lundi 5 mai 2014

1106... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1106 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

QUAND L'EMPIRE DOIT CÉDER DEVANT LA PAPAUTÉ


L'EMPEREUR HENRI IV
Fils de l’empereur Henri III et d'Agnès de Poitiers, c’est à l’âge de 3 ans qu’Henri est élu roi des Romains, il est orphelin de père à 6 ans, séquestré par l'un des régents (Annon de Cologne) à 12 ans, tandis que sa mère, une femme pieuse et faible, se retire dans un couvent... Les « grands » promettent obéissance à l'enfant sous réserve : que s'il s'en montre capable il sera leur souverain...
À l'impératrice Agnès revient la régence, on l'a dit, mais a-t-elle la taille d'Adélaïde ou de Théophano ?
La tâche qui l’attend n'est pas simple.
Jamais la paix ne peut régner dans un État aussi complexe : à l'extérieur, les souverains voisins de l'Empire, comme à l'intérieur les princes, laïcs ou ecclésiastiques, sont sans cesse à l'affût du moindre affaiblissement pour grignoter un bien.
Les princes ne manquent pas de se révolter à plusieurs reprises contre la puissance impériale.
Les contemporains d'Agnès et de Henri IV, ne peuvent pas prévoir, que cet empire si vaste (il englobe 3 royaumes), près de 100 ans après Otton Ier son fondateur, alors que ses institutions ont gagné de la fermeté, et que l'Église, de la base de sa hiérarchie jusqu'à son sommet, soutient l'empereur et travaille au maintien de la justice et de la paix avec lui, va basculer dans des conflits sans fin.
Les premiers défis viennent d’Italie. A la mort de Victor II, qui a succédé à Léon IX et qui représente encore l’Église impériale, c’est Étienne IX qui monte sur le trône, sans que la cour impériale ne puisse dire son mot.... Nicolas II, qui est définitivement passé dans l’histoire par son décret qui réserve l’élection du pape en premier lieu aux seuls cardinaux (1059), est élu à peu près dans les mêmes conditions, l’empereur est à peine invité à donner son assentiment... Peu avant cela, le spirituel et le temporel semblent unis en une seule cité qui doit être le vestibule de l'autre, celle de l'Au-Delà... L’empire est à l'apogée de sa grandeur.
ROYAUMES ET PROVINCES
Et pourtant, dans l'ombre du palais Romain, un péril mortel le guette... Léon IX a fait venir de Lorraine un moine qui est un de ses proches, Humbert de Moyenmoûtier, cet esprit pénétrant et systématique est en train d'élaborer la doctrine acérée comme un poignard qui pénétrera dans l'organisme impérial et le désarticulera.
Henri IV excommunié par 2 fois, sera également trahi par ses fils (Conrad et Henri V), 2 fois. Malgré ces tumultes Henri IV règne près de 50 ans. Il épouse Berthe de Turin (1051-1087), fille d'Odon, comte de Savoie et d'Adélaïde de Suse qui lui donne cinq enfants :
Adélaïde (1070 - 1079)
Henri (né et mort en 1071)
Agnès (1072 - 1143) , future épouse de Frédéric Ier duc de Souabe et de Léopold III Babenberg d'Autriche
Conrad duc de Lothier (1074 - 1101)
Henri qui lui succéde sous le nom d'Henri V (1086 - 1125)
Après la mort de Berthe le 27 décembre 1087, Henri IV épouse Adélaïde de Kiev le 14 août 1089. Le mariage reste sans enfants et sera dissout en 1095.


Quand, en 1056, Henri IV prend personnellement le pouvoir, il lui faut reconquérir l’Empire.
Il dépossède d’abord Othon de Bavière sous prétexte de complot.
Il met la main sur les biens royaux des Ottoniens en Saxe.
Il y installe des intendants Souabes, dans des forteresses qu’il fait construire.
Les paysans se révoltent, les Billung, vieille famille Saxonne, et Othon de Nordheim les soutiennent.
CAMPAGNE EXPANSIVE DE L'EMPIRE
Henri IV ne peut résister, s’enfuit et se place sous la protection des bourgeois de Worms. Il parvient cependant à rassembler une armée et réduit la révolte en 1075.
Lorsque Nicolas II meurt en 1061, les cardinaux désignent pour lui succéder l'évêque de Lucques, qui a, pensent-ils, la confiance de l'empereur et qui est très favorable à la réforme. Ils négligent de faire confirmer leur choix par l'empire, ce qui encourage l'aristocratie Romaine à contester l'élection, dont la régente Agnès refuse de reconnaître la validité.
Elle fait élire pape l'évêque de Parme, Cadalous, par un synode qu'elle réunit à Bâle, ce schisme ne dure que peu de temps, Cadalous, (Honorius II), est désavoué par les impériaux dès 1064, cependant, le faux pas commis par la régente a porté préjudice à l'entente que son époux, naguère, avait su créer entre le pouvoir des papes et le sien.
L'élu des cardinaux, Alexandre II, une fois confirmé dans ses fonctions, met toute son énergie mais aussi tout son talent de juriste à faire connaître et respecter le plus largement possible le programme réformateur. Les légats resserrent les liens des Églises locales avec celle de Rome.
Le pape prouve que sa primauté n'est pas seulement honorifique, mais qu'elle lui confère le droit de juger et de punir, et, il n'hésite pas à destituer ou à déposer des prélats d'aussi haut rang que l'archevêque de Milan... Concubinaires et simoniaques sont impitoyablement dénoncés et sanctionnés. Peu après (1065), toutefois, Henri IV, devenu majeur, fait comprendre qu'il n'a pas l'intention de renoncer au contrôle de l'élection pontificale tel que l'a exercé son père et, plus encore, qu'il n'abandonnera rien de ses prérogatives dans les nominations épiscopales.
Dès 1073, Alexandre II réagit en le condamnant parce qu'il refuse de se séparer des conseillers qu'il tient pour des hommes pervers... Le différend, cette fois, les projets réformateurs étant diffusés dans toute la Chrétienté par les légats pontificaux, mettent aux prises le pape et l'empereur.
Henri IV, comme ses prédécesseurs et son père en particulier, considère que sa fonction et l'autorité qui en rend l'exercice possible vient directement de Dieu. Il est vrai qu'il ne se soucie guère des qualités morales et religieuses de ses collaborateurs, sa chapelle devient, aux yeux des partisans du monarque eux-mêmes, la « pépinière des simoniaques ».
L’empereur lutte contre une rébellion en Saxe, il reprend le dessus et en juin 1075 bat les rebelles sur l'Unstrut, Henri IV a à peine le temps de fêter sa victoire que les nouvelles parvenues d’Italie vont de nouveau jeter l’Allemagne dans le chaos. Grégoire VII a réuni peu de temps auparavant, en février 1075, un synode qui a formellement interdit l'investiture laïque, or Henri IV n’en tient pas compte en désignant ses chapelains à Milan, Spolète et Ferino. Le pape ne peut pas ne pas réagir: une des pièces essentielles de son programme est en cause. Si les « Dictatus papae » sont transcrits effectivement dans le Registre du Vatican au printemps de la même année, l'idée que Grégoire VII se fait de son devoir et de son pouvoir lui commande de sanctionner cette contravention au récent décret synodal... Le conflit est donc inévitable.
Les deux antagonistes, qui sans doute pressentent l'affrontement, ont essayé l'un et l'autre d'en repousser l'échéance.
Le 8 décembre 1075, Grégoire VII, tout en laissant la porte ouverte aux négociations, résume dans une lettre à Henri IV les doctrines du Dictatus : ses ordres sont aussi contraignants que ceux de Dieu et les laïcs, si haut placés soient-ils, doivent obéir au successeur de Pierre.
Henri IV a-t-il voulu, une fois encore, éviter le conflit ? C'est peu probable, ce qui est certain, en tout cas, c'est qu'une une grande partie de son clergé se prépare à le déclencher.
L'assemblée de Worms que le souverain réunit le 24 janvier 1076 est composée surtout de prélats, les « grands » laïcs y sont peu nombreux.
Les évêques poussent-ils Henri IV à déclarer les hostilités ouvertes ?
Henri IV est-il décidé, de toutes manières, à croiser le fer ?
Nous ne le saurons jamais, il est probable que la majorité des clercs présents et le monarque aient été d'accord d'emblée.
Le document qu'ils adressent à Rome est d'une netteté brutale... Le « frère Hildebrand » y est traité d'usurpateur, de semeur de zizanie, les mœurs de ce personnage, que conseille « un sénat de femmes » (allusion à l'impératrice Agnès ainsi qu'aux comtesses Mathilde et Béatrice de Toscane), sont pour le moins suspectes. La version de ce texte à l'adresse de Rome est brève...
« descends, descends du trône », enjoint-elle à Hildebrand, en se fondant sur l'autorité que confère à Henri IV son titre de patrice... Il invite le pape à quitter un siège indignement occupé !... La version qui est répandue en Allemagne est moins tranchante, plus emphatique, elle dénie au « faux moine » le droit de juger le souverain qui n'est le justiciable de personne.
HENRI IV ET SON FILS HENRI V
Le clergé semble très largement acquis au parti du roi, le front anti-romain n'est vraiment uni qu'en apparence, des failles apparaissent dès que le pape réagit, en février 1076, en déliant les sujets du roi de leur serment de fidélité, Henri IV est déposé par Grégoire VII, puis excommunié...
La sentence pontificale paraît confirmée à certains par le ciel lorsqu'à Pâques la grande cérémonie organisée par l'entourage royal à Utrecht prend une mauvaise tournure. En présence du roi revêtu des ornements du sacre, l'anathème fulminé contre Hildebrand a été proclamé, mais, dès le soir, la foudre est tombée sur la cathédrale et la résidence du prince elles sont réduites en cendres. Les premières défections se produisent aussitôt.
Les tractations qui ont conduit certains ducs à ce geste, le 1er novembre 1076, prennent un cours nouveau lorsque les « grands », restés discrets jusque-là, invitent le pape à venir le 2 janvier suivant à la diète qui se tient à Augsbourg et s'engagent à ne plus reconnaître Henri IV s'il n'a pas obtenu l'absolution dans un délai d'un an après sa condamnation... Pour s’assurer de leur projet, ils s’ingénient à empêcher le roi de se rendre en Italie, ainsi s'ébauche l'entente de la haute aristocratie, toujours frondeuse, et de la papauté, dont Grégoire VII a révélé la force.
Il faut éviter à tout prix la rencontre de ces deux alliés virtuels. Henri IV décide d'aller en Italie pour que le pape n'ait pas a se rendre en Allemagne.
En Italie, c'est la stupeur quand on apprend que le roi arrive.
Le pape, que les princes Allemands ont invité à venir en Allemagne et qui est en route, se déroute pour se réfugier dans un château de la princesse Mathilde...
En plein hiver, l’empereur franchit les Alpes et du 25 au 27 janvier 1077, nu-pieds, en pénitent, il implore la miséricorde de Grégoire VII, à Canossa, un nid d'aigle sur les pentes enneigées des Apennins.
Force est au pape d'accorder la grâce que sollicite Henri IV, dont l'abbé de Cluny, son parrain, plaide la cause. L’empereur reçoit l’absolution et la communion.
En échange, le pape obtient l'engagement qu'il peut venir en Allemagne et que le différend entre le souverain et les princes sera soumis à son arbitrage.
On est le 28 janvier 1077 et la date fatidique fixée par les princes Allemands n’est pas atteinte.
Ils n’en tiennent pas compte et se donnent un nouveau roi en la personne de Rodolphe de Rheinfelden.
LA GUERRE DES INVESTITURES
A Canossa, le pape a prit sa revanche, et a annulé les effets de Sutri.
Entre les « deux moitiés de Dieu », la lutte pour la suprématie entre alors dans une nouvelle phase.
Le 13 mai 1077 les « grands », rejoints par 3 archevêques d'Allemagne, déposent Henri IV et le remplacent par le duc de Souabe, Rodolphe de Rheinfelden, qui se dit prêt à respecter l'interdiction stricte des procédures entachées de simonie.
L’aristocratie fait donc un pas de plus en direction du Saint-Siège, mais Grégoire VII ne saisit pas tout de suite cette main tendue.
C'est son adversaire qui en 1080 le met en demeure de se prononcer et d'excommunier Rodolphe, une demande formulée sur un ton comminatoire, assortie d'une menace de déposition.
Immédiatement, la réponse vient, tranchante : « à Canossa, le pénitent a été absous, mais le roi reste déchu, puisque le pénitent retourne à son péché, l'excommunication est renouvelée ».
Si Grégoire VII a agi de la sorte par calcul politique, il s'est trompé... Sa réaction brutale lui aliène de nombreux évêques et même plusieurs cardinaux. Réunis en synode à Bressanone en juin 1080, ils déposent Grégoire VII et Henri IV, profitant de son titre de patrice, désigne pour occuper le siège de Pierre l'archevêque de Ravenne, Guibert. Il y a donc désormais un antipape comme il y a un anti roi.
Rodolphe est mort au combat fin 1080, le modeste Hermann de Salm prend sa suite en août 1081 seulement... Guibert devient Clément III et sur le champ couronne Henri IV empereur, le jour de Pâques 1084.
Grégoire VII, qui a trouvé refuge dans le château Saint-Ange, est délivré par les Normands, mais ces libérateurs mettent si cruellement la Ville Éternelle à sac que le pape, devenu soudain impopulaire, doit partir avec eux, c'est chez eux qu'il meurt, le 25 mai suivant...
A la mort de Grégoire VII, il reste encore 20 ans à vivre à son adversaire, 20 ans qui ne lui réservent pas beaucoup de joies même si ses adversaires d’antan meurent peu à peu.
Après Grégoire VII vient Victor III (1 an), Urbain II, qui à Clermont lance l'appel à la croisade et fait du Saint-Siège la tête et le cœur d'une entreprise mobilisant les forces vives de toute la chrétienté... Il a également juré de lutter contre l’empereur antéchrist.
Pascal II lui succède en 1099... Henri IV a beau faire savoir, en 1103... seulement, qu'il ira lui aussi en Terre Sainte, le chef du monde chrétien, ce n'est plus l'empereur mais le pape.
En 1090, Henri IV revient en Italie pour se battre, il gagne du terrains sur ses adversaires mais butte contre Canossa et surtout voit son fils Conrad, qu’il a associé à la royauté, l’abandonner et rallier le camps adverse.
En 1097, Henri IV rentre enfin en Allemagne, affaibli. Il fait élire et couronner son second fils, Henri V, lui faisant jurer de ne pas se dresser contre lui, ce qu'il fera...
Après sa défaite contre son fils, Henri IV prépare sa revanche mais il meurt soudainement à Liège en août 1106... il est enterré sur une île non consacrée religieusement, mais en 1111 son fils Henri V le fera inhumer dans la cathédrale de Spire.
FUNÉRAILLE DE HENRI IV
Un demi-siècle de gouvernement, cinquante années passées à se battre, le règne d’Henri IV représente un moment de transition après la construction Carolingienne et la grandeur Ottonienne, avant l’époque des Staufen et, surtout, l’élaboration de la civilisation Allemande pré moderne. Rarement règne ne sera aussi long, et aussi tragique.


Atrium - Henri IV (1050-1106). Empereur germanique de ...

www.yrub.com/histoire/henri4.htm
Fils de l'empereur Henri III et d'Agnès de Poitiers c'est à l'âge de 3 ans qu'Henri sera élu roi des Romains, il fut orphelin de père à six ans, séquestré par l'un …

Henri IV de FRANCONIE - Généalogie PRIOU BIGEON ...

gw.geneanet.org/loic15?lang=fr;p=henri+iv;n=de+franconie
Né vers 1050; Décédé en 1106 , à l'âge de peut-être 56 ans; RdG ... Henri IV de FRANCONIE , Empereur du Saint Empire Romain Germanique (ALLEMAGNE) ...

L´art comme Porte vers l´Au-delà

www.lecoindelenigme.com/art-porte-au-dela.htm
La Sainte Lance du Saint-Empire romain germanique, dont la première trace se ... L'empereur Henri IV (1050-1106) fait placer sur la lance la feuille d'argent qui ...

Histoire - Rouffach.com

www.rouffach.com/index.php?page=1
Un important vicus romain se trouvait à l'emplacement de la moitié sud du Rouffach ... Le jour de Pâques 1106, Henri IV (empereur depuis Pâques 1084) est de ...

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