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OCTOBRE 2015...
Cette
page concerne l'année 589 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
DEUX
PRINCESSES CONTRAINTES DE PRENDRE LE VOILE SE RÉVOLTENT
SAINTE RADEGONDE |
Princesse
de sang royal, elle est violée par les hommes de sa belle-mère
Frédégonde, perdant ainsi son honneur et l'ensemble de ses biens.
Reléguée
au couvent de Sainte-Croix de Poitiers, dirigé par Sainte Radegonde,
elle participe en 589 à la révolte des nonnes qui met le couvent à
feu et à sang et scandalise l'épiscopat tout entier. Avec sa
cousine Clotilde, fille de Caribert Ier, elles en appellent aux rois
pour faire condamner leur abbesse Leubovère qu'elles accusent de
trop de dureté et d'oisiveté. Mais ce sont elles qui subissent
l'excommunication et se voient sommées de retourner immédiatement
dans leur couvent.
Finalement
pardonnées à l'issue de leur procès, Clotilde reçoit de la reine
Brunehilde des domaines sur lesquels elle s'installe, tandis que
Basine retrouve sa condition de nonne à Sainte-Croix...
La
paix et la régularité n'ont guère survécu à Sainte Radegonde
dans son monastère de Poitiers. L'ambition s'y glisse, et c'est elle
qui ouvre ordinairement la porte des plus saints monastères au
relâchement et à la division.
Il
y a dans cette florissante communauté deux princesses, qui n'ont
guère eu d'autre vocation que la volonté de leurs parents, du
moins, en quittant le monde, elles n'en ont pas quitté l'esprit. Ce
sont Chrodielde (Clotilde), fille de Charibert, et Basine, fille de
Chilpéric, contraintes par Frédégonde de prendre le voile.
Après
la mort de l'abbesse Agnès, les deux princesses, qui aspirent à la
remplacer, voient avec douleur l'élection de Leubovère. Elles ne
lui pardonnent pas de leur avoir été préférée, et, par dépit
devenues susceptibles, elles s'imaginent que la nouvelle abbesse n'a
pas pour elles les égards dus à leur naissance. De là des murmures
secrets, et enfin des plaintes éclatantes, qui ne manquent pas
d'être appuyées, car, dans une communauté nombreuse, les
mécontents en trouvent toujours d'autres prêts à épouser leurs
querelles. Chrodielde et Basine forment un parti de 40 religieuses,
qui se proposent de faire déposer l'abbesse, pour mettre Chrodielde
à sa place, comme celle-ci le leur fait jurer.
Sortant
du monastère à la tête de ces 40 rebelles, les princesses disent :
Nous allons trouver les rois nos parents, pour leur signaler les
outrages qu'on nous fait. On ne nous traite pas en filles de rois,
mais en filles de misérables esclaves. Cette troupe de vierges
folles, malgré les mauvais chemins et les pluies, va à pied de
Poitiers à Tours le 1er mars 589, dans un état pouvant excité la
compassion, si leur révolte ne les en ait rendues indignes. Elles
saluent l’évêque Grégoire, que Chrodielde prie de prendre soin
de la conduite et de la subsistance de ses filles, jusqu'à ce
qu'elle ait été trouver les rois des Francs, pour leur exposer ce
que leur abbesse leur a fait souffrir. Grégoire leur représente
que, si l'abbesse a mal agi à leur égard, il faut s'en plaindre à
l'évêque Mérovée, et qu'après la faute qu'elles viennent de
commettre, elles n'ont d'autre parti à prendre que de la réparer en
retournant au plus tôt dans leur cloître, de peur que l'amour du
monde et de ses plaisirs ne disperse un troupeau choisi que Sainte
Radegonde a assemblé ! Par ses jeûnes et par ses veilles...
POITIERS |
Rien
ne pourra nous empêcher d'aller porter nos plaintes au pied du trône
des rois nos parents. Tout ce que l’évêque peut gagner sur elle,
c'est d'attendre une saison plus commode pour un si long voyage :
Encore son impatience ne lui permet-elle pas de différer
longtemps... Grégoire ayant dit à ces religieuses qu'elles doivent
s'adresser à Mérovée, elles lui parlent avec vivacité contre ce
prélat, et le dépeignent comme le principal auteur des troubles de
leur monastère : Il n'a, en effet, montré que trop de prévention
contre cet établissement. Dès que la belle saison rend les chemins
praticables, Chrodielde, laissant ses religieuses à Tour sous la
conduite de Basine sa cousine, part pour la cour de Gontran... Son
oncle écoute ses plaintes, lui fait de riches présents, et charge
des évêques commissaires d'examiner l'affaire sur les lieux.
Chrodielde
laisse à Autun, pour attendre ces prélats, une religieuse nommée
Constantine, qui l'a accompagnée, et se hâte d'aller à Tours
rassurer ses filles par sa présence. Elle trouve, à son arrivée,
que plusieurs d'entre elles se sont laissé séduire, et se sont même
mariées... Aussi ne juge-t-elle pas à propos de les laisser plus
longtemps à Tours.
Voyant
que les évêques tardent à arriver, elle reconduit ses religieuses
à Poitiers, où elles se réfugient dans l'enceinte de l'église de
Saint-Hilaire. Là, sous prétexte de se mettre à couvert de toute
insulte, elles prennent à leurs gages une troupe de voleurs et de
scélérats qui commettent les plus horribles attentats.
Pendant
ce temps, Gondegésile, surnommé Dodon, ancien comte de Saintes, qui
a succédé en 585 à Bertrand sur le siège de Bordeaux, prend, en
qualité de métropolitain, connaissance de l'affaire.
Il
se rend à Poitiers avec Nicaise d’Angoulême et Safiarius de
Périgueux. Ces prélats, accompagnés de Mérovée, vont dans
l'église de Saint-Hilaire engager les rebelles à rentrer dans leur
monastère. Sur leur refus opiniâtre, ils fulminent contre elles
l'excommunication, suivant la Lettre du concile de Tours. Aussitôt
les mercenaires des religieuses, se jetant sur les évêques, les
renversent par terre, et les accablent de coups, sans respect pour
leur dignité.. Les diacres et les autres clercs de leur suite sont
blessés et couverts de sang.
Tout
ce que peuvent faire les prélats dans ce tumulte est de s'échapper
de l'église : Telle est leur frayeur, qu'ils s'enfuient sans se
parler ni se dire adieu. Chrodielde, maîtresse du champ de bataille
, pille les biens du monastère dont elle peut s'emparer, et menace,
si elle entre dans la maison, de faire jeter l'abbesse par les
fenêtres. Childebert, dans le royaume duquel est Poitiers, y envoie
un comte pour réprimer ces excès.
Gondegésile
de Bordeaux mande, de son côté, ce qui s'est passé aux évêques
assemblés avec Gontran, sans doute pour cette même affaire. Ils
répondent qu'ils approuvent la sentence portée contre les
religieuses rebelles, jusqu'à ce que, étant tous réunis en concile
le 1er novembre, ils puissent adopter ensemble des mesures justes et
efficaces pour mettre fin à des violences si scandaleuses... En
attendant il faut prier le Seigneur pour la conversion de ces filles.
La
Lettre est : d'Ekberius de Lyon, successeur de Prisque -
d'Hesychius de Grenoble - de Syagrius d'Autun - d'Urbique de Riez -
de Véran de Cavaillon - de Félix de Belley - de Félix de
Châlons-sur-Marne, et de Bertrand du Mans.
Les
noms d'Auxerre et d'Agricole de Nevers, qu'on trouve à la tête de
la Lettre, ne sont pas dans les souscriptions. Le concile dont
parlent les prélats a été, en effet, indiqué pour le 1er novembre
589 par Gontran, qui veut y faire examiner quelques griefs qu'il
croit avoir contre Childebert et Brunehaut. Mais, cette reine s'étant
justifiée, les évêques qui sont déjà en chemin sont
contremandés, et le concile ne se tient pas. Ainsi on ne peut y
terminer l'affaire des religieuses de Poitiers.
Dieu,
qui oppose souvent aux grands scandales de grands exemples de vertu,
veut qu'au moment où des princesses consacrées à Dieu oublient à
ce point la sainteté de leur état, une autre princesse édifie la
Gaule par sa piété et par sa sainte mort... C'est la reine
Ingoberge, première femme de Charibert. Après avoir été repoussée
par son mari, elle ne songe qu'à se sanctifier dans la retraite. Les
intrigues et les crimes de ses rivales lui font bénir sa disgrâce.
Elle a connu par expérience la vanité et la fragilité des
grandeurs de la terre, elle s'applique à mériter par ses bonnes
œuvres celles du ciel. Dès qu'elle sent sa fin approcher, elle prie
Grégoire de Tours de venir l'y disposer. il est édifié de ses
sentiments de vertu. De l'avis de ce prélat, la reine fait un
testament par lequel elle lègue des terres à l’Église de Tours,
à la basilique de Saint-Martin, et à l’Église du Mans, d'où
l'on peut inférer que sa retraite est dans la Touraine ou dans le
Maine. Ingoberge meurt âgée de 62 ans, en 589.
CHASSE DE SAINTE RADEGONDE |
Histoire
ecclésiastique depuis la création jusqu'au ...
https://books.google.fr/books?id=HgAHMRDY7DYC
Mathieu-Richard-Auguste
Henrion, Migne - 1860
On
ignore l'année de sa mort. Saint Psalmode (2987). [589] Saint
Psalmode, Irlandais de naissance, avait quitté sa patrie pour passer
dans les Gaules. ... C'étaient Chrodielde, tille de Charibert, et
Basine, tille de Chilpéric, contraintes par ...
Histoire
chronologique et dogmatique des conciles de la ...
https://books.google.fr/books?id=HONTAAAAcAAJ
Roisselet
de Sauclières (M., fils.) - 1845
Outrée
de n'avoir pas été élue abbesse , Chrodielde, fille du roi
Charibert , sortit de son couvent avec ... C'était au mois de
février de l'an 589. ... Ensuite Chrodielde s'empara des terres du
monastère, et l'année suivante (590) elle le fit envahir ...
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