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AOÛT 2016...
Cette
page concerne l'année 253 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE TROISIÈME SIÈCLE ET SON CHEVAL DE TROIE : LES BARBARES.
Les
grandes invasions commencent au IIIe siècle après Jésus Christ,
quand les Francs, les Alamans, les Saxons, les Huns, les Avars, les
Bulgares, les Goths ou les Vandales envahissent, pillent et
déstabilisent l'Empire Romain. Elles ont pris fin au Ve siècle en
France, avec l'établissement des royaumes Francs, un siècle plus
tard, en Italie, avec la fondation du royaume Lombard.
L'invasion
des Vikings, postérieure à la Renaissance Carolingienne n'est pas
comprise dans cette période historique.
La
Germanie antique ne correspond pas à l’Allemagne actuelle, même
si certains territoires se chevauchant les uns et les autres peuvent
se superposer.
Le
nom de Germanie est utilisé par les Romains, avec différents
qualificatifs, incluant des territoires qui ne sont pas aujourd’hui
Allemands, et des contrées actuellement Allemandes mais qui ne sont
pas en Germanie Romaine, d’autre part...
Les
anciens, depuis le IIe siècle av. J.-C. jusqu’à l’arrivée
massive des peuples Slaves au VIe siècle, nomment Germanie l’espace
limité au nord par la mer Baltique et la mer du Nord, au sud par les
Beskides Occidentales et le nord des Alpes, à l’Est par la Vistule
et à l’Ouest par le Rhin.
L’appellation Germanie
inférieure ou Basse Germanie englobe la rive gauche du Rhin au nord
de Bonn ainsi que les Pays-Bas et la Belgique actuelle à l’Est
d’une ligne allant de la source de l’Oise à l'estuaire de
l'Escaut ou se trouve Anvers.
La
Germanie supérieure ou Haute Germanie comprend les bords du Rhin,
rive gauche, au sud de Bonn (ancien département de Rhin-et-Moselle),
la plaine du Palatinat, l’Alsace, la Franche-Comté ainsi
qu'approximativement, la moitié Occidentale de la Suisse et la
moitié Orientale de la Bourgogne.
LA PORTE DE MARS A REIMS |
Inversement,
le reste de l’actuelle rive gauche Allemande du Rhin (avec Trèves)
se trouve dans la Belgique Romaine.
Quoi
qu’il en soit, Belgica et les 2 Germaniae font partie
administrativement de la Gaule Romaine. Ainsi, la totalité de la
rive gauche du Rhin se situe dans la Gaule définie par César, et
est sous autorité Romaine pendant environ 500 ans (de 50 av. J.-C. à
450 environ).
La
Rhétie englobe le Sud de la Bavière à l’Ouest de l’Inn et du
Bade-Wurtemberg au Sud du Danube avec le Tyrol Autrichien et l’Est
de la Suisse.
Le
Norique correspond au reste de la Bavière située au Sud du
Danube, et à l’Autriche.
Les
Champs Décumates comprennent la partie entre Rhin et Danube allant
grosso modo de Ratisbonne à Bonn en englobant le cours du Bas Main,
entre le Jura Souabe et le Danube ils sont rattachés à la Rhétie,
L’Ouest
du Jura Souabe relèvent de la Germanie supérieure, donc de la Gaule
Romaine. Ces 3 territoires sont sous autorité Romaine pendant 2 à 3
siècles (des années 80 à 235) pour les Champs Décumates, et des
années (50 à 406 pour la Rhétie).
La
grande Germanie des Romains de l’Antiquité, correspond donc à peu
près aux deux tiers Nord-Est de l’Allemagne actuelle, grosso modo
l’ancienne Allemagne de l’Est, et l’ancienne Allemagne de
l'Ouest à l’est du Rhin et au nord du Danube et de la ligne
Bonn-Ratisbonne, s’y ajoutent la République Tchèque et l’Ouest
de la Pologne... Zone d’influence sous surveillance de Rome pendant
2 siècles environ (du début de l’ère chrétienne au début du
IIIe siècle), et pour la partie à l’Ouest de l’Elbe, sous
contrôle Romain direct pendant environ 2 générations (des années
20 av. J.-C. aux années 30 à 50 .).
Les
peuples germaniques occupant ces espaces sont d’autant plus
difficiles à cerner qu’ils sont en partie nomades, et que les
auteurs anciens confondent facilement les noms qui leur sont donnés.
Les
Burgondes sont peut-être encore sur l’île de Bornholm (à
l’époque Burgunderholm), ou déjà en Poméranie Orientale. Leurs
pérégrinations les mèneront en 4 siècles dans l’actuelle
Bourgogne qui leur doit son nom.
Les
Goths, très nombreux, ne se sont pas encore scindés en deux
groupes, et sont installés sur la basse vallée de la Vistule,
Wisigoths et Ostrogoths seront les premiers peuples Barbares à
s’installer de façon pérenne dans l’Empire à la suite de la
défaite de l’empereur Valens à Andrinople en 378. Leurs
déplacements les mèneront au VIe siècle en Hispanie et en Italie.
Les
Vandales se situent entre la Vistule et la Warta, ils migreront
jusqu’en Afrique du Nord au Ve siècle.
Les
Lombards, campant entre les basses vallées de l’Elbe et de la
Weser, ne s’introduiront dans l’Empire, en Italie, qu’au VIe
siècle.
Les
Suèves installés entre le limes et le Main suivront la route
ouverte par les Alamans et iront jusqu’en Galice.
Les
Alamans n’apparaissent qu’au début du IIIe siècle.
Vraisemblablement étaient-ils dans l’Est de l’Europe à l’époque
d’Auguste.
Les
Angles dans le Schleswig,
Les
Saxons dans le Holstein
Les
Jutes au Danemark semblent être assez sédentaires, effectuant des
actes de piraterie en Mer du Nord et en Manche, avant d’aller
s’établir au Sud-Est de la Bretagne au milieu du Ve siècle.
Les
autres peuples ou peuplades Germaniques ont laissé dans l’histoire
une trace moins marquante :
Les
Marcomans et les Quades sont installés dans l’actuelle Tchéquie,
Marc Aurèle les combat au cours de deux guerres et leur cause,
semble-t-il, suffisamment de pertes pour qu’ils ne soient plus un
danger.
Les
Chattes et les Mattiaques qui leur sont peut-être soumis ou alliés,
sont très remuants à la limite Nord-Ouest du limes, ce qui
nécessite l’intervention de Domitien.
Les
Chérusques sont assez nombreux, dans la plaine du Nord, entre la
Weser et l’Elbe.
Les
Hermondures dans la Saxe et le Palatinat Bavarois actuels.
Les
Bastarnes, à l’Est dans la boucle de la Vistule d’où ils
partent pour longer les Carpates et gagner le Danube.
D’autres
peuples encore semblent moins nombreux ou moins remuants :
Les
Bructères, les Chauques, les Helvécones, les Lugiens, les Marses,
les Ruges, les Semnons, les Turons, les Angrivariens ou Ansibariens,
les Chamaves, les Naristes, les Osiens, les Buriens, les Lémoviens,
les Varnes...
Ces
peuples tous autant qu’ils sont, et la liste ne se prétend pas
exhaustive, vivent de cueillette et de chasse, en entretenant
néanmoins des troupeaux avec lesquels ils se déplacent le cas
échéant.
Leurs
parlers sont inconnus, leurs croyances très approximativement
supposées proches de celles des Celtes... En réalité les Grecs et
les Romains les ignorent et les méprisent même s’ils les
craignent.
D’ailleurs,
ils ne les appellent pas Germains, mais le plus souvent Barbares (le
mot étant une onomatopée pour signifier les sortes de borborygmes
avec lesquels ils s’expriment).
Les
Francs ce peuple occupe une place à part, très différente de celle
tenue par les autres peuples Germaniques. Ils apparaissent
tardivement, ce sont même les derniers cités : Quelques mots
concernent des groupes de quelques centaines de guerriers qui suivent
les Alamans après 235 et jusqu’en 257 où ils se font massacrer en
Espagne.
Ensuite
on les retrouve au milieu du IVe siècle, installés parmi d'autres
Germains par les autorités Romaines en Toxandrie (Germanie
Inférieure), soit entre l’Ouest de la Belgique et le
Nord-Pas-de-Calais, cette installation a pour but de repeupler un
territoire vide d’hommes et de protéger la frontière du Rhin.
Les
Francs saliens s’acquitteront de cette mission de protection de
l’Empire avec une fidélité sans faille. L’historien Romain de
langue grecque Procope, qui écrit dans les années 530-560, les
nomme Francs ou Germains, mais, lorsqu’il parle des autres peuples
Germaniques (Alamans, Suèves, Vandales, Burgondes, Ostrogoths,
Wisigoths) il ne dit jamais les Germains, mais les Barbares, pour
lui, les Francs ne sont plus barbares, ils sont romanisés,
d’ailleurs, Clovis est consul et Patrice des Romains.
Les
différents raids Barbares du IIIe siècle et l’arrivée en masse,
parfois définitive, de peuples Germaniques au cours des 2 siècles
qui suivent sont contemporains du phénomène de grandes
constructions d’enceintes autour des chefs-lieux et
d’agglomérations importantes de cités romaines occidentales. Les
migrations Barbares sont alors vues comme la cause de cet
« emmurement » des villes.
D’abord,
les enceintes sont généralement de taille réduite et n’enveloppent
qu’une petite partie des villes, souvent les secteurs importants.
Ces murailles réduites de l’Antiquité Tardive sont aussi érigées
dans des villes déjà dotées d’enceintes du Haut Empire qui,
elles, englobent toute l’agglomération. Au Mans (Vindunum,
chef-lieu des Aulerques Cénomans) la muraille englobe une superficie
de 9 ha alors que l’agglomération fait environ 54 ha.
La
muraille de Bavay (Bagacem Nerviorum, chef-lieu des Nerviens)
n’enserre que le forum. On peut alors voir dans ce critère, une
recherche de rapidité dans la construction d’éléments défensifs
sous une menace pressante. Il s’applique alors bien aux dangers
amenés par les Barbares.
Ensuite,
la construction des enceintes fait souvent intervenir des matériaux
de réemploi et s’appuie sur des éléments architecturaux déjà
présents en sein des villes.
La
ville de Nyon (Colonia Julia Equestris, territoire des Helvètes) a
connu une destruction importante à la fin du IIIe et au IVe siècles
afin de construire la muraille de Genève.
Autre
exemple, la ville de Reims (Durocortorum, Marne, chef-lieu des Rèmes)
érige son enceinte tardive au même moment, et se sert de ses 4
arcs-de-triomphe pour définir son tracé. Ils deviennent ainsi les 4
portes monumentales de la ville dont la plus connue est aujourd’hui
encore la porte dite « de Mars ».
Enfin,
il est nécessaire de s’intéresser au contexte politique de la
période. En effet, on se trouve à la sortie de la crise du IIIe
siècle qui s’est étalée de 235 à 284, l’empereur
Dioclétien prend le pouvoir et tente de réaffirmer sa puissance et
celle de l’Empire. Il entame alors un programme de fortification
des villes importantes, autant pour les protéger des arrivées de
plus en plus importantes de peuples Germaniques, que pour afficher le
prestige de l’Empire et le rétablissement d’un véritable
pouvoir impérial.
L’emmurement
des villes Romaines durant la fin du IIIe et les IVe et Ve siècles
témoigne donc bien des arrivées Barbares, par raids ou par
migrations.
Les
grands mouvements migratoires des populations Germaniques commencent
bien avant leur arrivée dans l’empire. C’est dans la 2e moitié
du IIe siècle que les Quades, Marcomans, Lombards et Sarmates font
leur apparition sur le Danube et envahissent les provinces de Rhétie,
Norique, Pannonie et Mésie.
Au
début du IIIe siècle, les Alamans font leur apparition et menacent
le limes de Germanie à la charnière entre le Rhin et le Danube.
En
233, la recrudescence des menaces sur le Danube force l’empereur
Sévère Alexandre à ramener les Illyriens d’Orient.
L’année
suivante, les Alamans envahissent le secteur Rhétique du limes et
poussent vers les champs Décumates.
Une
décennie plus tard, franchissant le limes, les Alamans parviennent à
leur tour en Rhétie.
Au
début de la 2e moitié du IIIe siècle, les Alamans et les Francs
envahissent la Gaule. Repoussés outre-Rhin par l’empereur Gallien,
les Francs reviendront en Gaule dans les années 260 alors que les
Alamans feront de même à partir de Rhétie.
En
275, les Francs pénètrent plus avant en Gaule par le Rhin et la
Meuse pendant que les Alamans progressent en suivant les vallées de
la Saône et du Rhône.
Deux
années plus tard, Probus met fin à leur invasion en Gaule
En
278-279, il délivre la Rhétie des Burgondes et des Vandales.
Au
cours des années cinquante et soixante du IIIe siècle, profitant de
la crise, des bandes de Goths s’avancèrent toujours plus avant sur
le territoire de l’empire. En 252-253, ils ravagent les côtes de
l’Asie Mineure ainsi que la rive droite du Rhin avant d’envahir
les Balkans et la Grèce par terre et par mer en 267. Ils furent
écrasés par Claude à Naïssus en 269.
MUR DE DÉFENSE |
En
275, les Goths, aidés cette fois des Alains, envahirent à nouveau
l’Asie Mineure jusqu’en Cilicie. Trois ans plus tard, Probus
lance une campagne contre eux et parvint à nettoyer la région du
Danube.
Au
cours des années 290, les Goths se divisent entre
Thervingues/Visigoths et Greuthungues/Ostrogoths.
Les
Greuthungues ou « Goths de l’Est » s’établissent près de la
mer Noire là où se trouve aujourd’hui l’Ukraine.
Les
Thervingues ou « Goths de l’Ouest » se dirigent d’abord vers la
péninsule des Balkans pour s'établir dans un territoire au nord du
Danube connu de nos jours comme la Transylvanie.
En
332, les Goths vivant près du Danube obtiennent le statut de
foederati ce qui les obligeait par traité à apporter une assistance
militaire aux Romains.
Rome
tire les leçons qui s’imposent des invasions du IIIe siècle et,
dès le début du IVe prend les mesures appropriées.
Depuis
la fondation de l’empire Perse des Sassanides, Rome est menacée
sur plusieurs frontières à la fois. Les combats violents avec les
bandes Perses ont monopolisé les forces Romaines et ont ainsi rendu
possibles les invasions germaniques du IIIe siècle.
La
crise du IIIe siècle de l’empire Romain englobe, d’après les
historiens contemporains, les années 235 (mort de Sévère Alexandre
et avènement de Maximin) à 284 ou 285 (mort de Carin et avènement
de Dioclétien). Elle survient alors que s’éteint la dynastie des
Sévères laquelle, après les troubles de 193-195, a réussi à
donner une certaine stabilité à l’empire... Gouverné par ce
qu’il est convenu d’appeler les « empereurs-soldats »,
l’empire doit faire face sur le plan intérieur à une série de
crises politiques, économiques, sociales, religieuses et morales.
Sur
le plan extérieur, de nombreuses tribus Germaniques menacent
l’Imperium Romanum.
De
nombreux coups d’État, la sécession temporaire de certains
territoires (l’« Empire Gaulois » de 260 à 274 et la
sécession de la principauté de Palmyre vers la même période), la
paralysie des moyens de transport, la pression fiscale et la crise de
la production affectant les provinces amènent l’empire au bord du
gouffre. (histoire se répète pour les mêmes
raisons avec les mêmes effets)
La
crise atteint son paroxysme en 260, toutefois, grâce à des réformes
en profondeur de l’armée et de l’économie d’une part, au
relâchement de la pression Barbare d’autre part, l’État Romain
réussit à se stabiliser et l’empire survit. Cette dernière phase
du principat se termine avec l’arrivée au pouvoir de Dioclétien
(284/285) que l’on associe généralement au début de l’Antiquité
Tardive.
Quelles
relations les Romains entretiennent-ils avec les nouveaux venus ?
Quelle place leur ont-ils accordée ?
L'Histoire
de la Rome antique de Jerphagnon (décédé
à 90 ans) fait le constat suivant sur le IIIe siècle : «49
ans, 23 Augustes ou Césars, soit une moyenne d'une tête couronnée
chaque 2 ans. » (p.427)
Et
d'ajouter :
« À
n'en pas douter, la pourpre, en ce IIIe siècle, est devenue une
profession à haut risque. » (p.427).
L'armée
est obligé de s'adapter à un type de guerre proche de la
« guérilla ». L'empereur, présent davantage sur le
front, se doit d'être un bon meneur d'hommes et une personnalité
charismatique pour ne pas voire son autorité contesté.
Au
début du IIIe siècle, les Goths apparaissent au Nord du Danube
inférieure, à l'Est des Carpates, dans la province de Dacie. Cette
province est protégée par un limes à la
fois de type fluvial, avec le Danube, et de type montagneux, avec la
chaîne des Carpates.
Les
Barbares de l'autre côté de la frontière vont peu à peu se
militariser, s'organiser même en confédération en développant des
structures quelque peu identiques à celle de la Gaule, c'est-à-dire
des routes, des forts, rendant possible des incursions profondes en
territoire romain.
En
effet, depuis l'Édit de Caracalla en 212, la citoyenneté est
conférée à tout homme libre né au sein de l'Empire... Les
empereurs seront bientôt des Thrace, des Daces, des Illyriens et
bientôt des Espagnols. (Qui
trop embrasse mal étreint)
La
« crise » politique et militaire paraît évidente, du
moins pour nos esprits emplies d'idées reçues. Toutefois, peut-on
vraiment parler de « crise » au IIIe siècle ?
L'armée,
trop peu nombreuse, ne peut s'adapter à la situation nouvelle, et se
complaît à proclamer de charismatiques Augustes au funeste destin.
Pour
débuter les Goths et Rome au IIIe siècle, il faut aborder leur
rencontre. Puis on tentera d'esquisser les conséquences des
invasions Gothiques pour l'Empire Romain.
Ces
trois axes de réflexions, nécessairement synthétiques, permettent
de poser la question suivante : Comment les Goths, au contact de
Rome, ont-ils pu développer une culture « romanisée »
tout en se créant une « identité » qui leur est
propre ? La réponse, est chez des historiens tels que Carrié,
Derousselle, ou encore Kulikowski, Christol et Petit.
Marc-Aurèle
projette la création de deux nouvelles provinces au-delà du Danube.
Septime
Sévère ne s'y aventure pas, préférant, certainement par prudence,
renforcer le Norique et la Rhétie.
En
235, Maximin le Thrace devient Auguste, mais il meurt rapidement, En
238. Cette date est à retenir car elle marque un tournant en ce
début de IIIe siècle... il s'agit de la première fois où les
Goths sont mentionnés sous cette appellation.
En
fait, ils ont franchit le Danube et ils ont ravagés la Dacie. Cette
date symbolise le passage du principat au dominat. Seulement, il y a
ce fait que rappel Jean-Michel Carrié : « Les Goths ont
pu, en l'espace d'un siècle.
Se
libérer de la domination Vandale.
Opérer
leur déplacement entre Bas Danube et Don.
Devenir
une puissance militaire.
Fédérer
des tribus d'ethnies diverses sous l'autorité d'une royauté
puissante Contrôler la côte Occidentale du Pont-Euxin (la mer
Noire) sans que Rome, apparemment, s'en soit émue... elle ne semble
s'être intéressé à eux qu'une fois qu'ils ont semé terreur et
désolation en Asie Mineure et dans les Balkans. » (p.96).
Cela
tombe à point nommé, puisque nous commençons notre réflexion à
partir de ce moment. Les Goths sont devenus une puissance importante
sans que les Romains ne s'en aperçoive. Comment cela se peut-il ?
(c'est simple nous avons le même scénario
aujourd'hui, au début ils sont peu gentils, courtois, puis dès
qu'ils s'aperçoivent qu'on les encouragent à rester là, pour du
travail, des idées ou tout autres considérations ils s'empressent
de faire venir femmes et enfants et demandent toujours plus de
dérogations et reconnaissances invités par les réfugiés
précédents ayant leur trou dans la société au dépens des
autochtones !)
Au
départ elle désigne l'émergence d'un groupe ethnique Barbare
(rappelons que cela
veut dire qui n'est pas né sur le territoire Grec)
et correspond à des « noyaux de tradition ».
En
fait, des groupes d'aristocrates emportent avec eux leurs traditions
qu'ils transmettent à leurs descendants, et ainsi de suite. Ainsi,
les groupes Barbares sont très hétérogène les uns avec les
autres, mais un seul groupe sera très homogène. La théorie de
l'ethnogenèse soutient implicitement la thèse d'une migration des
Goths depuis la Suède, puis soutient la thèse d'une assimilation
avec Rome, créant ainsi cette fameuse « identité »
Barbare, en l'occurrence Gothique.
En
2005, Walter Pohl explique que les Goths, s'ils sont un pur produit
de l'occupation Romaine en Dacie et en Mésie, réagissant
positivement à la romanisation, ont toutefois développés une
« identité » qui leur est propre.
Les
camps Romains sur le Danube sont nombreux. Au IIIe siècle, les corps
expéditionnaires forment l'essentiel des armées du Danube.
Normalement constitués de troupes d'élites, ces corps se
multiplient, davantage composés de provinciaux et de ruraux. La
qualité des troupes diminue d'autant.
Gallien
(260-268) tente de réformer, avec succès, l'armée en interdisant
aux sénateurs le commandement militaire et, aussi,
en créant des détachements plus mobiles et plus efficaces.
De
plus, comme c'est le cas à Oescus, les Romains disposent d'une
flotte fluviale chargée de la protection des convois de marchandise
et de la surveillance du Danube.
Paul
Petit souligne d'ailleurs l'importance stratégique de la Dacie et de
la Mésie sur le plan militaire... En Dacie, ce sont les mines qui
composent l'essentiel des rendements économiques de la province.
Cette province sera cédée aux Goths par Aurélien en 271.
Quant
à la Mésie, elle possède des camps Romains, tels que Durostorum,
Troesmis et Oescus. Ces villes ont rang de colonies et cette province
compte sur le commerce vers la Mer noire pour vivre. Ainsi, une route
va vers Troesmis et Noviodunum, une autre part d'Odessos jusqu'à
Tomi en passant par Dionysiopolis et une dernière route, également
au départ d'Odessos, va jusqu'au bord du Danube en passant par
Abrittus et Tropaeum Trajani.
Crise
du troisième siècle — Wikipédia
La
crise du IIIe siècle de l'empire romain englobe, d'après les
historiens contemporains, les ... L'histoire romaine du III siècle
fait depuis de nombreuses années l'objet de .... En 238 commença
également la descente des Goths sur l'Empire romain. .... Gallien
(253-268), qui était devenu coempereur en 253, avait reçu de .
Les
Goths et Rome au IIIe siècle - La Crise des Consciences
jeanjaures.over-blog.fr/pages/Les_Goths_et_Rome_au_IIIe_siecle-6910237.html
Au
début du IIIe siècle, les Goths apparaissent au Nord du Danube
inférieure, ... fois qu'ils eurent semé terreur et désolation en
Asie Mineure et dans les Balkans. .... Les années suivantes, les
Goths sont alliés au royaume du Bosphore. ... Émilien, bat une
armée gothique en août 253, mais il est tué par ses troupes dès
le ...
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