12
octobre 2015
Cette
page concerne l'année 580 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
AUDOVERE
MALHEUREUSE VICTIME DE L'ODIEUSE FREDEGONDE
Audovère
en latin Audovera, (Vers 530 - Le Mans en 580)2, reine Franque,
première épouse de Chilpéric Ier, roi de Neustrie.
Grégoire
de Tours cite Audovère en tant que première épouse officielle de
Chilpéric Ier, à qui elle donne plusieurs enfants :
- Thibert (v.548-551 † 573), vaincu et tué par les ducs Godegisel et Gontran Boson alors qu'il dévaste la Touraine, possession de son oncle Sigebert Ier.
- Mérovée († 577), marié à sa tante par alliance Brunehilde et tonsuré, puis tué sur ordre de son père.
- Clovis († 580), assassiné sur l'ordre de sa belle-mère Frédégonde.
- Basine, violée par les hommes de Frédégonde après la mort de Clovis, puis religieuse au monastère Sainte-Croix de Poitiers. Elle participe à la révolte des nonnes de Poitiers avec sa cousine Chrotielde, fille de Caribert Ier.
- Childesinde, dont l'existence reste sujette à caution puisqu'elle n'est pas citée par Grégoire de Tours mais seulement par le Liber Historiae Francorum, un siècle et demi plus tard.
Le
Liber historiæ Francorum, source relativement tardive (727) et au
demeurant largement contestée, raconte comment Audovère est
manipulée par sa servante Frédégonde et répudiée à son
instigation. En effet, profitant d'une absence du roi parti se battre
en Saxe contre son frère Sigebert, Frédégonde abuse de la naïveté
de la reine...
Audovère
se rend coupable de devenir marraine de sa propre fille et commère
de son mari, ce qui aux yeux de l'Église lui interdit le lit
conjugal sous peine d'être accusée d'inceste.
À
son retour de guerre, Chilpéric, mis au courant par Frédégonde, a
répudié Audovère pour ne pas être lui-même excommunié, et l'a
envoyée dans un couvent de la cité du Mans.
Cette
anecdote haute en couleurs illustre dans ses grandes lignes le texte
antérieur de Grégoire de Tours qui précise que Chilpéric est
contraint de renvoyer l'ensemble de ses épouses (légitime(s) et
secondaires) pour pouvoir convoler avec la princesse Wisigothe
Galswinthe (vers 568).
Audovère
est par la suite victime de la politique de Frédégonde dont
l'objectif est l'élimination du premier noyau familial de son époux.
D'après Grégoire de Tours, l'ancienne reine est ainsi assassinée
en 580 et deux de ses fils, Clovis et Mérovée, poursuivis et mis à
mort sur ordre de Frédégonde.
Quant
à la princesse Basine, elle est violée par les hommes de sa
belle-mère afin d'être écartée de la succession royale, puis
enfermée au couvent de Poitiers (dirigé par la reine Radegonde).
La
triste et touchante Audovère force l’intérêt par ses malheurs et
sa résignation. Elle a épousé Chilpéric Ier, roi de Soissons, et
en semble aimée, car, bien qu’elle soit d’un esprit simple et
crédule, elle est aussi belle que jeune... Mais depuis quelque temps
le roi a remarqué parmi les femmes de la reine une servante d’une
rare beauté, dont l’esprit vif et les saillies enjouées ont
séduit la reine qui se laissait en tout dominer par elle.
Frédégonde,
c’est le nom de cette servante, combine pour faire répudier
Audovère, un plan qu’elle exécute d’une façon hardie.
La
reine est déjà mère de trois fils, Théodebert, Clovis, Mérovée,
et se trouve enceinte lorsque Chilpéric part avec son frère
Sigebert pour faire la guerre aux Saxons.
Avant
le retour du roi, elle met au monde une fille, Childeswinthe.
Frédégonde a entouré la reine de soins attentifs, Audovère ne
sait si elle doit attendre ou non le retour du roi pour faire
baptiser sa fille elle consulte sa suivante... « Madame, lui
dit Frédégonde, lorsque le roi mon seigneur reviendra victorieux,
pensez-vous qu’il puisse voir sa fille avec plaisir, si elle n’est
baptisée ? »...
Cette
réponse détermine la reine, le jour pris, elle se rend, accompagnée
de Frédégonde, à l’église de Soissons, mais l’évêque
prévenu, le baptistaire orné, les cierges allumés, la marraine
n’arrive pas :
« Qu’est-il
besoin d’attendre ? dit Frédégonde à la reine. Tenez
vous-même votre fille sur les fonts de baptême. Quelle personne que
vous vaut mieux pour être marraine ? »
La
naïve Audovère ne se méfie pas et le baptême s’accomplit...
Quand le roi revient, et que, selon l’usage, les filles du domaine
vont au devant de lui en portant des fleurs, Frédégonde se joint à
elles.
« Dieu
soit loué, dit-elle, de ce que Dieu t’a donné la victoire, et de
ce qu’une fille t’est née heureusement ! »,
et
on lit dans la Chronique de Saint-Denis :
« Comme
est ores le roi Hilpéric glorieux qui retourne à victoire à ses
ennemis, à qui une fille nouvelle est née, Childhinde, qui tant
sera noble de fourme et de beauté ! ».
Puis
affectant un air de tristesse, Frédégonde ajoute :
« Mais
mon seigneur sait-il le malheur qui est advenu ? La reine ma
maîtresse est aujourd’hui sa commère et ne saurait plus être sa
femme, puisqu’elle est la marraine de sa fille Childeswinthe. ».
Chilpéric
répond :
« S’il
en est ainsi, et qu’elle ne soit plus ma femme, je te prendrai pour
compagne ».
La
reine vient à lui, son enfant dans les bras.
« Femme,
tu t’es perdue par ta simplicité, lui dit-il, ne sais-tu pas
qu’étant devenue ma commère, tu ne peux être mon épouse ? »...
Pour
bien apprécier cette histoire, il faut d’abord se remémorer les
prescriptions du droit canonique de cette époque en matière
d’empêchements de mariage. A partir d’une certaine date, on voit
prévaloir dans l’Église cette idée que la parenté spirituelle
contractée dans le baptême est un empêchement au même degré que
la parenté selon la chair, et qu’elle a même un caractère plus
sacré. Or, il y a du chef du baptême diverses catégories de
parenté.
D’abord
vient la parenté spirituelle qui rattache le parrain et la marraine
d’une part à leur filleule de l’autre : Cet empêchement
est le plus ancien et le plus grand de tous, et, dès 530, Justinien
l’inscrit dans le code civil. En second lieu, il y a l’empêchement
qui existe entre les parents selon la chair d’une part et les
parents selon le baptême de l’autre : Ainsi le parrain ne
peut épouser la mère de son filleul, ni la marraine le père de
celui-ci, en vertu du canon 53 du concile in Trullo, tenu en 692. En
3e lieu, le parrain et la marraine, en leur qualité de père et mère
spirituels du filleul, sont ainsi comme des époux selon le baptême,
et ne peuvent, par conséquent, devenir époux selon la chair. Ce
dernier empêchement est promulgué pour la première fois dans un
concile Romain de 721.
Le
cas d’Audovère appartient à la seconde catégorie d’empêchements
de mariage : Celui qui s’oppose à l’union de la marraine et
du père de l’enfant. Mais, si l’interdiction a été formulée
pour la première fois en 692, l’histoire, qui est censée se
passer vers 565, perd toute vraisemblance, et trahit par là même sa
provenance récente. D’ailleurs, à supposer qu’un empêchement
eût existé dès cette date, il est d’autres motifs pour faire
rejeter l’anecdote.
Audovère
n’étant qu’une des nombreuses compagnes de Chilpéric, il est
difficile de décider si elle est considérée comme sa femme
légitime ou comme sa concubine.
Dans
le premier cas, une simple bévue commise par ignorance n’a pas le
pouvoir de dissoudre un mariage, qui est par sa nature indissoluble.
Dans le second cas, au contraire, les rapports entre Chilpéric et
Audovère ne sont d’aucune manière détruits aux yeux du roi,
puisqu’ils n’ont pas le caractère d’une union conjugale.
Par
ailleurs, comment accréditer le moyen de nous faire croire que
Chilpéric, qui est habitué à violer tous les commandements de
l’Église, puisse être homme à renoncer à l’objet de sa
passion pour une raison d’ordre théologique ?
Chilpéric
n’est pas assez scrupuleux pour chercher des prétextes lorsqu’il
veut satisfaire ses passions. Il le prouve par la suite en faisant
périr sa seconde femme Galswinthe, sœur de la célèbre Brunehaut.
Enfin,
comment l’évêque, auquel les lois canoniques sont connues, ne se
serait-il pas opposé au dessein de la reine ?...
L’épisode
est, de plus, en contradiction formelle avec l’histoire. Il est
faux que jamais Chilpéric ait fait une expédition en Saxe avec
Sigebert.
Sigebert
a combattu seul contre ce peuple qui, de même que les Thuringiens,
semble avoir troublé par ses révoltes la première année de son
règne, et qu’il force de se soumettre. Il paraît bien que cette
révolte soit déterminée par une invasion des Avares, rapportée
par Grégoire de Tours, et que les tribus Germaniques soulevées font
cause commune avec les envahisseurs, dont elles partagent la défaite.
Dans
tous les cas, loin d’assister son frère dans ces difficultés,
Chilpéric en profite pour lui enlever Reims et quelques autres
villes, si bien qu’après son retour, Sigebert doit tourner ses
armes contre lui et le mettre à la raison.
Ceci
se passe en 562.
Une
seconde fois les Avares reviennent, sans que l’on puisse savoir
s’ils ont eu les Saxons et les Thuringiens pour alliés. Sigebert,
cette fois, est vaincu, et se voit obligé de traiter avec eux.
Est-il besoin de dire que Chilpéric se garde bien de lui porter
secours ? Par la suite, Sigebert a encore à s’occuper des
Saxons revenus d’Italie, qu’il rétablit dans leur ancienne
patrie : Mais ce n'est pas une expédition qu’il fait contre
eux et d’aucune manière Chilpéric ne l’assiste : Il ne cesse de
se comporter comme son ennemi, et la guerre entre les deux frères
est presque permanente.
Quoi
qu’il en soit, Chilpéric répudie la malheureuse Audovère (565)
qui est envoyée au monastère d’Étampes où elle languit 15 ans,
avant que Frédégonde ne la fasse étrangler en 580... Mais le
triomphe de Frédégonde est loin d’être complet avec la
répudiation d’Audovère, car le roi ne lui donne aucun titre à la
cour, pour le moment du moins, cependant elle arrive à ses fins
quelque temps plus tard.
Venance
Fortunat offre alors à la cour deux poèmes considérés comme
épitaphes, en mémoire des deux princes.
Afin
d’être définitivement pardonné, Grégoire de Tours accrédite la
thèse du meurtre, même si cela n’apparaît pas dans ses histoires
rédigées des années plus tard : Une lettre de consolation
rédigée par Venance Fortunat est envoyée au couple royal insinuant
que Clovis est l'instigateur des meurtres :
« Abel,
le premier, succomba frappé d’une blessure lamentable et la houe
déchire les membres d’un frère. ».
Il
décrit les deux enfants arrivés au paradis habillés d’une
« chlamyde palmée tissée d’or éclatant et leur front porte
un diadème aux pierres précieuses diverses», tenue représentant
les souverains, mais aussi les martyrs glorifiés. Grégoire de Tours
rend ensuite visite au roi et à la reine à Nogent-sur-Marne en 581,
où il leur remet un autre poème consolatoire de Venance Fortunat...
À
Paris, les jeunes princes Chlodobert et Dagobert, fils de Frédégonde,
sont atteints par la maladie. Frédégonde tente d'obtenir leur
guérison par différents moyens, notamment en brûlant des registres
d'impôts, considérés en quelque sorte comme responsables de la
colère de Dieu. Dagobert est emporté le premier par la maladie et
enseveli dans la basilique de Saint-Denis. Chlodobert est emmené à
la basilique Saint-Médard de Soissons, où des prières sont
adressées au saint, mais il meurt aussi et est enseveli dans la
basilique des Saints Crépin et Crépinien de Soissons.
Clovis,
le dernier fils d’Audovère, en se vantant d’être devenu
l’unique héritier du trône, insulte Frédégonde et lui fait
comprendre qu’elle aura à subir sa vengeance, une fois qu'il
serait monté sur le trône. Frédégonde se persuade alors que la
mort de ses fils est due à un maléfice que Clovis a demandé à la
mère d’une de ses servantes dont il est tombé amoureux. La
servante est battue et ses cheveux coupés, suspendus à un pieu
devant le logis du prince. La mère est torturée et contrainte de
confirmer les soupçons qui pèsent sur elle. La reine accuse alors
Clovis de haute trahison auprès du roi. Clovis est arrêté et
désarmé lors d’une partie de chasse. Il est conduit garrotté
auprès de la reine et l'on tente de lui faire reconnaître le
complot et avouer les noms de ses supposés complices, ce qu’il
refuse. Trois jours après, la reine le fait conduire dans une maison
appelée Nogent de l’autre côté de la Marne où il est poignardé.
Des messagers annoncent au roi que le prince s’est suicidé.
Ce n'est qu'après la mort de Chilpéric, que Clovis, ainsi que son frère Mérovée, recevra une véritable sépulture grâce à leur oncle Gontran. On retrouvera dans la Marne une dépouille aux cheveux longs, présentée comme étant celle de Clovis. Les corps de Mérovée et de Clovis seront alors transportés dans l'église Saint-Vincent de Paris (par la suite Saint-Germain-des-Prés).
Après la mort de Clovis, Frédégonde fait aussi assassiner Audovère. Basine, dernière fille d’Audovère, est quant à elle violée par les serviteurs de la reine, ce qui la rend inapte au mariage, puis cloîtrée au monastère Sainte-Croix de Poitiers, auprès de Radegonde et des filles de Caribert Ier.
Ces crimes l'empêchant désormais de nouer des relations diplomatiques faute de filles à marier, le roi regrette de les avoir tolérés.
Ce n'est qu'après la mort de Chilpéric, que Clovis, ainsi que son frère Mérovée, recevra une véritable sépulture grâce à leur oncle Gontran. On retrouvera dans la Marne une dépouille aux cheveux longs, présentée comme étant celle de Clovis. Les corps de Mérovée et de Clovis seront alors transportés dans l'église Saint-Vincent de Paris (par la suite Saint-Germain-des-Prés).
Après la mort de Clovis, Frédégonde fait aussi assassiner Audovère. Basine, dernière fille d’Audovère, est quant à elle violée par les serviteurs de la reine, ce qui la rend inapte au mariage, puis cloîtrée au monastère Sainte-Croix de Poitiers, auprès de Radegonde et des filles de Caribert Ier.
Ces crimes l'empêchant désormais de nouer des relations diplomatiques faute de filles à marier, le roi regrette de les avoir tolérés.
« La
mort des rois, quand le triste sépulcre recouvre les dépouilles de
ces maîtres du monde, est cruelle et fait couler les larmes du
peuple. Ici repose Chlodebert mort à l'âge de 15 ans. Il est
arrière-petit-fils de Clovis, petit-fils de Clotaire, et fils de
Chilpéric et de Frédégonde, son épouse. La naissance de cet
enfant avait donné plus d'essor aux vœux de la Francie. La patrie
et son père, dès qu'il a grandi, ont conçu de lui les plus hautes
espérances ; le sort ennemi se hâta de le leur ravir. Mais celui-là
n'est pas à pleurer de ceux qui l'ont aimé, à qui ne peut plus
nuire le contact d'un monde plaintif, et qui a les honneurs du ciel.
Il a vécu innocent, il ne meurt point par un crime. Il s'applaudit
maintenant de posséder un royaume qui n'aura point de fin ».
« Tête
chère au peuple, objet de son éternel amour, Dagobert, futur appui
de la patrie et son espérance, tu meurs enfant. Issu d'une race
royale, tu n'as été montré à la terre que pour lui être aussitôt
ravi et transporté au ciel. Rejeton généreux dont la souche est le
puissant et belliqueux Clovis, tu es l'égal par le sang de cet
illustre bisaïeul, et, fils de Chilpéric et de Frédégonde, tu
ressembles, noble enfant, aux anciens rois. Tu as reçu à temps
l'eau sainte du baptême, de sorte que si tu perds un royaume sur la
terre, tu en acquiers un autre dans le ciel. Tu vis donc dans la
gloire, et quand viendra le juge du monde, tu ressusciteras dans tout
ton éclat et ta beauté ».
Clovis,
fils de Chilpéric Ier - Wikipedia
blog.photographies-naturelles.fr/wiki-Clovis,_fils_de_Chilpéric_Ier.html
7
oct. 2015 - 2.8 Les années de paix (577-580) ... 2.10 L'année 584
.... Chilpéric est le fils de Clotaire Ier et de sa seconde épouse,
la reine Arnegonde, .... À la mort de Caribert Ier , le 5 mars 567,
en l'absence d'héritier mâle, Gontran, ...
Rois
et souverains de France - Page 3
www.partisansmarine.com/t11111p60-rois-et-souverains-de-france
16
juil. 2012 - Chilpéric Ier La révolte de Mérovée [center] Au
printemps 576, ... Les années de paix (577-580) ... Clovis, le
dernier fils d'Audovère, en se vantant d'être devenu .... La
disparition des fils de Chilpéric donne en effet à Childebert II,
successeur de Sigebert, la possibilité de se retrouver héritier de
deux teilreich.
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