28 SEPTEMBRE 2015...
Cette
page concerne l'année 594 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
SAINT
MARIUS D'AVENCHES INVENTEUR DU DIOCÈSE DE LAUSANNE
L’Église
a calqué son organisation sur celle de l'Empire Romain et sur
l'institution des cités (Civitas). La règle voulant que les
chefs-lieux de cités donnent naissance à des diocèses connaît
toutefois des exceptions, le territoire de Nyon ayant été annexé
au diocèse de Genève et 2 seules mentions (535 et 585) associant le
nom d'Avenches à celui d'un évêque. Dernier-né, au début du
VIe s., des diocèses de Suisse Romande, celui de Lausanne
regroupe des territoires relevant de l'ancienne civitas Helvetiorum.
Il est créé à l'intérieur des terres comprises jusqu'alors dans
les aires d'autorité des évêques de Genève et de Sion, attestés
dès la fin du IVe s. Son titulaire, itinérant durant le
premier siècle d'existence, en fixe le siège à Lausanne, au plus
tard entre la fin du VIe siècle et le début du VIIe siècle.,
pour des raisons militaires, commerciales et géographiques. Il est
probable que le diocèse atteint avant le XIIe siècle ses frontières
définitives, ainsi conservées jusqu'au début du XIXe s. L'évêque
de Lausanne étend son autorité spirituelle sur un territoire d'une
taille respectable ( 8 200 km²), situé de part et d'autre de la
frontière linguistique, englobant les futurs cantons de Fribourg et
de Neuchâtel, une partie importante de ceux de Vaud et de Berne, la
circonscription de la ville de Soleure et 3 localités de
Franche-Comté. L'évêché de Lausanne, territoire où l'évêque
exerce son pouvoir temporel, est par contre beaucoup plus petit.
D'une
famille illustre. Marius naît dans le diocèse d'Autun, en l'an 530,
en 574, il est nommé évêque d'Avenches, dont il prend le nom. Vers
la fin de sa vie, il transporte le siège de son évêché,
d'Avenches à Lausanne, où il meurt en 593. C'est également dans
cette ville qu'il est enseveli. Il n'a travaillé, paraît-il, que
sur des sources écrites, quoiqu'il ait pu être témoin des
événements du milieu du VIe siècle. Il est remarquable de
constater que pour cet auteur Bourguignon, l'empire Romain a toujours
la même importance qu'il a eue pour ses prédécesseurs Saint Jérôme
et Prosper, ce n'est plus seulement le dernier empire de la terre en
général, ainsi que l'enseigne l'Église, mais l'évêque catholique
reste d'autant plus pénétré de son origine Romane que l'élément
Germain de la Bourgogne s'est fortement romanisé et que les
relations entre ce pays et l'Italie sont toujours très actives : Les
deux pays sont du reste réunis encore plus tard en un seul empire.
Sous le règne de Justinien, l'empire Romain a, en outre, reçu un
lustre nouveau et inespéré. Aussi, à l'exemple de son
prédécesseur, Marius non seulement calcule, d'après les consuls,
en ajoutant, comme les Byzantins, des indictions, à partir de 522,
mais il note de plus l'avènement et la mort des empereurs d'Orient,
et il le fait même avec plus de soin que pour les rois des Francs.
Marius se considère précisément comme Romain. Par suite, outre son
pays, c'est l'Italie et l'empire de Byzance qui attirent le plus son
attention... Il raconte même des histoires de Constantinople,
considérant cette ville comme la capitale. Au reste, plusieurs
années restant sans indication d'événements dans son livre, sa
chronique n'est en somme qu'un tout petit ouvrage ; il n'offre pas
beaucoup de choses bien nouvelles, mais il reste cependant très
précieux par l'exactitude des renseignements qu'il nous fournit,
quoique ces renseignements se bornent presque exclusivement à
l'histoire politique.
CŒUR DE LA CATHÉDRALE DE LAUSANE |
Le
texte latin est grosso modo celui de la Patrologie latine n° 72
modifié à quelques endroits, en utilisant en particulier la version
de la bibliothèque numérique des Monumenta
Germaniae Historica, Scriptores Antiquissimi.
La
chronique de Marius d’Avenches est tellement « sèche »
qu’elle ne se lit pas sans une difficulté majeure : La
nécessité d’avoir une bonne connaissance, pour l’histoire des
Mérovingiens et l’empire Byzantin, des événements s’étant
produits avant (mais aussi après) les faits indiqués par l’auteur.
Pour ne prendre qu’un seul exemple, la terrible sédition Nika, qui
a lieu à Constantinople en 532, n’est pas un simple fait divers
qui se produit comme par hasard. Cet événement a fait l’objet de
nombreuses études, et ne parlons pas de celles sur l’empereur
Justinien.
Des
notes diverses mais peu nombreuses ont été ajoutées çà et là
pour essayer de rendre cette lecture plus « digeste ».
Chaque consul ou personnage n’a pu faire l’objet d’une
description. Pour une traduction plus récente et un ouvrage plus
complet, cf. Justin Favrod, La chronique de Marius d’Avenches,
1993.
Après
son ordination épiscopale, on attribue à Marius la construction de
plusieurs églises dans son diocèse, dont certaines sont dédiées à
des martyrs d'Autun, en référence à une tradition selon laquelle
l'évêque fasse venir sur son diocèse des reliques provenant du
diocèse duquel il est originaire. Son épitaphe renseigne aussi sur
sa vie. Marius a vécu de façon ascétique et humble, effectuant les
missions qui incombent à l'évêque comme rendre la justice,
secourir les personnes précaires, diriger les clercs de son Église,
célébrer les offices divins, etc... Au VIe siècle, les
structures ecclésiales reprennent celles de l'Empire Romain et
Marius siège dans la cité épiscopale d'Helvétie : Avenches.
Néanmoins, cette période est passablement troublée par les
incursions Germaniques, notamment Alamanes. Aussi le siège du
diocèse a régulièrement oscillé entre Avenches, Vindonissa
(Windisch) et Lausanne.
Néanmoins,
si le siège est définitivement installé à Lausanne dès le début
de la seconde moitié du VIIe siècle, rien n'atteste que Marius
ait réellement eu son siège à Lausanne. On attribue généralement
le transfert du siège de l'évêché à Marius car les Annales de
Flavigny et de Lausanne, document du Xe siècle désignent
Marius comme évêque de Lausanne et le cartulaire du Chapitre de
Notre-Dame de Lausanne affirme que Marius a été enterré dans
l'église Saint-Tyrse. Or cette ancienne église se trouve dans
l'enceinte de la ville et il n'est pas de coutume pour les Romains
d'enterrer un mort dans la ville. De plus, les reliques de Marius
n'ont jamais eu de culte dans cette église. Toutefois, lors du
premier concile de Mâcon, Marius se désigne comme l'évêque
d'Avenches, ville dans laquelle il est le plus probable qu'il ait
résidé, sa signature au concile sert de preuve.
NOTRE DAME DE LAUSANNE |
Ainsi
donc, Marius est donc très probablement né aux alentours de l'an
530 dans la région d'Autun. Probablement ordonné prêtre en 567, il
a reçu sa consécration épiscopale en 573 et devient évêque de
l'Église Avencienne et son épiscopat dure 20 ans et 8 mois, de mai
573 à décembre 594 Il est attesté dans les souscriptions du
concile de Mâcon en 585. Il fonde l'Abbaye Notre-Dame à Payerne le
24 juin 587, construite sur une villa Romaine, il en fonde peut-être
d'autres dans son diocèse dédiées à des saints d'Autun. Les
historiens situent le siège de son évêché tantôt à Avenches,
quasiment à l'état de ruines à l'époque, ou à Lausanne où se
trouve un bourg fortifié. Il décède le 31 décembre 593./594, on
l'enterre dans l'église Saint-Thyrse à Lausanne où ses reliques
sont conservées. Durant la fin du VIe siècle, l'église change
de patronage et devient l'église Saint-Maire. Connu dans la
tradition comme Saint Maire ou Saint Maure, il a laissé un important
souvenir dans la région. Après sa mort, le siège épiscopal reste
vacant durant près de 45 ans et il faut attendre Arricus qui devient
évêque de Lausanne en 639...
Marius
est aussi l'auteur d'une chronique universelle qui couvre les années
435 à 581, cherchant à continuer celle de Prosper d'Aquitaine,
s'inspirant de sources diverses et d'événements contemporains. Se
considérant comme Romain, il date les années suivant les années
des consuls et des empereurs d'Orient. Cette chronique présente des
indications précieuses, et plus encore pour l'histoire des
Burgondes. C'est aussi l'un des deux textes à parler de l'éboulement
du Tauredunum. (Le Tauredunum, également appelé Tauretunum ou mont
Taurus, désigne d'une part un fort ou castel du VIe siècle, et
d'autre part une montagne du Valais, en Suisse. Cette montagne est le
théâtre d'un tragique éboulement en 563 qui ensevelit un fort et
plusieurs villages avant de créer un tsunami dévastateur sur le lac
Léman. Son emplacement précis n'est pas défini à ce jour et
plusieurs hypothèses ont été avancées).
Marius
d'Avenches est avec Grégoire Palamas, le Saint Patron de la paroisse
francophone du Patriarcat de Serbie à Lausanne, la Paroisse
orthodoxe Saint Maire et Saint Grégoire Palamas. Le Château
Saint-Maire, construit sur l'ancien couvent du même nom, porte le
nom de l'évêque en son hommage. Cunon d'Estavayé rapporte que
Marius, évêque d'Avenche, fonde, dans un terrien qui lui
appartenait, la ville de Payeme, et qu'il y fait construire une
église à l'honneur de la Sainte-Vierge, dont il fait la dédicace
un 24 juin... Marius rétablit sans doute Payerne, mais il n'en est
pas proprement le fondateur; cette ville est connue des Romains, on y
voit encore une inscription en l'honneur de Jupiter, du Génie du
lieu, et de la Fortune redevenue favorable, Fortuna redux, sur le
pont de la Broyé. On croit communément que l'un des Paternes, dont
on trouve plusieurs inscriptions dans la partie occidentale de la
Suisse, a donné son nom à Payerne, en latin Paterniacum. Cette
ville, voisine d'Avenche, est célèbre par une abbaye de
Bénédictins, fondée, au Xe siècle, par Berthe, reine de la
Bourgogne Transjurane. C'est aujourd'hui un Bailliage du canton de
Berne.
Lausanne
(diocèse) - Historisches Lexikon der Schweiz
www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F11400.php
24
juil. 2013 - Le diocèse de L., Genève et Fribourg (diocesis
Lausannensis, Genevensis et Friburgensis) appelé depuis les origines
jusqu'à 1821 diocèse ...
Marius
d'Avenches (0530?-0593) - Auteur - Ressources de ...
data.bnf.fr/12467524/marius_d_avenches/
Autres
formes du nom : Mario di Avenches (0530?-0593) (italien) Marius ...
Clavis SGL : Marius Aventicensis episcopus (donne 594 comme année de
décès)
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