vendredi 16 octobre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 589

 3 OCTOBRE 2015...


Cette page concerne l'année 589 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DEUX PRINCESSES CONTRAINTES DE PRENDRE LE VOILE SE RÉVOLTENT

SAINTE RADEGONDE
Basine (en latin Basina), fille du roi de Neustrie Chilpéric Ier (539-584) et de la reine Audovère (533-580), religieuse à l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers, et participe à la révolte des nonnes en 589...

Princesse de sang royal, elle est violée par les hommes de sa belle-mère Frédégonde, perdant ainsi son honneur et l'ensemble de ses biens.
Reléguée au couvent de Sainte-Croix de Poitiers, dirigé par Sainte Radegonde, elle participe en 589 à la révolte des nonnes qui met le couvent à feu et à sang et scandalise l'épiscopat tout entier. Avec sa cousine Clotilde, fille de Caribert Ier, elles en appellent aux rois pour faire condamner leur abbesse Leubovère qu'elles accusent de trop de dureté et d'oisiveté. Mais ce sont elles qui subissent l'excommunication et se voient sommées de retourner immédiatement dans leur couvent.
Finalement pardonnées à l'issue de leur procès, Clotilde reçoit de la reine Brunehilde des domaines sur lesquels elle s'installe, tandis que Basine retrouve sa condition de nonne à Sainte-Croix...

La paix et la régularité n'ont guère survécu à Sainte Radegonde dans son monastère de Poitiers. L'ambition s'y glisse, et c'est elle qui ouvre ordinairement la porte des plus saints monastères au relâchement et à la division.
Il y a dans cette florissante communauté deux princesses, qui n'ont guère eu d'autre vocation que la volonté de leurs parents, du moins, en quittant le monde, elles n'en ont pas quitté l'esprit. Ce sont Chrodielde (Clotilde), fille de Charibert, et Basine, fille de Chilpéric, contraintes par Frédégonde de prendre le voile.

Après la mort de l'abbesse Agnès, les deux princesses, qui aspirent à la remplacer, voient avec douleur l'élection de Leubovère. Elles ne lui pardonnent pas de leur avoir été préférée, et, par dépit devenues susceptibles, elles s'imaginent que la nouvelle abbesse n'a pas pour elles les égards dus à leur naissance. De là des murmures secrets, et enfin des plaintes éclatantes, qui ne manquent pas d'être appuyées, car, dans une communauté nombreuse, les mécontents en trouvent toujours d'autres prêts à épouser leurs querelles. Chrodielde et Basine forment un parti de 40 religieuses, qui se proposent de faire déposer l'abbesse, pour mettre Chrodielde à sa place, comme celle-ci le leur fait jurer.

Sortant du monastère à la tête de ces 40 rebelles, les princesses disent : Nous allons trouver les rois nos parents, pour leur signaler les outrages qu'on nous fait. On ne nous traite pas en filles de rois, mais en filles de misérables esclaves. Cette troupe de vierges folles, malgré les mauvais chemins et les pluies, va à pied de Poitiers à Tours le 1er mars 589, dans un état pouvant excité la compassion, si leur révolte ne les en ait rendues indignes. Elles saluent l’évêque Grégoire, que Chrodielde prie de prendre soin de la conduite et de la subsistance de ses filles, jusqu'à ce qu'elle ait été trouver les rois des Francs, pour leur exposer ce que leur abbesse leur a fait souffrir. Grégoire leur représente que, si l'abbesse a mal agi à leur égard, il faut s'en plaindre à l'évêque Mérovée, et qu'après la faute qu'elles viennent de commettre, elles n'ont d'autre parti à prendre que de la réparer en retournant au plus tôt dans leur cloître, de peur que l'amour du monde et de ses plaisirs ne disperse un troupeau choisi que Sainte Radegonde a assemblé ! Par ses jeûnes et par ses veilles...

POITIERS
Nous n'y retournerons point, dit Chrodielde, nous irons trouver les rois. Que ne vous rendez-vous à la raison, en suivant le conseil d'un évêque, reprend Grégoire, car je crains bien que, si vous persistez dans votre révolte, vous ne soyez excommuniées par les prélats, comme nos prédécesseurs l'ont prescrit dans la Lettre qu'ils ont écrite à Sainte Radegonde quelques années après l'établissement de son monastère. Sur cela, il leur lit la Lettre des évêques du concile de Tours, en 566, où il est dit expressément qu'on doit frapper d'anathème les religieuses qui sortent du monastère de Sainte Radegonde... Chrodielde repond :
Rien ne pourra nous empêcher d'aller porter nos plaintes au pied du trône des rois nos parents. Tout ce que l’évêque peut gagner sur elle, c'est d'attendre une saison plus commode pour un si long voyage : Encore son impatience ne lui permet-elle pas de différer longtemps... Grégoire ayant dit à ces religieuses qu'elles doivent s'adresser à Mérovée, elles lui parlent avec vivacité contre ce prélat, et le dépeignent comme le principal auteur des troubles de leur monastère : Il n'a, en effet, montré que trop de prévention contre cet établissement. Dès que la belle saison rend les chemins praticables, Chrodielde, laissant ses religieuses à Tour sous la conduite de Basine sa cousine, part pour la cour de Gontran... Son oncle écoute ses plaintes, lui fait de riches présents, et charge des évêques commissaires d'examiner l'affaire sur les lieux.

Chrodielde laisse à Autun, pour attendre ces prélats, une religieuse nommée Constantine, qui l'a accompagnée, et se hâte d'aller à Tours rassurer ses filles par sa présence. Elle trouve, à son arrivée, que plusieurs d'entre elles se sont laissé séduire, et se sont même mariées... Aussi ne juge-t-elle pas à propos de les laisser plus longtemps à Tours.
Voyant que les évêques tardent à arriver, elle reconduit ses religieuses à Poitiers, où elles se réfugient dans l'enceinte de l'église de Saint-Hilaire. Là, sous prétexte de se mettre à couvert de toute insulte, elles prennent à leurs gages une troupe de voleurs et de scélérats qui commettent les plus horribles attentats.

Pendant ce temps, Gondegésile, surnommé Dodon, ancien comte de Saintes, qui a succédé en 585 à Bertrand sur le siège de Bordeaux, prend, en qualité de métropolitain, connaissance de l'affaire.
Il se rend à Poitiers avec Nicaise d’Angoulême et Safiarius de Périgueux. Ces prélats, accompagnés de Mérovée, vont dans l'église de Saint-Hilaire engager les rebelles à rentrer dans leur monastère. Sur leur refus opiniâtre, ils fulminent contre elles l'excommunication, suivant la Lettre du concile de Tours. Aussitôt les mercenaires des religieuses, se jetant sur les évêques, les renversent par terre, et les accablent de coups, sans respect pour leur dignité.. Les diacres et les autres clercs de leur suite sont blessés et couverts de sang.

Tout ce que peuvent faire les prélats dans ce tumulte est de s'échapper de l'église : Telle est leur frayeur, qu'ils s'enfuient sans se parler ni se dire adieu. Chrodielde, maîtresse du champ de bataille , pille les biens du monastère dont elle peut s'emparer, et menace, si elle entre dans la maison, de faire jeter l'abbesse par les fenêtres. Childebert, dans le royaume duquel est Poitiers, y envoie un comte pour réprimer ces excès.
Gondegésile de Bordeaux mande, de son côté, ce qui s'est passé aux évêques assemblés avec Gontran, sans doute pour cette même affaire. Ils répondent qu'ils approuvent la sentence portée contre les religieuses rebelles, jusqu'à ce que, étant tous réunis en concile le 1er novembre, ils puissent adopter ensemble des mesures justes et efficaces pour mettre fin à des violences si scandaleuses... En attendant il faut prier le Seigneur pour la conversion de ces filles.
La Lettre est : d'Ekberius de Lyon, successeur de Prisque - d'Hesychius de Grenoble - de Syagrius d'Autun - d'Urbique de Riez - de Véran de Cavaillon - de Félix de Belley - de Félix de Châlons-sur-Marne, et de Bertrand du Mans.
Les noms d'Auxerre et d'Agricole de Nevers, qu'on trouve à la tête de la Lettre, ne sont pas dans les souscriptions. Le concile dont parlent les prélats a été, en effet, indiqué pour le 1er novembre 589 par Gontran, qui veut y faire examiner quelques griefs qu'il croit avoir contre Childebert et Brunehaut. Mais, cette reine s'étant justifiée, les évêques qui sont déjà en chemin sont contremandés, et le concile ne se tient pas. Ainsi on ne peut y terminer l'affaire des religieuses de Poitiers.

Dieu, qui oppose souvent aux grands scandales de grands exemples de vertu, veut qu'au moment où des princesses consacrées à Dieu oublient à ce point la sainteté de leur état, une autre princesse édifie la Gaule par sa piété et par sa sainte mort... C'est la reine Ingoberge, première femme de Charibert. Après avoir été repoussée par son mari, elle ne songe qu'à se sanctifier dans la retraite. Les intrigues et les crimes de ses rivales lui font bénir sa disgrâce. Elle a connu par expérience la vanité et la fragilité des grandeurs de la terre, elle s'applique à mériter par ses bonnes œuvres celles du ciel. Dès qu'elle sent sa fin approcher, elle prie Grégoire de Tours de venir l'y disposer. il est édifié de ses sentiments de vertu. De l'avis de ce prélat, la reine fait un testament par lequel elle lègue des terres à l’Église de Tours, à la basilique de Saint-Martin, et à l’Église du Mans, d'où l'on peut inférer que sa retraite est dans la Touraine ou dans le Maine. Ingoberge meurt âgée de 62 ans, en 589.

CHASSE DE SAINTE RADEGONDE
Celte reine avait une fille unique, nommée Adelberge ou Berthe. On songe à la marier à Ethelbert. il a pour trisaïeul Hengiste, chef des Anglo-Saxons qui s'établissent en Grande-Bretagne. On place en l'année 455 la fondation du royaume de Kent par Hengiste. Une paix profonde de près d'un siècle a rendu ce royaume très florissant, et les conquêtes d'Ethelbert, qui monte sur le trône en 560, lui acquièrent une telle supériorité sur les autres royaumes également fondés par les Saxons, qu'il est souvent désigné par le litre général de « roi d'Angleterre. »... Berthe vit a la cour dans la pratique de toutes les vertus Chrétiennes, et le prélat n'omet rien pour l'affermir de plus en plus dans les voies de Dieu. Il va avec elle célébrer les divins mystères dans une ancienne église dédiée à Saint Martin que les Bretons ont abandonnée, et qui est située près de Canterbéry. Les païens, touchés de la vie exemplaire et des discours du vénérable évêque, reviennent peu à peu de leurs préventions, le roi lui-même sent diminuer son éloignement pour la religion chrétienne et c'est ainsi que la Providence préparé les cœurs à recevoir l’Évangile, que le saint moine Augustin doit venir prêcher en 596 dans le royaume de Kent.

Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu'au ...
https://books.google.fr/books?id=HgAHMRDY7DYC
Mathieu-Richard-Auguste Henrion, ‎Migne - 1860
On ignore l'année de sa mort. Saint Psalmode (2987). [589] Saint Psalmode, Irlandais de naissance, avait quitté sa patrie pour passer dans les Gaules. ... C'étaient Chrodielde, tille de Charibert, et Basine, tille de Chilpéric, contraintes par ...
Histoire chronologique et dogmatique des conciles de la ...
https://books.google.fr/books?id=HONTAAAAcAAJ
Roisselet de Sauclières (M., fils.) - 1845
Outrée de n'avoir pas été élue abbesse , Chrodielde, fille du roi Charibert , sortit de son couvent avec ... C'était au mois de février de l'an 589. ... Ensuite Chrodielde s'empara des terres du monastère, et l'année suivante (590) elle le fit envahir ...

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