lundi 12 septembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 251

28 AOÛT 2016...

Cette page concerne l'année 251 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN LONG VOYAGE DANS LA SPIRALE DU TEMPS.

L'EMPEREUR DECE
Mars : Élection de l'évêque de Rome Corneille (fin de pontificat en 253).
Après la mort de Fabien, la persécution de l'empereur Dèce est d'une telle violence que les chrétiens de Rome doivent attendre plus d'un an pour élire un nouvel évêque. Dans ce contexte difficile, l'organisation administrative de l'Église, mise en place par Fabien, prouve son efficacité et permet une prise de décision collective des différents clercs. Cependant la primauté de l'Église de Rome est déjà affirmée et pour répondre aux sollicitations des autres Églises les clercs font appel à Novatien, auteur de nombreux ouvrages lequel possède selon les critères de l'époque une belle plume. Novatien en est persuadé : Il est le seul à pouvoir être élu nouvel évêque de Rome.

En mars 251 l'élection a lieu, et surprise : C'est le prêtre Corneille qui est élu. La raison en est simple. De nombreux chrétiens, lors de la persécution de Dèce, ont abjuré leur foi par peur ou opportunisme. Ils sont nombreux à vouloir rentrer dans l'Église à nouveau.
2 attitudes s'opposent alors : Les intransigeants autour de Novatien, et ceux adeptes du pardon qui réussissent à faire élire Corneille. Un nouveau schisme apparaît alors car 3 évêques Italiens acceptent de sacrer Novatien alors que la quasi-totalité des autres Églises reconnaissent Corneille.
Un synode, réuni en automne 251, avec l'évêque Denys d'Alexandrie et Cyprien de Carthage, approuve la mansuétude de Corneille et excommunie Novatien pour sa dureté envers les repentis.

Le patriarche Fabien d'Antioche partisan, comme de nombreux évêques Orientaux, de plus de fermeté, est le destinataire d'une lettre envoyée par Corneille où celui-ci argumente son point de vue (Clavis Patrum Græcorum 1850-1854). Les fragments d'une lettre perdue transmise par l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée (IVe siècle) révèlent que Rome à cette époque (milieu du IIIe siècle) compte environ 150 ecclésiastiques chrétiens dont 7 diacres, 46 prêtres, des diacres, des sous-diacres, des acolytes, des lecteurs et... 52 exorcistes...
Corneille est déporté sur ordre de l'empereur Trébonien Galle à Centumcellae Civitavecchia à la fin de l'année 252 où il meurt de façon naturelle semble-t-il probablement vers 253. Son corps est ramené à Rome et déposé dans la catacombe de Saint-Calixte. Une légende Bretonne l'identifie à un Saint Cornély.

« Dès qu'un fléau nous menace, ô Corneille
 Nous accourons vous parler de nos maux
 Du haut des cieux sur nous votre cœur veille

 Vous protégez et nous et nos troupeaux
— Cantique religieux en l'honneur de Saint Corneille »

SAINT CORNELIUS
Après Pâques (23 mars), l'évêque Cyprien rentre à Carthage où il convoque un premier concile pour régler la question des lapsi. Au cours des premiers siècles du christianisme, un lapsus, au pluriel lapsi, est un chrétien qui a renié sa foi par peur des persécutions.
Il existe 3 types de lapsi, chacun d'eux correspondant à une action que leurs persécuteurs leur demandent d'effectuer pour renoncer à leurs croyances ils sont :
Turificati quand ils ont brûlé de l'encens pour honorer des dieux païens. Sacrificati quand ils leur ont fait un sacrifice.
Libellatici lorsque qu'ils ont reçu un billet (libellus) des autorités impériales attestant qu'ils ont satisfait à cette obligation (certains obtiennent moyennant un paiement).
L'Église considère tout d'abord cela comme un péché majeur. Cependant, grâce notamment à Cyprien, les chrétiens lapsi repentis peuvent être réintégrés après une sérieuse pénitence. Par la suite, une partie intransigeante de l'Église qui refuse leur retour au sein de la communauté provoque le schisme de Novatien.
Ceux qui ont acheté des certificats de sacrifice (libellus) sont pardonnés, ceux qui ont sacrifié devront faire une longue pénitence. Le concile condamne le prêtre Novat et le schisme de Novatien. Cyprien y lit sous forme de discours ses traités De Lapsis, et De Catholicae Ecclesiae unitate.

Au printemps 249, vraisemblablement contre son gré, ils proclament Dèce empereur. Loyal (ou instruit du sort de ses prédécesseurs) Dèce accepte la proclamation pour calmer les ardeurs des soldats, mais envoie immédiatement des messagers pour informer Philippe de la situation et le rassurer sur ses intentions. On ne sait évidemment pas quelle est la part de reconstruction postérieure dans ce double-jeu de Dèce : Agit-il pour se défendre de prétendre qu'il n'a accepté l'Empire que contre son gré ? Ou bien s'agit-il de dire que désormais l'armée fait le prince et qu'il ne faut pas aller à son encontre ?... Toujours est-il que Philippe ne lui fait pas confiance.

En juin 249, il remonte la péninsule Italienne à la tête d'une armée composée de 2 légions levées en Italie et des cohortes prétoriennes. Dèce n'a d'autre choix que de marcher à la rencontre de l'empereur légitime à la tête des très aguerris soldats du Danube (6 légions et de nombreuses cohortes de cavalerie, ainsi que des auxiliaires). La rencontre des troupes adverses a lieu près de Vérone, en Italie, entre septembre et octobre 249.
En écrasante supériorité numérique, et grâce à l'expérience de ses troupes, la bataille tourne à l'avantage de Dèce. Philippe est contraint de fuir et est assassiné quelques jours plus tard par ses propres soldats.
À Rome, son fils, Philippe II, tout récemment élevé à l'Augustat, est assassiné par la garde prétorienne. Dèce est désormais le seul maître de tout l'Empire Romain.

À son retour à Rome, il reçoit la notification du Sénat et devient empereur légitime. L'une de ses premières actions est de s'octroyer le nom de l'empereur Trajan, qui a régné au IIe siècle et qui est resté dans les mémoires comme un grand stratège et un administrateur populaire. L'empereur est donc fréquemment appelé Trajan Dèce.
En tant que membre de l'ordre sénatorial (par opposition à Philippe, chevalier d'origine), Dèce entend mettre en place une politique conservatrice, dans la tradition dite républicaine du principat augustéen. Dèce prend toutes les titulatures républicaines. Outre la puissance tribunicienne, il est nommé consul et réélu tout au long de son court règne. Il essaye surtout de faire revivre la titulature de la censure et la sépare de la personne impériale (l'une des principales responsabilités du censeur est le recensement quinquennal). Il laisse en 251 au Sénat le choix de celui qui recevra cette charge. Les sénateurs se prononcent pour la personne de Valérien qui, conscient des risques inhérents à une telle position dans une période aussi troublée, préfère décliner l'offre. Le projet est abandonné après la mort de Dèce, et la puissance censoriale redevient une des prérogatives de l'empereur...

Dèce essaye également de stabiliser l'Empire en mettant en place une dynastie, de la même façon que les Julio-Claudiens et les Flaviens au Ier siècle, et dans une moindre mesure, les Sévères et les 3 Gordiens juste avant le règne de Philippe l'Arabe. Pour ce faire, il associe progressivement ses deux fils, Herennius et Hostilien au pouvoir.
Ils sont successivement Princeps Iuventutis (princes de la jeunesse) et César, vraisemblablement en 250. L'aîné, Herennius est fait Auguste (coempereur) en 251.
La politique de Dèce est ainsi la conséquence d'une volonté affirmée de stabiliser l'État mais aussi de le sortir de la spirale de la crise idéologique et militaire.
Ainsi, l'idéologie impériale est totalement dans la ligne de celles des Ier siècle et IIe siècle. Cela est manifeste à travers les valeurs mises en avant par le biais des monnaies. On y retrouve ainsi des références à la Pietas (obéissance, piété), à la Pudicitia (pudeur de la femme romaine), ou encore à l'Uberitas (fertilité), valeurs traditionnelles du principat, déjà remise en avant par Pupien et Balbin en 238... De même, Dèce s'efforce de relancer les politiques urbaines, interrompues depuis la fin de la dynastie sévérienne.

En 250, il effectue la réfection du Colisée, qui avait été fortement endommagé en 217 au cours d'un violent incendie, causé, selon Dion Cassius, par la foudre. Dèce lance par ailleurs la construction de thermes très richement décorées, sur l'Aventin. Ils ne sont toutefois inaugurés qu'après sa mort en 252.
Enfin il fait construire un portique en son honneur sur le forum. La volonté de relancer tant les politiques urbaines que l'effort stylistique sont significatifs des efforts de Dèce pour tourner la page des temps troublés et exalter la gloire passée de l'apogée de l'Empire, au IIe siècle : L'empereur se fait vainqueur aux frontières mais d'abord et avant tout garant de la continuité de l’État et moteur de la politique édilitaire, par un évergétisme impérial relégué au second rang depuis les années 210.

En 250, désireux de restaurer la piété et la cohésion des peuples de l'Empire autour de l'institution impériale, Dèce promulgue un édit rendant le culte impérial, jusque là facultatif, obligatoire.
Il exige, par ailleurs, que l'acte rituel soit accompli individuellement devant les autorités locales et attesté par un certificat individuel de sacrifice (libellum).
Au-delà de l'image d'un Empire ressoudé autour de ses valeurs, la principale conséquence de l'édit est une stigmatisation de la communauté chrétienne dont l'influence a été croissante depuis le Ier siècle.
Le phénomène est particulièrement manifeste sous le règne de Philippe l'Arabe, soupçonné par certains historiens d'avoir été lui-même chrétien. Par ailleurs, les chrétiens souffrent, à l'époque, d'une relative impopularité auprès des populations, de par leur refus de s'intégrer à la société et de participer aux fêtes religieuses, et leur rejet des divinités locales.
Ils sont en outre surveillés par les autorités car leur prosélytisme est vu comme dangereux. La communauté chrétienne apparaît comme un ferment de troubles sociaux même si les chrétiens n'enfreignent pas ouvertement la loi.
Refuser de se plier à l'ordre de l'empereur, équivaut à briser la paix des dieux (pax deorum), fondement légendaire de la puissance romaine et garant de l'ordre universel. Ce serait, de fait, une trahison contre l'Empire Romain. La désobéissance à cet édit est ainsi passible de la peine capitale.
Les chrétiens réagissent chacun selon leurs forces.
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L'ampleur de cette persécution doit toutefois être relativisée. Bien que la seule sentence prévue pour les contrevenants soit la mort, il est attesté que la peine s'est souvent limitée à l'incarcération, à l'image d'Origène.
En outre, plusieurs prélats, à l'image des évêques Denys d'Alexandrie et Cyprien de Carthage échappent à l'obligation de sacrifier en se retirant sur leurs domaines à l'écart de la ville et ne sont pas inquiétés. La persécution cesse dès 251 avec la mort de l'empereur, mais se pose par la suite la question de la réintégration au sein de l'Église des lapsi.

La crise novatienne plonge le parti chrétien dans de graves dissensions internes. Les persécutions de Dèce sont à l'origine de la légende des Sept Dormants d'Éphèse, reprise dans la sourate 18 (La caverne) du Coran. Les 7 dormants sont originaires d'Ephèse (actuellement en Turquie). L'empereur Dèce qui persécute, les chrétiens, étant venu en cette ville, fait construire des temples dans l’enceinte de cette cité, afin que tous se réunissent à lui pour sacrifiée aux idoles.
Or, il a ordonné qu'on arrête tous les chrétiens, et quand ils ont été pris, il les force à sacrifier où à mourir, on éprouve donc généralement une si grande crainte des supplices que l’ami renie son ami, le père son fils, et le fils son père. Alors se trouvent dans cette ville 7 chrétiens, qui sont saisis d'une grande douleur quand ils voient ce qui se passe. Ce sont Maximien, Malchus, Marcien, Denys, Jean, Sérapion et Constantin... Comme ils sont les premiers officiers du palais, et qu'ils méprisent les sacrifices offerts aux idoles, ils restent cachés dans leur maison, se livrant aux jeûnes et aux oraisons.
Accusés et traduits devant Dèce, puis convaincus d'être chrétiens, on leur donne le temps de revenir à résipiscence et ils sont relâchés, jusqu'au retour de l’empereur. Dans cet intervalle, ils distribuent leur patrimoine entre les pauvres, et prennent la résolution de se retirer sur le mont Célion, où ils se décident à rester cachés. L’un d'eux se procure ce qui leur est nécessaire, et chaque fois qu'il entre dans la ville, il se déguise en mendiant.
Or, quand Dèce revient dans Ephèse, il ordonne de les chercher pour les obliger à sacrifier.
Malchus, qui les sert, revient effrayé trouver ses compagnons et leur faire part de la fureur de l’empereur... Ils sont saisis de crainte, alors Malchus leur présente les pains qu'il a apportés, afin que, fortifiés par la nourriture, ils en deviennent plus braves pour le combat.
Après leur repas du soir, ils s'assoient et s'entretiennent avec tristesse et larmes, et à l’instant, par la volonté de Dieu, ils s'endorment.

Quand vient le matin, on les cherche et on ne peut les trouver, Dèce est désolé d'avoir perdu de pareils jeunes gens, on les accuse alors de s'être cachés sur le mont Célion, et de persister dans leur résolution.
On ajoute qu'ils ont donné leurs biens aux pauvres.
Dèce ordonne donc de faire comparaître leurs parents qu'il menace de mort, s'ils ne déclarent tout ce qui est venu à leur connaissance au sujet des absents. Leurs parents les accusent comme les autres et se plaignent de ce qu'ils ont distribué leurs richesses aux pauvres.
Alors Dèce réfléchissant à la conduite à tenir à leur égard, et par l’inspiration, de Dieu, il fait boucher avec des pierres l’entrée de la caverne afin qu'y étant enfermés, ils y meurent de faim et de misère. On exécute ses ordres et deux chrétiens, Théodore et Rufin, écrivirent la relation de leur martyre qu'ils placent avec précaution entre les pierres.

Lorsque Dèce, et toute la génération existant alors a disparu, en 372 après, la 30e année de l’empire de Théodose, se propage l’hérésie de ceux qui nient la résurrection des morts.
Théodose, empereur très chrétien, est rempli de tristesse de voir la foi indignement attaquée. Il se revêt d'un cilice, et s'étant retiré dans l’intérieur de son palais, il prie dieu en pleurant tous les jours, qui voyant cela dans sa miséricorde, veut consoler ces affligés et affermir l’espérance de la résurrection des morts, il ouvre les trésors de sa tendresse et ressuscite les 7 martyrs, comme il suit :
Il inspire à un citoyen d'Ephèse l’idée de faire construire sur le mont Célion des étables pour les bergers.
Les maçons ayant ouvert la grotte, les saints se lèvent et se saluent, dans la pensée qu'ils n'ont dormi qu'une nuit, puis se rappelant leur tristesse de la veille, ils demandent à Malchus, qui les approvisionnait, ce que Dèce a décrété à leur égard.
Il répond : « Comme je vous l’ai dit hier soir, on nous a cherchés pour nous contraindre à sacrifier aux idoles, voilà les pensées de l’empereur par rapport à nous.»
Maximien répond : « Et Dieu sait que nous ne sacrifierons pas. » Après avoir encouragé ses compagnons, il dit à Malchus de descendre à la ville pour acheter du pain, en lui recommandant d'en prendre plus qu'il n'a fait la veille, et de leur communiquer à son retour les ordonnances de l’empereur...

Malchus prend cinq sols, sort de la caverne. En voyant les pierres il est étonné, mais comme il pense à autre chose, l’idée des pierres fait peu d'impression sur lui. Alors qu'il arrive, non sans une certaine appréhension, à la porte de la ville, il est singulièrement surpris de la voir surmontée du signe de la croix, de là il va à une autre porte. Quand il voit le même signe, il est très étonné de voir une croix au-dessus de toutes les portes, et de trouver la ville changée, il se signe, et revient à la première porte en pensant qu'il rêve.

Enfin il se rassure, se cache le visage et pénètre dans la ville. Comme il entre chez les marchands de pain, il entend qu'on parle de Jésus Christ, il est stupéfait : « Qu'est ceci, pense-t-il ? hier personne n'ose prononcer le nom de J.-C., et aujourd'hui ils se confessent tous chrétiens ? Je crois que ce n'est pas là la ville d’Éphèse : D'ailleurs elle est autrement bâtie, c'est une autre ville, mais je ne sais laquelle. »... Alors il prend des informations : On lui répond que c'est Éphèse.
Se croyant le jouet d'une erreur, il songe à venir retrouver ses compagnons. Cependant il entre chez ceux qui vendent du pain, et ayant donné son argent, les marchands étonnés se disent l’un à l’autre que ce jeune homme a trouvé un vieux trésor. Or, Malchus, en les voyant se parler en particulier, pense qu'ils veulent le mener à l’empereur, et, dans son effroi, il les prie de le laisser aller et de garder les pains et les pièces d'argent.
Mais les boulangers le retiennent et lui disent : « D'où es-tu ? puisque tu as trouvé les trésors des anciens empereurs, indique-les-nous, nous partagerons avec toi et nous te cacherons. » Malchus ne sait quoi leur répondre, tant il a peur. Les marchands, voyant qu'il se tait, lui jettent une corde au cou, le traînent par les rues jusqu au milieu de la ville.
C'est la rumeur générale qu'un jeune homme a trouvé des trésors. Tout le monde s'assemble autour de lui, et le regarde avec admiration.
Malchus veut faire comprendre qu'il n'a rien trouvé. Il examine tout le monde et personne ne peut le connaître, il regarde au milieu de la foule pour distinguer quelqu'un de ses parents (il les croyait vraiment encore en vie), et ne trouvant personne, il reste comme hébété au milieu du peuple de la ville... Le fait vient aux oreilles de Saint Martin, évêque, et du proconsul Antipater, nouvellement arrivé dans la ville, ils commandent aux citoyens de leur mener ce jeune homme avec précaution et d'apporter en même temps son argent.
Pendant que les officiers le conduisent à l’église, il pense qu'on le mène à l’empereur.
L'évêque donc et l’empereur, surpris de voir cet argent, lui demandent où il a trouvé un trésor, inconnu. Il répond qu'il n'a rien trouvé, mais qu'il a pris ces deniers dans la bourse de ses parents. On lui demande alors de quelle ville il est.
Il répond : « Je sais bien que je suis de cette ville, si tant est que cette ville soit Éphèse. »
Le proconsul dit : « Fais venir tes parents, afin qu'ils répondent pour toi. » Quand il eut cité leurs noms, personne ne les connaissant, on lui dit qu'il ment pour pouvoir échapper, au châtiment de n'importe de quelle manière.
« Comment te croire, dit le proconsul ? tu prétends que cet argent vient de tes parents, et l’inscription a plus de 150 ans, elle date des premiers temps de l’empereur Dèce, et ces pièces ne sont pas du tout pareilles à celles qui ont cours chez nous. Et comment tes parents vivent-ils à cette époque, quand tu es si jeune ? Tu veux donc tromper les savants et les vieillards d’Éphèse ? Eh bien ! je vais te livrer à la rigueur des lois, jusqu'à ce, que tu fasses l’aveu de ta découverte. » Alors Malchus se jette à leurs pieds en disant : « Pour Dieu, seigneurs, dites-moi ce que je vous demande, et je vous dirai ce qui est dans mon cœur.
L'empereur Dèce, qui se trouvait dans cette ville, ou est-il à présent ? » L'évêque lui répondit : « Mon fils, il n'y a plus aujourd'hui ici-bas d'empereur qui s'appelle Dèce, il y a longtemps qu'il l’était. » Mais Malchus dit : « C'est pour cela, seigneur, que je suis bien étonné et que personne ne me croit : Or, suivez-moi, et je vous montrerai mes compagnons qui sont au mont Célion, et vous les croirez. Ce que je sais, c'est que nous avons fui quand Dèce s'est présenté ici, et, hier soir, j'ai vu entrer Dèce dans cette ville, si tant est que ce soit Ephèse. »

Alors l’évêque ayant réfléchi, dit au proconsul : « C'est une vision que Dieu veut montrer par le ministère de ce jeune homme. » Ils le suivent donc avec une grande multitude de citoyens.
Malchus pénètre le premier dans le lieu où sont, ses compagnons : L'évêque, qui entre après lui, trouve entre les pierres la relation scellée de 2 sceaux d'argent. Il assemble le peuple, la lit, à l’admiration de tous ceux qui l’entendent, et en voyant les saints de Dieu assis dans la caverne avec un visage qui a la fraîcheur des roses, ils se prosternent en glorifiant Dieu.
Aussitôt l’évêque et le proconsul envoient prier l’empereur de venir de suite voir les miracles qui viennent de s'opérer. Aussitôt l’empereur quitte le sac qu'il porte, se lève et vient de Constantinople à Éphèse en rendant gloire à Dieu. On va au-devant de lui et on l’accompagne à la grotte...
Les saints n'ont pas plutôt vu l’empereur que leur visage brille comme le soleil, ensuite l’empereur entre, se prosterne devant eux en glorifiant Dieu, se lève, les embrasse et pleure sur chacun d'eux en disant : « Je vous vois, comme si je voyais le Seigneur ressuscitant Lazare. »

Alors Saint Maximien lui dit : « Croyez-nous, c'est pour vous que Dieu nous a ressuscités avant le jour de la grande résurrection, afin que vous croyiez indubitablement à la résurrection certaine, des morts, car nous sommes vraiment ressuscités et nous vivons : Or, de même que l’enfant dans le sein de sa mère vit sans ressentir de lésion, de même, nous aussi , nous avons été vivants, reposant, dormant et n'éprouvant pas de sensations. »... Quand il a dit ces mots, les 7 hommes inclinent la tête sur la terre, s'endorment et rendent l’esprit selon l’ordre de Dieu... L’empereur se lève, se jette sur eux avec larmes et les embrasse. Il ordonne ensuite de faire des cercueils d'or pour les renfermer, mais cette nuit-là même, ils lui apparaissent et lui disent que jusqu'alors ils ont reposé sur la terre et qu'ils sont ressuscités de dessus la terre, qu'il les y faut laisser, jusqu'à ce que le Seigneur les ressuscite la seconde fois... L'empereur ordonne donc qu'on orne ce lieu de pierres dorées, et que tous les évêques qui confessent la résurrection soient absous.



Persécution de Dèce — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Persécution_de_Dèce
La persécution de Dèce (250) est une persécution brève et violente prenant place au III siècle ... Aussi, face à ces multiples crises, l'empereur Trajan Dèce manifeste le désir de mettre à mal les religions qui s'opposent à ... En effet dès la fin de l'année 250, les chrétiens qui ont sacrifié demandent à l'Église leur réintégration.

Les 7 dormants
vincent.detarle.perso.sfr.fr/catho/sept_dormant.html
Nous sommes à l'époque de l'empereur Dèce (249-251 ap. ... après, la trentième année de l'empire de Théodose, se propagea l'hérésie de ceux qui niaient la ...







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