jeudi 8 septembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 253

26 AOÛT 2016...

Cette page concerne l'année 253 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE TROISIÈME SIÈCLE ET SON CHEVAL DE TROIE : LES BARBARES.

Les grandes invasions commencent au IIIe siècle après Jésus Christ, quand les Francs, les Alamans, les Saxons, les Huns, les Avars, les Bulgares, les Goths ou les Vandales envahissent, pillent et déstabilisent l'Empire Romain. Elles ont pris fin au Ve siècle en France, avec l'établissement des royaumes Francs, un siècle plus tard, en Italie, avec la fondation du royaume Lombard.
L'invasion des Vikings, postérieure à la Renaissance Carolingienne n'est pas comprise dans cette période historique.
La Germanie antique ne correspond pas à l’Allemagne actuelle, même si certains territoires se chevauchant les uns et les autres peuvent se superposer. 
Le nom de Germanie est utilisé par les Romains, avec différents qualificatifs, incluant des territoires qui ne sont pas aujourd’hui Allemands, et des contrées actuellement Allemandes mais qui ne sont pas en Germanie Romaine, d’autre part...

Les anciens, depuis le IIe siècle av. J.-C. jusqu’à l’arrivée massive des peuples Slaves au VIe siècle, nomment Germanie l’espace limité au nord par la mer Baltique et la mer du Nord, au sud par les Beskides Occidentales et le nord des Alpes, à l’Est par la Vistule et à l’Ouest par le Rhin.
L’appellation Germanie inférieure ou Basse Germanie englobe la rive gauche du Rhin au nord de Bonn ainsi que les Pays-Bas et la Belgique actuelle à l’Est d’une ligne allant de la source de l’Oise à l'estuaire de l'Escaut ou se trouve Anvers.

La Germanie supérieure ou Haute Germanie comprend les bords du Rhin, rive gauche, au sud de Bonn (ancien département de Rhin-et-Moselle), la plaine du Palatinat, l’Alsace, la Franche-Comté ainsi qu'approximativement, la moitié Occidentale de la Suisse et la moitié Orientale de la Bourgogne.
LA PORTE DE MARS A REIMS
Inversement, le reste de l’actuelle rive gauche Allemande du Rhin (avec Trèves) se trouve dans la Belgique Romaine.
Quoi qu’il en soit, Belgica et les 2 Germaniae font partie administrativement de la Gaule Romaine. Ainsi, la totalité de la rive gauche du Rhin se situe dans la Gaule définie par César, et est sous autorité Romaine pendant environ 500 ans (de 50 av. J.-C. à 450 environ).

La Rhétie englobe le Sud de la Bavière à l’Ouest de l’Inn et du Bade-Wurtemberg au Sud du Danube avec le Tyrol Autrichien et l’Est de la Suisse.

Le Norique correspond au reste de la Bavière située au Sud du Danube, et à l’Autriche.

Les Champs Décumates comprennent la partie entre Rhin et Danube allant grosso modo de Ratisbonne à Bonn en englobant le cours du Bas Main, entre le Jura Souabe et le Danube ils sont rattachés à la Rhétie,

L’Ouest du Jura Souabe relèvent de la Germanie supérieure, donc de la Gaule Romaine. Ces 3 territoires sont sous autorité Romaine pendant 2 à 3 siècles (des années 80 à 235) pour les Champs Décumates, et des années (50 à 406 pour la Rhétie).

La grande Germanie des Romains de l’Antiquité, correspond donc à peu près aux deux tiers Nord-Est de l’Allemagne actuelle, grosso modo l’ancienne Allemagne de l’Est, et l’ancienne Allemagne de l'Ouest à l’est du Rhin et au nord du Danube et de la ligne Bonn-Ratisbonne, s’y ajoutent la République Tchèque et l’Ouest de la Pologne... Zone d’influence sous surveillance de Rome pendant 2 siècles environ (du début de l’ère chrétienne au début du IIIe siècle), et pour la partie à l’Ouest de l’Elbe, sous contrôle Romain direct pendant environ 2 générations (des années 20 av. J.-C. aux années 30 à 50 .).
Les peuples germaniques occupant ces espaces sont d’autant plus difficiles à cerner qu’ils sont en partie nomades, et que les auteurs anciens confondent facilement les noms qui leur sont donnés.

Les Burgondes sont peut-être encore sur l’île de Bornholm (à l’époque Burgunderholm), ou déjà en Poméranie Orientale. Leurs pérégrinations les mèneront en 4 siècles dans l’actuelle Bourgogne qui leur doit son nom.

Les Goths, très nombreux, ne se sont pas encore scindés en deux groupes, et sont installés sur la basse vallée de la Vistule, Wisigoths et Ostrogoths seront les premiers peuples Barbares à s’installer de façon pérenne dans l’Empire à la suite de la défaite de l’empereur Valens à Andrinople en 378. Leurs déplacements les mèneront au VIe siècle en Hispanie et en Italie.
Les Vandales se situent entre la Vistule et la Warta, ils migreront jusqu’en Afrique du Nord au Ve siècle.

Les Lombards, campant entre les basses vallées de l’Elbe et de la Weser, ne s’introduiront dans l’Empire, en Italie, qu’au VIe siècle.

Les Suèves installés entre le limes et le Main suivront la route ouverte par les Alamans et iront jusqu’en Galice.

Les Alamans n’apparaissent qu’au début du IIIe siècle. Vraisemblablement étaient-ils dans l’Est de l’Europe à l’époque d’Auguste.

Les Angles dans le Schleswig,
Les Saxons dans le Holstein
Les Jutes au Danemark semblent être assez sédentaires, effectuant des actes de piraterie en Mer du Nord et en Manche, avant d’aller s’établir au Sud-Est de la Bretagne au milieu du Ve siècle.

Les autres peuples ou peuplades Germaniques ont laissé dans l’histoire une trace moins marquante :
Les Marcomans et les Quades sont installés dans l’actuelle Tchéquie, Marc Aurèle les combat au cours de deux guerres et leur cause, semble-t-il, suffisamment de pertes pour qu’ils ne soient plus un danger.
Les Chattes et les Mattiaques qui leur sont peut-être soumis ou alliés, sont très remuants à la limite Nord-Ouest du limes, ce qui nécessite l’intervention de Domitien.
Les Chérusques sont assez nombreux, dans la plaine du Nord, entre la Weser et l’Elbe.
Les Hermondures dans la Saxe et le Palatinat Bavarois actuels.
Les Bastarnes, à l’Est dans la boucle de la Vistule d’où ils partent pour longer les Carpates et gagner le Danube.

D’autres peuples encore semblent moins nombreux ou moins remuants :
Les Bructères, les Chauques, les Helvécones, les Lugiens, les Marses, les Ruges, les Semnons, les Turons, les Angrivariens ou Ansibariens, les Chamaves, les Naristes, les Osiens, les Buriens, les Lémoviens, les Varnes...
Ces peuples tous autant qu’ils sont, et la liste ne se prétend pas exhaustive, vivent de cueillette et de chasse, en entretenant néanmoins des troupeaux avec lesquels ils se déplacent le cas échéant.
Leurs parlers sont inconnus, leurs croyances très approximativement supposées proches de celles des Celtes... En réalité les Grecs et les Romains les ignorent et les méprisent même s’ils les craignent.
D’ailleurs, ils ne les appellent pas Germains, mais le plus souvent Barbares (le mot étant une onomatopée pour signifier les sortes de borborygmes avec lesquels ils s’expriment).

Les Francs ce peuple occupe une place à part, très différente de celle tenue par les autres peuples Germaniques. Ils apparaissent tardivement, ce sont même les derniers cités : Quelques mots concernent des groupes de quelques centaines de guerriers qui suivent les Alamans après 235 et jusqu’en 257 où ils se font massacrer en Espagne.
Ensuite on les retrouve au milieu du IVe siècle, installés parmi d'autres Germains par les autorités Romaines en Toxandrie (Germanie Inférieure), soit entre l’Ouest de la Belgique et le Nord-Pas-de-Calais, cette installation a pour but de repeupler un territoire vide d’hommes et de protéger la frontière du Rhin.
Les Francs saliens s’acquitteront de cette mission de protection de l’Empire avec une fidélité sans faille. L’historien Romain de langue grecque Procope, qui écrit dans les années 530-560, les nomme Francs ou Germains, mais, lorsqu’il parle des autres peuples Germaniques (Alamans, Suèves, Vandales, Burgondes, Ostrogoths, Wisigoths) il ne dit jamais les Germains, mais les Barbares, pour lui, les Francs ne sont plus barbares, ils sont romanisés, d’ailleurs, Clovis est consul et Patrice des Romains.

Les différents raids Barbares du IIIe siècle et l’arrivée en masse, parfois définitive, de peuples Germaniques au cours des 2 siècles qui suivent sont contemporains du phénomène de grandes constructions d’enceintes autour des chefs-lieux et d’agglomérations importantes de cités romaines occidentales. Les migrations Barbares sont alors vues comme la cause de cet « emmurement » des villes.

D’abord, les enceintes sont généralement de taille réduite et n’enveloppent qu’une petite partie des villes, souvent les secteurs importants. Ces murailles réduites de l’Antiquité Tardive sont aussi érigées dans des villes déjà dotées d’enceintes du Haut Empire qui, elles, englobent toute l’agglomération. Au Mans (Vindunum, chef-lieu des Aulerques Cénomans) la muraille englobe une superficie de 9 ha alors que l’agglomération fait environ 54 ha.
La muraille de Bavay (Bagacem Nerviorum, chef-lieu des Nerviens) n’enserre que le forum. On peut alors voir dans ce critère, une recherche de rapidité dans la construction d’éléments défensifs sous une menace pressante. Il s’applique alors bien aux dangers amenés par les Barbares.

Ensuite, la construction des enceintes fait souvent intervenir des matériaux de réemploi et s’appuie sur des éléments architecturaux déjà présents en sein des villes.
La ville de Nyon (Colonia Julia Equestris, territoire des Helvètes) a connu une destruction importante à la fin du IIIe et au IVe siècles afin de construire la muraille de Genève.
Autre exemple, la ville de Reims (Durocortorum, Marne, chef-lieu des Rèmes) érige son enceinte tardive au même moment, et se sert de ses 4 arcs-de-triomphe pour définir son tracé. Ils deviennent ainsi les 4 portes monumentales de la ville dont la plus connue est aujourd’hui encore la porte dite « de Mars ».

Enfin, il est nécessaire de s’intéresser au contexte politique de la période. En effet, on se trouve à la sortie de la crise du IIIe siècle  qui s’est étalée de 235 à 284, l’empereur Dioclétien prend le pouvoir et tente de réaffirmer sa puissance et celle de l’Empire. Il entame alors un programme de fortification des villes importantes, autant pour les protéger des arrivées de plus en plus importantes de peuples Germaniques, que pour afficher le prestige de l’Empire et le rétablissement d’un véritable pouvoir impérial.
L’emmurement des villes Romaines durant la fin du IIIe et les IVe et Ve siècles témoigne donc bien des arrivées Barbares, par raids ou par migrations.

Les grands mouvements migratoires des populations Germaniques commencent bien avant leur arrivée dans l’empire. C’est dans la 2e moitié du IIe siècle que les Quades, Marcomans, Lombards et Sarmates font leur apparition sur le Danube et envahissent les provinces de Rhétie, Norique, Pannonie et Mésie.

Au début du IIIe siècle, les Alamans font leur apparition et menacent le limes de Germanie à la charnière entre le Rhin et le Danube.

En 233, la recrudescence des menaces sur le Danube force l’empereur Sévère Alexandre à ramener les Illyriens d’Orient.

L’année suivante, les Alamans envahissent le secteur Rhétique du limes et poussent vers les champs Décumates.

Une décennie plus tard, franchissant le limes, les Alamans parviennent à leur tour en Rhétie.

Au début de la 2e moitié du IIIe siècle, les Alamans et les Francs envahissent la Gaule. Repoussés outre-Rhin par l’empereur Gallien, les Francs reviendront en Gaule dans les années 260 alors que les Alamans feront de même à partir de Rhétie.

En 275, les Francs pénètrent plus avant en Gaule par le Rhin et la Meuse pendant que les Alamans progressent en suivant les vallées de la Saône et du Rhône.

Deux années plus tard, Probus met fin à leur invasion en Gaule

En 278-279, il délivre la Rhétie des Burgondes et des Vandales.

Au cours des années cinquante et soixante du IIIe siècle, profitant de la crise, des bandes de Goths s’avancèrent toujours plus avant sur le territoire de l’empire. En 252-253, ils ravagent les côtes de l’Asie Mineure ainsi que la rive droite du Rhin avant d’envahir les Balkans et la Grèce par terre et par mer en 267. Ils furent écrasés par Claude à Naïssus en 269.

MUR DE DÉFENSE
En 275, les Goths, aidés cette fois des Alains, envahirent à nouveau l’Asie Mineure jusqu’en Cilicie. Trois ans plus tard, Probus lance une campagne contre eux et parvint à nettoyer la région du Danube.

Au cours des années 290, les Goths se divisent entre Thervingues/Visigoths et Greuthungues/Ostrogoths.
Les Greuthungues ou « Goths de l’Est » s’établissent près de la mer Noire là où se trouve aujourd’hui l’Ukraine.
Les Thervingues ou « Goths de l’Ouest » se dirigent d’abord vers la péninsule des Balkans pour s'établir dans un territoire au nord du Danube connu de nos jours comme la Transylvanie.

En 332, les Goths vivant près du Danube obtiennent le statut de foederati ce qui les obligeait par traité à apporter une assistance militaire aux Romains.

Rome tire les leçons qui s’imposent des invasions du IIIe siècle et, dès le début du IVe prend les mesures appropriées.
Depuis la fondation de l’empire Perse des Sassanides, Rome est menacée sur plusieurs frontières à la fois. Les combats violents avec les bandes Perses ont monopolisé les forces Romaines et ont ainsi rendu possibles les invasions germaniques du IIIe siècle.

La crise du IIIe siècle de l’empire Romain englobe, d’après les historiens contemporains, les années 235 (mort de Sévère Alexandre et avènement de Maximin) à 284 ou 285 (mort de Carin et avènement de Dioclétien). Elle survient alors que s’éteint la dynastie des Sévères laquelle, après les troubles de 193-195, a réussi à donner une certaine stabilité à l’empire... Gouverné par ce qu’il est convenu d’appeler les « empereurs-soldats », l’empire doit faire face sur le plan intérieur à une série de crises politiques, économiques, sociales, religieuses et morales.
Sur le plan extérieur, de nombreuses tribus Germaniques menacent l’Imperium Romanum.
De nombreux coups d’État, la sécession temporaire de certains territoires (l’« Empire Gaulois » de 260 à 274 et la sécession de la principauté de Palmyre vers la même période), la paralysie des moyens de transport, la pression fiscale et la crise de la production affectant les provinces amènent l’empire au bord du gouffre. (histoire se répète pour les mêmes raisons avec les mêmes effets)
La crise atteint son paroxysme en 260, toutefois, grâce à des réformes en profondeur de l’armée et de l’économie d’une part, au relâchement de la pression Barbare d’autre part, l’État Romain réussit à se stabiliser et l’empire survit. Cette dernière phase du principat se termine avec l’arrivée au pouvoir de Dioclétien (284/285) que l’on associe généralement au début de l’Antiquité Tardive.

La notion de « Barbares », ces Autres auxquels Rome est confrontée, interpelle les historiens.
Quelles relations les Romains entretiennent-ils avec les nouveaux venus ? Quelle place leur ont-ils accordée ?
L'Histoire de la Rome antique de Jerphagnon (décédé à 90 ans) fait le constat suivant sur le IIIe siècle : «49 ans, 23 Augustes ou Césars, soit une moyenne d'une tête couronnée chaque 2 ans. » (p.427)
Et d'ajouter :
« À n'en pas douter, la pourpre, en ce IIIe siècle, est devenue une profession à haut risque. » (p.427).
L'armée est obligé de s'adapter à un type de guerre proche de la « guérilla ». L'empereur, présent davantage sur le front, se doit d'être un bon meneur d'hommes et une personnalité charismatique pour ne pas voire son autorité contesté.
Au début du IIIe siècle, les Goths apparaissent au Nord du Danube inférieure, à l'Est des Carpates, dans la province de Dacie. Cette province est protégée par un limes à la fois de type fluvial, avec le Danube, et de type montagneux, avec la chaîne des Carpates.
Les Barbares de l'autre côté de la frontière vont peu à peu se militariser, s'organiser même en confédération en développant des structures quelque peu identiques à celle de la Gaule, c'est-à-dire des routes, des forts, rendant possible des incursions profondes en territoire romain.
En effet, depuis l'Édit de Caracalla en 212, la citoyenneté est conférée à tout homme libre né au sein de l'Empire... Les empereurs seront bientôt des Thrace, des Daces, des Illyriens et bientôt des Espagnols. (Qui trop embrasse mal étreint)
La « crise » politique et militaire paraît évidente, du moins pour nos esprits emplies d'idées reçues. Toutefois, peut-on vraiment parler de « crise » au IIIe siècle ?
L'armée, trop peu nombreuse, ne peut s'adapter à la situation nouvelle, et se complaît à proclamer de charismatiques Augustes au funeste destin.
Pour débuter les Goths et Rome au IIIe siècle, il faut aborder leur rencontre. Puis on tentera d'esquisser les conséquences des invasions Gothiques pour l'Empire Romain.
Ces trois axes de réflexions, nécessairement synthétiques, permettent de poser la question suivante : Comment les Goths, au contact de Rome, ont-ils pu développer une culture « romanisée » tout en se créant une « identité » qui leur est propre ? La réponse, est chez des historiens tels que Carrié, Derousselle, ou encore Kulikowski, Christol et Petit.
 
Marc-Aurèle projette la création de deux nouvelles provinces au-delà du Danube.
Septime Sévère ne s'y aventure pas, préférant, certainement par prudence, renforcer le Norique et la Rhétie.

En 235, Maximin le Thrace devient Auguste, mais il meurt rapidement, En 238. Cette date est à retenir car elle marque un tournant en ce début de IIIe siècle... il s'agit de la première fois où les Goths sont mentionnés sous cette appellation.
En fait, ils ont franchit le Danube et ils ont ravagés la Dacie. Cette date symbolise le passage du principat au dominat. Seulement, il y a ce fait que rappel Jean-Michel Carrié : « Les Goths ont pu, en l'espace d'un siècle.
Se libérer de la domination Vandale.
Opérer leur déplacement entre Bas Danube et Don.
Devenir une puissance militaire.
Fédérer des tribus d'ethnies diverses sous l'autorité d'une royauté puissante Contrôler la côte Occidentale du Pont-Euxin (la mer Noire) sans que Rome, apparemment, s'en soit émue... elle ne semble s'être intéressé à eux qu'une fois qu'ils ont semé terreur et désolation en Asie Mineure et dans les Balkans. » (p.96).
Cela tombe à point nommé, puisque nous commençons notre réflexion à partir de ce moment. Les Goths sont devenus une puissance importante sans que les Romains ne s'en aperçoive. Comment cela se peut-il ? (c'est simple nous avons le même scénario aujourd'hui, au début ils sont peu gentils, courtois, puis dès qu'ils s'aperçoivent qu'on les encouragent à rester là, pour du travail, des idées ou tout autres considérations ils s'empressent de faire venir femmes et enfants et demandent toujours plus de dérogations et reconnaissances invités par les réfugiés précédents ayant leur trou dans la société au dépens des autochtones !) 
 
Au départ elle désigne l'émergence d'un groupe ethnique Barbare (rappelons que cela veut dire qui n'est pas né sur le territoire Grec) et correspond à des « noyaux de tradition ».
En fait, des groupes d'aristocrates emportent avec eux leurs traditions qu'ils transmettent à leurs descendants, et ainsi de suite. Ainsi, les groupes Barbares sont très hétérogène les uns avec les autres, mais un seul groupe sera très homogène. La théorie de l'ethnogenèse soutient implicitement la thèse d'une migration des Goths depuis la Suède, puis soutient la thèse d'une assimilation avec Rome, créant ainsi cette fameuse « identité » Barbare, en l'occurrence Gothique.

En 2005, Walter Pohl explique que les Goths, s'ils sont un pur produit de l'occupation Romaine en Dacie et en Mésie, réagissant positivement à la romanisation, ont toutefois développés une « identité » qui leur est propre.

Les camps Romains sur le Danube sont nombreux. Au IIIe siècle, les corps expéditionnaires forment l'essentiel des armées du Danube. Normalement constitués de troupes d'élites, ces corps se multiplient, davantage composés de provinciaux et de ruraux. La qualité des troupes diminue d'autant.

Gallien (260-268) tente de réformer, avec succès, l'armée en interdisant aux sénateurs le commandement militaire et, aussi, en créant des détachements plus mobiles et plus efficaces.
De plus, comme c'est le cas à Oescus, les Romains disposent d'une flotte fluviale chargée de la protection des convois de marchandise et de la surveillance du Danube.

Paul Petit souligne d'ailleurs l'importance stratégique de la Dacie et de la Mésie sur le plan militaire... En Dacie, ce sont les mines qui composent l'essentiel des rendements économiques de la province. Cette province sera cédée aux Goths par Aurélien en 271.
Quant à la Mésie, elle possède des camps Romains, tels que Durostorum, Troesmis et Oescus. Ces villes ont rang de colonies et cette province compte sur le commerce vers la Mer noire pour vivre. Ainsi, une route va vers Troesmis et Noviodunum, une autre part d'Odessos jusqu'à Tomi en passant par Dionysiopolis et une dernière route, également au départ d'Odessos, va jusqu'au bord du Danube en passant par Abrittus et Tropaeum Trajani.

Pour conclure, rappelons simplement, que l'apparition des Goths dans les régions du Danube n'est pas le fruit du hasard, mais le fait d'une conjoncture favorable. L'affaiblissement intérieur de l'Empire, la difficulté pour un seul empereur de gérer des pressions extérieures sur plusieurs fronts, permet les invasions Gothiques. Les Romains n'ont pas perçu l'état de développement des Goths avant les premiers combats. Peu à peu, avec Gallien, puis avec Aurélien, l'Empire est réorganisé ainsi que l'armée. Si les usurpations continuent encore jusqu'à la création de la Tétrarchie. Celle-ci ne met toutefois par fin aux séditions puisque Constantin, avant d'être Auguste en Orient, est un usurpateur. Ce que l'on voit naître, c'est la puissance des généraux qui, au Ve siècle, ne prendront même plus la peine de se proclamer empereur, mais ils proclameront des empereurs fantoches, d'extraction sénatoriale la plupart du temps. Ainsi, au IVe siècle nous avons Arbogast et Eugène en Occident, puis Ricimaire au Ve pour les plus connus.

Crise du troisième siècle — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_du_troisième_siècle
La crise du IIIe siècle de l'empire romain englobe, d'après les historiens contemporains, les ... L'histoire romaine du III siècle fait depuis de nombreuses années l'objet de .... En 238 commença également la descente des Goths sur l'Empire romain. .... Gallien (253-268), qui était devenu coempereur en 253, avait reçu de .

Les Goths et Rome au IIIe siècle - La Crise des Consciences
jeanjaures.over-blog.fr/pages/Les_Goths_et_Rome_au_IIIe_siecle-6910237.html
Au début du IIIe siècle, les Goths apparaissent au Nord du Danube inférieure, ... fois qu'ils eurent semé terreur et désolation en Asie Mineure et dans les Balkans. .... Les années suivantes, les Goths sont alliés au royaume du Bosphore. ... Émilien, bat une armée gothique en août 253, mais il est tué par ses troupes dès le ...














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