus tard
s'éclipser au VIIe siècle devant la puissance des Chalukya...
Cette dynastie connaît une expansion rapide au IVe siècle,
sous l'impulsion des conquérants Chandragupta et Samudragupta, et
voit l'apogée de sa prospérité durant la première moitié du
Ve siècle, notamment sous le règne de Kumâragupta Ier et de
son fils Skandagupta.
Le
déclin vient ensuite, sous l'effet d'invasions extérieures et de
forces centrifuges, et leur fin reste mal connue.
Considéré
comme un Empire en raison de son étendue et de la puissance
incontestée qu'exercent ses souverains sur le sous-continent Indien
à leur apogée, l'État des Gupta s'avère peu centralisé. Ces rois
dominent plusieurs royaumes voisins qui partagent une culture
similaire, et les pouvoirs locaux disposent de marges de manœuvre
importantes, notamment les monastères.
Du
point de vue religieux, cette époque est marquée par la
cohabitation de 2 grandes religions, le brahmanisme (l'état ancien
de ce qu'on désigne aujourd'hui comme l'hindouisme) et le
bouddhisme, ce dernier connaissant alors son dernier éclat en Inde,
avant de connaître un reflux face au premier.
La
période gupta est souvent assimilée à un « âge classique »,
ou un « âge d'or » de la culture indienne ancienne, en
raison des réalisations remarquables qui sont datées de cette
époque en mathématiques et en astronomie (travaux d'Âryabhata,
apparition du zéro en tant que nombre), en littérature et théâtre
(œuvres de Kâlidâsa) ou encore en sculpture (écoles de Mathura et
de Sārnāth, temple de Deogarh) et peinture (à Ajantâ). S'il est
désormais évident que ces accomplissements sont largement
tributaires de ceux de la période les précédant, leur importance
dans l'histoire de la civilisation indienne et leur rayonnement sur
les pays voisins sont indéniables.
Les
sources nous informant sur cette période sont assez maigres pour
reconstituer l'histoire politique et sociale, comme bien souvent pour
l'Inde ancienne. On connaît des inscriptions de souverains ou de
gouverneurs, dont la plus remarquable est celle du pilier d'Allāhābād
datant du règne de Samudragupta, ainsi que celles de vassaux tels
que les rois d'Eran au début du VIe siècle. D'autres
proviennent de notables ou de guildes, et nous donnent des
informations sur la société et la vie religieuse, comme
l'inscription de Mandasor du Ve siècle commémorant la
construction d'un temple à Sūrya financée par une guilde de
tisseurs de soie.
DIEU BRAHMAN |
La
succession des souverains et certains faits de leur règne sont
connus par les nombreuses monnaies qu'ils ont fait frapper, ou encore
des sceaux qui nous informent sur les charges qu'ils confient à
leurs subordonnés. Quelques chroniques historiques plus tardives
sont connues, mais elles sont peu utiles pour la période gupta.
Des
récits de voyageurs Chinois offrent une description du pays et
parfois des anecdotes historiques, souvent intéressées par le
bouddhisme car ces explorateurs sont des moines.
Faxian
voyage en Inde sous le règne de Chandragupta,
Song
Yun et Hui-sheng au début du VIe siècle,
Xuanzang
qui vient en Inde au VIIe siècle mais rapporte quelques faits
datant des Gupta.
En
fin de compte, les informations principales concernent la culture et
l'art de la période Gupta, notamment les écrits religieux,
littéraires et scientifiques majeurs qui ont été conservés
jusqu'à nos jours, et parmi lesquels on compte des œuvres majeures
de la civilisation Indienne (Purana, écrits de Kâlidâsa,
Âryabhata, etc.). Il est cependant difficile de les dater
précisément, même s'il est possible de situer grossièrement leur
période de rédaction.
Plusieurs
sites présentent des niveaux et des monuments de la période Gupta.
Il s'agit surtout de centres religieux : Sārnāth, Mathura,
Nâlandâ, Deogarh, Eran, et les sanctuaires rupestres dont le plus
célèbre est Ajantâ.
Ces
sites étant également des centres artistiques importants, ils ont
livré de nombreuses œuvres de cette période : Sculptures en
pierre et en terre cuite, et des peintures à Ajantâ.
À
la tête de l'empire des Gupta se trouve une seule personne, le
souverain. Il porte différents titres qui renvoient pour la plupart
à la tradition brahmanique. Les grands empereurs de l'apogée de la
dynastie portent ainsi des titres comme mahârâja-adhirâja, « grand
roi des rois », ou parameshvara, « seigneur suprême »,
qui témoignent de leurs prétentions à la domination universelle.
Cette
prétention se retrouve dans divers rituels, dont le plus
remarquable, et le plus rare, est celui de l'ashvamedha, issu de la
tradition védique. Quand il veut prétendre à la domination
universelle, le souverain lâche un cheval, qu'il fait escorter par
sa garde, dans son royaume et ceux de ses voisins.
Si
ceux-ci le laissent passer, c'est qu'il reconnaissent au grand roi sa
suzeraineté, car arrêter et tuer l'animal entraîne de facto un
conflit. Après un an, le cheval revient dans la capitale, où le roi
a le privilège de le sacrifier en grande pompe.
BIJOUX DE L’ÉPOQUE GUPTA |
Samudragupta
et Kumâragupta Ier sont parmi les rares rois de la période
historique de l'Inde à avoir accompli ce rituel, qui leur permet de
se doter du titre de chakravartin, également lié à l'idée de
domination universelle.
Son
pouvoir lui est accordé par le monde divin, et doit être entériné
sur Terre par le soutien et des rituels accomplis par des brahmanes
comme le veut la tradition des royaumes gangétiques. L'appui de ces
derniers est donc nécessaire au roi.
Le
pouvoir du souverain doit être juste envers ses sujets, ce qui lui
permet de rester légitime auprès des dieux : C'est le
rajadharma, le devoir des rois, et la source de leur légitimité
auprès de leurs sujets. Le roi, en théorie issu de la caste des
kshatriya, tire également sa légitimité de son rôle de guerrier,
chef de l'armée, et les victoires militaires sont autant de signes
de la faveur divine. Concrètement, ce sont ces victoires qui ont
permis aux grands souverains Gupta de dominer tous leurs vassaux, et
donc d'asseoir leur pouvoir. Les inscriptions des rois Gupta nous
informent sur l'existence de différents échelons permettant à
l'administration impériale de contrôler son territoire de façon
cohérente. Cette organisation vaut pour le cœur de l'empire, le
territoire sous administration directe, les régions périphériques
étant laissées aux mains de souverains vassaux.
Au
centre du royaume, dans la capitale, le roi est entouré de
conseillers, des « ministres », au premier rang desquels
se trouve un « premier ministre » (pradhana mantrin), qui
dirige l'administration. La plupart des autres membres de la haute
administration qui nous sont connus ont essentiellement un rôle
militaire ou avec les affaires extérieures : Le commandant en
chef des armées (mahabaladhikrita), le chef de la garde royale
(mahapratihara), le ministre des affaires extérieures
(sandhivigrahika), etc. La capitale de l'empire change au cours du
temps : Au départ, c'est Pâtaliputra (Patna), à laquelle
succèdent ensuite Ayodhya, Kosambi et Ujjain.
VARAHAVTAR |
L'échelon
inférieur est celui des provinces (bhukti ou desha), dirigées par
une sorte de conseil à la tête duquel on trouve des gouverneurs
(kumaramatyas), issus de la famille royale ou des lignages de grands
dignitaires. Ces provinces sont divisées en districts (pradesha ou
vishayas), avec leurs propres conseils dirigés par les ayuktakas ou
vishyapatis. Le niveau le plus bas est celui des villages et des
villes. Les premiers sont apparemment dirigés par une assemblée
d'anciens ayant un chef. Les secondes ont également un conseil,
dirigé par un officier appelé nagarashreshtin, où on trouve
également les chefs des « guildes » (shreni,
littéralement « rangée ») de marchands ou artisans de
la ville. Le détail du fonctionnement de ces conseils est inconnu.
L'autre type d'institution jouant un rôle déterminant dans le
gouvernement de la société sont les temples et monastères, acteurs
majeurs dans divers domaines (religieux évidemment, mais aussi
économique et culturel).
L'empire
des Gupta n'est donc pas un État centralisé. Les souverains
laissent une autonomie forte aux autorités locales qui s'occupent de
leur royaume au quotidien. Les chefs et conseils des différents
échelons administratifs disposent d'une grande latitude dans la
gestion de leur circonscription, que ce soit à l'échelle du village
ou celle des provinces. Le choix des titulaires doit cependant être
confirmé par l'État. De même, les ennemis soumis ne sont pas
forcément démis de leurs fonctions. Dans l'inscription d'Allāhābād
de Samudragupta, on apprend que le souverain laisse ceux qu'il a
vaincus conserver leurs domaines, et qu'il en fait ses vassaux, leur
accordant sa protection contre un tribut : Ils sont alors
désignés par le terme samanta (« voisins »). Ce système
est souple, efficace quand le pouvoir central des Gupta est
suffisamment fort pour maintenir sa domination en inspirant le
respect à ses voisins. Mais quand le pouvoir des souverains
s'affaiblit, il contribue à une désagrégation rapide de l'édifice
impérial.
Comme
pour les autres périodes de l'histoire ancienne du sous-continent
Indien, la société est segmentée entre différentes « castes »...
Le système régissant cet ordre social est décrit dans des textes,
les Dharmashâstra (Livres du dharma) et autres écrits fixant la
coutume (smriti), qui donnent une image théorique de la société
qui ne montre pas forcément la réalité, mais plutôt le point de
vue de la caste intellectuelle dominante des brahmanes.
Le
terme de castes recouvre en fait 2 réalités. D'abord les 4 varna :
Les
brahmanes, prêtres, enseignants et professeurs, qui disposent des
plus importants privilèges, comme celui de ne pas être passibles de
la peine de mort et de ne pas pouvoir voir leurs propriétés
confisquées.
Les
kshatriya, rois, princes, administrateurs et guerriers, qui occupent
les plus importantes positions dans l'échiquier politique.
Les
vaishya, artisans, commerçants, hommes d'affaires, agriculteurs et
bergers, qui ont des positions importantes dans les institutions
urbaines.
Les
esclaves ainsi que les « Intouchables » sont situés en
dehors de cette classification, ce sont donc des « hors-castes ».
Parallèlement
à ce système, on trouve celui des innombrables jāti, qui
correspond en gros à une organisation de la société en corps de
métiers auxquels on appartient par la naissance, et dont le rôle
devient plus important.
Le
point de vue des voyageurs étrangers est également intéressant
pour mieux connaître la société Indienne. Dans ses écrits sur sa
visite du territoire des Gupta, le voyageur Chinois Faxian a laissé
une image idyllique de la société de ce royaume : Le pouvoir
central serait peu exigeant envers ses sujets, il n'y a des
châtiments corporels qu'en cas de rébellion, pas de peine de mort,
pas de corruption des fonctionnaires, et les membres les plus démunis
ainsi que les voyageurs étrangers sont aidés gracieusement par les
membres aisés de la société.
Ce
témoignage est évidemment à prendre avec de la distance, car
l'auteur a manifestement une perception biaisée de la société
qu'il voit, et occulte certains éléments négatifs, même s'il ne
cache pas la misère de la condition des hors-castes, les
« Intouchables ».
On
sait que le système des castes admet à toutes les périodes des
entorses à ses principes, et que la mobilité sociale est possible,
acceptée par la société dans certains cas.
Des
membres des varna supérieurs, brahmanes et kshatriya, peuvent ainsi
être amenés à travailler de leurs mains malgré l'interdit
théorique, et des vaishya ou des shûdra peuvent adopter le mode de
vie des deux varna supérieurs.
Ainsi,
des dynasties régnantes peuvent être fondées par des
non-kshatriya, et c'est peut-être le cas des Gupta à l'origine.
Certains
Dharmashâstra, admettent d'ailleurs que l'on devienne kshatriya par
ses mérites et pas seulement par la naissance, car il y a des
différences de vues entre leurs auteurs. Les 2 varna laborieux
gagnent peut-être en importance économique à cette période, et
les différences entre elles semblent s'estomper. Le développement
des jāti a également pu jouer un rôle dans la mobilité sociale.
Les
guildes urbaines, aux mains des 2 castes laborieuses, jouent
manifestement un rôle politique important, qui contrebalance l'idée
d'une suprématie des 2 autres castes. Il n'empêche l'exclusion
sociale qui frappe les hors-caste ne diminue pas à cette époque, et
que les distributions de terres et de fonctions publiques profitent
surtout aux brahmanes, ainsi qu'aux kshatriya.
CHANDRAGUPTA II |
La
place des femmes dans cette société est réduite par rapport à
celle des hommes. Du reste, la plupart des sources normatives sont
rédigées par des promoteurs d'un système patriarcal, qui
présentent une image idéalisée des femmes comme placées dans une
situation subordonnée, dont l'apparence doit être au goût des
hommes, suivant les canons de beauté que l'on trouve dans les
représentations artistiques.
Si
certaines femmes dans la haute société peuvent être lettrées,
cela n'est pas le lot de la grande majorité d'entre elles. L'accès
à la propriété et à l'héritage familial leur est guère plus
ouvert. Dans le cadre du mariage, l'époux dispose d'une autorité
incontestable. Symbole de cela, le début du VIe siècle voit la
première attestation de la pratique du sacrifice d'une veuve d'une
caste dominante après la mort de son mari (sati).
Dans
les textes normatifs, il n'y a pas de consensus sur ce que doit
devenir une femme après le décès de son époux, notamment s'il est
convenable qu'elle puisse se remarier. La situation concrète des
femmes dans leur famille a pu être meilleure et plusieurs d'entre
elles ont sans doute pu être actives dans la vie professionnelle et
publique, c'est ce que semble impliquer l'importance que certaines
reines ont eu dans les familles royales. Du reste, certaines femmes
ont été placées, volontairement ou non, en dehors des cadres de la
famille traditionnelle pour avoir plus d'indépendance : Il
s'agit des courtisanes, des actrices et des nonnes bouddhistes.
L'économie
du royaume Gupta est fondamentalement agricole dans un contexte
d'amélioration de l'agriculture irriguée notamment via l'adoption
de la noria depuis l'Iran.
Elle
repose sur les productions céréalières traditionnelles de l'Inde
ancienne : Le blé au nord-ouest, le riz dans la vallée du
Gange et les régions voisines, et le millet dans le Deccan.
Dans
le nord-ouest, Xuanzang observe également la culture de la canne à
sucre, et on sait par d'autres sources qu'une grande variété de
fruits et légumes est cultivée à cette période, ainsi que des
épices et du poivre noir dans les contrées méridionales... La
possession de la terre constitue un enjeu essentiel de richesse et de
pouvoir, notamment sur les hommes qui la travaillent. La période de
la dynastie Gupta est caractérisée par un phénomène de donations
de terres par les souverains à différents individus ou
institutions, phénomène qui entraîne probablement des changements
économiques et sociaux importants. Mais il ne s'agit pas d'une
innovation de la période, puisque les dynasties précédant les
Gupta l'ont initié. Simplement, il semble que l'usage des donations
royales se répande à cette période, ce qui renforce la
décentralisation du royaume. Il est légitimé par le fait que le
souverain est le propriétaire éminent des terres du territoire
qu'il domine, qu'il peut en dernier lieu confisquer et distribuer...
On connaît ces donations grâce à des inscriptions les commémorant
qui permettent aux titulaires de faire valoir leurs droits en cas de
litige. Les bénéficiaires de ces donations sont de deux grands
types. En premier lieu, ce sont des fonctionnaires d'État, qui
reçoivent des terres de la part du roi afin qu'elles servent à les
entretenir dans l'exercice de leur fonction administrative ou
militaire, ou bien pour les remercier en cas de service rendu au
souverain, ou à la suite d'une action ayant justifié une
récompense, notamment à la guerre.
Cela
permet de ne pas augmenter les dépenses publiques tout en
s'attachant les serviteurs du royaume. Le second type de donations,
et le mieux connu, concerne les dons de terres à des personnes ou
des institutions religieuses. Cela peut d'ailleurs recouper les
donations aux fonctionnaires, puisque de nombreux brahmanes servent
dans l'administration de l'État. On distingue les donations dites
brahmadeya, faites à des brahmanes individuellement ou
collectivement, et les donations agrahara, faites à des institutions
religieuses, des temples ou à des monastères, bouddhistes compris.
Les
motivations de ces dons sont religieuses : Le donateur espère
en tirer du prestige religieux. De ce fait, les institutions
religieuses sont des propriétaires terriens importants et donc des
acteurs économiques majeurs, employant de nombreux travailleurs
(dont des esclaves), les moines devant avoir des compétences
d'administrateurs, ce qui dans le cas des bouddhistes les éloigne de
l'idéal qui veut qu'ils vivent uniquement de l'aumône. Quoi qu'il
en soit, ces donations ont participé au mouvement de
décentralisation du royaume, voire à l'apparition d'un système
« féodal » : Il renforce une catégorie de notables
locaux coupant le lien entre les sujets et l'État, et donne plus de
pouvoir économique et social à ces bénéficiaires. Finalement,
avec l'affaiblissement progressif du pouvoir royal les grands
propriétaires locaux sont renforcés, et aux périodes suivantes
leur pouvoir est important. Il a pu être avancé que ce
« féodalisme » se serait également accompagné d'un
déclin des centres urbains et du commerce.
Les
activités artisanales et commerciales des villes sont encadrées par
les « guildes » (shreni). Elles regroupent des métiers
qui sont généralement concentrés dans un seul quartier. Elles ont
leur propre organisation, avec leurs règles, des administrateurs, et
exercent traditionnellement un pouvoir fort au niveau local, d'autant
plus qu'elles peuvent prêter de l'argent. On les retrouve souvent
dans le financement d'institutions religieuses, comme dans le cas de
la reconstruction d'un temple dédié à Sūrya à Mandasor dans le
Madhya Pradesh, qui est prise en charge par une shreni de tisseurs de
soie du Gujarat au Ve siècle, acte pieux commémoré par une
inscription qui nous est parvenue.
Le
travail de l'argile, en premier lieu pour la production de céramique,
est également très important. Dans le domaine de l'artisanat de
luxe, l'ivoire reste un des matériaux privilégiés, aux côtés des
perles pêchées sur les côtes occidentales, ainsi que diverses
matières précieuses (jaspe, agate, lapis-lazuli, etc.).
Les
échanges à longue distance connaissent un développement durant la
longue période Gupta. Vers les contrées occidentales, les routes
passent beaucoup par la voie maritime, vers le golfe Persique. Au
nord, les routes partant en direction de l'Afghanistan et l'Asie
centrale rejoignent le réseau constituant la « Route de la
Soie » qui conduit aux riches cités des Sogdiens et à la
Chine. Mais les plus grands changements se produisent à l'est, sur
la façade maritime de l'Océan Indien Oriental, où les relations
avec l'Asie du Sud-Est se développent considérablement, comme
l'illustre l'influence croissante de la civilisation indienne dans
les royaumes de cette région durant cette période. La voie maritime
devient même progressivement la principale route mettant en contact
l'Inde et la Chine, dont l'essor est manifeste après la chute des
Gupta, puisque la documentation la concernant date surtout de la
période de la dynastie chinoise des Tang (618-907).
PANDAVIS AVEC DRAUPADI |
Trois
religions cohabitent : Le brahmanisme, l'hindouisme ancien, le
bouddhisme, qui a connu un certain essor grâce au patronage de
dynasties puissantes depuis l'empire Maurya, et le jaïnisme, moins
répandu (présent dans les communautés marchandes de l'ouest et
chez les princes du Karnataka). On peut y ajouter le christianisme,
qui occupe une position marginale. Les institutions religieuses
(temples et monastères) ont une importance qui dépasse largement le
cadre religieux, puisqu'ils sont souvent des propriétaires terriens
importants (à la suite des donations évoquées plus haut),
employant de nombreux travailleurs, mais aussi de grands centres
intellectuels et artistiques.
Empire
Gupta — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_Gupta
Les
Gupta sont une dynastie ayant régné sur le nord de l'Inde de la fin
du III e siècle aux alentours du milieu du VI e siècle. Leur
origine reste mystérieuse et il ...
Les
mondes anciens - 6a - L'Inde des Gupta - Herodote.net
https://www.herodote.net/6a_L_Inde_des_Gupta-article-1150.php
17
août 2014 - La dynastie des Gupta est une des dernières grandes
dynasties d'Inde du Nord. Elle se constitue progressivement un vaste
empire avec des ...
Les
trésors de l'Art Gupta au Grand Palais - Gerflint
gerflint.fr/Base/Inde2/genevieve.pdf
de
G Joublin
Intitulée
« L'Age d'or de l'Inde classique, l'empire des Gupta » cette
exposition s'inscrit .... 255. Six ans, c'est un long délai, mais ce
n'est pas par hésitation sur le ...
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