mardi 13 septembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 249

30 AOÛT 2016...

Cette page concerne l'année 249 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN NATIF D'ARABIE EMPEREUR ROMAIN

PHILIPPE L'ARABE
Philippe l'Arabe (Imperator Caesar Marcus Iulius Philippus Pius Felix Augustus, Persicus Maximus, Parthicus Maximus, Carpicus Maximus, Germanicus Maximus) empereur Romain de 244 à 249. Le qualificatif d'« Arabe » lui vient d'un ouvrage anonyme du IVe siècle, l'Epitomé sur les Césars. Issu d'une famille arabe Syrienne, il est né dans un district rattaché depuis Septime Sévère à la province d'Arabie... Dans un district nommé Trachon (aujourd'hui le Leja, en Syrie, au sud de Damas), dans une famille de notables. Les origines de Marcus Julius Philippus, né dans une tribu arabe du Djebel Druse, sont modestes. Certains historiens romains prétendent que son père était un chef de brigands, mais leur témoignage est suspect. Élevé dans les camps de l'armée Romaine d'Orient, comprenant de nombreux indigènes, Philippe l'Arabe a sans doute participé aux nombreuses opérations militaires contre les Perses qui marquent les règnes de Sévère Alexandre, de Maximin, de Pupien, de Balbin et des trois Gordiens. Son père porte le nom Syrien de Marinus, et son gentilice Iulius (comme Julia Domna) suggère qu'il a reçu la citoyenneté romaine en 212, en vertu de l'édit de Caracalla. On ne sait rien de précis sur Philippe avant 243, sinon que son frère Priscus est nommé préfet du prétoire et associé à Timésithée, beau-père de l'empereur Gordien III, lors de la campagne contre les Perses en Mésopotamie. Philippe a épousé une certaine Otacilia Severa, et ils ont eu au moins un fils, nommé Philippe comme son père : Marcus Iulius Philippus ou Philippe II.

Philippe doit faire partie de l'entourage proche de Timésithée puisqu'il est nommé pour lui succéder dans l'urgence à la préfecture du prétoire en 243, devenant ainsi le collègue de son frère.

En 244, il est reconduit dans ces fonctions et il fomente alors un complot contre Gordien III qui périt à l'âge de 19 ans près de Zaitha, en Orient. Le sénat romain, toujours soucieux de ménager le plus fort, accorde à Philippe l'Arabe les titres impériaux et, pour faire bonne mesure, à Gordien III l'apothéose c'est-à-dire la divinisation, il dispense même la famille de l'empereur assassiné de tout impôt.
Une fois sa prise de pouvoir légitimée, Philippe l'Arabe, devant la gravité de la situation aux frontières, pour soulager un des fronts, décide de s'entendre avec Shapur, le roi des Perses, il lui abandonne la Mésopotamie, avant de se retourner contre les Scythes, commandés par Argunt.
Gordien III ayant été battu par les Perses à Misikhè (Falloujah, Irak) en 244, il meurt au cours de sa retraite et Philippe est acclamé empereur par l'armée pour lui succéder. Il négocie aussitôt avec le roi des Perses Shapur Ier la libération des prisonniers Romains et conclut la paix, contre une forte rançon mentionnée dans les Res Gestae Divi Saporis : 500 000 pièces d'or.
Ce traité a priori déshonorant conserve cependant ses conquêtes de l'année précédente, et s'engage officieusement à laisser aux Perses les mains libres contre l'Arménie, dont le contrôle est traditionnellement une source de conflit entre Rome et les ensembles politiques Orientaux successifs (Parthes et Sassanides au premier chef). (l'Arménie est toujours dans le même cas elle sert de bouc émissaire, d'exutoire, ou d'otage, au gré de ses voisins) Philippe se fait décerner par la suite les titres de Parthicus Adiabenicus, Persicus Maximus et Parthicus Maximus, comme signes de sa victoire sur les Perses.

Installé à Antioche à la suite de sa retraite de 244, Philippe réorganise les forces Romaines d'Orient, les plaçant sous le commandement unique de son frère Priscus nommé Rector Orientis. Il congédie les auxiliaires Goths qui ont été recrutés pour l'expédition de Gordien III, lors de son passage en Mésie et place les forces Romaines du Danube sous le commandement de Sévérianus, sans doute son beau-frère. Il comble l'Arabie, sa province natale, de sa générosité en faisant embellir Bostra (Bosra, Syrie), la capitale, et en bâtissant de toutes pièces la nouvelle cité de Philippopolis (Shahba, Syrie), peut-être à l'origine son village natal.
Il fait aussi construire les propylées monumentaux du temple de Jupiter à Héliopolis (Baalbek, Liban).

Philippe revient ensuite en Italie, afin de se faire confirmer son titre par le Sénat, qui accepte. Le nouvel empereur, malgré son extraction équestre, semble avoir eu de bonnes relations avec l'ordre sénatorial romain. Les troubles aux frontières reprennent cependant rapidement : Il part guerroyer sur le Danube contre les Carpes dès 245. En effet, la mort de Timésithée, celle de Gordien III, et la décision de Philippe de cesser de payer le tribut dû aux auxiliaire Germaniques, provoquent une nouvelle tentative d'incursion de la part de ces dernières.
Il s'établit en Thrace, repousse les Carpes au-delà du Danube, et obtient un triomphe sur eux ainsi que le titre de Carpicus Maximus.

Dans le même temps, en 245, la dynastie Arménienne des Arsacides refuse le traité établi sans son accord entre Rome et les Sassanides, et l'agitation reprend de plus belle en Orient. Réussissant à rentrer à Rome en août 247, à temps pour organiser et célébrer avec faste les Jeux séculaires, qui correspondent au millénaire de la fondation de Rome (avril 248). Les sources de l'époque décrivent la munificence et la pompe déployée pour cet anniversaire symbolique. Il profite d'un climat favorable pour élever son fils, Philippe II, au titre d'Auguste, faisant de lui son co-empereur et son héritier désigné.

Mais à cette date, de nombreux mécontentements, notamment dans les armées des provinces, ont éclatés :
D'abord, fin 248, les légions de Pannonie et de Mésie proclament empereur Pacatianus.
Les Goths envahissent la Mésie, portent le siège contre Marcianopolis, de même que les Quades fondent sur la Pannonie.
En Orient, le frère de Philippe est confronté à l'usurpation de Jotapien (Jotapianus), acclamé par ses armées pour contester le commandement tyrannique du frère de l'empereur, Priscus.
Cela n’empêche pas plusieurs soulèvements d’avoir lieu sous son règne lesquels sont réprimés avec force mais relativement rapidement jusqu’au dernier en 249.
D'autres usurpateurs, très mal documentés en dehors de quelques monnaies, semblent avoir tenté l'aventure impériale dans la foulée
Silbannacus et Sponsianus, sans que l'entreprise ne soit réellement couronnée de succès, puisque la plupart des sources ultérieures n'en parlent même pas.
Surpassé par le nombre grandissant d'usurpations, Philippe offre publiquement de rendre le pouvoir, mais le Sénat refuse et soutient plus en avant encore l'empereur résigné.
Le meneur de ce soutien inattendu est un certain Gaius Messius Quintus Decius, préfet de la Ville à qui Philippe confie un commandement militaire exceptionnel sur la Pannonie et la Mésie, afin de combattre dans le même temps Pacatianus et les différentes tribus Barbares en mouvement autour du Danube... Ce choix se retourne malheureusement contre Philippe puisque Dèce est acclamé empereurs par des légions mécontentes, au printemps 249, et fait volte-face pour marcher sur Rome.
À la crise militaire et politique s'ajoute la crise économique, puisque Philippe opère une nouvelle dévaluation de l'antoninien, (monnaie introduite par Caracalla quelques décennies plus tôt), puisque des révoltes éclatent en Égypte, interrompant l'approvisionnement vital en blé de Rome. Philippe doit dans ce contexte marcher contre son ancien subordonné, dès la fin de l'été 249, à la tête d'une armée composée de deux ou trois légions Italiques et de la garde prétorienne.

En automne 249, ils s'affrontent à la bataille de Vérone. Dèce l'emporte grâce à ses 6 légions Danubienne, expérimentées et rompues à la guerre, épaulées de nombreuses cohortes de cavalerie, Philippe est contraint de fuir, se battant contre une armée 2 fois plus nombreuse que la sienne, il finit assassiné en septembre 249, probablement par ses soldats.
Son fils est aussi rapidement éliminé, de même qu'on perd toute trace de son frère Priscus chargé de l'Orient.

Plus tard, au Moyen Age, dans sa célèbre Légende Dorée, Jacques de Voragine, se faisant l'écho d'antiques traditions (en particulier d'apocryphes « prémétaphrastiques » inconnus aujourd'hui), présente Philippe comme un Chrétien sincère et convaincu.
Il prétend que l'empereur a été converti par le grand Origène, et voit dans son accession au trône un effet de la Providence Divine : « Il régna l'an mille de la fondation de Rome, afin que cette millième année soit consacrée à Jésus-Christ plutôt qu'aux idoles ».
RUINES DE NICOPOLIS
Jacques de Voragine nous montre aussi son fils, Philippe le Jeune, prenant soin de confier à la Sainte Église les trésors impériaux qu'il a hérités de son père après que celui-ci soit décédé. Il a donc remis toutes ces richesses au pape, en lui recommandant de les distribuer aux pauvres si, par malheur, il venait à disparaître lui aussi… Ce qui d'ailleurs ne manque pas d'arriver au cours de la persécution de Dèce où «  ont péri plusieurs milliers de martyrs, parmi lesquels est couronné Philippe le Jeune » (Jacques de Voragine, Légende Dorée, Saint Laurent - Trad. de J.-B. M. Roze, Éditions Garnier-Flammarion).

Durant les siècles suivants, tous ces témoignages, qu'ils proviennent de prestigieuses autorités ecclésiastiques, ou qu'ils soient le fruit de l'imagination débridée d'hagiographes bien intentionnés sont un peu oubliés. Il est vrai qu'en ces temps d'antisémitisme triomphant, il n'est déjà pas simple d'occulter le judaïsme de Jésus sans devoir justifier, de surcroît, un empereur Romain chrétien et arabe (par son pays et non par une religion qui n'existe pas encore.) De plus, au moment où l'Église lutte encore et toujours contre les séquelles du polythéisme et où elle tente de limiter la violence débridée des nobliaux, il n'est ni sain ni exemplaire de montrer ce souverain, parvenu au trône grâce à une série de meurtres, présider, sans états d'âme excessifs, aux idolâtres cérémonies du millénaire de Rome...
Décidément, mieux valait oublier cet éphémère et encombrant Philippe et glorifier en Constantin le premier vrai empereur chrétien. Ce n'est pas que la vie de ce sinistre personnage, meurtrier de sa femme, de son fils et de ses gendres, fût plus exemplaire que celle de Philippe, loin de là ! Mais il a reçu le baptême sur son lit de mort, et l'Église estime sans doute n'avoir pas à rougir des crimes qu'a pu commettre ce sombre individu alors qu'il est encore hors de sa communion !
Et puis, en abandonnant Rome pour Constantinople et en remettant la Ville Éternelle entre les mains ambitieuses des Papes (c'est du moins ce qu'atteste la Donation de Constantin), ce saint homme de Constantin ne s'est-il pas fait l'outil à fois de la Providence Divine et de la gloire pontificale ?
Pendant plusieurs siècles, le christianisme de Philippe l'Arabe ne sera donc plus guère évoqué. Il faut attendre les débuts de la critique historique moderne pour le voir ressurgir.

Eusèbe de Césarée laisse entendre qu'il est chrétien, et qu'il se comporte toujours « dans la crainte de Dieu ». Plus tard, Jordanès reprend cette affirmation.
En réalité, si Philippe a laissé, à titre privé ou à quelque fin politique, l'évêque de Rome Fabien honorer les restes de son prédécesseur Pontien, ce que l'on sait des avènements survenus sous son règne le présente comme strictement païen (tauroboles propitiatoires, fêtes du Millénaire de Rome).
De plus, il accorde sa protection au philosophe néoplatonicien Plotin.
Pour les historiens modernes, et malgré la conviction de Marta Sordi, la conversion de Philippe est une légende pour Loriot et Nony, ou pour Paul Petit, une chose improbable, ou du moins indémontrable...

Heureusement, les sources chrétiennes sont quelque peu plus prolixes.
Au IVe siècle, non content d'affirmer que le grand philosophe chrétien Origène adresse une lettre (aujourd'hui perdue) à l'empereur Philippe et une autre à son épouse, l'impératrice Severa (Histoire Ecclésiastique, VI, 36), Eusèbe de Césarée montre également Philippe l'Arabe se comporter en vrai Chrétien, voulant « faire ses Pâques » comme tout un chacun : « On rapporte qu'il souhaite faire acte de Chrétien et, le jour de la dernière vigile de Pâques, partager les prières de l'Église avec la foule des fidèles.
Mais celui qui préside alors la cérémonie ne lui permet pas d'entrer avant qu'il ne se soit confessé et qu'il ne se soit compté lui-même parmi ceux qui se reconnaissent coupables et occupent la place de pénitence.
MOSAÏQUE REPRÉSENTANT PHILIPPE L'ARABE
Car, s'il ne fait pas cela, il ne le recevra jamais, à cause des nombreux crimes qu'il a commis... On dit qu'il obéit de bonne grâce à ces injonctions, manifestant par sa conduite une crainte de Dieu sincère et pieuse. » (Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique, VI, 34).

Un petit siècle après Eusèbe de Césarée, l'irascible Saint Jérôme (De Viris illustribus.) reprend cette anecdote.
Et puis ce sera au tour du non moins irascible Saint Jean Chrysostome qui, lui, précise que ce prêtre pointilleux, si soucieux de réconcilier à l'Église l'âme souillée de crimes de l'empereur Philippe avant de lui donner ses Pâques, n'est autre que Saint Babylas, évêque d'Antioche. (Jean Chrysostome, Discours sur saint Babylas,).

Andrew Wallace- Hadrill s'est intéressé naguère à un sujet quelque peu abscons par sa formulation : Le « cérémonial dans la monarchie antique, principalement sous le Haut-Empire Romain. Entendons par là un ensemble d'actes, attitudes, procédés et gestes impériaux ritualisés exprimant l'ambiguïté d'un pouvoir absolu désireux de se dissimuler sous l'apparence, parfois sincère, mais presque toujours soigneusement entretenue, de la soumission aux valeurs de la République : Respect et promotion des lois, de la condition de citoyen, de l'aristocratie, du peuple de Rome, des dieux, etc. Ainsi, par exemple, l'empereur Auguste pratique-t-il la « condescendance » le jour où il se rend en personne au tribunal pour tenter de fléchir, à force de persuasion, de prières et de douceur, les accusateurs d'un repenti.
De même pour l'empereur Claude qui, décide au mépris du mos maiorum d'épouser sa nièce et qui, pour ce faire, fait savoir « que ses hésitations peuvent être surmontées si le Sénat l'en presse : Qui est-il pour résister à la volonté du sénat, un citoyen comme les autres ? ».
De même encore, et dans un tout autre genre, la formule diplomatique servant à dater un document extrait des archives de la cohors XX Palmyrenorum à Doura-Europos (« 20e cohorte de Palmyréniens ») illustre-t-elle parfaitement, elle aussi, l'hypocrisie Romaine : En utilisant une ère chronologique débutant avec l'accession d'Édesse au statut de cité Romaine (libertas), elle présente comme une promotion l'annexion pure et simple de cette ville par Rome sous Caracalla.
L'extériorisation de son respect (civilitas) de ces valeurs par l'empereur est toujours payante avec l'admiration du corps social unanime, l'empereur obtient aussi ce qu'il souhaite plus concrètement : Dans les cas cités ci-dessus,
l'acquittement de Castricius pour Auguste, les épousailles avec Agrippa et l'assurance d'une descendance de bonne lignée pour Claude.
L'ouvrage de Wallace-Hadrill, serre de près la réalité humaine de la monarchie romaine, déclassant de ce fait la vision désincarnée reçue de Théodore Mommsen, laquelle apparaît aujourd'hui trop braquée, dans son essai de définition du pouvoir impérial, sur la seule évolution des institutions. On sait que l'âge d'or de ce système est atteint sous les Antonins, et la pratique de la civilitas par les empereurs, nous dit Wallace- Hadrill, commence à disparaître pour toujours vers la fin du IIe siècle. Ceci se produit sous l'effet de nouvelles transformations sociales qui prennent leur essor sous Marc-Aurèle (161-180) (avènement d'une « élite d'empire », bureaucratique et militaire, et s'achèvent sous les Sévères (mondialisation de la citoyenneté Romaine), (quand je m'escrime à répéter que rien n'a changé sous le soleil et que nous en sommes au même point) promoteurs d'une brutale monarchie militaire. (la notre en est à une aristocratie énarque complètement déconnectée de la réalité et complètement enfermée dans sa tour d'ivoire) «Sévère Alexandre est le dernier empereur crédité d'avoir pratiqué l'idéal (de la civilitas)... Et encore, ceci dans une biographie bizarre et semi- fictive ».

La structure socio-économique fondant une politique impériale civile au début de la période de l'anarchie militaire, et si solide qu'elle permet de tenir en échec les premières tentatives d'exercice du pouvoir par le parti militaire, il est alors permis de croire que l'expression de cette politique civile le « cérémonial de traditionnel » doit nécessairement survivre et continuer de produire les gestes, actes symboliques, discours et signaux rituels classiques. Mais un autre élément contribue à cette époque à la multiplication de ceux-ci : L'affaiblissement même de la monarchie.
En effet, devant les progrès de sa propre instabilité, celle- ci sollicite plus souvent et avec plus d'insistance les piliers traditionnels de sa légitimité : Le Sénat et le peuple.
Quant à ceux-ci, ils ont l'occasion de jouer un rôle, non réellement efficace, mais néanmoins important. Les lambeaux subsistants de la tradition littéraire témoignent de l'existence de certains événements qui doivent servir d'occasion pour un déploiement en règle de tout l'arsenal des lois avec parfois des expressions outrancières caractéristiques d'un régime sur la défensive... Malheureusement, elles se bornent toujours à la seule mention de tels événements, sans jamais s'attarder aux subtilités du rituel comme l'ont fait un Suétone ou un Tacite.
Zosime utilise le terme classique de « modération » pour définir le discours par lequel Philippe l'Arabe courtise le Sénat lors de sa Joyeuse Entrée en 244. L'âge d'or de la liberté, est évoquée par les aurei de Sponsianus, obscur usurpateur Danubien vers 248-249.
Philippe et Dèce se disputent la faveur du Sénat pendant l'été 249 les patres vouent à l'échec une tentative d'usurpation en 250 ou 251 et adjoignent un collègue aux empereurs proclamés par l'armée en 251.

En 253, Émilien déclare au Sénat son intention de partager son pouvoir avec lui : « Je vous laisse le pouvoir souverain, je ne suis que votre général, et partout je combats pour vous » ceci n'a pas l'heur de plaire aux soldats qui l'ont proclamé empereur, mais lui vaut par contre la reconnaissance posthume de l'aristocratie ?
Il nous semble qu'il faut attendre le règne de Gallien (260-268) pour voir la monarchie Romaine opter pour un cérémonial d'éloignement despotique en rupture complète avec la tradition du Haut-Empire sans doute ceci est-il la principale raison de la condamnation unanime de cet empereur par les historiens anciens, traditionnellement d'obédience sénatoriale.

Si le contexte général de la première moitié du IIIe siècle nous permet d'espérer glaner, dans l'étude des comportements de Philippe l'Arabe, quelques traces du cérémonial traditionnel de la civilitas, il en va de même avec l'examen des tendances générales de la politique de cet empereur. Le milieu d'origine de Philippe, la fondation par lui d'une ville entièrement romaine en Arabie, son action au gouvernement, sont autant d'éléments qui permettent de le classer clairement dans la catégorie des empereurs du « parti civil », par opposition à ceux du « parti militaire ».
Bien que la carrière de Philippe l'Arabe antérieure à son accession à la préfecture du prétoire en 243 soit inconnue, il semble qu'on puisse le situer comme provenant d'un milieu de juristes et de technocrates spécialisés dans les questions fiscales et dans la norme déjà au pouvoir sous Sévère Alexandre, d'où l'on peut sans doute déduire une certaine continuité du gouvernement. Militant en faveur de cette conjecture : La carrière du frère et collègue (en 243 et 244) de l'empereur, le préfet du prétoire et recteur d'Orient Priscus (C. Iulius Priscus), celle du prédécesseur de Philippe à la préfecture du prétoire et à la régence de l'empire (de 241 à 243) l'action de Philippe comme préfet et comme empereur, la personnalité d'un autre de ses proches, C. Iulius Alexandre, stolarque de la flotte prétorienne de Misène successivement promu par les juristes « du divin Alexandre et des autres princes ». Donc, un représentant de la nouvelle élite montante depuis Marc Aurèle, étranger à l'ancienne aristocratie urbaine. Notons aussi que l'unité de cavalerie arabe qui escorte l'empereur dès les premières semaines du règne semble être aussi celle qui s'est distingué quelques années plus tôt par une tentative de pronunciamiento contre Maximin et en faveur d'une restauration du régime de Sévère Alexandre.

Le premier acte de Philippe une fois empereur est de visiter son pays natal et d'y fonder une ville Romaine entièrement équipée, « œuvre ingénue d'hommes qui veulent sérieusement faire du Romain », sur le lieu de sa naissance. « C'était », l'unique façon au IIIe siècle, « choisir d'instinct, par un acte de foi dans la romanité en voie d'effritement, le domaine où la gloire de Rome a le plus éclaté, où son génie s'est imposé le plus universellement ». Dans le contexte décrit plus haut, il n'est pas de déclaration d'intention de politique générale plus en faveur de la continuation du développement urbain et de l'« œuvre civilisatrice » de Rome.
Le règne de Philippe semble d'autre part avoir été à l'origine d'un certain essor économique, social, et artistique dans la « Provincia Arabia » le souvenir de ceci est en tout cas conservé dans les Oracles Sibyllins.

Trois aspects du gouvernement de Philippe l'Arabe sont retenus : La politique extérieure, le recrutement du personnel politique, la politique monétaire.
En politique extérieure, deux tendances se dessinent, allant chacune dans un sens pacifiste, et donc d'un gouvernement civil : La consolidation du système défensif, en particulier des réseaux de des cités Daces, et la préférence pour le règlement diplomatique des conflits.
Bien qu'ayant passé la plus grande partie de son règne à défendre les frontières, Philippe n'a jamais manifesté l'intention d'« aller jusqu'au bout » dans la confrontation armée : Sous son règne, Perses, Carpes, Berbères et Goths passent des accords avec Rome on trouve un éloge de cette politique dans Eis Basilea et chez Hérodien.

Le personnel politique révèle un esprit conservateur et une influence sénatoriale : Tendance vers une certaine spécialisation régionale des mandats de gouverneurs, octroi d'un commandement militaire à un sénateur dans des circonstances critiques, recrutement presque Italien de l'aristocratie honorée du consulat ou de la préfecture de la Ville, ce qui semble évoquer l'entourage des empereurs « sénatoriaux » Pupien et Balbin. On relève aussi, comme sous Sévère Alexandre, la permanence de l'aristocratie antonine dans le personnel administratif. (Tout comme de nos jours où le chef de l'état et les chefs de cabinet, les fonctionnaires y étant affectés ne bougent guère d'où immobilisme de la fonction publique)

CONSTRUCTION DE PHILIPPOPOLIS
Enfin, la politique monétaire : Domaine par excellence où le prince témoigne au peuple Romain est marquée par des efforts de rétablissement du poids et du titre de la monnaie d'argent, mais, surtout et toujours comme sous Sévère Alexandre, par une nette préférence pour le développement du monnayage de bronze, davantage destiné aux échanges commerciaux qu'à la paie des armées : Maintien d'un bon niveau pondéral, et création d'un 3e atelier de frappe du monnayage impérial en plus de ceux de Rome et d' Antioche, à Viminacium (Mésie), avec comme conséquence la disparition du recours au faux monnayage dans les provinces Danubiennes.



249 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/249
Cette page concerne l'année 249 du calendrier julien. Sommaire. 1 Événements; 2 Naissances en 249; 3 Décès en 249; 4 Notes et références; 5 Liens externes ...

Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et ...
https://books.google.fr/books?id=MdARAAAAYAAJ
[François] Sabbathier - 1767 - ‎Classical dictionaries
On a encore une loi de Philippe , dat- tée du 17 Juin de l'an 249. Il faut donc néceflairement retarder d'une année l'Ère d'Anazarbe , & Ja fixer à l'automne de .

Philippe l'Arabe (244-249), civilis princeps - Persée
www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1995_num_64_1_1221
de C Prickartz - ‎1995 - ‎Cité 2 fois - ‎Autres articles
Notons aussi que l'unité de cavalerie arabe qui escorte l'empereur dès les premières ..... 31 Sous Timésithée : X. Loriot, Les premières années ..., p. ..... Le cas du règne de Philippe l'Arabe (244-249), dans La critique historique à l'épreuve.





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