vendredi 30 octobre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 576

16 OCTOBRE 2015...


Cette page concerne l'année 576 du calendrier julien. Ceci est une évocation
ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

HEURTS RÉPÉTÉS ENTRE LES SASSANIDES ET LEURS TURBULENTS VOISINS


CAVALIERS SASSANIDES
Fondée en 575 av. J.-C. par des colons Grecs de Milet sur la rive Européenne du Bosphore Cimmérien (aujourd'hui, détroit de Kertch), la ville a été construite sur les pentes du mont Mithridate. L'acropole abrite un palais à péristyle, des temples d'Apollon, Artémis, Zeus et Déméter.

En 480, la ville de Panticapée devient la capitale du royaume du Bosphore. Située sur une importante voie commerciale, le passage entre la mer Noire et la mer d'Azov, la ville exporte principalement des céréales, du poisson salé et du vin. Au IVe siècle av. J.-C., elle fournissait Athènes en grains....

Panticapée passait sous domination Byzantine au VIe siècle, jusqu'au VIIe, où elle est prise par les Khazars qui la renomment Kartcha ou Tcharcha

En l'année 515, une invasion considérable de barbares, venus de l'autre côté du Caucase attaque, les Byzantins ne se défendent pas, mais les Arméniens résistent et le marzban Mejej, prince de la famille des Grousinians, inflige à ces barbares une série de défaites et les culbute de l'autre côté du Caucase, sauvant ainsi l'Arménie et les provinces Persanes de la Caspienne. Les auteurs Arméniens désignent ces nouveaux envahisseurs sous le nom de Huns, mais Théophane, Malala et d'autres nous apprennent que ce sont des Huns Sabires...

Ils sont déjà connus du temps de Priscus qui les cite comme ayant été chassés par les Avars des steppes du Don et de la Volga, et Jordanès les appelle Saviri. En 522, leur chef Ziligdès (ou Zilgibis qui rappelle le Silgibou, Silziboul des Turks de 570), ayant trahi à la fois Justin et Kobâd, est mis à mort par ce dernier.

En 528, c'est la reine Boazer (selon l'orthographe de Paul Diacre) qui commande aux Sabires, elle est veuve de Balakh et Malala lui donne le titre de regissa « reine ». A la tête de 100 000 hommes, elle marche à la rencontre de deux rois qui appartiennent à d'autres tribus Hunniques et qui traversent ses États pour se joindre aux armées de Kobâd. Les noms de ces rois sont Styrax ou Tyranx et Glonès ou Glom. L'un est tué et l'autre pendu par ordre de Justinien. Les Sabires vivent en bonne intelligence avec les Grecs.

A la même époque, les Huns du Bosphore et de la Chersonèse Taurique s'étant révoltés sous la conduite de Mouager ou Mougel, sont obligés de quitter leur territoire et de s'enfuir dans le Nord.

En 530, on trouve dans l'armée Romaine un corps d'alliés Huns commandé par Sounika et Askhan, Procope les appelle les Huns Massagètes, ce sont probablement des Kouchans.

En 550, les Sabires interviennent dans la guerre entre Justinien et Khosroès et construisent des machines de guerre.

En 551, ils figurent encore, mais ils disparaissent, en 558, devant les invasions des Avars avec lesquels ils finissent par se métisser.

Les Sabires sont des Ouïgours et par suite des Turks. Jordanès nous dit en parlant d'une certaine famille de Huns, qu'ils sont appelés les uns Saviri, les autres Cutziagiri. Ces derniers sont les mêmes que les Koutrigoures dont on parlera plus loin.

Les Avars ou Avares sont une population Turque que les Byzantins rangent parmi les Huns. Ils habitent d'abord les steppes situées au Nord du Caucase, de là, poussés en avant par d'autres populations Turco-Mongoles, ils se répandent sur les bords du Don et de la Volga. Cette émigration a lieu en 558. Deux ans après, les Avars ont déjà éprouvé l'attraction de ce sol Romain, sur lequel se précipitent tour à tour toutes les populations Asiatiques.

Attirés par cette terre où le butin repousse après chaque ravage, pressés par les populations de l'Est, qui les poursuivent toujours, les Avars soumettent en passant plusieurs groupes d'Alain et de Turks occidentaux.

En 560, ils sont sur le Danube et envoient des ambassadeurs à l'empereur d'Orient. Baïan, est le chef ou khagan des Avars, devenu l'allié de l'empereur, il combat ses ennemis, subjugue les Bulgares, les Ahtes, les Tchèques Les Slaves, les Gépides, repousse les Francs Austrasiens, envahit et ravage le pays des Slaves méridionaux, ce qui ne l'empêche pas, quand l'occasion s'en présente, de lâcher sur les possessions impériales ses hordes de brigands. Il ravage la Thrace, en 619, et assiège Constantinople en 626. Après la mort de Baïan, la domination des Avars subsiste encore longtemps dans les deux Pannonies. Ils sont alors combattus par Charlemagne, qui stoppe leur progression vers 790. Il y en a encore aujourd'hui, au Nord du Caucase Oriental, une tribu Lesghienne qui porte le nom d'Avars, et qui descend peut-être de l'antique peuple dont nous venons d'esquisser l'histoire. 

C'est une tribu « de la même nation que les Huns », dit Agathias, leur contemporain (né en 536), et elle se divise en plusieurs familles : Les Koutrigoures, les Outigoures, les Oultizoures et les Bourougoundi, ces derniers ont disparu au temps d'Agathias, mais les Koutrigoures et les Outigoures sont très puissants en l'année pendant laquelle la peste ravage Constantinople, c.-à-d. en 557

On a vu plus haut que les Koutrigoures sont appelés Cutziagiri par Jordanès et qu'ils sont parents des Sabires. Kutri ou Kutzi, d'après Radlof, une altération de Tocr, les Tocrouïgours ou Tokouzouïgours sont les 9 tribus, les Onogoures sont les 10 tribus, les Oultizoures ou Oltuzouïgours et les Outigoures sont les trente tribus. Ce sont tous des Ouïgours, et par conséquent des Turks. (ce sont encore eux qui actuellement causent des problèmes aux Chinois)

Zabergan est le chef des Huns Koutrigoures, et Sandikl le roi des Outigoures. Le mot Zabergan parait signifier « le Khan Zaber ». Radlof l'explique par l'ouïgour Tchak-bergan, « don du Temps », et le mot Sandikhl ou Sandilkh par le Turc santillik, « doué de plusieurs langues ». Les Outigoures sont alliés et protégés des Romains qui les excitent à faire la guerre à leurs compatriotes, mais Sandikl trouve suivant les expressions de Menander, qu'il n'est ni juste ni digne d'attaquer des hommes de la même nation, parlant la même langue, ayant la même vie.
Zabergan, apprenant les intentions de Justinien et mû aussi par le désir du pillage, quitte les bords du Pont-Euxin, franchit le Danube avec une nombreuse cavalerie, pille la Mésie et la Thrace, et vient camper aux portes de Constantinople (559). La ville est sauvée par Bélisaire, mais les Huns continuent de ravager la péninsule des Balkans, et la Chersonèse de Thrace, l'empereur ne peut les éloigner qu'en leur payant une forte indemnité et en faisant construire sur le Danube une flotte destinée à empêcher les barbares d'y passer. (c'est hélas ce qui arrive souvent lorsqu'on demande à d'autre de venir se mêler de nos affaires) Peu après, il met les Outigoures aux prises avec les Koutrigoures, et les 2 peuples s’annihilent... ils perdent jusqu'à leur nom, dit Agathias, et se confondent avec d'autres nations qui s'emparent de leur pays.

Il en subsiste encore quelques restes, mais trop faibles pour inquiéter l'empire dont ils deviennent les alliés, du temps d'Héraclius, vers 618, on voit un chef de Huns venir à Constantinople demander le baptême et embrasser le christianisme, avec les principaux de ses sujets.
Ce fait est rapporté par le patriarche Nicéphore, historien du XIIIe siècle. Lors du voyage de Valentin en ambassade auprès des Turks, en 580, il traverse le pays des Outigoures, soumis aux Turks, et dont le chef est Anagaios. A partir du VIIe siècle, toutes ces différentes tribus ouïgours ne sont plus mentionnées par les historiens, elles perdent sans doute leur individualité et se mêlent aux divers peuples Sarmates, Bulgares, débris de Huns, Esclavons, Slaves qui vivent au Sud du Danube et ont formé plus tard des nationalités distinctes. 

Les Huns blancs sont ceux que les auteurs Byzantins appellent les Ephthalites, cette appellation vient, d'après Procope de ce que ces Tatars ont la peau blanche par opposition aux premiers Huns d'Attila, aux Huns du Caucase et aux Avars qui ont la peau, les yeux et les cheveux noirs.
Nous ne sommes pas en mesure de vérifier cette assertion, ni de distinguer, au point de vue anthropologique, les Huns blancs des Huns proprement dits. 

Le nom de Ephthalite a été écrit très diversement, suivant les auteurs, il est le même que les Euthalides - Scythes blancs de Théophane – Nephthalites – Hidalites – Hidarites – Talites - Eleuthes de différents historiens – Haïetal - Heïtaliens des Arabes – Yetal – Aïetal – Aïetala - Attila de quelques auteurs modernes – Hephthag – Idalagan – Thedal - Thedalatzi des auteurs Arméniens - Abdèles de Théophylacte etc.
FANTASSINS SASSANIDES
Après la chute du royaume des Ephthalites, les auteurs Arméniens et Arabes continuent à désigner les Turks par l'expression impropres de Heithal, de même qu'ils donnent le nom de Turks et le titre de Khakân aux Kouchans et pour des époques antérieures de plusieurs siècles à l'apparition des Turks. Cette confusion chez les historiens orientaux a été cause de toutes les erreurs ethnographiques que l'on trouve chez les historiens postérieurs...

Sous le rapport ethnographique, il est possible que ce soit des peuples tout à fait différents, comme il est possible aussi que les mots Huns blancs, Huns noirs (comme plus tard les Turks du mouton noir et du mouton blanc, les Kirghiz blancs et les Kirghiz noirs, les Khazars blancs et les Khazars noirs) soient tout simplement tirés de la couleur des tentes et des étendards de ces nomades.

Le géographe Cosmas, qui écrit, comme Procope, au milieu du VIe siècle, parle également des Huns blancs, mais comme habitant une partie de l'Inde

sous le nom de Hounie : ce sont ceux que les chroniques de l'Inde désignent sous le nom de Hounas, qui correspondent aux Hûna ou Huns blancs de l'Inde. C'est sous ce nom que les textes sanskrits de l'Inde désignent une certaine tribu étrangère venue du Nord-Ouest et qui envahit la péninsule au Ve siècle de notre ère. On suppose que ce sont les mêmes que les Huns blancs ou Ephthalites qui, chassés du Kansou et du Turkestan oriental et ne pouvant franchir les sommets inaccessibles du Tibet, se jettent dans la Transoxiane
et au delà dans la région de Kaboul où ils règnent pendant plus d'un siècle, de 420 à 557 environ.
Ces peuples se donnent évidemment le nom de Hun, Hounn, ainsi que le prouve la transcription sanskrite. Ils pénétrent dans le Pendjâb et le centre de la péninsule Indienne vers le milieu du Ve siècle. Ils ne sont pas encore arrivés en l'an 400, car le nom de Hûna ne figure pas dans la liste des peuples étrangers que donne l'inscription d'Allahabad, tandis qu'on les trouve mentionnés dans quelques inscriptions postérieures.

L'histoire de l'occupation de l'Inde par les Hounas est difficile à écrire. Aucun document ne venant du dehors (les historiens musulmans n'ayant laissé que des notions très vagues et des noms propres altérés), c'est avec les inscriptions de l'Inde propre qu'on peut espérer distinguer les Hounas proprement dits des autres populations étrangères (Indo-Scythes, Petits Yue-tchi, Çakas, etc.), qui ont régné pendant les 7 premiers siècles et que les textes indigènes désignent sous le terme générique de Mleccha (barbares) et ensuite à établir la série chronologique des différents souverains Hounas eux-mêmes. 
Sur ce dernier point, on ne possède que quelques noms, à commencer par ceux de Toramâna et de Mihirakula qui sont certainement des noms étrangers à l'Inde, très probablement des chefs de Hounas. Ils sont cités dans la chronique des rois du Cachemire au nombre des 3 souverains (Hiranyakula est le troisième Mlecchas qui ont régné dans le Nord-Ouest de l'Inde.

Il existe des monnaies et des inscriptions portant les noms de Toramâna et de Mihirakula. Une des monnaies de Toramâna porte la date 52 et l'inscription d'Eran est datée de l'an premier du règne qui coïncide avec la défaite de Narasinha des Gouptas en 495. La combinaison de ces dates donne à peu près l'an 445 pour l'entrée des Hounas dans le Pendjâb. L'époque de la grande puissance des Hounas est de 495 à 533. Toramâna, après avoir chassé les Gouptas, prend le titre suprême de maharajadhiraja (grand roi de tous les rois). Dans l'inscription de Kura il a le titre de maharaja shâhi Jaùvla (si tant est que ce soit le même, car il a pu y avoir plusieurs princes du même nom).

En 510, Toramâna est défait à son tour par Bhatarka, fondateur de la dynastie des Valabhi, qui rétablit en même temps Narasinha sur le trône.

En 515, Mihirakula, fils de Toramâna, entreprend de refaire les conquêtes de son père et de reconstituer le royaume des Hounas, au centre de l'Inde vers 530. (tiré d'une inscription découverte à Gwalior et datée de l'an 15 de son règne), .

Quelques années après, en 533, il es battu complètement par Yaçodharman, grand vassal de Narasinha, fait prisonnier, puis relâché. Il se retire alors au Cachemire où il a un second règne assez long, car il peut faire une expédition jusque dans l'île de Ceylan. Il a été identifié avec le roi Gollas, chef des Huns blancs de la Hounnie, dont parle Cosmas, et qui possède en 539 une armée de mille éléphants.

Le voyageur chinois Soun-youn cite, de son côté, un roi de Gandhara qui régnait en 520 et possédait 700 éléphants. Il est possible que ces deux mentions se réfèrent à Mihirakula.

Nous n'avons plus rien de certain sur la domination des Hounas après Mihirakula. D'après les légendes indigènes, les Çakas sont défaits dans la grande bataille de Kahrôr, près de Moultân, par Çalivâhana vers 544 et chassés de l'Inde, mais il n'y a aucune preuve historique de cette bataille qui a été confondue avec d'autres, et Çalivâhana lui-même est un héros à moitié légendaire.

En fait, les Hounas sont restés dans l'Inde, au moins jusqu'à la fin du VIe siècle et une partie du VIIe siècle et par conséquent bien après que leurs congénères du Turkestan aient été vaincus par Kosroès II. Ils se dispersent dans le Pendjâb où ils fondent de petites principautés à l'Est de la rivière Satledj. Il y a encore aujourd'hui dans cette contrée des traces de la domination des Indo-Scythes et des Hounas.

Bien qu'ils ne soient mentionnés qu'au VIe siècle, les Huns Blancs, chassés par les Jou-jouen (avec lesquels Cunningham les a confondus à tort), apparaissent en Asie centrale et sur les frontières de l'Iran, dès l'an 420, sous le nom de Haïthal ou Ephthalites, et c'est sous ce nom qu'ils figurent pendant près d'un siècle dans les guerres contre les Perses et contre les Romains. En chinois, leur nom était Hou-toun et aussi Ye-ta, ce dernier par abréviation de Ye-ta-i-li-to, nom de leur chef. (E. Drouin / L. Léger).

La découverte récente de nouveaux sceaux administratifs Sassanides qui portent des noms de lieux localisés dans l'est Iranien a suscité plusieurs questions. La première a trait à la datation de ces sceaux. La deuxième concerne la nature de cette occupation Sassanide. Tous ces nouveaux sceaux administratifs appartiennent soit à l'administration de Vôstândâr, soit à celle de Yàmârgar.

La circonscription de Vôstândâr correspond à une entité administrative qui peut être considérée comme l'unité de base du découpage territorial et qu'on peut, dans ce cas précis, nommer « ôstàn ». Cependant, cette unité territoriale peut aussi porter le nom de « sahr ».

KEICH PANTIKAPAEUM
Elle est alors administrée par un sahrab. Il n'est pas encore clair si les administrations de sahrab et d'ôstândâr sont deux administrations distinctes et peuvent se superposer dans une même « province », ou si, au contraire, il s'agit de deux types de réseaux distincts d'après la nature de la « province»  - ôstàn ou sahr - à administrer.

La deuxième administration est celle de Yàmârgar. Comme l'indique le nom composé des mots àmâr et gar, signifiant respectivement « compte » et « celui qui fait », l'administration de Yàmârgar s'occupe d'affaires fiscales. D'après le traité juridique du Mâdayàn ï Hazàr Dàdestân, les administrations de Yôstàndàr et de Yàmârgar ont des rapports de travail et cela rend plausible, mais pas certain, que ces bulles d'âmârgar et d'ôstàndàr puissent provenir d'une même archive.

Toutes ces bulles nous sont parvenues par le biais du marché des antiquités, de telle sorte que les informations qu'aurait pu apporter leur contexte archéologique, et donc éventuellement leur datation, sont à jamais perdues. Dans la mesure où quelques rares bulles administratives ont été découvertes dans des fouilles archéologiques, le contexte semble toujours appartenir à l'époque Sassanide tardive. Cela ne signifie évidemment pas qu'il faille dater tous les sceaux administratifs de la fin de l'époque Sassanide. Un démenti catégorique est maintenant apporté par les sceaux de spàhbed qui datent respectivement de l'époque de Khusro Ier (531-579) et d'Ohrmazd IV (579-590).
Il n'est pas impossible que les nouvelles bulles d'ôstândàr et d'àmàrgar proviennent de la même archive que celle des bulles de spàhbed. Mais ceci n'est que pure spéculation.

Pour savoir quand les Sassanides ont occupé certaines régions de l'est Iranien, nous nous sommes d'abord tournée vers les auteurs modernes qui ont traité de l'histoire de l'est Iranien entre la fin du Ve siècle et la chute de la dynastie Sassanide vers le milieu du VIIe, et qui utilisent comme sources essentiellement l'historiographie Arabe, Persane, Arménienne,... plus rarement Chinoise.

Les guerres du roi Sassanide Perôz (457/459-484) contre les Hephtalites font partie de ces événements qui ont tellement marqué l'histoire que de très nombreux historiographes en parlent. Ces guerres se terminent avec la défaite Sassanide en 484, où l'armée Iranienne est anéantie et Perôz perd la vie. Les Hephtalites envahissent les évêchés de l'est Iranien représentés aux synodes qui se tiennent entre 486 et 585 (d'après Chabot 1902), dans les provinces orientales de l'empire Sassanide, en particulier Marwrûd et Hérat (avec Pûsang et Wâdges). Les sources textuelles ne mentionnent pas explicitement jusqu'où les Hephtalites ont pénétré en Iran Sassanide, ni de quelle nature est cette invasion ou combien de temps cette occupation a duré.
D'ailleurs, d'une manière générale, les sources textuelles sont peu explicites quant aux lieux et périodes qu'occupent respectivement Sassanides et Hephtalites.

Pour y voir un peu plus clair, Marquart a utilisé les Actes des synodes orientaux. Sa démarche a consisté à vérifier quels évêques sont présents aux divers synodes qui se tiennent en Mésopotamie.
Il en conclut que les évêchés représentés sont à ce moment précis aux mains des Sassanides, et dans le cas contraire que les Hephtalites les occupent. À notre avis, bien d'autres raisons ont pu empêcher un évêque de l'est Iranien de se rendre en Mésopotamie. De toute manière on ne peut plus utiliser les données que Marquart a fournies, qui sont incomplètes et parfois fautives... Si on veut suivre son raisonnement, il faut se tourner vers le travail de Chabot qui fut publié un an après celui de Marquart.

Aux synodes de 486 et de 497, on trouve les évêques de Hérat et de Marw. Lors du synode de 544, 6 évêques de l'est Iranien sont présents : Ceux de Marw et de Sakastân, ainsi que les évêques de Faràh, Khwâs, Rakhwad et Zarang, toutes des villes situées dans le Séistan (= Sakastân).

Cette concentration d'évêques du Sakastân laisse quelque peu perplexe. 10 ans plus tard, on ne trouve plus que les évêques de Marw et Marwrùd au synode de 554.

Cette même année 554, Khusro Ier s'allie aux Turks occidentaux et ensemble, ils écrasent la puissance militaire Hephtalite. D'après Tabarï, Khusro Ier reconquiert le Sind, Bust – l'Arachosie - le Zâbulistân - le Tokhàristân - le Dehistàn (= Dardistân?) - le Kàbulistân. Le Tokhàristân retourne très vite aux Turks.

Au synode de 576 seul l'évêque du Sakastân est présent, mais à celui de 585, il y a de nouveau une forte présence d'évêques de l'est Iran. On y trouve à côté de celui de Marw plusieurs évêques de la région de Hérat : Hérat même, Wâdges, Pûsang et Qadistân. Aux synodes suivants (605, 620), plus aucun évêque de ces régions n'est cité....

C'est sous Ohrmazd IV (579-590) qu'a lieu une nouvelle avancée « Hepthalite » qui atteint Wâdges et Hérat. Elle est repoussée, en l'an 588/589 d'après Tabarï, par Wahrâm Côbïn alors spàhbed de l'est.
Aucune date n'est fournie pour cette nouvelle invasion « Hephtalite » dans la région de Hérat, mais elle est probablement à situer peu de temps avant le début de la reconquête par Wahrâm Côbïn - si toutefois la date de 588/589 s'avère exacte - puisqu'en 585 les évêques de la région de Hérat ne semblent pas craindre de prendre la route. Wahrâm Côbïn reprend Balkh et tout le pays des « Kushans » (sic) jusqu'à l'Oxus....

Quand Khusro II prend le pouvoir en 591, l'est Iranien est aux mains des Sassanides, mais aucune source textuelle ne mentionne explicitement quelles régions sont contrôlées par les Sassanides et lesquelles tombent sous l'autorité des Hephtalites, en d'autres mots où se situe la frontière entre les deux puissances. De toute manière, la situation est loin d'être stable puisque un peu après 608, ou plusieurs années après 608 si on suit Marquart qui place cet événement en 616/617 une nouvelle offensive Sassanide est mise sur pied sous le commandement du général d'origine Arménienne, Smbat Bagratuni.

Elle est repoussée par les « Kushans » qui font des incursions dans le territoire Sassanide jusqu'à Ray et Spahan. Après leur retraite une nouvelle initiative Sassanide, toujours sous le commandement de Smbat, a plus de succès.
CAVALIERS HUNS
Il poursuit l'ennemi jusqu'à Balkh, la capitale des « Kushans », et dévaste tout le pays de Hérat – Wâdges - Tokhâristân et Talakân. Marquart a compris ce passage comme la preuve que ces régions sont considérées par l'Iran Sassanide comme un territoire ennemi.
Mais cela semble difficile à croire en ce qui concerne la région de Hérat. Ensuite Smbat installe son camp dans les provinces de Marw et de Marwrûd.
D'autres sources disent que Khusro II met aussi la main sur le Sind.
Ensuite, les textes ne parlent plus de l'est Iranien jusqu'à l'arrivée des troupes arabes au milieu du VIIe siècle

La reconquête de l'est iranien par l'empire sassanide au VIe ...
www.persee.fr/web/revues/.../arasi_0004-3958_2003_num_58_1_1510
de R Gyselen - ‎2003 - ‎Cité 2 fois - ‎Autres articles
Évêchés de l'est iranien représentés aux synodes qui se tiennent entre 486 et 585 ... Cette même année 554, Khusro Ier s'allie aux Turks occidentaux et ... Au synode de 576 seul l'évêque du Sakastân est présent, mais à celui de 585, il y a ..... la Bactriane entre Turks et Sassanides - donc à l'issue de la bataille contre les ...
Les Perses Sassanides, l'histoire - Antikforever
antikforever.com/Perse/Sassanides/suite2.htm
À ce moment, l'Empire était totalement désorganisé par l'invasion des Huns .... d'attaque, firent pression sur le Général pour que ce dernier accepte de livrer bataille. ... La même année les conflits avec Byzance reprirent suite à un litige entre l'État ... En 575/576, il avança jusqu'en Cappadoce, mais après cette incursion en ...

Huns - Histoire du Monde
www.histoiredumonde.net › Antiquité › Personnages et peuples antiques
19 mars 2006 - Les Huns sont un peuple asiatique turco-mongol, de langue turque. ... de la monture, fut un avantage lors des nombreuses batailles que livrèrent les Huns. .... Ces pièces, d'origine sassanide, sogdienne, kouchane et indienne, ... 434 : Ruga partage l'empire des Huns entre ses deux neveux Attila et son ...

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