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AOÛT 2016...
Cette
page concerne l'année 251 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UN
LONG VOYAGE DANS LA SPIRALE DU TEMPS.
L'EMPEREUR DECE |
Mars :
Élection de l'évêque de Rome Corneille (fin de pontificat en 253).
Après
la mort de Fabien, la persécution de l'empereur Dèce est d'une
telle violence que les chrétiens de Rome doivent attendre plus d'un
an pour élire un nouvel évêque. Dans ce contexte difficile,
l'organisation administrative de l'Église, mise en place par Fabien,
prouve son efficacité et permet une prise de décision collective
des différents clercs. Cependant la primauté de l'Église de Rome
est déjà affirmée et pour répondre aux sollicitations des autres
Églises les clercs font appel à Novatien, auteur de nombreux
ouvrages lequel possède selon les critères de l'époque une belle
plume. Novatien en est persuadé : Il est le seul à pouvoir
être élu nouvel évêque de Rome.
En
mars 251 l'élection a lieu, et surprise : C'est le prêtre
Corneille qui est élu. La raison en est simple. De nombreux
chrétiens, lors de la persécution de Dèce, ont abjuré leur foi
par peur ou opportunisme. Ils sont nombreux à vouloir rentrer dans
l'Église à nouveau.
2
attitudes s'opposent alors : Les intransigeants autour de
Novatien, et ceux adeptes du pardon qui réussissent à faire élire
Corneille. Un nouveau schisme apparaît alors car 3 évêques
Italiens acceptent de sacrer Novatien alors que la quasi-totalité
des autres Églises reconnaissent Corneille.
Un
synode, réuni en automne 251, avec l'évêque Denys d'Alexandrie et
Cyprien de Carthage, approuve la mansuétude de Corneille et
excommunie Novatien pour sa dureté envers les repentis.
Le
patriarche Fabien d'Antioche partisan, comme de nombreux évêques
Orientaux, de plus de fermeté, est le destinataire d'une lettre
envoyée par Corneille où celui-ci argumente son point de vue
(Clavis Patrum Græcorum 1850-1854). Les fragments d'une lettre
perdue transmise par l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée
(IVe siècle) révèlent que Rome à cette époque (milieu du
IIIe siècle) compte environ 150 ecclésiastiques chrétiens
dont 7 diacres, 46 prêtres, des diacres, des sous-diacres,
des acolytes, des lecteurs et... 52 exorcistes...
Corneille
est déporté sur ordre de l'empereur Trébonien Galle à
Centumcellae Civitavecchia à la fin de l'année 252 où il meurt de
façon naturelle semble-t-il probablement vers 253. Son corps est
ramené à Rome et déposé dans la catacombe de Saint-Calixte. Une
légende Bretonne l'identifie à un Saint Cornély.
« Dès
qu'un fléau nous menace, ô Corneille
Nous accourons vous parler de nos maux
Du haut des cieux sur nous votre cœur veille
Vous protégez et nous et nos troupeaux
Nous accourons vous parler de nos maux
Du haut des cieux sur nous votre cœur veille
Vous protégez et nous et nos troupeaux
— Cantique
religieux en l'honneur de Saint Corneille »
SAINT CORNELIUS |
Après
Pâques (23 mars), l'évêque Cyprien rentre à Carthage où il
convoque un premier concile pour régler la question des lapsi. Au
cours des premiers siècles du christianisme, un lapsus, au pluriel
lapsi, est un chrétien qui a renié sa foi par peur des
persécutions.
Il
existe 3 types de lapsi, chacun d'eux correspondant à une action que
leurs persécuteurs leur demandent d'effectuer pour renoncer à leurs
croyances ils sont :
Turificati
quand ils ont brûlé de l'encens pour honorer des dieux païens.
Sacrificati quand ils leur ont fait un sacrifice.
Libellatici
lorsque qu'ils ont reçu un billet (libellus) des autorités
impériales attestant qu'ils ont satisfait à cette obligation
(certains obtiennent moyennant un paiement).
L'Église
considère tout d'abord cela comme un péché majeur. Cependant,
grâce notamment à Cyprien, les chrétiens lapsi repentis peuvent
être réintégrés après une sérieuse pénitence. Par la suite,
une partie intransigeante de l'Église qui refuse leur retour au sein
de la communauté provoque le schisme de Novatien.
Ceux
qui ont acheté des certificats de sacrifice (libellus) sont
pardonnés, ceux qui ont sacrifié devront faire une longue
pénitence. Le concile condamne le prêtre Novat et le schisme de
Novatien. Cyprien y lit sous forme de discours ses traités De
Lapsis, et De Catholicae Ecclesiae unitate.
Au
printemps 249, vraisemblablement contre son gré, ils proclament Dèce
empereur. Loyal (ou instruit du sort de ses prédécesseurs) Dèce
accepte la proclamation pour calmer les ardeurs des soldats, mais
envoie immédiatement des messagers pour informer Philippe de la
situation et le rassurer sur ses intentions. On ne sait évidemment
pas quelle est la part de reconstruction postérieure dans ce
double-jeu de Dèce : Agit-il pour se défendre de prétendre
qu'il n'a accepté l'Empire que contre son gré ? Ou bien
s'agit-il de dire que désormais l'armée fait le prince et qu'il ne
faut pas aller à son encontre ?... Toujours est-il que Philippe
ne lui fait pas confiance.
En
juin 249, il remonte la péninsule Italienne à la tête d'une armée
composée de 2 légions levées en Italie et des cohortes
prétoriennes. Dèce n'a d'autre choix que de marcher à la rencontre
de l'empereur légitime à la tête des très aguerris soldats du
Danube (6 légions et de nombreuses cohortes de cavalerie, ainsi que
des auxiliaires). La rencontre des troupes adverses a lieu près de
Vérone, en Italie, entre septembre et octobre 249.
En
écrasante supériorité numérique, et grâce à l'expérience de
ses troupes, la bataille tourne à l'avantage de Dèce. Philippe est
contraint de fuir et est assassiné quelques jours plus tard par ses
propres soldats.
À
Rome, son fils, Philippe II, tout récemment élevé à l'Augustat,
est assassiné par la garde prétorienne. Dèce est désormais le
seul maître de tout l'Empire Romain.
À
son retour à Rome, il reçoit la notification du Sénat et devient
empereur légitime. L'une de ses premières actions est de s'octroyer
le nom de l'empereur Trajan, qui a régné au IIe siècle et qui
est resté dans les mémoires comme un grand stratège et un
administrateur populaire. L'empereur est donc fréquemment appelé
Trajan Dèce.
En
tant que membre de l'ordre sénatorial (par opposition à Philippe,
chevalier d'origine), Dèce entend mettre en place une politique
conservatrice, dans la tradition dite républicaine du principat
augustéen. Dèce prend toutes les titulatures républicaines. Outre
la puissance tribunicienne, il est nommé consul et réélu tout au
long de son court règne. Il essaye surtout de faire revivre la
titulature de la censure et la sépare de la personne impériale
(l'une des principales responsabilités du censeur est le recensement
quinquennal). Il laisse en 251 au Sénat le choix de celui qui
recevra cette charge. Les sénateurs se prononcent pour la personne
de Valérien qui, conscient des risques inhérents à une telle
position dans une période aussi troublée, préfère décliner
l'offre. Le projet est abandonné après la mort de Dèce, et la
puissance censoriale redevient une des prérogatives de l'empereur...
Dèce
essaye également de stabiliser l'Empire en mettant en place une
dynastie, de la même façon que les Julio-Claudiens et les Flaviens
au Ier siècle, et dans une moindre mesure, les Sévères et les
3 Gordiens juste avant le règne de Philippe l'Arabe. Pour ce faire,
il associe progressivement ses deux fils, Herennius et Hostilien au
pouvoir.
Ils
sont successivement Princeps Iuventutis (princes de la jeunesse) et
César, vraisemblablement en 250. L'aîné, Herennius est fait
Auguste (coempereur) en 251.
La
politique de Dèce est ainsi la conséquence d'une volonté affirmée
de stabiliser l'État mais aussi de le sortir de la spirale de la
crise idéologique et militaire.
Ainsi,
l'idéologie impériale est totalement dans la ligne de celles des
Ier siècle et IIe siècle. Cela est manifeste à travers
les valeurs mises en avant par le biais des monnaies. On y retrouve
ainsi des références à la Pietas (obéissance, piété), à la
Pudicitia (pudeur de la femme romaine), ou encore à l'Uberitas
(fertilité), valeurs traditionnelles du principat, déjà remise en
avant par Pupien et Balbin en 238... De même, Dèce s'efforce de
relancer les politiques urbaines, interrompues depuis la fin de la
dynastie sévérienne.
En
250, il effectue la réfection du Colisée, qui avait été fortement
endommagé en 217 au cours d'un violent incendie, causé, selon Dion
Cassius, par la foudre. Dèce lance par ailleurs la construction de
thermes très richement décorées, sur l'Aventin. Ils ne sont
toutefois inaugurés qu'après sa mort en 252.
Enfin
il fait construire un portique en son honneur sur le forum. La
volonté de relancer tant les politiques urbaines que l'effort
stylistique sont significatifs des efforts de Dèce pour tourner la
page des temps troublés et exalter la gloire passée de l'apogée de
l'Empire, au IIe siècle : L'empereur se fait vainqueur aux
frontières mais d'abord et avant tout garant de la continuité de
l’État et moteur de la politique édilitaire, par un évergétisme
impérial relégué au second rang depuis les années 210.
En
250, désireux de restaurer la piété et la cohésion des peuples de
l'Empire autour de l'institution impériale, Dèce promulgue un édit
rendant le culte impérial, jusque là facultatif, obligatoire.
Il
exige, par ailleurs, que l'acte rituel soit accompli individuellement
devant les autorités locales et attesté par un certificat
individuel de sacrifice (libellum).
Au-delà
de l'image d'un Empire ressoudé autour de ses valeurs, la principale
conséquence de l'édit est une stigmatisation de la communauté
chrétienne dont l'influence a été croissante depuis le Ier siècle.
Le
phénomène est particulièrement manifeste sous le règne de
Philippe l'Arabe, soupçonné par certains historiens d'avoir été
lui-même chrétien. Par ailleurs, les chrétiens souffrent, à
l'époque, d'une relative impopularité auprès des populations, de
par leur refus de s'intégrer à la société et de participer aux
fêtes religieuses, et leur rejet des divinités locales.
Ils
sont en outre surveillés par les autorités car leur prosélytisme
est vu comme dangereux. La communauté chrétienne apparaît comme un
ferment de troubles sociaux même si les chrétiens n'enfreignent pas
ouvertement la loi.
Refuser
de se plier à l'ordre de l'empereur, équivaut à briser la paix des
dieux (pax deorum), fondement légendaire de la puissance romaine et
garant de l'ordre universel. Ce serait, de fait, une trahison contre
l'Empire Romain. La désobéissance à cet édit est ainsi passible
de la peine capitale.
Les
chrétiens réagissent chacun selon leurs forces.
.
L'ampleur
de cette persécution doit toutefois être relativisée. Bien que la
seule sentence prévue pour les contrevenants soit la mort, il est
attesté que la peine s'est souvent limitée à l'incarcération, à
l'image d'Origène.
En
outre, plusieurs prélats, à l'image des évêques Denys
d'Alexandrie et Cyprien de Carthage échappent à l'obligation de
sacrifier en se retirant sur leurs domaines à l'écart de la ville
et ne sont pas inquiétés. La persécution cesse dès 251 avec la
mort de l'empereur, mais se pose par la suite la question de la
réintégration au sein de l'Église des lapsi.
La
crise novatienne plonge le parti chrétien dans de graves dissensions
internes. Les persécutions de Dèce sont à l'origine de la légende
des Sept Dormants d'Éphèse, reprise dans la sourate 18 (La caverne)
du Coran. Les 7 dormants sont originaires d'Ephèse (actuellement en
Turquie). L'empereur Dèce qui persécute, les chrétiens, étant
venu en cette ville, fait construire des temples dans l’enceinte de
cette cité, afin que tous se réunissent à lui pour sacrifiée aux
idoles.
Or,
il a ordonné qu'on arrête tous les chrétiens, et quand ils ont été
pris, il les force à sacrifier où à mourir, on éprouve donc
généralement une si grande crainte des supplices que l’ami renie
son ami, le père son fils, et le fils son père. Alors se trouvent
dans cette ville 7 chrétiens, qui sont saisis d'une grande douleur
quand ils voient ce qui se passe. Ce sont Maximien, Malchus, Marcien,
Denys, Jean, Sérapion et Constantin... Comme ils sont les premiers
officiers du palais, et qu'ils méprisent les sacrifices offerts aux
idoles, ils restent cachés dans leur maison, se livrant aux jeûnes
et aux oraisons.
Accusés
et traduits devant Dèce, puis convaincus d'être chrétiens, on leur
donne le temps de revenir à résipiscence et ils sont relâchés,
jusqu'au retour de l’empereur. Dans cet intervalle, ils distribuent
leur patrimoine entre les pauvres, et prennent la résolution de se
retirer sur le mont Célion, où ils se décident à rester cachés.
L’un d'eux se procure ce qui leur est nécessaire, et chaque fois
qu'il entre dans la ville, il se déguise en mendiant.
Or,
quand Dèce revient dans Ephèse, il ordonne de les chercher pour les
obliger à sacrifier.
Malchus,
qui les sert, revient effrayé trouver ses compagnons et leur faire
part de la fureur de l’empereur... Ils sont saisis de crainte,
alors Malchus leur présente les pains qu'il a apportés, afin que,
fortifiés par la nourriture, ils en deviennent plus braves pour le
combat.
Après
leur repas du soir, ils s'assoient et s'entretiennent avec tristesse
et larmes, et à l’instant, par la volonté de Dieu, ils
s'endorment.
Quand
vient le matin, on les cherche et on ne peut les trouver, Dèce est
désolé d'avoir perdu de pareils jeunes gens, on les accuse alors de
s'être cachés sur le mont Célion, et de persister dans leur
résolution.
On
ajoute qu'ils ont donné leurs biens aux pauvres.
Dèce
ordonne donc de faire comparaître leurs parents qu'il menace de
mort, s'ils ne déclarent tout ce qui est venu à leur connaissance
au sujet des absents. Leurs parents les accusent comme les autres et
se plaignent de ce qu'ils ont distribué leurs richesses aux pauvres.
Alors
Dèce réfléchissant à la conduite à tenir à leur égard, et par
l’inspiration, de Dieu, il fait boucher avec des pierres l’entrée
de la caverne afin qu'y étant enfermés, ils y meurent de faim et de
misère. On exécute ses ordres et deux chrétiens, Théodore et
Rufin, écrivirent la relation de leur martyre qu'ils placent avec
précaution entre les pierres.
Lorsque
Dèce, et toute la génération existant alors a disparu, en 372
après, la 30e année de l’empire de Théodose, se propage
l’hérésie de ceux qui nient la résurrection des morts.
Théodose,
empereur très chrétien, est rempli de tristesse de voir la foi
indignement attaquée. Il se revêt d'un cilice, et s'étant retiré
dans l’intérieur de son palais, il prie dieu en pleurant tous les
jours, qui voyant cela dans sa miséricorde, veut consoler ces
affligés et affermir l’espérance de la résurrection des morts,
il ouvre les trésors de sa tendresse et ressuscite les 7 martyrs,
comme il suit :
Il
inspire à un citoyen d'Ephèse l’idée de faire construire sur le
mont Célion des étables pour les bergers.
Les
maçons ayant ouvert la grotte, les saints se lèvent et se saluent,
dans la pensée qu'ils n'ont dormi qu'une nuit, puis se rappelant
leur tristesse de la veille, ils demandent à Malchus, qui les
approvisionnait, ce que Dèce a décrété à leur égard.
Il
répond : « Comme je vous l’ai dit hier soir, on nous a cherchés
pour nous contraindre à sacrifier aux idoles, voilà les pensées de
l’empereur par rapport à nous.»
Maximien
répond : « Et Dieu sait que nous ne sacrifierons pas. »
Après avoir encouragé ses compagnons, il dit à Malchus de
descendre à la ville pour acheter du pain, en lui recommandant d'en
prendre plus qu'il n'a fait la veille, et de leur communiquer à son
retour les ordonnances de l’empereur...
Malchus
prend cinq sols, sort de la caverne. En voyant les pierres il est
étonné, mais comme il pense à autre chose, l’idée des pierres
fait peu d'impression sur lui. Alors qu'il arrive, non sans une
certaine appréhension, à la porte de la ville, il est
singulièrement surpris de la voir surmontée du signe de la croix,
de là il va à une autre porte. Quand il voit le même signe, il est
très étonné de voir une croix au-dessus de toutes les portes, et
de trouver la ville changée, il se signe, et revient à la première
porte en pensant qu'il rêve.
Enfin il se rassure, se cache le visage et pénètre dans la ville. Comme il entre chez les marchands de pain, il entend qu'on parle de Jésus Christ, il est stupéfait : « Qu'est ceci, pense-t-il ? hier personne n'ose prononcer le nom de J.-C., et aujourd'hui ils se confessent tous chrétiens ? Je crois que ce n'est pas là la ville d’Éphèse : D'ailleurs elle est autrement bâtie, c'est une autre ville, mais je ne sais laquelle. »... Alors il prend des informations : On lui répond que c'est Éphèse.
Enfin il se rassure, se cache le visage et pénètre dans la ville. Comme il entre chez les marchands de pain, il entend qu'on parle de Jésus Christ, il est stupéfait : « Qu'est ceci, pense-t-il ? hier personne n'ose prononcer le nom de J.-C., et aujourd'hui ils se confessent tous chrétiens ? Je crois que ce n'est pas là la ville d’Éphèse : D'ailleurs elle est autrement bâtie, c'est une autre ville, mais je ne sais laquelle. »... Alors il prend des informations : On lui répond que c'est Éphèse.
Se
croyant le jouet d'une erreur, il songe à venir retrouver ses
compagnons. Cependant il entre chez ceux qui vendent du pain, et
ayant donné son argent, les marchands étonnés se disent l’un à
l’autre que ce jeune homme a trouvé un vieux trésor. Or, Malchus,
en les voyant se parler en particulier, pense qu'ils veulent le mener
à l’empereur, et, dans son effroi, il les prie de le laisser aller
et de garder les pains et les pièces d'argent.
Mais
les boulangers le retiennent et lui disent : « D'où es-tu ? puisque
tu as trouvé les trésors des anciens empereurs, indique-les-nous,
nous partagerons avec toi et nous te cacherons. » Malchus ne sait
quoi leur répondre, tant il a peur. Les marchands, voyant qu'il se
tait, lui jettent une corde au cou, le traînent par les rues jusqu
au milieu de la ville.
C'est
la rumeur générale qu'un jeune homme a trouvé des trésors. Tout
le monde s'assemble autour de lui, et le regarde avec admiration.
Malchus
veut faire comprendre qu'il n'a rien trouvé. Il examine tout le
monde et personne ne peut le connaître, il regarde au milieu de la
foule pour distinguer quelqu'un de ses parents (il les croyait
vraiment encore en vie), et ne trouvant personne, il reste comme
hébété au milieu du peuple de la ville... Le fait vient aux
oreilles de Saint Martin, évêque, et du proconsul Antipater,
nouvellement arrivé dans la ville, ils commandent aux citoyens de
leur mener ce jeune homme avec précaution et d'apporter en même
temps son argent.
Pendant
que les officiers le conduisent à l’église, il pense qu'on le
mène à l’empereur.
L'évêque
donc et l’empereur, surpris de voir cet argent, lui demandent où
il a trouvé un trésor, inconnu. Il répond qu'il n'a rien trouvé,
mais qu'il a pris ces deniers dans la bourse de ses parents. On lui
demande alors de quelle ville il est.
Il répond : « Je sais bien que je suis de cette ville, si tant est que cette ville soit Éphèse. »
Le proconsul dit : « Fais venir tes parents, afin qu'ils répondent pour toi. » Quand il eut cité leurs noms, personne ne les connaissant, on lui dit qu'il ment pour pouvoir échapper, au châtiment de n'importe de quelle manière.
Il répond : « Je sais bien que je suis de cette ville, si tant est que cette ville soit Éphèse. »
Le proconsul dit : « Fais venir tes parents, afin qu'ils répondent pour toi. » Quand il eut cité leurs noms, personne ne les connaissant, on lui dit qu'il ment pour pouvoir échapper, au châtiment de n'importe de quelle manière.
«
Comment te croire, dit le proconsul ? tu prétends que cet argent
vient de tes parents, et l’inscription a plus de 150 ans, elle date
des premiers temps de l’empereur Dèce, et ces pièces ne sont pas
du tout pareilles à celles qui ont cours chez nous. Et comment tes
parents vivent-ils à cette époque, quand tu es si jeune ? Tu veux
donc tromper les savants et les vieillards d’Éphèse ? Eh bien !
je vais te livrer à la rigueur des lois, jusqu'à ce, que tu fasses
l’aveu de ta découverte. » Alors Malchus se jette à leurs pieds
en disant : « Pour Dieu, seigneurs, dites-moi ce que je vous
demande, et je vous dirai ce qui est dans mon cœur.
L'empereur
Dèce, qui se trouvait dans cette ville, ou est-il à présent ? »
L'évêque lui répondit : « Mon fils, il n'y a plus aujourd'hui
ici-bas d'empereur qui s'appelle Dèce, il y a longtemps qu'il
l’était. » Mais Malchus dit : « C'est pour cela, seigneur, que
je suis bien étonné et que personne ne me croit : Or, suivez-moi,
et je vous montrerai mes compagnons qui sont au mont Célion, et vous
les croirez. Ce que je sais, c'est que nous avons fui quand Dèce
s'est présenté ici, et, hier soir, j'ai vu entrer Dèce dans cette
ville, si tant est que ce soit Ephèse. »
Alors
l’évêque ayant réfléchi, dit au proconsul : « C'est une vision
que Dieu veut montrer par le ministère de ce jeune homme. » Ils le
suivent donc avec une grande multitude de citoyens.
Malchus
pénètre le premier dans le lieu où sont, ses compagnons :
L'évêque, qui entre après lui, trouve entre les pierres la
relation scellée de 2 sceaux d'argent. Il assemble le peuple, la
lit, à l’admiration de tous ceux qui l’entendent, et en voyant
les saints de Dieu assis dans la caverne avec un visage qui a la
fraîcheur des roses, ils se prosternent en glorifiant Dieu.
Aussitôt
l’évêque et le proconsul envoient prier l’empereur de venir de
suite voir les miracles qui viennent de s'opérer. Aussitôt
l’empereur quitte le sac qu'il porte, se lève et vient de
Constantinople à Éphèse en rendant gloire à Dieu. On va au-devant
de lui et on l’accompagne à la grotte...
Les
saints n'ont pas plutôt vu l’empereur que leur visage brille comme
le soleil, ensuite l’empereur entre, se prosterne devant eux en
glorifiant Dieu, se lève, les embrasse et pleure sur chacun d'eux en
disant : « Je vous vois, comme si je voyais le Seigneur ressuscitant
Lazare. »
Alors
Saint Maximien lui dit : « Croyez-nous, c'est pour vous que Dieu
nous a ressuscités avant le jour de la grande résurrection, afin
que vous croyiez indubitablement à la résurrection certaine, des
morts, car nous sommes vraiment ressuscités et nous vivons : Or, de
même que l’enfant dans le sein de sa mère vit sans ressentir de
lésion, de même, nous aussi , nous avons été vivants, reposant,
dormant et n'éprouvant pas de sensations. »... Quand il a dit ces
mots, les 7 hommes inclinent la tête sur la terre, s'endorment et
rendent l’esprit selon l’ordre de Dieu... L’empereur se lève,
se jette sur eux avec larmes et les embrasse. Il ordonne ensuite de
faire des cercueils d'or pour les renfermer, mais cette nuit-là
même, ils lui apparaissent et lui disent que jusqu'alors ils ont
reposé sur la terre et qu'ils sont ressuscités de dessus la terre,
qu'il les y faut laisser, jusqu'à ce que le Seigneur les ressuscite
la seconde fois... L'empereur ordonne donc qu'on orne ce lieu de
pierres dorées, et que tous les évêques qui confessent la
résurrection soient absous.
Persécution
de Dèce — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Persécution_de_Dèce
La
persécution de Dèce (250) est une persécution brève et violente
prenant place au III siècle ... Aussi, face à ces multiples crises,
l'empereur Trajan Dèce manifeste le désir de mettre à mal les
religions qui s'opposent à ... En effet dès la fin de l'année 250,
les chrétiens qui ont sacrifié demandent à l'Église leur
réintégration.
Les
7 dormants
vincent.detarle.perso.sfr.fr/catho/sept_dormant.html
Nous
sommes à l'époque de l'empereur Dèce (249-251 ap. ... après, la
trentième année de l'empire de Théodose, se propagea l'hérésie
de ceux qui niaient la ...
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