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OCTOBRE 2015...
Cette
page concerne l'année 585 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
WISIGOTHS ET LES SUEVES DANS LA PENINSULE IBERIQUE.
Les
Wisigoths représentent une des deux branches principales des Goths,
un peuple Germanique installé autour de la Mer Noire vers 180. On
les connaît aussi sous le nom de Tervinges, « le peuple de la
forêt ».
Vers
270, une partie de ces Goths quitte les rives de la Mer Noire pour
s'aventurer à l'ouest : Ils sont alors nommés les Wisigoths,
ce qui signifie « Goths de l'ouest ». Ces Wisigoths se
fixent dans un premier temps dans la province Romaine de Dacie, qui
correspond à l'actuelle Roumanie, avant de partir encore plus à
l'ouest vers 376, s'installant en Aquitaine et en Hispanie.
Devant
les difficultés qu'ils rencontrent à battre ce peuple Germanique,
les Romains préfèrent en faire des fédérés, c'est-à-dire qu'ils
concluent un traité d'alliance avec eux. Ce traité concède en
réalité le fait que Rome n'a plus les moyens militaires de gérer
des provinces aussi éloignées et qu'elle les abandonnent à ceux
qui s'y sont installés.
Les
Wisigoths fondent ainsi le royaume de Toulouse au début du Ve siècle
qui comporte une grande partie de la péninsule Ibérique (sans
la façade Atlantique) et la moitié du territoire Français, au
sud d'une diagonale allant de Nantes à Monaco et passant par
Tours, Bourges, Clermont-Ferrand et Avignon... Un siècle plus tard,
ils sont repoussés par les Francs de Clovis et fondent alors le
royaume de Tolède, recentré sur l'Hispanie.
Ce
royaume disparaît à son tour en 711 avec la conquête musulmane de
la péninsule.
Voilà
pour les Wisigoths ! Et juste pour information, les Ostrogoths
constituent l'autre branche des Goths. Ce sont les Goths qui sont
partis à l'est ou du moins qui sont allés moins à l'ouest que les
Wisigoths : Ils se sont installés en Italie.
Le
peuple Wisigoth, peu nombreux, s'établit principalement au nord de
la péninsule, entre le Tage et l'Ebre. Il s'agit en effet des terres
Hispaniques les moins peuplées et surtout les moins romanisées de
la péninsule.
Le
climat de ces régions montagnardes est aussi plus familier aux
Wisigoths que celui de la Bétique ou de la Lusitanie, qui
correspondent à l'Andalousie et au Portugal actuels et où les
élites urbaines profondément romanisées leur tiennent tête.
La
domination Wisigothe en Hispanie repose sur un principe simple :
Cantonner des troupes dans les principales cités d'Hispanie et mener
régulièrement quelques raids militaires pour affirmer leur
supériorité aux autochtones, notamment les Suèves qui possèdent
un petit royaume dans le nord ouest de la péninsule.
C'est
en 476 que l'annexion de la quasi-totalité de l'Hispanie est achevée
sous la direction du roi Goth Euric. Seuls manquent au tableau
les territoires des Vascons, des Astures et des Cantabres, les
dernières populations qui ont résisté à Rome et que Rome
n'a jamais totalement dominées, de même que le royaume des Suèves
mentionné plus haut...
Le
fils et successeur d'Euric, Alaric II, s'attaque à la colonisation
du nord du royaume mais il est tué en 507 au cours de la bataille de
Vouillé, dans la Vienne actuelle, remportée par le roi Franc
Clovis.
Les Wisigoths perdent
alors une grande partie de leurs territoires sur l'actuelle France et
sont contraints de déplacer la capitale de leur royaume de Toulouse
à Tolède, près de Madrid... C'est la naissance du royaume de
Tolède.
C'est
sous le règne de Léovigild de 569 à 586 que s'accomplit
l'unification territoriale et politique de l'Hispanie,
c'est-à-dire à ce moment-là le Languedoc, l'Espagne et le Portugal
actuels. Léovigild associe ses deux fils au pouvoir afin d'assurer
la continuité du royaume nouvellement formé.
Les
Wisigoths se heurtent à un problème majeur en Hispanie: La
religion.
En
effet, ils professent l'arianisme quand le reste de la
population Hispanique a été convertie au christianisme
depuis plusieurs générations.
Sans
entrer dans des détails théologiques assez obscurs et complexes,
sachez que l'arianisme est un courant qui date des débuts du
christianisme et doit son nom à Arius, un théologien Alexandrin.
L'arianisme se détache du christianisme traditionnel car il ne
considère pas Jésus-Christ comme le fils de Dieu au sens biologique
du terme. Pour les adeptes de l'arianisme, Jésus Christ est une
créature distincte directement créée par Dieu et qui est devenue
son fils au sens spirituel lors de son baptême. En clair, chrétiens
et ariens sont en désaccord sur la signification à donner à la
formule « Fils de Dieu ».
Très
populaire et ancré chez les peuples Germaniques christianisés,
l'arianisme a très vite été considéré comme une hérésie par
les adeptes de l’Église trinitaire, majoritaires dans l'Empire
Romain. Or, Léovigild persécute systématiquement les
trinitaires de son royaume, c'est-à-dire ceux qui ont adopté le
dogme du Père, du Fils et du Saint Esprit défini lors du concile de
Nicée en 325, au point d'exécuter en 585 son propre fils aîné,
Herménégild, après que celui-ci se soit converti puis engagé une
guerre contre son père avec l'appui des royaumes Suève, Byzantin et
Franc. L'année 585 marque aussi la fin du royaume Suève qui
tombe définitivement aux mains des Wisigoths après la
bataille de Braga.
La
solution vient de Récarède Ier (586-601) qui succède à son père
Léovigild et se convertit lui aussi au christianisme Nicéen. La
cérémonie a lieu en 587 et est rendue officielle en 589 lors du
Concile de Tolède.
Récarède
poursuit ainsi l'unification de l'Hispanie au nom et sous l'égide de
l’Église Romaine. Le problème est que cette adhésion est
bientôt suivie de mesures discriminatoires contre les Juifs et les
non-convertis.
Les
Suèves (Suevi ou Suebi en latin) sont un vaste groupe de peuples
Germaniques et Celtes mentionnés pour la première fois par César
dans le cadre de la guerre contre Arioviste en 58 av. J.-C. Ils
participent aux Grandes invasions de la fin de l'Empire Romain et
laissent de nombreuses empreintes géohistoriques... Suivant les
Vandales, une partie d'entre eux traverse la Gaule jusqu'en Espagne
et fonde un royaume dans l'actuelle Galice qui perdure de 410 à 584.
Ils ont laissé leur nom générique à la Souabe.
Comme
l'historien Reinhard Wenskus l'a expliqué, l'apparence et la
tradition des Suèves a marqué la perception ethnographique et la
description de nombreuses tribus Germaniques dans le monde antique
avant que cette empreinte ne passe aux tribus Gothiques. Beaucoup de
tribus Germaniques ont fait en sorte de se présenter comme Suèves.
Étymologiquement,
le nom des Souabes dérive directement du terme Suève. De nombreuses
tribus d'ascendance Celte et/ou Germanique ont été désignées de
façon arbitraire par les Romains (probablement pour des raisons
géostratégiques et politiques), comme étant des tribus Suèves à
l'époque de Tacite : Ainsi, les Marcomans - les Semnons - les
Hermundures - les Quades et les Lombards, et parfois les Angles.
Sur
le plan archéologique, ils se laissent identifier, au plus tôt,
dans les Germains de l'Elbe. L'archéologie les désigne comme
appartenant à la fois à la culture de Jastorf et à la culture
d'Harpstedt.
Les sources antiques perdent leur trace au IIe siècle avant notre ère avant que ne réapparaisse leur nom dans des sources plus tardives. Ils ont participé aux grandes migrations et pour certains d'entre eux sont parvenus jusqu'à la péninsule Ibérique.
Il
ne resterait rien du peuple Suève si un des acteurs majeurs, les
légions d'occupation, ne l'avait par intérêt à long terme,
protégé de déportation massive ou d'une mise en esclavage...
L'armée Romaine a besoin d'auxiliaires, de serviteurs connaissant
bien le terrain de manière à faciliter son implantation au nord du
Danube et de la Forêt-Noire ( dans l'actuel région du
Bade-Wurtemberg).
Mieux,
l'embryon de cadastres et les voies que l'armée élabore, permettent
de fixer les toponymes Suèves. Eux qui sont éleveurs sont tolérés
dans les réserves forestières des vastes domaines romanisés.
La
culture Suève ne conserve sur leur territoire d'origine qu'une
dimension agropastorale, ce qui explique la profonde continuité de
la délimitation de l'espace Souabe.
La
Germanisation des abords du limes . Les infiltrations se multiplient,
et en particulier permet aux bandes de Suèves Nordiques de visiter
leurs anciennes terres ou parfois s'infiltrer plus loin vers le Sud
et l'Ouest.
Le
pouvoir Romain doit composer, il prend les meilleurs éléments à
son service et achète la paix par l'argent et des biens matériels
divers ( vaissellerie en bronze ou en or, objets cultuels
d'importation), la promotion hiérarchique et le prestige militaire,
ainsi que la promesse de recrutement massif auprès des pouvoirs
d'assemblée Germanique. Les troupes indisciplinées de Suèves
doivent se plier à un recrutement militaire, sinon, les bandes
désobéissantes sont isolées et vaincues, les survivants casés
dans des contrées dépeuplées à l'état de lètes ou lœti.
Des
inscriptions épigraphiques « Loeti gentiles Suevi en Belgica
prima et secunda », mais aussi au Mans et à Clermont en
Auvergne témoignent de cette dispersion.
Les
Suèbes/Suèves indésirables sont pourchassés et s'enfuient vers le
nord-ouest de l'Espagne, trouvant des hôtes amicaux dans la forêt
de Galice. Il semble que les Suèves pourtant Germanisés n'aient pas
perdus la langue et les rituels Celtiques, facilitant leurs
assimilations aux populations Celtibères autochtones.
Mieux,
ils en deviennent indélogeables et lancent des expéditions
guerrières réussies en Lusitanie et en Bétique.
Le
roi Suève Réchiaire adopte la religion chrétienne du peuple
Galicien vers 448.
Son
royaume stable est toléré par les souverains Wisigoths avant d'être
annexé en 585. Il constitue le premier jalon lointain du royaume de
Vieille-Galice, à l'origine du Portugal.
Dans
le cadre des Grandes Invasions, les Suèves se sédentarisent dans la
région correspondant à l'actuelle Galice et au nord du Portugal, au
début du Ve siècle. Ce royaume Suève fait de Bracara Augusta
(Braga) sa capitale et existe de 410 à 584, année de son
effondrement devant l'armée du roi Wisigoth Léovigild.
C'est
en 409 que la Gallaecia Romaine, ou « Galécie », tombe
au pouvoir des Quades et des Marcomans coalisés sous la direction du
roi Suève Herméric. Le fœdus concédé par Rome légitimise la
fondation de leur royaume à cet endroit. Il s'agit du premier
royaume du Haut Moyen Âge qui frappe monnaie pour signifier son
existence.
Le
nombre des envahisseurs Suèves initiaux est évalué à seulement
30 000 personnes, qui s'établissent principalement dans les
zones urbanisées de Braga (Bracara Augusta), Porto, Lugo (Lucus
Augusta), Astorga (Asturica Augusta), Vigo, Tuy et Ourense. Ils font
de Bracara Augusta, l'ancienne capitale de la province Romaine de
Gallaecia et la leur, celle-ci est plus vaste que la Galice actuelle,
et s'étend au sud du Douro et vers l'est jusqu'à Ávila.
Le
royaume se maintient de 410 à 584 et semble avoir joui d'un
gouvernement stable pendant toute cette période. Des historiens
comme José António Lopes Silva, traducteur des chroniques d'Idace,
la principale source écrite du Ve siècle, estiment que le
principal caractère de la culture Galicienne est né de ce mélange
entre la civilisation Ibéro-Romaine et celle des Suèves... Il y a
quelques affrontements ponctuels avec les Wisigoths, qui arrivent en
416 dans la péninsule Ibérique et la dominent presque entièrement.
Cherchant à agrandir leur domination vers le sud et l'est, les
Suèves sont battus par les Wisigoths en 418 et forcés de se
cantonner en Galice. Les Suèves, ariens faiblement christianisés,
finissent au VIe siècle par entrer dans une longue période de
tensions et de conflits avec les Wisigoths et se convertissent au
christianisme Nicéen vers 550. Leur roi Cararic, ayant adopté la
foi Nicéenne, tente même un rapprochement avec les Francs, nicéens,
contre les Goths, ariens, mais cela ne donne aucun résultat notable
et le roi Wisigoth Léovigild, rêvant l'unification de l'Hispanie
sous domination Ariano-Wisigothique commence bientôt la conquête du
royaume Suève en état de décomposition (à partir de 575), une
importante minorité de Suèves, opposés aux nicéens notamment,
refusent de servir le roi nicéen Mirus. Au bout de dix années de
lutte acharnées, le roi Wisigoth Léovigild envahit leur royaume en
584, les défait, et inclut la Galice dans son royaume.
Après
quelques révoltes sporadiques en 586 et 587, les Suèves
disparaissent de l'Histoire en tant que peuple et, de nouveau
convertis au christianisme nicéen à partir de 589 (conversion
officielle des Wisigoths), ils fusionnent avec les populations
autochtones. Richard Fletcher (Fletcher 1984) souligne que, pendant
l'Antiquité tardive, la Galice est demeurée un pays du monde Romain
et Méditerranéen.
Miro,
roi des Suèves, a des relations diplomatiques avec les rois barbares
alliés de Neustrie et de Bourgogne, mais aussi avec les empereurs de
Constantinople. Martin de Braga, évêque du VIe siècle, est
natif de Pannonie.
Le
roi Wisigoth Léovigild confisque les navires des marchands Gaulois
de Galice.
Le
beau sarcophage qui reçoit ultérieurement la dépouille du comte
Osorio Gutiérrez a été probablement importé du sud de la Gaule au
Ve siècle, (Fletcher)... L'une des pièces du trésor de
Bordeaux constitué vers 700 est frappée d'un motif Galicien,
suggérant de possibles relations commerciales.
Les
Suèves n'ont laissé que très peu de traces dans la péninsule
Ibérique, malgré une présence de près de 2 siècles en tant que
peuple distinct. Remplacés sur ses terres par le royaume Wisigoth
puis par al-Andalus, les Suèves n’ont pu laisser en Galice que des
vestiges archéologiques. Les découvertes de culture archéologique
du peuple Suève sont concentrées essentiellement dans la région de
Braga.
La
« civitas Lapurdum » Grégoire de Tours reproduit le
texte du pacte d'Andelot conclu le 28 Novembre 587 entre les rois
Gontran et Childebert. Il fait mention de la civitas de Labourd dans
un passage du pacte où sont repris les termes d'un accord plus
ancien, celui de 567, lequel s’appuie déjà sur la longue série
des partages Francs antérieurs. On sait que Labourd (Bayonne et son
territoire) reçoit à la fin du IIIe siècle une organisation
castrale et sert de cantonnement à une cohorte dite cohorte
novempopulanienne.
A
la fin du VIe siècle, le pacte d'Andelot met l'accent sur de
nouveaux renseignements. Labourd n'est pas appelée castrum mais
civitas. Comme il vient d'être dit, l'appellation civitas Lapurdum
que l'on trouve dans le texte d'Andelot n'est pas une création
verbale de la fin du VIe siècle, mais bien plutôt de son début
puisqu'il y a eu reprise de documents anciens. Dès lors, ce n'est
plus en territoire Franc qu'il faut chercher le sens de cette civitas
mais en territoire et langage gothiques au sein desquels il peut
naître, entre 418 et 507 d'abord et au plus juste, temps du royaume
Balthe. La phrase qui contient l'expression est prononcée par le roi
Childebert : « De la même manière, le seigneur roi
Childebert revendique à partir de ce jour comme étant en sa
puissance
les cités de Meaux, Senlis aux deux tiers, Tours, Poitiers,
Avranches, Aire, Couserans, Labourd et Albi, ainsi que leurs
territoires ».
Le
sud des Gaules connaît alors une heure qui semble décisive de mise
en place des Francs et des Goths. A l'extrémité orientale nord des
régions subpyrénéennes, la Septimanie est restée politiquement
Gothique, elle est partie constitutive du royaume Goth. En revanche,
au sud-ouest des Pyrénées Franques, il existe comme une
contrepartie à l'avancée Gothique dans les Gaules, une avancée
Franque au Nord-ouest du monde Goth.
La
Cantabrie littorale a en effet constitué un commandement Franc
pendant plusieurs années du VIe siècle et au début du VIIe siècle.
Ce commandement est un temps tenu par un duc appelé Francio. Son
étendue allait vers l'Ouest jusqu'aux confins de la Galice et
rejoignait à l'Est la zone Pyrénéenne. Lorsqu'en 574 le roi Goth
Léovigild souhaite établir sa puissance en Cantabrie, il pille
Amaya, mais ne peut s'installer ni progresser jusqu'aux rivages pour
surveiller « les envahisseurs » possibles de son royaume,
Cantabres sans doute, mais aussi Francs du duché littoral.
Ensuite
il met en place, après sa campagne contre les Vascones en 581, un
« duché de Cantabrie ». La position Franque est
solidement établie et il y a vraisemblablement des tentatives de
progression vers la Galice puisqu'en 583, tandis que Léovigild met
en son pouvoir le dernier bastion du royaume Galicien Suève, des
navires Francs croisent le long des côtes de Galice. La présence
Franque sur le littoral entre Galice et Pyrénées a gêné le roi
Léovigild mais elle a obtenu l'aval des autorités impériales
Byzantines, catholiques, ennemies du roi Goth hérétique, non
seulement en Bétique où les positions sont bien connues, mais en
Cantabrie où la reconquête ultérieure par le roi Sisebut est
présentée comme un arrachement des places-fortes maritimes au
pouvoir impérial.
L'existence
de ce duché Franc sur le littoral Cantabre revêt pour Labourd une
certaine importance.
L'implantation
Franque, malchanceuse en Septimanie, est réussie en « Cantabrie »
au cours du VIe siècle où elle se fait selon la forme apprise des
Goths, celle du ducatus (commandement ducal), bien adapté aux
besoins militaires.
Les
Francs n'ont rien rejeté des institutions Gothiques qui peuvent les
servir. Le commandement ducal dont ils font usage, devenu banal en
cette fin de VIe siècle, est lui-même un legs gothique. Un siècle
plus tôt, les lois d'Euric y font allusion mais la loi est moins
probante que l'événement : Or, en 498, lors d'une de ses
poussées à l'intérieur du royaume Goth des Gaules, le roi Franc
Clovis enlève Suatri, duc Goth
de Bordeaux.
L'ancien
« Tractus Armoricanus » Romain part du nord des Gaules et
s'arrête à la Gironde. Il est complété au temps des Balthes par
un commandement dont le ressort comprend d'abord la cité de Bordeaux
et celle des Boïens qui s'allonge vers le sud à la rencontre des
terres Labourdines.
Ce
« duché » (territoire où s'exerce le commandement d'un
duc) de Bordeaux est maintenu dans l'organisation Franque soucieuse
de la défense des rivages de l'Océan.
Mais
les Francs sont beaucoup moins bien placés pour en assurer le bon
fonctionnement que ne l'ont été les Balthes Goths qui n'ont qu'un
seul roi, ne partagent pas le royaume, et dont l'autorité est
d'abord de justice guerrière. Au sud comme au nord de Labourd, on
relève deux zones de commandement militaire, cependant sur la vaste
étendue littorale ainsi organisée, de véritables problèmes se
posent.
Les
Francs découpent le territoire qui porte leur nom, à chaque décès
royal. Dans la province des Neuf Peuples ils ont hérité d'une
situation complexe puisque le « duché » de Bordeaux est
installé sur deux provinces différentes : Les Boïens comme
les peuples plus méridionaux ont appartenu aux Neuf Peuples tandis
que Bordeaux est la métropole d'une autre province, celle
d'Aquitaine Seconde. Les Francs compliquent plus encore la mosaïque
politique de la région. Les circonscriptions de Bordeaux et de Dax,
diocèse qui comprend Labourd, sont généralement dans le lot du roi
qui tient la Neustrie... Mais il n'en est pas de même pour les
autres diocèses.
L'attache
Neustrienne de Bordeaux et de Dax est bien connue au temps de
Charibert Ier († 567).
Son
successeur Neustrien, Chilpéric († 584), possède assurément
Bordeaux, Dax, Aire, mais aussi Béarn, Bigorre, Comminges, ces
listes n'étant pas limitatives.
En
585, on voit que « le bon roi Gontran » de Bourgogne gère
le tout et qu'en 590 encore, il fait nommer l'évêque de Bordeaux.
En
587, à Andelot, une mise au point est obtenue par Childebert,
(Austrasie), qui revendique précisément Labourd (mais sans doute
pas la totalité de Dax) ainsi qu'Aire, tandis que Gontran reste
maître de Bordeaux. Il semblerait donc que la bonne marche du duché
de Bordeaux soit soumise aux ententes entre les rois, le sort de
Labourd sujet à variations. A travers l'action de Brunehild, mère
Gothe de Childebert, on perçoit la politique Austrasienne de
main-mise sur la province des Neuf Peuples, politique soutenue un
temps par le roi Gontran, et que combat avec acharnement la reine
veuve et rusée des Neustriens, Frédégonde.
Il
ne faut donc pas s'étonner de voir Labourd séparé du reste du
diocèse de Dax, et placé sous la houlette du duché de Bordeaux
sans égard de ce qu'il advient du diocèse de Dax à la fin du VIe
siècle. C'est l'époque où l'évêque de Poitiers, Venance
Fortunat, qui connaît bien les relations Franco-Gothiques et les
problèmes Pyrénéens (il a fait en 579 le voyage d'outremont),
souhaite que son ami Galactoire soit décoré du tire de duc de
Bordeaux. Le point le plus important de ce texte est qu'il définit
le ressort d'action du duc de Bordeaux : les Vascones et les
Cantabres sont soumis à sa surveillance, ce qui ne peut se faire en
excluant Labourd qui est sur la trajectoire stratégique
Bordelaise... « Duché » de Bordeaux incluant la
surveillance des mondes plus méridionaux, « duché »
Franc de Cantabrie, importance de Labourd, constituent des jalons
précis de protection Franque. Il existe donc à la fin du VIe
siècle, un vaste commandement militaire appuyé sur le littoral et
qui relève de la maîtrise des Francs de Bordeaux.
Grégoire
de Tours parle de Labourd comme d'une civitas en 587, or, en 581 un
roi Goth d'Espagne, Léovigild, utilise le même terme dans un sens
bien précis. Il vient de livrer de lourds combats contre les
Vascones et, pour assurer le résultat de sa victoire, il fonde la
civitas victoriaca, c'est-à-dire que, selon son habitude, il
restaure une forteresse antique, ici celle qui porte le nom Romain de
Véleia, pour surveiller la route... De Bordeaux. Ce site, Iruña,
dominant de 70 mètres de hauteur la rivière Zadorra, est une
redoute mais n'est ni ne sera un évêché.
Il
la nomme cependant « civitas » ce qui laisse entendre
que, pour ce roi, une civitas est une place-forte. Les exemples
abondent dans le royaume Goth de ces cités qui sont des forteresses
dotées d'un territoire de surveillance et de commandement. Il est
bien évident que ce qui intéresse Léovigild, comme jadis Euric
dans les Gaules, ce ne sont pas seulement les cités-résidences des
évêques catholiques mais les centres de son administration, de sa
justice, de son armée, lesquels se trouvent soit dans les villes
soit dans les garnisons castrales qui ont même statut que les cités.
Labourd,
revendiqué dans le pacte d'Andelot par le roi Childebert comme lui
revenant en vertu des partages précédents, est une grosse
forteresse munie, le texte le précise, d'un territoire de
commandement qui comprend au moins une partie du diocèse de Dax mais
que rien n'oblige à calquer les divisions religieuses et qui peuvent
fort bien s'étendre beaucoup plus largement, notamment vers le Sud.
Le
noyau initial du territoire Labourdin est formé d'une portion de
circonscription épiscopale, ce qui n'est une exception ni chez les
Goths ni chez les Francs. Senlis est dans le même texte découpé,
et l'on sait qu'au même moment un évêché de Châteaudun est créé
sur une partie de celui du Mans remis à deux rois différents et ces
faits correspondent à la diversité des situations. Le cas de
Labourd est un troisième exemple, lui aussi différent. Le
territoire commandé par la civitas de Labourd ne revêt pas
nécessairement une définition religieuse, mais il est évident que
cette forteresse munie d'un territoire pourra être la première
esquisse du futur évêché de Labourd. Or lorsque celui-ci apparaît
dans les textes, il déborde largement au sud des Pyrénées, ce qui
est le reflet de la circonscription qui a dessiné son assise, qui
lui a donné le jour. A la fin du VIe siècle, les limites
sud-occidentales du territoire franc sont ainsi bien confirmées par
plusieurs textes contemporains. Labourd entre dans la politique
concertée des rois Francs pour la défense des littoraux, et révèle
la durable empreinte d'une terminologie Gothique dans un contexte de
défense militaire.
La
frontière occidentale entre les mondes Gothique et Franc passe
beaucoup plus au Sud et à l'Ouest que celle qu'ont dessinée les
Romains entre Aquitains et Espagnols. En une époque que les
historiens ont tendance à considérer comme celle d'une résurgence
des réalités pré-romaines au point que les villes changent de nom,
font revivre les vocables pré-romains, où des coutumes en apparence
oubliées reprennent vie, où les Armoricains commencent à se
vouloir Bretons ou au moins Celtes, il semble que la page Romaine de
l'histoire soit tournée. Le VIIe siècle va affermir ces tendances.
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Léovigild
Léovigild
est le frère de Liuva dux de la Septimanie élu roi des Wisigoths en
567 ou 568. ... par sa victoire à la bataille de Braga en 585, il
détruit leur royaume de Galice et ... se révolte contre son père,
n'hésitant pas à s'allier aux Suèves du roi Ariamir ... La même
année, son autre fils Récarède repousse en Septimanie une …
L'histoire
de l'Espagne 2 - L'Hispanie wisigothe
www.espagnol-cours.fr/l-hispanie-wisigothe-et-la-periode-al-andalus.html
C'est
sous le règne de Léovigild de 569 à 586 que s'accomplit
l'unification ... L'année 585 marque aussi la fin du royaume suève
qui tombe définitivement aux ...
Wascones
in plana descendunt... Civitas Lapurdum...
lapurdum.revues.org
› Numéros › 2
de
R Goulard - 1997 - Cité 3 fois - Autres articles
Trois
rois mal installés se partagent cette région aux années 585/587 :
un enfant de trois .... ni les Romains ni les Suèves et où les
Goths prennent progressivement pied. .... Lorsqu'en 574 le roi goth
Léovigild souhaita établir sa puissance en .... de sa victoire, il
fonde la civitas victoriaca, c'est-à-dire que, selon son
habitude, ...
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