Cette
page concerne l'année 1106 du
calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année
considérée il ne peut s'agir que d'un survol !
QUAND
L'EMPIRE DOIT CÉDER DEVANT LA PAPAUTÉ
L'EMPEREUR HENRI IV |
Fils
de l’empereur Henri III et d'Agnès de Poitiers, c’est à l’âge
de 3 ans qu’Henri est élu roi des Romains, il est orphelin de père
à 6 ans, séquestré par l'un des régents (Annon de Cologne) à 12
ans, tandis que sa mère, une femme pieuse et faible, se retire dans
un couvent... Les « grands » promettent obéissance à l'enfant
sous réserve : que s'il s'en montre capable il sera leur
souverain...
À
l'impératrice Agnès revient la régence, on l'a dit, mais a-t-elle
la taille d'Adélaïde ou de Théophano ?
La
tâche qui l’attend n'est pas simple.
Jamais
la paix ne peut régner dans un État aussi complexe : à
l'extérieur, les souverains voisins de l'Empire, comme à
l'intérieur les princes, laïcs ou ecclésiastiques, sont sans cesse
à l'affût du moindre affaiblissement pour grignoter un bien.
Les
princes ne manquent pas de se révolter à plusieurs reprises contre
la puissance impériale.
Les
contemporains d'Agnès et de Henri IV, ne peuvent pas prévoir, que
cet empire si vaste (il englobe 3 royaumes), près de 100 ans après
Otton Ier son fondateur, alors que ses institutions ont gagné de la
fermeté, et que l'Église, de la base de sa hiérarchie jusqu'à son
sommet, soutient l'empereur et travaille au maintien de la justice et
de la paix avec lui, va basculer dans des conflits sans fin.
Les
premiers défis viennent d’Italie. A la mort de Victor II, qui a
succédé à Léon IX et qui représente encore l’Église
impériale, c’est Étienne IX qui monte sur le trône, sans que la
cour impériale ne puisse dire son mot.... Nicolas II, qui est
définitivement passé dans l’histoire par son décret qui réserve
l’élection du pape en premier lieu aux seuls cardinaux (1059), est
élu à peu près dans les mêmes conditions, l’empereur est à
peine invité à donner son assentiment... Peu avant cela, le
spirituel et le temporel semblent unis en une seule cité qui doit
être le vestibule de l'autre, celle de l'Au-Delà... L’empire est
à l'apogée de sa grandeur.
ROYAUMES ET PROVINCES |
Et
pourtant, dans l'ombre du palais Romain, un péril mortel le
guette... Léon IX a fait venir de Lorraine un moine qui est un de
ses proches, Humbert de Moyenmoûtier, cet esprit pénétrant et
systématique est en train d'élaborer la doctrine acérée comme un
poignard qui pénétrera dans l'organisme impérial et le
désarticulera.
Henri
IV excommunié par 2 fois, sera également trahi par ses fils (Conrad
et Henri
V),
2 fois. Malgré ces tumultes Henri IV règne près de 50 ans. Il
épouse Berthe de Turin (1051-1087), fille d'Odon, comte de Savoie et
d'Adélaïde de Suse qui lui donne cinq enfants :
Adélaïde (1070 - 1079)
Henri (né et mort en 1071)
Agnès (1072 - 1143) , future épouse de Frédéric Ier duc de Souabe et de Léopold III Babenberg d'Autriche
Conrad duc de Lothier (1074 - 1101)
Henri qui lui succéde sous le nom d'Henri V (1086 - 1125)
Après la mort de Berthe le 27 décembre 1087, Henri IV épouse Adélaïde de Kiev le 14 août 1089. Le mariage reste sans enfants et sera dissout en 1095.
Adélaïde (1070 - 1079)
Henri (né et mort en 1071)
Agnès (1072 - 1143) , future épouse de Frédéric Ier duc de Souabe et de Léopold III Babenberg d'Autriche
Conrad duc de Lothier (1074 - 1101)
Henri qui lui succéde sous le nom d'Henri V (1086 - 1125)
Après la mort de Berthe le 27 décembre 1087, Henri IV épouse Adélaïde de Kiev le 14 août 1089. Le mariage reste sans enfants et sera dissout en 1095.
Quand,
en 1056, Henri IV prend personnellement le pouvoir, il lui faut
reconquérir l’Empire.
Il
dépossède d’abord Othon de Bavière sous prétexte de complot.
Il
met la main sur les biens royaux des Ottoniens en Saxe.
Il
y installe des intendants Souabes, dans des forteresses qu’il fait
construire.
Les
paysans se révoltent, les Billung, vieille famille Saxonne, et Othon
de Nordheim les soutiennent.
CAMPAGNE EXPANSIVE DE L'EMPIRE |
Henri
IV ne peut résister, s’enfuit et se place sous la protection des
bourgeois de Worms. Il parvient cependant à rassembler une armée et
réduit la révolte en 1075.
Lorsque
Nicolas II meurt en 1061, les cardinaux désignent pour lui succéder
l'évêque de Lucques, qui a, pensent-ils, la confiance de l'empereur
et qui est très favorable à la réforme. Ils négligent de faire
confirmer leur choix par l'empire, ce qui encourage l'aristocratie
Romaine à contester l'élection, dont la régente Agnès refuse de
reconnaître la validité.
Elle
fait élire pape l'évêque de Parme, Cadalous, par un synode qu'elle
réunit à Bâle, ce schisme ne dure que peu de temps, Cadalous,
(Honorius II), est désavoué par les impériaux dès 1064,
cependant, le faux pas commis par la régente a porté préjudice à
l'entente que son époux, naguère, avait su créer entre le pouvoir
des papes et le sien.
L'élu
des cardinaux, Alexandre II, une fois confirmé dans ses fonctions,
met toute son énergie mais aussi tout son talent de juriste à faire
connaître et respecter le plus largement possible le programme
réformateur. Les légats resserrent les liens des Églises locales
avec celle de Rome.
Le
pape prouve que sa primauté n'est pas seulement honorifique, mais
qu'elle lui confère le droit de juger et de punir, et, il n'hésite
pas à destituer ou à déposer des prélats d'aussi haut rang que
l'archevêque de Milan... Concubinaires et simoniaques sont
impitoyablement dénoncés et sanctionnés. Peu après (1065),
toutefois, Henri IV, devenu majeur, fait comprendre qu'il n'a pas
l'intention de renoncer au contrôle de l'élection pontificale tel
que l'a exercé son père et, plus encore, qu'il n'abandonnera rien
de ses prérogatives dans les nominations épiscopales.
Dès
1073, Alexandre II réagit en le condamnant parce qu'il refuse de se
séparer des conseillers qu'il tient pour des hommes pervers... Le
différend, cette fois, les projets réformateurs étant diffusés
dans toute la Chrétienté par les légats pontificaux, mettent aux
prises le pape et l'empereur.
Henri
IV, comme ses prédécesseurs et son père en particulier, considère
que sa fonction et l'autorité qui en rend l'exercice possible vient
directement de Dieu. Il est vrai qu'il ne se soucie guère des
qualités morales et religieuses de ses collaborateurs, sa chapelle
devient, aux yeux des partisans du monarque eux-mêmes, la «
pépinière des simoniaques ».
L’empereur
lutte contre une rébellion en Saxe, il reprend le dessus et en juin
1075
bat
les rebelles sur l'Unstrut, Henri IV a à peine le temps de fêter sa
victoire que les nouvelles parvenues d’Italie vont de nouveau jeter
l’Allemagne dans le chaos. Grégoire VII
a
réuni peu de temps auparavant, en février 1075, un synode qui a
formellement interdit l'investiture laïque, or Henri IV n’en tient
pas compte en désignant ses chapelains à Milan, Spolète et Ferino.
Le pape ne peut pas ne pas réagir: une des pièces essentielles de
son programme est en cause. Si les « Dictatus papae »
sont transcrits effectivement dans le Registre du Vatican au
printemps de la même année, l'idée que Grégoire VII se fait de
son devoir et de son pouvoir lui commande de sanctionner cette
contravention au récent décret synodal... Le conflit est donc
inévitable.
Les
deux antagonistes, qui sans doute pressentent l'affrontement, ont
essayé l'un et l'autre d'en repousser l'échéance.
Le
8 décembre 1075, Grégoire VII, tout en laissant la porte ouverte
aux négociations, résume dans une lettre à Henri IV les doctrines
du Dictatus : ses ordres sont aussi contraignants que ceux de Dieu et
les laïcs, si haut placés soient-ils, doivent obéir au successeur
de Pierre.
Henri
IV a-t-il voulu, une fois encore, éviter le conflit ? C'est peu
probable, ce qui est certain, en tout cas, c'est qu'une une grande
partie de son clergé se prépare à le déclencher.
L'assemblée
de Worms que le souverain réunit le 24 janvier 1076 est composée
surtout de prélats, les « grands » laïcs y sont peu nombreux.
Les
évêques poussent-ils Henri IV à déclarer les hostilités ouvertes
?
Henri
IV est-il décidé, de toutes manières, à croiser le fer ?
Nous
ne le saurons jamais, il est probable que la majorité des clercs
présents et le monarque aient été d'accord d'emblée.
Le
document qu'ils adressent à Rome est d'une netteté brutale... Le «
frère Hildebrand » y est traité d'usurpateur, de semeur de
zizanie, les mœurs de ce personnage, que conseille « un sénat de
femmes » (allusion à l'impératrice Agnès
ainsi qu'aux comtesses Mathilde
et Béatrice de Toscane), sont
pour le moins suspectes. La version de ce texte à l'adresse de Rome
est brève...
«
descends, descends du trône », enjoint-elle à Hildebrand, en se
fondant sur l'autorité que confère à Henri IV son titre de
patrice... Il invite le pape à quitter un siège indignement
occupé !... La version qui est répandue en Allemagne est moins
tranchante, plus emphatique, elle dénie au « faux moine » le droit
de juger le souverain qui n'est le justiciable de personne.
HENRI IV ET SON FILS HENRI V |
Le
clergé semble très largement acquis au parti du roi, le front
anti-romain n'est vraiment uni qu'en apparence, des failles
apparaissent dès que le pape réagit, en février 1076, en déliant
les sujets du roi de leur serment de fidélité, Henri IV est déposé
par Grégoire VII, puis excommunié...
La
sentence pontificale paraît confirmée à certains par le ciel
lorsqu'à Pâques la grande cérémonie organisée par l'entourage
royal à Utrecht prend une mauvaise tournure. En présence du roi
revêtu des ornements du sacre, l'anathème fulminé contre
Hildebrand a été proclamé, mais, dès le soir, la foudre est
tombée sur la cathédrale et la résidence du prince elles sont
réduites en cendres. Les premières défections se produisent
aussitôt.
Les
tractations qui ont conduit certains ducs à ce geste, le 1er
novembre 1076, prennent un cours nouveau lorsque les « grands »,
restés discrets jusque-là, invitent le pape à venir le 2 janvier
suivant à la diète qui se tient à Augsbourg et s'engagent à ne
plus reconnaître Henri IV s'il n'a pas obtenu l'absolution dans un
délai d'un an après sa condamnation... Pour s’assurer de leur
projet, ils s’ingénient à empêcher le roi de se rendre en
Italie, ainsi s'ébauche l'entente de la haute aristocratie, toujours
frondeuse, et de la papauté, dont Grégoire VII a révélé la
force.
Il
faut éviter à tout prix la rencontre de ces deux alliés virtuels.
Henri IV décide d'aller en Italie pour que le pape n'ait pas a se
rendre en Allemagne.
En
Italie, c'est la stupeur quand on apprend que le roi arrive.
Le
pape, que les princes Allemands ont invité à venir en Allemagne et
qui est en route, se déroute pour se réfugier dans un château de
la princesse Mathilde...
En
plein hiver, l’empereur franchit les Alpes et du 25 au 27 janvier
1077, nu-pieds, en pénitent, il implore la miséricorde de Grégoire
VII, à Canossa,
un nid d'aigle sur les pentes enneigées des Apennins.
Force
est au pape d'accorder la grâce que sollicite Henri IV, dont l'abbé
de Cluny, son parrain, plaide la cause. L’empereur reçoit
l’absolution et la communion.
En
échange, le pape obtient l'engagement qu'il peut venir en Allemagne
et que le différend entre le souverain et les princes sera soumis à
son arbitrage.
On
est le 28 janvier 1077 et la date fatidique fixée par les princes
Allemands n’est pas atteinte.
Ils
n’en tiennent pas compte et se donnent un nouveau roi en la
personne de Rodolphe
de Rheinfelden.
LA GUERRE DES INVESTITURES |
A
Canossa, le pape a prit sa revanche, et a annulé les effets de
Sutri.
Entre
les « deux moitiés de Dieu », la lutte pour la suprématie entre
alors dans une nouvelle phase.
Le
13 mai 1077 les « grands », rejoints par 3 archevêques
d'Allemagne, déposent Henri IV et le remplacent par le duc de
Souabe, Rodolphe de Rheinfelden, qui se dit prêt à respecter
l'interdiction stricte des procédures entachées de simonie.
L’aristocratie
fait donc un pas de plus en direction du Saint-Siège, mais Grégoire
VII ne saisit pas tout de suite cette main tendue.
C'est
son adversaire qui en 1080 le met en demeure de se prononcer et
d'excommunier Rodolphe, une demande formulée sur un ton
comminatoire, assortie d'une menace de déposition.
Immédiatement,
la réponse vient, tranchante : « à Canossa, le pénitent a
été absous, mais le roi reste déchu, puisque le pénitent retourne
à son péché, l'excommunication est renouvelée ».
Si
Grégoire VII a agi de la sorte par calcul politique, il s'est
trompé... Sa réaction brutale lui aliène de nombreux évêques et
même plusieurs cardinaux. Réunis en synode à Bressanone en juin
1080, ils déposent Grégoire VII et Henri IV, profitant de son
titre de patrice, désigne pour occuper le siège de Pierre
l'archevêque de Ravenne, Guibert. Il y a donc désormais un antipape
comme il y a un anti roi.
Rodolphe
est mort au combat fin 1080, le modeste Hermann de Salm prend sa
suite en août 1081 seulement... Guibert devient Clément
III et
sur le champ couronne Henri IV empereur, le jour de Pâques 1084.
Grégoire
VII, qui a trouvé refuge dans le château Saint-Ange, est délivré
par les Normands, mais ces libérateurs mettent si cruellement la
Ville Éternelle à sac que le pape, devenu soudain impopulaire, doit
partir avec eux, c'est chez eux qu'il meurt, le 25 mai suivant...
A
la mort de Grégoire VII, il reste encore 20 ans à vivre à son
adversaire, 20 ans qui ne lui réservent pas beaucoup de joies même
si ses adversaires d’antan meurent peu à peu.
Après
Grégoire VII vient Victor
III
(1 an), Urbain
II,
qui à Clermont lance l'appel à la croisade et fait du Saint-Siège
la tête et le cœur d'une entreprise mobilisant les forces vives de
toute la chrétienté... Il a également juré de lutter contre
l’empereur antéchrist.
Pascal
II lui
succède en 1099... Henri IV a beau faire savoir, en 1103...
seulement, qu'il ira lui aussi en Terre Sainte, le chef du monde
chrétien, ce n'est plus l'empereur mais le pape.
En
1090, Henri IV revient en Italie pour se battre, il gagne du terrains
sur ses adversaires mais butte contre Canossa et surtout voit son
fils Conrad, qu’il a associé à la royauté, l’abandonner et
rallier le camps adverse.
En
1097, Henri IV rentre enfin en Allemagne, affaibli. Il fait élire et
couronner son second fils, Henri V, lui faisant jurer de ne pas se
dresser contre lui, ce qu'il fera...
Après
sa défaite contre son fils, Henri IV prépare sa revanche mais il
meurt soudainement à Liège en
août 1106...
il est enterré sur une île non consacrée religieusement, mais en
1111 son fils Henri V le fera inhumer dans la cathédrale de Spire.
FUNÉRAILLE DE HENRI IV |
Un
demi-siècle de gouvernement, cinquante années passées à se
battre, le règne d’Henri IV représente un moment de transition
après la construction Carolingienne et la grandeur Ottonienne, avant
l’époque des Staufen et, surtout, l’élaboration de la
civilisation Allemande pré moderne. Rarement règne ne sera aussi
long, et aussi tragique.
Atrium - Henri IV (1050-1106). Empereur germanique de ...
www.yrub.com/histoire/henri4.htm
Fils de l'empereur Henri III
et d'Agnès de Poitiers c'est à l'âge de 3 ans qu'Henri
sera élu roi des Romains, il fut orphelin de père à six
ans, séquestré par l'un …
Henri IV de FRANCONIE - Généalogie PRIOU BIGEON ...
gw.geneanet.org/loic15?lang=fr;p=henri+iv;n=de+franconie
Né vers 1050; Décédé en 1106
, à l'âge de peut-être 56 ans; RdG ... Henri IV de
FRANCONIE , Empereur du Saint Empire Romain Germanique
(ALLEMAGNE) ...
L´art comme Porte vers l´Au-delà
www.lecoindelenigme.com/art-porte-au-dela.htm
La Sainte Lance du Saint-Empire romain
germanique, dont la première trace se ... L'empereur Henri
IV (1050-1106) fait placer sur la lance la feuille
d'argent qui ...
Histoire - Rouffach.com
www.rouffach.com/index.php?page=1
Un important vicus romain se
trouvait à l'emplacement de la moitié sud du Rouffach ... Le jour
de Pâques 1106, Henri IV (empereur depuis
Pâques 1084) est de ...
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