jeudi 8 septembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 255

24 AOÛT 2016...

Cette page concerne l'année 255 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !


STRUCTURATIONS HIÉRARCHIQUES DE L'INDE ANCIENNE


Les origines de la dynastie des Gupta sont mal connues, sans doute un clan de roitelets à la tête de petits États dans la vallée du Gange et de ses affluents. Leur nom de famille suggère qu'ils sont issus de la caste des vaishya, à moins qu'ils ne soient des brahmanes. Leur origine géographique se situe dans l'actuel Uttar Pradesh ou dans le Magadha (le nord de l'actuel Bihar). C'est en tous les cas dans cette dernière région que les premières bases de leur puissance ont apparu.
La tradition et l'inscription de Samudragupta à Allahabad, l'ancienne Prayâga, laisse penser que Srî Gupta, le premier Gupta, règne vers la fin du IIIe siècle et son successeur Ghatotkachagupta probablement vers le début du IVe siècle, tous 2 portant le titre de mahârâja, « roi ».
Ils dominent alors sans doute un territoire réduit, ancien centre de la puissance de l'Empire Maurya. Cette région, comme le reste de la plaine gangétique, est alors divisée entre différents États qui se sont partagé les dépouilles des anciennes puissances dominantes au IIe siècle, l'empire kouchan au nord-ouest du sous-continent et la dynastie Satavahana au centre-est.

Les Vākāţaka sont une dynastie Indienne contemporaine des Gupta fondée par Vindhyashakti qui a dominé de 250 à 520 le nord du plateau du Dekkan, les actuels Maharashtra et Madhya Pradesh.

Succédant aux Shatavahana, les premiers Vakataka prennent d'abord possession de l'ouest du Dekkan avant d'annexer l'espace entre la Narmadâ et la Godâvarî, de 275 à 385. Devenus la première puissance en Inde centrale, ils s'allient aux Gupta sous le règne de Rudrasena II, ce qui leur permet d'étendre leur influence au nord des monts Vindhya. Il se séparent de l'alliance Gupta après la mort de la régente Prabhavatigupta, pour se rapprocher des Kadamba, qui règnent sur le Karnataka.
Le royaume passe dans les mains d'une branche mineure de la dynastie à la mort de Prithivisena II, établie à Basim, dans le Berar. Ce dernier profite de l'affaiblissement des Gupta pour imposer son autorité sur le Mâlvâ, le Konkan, le Gujarat et le Konshala... L'empire Vakataka ne survit pas plus de 50 ans à Harishena. Il est possible qu'il succombe aux assauts des dynasties voisines (Kadamba du Karnataka ou Nala du Koshala). Ces dernières devront plus tard s'éclipser au VIIe siècle devant la puissance des Chalukya... Cette dynastie connaît une expansion rapide au IVe siècle, sous l'impulsion des conquérants Chandragupta et Samudragupta, et voit l'apogée de sa prospérité durant la première moitié du Ve siècle, notamment sous le règne de Kumâragupta Ier et de son fils Skandagupta.
Le déclin vient ensuite, sous l'effet d'invasions extérieures et de forces centrifuges, et leur fin reste mal connue.

Considéré comme un Empire en raison de son étendue et de la puissance incontestée qu'exercent ses souverains sur le sous-continent Indien à leur apogée, l'État des Gupta s'avère peu centralisé. Ces rois dominent plusieurs royaumes voisins qui partagent une culture similaire, et les pouvoirs locaux disposent de marges de manœuvre importantes, notamment les monastères.
Du point de vue religieux, cette époque est marquée par la cohabitation de 2 grandes religions, le brahmanisme (l'état ancien de ce qu'on désigne aujourd'hui comme l'hindouisme) et le bouddhisme, ce dernier connaissant alors son dernier éclat en Inde, avant de connaître un reflux face au premier.

La période gupta est souvent assimilée à un « âge classique », ou un « âge d'or » de la culture indienne ancienne, en raison des réalisations remarquables qui sont datées de cette époque en mathématiques et en astronomie (travaux d'Âryabhata, apparition du zéro en tant que nombre), en littérature et théâtre (œuvres de Kâlidâsa) ou encore en sculpture (écoles de Mathura et de Sārnāth, temple de Deogarh) et peinture (à Ajantâ). S'il est désormais évident que ces accomplissements sont largement tributaires de ceux de la période les précédant, leur importance dans l'histoire de la civilisation indienne et leur rayonnement sur les pays voisins sont indéniables.
Les sources nous informant sur cette période sont assez maigres pour reconstituer l'histoire politique et sociale, comme bien souvent pour l'Inde ancienne. On connaît des inscriptions de souverains ou de gouverneurs, dont la plus remarquable est celle du pilier d'Allāhābād datant du règne de Samudragupta, ainsi que celles de vassaux tels que les rois d'Eran au début du VIe siècle. D'autres proviennent de notables ou de guildes, et nous donnent des informations sur la société et la vie religieuse, comme l'inscription de Mandasor du Ve siècle commémorant la construction d'un temple à Sūrya financée par une guilde de tisseurs de soie.
DIEU BRAHMAN
La succession des souverains et certains faits de leur règne sont connus par les nombreuses monnaies qu'ils ont fait frapper, ou encore des sceaux qui nous informent sur les charges qu'ils confient à leurs subordonnés. Quelques chroniques historiques plus tardives sont connues, mais elles sont peu utiles pour la période gupta.

Des récits de voyageurs Chinois offrent une description du pays et parfois des anecdotes historiques, souvent intéressées par le bouddhisme car ces explorateurs sont des moines.
Faxian voyage en Inde sous le règne de Chandragupta,
Song Yun et Hui-sheng au début du VIe siècle,
Xuanzang qui vient en Inde au VIIe siècle mais rapporte quelques faits datant des Gupta.
En fin de compte, les informations principales concernent la culture et l'art de la période Gupta, notamment les écrits religieux, littéraires et scientifiques majeurs qui ont été conservés jusqu'à nos jours, et parmi lesquels on compte des œuvres majeures de la civilisation Indienne (Purana, écrits de Kâlidâsa, Âryabhata, etc.). Il est cependant difficile de les dater précisément, même s'il est possible de situer grossièrement leur période de rédaction.

Plusieurs sites présentent des niveaux et des monuments de la période Gupta. Il s'agit surtout de centres religieux : Sārnāth, Mathura, Nâlandâ, Deogarh, Eran, et les sanctuaires rupestres dont le plus célèbre est Ajantâ.
Ces sites étant également des centres artistiques importants, ils ont livré de nombreuses œuvres de cette période : Sculptures en pierre et en terre cuite, et des peintures à Ajantâ.
À la tête de l'empire des Gupta se trouve une seule personne, le souverain. Il porte différents titres qui renvoient pour la plupart à la tradition brahmanique. Les grands empereurs de l'apogée de la dynastie portent ainsi des titres comme mahârâja-adhirâja, « grand roi des rois », ou parameshvara, « seigneur suprême », qui témoignent de leurs prétentions à la domination universelle.

Cette prétention se retrouve dans divers rituels, dont le plus remarquable, et le plus rare, est celui de l'ashvamedha, issu de la tradition védique. Quand il veut prétendre à la domination universelle, le souverain lâche un cheval, qu'il fait escorter par sa garde, dans son royaume et ceux de ses voisins.
Si ceux-ci le laissent passer, c'est qu'il reconnaissent au grand roi sa suzeraineté, car arrêter et tuer l'animal entraîne de facto un conflit. Après un an, le cheval revient dans la capitale, où le roi a le privilège de le sacrifier en grande pompe.
BIJOUX DE L’ÉPOQUE GUPTA
Samudragupta et Kumâragupta Ier sont parmi les rares rois de la période historique de l'Inde à avoir accompli ce rituel, qui leur permet de se doter du titre de chakravartin, également lié à l'idée de domination universelle.
Son pouvoir lui est accordé par le monde divin, et doit être entériné sur Terre par le soutien et des rituels accomplis par des brahmanes comme le veut la tradition des royaumes gangétiques. L'appui de ces derniers est donc nécessaire au roi.
Le pouvoir du souverain doit être juste envers ses sujets, ce qui lui permet de rester légitime auprès des dieux : C'est le rajadharma, le devoir des rois, et la source de leur légitimité auprès de leurs sujets. Le roi, en théorie issu de la caste des kshatriya, tire également sa légitimité de son rôle de guerrier, chef de l'armée, et les victoires militaires sont autant de signes de la faveur divine. Concrètement, ce sont ces victoires qui ont permis aux grands souverains Gupta de dominer tous leurs vassaux, et donc d'asseoir leur pouvoir. Les inscriptions des rois Gupta nous informent sur l'existence de différents échelons permettant à l'administration impériale de contrôler son territoire de façon cohérente. Cette organisation vaut pour le cœur de l'empire, le territoire sous administration directe, les régions périphériques étant laissées aux mains de souverains vassaux.

Au centre du royaume, dans la capitale, le roi est entouré de conseillers, des « ministres », au premier rang desquels se trouve un « premier ministre » (pradhana mantrin), qui dirige l'administration. La plupart des autres membres de la haute administration qui nous sont connus ont essentiellement un rôle militaire ou avec les affaires extérieures : Le commandant en chef des armées (mahabaladhikrita), le chef de la garde royale (mahapratihara), le ministre des affaires extérieures (sandhivigrahika), etc. La capitale de l'empire change au cours du temps : Au départ, c'est Pâtaliputra (Patna), à laquelle succèdent ensuite Ayodhya, Kosambi et Ujjain.

VARAHAVTAR
L'échelon inférieur est celui des provinces (bhukti ou desha), dirigées par une sorte de conseil à la tête duquel on trouve des gouverneurs (kumaramatyas), issus de la famille royale ou des lignages de grands dignitaires. Ces provinces sont divisées en districts (pradesha ou vishayas), avec leurs propres conseils dirigés par les ayuktakas ou vishyapatis. Le niveau le plus bas est celui des villages et des villes. Les premiers sont apparemment dirigés par une assemblée d'anciens ayant un chef. Les secondes ont également un conseil, dirigé par un officier appelé nagarashreshtin, où on trouve également les chefs des « guildes » (shreni, littéralement « rangée ») de marchands ou artisans de la ville. Le détail du fonctionnement de ces conseils est inconnu. L'autre type d'institution jouant un rôle déterminant dans le gouvernement de la société sont les temples et monastères, acteurs majeurs dans divers domaines (religieux évidemment, mais aussi économique et culturel).

L'empire des Gupta n'est donc pas un État centralisé. Les souverains laissent une autonomie forte aux autorités locales qui s'occupent de leur royaume au quotidien. Les chefs et conseils des différents échelons administratifs disposent d'une grande latitude dans la gestion de leur circonscription, que ce soit à l'échelle du village ou celle des provinces. Le choix des titulaires doit cependant être confirmé par l'État. De même, les ennemis soumis ne sont pas forcément démis de leurs fonctions. Dans l'inscription d'Allāhābād de Samudragupta, on apprend que le souverain laisse ceux qu'il a vaincus conserver leurs domaines, et qu'il en fait ses vassaux, leur accordant sa protection contre un tribut : Ils sont alors désignés par le terme samanta (« voisins »). Ce système est souple, efficace quand le pouvoir central des Gupta est suffisamment fort pour maintenir sa domination en inspirant le respect à ses voisins. Mais quand le pouvoir des souverains s'affaiblit, il contribue à une désagrégation rapide de l'édifice impérial.
Comme pour les autres périodes de l'histoire ancienne du sous-continent Indien, la société est segmentée entre différentes « castes »... Le système régissant cet ordre social est décrit dans des textes, les Dharmashâstra (Livres du dharma) et autres écrits fixant la coutume (smriti), qui donnent une image théorique de la société qui ne montre pas forcément la réalité, mais plutôt le point de vue de la caste intellectuelle dominante des brahmanes.
Le terme de castes recouvre en fait 2 réalités. D'abord les 4 varna :
Les brahmanes, prêtres, enseignants et professeurs, qui disposent des plus importants privilèges, comme celui de ne pas être passibles de la peine de mort et de ne pas pouvoir voir leurs propriétés confisquées.
Les kshatriya, rois, princes, administrateurs et guerriers, qui occupent les plus importantes positions dans l'échiquier politique.
Les vaishya, artisans, commerçants, hommes d'affaires, agriculteurs et bergers, qui ont des positions importantes dans les institutions urbaines.
Les shûdra, « serviteurs », comprenant surtout la paysannerie.
Les esclaves ainsi que les « Intouchables » sont situés en dehors de cette classification, ce sont donc des « hors-castes ».
Parallèlement à ce système, on trouve celui des innombrables jāti, qui correspond en gros à une organisation de la société en corps de métiers auxquels on appartient par la naissance, et dont le rôle devient plus important.

Le point de vue des voyageurs étrangers est également intéressant pour mieux connaître la société Indienne. Dans ses écrits sur sa visite du territoire des Gupta, le voyageur Chinois Faxian a laissé une image idyllique de la société de ce royaume : Le pouvoir central serait peu exigeant envers ses sujets, il n'y a des châtiments corporels qu'en cas de rébellion, pas de peine de mort, pas de corruption des fonctionnaires, et les membres les plus démunis ainsi que les voyageurs étrangers sont aidés gracieusement par les membres aisés de la société.
Ce témoignage est évidemment à prendre avec de la distance, car l'auteur a manifestement une perception biaisée de la société qu'il voit, et occulte certains éléments négatifs, même s'il ne cache pas la misère de la condition des hors-castes, les « Intouchables ».
On sait que le système des castes admet à toutes les périodes des entorses à ses principes, et que la mobilité sociale est possible, acceptée par la société dans certains cas.
Des membres des varna supérieurs, brahmanes et kshatriya, peuvent ainsi être amenés à travailler de leurs mains malgré l'interdit théorique, et des vaishya ou des shûdra peuvent adopter le mode de vie des deux varna supérieurs.
Ainsi, des dynasties régnantes peuvent être fondées par des non-kshatriya, et c'est peut-être le cas des Gupta à l'origine.

Certains Dharmashâstra, admettent d'ailleurs que l'on devienne kshatriya par ses mérites et pas seulement par la naissance, car il y a des différences de vues entre leurs auteurs. Les 2 varna laborieux gagnent peut-être en importance économique à cette période, et les différences entre elles semblent s'estomper. Le développement des jāti a également pu jouer un rôle dans la mobilité sociale.
Les guildes urbaines, aux mains des 2 castes laborieuses, jouent manifestement un rôle politique important, qui contrebalance l'idée d'une suprématie des 2 autres castes. Il n'empêche l'exclusion sociale qui frappe les hors-caste ne diminue pas à cette époque, et que les distributions de terres et de fonctions publiques profitent surtout aux brahmanes, ainsi qu'aux kshatriya.

CHANDRAGUPTA II
La place des femmes dans cette société est réduite par rapport à celle des hommes. Du reste, la plupart des sources normatives sont rédigées par des promoteurs d'un système patriarcal, qui présentent une image idéalisée des femmes comme placées dans une situation subordonnée, dont l'apparence doit être au goût des hommes, suivant les canons de beauté que l'on trouve dans les représentations artistiques.
Si certaines femmes dans la haute société peuvent être lettrées, cela n'est pas le lot de la grande majorité d'entre elles. L'accès à la propriété et à l'héritage familial leur est guère plus ouvert. Dans le cadre du mariage, l'époux dispose d'une autorité incontestable. Symbole de cela, le début du VIe siècle voit la première attestation de la pratique du sacrifice d'une veuve d'une caste dominante après la mort de son mari (sati).
Dans les textes normatifs, il n'y a pas de consensus sur ce que doit devenir une femme après le décès de son époux, notamment s'il est convenable qu'elle puisse se remarier. La situation concrète des femmes dans leur famille a pu être meilleure et plusieurs d'entre elles ont sans doute pu être actives dans la vie professionnelle et publique, c'est ce que semble impliquer l'importance que certaines reines ont eu dans les familles royales. Du reste, certaines femmes ont été placées, volontairement ou non, en dehors des cadres de la famille traditionnelle pour avoir plus d'indépendance : Il s'agit des courtisanes, des actrices et des nonnes bouddhistes.

L'économie du royaume Gupta est fondamentalement agricole dans un contexte d'amélioration de l'agriculture irriguée notamment via l'adoption de la noria depuis l'Iran.
Elle repose sur les productions céréalières traditionnelles de l'Inde ancienne : Le blé au nord-ouest, le riz dans la vallée du Gange et les régions voisines, et le millet dans le Deccan.
Dans le nord-ouest, Xuanzang observe également la culture de la canne à sucre, et on sait par d'autres sources qu'une grande variété de fruits et légumes est cultivée à cette période, ainsi que des épices et du poivre noir dans les contrées méridionales... La possession de la terre constitue un enjeu essentiel de richesse et de pouvoir, notamment sur les hommes qui la travaillent. La période de la dynastie Gupta est caractérisée par un phénomène de donations de terres par les souverains à différents individus ou institutions, phénomène qui entraîne probablement des changements économiques et sociaux importants. Mais il ne s'agit pas d'une innovation de la période, puisque les dynasties précédant les Gupta l'ont initié. Simplement, il semble que l'usage des donations royales se répande à cette période, ce qui renforce la décentralisation du royaume. Il est légitimé par le fait que le souverain est le propriétaire éminent des terres du territoire qu'il domine, qu'il peut en dernier lieu confisquer et distribuer... On connaît ces donations grâce à des inscriptions les commémorant qui permettent aux titulaires de faire valoir leurs droits en cas de litige. Les bénéficiaires de ces donations sont de deux grands types. En premier lieu, ce sont des fonctionnaires d'État, qui reçoivent des terres de la part du roi afin qu'elles servent à les entretenir dans l'exercice de leur fonction administrative ou militaire, ou bien pour les remercier en cas de service rendu au souverain, ou à la suite d'une action ayant justifié une récompense, notamment à la guerre.

Cela permet de ne pas augmenter les dépenses publiques tout en s'attachant les serviteurs du royaume. Le second type de donations, et le mieux connu, concerne les dons de terres à des personnes ou des institutions religieuses. Cela peut d'ailleurs recouper les donations aux fonctionnaires, puisque de nombreux brahmanes servent dans l'administration de l'État. On distingue les donations dites brahmadeya, faites à des brahmanes individuellement ou collectivement, et les donations agrahara, faites à des institutions religieuses, des temples ou à des monastères, bouddhistes compris.
Les motivations de ces dons sont religieuses : Le donateur espère en tirer du prestige religieux. De ce fait, les institutions religieuses sont des propriétaires terriens importants et donc des acteurs économiques majeurs, employant de nombreux travailleurs (dont des esclaves), les moines devant avoir des compétences d'administrateurs, ce qui dans le cas des bouddhistes les éloigne de l'idéal qui veut qu'ils vivent uniquement de l'aumône. Quoi qu'il en soit, ces donations ont participé au mouvement de décentralisation du royaume, voire à l'apparition d'un système « féodal » : Il renforce une catégorie de notables locaux coupant le lien entre les sujets et l'État, et donne plus de pouvoir économique et social à ces bénéficiaires. Finalement, avec l'affaiblissement progressif du pouvoir royal les grands propriétaires locaux sont renforcés, et aux périodes suivantes leur pouvoir est important. Il a pu être avancé que ce « féodalisme » se serait également accompagné d'un déclin des centres urbains et du commerce.
Les activités artisanales et commerciales des villes sont encadrées par les « guildes » (shreni). Elles regroupent des métiers qui sont généralement concentrés dans un seul quartier. Elles ont leur propre organisation, avec leurs règles, des administrateurs, et exercent traditionnellement un pouvoir fort au niveau local, d'autant plus qu'elles peuvent prêter de l'argent. On les retrouve souvent dans le financement d'institutions religieuses, comme dans le cas de la reconstruction d'un temple dédié à Sūrya à Mandasor dans le Madhya Pradesh, qui est prise en charge par une shreni de tisseurs de soie du Gujarat au Ve siècle, acte pieux commémoré par une inscription qui nous est parvenue.

Le travail de l'argile, en premier lieu pour la production de céramique, est également très important. Dans le domaine de l'artisanat de luxe, l'ivoire reste un des matériaux privilégiés, aux côtés des perles pêchées sur les côtes occidentales, ainsi que diverses matières précieuses (jaspe, agate, lapis-lazuli, etc.).

Les échanges à longue distance connaissent un développement durant la longue période Gupta. Vers les contrées occidentales, les routes passent beaucoup par la voie maritime, vers le golfe Persique. Au nord, les routes partant en direction de l'Afghanistan et l'Asie centrale rejoignent le réseau constituant la « Route de la Soie » qui conduit aux riches cités des Sogdiens et à la Chine. Mais les plus grands changements se produisent à l'est, sur la façade maritime de l'Océan Indien Oriental, où les relations avec l'Asie du Sud-Est se développent considérablement, comme l'illustre l'influence croissante de la civilisation indienne dans les royaumes de cette région durant cette période. La voie maritime devient même progressivement la principale route mettant en contact l'Inde et la Chine, dont l'essor est manifeste après la chute des Gupta, puisque la documentation la concernant date surtout de la période de la dynastie chinoise des Tang (618-907).

PANDAVIS AVEC DRAUPADI
Trois religions cohabitent : Le brahmanisme, l'hindouisme ancien, le bouddhisme, qui a connu un certain essor grâce au patronage de dynasties puissantes depuis l'empire Maurya, et le jaïnisme, moins répandu (présent dans les communautés marchandes de l'ouest et chez les princes du Karnataka). On peut y ajouter le christianisme, qui occupe une position marginale. Les institutions religieuses (temples et monastères) ont une importance qui dépasse largement le cadre religieux, puisqu'ils sont souvent des propriétaires terriens importants (à la suite des donations évoquées plus haut), employant de nombreux travailleurs, mais aussi de grands centres intellectuels et artistiques.
Empire Gupta — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_Gupta
Les Gupta sont une dynastie ayant régné sur le nord de l'Inde de la fin du III e siècle aux alentours du milieu du VI e siècle. Leur origine reste mystérieuse et il ...

Les mondes anciens - 6a - L'Inde des Gupta - Herodote.net
https://www.herodote.net/6a_L_Inde_des_Gupta-article-1150.php
17 août 2014 - La dynastie des Gupta est une des dernières grandes dynasties d'Inde du Nord. Elle se constitue progressivement un vaste empire avec des ...

Les trésors de l'Art Gupta au Grand Palais - Gerflint
gerflint.fr/Base/Inde2/genevieve.pdf
de G Joublin
Intitulée « L'Age d'or de l'Inde classique, l'empire des Gupta » cette exposition s'inscrit .... 255. Six ans, c'est un long délai, mais ce n'est pas par hésitation sur le ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire