mardi 6 octobre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 594


28 SEPTEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 594 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SAINT MARIUS D'AVENCHES INVENTEUR DU DIOCÈSE DE LAUSANNE

L’Église a calqué son organisation sur celle de l'Empire Romain et sur l'institution des cités (Civitas). La règle voulant que les chefs-lieux de cités donnent naissance à des diocèses connaît toutefois des exceptions, le territoire de Nyon ayant été annexé au diocèse de Genève et 2 seules mentions (535 et 585) associant le nom d'Avenches à celui d'un évêque. Dernier-né, au début du VIe s., des diocèses de Suisse Romande, celui de Lausanne regroupe des territoires relevant de l'ancienne civitas Helvetiorum. Il est créé à l'intérieur des terres comprises jusqu'alors dans les aires d'autorité des évêques de Genève et de Sion, attestés dès la fin du IVe s. Son titulaire, itinérant durant le premier siècle d'existence, en fixe le siège à Lausanne, au plus tard entre la fin du VIe siècle et le début du VIIe siècle., pour des raisons militaires, commerciales et géographiques. Il est probable que le diocèse atteint avant le XIIe siècle ses frontières définitives, ainsi conservées jusqu'au début du XIXe s. L'évêque de Lausanne étend son autorité spirituelle sur un territoire d'une taille respectable ( 8 200 km²), situé de part et d'autre de la frontière linguistique, englobant les futurs cantons de Fribourg et de Neuchâtel, une partie importante de ceux de Vaud et de Berne, la circonscription de la ville de Soleure et 3 localités de Franche-Comté. L'évêché de Lausanne, territoire où l'évêque exerce son pouvoir temporel, est par contre beaucoup plus petit.

D'une famille illustre. Marius naît dans le diocèse d'Autun, en l'an 530, en 574, il est nommé évêque d'Avenches, dont il prend le nom. Vers la fin de sa vie, il transporte le siège de son évêché, d'Avenches à Lausanne, où il meurt en 593. C'est également dans cette ville qu'il est enseveli. Il n'a travaillé, paraît-il, que sur des sources écrites, quoiqu'il ait pu être témoin des événements du milieu du VIe siècle. Il est remarquable de constater que pour cet auteur Bourguignon, l'empire Romain a toujours la même importance qu'il a eue pour ses prédécesseurs Saint Jérôme et Prosper, ce n'est plus seulement le dernier empire de la terre en général, ainsi que l'enseigne l'Église, mais l'évêque catholique reste d'autant plus pénétré de son origine Romane que l'élément Germain de la Bourgogne s'est fortement romanisé et que les relations entre ce pays et l'Italie sont toujours très actives : Les deux pays sont du reste réunis encore plus tard en un seul empire. Sous le règne de Justinien, l'empire Romain a, en outre, reçu un lustre nouveau et inespéré. Aussi, à l'exemple de son prédécesseur, Marius non seulement calcule, d'après les consuls, en ajoutant, comme les Byzantins, des indictions, à partir de 522, mais il note de plus l'avènement et la mort des empereurs d'Orient, et il le fait même avec plus de soin que pour les rois des Francs. Marius se considère précisément comme Romain. Par suite, outre son pays, c'est l'Italie et l'empire de Byzance qui attirent le plus son attention... Il raconte même des histoires de Constantinople, considérant cette ville comme la capitale. Au reste, plusieurs années restant sans indication d'événements dans son livre, sa chronique n'est en somme qu'un tout petit ouvrage ; il n'offre pas beaucoup de choses bien nouvelles, mais il reste cependant très précieux par l'exactitude des renseignements qu'il nous fournit, quoique ces renseignements se bornent presque exclusivement à l'histoire politique.

CŒUR DE LA CATHÉDRALE DE LAUSANE
Marius d'Avenches (Marius Aventicae ou Marius Aventicum) ou Saint Marius ou Saint Maire ou Saint Maure vIt au VIe siècle, originaire d'Autun selon le cartulaire du Chapitre de Notre-Dame de Lausanne et d'origine Gallo-Romaine et non Germanique. Il entre très probablement dans les ordres, avant sa 10e année. Marius Besson émet l'hypothèse qu'il se soit fait tonsuré au monastère Saint-Symphorien d'Autun. Néanmoins, il n'existe aucune preuve formelle et il a tout aussi bien pu entrer en clergie à l'église d'Autun comme à celle d'Avenches, ou commencer sa vie monastique au monastère de Saint-Maurice d'Agaune.
Le texte latin est grosso modo celui de la Patrologie latine n° 72 modifié à quelques endroits, en utilisant en particulier la version de la bibliothèque numérique des Monumenta Germaniae Historica, Scriptores Antiquissimi.
La chronique de Marius d’Avenches est tellement « sèche » qu’elle ne se lit pas sans une difficulté majeure : La nécessité d’avoir une bonne connaissance, pour l’histoire des Mérovingiens et l’empire Byzantin, des événements s’étant produits avant (mais aussi après) les faits indiqués par l’auteur. Pour ne prendre qu’un seul exemple, la terrible sédition Nika, qui a lieu à Constantinople en 532, n’est pas un simple fait divers qui se produit comme par hasard. Cet événement a fait l’objet de nombreuses études, et ne parlons pas de celles sur l’empereur Justinien.
Des notes diverses mais peu nombreuses ont été ajoutées çà et là pour essayer de rendre cette lecture plus « digeste ». Chaque consul ou personnage n’a pu faire l’objet d’une description. Pour une traduction plus récente et un ouvrage plus complet, cf. Justin Favrod, La chronique de Marius d’Avenches, 1993.

Après son ordination épiscopale, on attribue à Marius la construction de plusieurs églises dans son diocèse, dont certaines sont dédiées à des martyrs d'Autun, en référence à une tradition selon laquelle l'évêque fasse venir sur son diocèse des reliques provenant du diocèse duquel il est originaire. Son épitaphe renseigne aussi sur sa vie. Marius a vécu de façon ascétique et humble, effectuant les missions qui incombent à l'évêque comme rendre la justice, secourir les personnes précaires, diriger les clercs de son Église, célébrer les offices divins, etc... Au VIe siècle, les structures ecclésiales reprennent celles de l'Empire Romain et Marius siège dans la cité épiscopale d'Helvétie : Avenches. Néanmoins, cette période est passablement troublée par les incursions Germaniques, notamment Alamanes. Aussi le siège du diocèse a régulièrement oscillé entre Avenches, Vindonissa (Windisch) et Lausanne.

Néanmoins, si le siège est définitivement installé à Lausanne dès le début de la seconde moitié du VIIe siècle, rien n'atteste que Marius ait réellement eu son siège à Lausanne. On attribue généralement le transfert du siège de l'évêché à Marius car les Annales de Flavigny et de Lausanne, document du Xe siècle désignent Marius comme évêque de Lausanne et le cartulaire du Chapitre de Notre-Dame de Lausanne affirme que Marius a été enterré dans l'église Saint-Tyrse. Or cette ancienne église se trouve dans l'enceinte de la ville et il n'est pas de coutume pour les Romains d'enterrer un mort dans la ville. De plus, les reliques de Marius n'ont jamais eu de culte dans cette église. Toutefois, lors du premier concile de Mâcon, Marius se désigne comme l'évêque d'Avenches, ville dans laquelle il est le plus probable qu'il ait résidé, sa signature au concile sert de preuve.

NOTRE DAME DE LAUSANNE
Aucun document ne permet de reconstituer les dates exactes de la vie de Marius d'Avenches. En 1235, Conon d'Estavayer reprend les Annales de Flavigny et de Lausanne pour faire mention de Marius d'Avenches. Il stipule notamment que Marius est décédé en l'an 601 à l'âge de 64 ans et cela la même année que le roi Gontran. Or, Gontran est décédé le 28 mars 593. Selon Favrod, la clé qui permet de résoudre cette question des dates se trouve dans la date de fondation de l'Église de Payerne que Conon donne au « huit des calendes de juillet pendant la 5e indication, la 14e année de son épiscopat sous le règne du Seigneur de Gontran. », ce qui correspond au 24 juin 587.
Ainsi donc, Marius est donc très probablement né aux alentours de l'an 530 dans la région d'Autun. Probablement ordonné prêtre en 567, il a reçu sa consécration épiscopale en 573 et devient évêque de l'Église Avencienne et son épiscopat dure 20 ans et 8 mois, de mai 573 à décembre 594 Il est attesté dans les souscriptions du concile de Mâcon en 585. Il fonde l'Abbaye Notre-Dame à Payerne le 24 juin 587, construite sur une villa Romaine, il en fonde peut-être d'autres dans son diocèse dédiées à des saints d'Autun. Les historiens situent le siège de son évêché tantôt à Avenches, quasiment à l'état de ruines à l'époque, ou à Lausanne où se trouve un bourg fortifié. Il décède le 31 décembre 593./594, on l'enterre dans l'église Saint-Thyrse à Lausanne où ses reliques sont conservées. Durant la fin du VIe siècle, l'église change de patronage et devient l'église Saint-Maire. Connu dans la tradition comme Saint Maire ou Saint Maure, il a laissé un important souvenir dans la région. Après sa mort, le siège épiscopal reste vacant durant près de 45 ans et il faut attendre Arricus qui devient évêque de Lausanne en 639...
Marius est aussi l'auteur d'une chronique universelle qui couvre les années 435 à 581, cherchant à continuer celle de Prosper d'Aquitaine, s'inspirant de sources diverses et d'événements contemporains. Se considérant comme Romain, il date les années suivant les années des consuls et des empereurs d'Orient. Cette chronique présente des indications précieuses, et plus encore pour l'histoire des Burgondes. C'est aussi l'un des deux textes à parler de l'éboulement du Tauredunum. (Le Tauredunum, également appelé Tauretunum ou mont Taurus, désigne d'une part un fort ou castel du VIe siècle, et d'autre part une montagne du Valais, en Suisse. Cette montagne est le théâtre d'un tragique éboulement en 563 qui ensevelit un fort et plusieurs villages avant de créer un tsunami dévastateur sur le lac Léman. Son emplacement précis n'est pas défini à ce jour et plusieurs hypothèses ont été avancées).

Marius d'Avenches est avec Grégoire Palamas, le Saint Patron de la paroisse francophone du Patriarcat de Serbie à Lausanne, la Paroisse orthodoxe Saint Maire et Saint Grégoire Palamas. Le Château Saint-Maire, construit sur l'ancien couvent du même nom, porte le nom de l'évêque en son hommage. Cunon d'Estavayé rapporte que Marius, évêque d'Avenche, fonde, dans un terrien qui lui appartenait, la ville de Payeme, et qu'il y fait construire une église à l'honneur de la Sainte-Vierge, dont il fait la dédicace un 24 juin... Marius rétablit sans doute Payerne, mais il n'en est pas proprement le fondateur; cette ville est connue des Romains, on y voit encore une inscription en l'honneur de Jupiter, du Génie du lieu, et de la Fortune redevenue favorable, Fortuna redux, sur le pont de la Broyé. On croit communément que l'un des Paternes, dont on trouve plusieurs inscriptions dans la partie occidentale de la Suisse, a donné son nom à Payerne, en latin Paterniacum. Cette ville, voisine d'Avenche, est célèbre par une abbaye de Bénédictins, fondée, au Xe siècle, par Berthe, reine de la Bourgogne Transjurane. C'est aujourd'hui un Bailliage du canton de Berne.



Lausanne (diocèse) - Historisches Lexikon der Schweiz
www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F11400.php
24 juil. 2013 - Le diocèse de L., Genève et Fribourg (diocesis Lausannensis, Genevensis et Friburgensis) appelé depuis les origines jusqu'à 1821 diocèse ...


Marius d'Avenches (0530?-0593) - Auteur - Ressources de ...
data.bnf.fr/12467524/marius_d_avenches/
Autres formes du nom : Mario di Avenches (0530?-0593) (italien) Marius ... Clavis SGL : Marius Aventicensis episcopus (donne 594 comme année de décès)

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