samedi 24 septembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 241

6 SEPTEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 241 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !



DES RITES SANGLANTS POUR CYBÈLE.



Le taurobole est un sacrifice propitiatoire au cours duquel on égorge un taureau, attesté au moins depuis le Ier siècle. À l’origine il est associé au culte de Mithra. Vers le milieu du IIe siècle ce rituel est propre au culte « métroaque », c’est-à-dire de Cybèle ou la Magna Mater.

Le terme provient du grec ancien ταυροβόλος/taurobólos, de ταῦρος, « taureau », et βάλλω/bállô, « lancer ». Ce suffixe grec -bole, qui évoque plutôt une arme de jet, semble incompatible avec la pratique réelle du sacrifice. Ceci laisse penser que le taurobole pouvait d’abord désigner la chasse de l’animal sauvage, en vue du sacrifice ultérieur... Franz Cumont se base sur la graphie ancienne tauropolium (« constante dans la série des inscriptions de Lectoure ») pour dire qu’il s’agit à l’origine des sacrifices à Artémis taurique (honorée en Tauride), largement honorée dans le monde Hellénique.
La description du sacrifice communément admise, et qui a prévalu jusqu’aux études récentes, est celle qu’en donne le poète chrétien Prudence, qui s’oppose à cette pratique et qui en donne une image certainement excessive et déformée... On creuse une fosse dans la terre, et le grand prêtre s'enfonce dans ses profondeurs pour y recevoir cette consécration.
Sa tête porte des rubans merveilleux, à ses tempes sont nouées des bandelettes de fête, une couronne d'or retient ses cheveux (...).
Avec des planches disposées au-dessus de la fosse, on aménage une plate-forme à claire-voie, (...).
Puis on pratique des fentes ou des trous dans ce plancher, on perfore le bois de petites ouvertures. C'est là qu'on amène un taureau énorme, au front farouche et hérissé, une guirlande de fleurs forme un lien autour de ses épaules ou de ses cornes enchaînées, de l'or brille sur le front de la victime, son poil est recouvert de l'éclat d'un placage doré... C'est là qu'on place l'animal à immoler, puis on lui déchire la poitrine à coups d'épieu sacré.
La vaste blessure vomit un flot de sang brûlant, sur les planches assemblées du pont où gît le taureau, elle déverse un torrent chaud et se répand en bouillonnant.
Alors, à travers les mille fentes du bois, la rosée sanglante coule dans la fosse, le prêtre enfermé dans la fosse la reçoit, il présente la tête à toutes les gouttes qui tombent, il y expose ses vêtements et tout son corps, qu'elles souillent...
Il se penche en arrière pour que les gouttes touchent ses joues, ses oreilles, ses lèvres, son nez, il humidifie ses yeux avec le liquide, il ne protège pas une seule fois son palais (sa bouche), mais au contraire récupère le sang noir avec sa langue et le boit avec avidité.(...).
CYBÈLE
Une fois que les flamines ont retiré du plancher le cadavre exsangue et rigide, le pontife sort et s'avance, horrible à voir, il étale aux regards sa tête humide, sa barbe alourdie, ses bandelettes mouillées, ses habits saturés... (c'est répugnant et barbare)

Les tauroboles se pratiquent assez rarement et donnent lieu à de grandes cérémonies « de masse » au cours desquelles de nombreux sacrifices sont pratiqués. L’objet du sacrifice est d’abord d’assurer la prospérité de l’empereur. Par la suite il est pratiqué pour des individus, qui fournissent eux-mêmes leurs victimes, pour leur propre bénéfice et celui de leur famille.
Il n’y a pas de privilège de sexe ni de classe sociale.
Le but est la purification et l’origine est soit un vœu, soit une demande expresse de la déesse.

Le sacrifice est réputé assurer à son récipiendaire une vie paisible pendant une vingtaine d’années.
À l'issue de la cérémonie, les fidèles font sculpter des autels commémoratifs mentionnant leur nom, le nom du prêtre officiant, la date.
Ces autels tauroboliques (improprement appelés eux-mêmes tauroboles) sont sculptés avec une représentation de l'animal sacrifié : Taureau, bélier, mouton, et parfois des objets rituels, dont la harpè, sorte de dague munie sur un côté d’un crochet arrondi, qui est utilisée pour le sacrifice.
Le taurobole désigne uniquement le sacrifice d'un taureau. S'il s'agit d'un bélier, on parle alors de criobole. Mais le terme de taurobole est devenu générique. Plus d’une quarantaine d'autels tauroboliques sont conservés en France, dont 20 au musée Eugène Camoreyt de Lectoure (Gers), ce qui constitue la collection d’autels entiers (ceux découverts au Vatican étant nombreux mais brisés et martelés) la plus importante...

Selon Prudence, c’est le prêtre qui entre dans la fosse et reçoit le sang de la victime, les tauroboles étant souvent multiples, il est difficile d’envisager une telle opération répétée à de nombreuses reprises. D’autres interprétations disent que c’est le bénéficiaire du taurobole qui reçoit le sang de l’animal, ce qui est plus proche de l’idée, avancée par Prudence, que ce cérémonial est un pastiche du baptême chrétien, mais ne répond pas à la question lors d’un taurobole pratiqué en l’honneur d’une personnalité abstraite (une cité) ou absente (empereur ou famille impériale).

Il est possible que le taurobole, loin d’être ce baptême sanglant, ait consisté en une castration de l’animal, rappelant l’émasculation d’Attis. Les vires (littéralement les « forces » (ce nom a été attribué aux cornes de l’animal, mais il s’agit plus probablement des testicules) sont ensuite enterrés, peut-être sous l’autel.
LES MUSICIENS DE CYBÈLE
Il est dès lors possible que l’autel ne se trouve pas nécessairement sur le lieu du sacrifice (l’autel taurobolique de Tain-l’Hermitage mentionne un sacrifice à Lyon).

Les personnes liées au rituel, présentes ou non, telles qu’elles peuvent être identifiées par les inscriptions épigraphiques, sont :
Le ou les récipiendaires du sacrifice, personne privée (généralement commanditaire pour elle-même), personnalités (empereur, famille impériale),
Le ou les commanditaires, personne privée ou communauté,
Le prêtre célébrant (sacerdos)
Parfois, le tibicen, joueur de flûte cérémoniel,
Dans les textes longs peuvent apparaître d’autres mentions de participants : Galles, archigalles, dendrophores,
Enfin, le souverain régnant, consul, empereur

Ce rite est étendu aux pratiques cultuelles de Cybèle, comme en témoigne la dédicace de l'Autel taurobolique, dédié à Lugdunum en l'an 160 pour la santé de l'empereur Antonin le Pieux, ainsi que ceux de l'ancienne Lactora (aujourd'hui Lectoure).
Les autels spécifiquement crioboliques, avec la mention criobolium, sont conservés dans des zones où cette pratique est plus courante qu’en Gaule (Tunisie, Portugal…).
Les autels tauroboliques actuellement conservés identifient approximativement les principaux lieux de culte. En France, ils se situent majoritairement dans les zones d’occupation Romaine, Provence, vallée du Rhône, Aquitaine :
Bordeaux (Gironde)
Périgueux (Dordogne)
Lectoure (Gers)
Lyon (Rhône)
Châteaubourg (Ardèche)
Tain-l’Hermitage (Drôme)
Die (Drôme)
Valence (Drôme)
Le Pouzin (Ardèche)
Caveirac (Gard)
Vence (Alpes-Maritimes)
Riez (Alpes de Haute-Provence)
Flavignac (Haute-Vienne)
Poitiers (Vienne)

Cybèle (en grec ancien Κυϐέλη / Kybélê signifiant « gardienne des savoirs ») est une divinité d'origine Phrygienne (connue également sous le nom d’Agdistis en Phrygie, dans la Turquie actuelle), adoptée par les Grecs et les Romains, personnifiant la nature sauvage.
Elle est présentée comme « Magna Mater », Grande Déesse, Déesse Mère ou encore Mère des dieux.
Cybèle est sans doute l'une des plus grandes déesses de l'Antiquité au Proche-Orient. Elle est aussi vénérée sous le nom d’Idæa mater (« mère de l'Ida ») à Rome.
Dans la mythologie grecque, on la surnomme également Damia. On retrouve Cybèle dans des mythes contradictoires.
Dans la tradition Lydienne, Cybèle est issue du père des dieux, mais est abandonnée à la naissance et recueillie par un léopard ou un lion. Celui-ci éveille la déesse aux mystères qui lui permettront de rédiger ses récits sibyllins. Elle dispose des clés de la terre donnant accès à toutes les richesses, et son trône est gardé par deux fauves du nom d'Atalante et d'Hippomène, héros Grecs punis pour avoir copulé dans son temple.

Selon la mythologie Grecque, elle initie Dionysos à ses mystères. Les Romains l'adoptent à leur tour, en l'assimilant notamment à Cérès, ils organisent en son honneur, au printemps, des jeux qui sont très populaires sous l'Empire. Cette Déesse mère est honorée dans l'ensemble du monde antique.
Le centre de son culte se trouve dans la Turquie actuelle sur le mont Dindymon, à Pessinonte, où le Bétyle (la pierre cubique noire à l'origine de son nom, Kubélè) qui la représente serait tombé du ciel...
Principalement associée à la fertilité, elle incarne aussi la nature sauvage, symbolisée par les lions qui l'accompagnent. On dit qu'elle peut guérir des maladies (et les envoyer) et qu'elle protège son peuple pendant la guerre.
Elle est connue en Grèce dès le Ve siècle av. J.-C. et se confond bientôt avec la mère des dieux (Rhéa) et Déméter.

TAUROBOLIUM
En 204 av. J.-C., au plus fort de la 2e guerre Punique, les Romains, obéissant à une prophétie des Livres Sibyllins, et à un oracle de Delphes, envoient des ambassadeurs à Pessinonte : Ils sont chargés d'une mission délicate, rapporter à Rome la pierre sacrée...
Elle est escortée pendant le voyage de retour par 5 quinquérèmes et miraculeusement accueillie par la vestale Claudia Quinta. Dans un premier temps, elle est placée dans le temple de la Victoire situé au Sud-Ouest de la colline du Palatin à l'intérieur du Pomœrium, en attendant l'achèvement de son propre temple dédié le 9 avril 191 av. J.-C.
Le culte fait l'objet d'une surveillance étroite jusqu'à la fin de l'époque républicaine, et les citoyens Romains n'ont pas le droit de participer au sacerdoce et aux rites (encore qu'ils aient pu participer à la fête de la déesse, les Megalesia) la statue demeure dans le temple et ses services sont assurés par des prêtres Orientaux (les Galles), bien que les processions des prêtres soient autorisées, les restrictions sont levées par l'empereur Claude.
On a établi un rapport étroit entre l’Artémis vénérée à Éphèse et les grandes déesses d’autres peuples : On pense d’ailleurs qu’elles ont une origine commune. Un dictionnaire biblique déclare ce qui suit : « Artémis présente de si étroites analogies avec Cybèle la déesse Phrygienne, et avec d’autres représentations féminines de la puissance divine dans les pays d’Asie, telles que Ma de Cappadoce, Astarté ou Ashtaroth de Phénicie, Atargatis et Mylitta de Syrie, qu’on peut penser que toutes ces divinités ne sont que les variantes d’un seul et même concept religieux, qui présente quelques différences selon les pays, différences qui s’expliquent du fait que ce concept a évolué en fonction des circonstances locales et de la mentalité du pays » A Dictionary of the Bible, par J. Hastings, 1904, vol. I, p. 605.

Dans la mythologie Grecque, Attis fut le jeune amant de la déesse phrygienne Cybèle. La version phrygienne de la légende raconte qu'Attis était le fils de Nana, fille du dieu fleuve Sangarios (un fleuve d'Asie Mineure). Elle le conçut après avoir cueilli la fleur d'amandier. Quand Attis souhaita se marier à la nymphe Sangaride, Cybèle, qui l'aimait et en était jalouse, le rendit fou si bien qu'il se castra lui-même et se tua. Cette légende offre de nombreuses variantes qui visent à expliquer notamment que les prêtres de Cybèle, les Galles, sont des eunuques (ils pratiquaient des rituels d'auto-castration, tous les 24 mars, à l'occasion des sanguinaria). Attis n'apparaît que rarement en Grèce mais, associé à Cybèle, il est une divinité acceptée à Rome sous l'empereur Claude et constitue l'un des plus importants cultes à mystères de l'Empire Romain.
Une version phrygienne rapporte que Cybèle enfant est abandonnée sur une montagne et élevée par des lions ou par des léopards. Elle crée des danses et livre des cymbales à ses serviteurs, les Corybantes, pour qu'ils célèbrent ses rites.
Disposant du don de guérison universel, Cybèle protège les enfants et les animaux sauvages.
Cybèle rend Attis fou et celui-ci s'émascule.
Le nom d'une déesse nommée Koubaba est attesté dans des textes de nombreuses langues du Proche-Orient ancien et du monde Méditerranéen à partir de l'âge du bronze moyen en Anatolie Centrale et jusqu'à l'époque de l'empereur Romain Auguste.
Dans des textes cunéiformes Akkadiens et Hittites, en louvite hiéroglyphique, puis en araméen, en lydien et en phrygien, et enfin en grec et en latin, avec de nombreuses variantes dans ses noms, au point qu'il est parfois difficile de savoir dans quelle mesure on a affaire à une seule déesse désignée par différents noms et adjectifs, ou bien à plusieurs divinités qui dérivent les unes des autres ou coexistent.

Ce problème a été posé en 1960 par Emmanuel Laroche, linguiste spécialisé dans les langues de l'Anatolie Antique, qui affirme que le nom grec de Cybèle (Κυβέλη, Kubélè) dérive de la déesse syro-anatolienne Koubaba, plus ancienne, qui est vénérée notamment au nord de la Syrie. Laroche se sert notamment d'un nom de déesse distinct mais très proche, Κυβήβη (Kubebe), également attesté, pour faire sa démonstration. Cette hypothèse est acceptée et renforcée par plusieurs autres historiens des religions.

MUSÉE DE LECTOURE.
Cependant, l'hypothèse a été fragilisée ensuite par des découvertes plus récentes montrant que le nom le plus fréquent de la déesse dans les textes en phrygien ancien est Matar (mère) ou Matar Kubeleya : Il n'y a pas moyen de faire dériver le mot phrygien Kubeleya du nom Koubaba. Cela est notamment dû au fait qu'en phrygien, Kubeleya n'est pas un nom mais un adjectif épithète de Matar. En grec ancien, le nom phrygien trouve manifestement des équivalents avec des expressions comme « la Mère » ou « la Mère des dieux »



L'Introduction du culte de Cybèle à Rome — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Introduction_du_culte_de_Cybèle_à_Rome
L'Introduction du culte de Cybèle à Rome est un tableau daté 1505-1506 du peintre de la .... Catégories : Tableau d'Andrea Mantegna · Tableau des années 1500 · Rome antique dans la peinture · Œuvre conservée à la National Gallery. | [+]

Cybèle — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cybèle
Cybèle (en grec ancien Κυϐέλη / Kybélê signifiant « gardienne des savoirs ») est une divinité ... Le centre de son culte se trouvait dans la Turquie actuelle sur le mont Dindymon, à Pessinonte, où le bétyle (la pierre cubique noire à l'origine de ...
Termes manquants : année ‎241
Chanter les dieux - Pour les oreilles de Cybèle : images plurielles de ...
books.openedition.org/pur/23708?lang=fr
4 Graillot H., Le culte de Cybèle Mère des Dieux à Rome et dans l'Empire romain, ... 6Cette cérémonie pouvait avoir lieu n'importe quand dans l'année (en dehors ... et de 241), aucun cependant ne fournit d'informations sur les rites musicaux.

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