mardi 13 septembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 248

31 AOÛT 2016...

Cette page concerne l'année 248 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

PROFUSION DE VICTIMES DANS LES JEUX DU MILLÉNAIRE DE ROME.



Les jeux séculaires (en latin ludi saeculares) fêtent à Rome l’ouverture de chaque centenaire, le 21 avril, jour anniversaire de la fondation de Rome.
Le crieur public qui invite à assister à ces jeux les présente avec la formule qui devient traditionnelle « jeux que nul n’a vus et que nul ne doit revoir »

Malgré leur qualification, les dates de célébrations sont irrégulières, comme en témoigne le récapitulatif des 8 premiers jeux séculaires établi par Censorinus en 238.
Censorinus constate l'absence de tradition pour la période royale, l'imprécision relative des sources avant les jeux d'Auguste, et l'irrégularité des intervalles entre 2 jeux.
En plus du calage par rapport à la date de fondation de Rome, Auguste a introduit une seconde chronologie célébrant son règne comme un nouvel Age d’or...
Premiers jeux vers -508 ou -455, selon Censorinus.
En -348 fêtés par rapport à une date de fondation de Rome estimée à -748
En 249 av. J.-C. et 149 av. J.-C. : Célébrations des jeux de Dis Pater, à un siècle d'intervalle.
En 17 av. J.-C., jeux rétablis par Auguste, la guerre civile ayant empêché toute célébration en -49.
Ces jeux voient l’exaltation du nouveau siècle d’or (saeculum aureum) annoncé par les astrologues et inauguré par Auguste. Le 3e et dernier jour est marqué par une procession à Apollon et Diane, accompagnée d’un chant composé par Horace, le Carmen saeculare
En 47, célébrés par Claude, qui déclare qu'Auguste les a célébrés trop tôt. Ils marquent ainsi le 800e anniversaire de Rome selon la nouvelle datation de sa fondation en -753, établie par Varron.
En 87, célébrés par Domitien en se basant sur la date de ceux d’Auguste. Les monnaies émises pour le 14e consulat de Domitien portent au revers les mentions LVD SAEC FECIT avec des motifs tels que cippes commémoratifs, prêtre salien avec sa lance et son bouclier, jeunes filles portant des palmes, scènes d'offrandes.
En 147, par Antonin le Pieux en revenant à la datation de Varron
En 204, par Septime Sévère, cette fois 220 ans après la célébration de l’Âge d’or d’Auguste, selon un délai de 2 saecula de 110 ans chacun.
Du 21 avril 247 au 21 avril 248, Philippe l'Arabe marque d’un an de fêtes grandioses le millénaire de Rome.
Les frappes monétaires qui accompagnent ces jeux ont comme revers les animaux présentés aux jeux : Lion, éléphant, cerf, ainsi que la louve et les jumeaux Romulus et Remus. Ces cérémonies ont un très grand retentissement, on en trouve la mention aussi bien dans le Talmud que dans le Philogelos.
En 304 : Aucune festivité n'est célébrée par Constantin Ier, l’historien Zosime y verra la cause du déclin de Rome.
En 348, 1100e anniversaire de Rome, célébré avec éclat par l’empereur Constant Ier
En 404, le poète Claudien qui vit à cette époque note que cette année est celle de la célébration des jeux séculaires, 200 ans après ceux de Septime Sévère. On ignore toutefois s’ils ont été effectivement célébrés, le début de l’année 404 ayant déjà été marqué par le triomphe d’Honorius et de Stilicon.

Cet empereur romain, dont le principat s’étend de 244 à 249 de notre ère, ne vous est sans doute pas familier. Certainement moins que d’autres, tels Octave
Auguste, Caligula, Néron, Trajan, Marc-Aurèle, et même
Septime Sévère.
Pourquoi donc vous le présenter? A-t-il mérité cet honneur ?

Philippe a été maître de l’empire Romain à une date importante de son histoire, son millénaire... Si de nos jours, nous comptons les années à partir de la naissance de Jésus-Christ, sous l’empire Romain le comput a pour point de départ le jour de la fondation légendaire de Rome par Romulus, le 21 avril de l’an 753 avant J-C. Par conséquent, celui qui est empereur en 248 après J-C
(et pas avant, les Romains étant gens fort superstitieux) peut fêter le millénaire de Rome.
Philippe l'Arabe est cet Homme, Philippe l’Arabe y est encore grandement à l’honneur de nos jours.

On considère généralement qu’il est le fils d’un chef de tribu bédouine du Hauran, un « cheikh » Arabe. 2 ans plus tard, il arrive avec, l’armée Romaine superpuissance de l’époque, avec à sa tête l'empereur, Gordien III, toujours en opération en Orient, embourbée dans des combats en Mésopotamie, (Irak Iran actuel). C’est alors que l’on apprend la mort de Gordien III, à Cirsesium, sur l’Euphrate.
À partir de là, selon les historiens et leur nationalité, les versions divergent.

D’après les Perses, Gordien III est mort au combat, à la tête de ses
troupes, dans une bataille contre l’armée Perse, remportée par Shapur Ier, qui commande en personne l’armée Sassanide.
D’après les Romains défavorables à Philippe, le beau-père de l’empereur,
Timésithée, est tombé malade (ou a été empoisonné). Après son décès,
survenu en 243, Philippe a été nommé préfet du prétoire, par Gordien III lui-
même, il a profité de sa position pour saper l’autorité de l’empereur et monter l’armée contre lui, ou une partie de celle-ci, et déposé Gordien III. Ce dernier a été assassiné peu près, toujours dans le camp de base principal de l’armée romaine... Ensuite, comme il faut bien un chef à tous ces soldats isolés en pays hostile, le préfet du prétoire, Philippe, a été « élu » empereur par les troupes
Romaines.
Pour les partisans de Philippe, il n’y a eu aucun empoisonnement ni complot dans son avènement à la pourpre impériale. Timésithée est mort de maladie Les fièvres sont fréquentes sur les rives du Tigre et de l’Euphrate. Il a bien fallu le remplacer comme préfet du prétoire, et Philippe est le plus compétent. Né dans la province Romaine d’Arabie, dans l’antique Trachonitis de la Bible. (en grec région rocailleuse). C’est la capitale de l’actuel Hauran, région basaltique située à environ 140 kilomètres au sud de Damas, en Syrie.

Il est nécessaire de convaincre urbi et orbi que Philippe et son
fils, à la tête de l’armée Romaine, sont capables d’être victorieux sur tous
les fronts où le limes peut être menacé.
Des victoires, réelles ou supposées, de l’Auguste ou des Augustes (VICTORIA AUG, ou VICTORIA AUGG), il y en a donc aussi très souvent sur les monnaies : en pied, courant à droite (vers l’est) ou à gauche (vers l’ouest), aussi vite que les légions Romaines. Le but ultime étant d’assurer, avec le maintien de la dynastie, la PAX AETERNA, ou paix éternelle. Vaste programme, non encore atteint de nos jours.

Mais l’un des événements majeurs du principat de Philippe l’Arabe est de
célébrer en 248 le millénaire de Rome.
Cette commémoration est bien évidemment l’occasion d’organiser des fêtes
religieuses, sans doute des parades militaires, et de grandioses jeux du cirque, que les Romains aiment tant. Il y en a beaucoup tout au long d’une année ordinaire...
Pour célébrer la fondation de Rome, il existe des jeux séculaires, à l’occasion desquels, une fois par siècle donc, on commémore l’acte fondateur de Romulus.

Ces jeux sont bien évidemment plus solennels. Et on y consacre pour amuser le peuple, plus d’argent, plus de bêtes sauvages et plus de gladiateurs.
Les empereurs Romains accordent beaucoup d’importance à cette célébration. Certains ont été si contrariés d’être au sommet de l’État à un moment où de tels jeux ne sont pas à célébrer, qu’ils en ont donné quand même. C’est le cas de Domitien, fils cadet de Vespasien et frère de Titus, qui a tenu absolument à organiser des jeux séculaires en 88 de notre ère... C’était 40 ans trop tard, ou soixante ans trop tôt...

Gordien III, lorsqu’il est empereur, et âgé seulement d’une vingtaine
d’années, a raisonnablement pensé que c'est à lui que revient
l’honneur de célébrer les jeux séculaires en 248. Il avait donc fait venir à
Rome pour les jeux du cirque un nombre considérable d’animaux exotiques.
L’Histoire Auguste nous apprend qu’on dénombre alors à Rome « 32 éléphants (dont 12 ont été envoyé par lui-même, 10 par Alexandre Sévère), 10 élans, 10 tigres, 60 lions apprivoisés, 30 léopards apprivoisés, 10 belbi (hyènes), 1 000 couples de gladiateurs appartenant à l’empereur, 6 hippopotames, un rhinocéros, 10 lions sauvages, 10 girafes, 20 onagres, 40 chevaux sauvages et d’innombrables spécimens de ce genre d’animaux, de races variées, que Philippe offre ou fait tuer pour les jeux séculaires...
Tous ces animaux, tant apprivoisés que sauvages, Gordien les destine à
son triomphe Persique... Mais ce vœu qu’il a fait en faveur du peuple n'est pas exaucé, car c’est Philippe qui les exhibe tous lors des jeux séculaires dans les spectacles de l’amphithéâtre et du cirque, lorsqu’il célèbre l’an mille de la fondation de Rome au cours de son consulat et de celui de son fils ».

Comme on célèbre la fondation de Rome, il est logique d’émettre une
monnaie figurant la louve légendaire allaitant les jumeaux Romulus et Remus.
Ainsi fut-il fait. La légende en est SAECULUM NOVUM, car on formule des vœux pour le siècle nouveau et le prochain millénaire... La profusion d’animaux que l’on a pu voir à Rome, durant ces jeux séculaires, trouve un prolongement dans les émissions monétaires de l’année 248.
On peut d’ailleurs se demander si cet éléphant est là pour les jeux du cirque,
ou pour symboliser l’éternité de l’empire Romain fêtant son millénaire, avec Philippe en qualité de cornac, c’est-à-dire de guide suprême.
Il existe une autre hypothèse qui veut voir dans ces représentations animales une vue globale de l’empire et de ses différentes provinces. Selon cette
hypothèse, la louve représente, bien sûr, la « vieille » Italie, l’hippopotame
l’Égypte, l’antilope l’Afrique sub-Saharienne, le cerf, les provinces du nord-ouest, la chèvre les régions balkaniques (on s’attend plutôt à la Crète, patrie de la chèvre Amalthée qui a nourri Zeus/Jupiter enfant...), le lion le Moyen-Orient ou l’Arabie (terre natale de Philippe), et sans doute l’éléphant l’Afrique... Cela
paraît quand même moins convaincant.

Mais cette histoire devait avoir une fin. Malgré toute la propagande déployée par Philippe, les empereurs, pas plus que les empires, ne sont
éternels

Philippe l'arabe, empereur du millénaire de Rome
www.academieduvar.fr/Produits/heures/heures2012/DelaforgePhilippeLArabe.pdf
EMPEREUR DU MILLÉNAIRE DE ROME (244-249 après J-C) ...... Dans le courant de l'année 248, il semble qu'une révolte se soit produite en Orient. Philippe ...

Jeux séculaires — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_séculaires
Les jeux séculaires (en latin ludi saeculares) fêtaient à Rome l'ouverture de chaque centenaire ... 1 Célébrations des Jeux séculaires; 2 Le millénaire de Rome; 3 Notes; 4 Voir aussi ... saecula de 110 ans chacun; du 21 avril 247 au 21 avril 248, Philippe l'Arabe marque d'un an de fêtes grandioses le millénaire de Rome.

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