dimanche 25 septembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 238

9 SEPTEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 238 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES GORDIENS ET UN SAC DE NŒUDS.

MAXIMIN LE THRACE
238 constitue une année particulière dans l'histoire de l'Empire Romain. En quelques mois, 7 empereurs se succèdent, au cours d'usurpations sanglantes. Au début de 238, Maximin le Thrace et son fils Maxime, premiers princes issus de l'armée, sont sur le Rhin pour combattre les Germains. Leur politique fiscale est à l'origine de l'usurpation de Gordien Ier, gouverneur d'Afrique, associé à son fils, Gordien II.
La rébellion est écrasée mais les sénateurs Romains font aussitôt empereurs 2 d'entre eux, Pupien et Balbin : Le neveu de Gordien II, le jeune Gordien III, leur est associé sous la pression du peuple et des prétoriens.
En représailles, Maximin marche sur Rome mais est tué par ses troupes. Pupien et Balbin connaissent le même sort, et à la fin de mai, seul Gordien III reste sur le trône. Cette crise témoigne de l'inadaptation des institutions traditionnelles Romaines pour résoudre les problèmes posés, d'une part, par la nécessité d'une présence des empereurs à la fois à Rome et aux frontières, et, d'autre part, par la concurrence entre la vieille classe dirigeante sénatoriale et l'armée, force politique montante...

Mars : Révolte fiscale en Afrique, menée par un groupe de jeunes propriétaires terriens qui tuent le procurateur et s’emparent de Thysdrus.
19 mars : Gordien, proconsul d’Afrique, se proclame empereurs à Thysdrus, âgé d'environ 79 ans, il associe son fils Gordien II au pouvoir (22 mars). Le Sénat se rallie à lui fin mars.
12 avril : Gordien II est tué à Carthage par Capellianus, légat de Numidie fidèle à Maximin le Thrace. Son père et associé Gordien Ier se suicide.
Gordien Ier (Marcus Antonius Gordianus Sempronianus Romanus Africanus) (v. 158 - 238) est un éphémère empereur Romain ayant régné quelques semaines au début de l'année 238. Il exerce les fonctions de proconsul de la province d'Afrique. Proclamé empereur au début de 238, lors de la réaction sénatoriale contre Maximin le Thrace, il disparaît dans les combats de la guerre civile après un mois de pouvoir. Son règne est essentiellement connu par l'Histoire d'Hérodien et par les monnayages des cités et provinces l'ayant reconnu.

Marcus Antonius Gordianus est issu d'une famille aisée, peut-être originaire d'Anatolie.
Il accompagne Caracalla en Orient... Devenu légat en Bretagne inférieure en 216, puis consul suffect vers 220/222. Il a la responsabilité de plusieurs gouvernements provinciaux durant le règne d'Alexandre Sévère.
À l'âge de 80 ans, il atteint le sommet d'une carrière sénatoriale : Nommé en juillet 237 proconsul de la province Romaine d'Afrique proconsulaire.

GORDIEN Ier
Au début de 238, les propriétaires de la cité de Thysdrus, exaspérés des exactions engendrées par les exigences fiscales de Maximin le Thrace tuent le procurateur de leur cité. Ils désignent Gordien comme empereur, malgré ses réticences. La date précise de proclamation est controversée : Début janvier d'après des travaux récents ou le 22 mars.
Immédiatement, du fait de son âge, il s'adjoint son fils Gordien II et informe le Sénat Romain, qui les reconnaît sans hésitation.

Leur famille, vraisemblablement originaire de Cappadoce ou de Galatie (Turquie moderne), doit sans doute son nom d'Antonius à un aïeul qui vivait au premier siècle avant J.-C.. et qui a été affranchi ou élevé à la citoyenneté Romaine par Marc Antoine, le rival d'Auguste et l'amant de Cléopâtre.
Bien que plusieurs biographes anciens aient commis cette grossière erreur, il faut naturellement bien se garder de confondre ce gentilice (Antonius) avec Antoninus, nom porté (ou usurpé) par de nombreux empereurs depuis Antonin le Pieux.
Gordien Ier, fait partie du Sénat de Rome. Cependant, il n'est ni le plus riche, ni le plus influent, ni le plus brillant des Pères conscrits. Pour preuve, il ne devient consul qu'à l'âge de soixante ans et exerce sans doute encore plusieurs gouvernorats provinciaux avant de recevoir, grâce à un tirage au sort, la charge de proconsul d'Afrique (Tunisie actuelle). À ce moment, Gordien Senior dépasse les quatre-vingts printemps, Une carrière bien lente et bien laborieuse… (comme celle de ce président par défaut qui termine le mandat le plus néfaste que la France ait connu)

Son fils n'est guère mieux connu. Un certain Philostrate lui dédie (peut-être) son bouquin sur la Vie des Sophistes. Sinon à la part le fait qu'il se trouve en Afrique aux côtés de son père lors des événements de l'année 238, c'est l'inconnu !
À cette époque (début de l'année 238), l'empereur Maximin le Thrace, un soudard, une brute épaisse, règne depuis près de 3 ans.
Pour ce souverain, pur produit des légions, les civils comptant pour des prunes, ne sont que des vaches laitières qu'il faut traire jusqu'à assèchement complet... Rien ne compte sinon l'armée, la conduite et la guerre extérieure et le bien-être de ses compagnons les soldats. Alors, afin de financer ses ruineuses campagnes militaires contre les Barbares du Rhin et du Danube, il met littéralement l'empire à sac, rançonnant les familles les plus riches, saccageant les monuments pour récupérer les matériaux précieux. Il va même jusqu'à piller les trésors des Temples, ce païen !... Si toutes les provinces commencent à trouver le gouvernement de Maximin de plus en plus insupportable, c'est en Afrique (du Nord) que la révolte éclate.)

Gordien II (Marcus Antonius Gordianus Sempronianus Romanus Africanus), dit aussi Gordien le Jeune (vers 192 - 12 avril 238), est empereur Romain en 238, pendant la période dite de l'anarchie militaire. Cependant en Numidie, province voisine de la Proconsulaire, le légat resté fidèle à Maximin le Thrace, lève une légion, affronte l'armée des Gordien dirigée par Gordien II.

Un procurateur de la région de Carthage (Tunisie) se distingue par son âpreté au gain, par sa rapacité et par sa dureté. Ce grippe-sou, qui veut gagner les bonnes grâces de l'empereur Maximin, ne réussit qu'à cristalliser contre sa propre personne l'animosité de tous ses administrés. Le procurateur véreux dépasse les bornes quand il lui vient la malencontreuse idée d'attenter aux biens des riches colons Romains. (eux au moins ils ont su se défendre tandis que ceux de nôtre grippe-sou actuel se sont contentés de fuir ou de cracher au bassinet pour pouvoir continuer bien tranquillement a engranger les dividendes.)
Ces grands propriétaires fonciers arment alors leurs tenanciers et leurs esclaves, et, un jour que l'agent du fisc se trouve à Thysdrus (aujourd'hui El Jem à 125 km de Tunis), ils le massacrent, lui et les quelques soldats qui l'accompagnent.
Ce crime n'est que l'expression spontanée d'un ras-le-bol momentané. Ce n'est qu'après-coup que les conséquences probables de leur acte apparaît plus clairement aux émeutiers « On est dans de beau draps… ! se disent-ils. Maintenant qu'on a liquidé le valet de Maximin, comment allons-nous pouvoir échapper à l'inéluctable vengeance de l'empereur ? Cette grosse brute n'est pas spécialement réputée pour sa magnanimité ! » La meilleure solution, est de diluer les responsabilités.
Ils s'en vont donc trouver le vieux sénateur Gordien qui, lui aussi, par hasard, séjourne à Thysdrus et lui offrent le trône.
Le vieux bonhomme a beau implorer, supplier, qu'on éloigne de lui ce calice. Rien n'y fait. Il n'a d'ailleurs pas le choix et les rebelles ne se font pas faute de le lui mettre les points sur les i : « Si tu déclines notre offre, lui précisent-ils, tôt ou tard, nous mourrons sans doute… Mais nous ne serons pas les seuls car, auparavant, nous t'aurons donné la mort ! ».
C'est le poignard ou la couronne ! Placé devant une telle alternative, Gordien accepte de revêtir la pourpre. Il associe au pouvoir son fils Gordien II, puis, à la tête de sa maigre bande de paysans armés, marche sur Carthage où quelques troupes régulières se rallient à lui.

Afin d'informer Rome et les autres provinces de leur coup d'état et de se faire reconnaître, les deux Gordiens envoient une multitude de lettres à tout ce qui compte dans l'Empire. Tant est grande la haine envers Maximin le Thrace que leur autorité est reconnue presque partout. Et les lettres de soumission d'affluer vers Carthage !
Mais lorsque les réponses parviennent à destination, les deux Gordiens sont déjà morts et enterrés…
La réaction de l'armée, majoritairement favorable à Maximin, ne s'est pas fait attendre.
Le préfet Capelianus qui, avec de nombreuses légions, défend la province de Numidie contre les invasions des Maures du Sahara, est, à la fois un ennemi intime des Gordiens et un fidèle d'entre les fidèles de Maximin. Il rassemble son armée et fond sur Carthage.
Les Gordiens, n'ont que de faibles troupes à opposer aux légions de Capelianus.
Gordien II, chargé par son père d'organiser la défense de la métropole Africaine, tente bien de résister du mieux qu'il peut, mais il ne peut pas faire des miracles.
Même si les volontaires Carthaginois de Gordien sont supérieurs en nombre, ils sont peu habitués à combattre et mal armés... Les soldats de Capelianus, aguerris et disciplinés, n'en font qu'une bouchée.
Gordien Junior périt dans l'engagement. Le vieux Gordien, lui, accablé de désespoir, se pend quand il apprend l'issue funeste de la bataille et la mort de son fils unique. Leur règne n'a duré que 3 semaines (début 238).  

L'insurrection des Gordiens s'est rapidement étendu à toute la Proconsulaire. Le ralliement immédiat et enthousiaste du Sénat assure aux partisans de la « révolution » le contrôle de la ville de Rome et de l'ensemble de la péninsule Italienne jusqu'à Emona (Ljubljana), aux confins de la Pannonie. Au témoignage d'Hérodien, les Patres adressent aussitôt à tous les gouverneurs provinciaux des messages les exhortant à rompre leur allégeance envers Maximin, déclaré hostis publicus, et à prêter serment de fidélité aux nouvelles autorités.

L'historien Grec atteste encore que, si la majorité d'entre eux s'empressent d'obéir aux injonctions de la haute assemblée, quelques-uns, soit par hostilité déclarée soit par simple prudence, s'y refusent absolument. C'est le cas surtout de Capelianus (ou Capellianus), légat propréteur de Numidie, dont l'intervention doit aboutir quelques semaines plus tard à la défaite et à la mort des Gordiens. Sans aller jusqu'à prendre les armes en faveur de Maximin, 2 autres gouverneurs de provinces occidentales manifestent de façon spectaculaire leur loyalisme envers lui.

En Espagne Citérieure, le légat Q. (L.?) Decius Valeri(a)nus fait graver en son honneur toute une série de milliaires portant la mention de sa 5e puissance tribunicienne et de sa 7e acclamation impériale. En Bretagne Inférieure, le nom de Gordien Ier, ancien gouverneur de la province (en 216), est martelé sur plusieurs inscriptions. Pour autant qu'il soit possible d'en juger en l'état actuel de notre documentation, il semble donc que l'Occident ait en général accueilli avec réserve la nouvelle du coup d'État. La seule province dont on puisse affirmer, pour ainsi dire en toute certitude, que les Gordiens y sont officiellement reconnus est l'Aquitaine. On a en effet retrouvé à Bordeaux en 1828, en remploi dans le mur d'enceinte de la fin du IIIe siècle, la partie gauche d'une dédicace monumentale à l'empereur Gordien Ier {CIL, XIII, 592 = D. 493)·

En revanche, il n'est pas douteux que l'insurrection s'est assez largement étendue dans la partie Orientale de l'Empire. Outre la Syrie-Palestine, il est en effet possible d'énumérer 4 et peut-être même 5 provinces de l'Orient Grec qui se rangent aux côtés des Gordiens sitôt proclamés leur accession à la pourpre... Il s'agit en premier lieu de l’Égypte, dont le ralliement aux Gordiens nous est prouvé par d'assez nombreuses monnaies frappées à leur effigie par la Moneta impériale d'Alexandrie ainsi que par deux papyri datés l'un du 13, l'autre du 20 juin 238.
De la Galatie, et plus précisément du territoire des Trocmes, aux confins de la Galatie et du Pont, provient les 2 milliaires de la route de Tavium à Amasia publiés au début du siècle, respectivement par R. Cagnat et J. Garstang.
Il convient de mentionner encore la Lycie-Pamphylie, à cause de 2 bases copiées à Perge par le comte K. Lanckoronski. Ces textes honorent les deux Gordiens, père et fils, en qualité de σωτήρες της οικουμένης, équivalent grec du latin restitutores orbis.
Il est vrai que l'éditeur suivi par plusieurs érudits, a voulu dater ces pierres non de 238, mais de 242, c'est-à-dire de l'époque où le jeune empereur Gordien III, héritier et successeur de son grand-père et de son oncle, séjourne en Asie Mineure à l'occasion de la Guerre Persique. Cette hypothèse a pour origine la découverte à Perge d'une 3e base, libellée en termes identiques aux 2 précédentes, mais dédiée à Gordien III.

Reste à examiner le cas de 3 provinces Anatoliennes pour lesquelles les seuls documents sont de très rares monnaies de bronze à l'effigie de l'un ou l'autre des deux Gordiens. Nous voulons parler du Pont-Bithynie (monnaies de Byzance, Caesarea Germanica, Heraclea Pontica), de l'Asie (monnaies de Smyrne, Milet, Prymnessus) et de la Cilicie (monnaies d'Aegeae).

L'Asie est, en cette année 238, administrée par C. Furius Sabinius Aquila Timesitheus, futur préfet du prétoire et beau-père de Gordien III, et pour lors procurateur financier de la province agens vice proconsulis. Toute la carrière de cet habile et influent personnage a été celle d'un partisan déclaré de Sévère Alexandre, de la mémoire duquel se réclament également les auteurs du coup d'État. Si Timésithée n'a pas, de sa propre initiative, rangé l'Asie dans le camp des Gordiens, on admet du moins, compte tenu de la suite de sa carrière, qu'il n'a guère dû montrer de zèle à la maintenir dans l'obédience de Maximin. Telle fut sans doute l'attitude de plus d'un gouverneur...

El Jem ou El Djem (Écouter) est une ville Tunisienne située aux portes de la région du Sahel. Rattachée administrativement au gouvernorat de Mahdia, elle constitue une municipalité comptant 21 234 habitants en 2014.
Fondée sur les ruines de la cité antique de Thysdrus ou Thysdritania colonia, elle est célèbre pour son amphithéâtre, le plus grand de l'Empire Romain (entre 27 000 et 30 000 spectateurs) après le Colisée de Rome (45 000 spectateurs) et celui de Capoue.

Au début de l'an 238, Thysdrus est le cadre d'un litige qui doit avoir de fortes répercussions sur l'histoire de l'Empire Romain. À la suite d'un différend survenu à cause de la levée de nouveaux impôts, une révolte éclate. Le procurateur de l'empereur Maximin Ier le Thrace, doit affronter le peuple thysdritain et les habitants des campagnes environnantes. Le collège des iuvenes et les paysans semblent apparaître comme le fer de lance du mouvement...
El Jem est « unique au monde » par le fait de posséder 3 édifices appartenant chacun à l'une des trois grandes catégories connues d'amphithéâtres, tous 3 étant civils et non militaires, puisque la ville n'a jamais eu de garnison. À la périphérie de la ville, le musée archéologique présente de nombreuses mosaïques issues des fouilles dans les villas romaines de Thysdrus. Nombre de pièces retrouvées sur le site sont conservées au Musée national du Bardo et au musée de Sousse.
Jouxtant le musée, la villa d'Africa est une reconstitution à portée didactique d'une maison romaine. Elle comporte deux mosaïques remarquables : La première représente la déesse Africa, surmontée d'une dépouille d'éléphant et entourée de bustes représentant les quatre saisons. La seconde est une représentation symbolisée de Rome et de ses provinces... El Jem accueille aujourd'hui un festival de la mosaïque.



Un militaire de Gordien II découvert près de Césarée de Palestine et l ...
www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1978_num_80_1_4030
de X Loriot - ‎1978 - ‎Cité 2 fois - ‎Autres articles
Un militaire de Gordien II découvert près de Césarée de Palestine et l'extension aux ... 1971, 475) porte les noms et les titres de l'empereur Gordien II (début de 238). ...... à éclairer la question controversée de la chronologie de l'année 238 (cf.

Empereurs romains - Gordien I et Gordien II
www.empereurs-romains.net/emp29.htm
On ne connaît pas grand-chose de ces deux Gordiens qui ne régnèrent guère que trois semaines au début de l'année 238. Leur famille, vraisemblablement ...

Gordien Ier — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gordien_Ier
Gordien Ier (Marcus Antonius Gordianus Sempronianus Romanus Africanus) (v. 158 - 238) est un éphémère empereur romain ayant régné quelques semaines au début de l'année 238. Il exerce les fonctions de proconsul de la province d'Afrique. Proclamé empereur romain au début de 238, lors de la réaction sénatoriale ...

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