dimanche 25 octobre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 583

9 octobre 2015...

Cette page concerne l'année 583 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES BERBÈRE ET L'AFRIQUE

Le Ouadi Natroun ou Wadi el Natrun, connu sous le nom de désert de Scété dans l'histoire chrétienne, est une vallée aride située dans le désert occidental de l’Égypte, à environ 75 km au nord-ouest du Caire et 80 km au sud-est d'Alexandrie.

Dans le conte de l’Oasien (IXe ou Xe dynastie), un habitant du ouadi Natroun, nommé Khoun-Inpou (Ḫwn-Ỉnpw), dépossédé de son bien par un fonctionnaire prévaricateur, expose en neuf discours d’un style fort relevé la primauté de la justice sur la force.
Durant l'époque pharaonique, cette région est considérée comme sacrée en raison du natron, composé naturel de carbonate de sodium, bicarbonate, sulfate de sodium et chlore, ayant des propriétés absorbante et antiseptique, qui s'y trouve en abondance, et qui est essentiel aux cérémonies de purification et à la confection des momies.
La très grande consommation de ce produit nécessite de fréquentes visites et le lieu devient vite un sanctuaire. On peut encore y voir, dans les bâtiments religieux construits plus tard, des colonnes, des linteaux et des pierres qui proviennent de temples anciens aujourd'hui complètement disparus...

Connu sous le nom de Scété (Scetis) ou désert de Scété durant l'ère chrétienne, le ouadi Natroun a abrité Saint Macaire le Grand qui s'y retire en 330. Sa présence attire de nombreux croyants, puis peu à peu des églises et des hospices pour les pèlerins sont construits, ainsi que des monastères pour les religieux.
Il ne faut pas le confondre avec le désert de Nitrie, situé plus au nord, non loin d'Alexandrie.
Dès les premiers siècles de notre ère, le ouadi Natroun a servi de refuge aux chrétiens d'Égypte brimés par les autorités de Byzance puis par le pouvoir musulman du Caire. Ayant souvent eu recours à l'exil pour pouvoir préserver leur foi, les Coptes y vivent, d'abord en ermites avant de s'organiser en communautés. C'est ainsi que près de cinquante monastères y ont été établis au IVe siècle. De nos jours, il n'en reste plus que quatre, toujours habités par des moines :
  • Deir El-Suryani (monastère des Syriens)
  • Deir Baramos (monastère des Romains)
  • IBN KALDOUN KASSUS
    Deir Amba Bichoï
  • Deir Abu Makar (monastère Saint-Macaire de Scété)

Les Berbères sont un ensemble d'ethnies autochtones d'Afrique du Nord. Connus dans l'Antiquité sous les noms de Libyens... Maures, Gétules, Garamantes ou encore Numides, ils connaissent ensuite : La conquête romaine - la christianisation - l'invasion vandale - la conquête arabe et la conversion à l'islam.
Durant l'ère Hellénique, ils sont appelés « Libyens » et leur terre « Libye » qui s'étend du Maroc actuel aux frontières ouest de l'Égypte antique (l'Égypte moderne inclut l'oasis de Siwa, région berbérophone, qui historiquement fait partie de la Libye antique.)

Le plus connu des royaumes Berbères est la Numidie avec ses rois Gaïa, Syphax, Massinissa, Juba I et Juba II. On peut aussi parler de l'ancienne Libye ainsi que des tribus connues telles que les Libus, et les XXIIe et XXIIIe dynasties Égyptiennes, qui en sont issues. Il y eut aussi des expansions Berbères à travers le sud du Sahara, la plus récente étant celle des Touaregs et la plus ancienne celle des Capsiens.

Plus réduites, les zones berbérophones d'aujourd'hui sont inégalement réparties, majoritairement au Maroc et en Algérie ainsi que dans une moindre mesure en Libye, Tunisie et Égypte. Les langues berbères forment une branche de la famille des langues afro-asiatiques. Autrefois, leur alphabet était le Tifinaghe, encore utilisé par les Touaregs.

MEDGHASSEN
Les Berbères constituent donc une mosaïque de peuples de l'Égypte au Maroc, se caractérisant par des relations linguistiques, culturelles et ethniques. On distingue plusieurs formes de langues berbères : Chaoui – Soussi – Rifain – Kabyle – chenoui – Mozabite – Tamasheq - Nafoussi... Sont les plus importantes variétés de la langue amazighe (en amazighe : Tutlayt Tamaziɣt). À travers l’histoire, les Berbères et leurs langues ont connu des influences Romaines – Puniques – Arabes - Turques ou encore Françaises, ce qui fait que de nos jours, sont appelés officiellement « Berbères », les ethnies du Maghreb parlant, se considérant et se réclamant Berbères... Cependant le terme berbère est un exonyme qui n'est pas forcément reconnu par certains berbèrophones qui lui préfèrent les variantes du terme Amazighe (pl. Imazighen). Selon Charles-Robert Ageron, « dans l’usage courant, qui continue la tradition arabe, on appelle Berbères l’ensemble des populations du Maghreb.

L'équivalent en berbère est Imazighen (Imaziγen), pluriel de amazigh, dont l'étymologie n'est pas connue avec certitude. Selon une version fréquente, il a le sens d'« Homme libre ». Cependant, l'utilisation actuelle du verbe « Zegh » (se rebeller, sévir) dans certains dialectes, figuig par exemple, pourrait faire penser plutôt au mot rebelle. Une rébellion néanmoins organisée, vue le rattachement du préfixe /m/ au verbe, ce qui donnerait « mzegh » comme racine.
DEIR AS SURIANI
Ce dernier radical est synonyme de se rebeller en compagnie de quelqu'un (en groupe). Il y a encore dans la même ville le verbe m-n-zegh formé du radical (Zegh) et de la combinaison de deux préfixes /m/ et /n/ qui lui, veut dire rouspéter, être récalcitrant, et/ou ne pas se conformer aux ordres.

Cependant, d'après Ibn Hazm et Ibn Khaldoun, le mot Amazigh désigne le patriarche du peuple Berbère, dans la généalogie établie par ces 2 historiens.
Le terme amazigh/imazighen a été perdu chez certaines ethnies Berbères mais est resté présent chez les Berbères au Maroc et en Algérie. L'utilisation de ce terme a été ravivée à partir des années 1940 avec l'émergence du mouvement berbériste Kabyle. Ces termes, et leurs néologismes, se sont généralisés et ont été adoptés par l'« Académie Berbère » et l'« Institut royal de la culture Amazighe » au Maghreb.

La déformation des noms Berbères par les auteurs arabes ont rendu méconnaissable même aux berbérisants actuels le nom même par lequel ils identifient leur pays et leur langue. Les banû-Mezghenna que l'on retrouve mentionné chez Ibn Khaldûn n'est que la transcription arabe du mot imazighan qui désignait à l'origine la nation Berbère installée au nord du pays et qui finit par se généraliser à l'ensemble des Berbères.
Or c'est bien au nord de l'Algérie actuelle qu'Hérodote situe la tribu des Maces ou Mazices (selon Hécatée son maître) deux termes que les berbérisants modernes ont identifiés comme des traces lointaines du nom imazighan.

Il faut prendre l'habitude et le réflexe de penser à re-berbériser les noms berbères arabisés. En particulier ceux qui se terminent par un -a, représentant le pluriel en arabe. Ainsi Nefoussa (Nefusa) n'est autre que Infussen - Zenata est Iznaten - Masmouda est imasmuden - Sanhadja est isanhajen - Maghrawa est imaghriwan - etc...

La lettre Z du tifinagh, le aza ou yaz, représente l'« homme libre » — amazigh en berbère, imazighen au pluriel —, nom que se donnent les Berbères. Il est actuellement présent sur le drapeau Berbère officialisé en 1998 pour symboliser le peuple Amazigh.

JUBA I
La question de l’origine des Berbères s’est posée tout au long de l’histoire de l’Afrique du Nord. Selon les récits de l'Antiquité, notamment Hérodote (v. -484 -425 avant notre ère) dans son écrit L'Enquête (en grec ancien Ἱστορίαι / Historíai), relatant les informations collectées pendant ses voyages en Afrique du Nord, les Libyens (terme générique pour Nord-Africains) se disent descendre des Troyens. Il les place dans la partie septentrionale de l'Afrique, dans les montagnes de l’Atlas (Enquête, IV, 184-185). Par ailleurs, toujours selon le livre d’Hérodote, le terme de « Maxies » est utilisé par les Africains pour se dénommer. Hérodote compte parmi eux les « Atlantes ».

Diodore de Sicile aussi a consacré plusieurs paragraphes de son Livre Trois (LIV-LV) à un peuple d’« Atlantes » qu’il situe « à l’'extrémité de l'Afrique » et qu’il présente comme « arrivé à un assez haut degré de puissance et de civilisation ».
Il place leur histoire aux temps légendaires de la mythologie et y voit l’origine de nombreux dieux, par ailleurs ces « Atlantes » doivent faire face à leurs « voisins » les « Gorgones » et sont vaincus par les « Amazones ».

TOMBEAU DE LA CHRÉTIENNE
Pour Maurice Euzennat, même si l’on peut rapporter phonétiquement les noms grecs d’« Amazones » et de « Gorgones » aux mots Imazighen et Garamantes, ce voisinage des « Atlantes » avec les « Gorgones » et les « Amazones » montre surtout que l’on est dans le domaine de la légende, dans une description de peuples irréels, loin d’une connaissance véritable de l’extrémité ouest de l’Afrique.

Au Moyen Âge, les thèses s’appuient sur des récits bibliques et sur des références historiques comme Ibn Khaldoun : Elles donnent alors à ce peuple une origine sémitique.

Aux XIXe et XXe siècles, plusieurs auteurs lui attribuent une origine Européenne et Nordique.

Actuellement, plusieurs études – génétiques, anthropologiques et linguistiques – sont menées : Des datations au carbone 14 sur d'anciens fossiles, des tests génétiques sur les populations modernes, mais aussi sur des ossements, et enfin des études comparatives entre la langue berbère avec les autres langues sont les moyens utilisés. Ces études génétiques ainsi que les écrits d'historiens tels que Gabriel Camps et Charles-André Julien tendent à prouver que les Nord-Africains actuels (arabophones comme berbérophones) descendent essentiellement des Berbères.

Le chromosome Y est transmis de père en fils, l'étude des polymorphismes présents permet de suivre la lignée mâle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une espèce.
LES RUINES DE CARTHAGES
La majorité des haplogroupes masculin des Nord-Africains berbérophones et arabophones sont E1b1b (40 % à 80 %)22 et J (20 % à 40 %) d'origine majoritairement néolithique.
L'haplogroupe R1b (M269), présent surtout en Europe de l'Ouest arrive ensuite avec des fréquences entre 0 et 15 % selon les régions. Un sous-groupe particulier de l'haplogroupe E1b1b, l'haplogroupe E1b1b1b caractérisé par le marqueur M81, est très fréquent chez les Berbères et voit sa fréquence décroître d'ouest en est. Son origine est l'haplogroupe E1b1b de l'est qui date de 10 000 ans.

L'ADN mitochondrial étant exclusivement transmis par les femmes à leurs enfants, son étude génétique permet de suivre la lignée maternelle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une espèce. La majorité des Berbères ont un ADN mitochondrial d'origine Ouest-Eurasienne. La lignée maternelle directe des Berbères la plus ancienne date du paléolithique (30 000 ans avant notre ère) représentée par l'haplogroupe U6 (d'origine Ouest-Eurasienne). Cet haplogroupe est spécifique aux Berbères et sa fréquence s'accroît quand on va à l'ouest. Selon une étude génétique réalisée en 2010, les populations d'Afrique du Nord descendent en partie, du côté maternel, de migrants de la péninsule Ibérique arrivés il y a environ 8 000/9 000 ans.

L'ADN autosomal permet de déterminer l'affinité génétique de certaines populations humaines par rapport à d'autres. À l'exception des Touaregs, la majorité des Berbères sont génétiquement plus proches des Européens et des Moyen-Orientaux que des autres populations humaines – les Touaregs se situant dans une position intermédiaire entre les populations subsahariennes et le reste des Berbères.
D'après une étude récente de Adams et al. en 2008 Une nouvelle étude parue en 2012 utilisant 730 000 polymorphisme nucléotidique de l'ADN autosomal montre une différence entre les populations nord-africaines, celles du Proche-Orient et sub-saharienne. Les populations Nord-Africaines possèdent ainsi un haplotype distinctif dont l’apparition a été estimé entre 18 000 et 38 000 ans lors d'une divergence puis d'une isolation. Dans cette étude comparative, de toutes les populations Nord-Africaines, les Tunisiens Berbères sont les seuls à ne posséder aucun apport génétique Sub-Saharien ou Européen, l'apport D'ADN arabe similaire aux Qataris est également plus faible, faisant d'eux la population montrant le plus haut taux de cet haplotype Nord-Africain distinctif, ce qui pourrait être le fruit d'une forte endogamie. L'apport d'ADN autosomal arabe similaire aux Qataris utilisé dans cette étude est bien présent chez tous les Nord-Africains, à l'exception des Tunisiens précédemment cités, s’amenuisant selon un axe est-ouest.
La présence D'ADN Européen chez les Nord-Africains tels que les Marocains ou les Algériens varie atteignant au maximum 25 % et est semblable aux populations Méditerranéenne d’Europe du Sud comme les Basques et les Toscans utilisés dans cette étude.

D'après une croyance populaire, les Vandales d'Europe du Nord seraient à l'origine du phenotype plus clair chez les Berbères : yeux bleus et cheveux blonds. Les multiples études ci-dessus sur l'ADN Y, mitochondrial et autosomal, prouvent que l’héritage génétique des Vandales chez les Berbères est inexistant

Au Paléolithique, vivait l'homme de Taforalt et celui d'Afalou : ils sont de type « cromagnoïde ». Des tests génétiques sur les squelettes de Taforalt ont confirmé l'origine Ouest-Eurasienne de ce type anthropologique.
Au Néolithique, selon M.C. Chamla, l'Afalou est remplacé par le Capsien de type « Méditerranoïde » venant de l'est de la Tunisie. La culture Capsienne est souvent décrite comme proto-Berbère.

Les langues berbères (la langue amazighe) appartiennent à la famille des langues chamito-sémitiques (langues sémitiques, amharique, copte, langues tchadiques…).
JUBA II
La majorité des linguistes sont arrivés à la conclusion que l’afro-asiatique vient d’Afrique Orientale. Le proto-afrasien (afro-asiatique) remonte à 10 000 ans selon certains et 17 000 ans selon d’autres.

Salluste y a consacré les chapitres XVII et XIX de son ouvrage La Guerre de Jugurtha à une digression sur le pays de l'Afrique du Nord et ses habitants, d'après les traditions Numides et les livres Puniques du roi Hiempsal II. Après une description du pays – limites, climat, faune et flore –, l'historien présente les Gétules et les Libyens comme les premiers habitants de l'Afrique, « rudes, grossiers, nourris de la chair des fauves, mangeant de l'herbe comme des bêtes. »
Le demi-dieu Hercule meurt en Espagne selon la « croyance africaine », et son armée composée de divers peuples se démantèle. Les Mèdes, les Perses, les Arméniens de son armée passent par bateau en Afrique et s'établissent sur la côte.
Les Perses s'établissent à l'ouest, « plus près de l'Océan », habitant dans les coques renversées de leurs bateaux, faute de matériel de construction. Ils s'allient par mariage avec les Gétules. Conduits à se déplacer sans cesse, ils se donnent le nom de « Nomades » (Numides). Salluste tient pour preuve de ce récit les habitations des paysans Numides, rappelant celles des coques renversées de l'armée d'Hercule.
Un Maure, par Jean-Léon Gérôme
Les Mèdes et les Arméniens s'unissent aux Libyens. Ils « bâtissent des places fortes » et « pratiquent des échanges commerciaux avec l'Espagne ». Altérant le nom des Mèdes, les Libyens indigènes se sont mis à les appeler Maures. Par la suite, les Perses et les Gétules grandissent en puissance et s'installent à l'ouest de Carthage sous le nom de Numides. Enfin, ils annexent la Libye. La presque totalité du nord de l'Afrique est annexée par les Numides, « les vaincus se fondent avec les vainqueurs, qui leur donnent leur nom de Numides ».

Ibn Khaldoun (1332-1406) fait remonter l'origine des Berbères à Mazigh fils de Canaan. D'après lui, ils descendent de Canaan, fils de Cham. Ibn Khaldoun fait une étude comparative des différents généalogistes Arabes et Berbères existant bien avant lui et tire sa propre analyse sur l'origine des Berbères. Dans son livre sur l'Histoire des Berbères, Ibn Khaldoun cite presque tous les travaux déjà faits sur la généalogie ancienne. Ibn Khaldoun désigne 2 grandes familles : Madghis (Medghassen) et Barnis.
MECHTA EL ARBI
À propos de ces traditions, Yves Modéran a fait observer : « Issue d’un genre littéraire spécifique, le récit mythique et généalogique, l’évocation d’un ancien mouvement des Berbères de l’est vers l’ouest, explicitement rapportée à l’ensemble de ce peuple, et non à telle ou telle tribu connue à l’époque Byzantine, est toujours repoussée par les auteurs arabes dans des temps extrêmement éloignés, définis par une chronologie biblique (ou coranique, si l’on préfère). Et elle s’avère surtout, dans presque tous les cas connus, reprise de traditions juives ou chrétiennes bien antérieures au Bas-Empire Romain, avec seulement des corrections destinées à actualiser le mythe et à le rendre ainsi fonctionnel, capable de fournir des explications aux hommes du Moyen Âge sur la situation des Berbères de leur propre époque. ».

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583 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/583
Cette page concerne l'année 583 du calendrier julien. ... Les Berbères dévastent le pays de Scétè (Wadi Natrun en Égypte) en 583-584. Premier voyage du ...
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