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SEPTEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 241 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
DES
RITES SANGLANTS POUR CYBÈLE.
Le
taurobole est un sacrifice propitiatoire au cours duquel on égorge
un taureau, attesté au moins depuis le Ier siècle. À
l’origine il est associé au culte de Mithra. Vers le milieu du
IIe siècle ce rituel est propre au culte « métroaque »,
c’est-à-dire de Cybèle ou la Magna Mater.
Le
terme provient du grec ancien ταυροβόλος/taurobólos,
de ταῦρος, « taureau »,
et βάλλω/bállô,
« lancer ». Ce suffixe grec -bole, qui évoque plutôt
une arme de jet, semble incompatible avec la pratique réelle du
sacrifice. Ceci laisse penser que le taurobole pouvait d’abord
désigner la chasse de l’animal sauvage, en vue du sacrifice
ultérieur... Franz Cumont se base sur la graphie ancienne
tauropolium (« constante dans la série des inscriptions de
Lectoure ») pour dire qu’il s’agit à l’origine des
sacrifices à Artémis taurique (honorée en Tauride), largement
honorée dans le monde Hellénique.
La
description du sacrifice communément admise, et qui a prévalu
jusqu’aux études récentes, est celle qu’en donne le poète
chrétien Prudence, qui s’oppose à cette pratique et qui en donne
une image certainement excessive et déformée... On creuse une fosse
dans la terre, et le grand prêtre s'enfonce dans ses profondeurs
pour y recevoir cette consécration.
Sa
tête porte des rubans merveilleux, à ses tempes sont nouées des
bandelettes de fête, une couronne d'or retient ses cheveux (...).
Avec
des planches disposées au-dessus de la fosse, on aménage une
plate-forme à claire-voie, (...).
Puis
on pratique des fentes ou des trous dans ce plancher, on perfore le
bois de petites ouvertures. C'est là qu'on amène un taureau énorme,
au front farouche et hérissé, une guirlande de fleurs forme un lien
autour de ses épaules ou de ses cornes enchaînées, de l'or brille
sur le front de la victime, son poil est recouvert de l'éclat d'un
placage doré... C'est là qu'on place l'animal à immoler, puis on
lui déchire la poitrine à coups d'épieu sacré.
La
vaste blessure vomit un flot de sang brûlant, sur les planches
assemblées du pont où gît le taureau, elle déverse un torrent
chaud et se répand en bouillonnant.
Alors,
à travers les mille fentes du bois, la rosée sanglante coule dans
la fosse, le prêtre enfermé dans la fosse la reçoit, il présente
la tête à toutes les gouttes qui tombent, il y expose ses vêtements
et tout son corps, qu'elles souillent...
Il
se penche en arrière pour que les gouttes touchent ses joues, ses
oreilles, ses lèvres, son nez, il humidifie ses yeux avec le
liquide, il ne protège pas une seule fois son palais (sa bouche),
mais au contraire récupère le sang noir avec sa langue et le boit
avec avidité.(...).
CYBÈLE |
Une
fois que les flamines ont retiré du plancher le cadavre exsangue et
rigide, le pontife sort et s'avance, horrible à voir, il étale aux
regards sa tête humide, sa barbe alourdie, ses bandelettes
mouillées, ses habits saturés... (c'est
répugnant et barbare)
Les
tauroboles se pratiquent assez rarement et donnent lieu à de grandes
cérémonies « de masse » au cours desquelles de nombreux
sacrifices sont pratiqués. L’objet du sacrifice est d’abord
d’assurer la prospérité de l’empereur. Par la suite il est
pratiqué pour des individus, qui fournissent eux-mêmes leurs
victimes, pour leur propre bénéfice et celui de leur famille.
Il
n’y a pas de privilège de sexe ni de classe sociale.
Le
but est la purification et l’origine est soit un vœu, soit une
demande expresse de la déesse.
Le
sacrifice est réputé assurer à son récipiendaire une vie paisible
pendant une vingtaine d’années.
À
l'issue de la cérémonie, les fidèles font sculpter des autels
commémoratifs mentionnant leur nom, le nom du prêtre officiant, la
date.
Ces
autels tauroboliques (improprement appelés eux-mêmes tauroboles)
sont sculptés avec une représentation de l'animal sacrifié :
Taureau, bélier, mouton, et parfois des objets rituels, dont la
harpè, sorte de dague munie sur un côté d’un crochet arrondi,
qui est utilisée pour le sacrifice.
Le
taurobole désigne uniquement le sacrifice d'un taureau. S'il s'agit
d'un bélier, on parle alors de criobole. Mais le terme de taurobole
est devenu générique. Plus d’une quarantaine d'autels
tauroboliques sont conservés en France, dont 20 au musée Eugène
Camoreyt de Lectoure (Gers), ce qui constitue la collection d’autels
entiers (ceux découverts au Vatican étant nombreux mais brisés et
martelés) la plus importante...
Selon
Prudence, c’est le prêtre qui entre dans la fosse et reçoit le
sang de la victime, les tauroboles étant souvent multiples, il est
difficile d’envisager une telle opération répétée à de
nombreuses reprises. D’autres interprétations disent que c’est
le bénéficiaire du taurobole qui reçoit le sang de l’animal, ce
qui est plus proche de l’idée, avancée par Prudence, que ce
cérémonial est un pastiche du baptême chrétien, mais ne répond
pas à la question lors d’un taurobole pratiqué en l’honneur
d’une personnalité abstraite (une cité) ou absente (empereur ou
famille impériale).
Il
est possible que le taurobole, loin d’être ce baptême sanglant,
ait consisté en une castration de l’animal, rappelant
l’émasculation d’Attis. Les vires (littéralement les « forces »
(ce nom a été attribué aux cornes de l’animal, mais il s’agit
plus probablement des testicules) sont ensuite enterrés, peut-être
sous l’autel.
LES MUSICIENS DE CYBÈLE |
Il
est dès lors possible que l’autel ne se trouve pas nécessairement
sur le lieu du sacrifice (l’autel taurobolique de Tain-l’Hermitage
mentionne un sacrifice à Lyon).
Les
personnes liées au rituel, présentes ou non, telles qu’elles
peuvent être identifiées par les inscriptions épigraphiques,
sont :
Le
ou les récipiendaires du sacrifice, personne privée (généralement
commanditaire pour elle-même), personnalités (empereur, famille
impériale),
Le
ou les commanditaires, personne privée ou communauté,
Le
prêtre célébrant (sacerdos)
Parfois,
le tibicen, joueur de flûte cérémoniel,
Dans
les textes longs peuvent apparaître d’autres mentions de
participants : Galles, archigalles, dendrophores,
Enfin,
le souverain régnant, consul, empereur
Ce
rite est étendu aux pratiques cultuelles de Cybèle, comme en
témoigne la dédicace de l'Autel taurobolique, dédié à Lugdunum
en l'an 160 pour la santé de l'empereur Antonin le Pieux, ainsi que
ceux de l'ancienne Lactora (aujourd'hui Lectoure).
Les
autels spécifiquement crioboliques, avec la mention criobolium, sont
conservés dans des zones où cette pratique est plus courante qu’en
Gaule (Tunisie, Portugal…).
Les
autels tauroboliques actuellement conservés identifient
approximativement les principaux lieux de culte. En France, ils se
situent majoritairement dans les zones d’occupation Romaine,
Provence, vallée du Rhône, Aquitaine :
Bordeaux
(Gironde)
Périgueux
(Dordogne)
Lectoure
(Gers)
Lyon
(Rhône)
Châteaubourg
(Ardèche)
Tain-l’Hermitage
(Drôme)
Die
(Drôme)
Valence
(Drôme)
Le
Pouzin (Ardèche)
Caveirac
(Gard)
Vence
(Alpes-Maritimes)
Riez
(Alpes de Haute-Provence)
Poitiers
(Vienne)
Cybèle
(en grec ancien Κυϐέλη / Kybélê
signifiant « gardienne des savoirs ») est une
divinité d'origine Phrygienne (connue également sous le nom
d’Agdistis en Phrygie, dans la Turquie actuelle), adoptée par les
Grecs et les Romains, personnifiant la nature sauvage.
Elle
est présentée comme « Magna Mater », Grande Déesse,
Déesse Mère ou encore Mère des dieux.
Cybèle
est sans doute l'une des plus grandes déesses de l'Antiquité au
Proche-Orient. Elle est aussi vénérée sous le nom d’Idæa mater
(« mère de l'Ida ») à Rome.
Dans
la mythologie grecque, on la surnomme également Damia. On retrouve
Cybèle dans des mythes contradictoires.
Dans
la tradition Lydienne, Cybèle est issue du père des dieux, mais est
abandonnée à la naissance et recueillie par un léopard ou un lion.
Celui-ci éveille la déesse aux mystères qui lui permettront de
rédiger ses récits sibyllins. Elle dispose des clés de la terre
donnant accès à toutes les richesses, et son trône est gardé par
deux fauves du nom d'Atalante et d'Hippomène, héros Grecs punis
pour avoir copulé dans son temple.
Selon
la mythologie Grecque, elle initie Dionysos à ses mystères. Les
Romains l'adoptent à leur tour, en l'assimilant notamment à Cérès,
ils organisent en son honneur, au printemps, des jeux qui sont très
populaires sous l'Empire. Cette Déesse mère est honorée dans
l'ensemble du monde antique.
Le
centre de son culte se trouve dans la Turquie actuelle sur le mont
Dindymon, à Pessinonte, où le Bétyle (la pierre cubique noire à
l'origine de son nom, Kubélè) qui la représente serait tombé du
ciel...
Principalement
associée à la fertilité, elle incarne aussi la nature sauvage,
symbolisée par les lions qui l'accompagnent. On dit qu'elle peut
guérir des maladies (et les envoyer) et qu'elle protège son peuple
pendant la guerre.
Elle
est connue en Grèce dès le Ve siècle av. J.-C. et se
confond bientôt avec la mère des dieux (Rhéa) et Déméter.
TAUROBOLIUM |
En
204 av. J.-C., au plus fort de la 2e guerre Punique, les Romains,
obéissant à une prophétie des Livres Sibyllins, et à un oracle de
Delphes, envoient des ambassadeurs à Pessinonte : Ils sont
chargés d'une mission délicate, rapporter à Rome la pierre
sacrée...
Elle
est escortée pendant le voyage de retour par 5 quinquérèmes et
miraculeusement accueillie par la vestale Claudia Quinta. Dans un
premier temps, elle est placée dans le temple de la Victoire situé
au Sud-Ouest de la colline du Palatin à l'intérieur du Pomœrium,
en attendant l'achèvement de son propre temple dédié le 9 avril
191 av. J.-C.
Le
culte fait l'objet d'une surveillance étroite jusqu'à la fin de
l'époque républicaine, et les citoyens Romains n'ont pas le droit
de participer au sacerdoce et aux rites (encore qu'ils aient pu
participer à la fête de la déesse, les Megalesia) la statue
demeure dans le temple et ses services sont assurés par des prêtres
Orientaux (les Galles), bien que les processions des prêtres soient
autorisées, les restrictions sont levées par l'empereur Claude.
On
a établi un rapport étroit entre l’Artémis vénérée à Éphèse
et les grandes déesses d’autres peuples : On pense d’ailleurs
qu’elles ont une origine commune. Un dictionnaire biblique déclare
ce qui suit : « Artémis présente de si étroites
analogies avec Cybèle la déesse Phrygienne, et avec d’autres
représentations féminines de la puissance divine dans les pays
d’Asie, telles que Ma de Cappadoce, Astarté ou Ashtaroth de
Phénicie, Atargatis et Mylitta de Syrie, qu’on peut penser que
toutes ces divinités ne sont que les variantes d’un seul et même
concept religieux, qui présente quelques différences selon les
pays, différences qui s’expliquent du fait que ce concept a évolué
en fonction des circonstances locales et de la mentalité du pays »
A Dictionary of the Bible, par J. Hastings, 1904, vol. I, p. 605.
Dans
la mythologie Grecque, Attis fut le jeune amant de la déesse
phrygienne Cybèle. La version phrygienne de la légende raconte
qu'Attis était le fils de Nana, fille du dieu fleuve Sangarios (un
fleuve d'Asie Mineure). Elle le conçut après avoir cueilli la fleur
d'amandier. Quand Attis souhaita se marier à la nymphe Sangaride,
Cybèle, qui l'aimait et en était jalouse, le rendit fou si bien
qu'il se castra lui-même et se tua. Cette légende offre de
nombreuses variantes qui visent à expliquer notamment que les
prêtres de Cybèle, les Galles, sont des eunuques (ils pratiquaient
des rituels d'auto-castration, tous les 24 mars, à l'occasion des
sanguinaria). Attis n'apparaît que rarement en Grèce mais, associé
à Cybèle, il est une divinité acceptée à Rome sous l'empereur
Claude et constitue l'un des plus importants cultes à mystères de
l'Empire Romain.
Une
version phrygienne rapporte que Cybèle enfant est abandonnée sur
une montagne et élevée par des lions ou par des léopards. Elle
crée des danses et livre des cymbales à ses serviteurs, les
Corybantes, pour qu'ils célèbrent ses rites.
Disposant
du don de guérison universel, Cybèle protège les enfants et les
animaux sauvages.
Cybèle
rend Attis fou et celui-ci s'émascule.
Le
nom d'une déesse nommée Koubaba est attesté dans des textes de
nombreuses langues du Proche-Orient ancien et du monde Méditerranéen
à partir de l'âge du bronze moyen en Anatolie Centrale et jusqu'à
l'époque de l'empereur Romain Auguste.
Dans
des textes cunéiformes Akkadiens et Hittites, en louvite
hiéroglyphique, puis en araméen, en lydien et en phrygien, et enfin
en grec et en latin, avec de nombreuses variantes dans ses noms, au
point qu'il est parfois difficile de savoir dans quelle mesure on a
affaire à une seule déesse désignée par différents noms et
adjectifs, ou bien à plusieurs divinités qui dérivent les unes des
autres ou coexistent.
Ce
problème a été posé en 1960 par Emmanuel Laroche, linguiste
spécialisé dans les langues de l'Anatolie Antique, qui affirme que
le nom grec de Cybèle (Κυβέλη,
Kubélè) dérive de la déesse syro-anatolienne Koubaba, plus
ancienne, qui est vénérée notamment au nord de la Syrie. Laroche
se sert notamment d'un nom de déesse distinct mais très proche,
Κυβήβη (Kubebe), également attesté,
pour faire sa démonstration. Cette hypothèse est acceptée et
renforcée par plusieurs autres historiens des religions.
MUSÉE DE LECTOURE. |
Cependant,
l'hypothèse a été fragilisée ensuite par des découvertes plus
récentes montrant que le nom le plus fréquent de la déesse dans
les textes en phrygien ancien est Matar (mère) ou Matar Kubeleya :
Il n'y a pas moyen de faire dériver le mot phrygien Kubeleya du nom
Koubaba. Cela est notamment dû au fait qu'en phrygien, Kubeleya
n'est pas un nom mais un adjectif épithète de Matar. En grec
ancien, le nom phrygien trouve manifestement des équivalents avec
des expressions comme « la Mère » ou « la Mère
des dieux »
L'Introduction
du culte de Cybèle à Rome — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Introduction_du_culte_de_Cybèle_à_Rome
L'Introduction
du culte de Cybèle à Rome est un tableau daté 1505-1506 du peintre
de la .... Catégories : Tableau d'Andrea Mantegna · Tableau des
années 1500 · Rome antique dans la peinture · Œuvre conservée à
la National Gallery. | [+]
Cybèle
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cybèle
Cybèle
(en grec ancien Κυϐέλη / Kybélê signifiant « gardienne des
savoirs ») est une divinité ... Le centre de son culte se trouvait
dans la Turquie actuelle sur le mont Dindymon, à Pessinonte, où le
bétyle (la pierre cubique noire à l'origine de ...
Termes
manquants : année 241
Chanter
les dieux - Pour les oreilles de Cybèle : images plurielles de ...
books.openedition.org/pur/23708?lang=fr
4
Graillot H., Le culte de Cybèle Mère des Dieux à Rome et dans
l'Empire romain, ... 6Cette cérémonie pouvait avoir lieu n'importe
quand dans l'année (en dehors ... et de 241), aucun cependant ne
fournit d'informations sur les rites musicaux.
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