L’UNIVERSITÉ DE BOLOGNE DE SA CRÉATION (1088) A NOS JOURS.
BOLOGNE |
C’est
sur le site de la « cultura Villanoviana », où avait été
localisé en 2000 avant JC une culture néolithique qui connaissait
le travail des métaux, que la ville de Bologne est fondée, appelée
« Felsina » par les Étrusques et « Bononia » par les latin. A la
chute de l’empire romain, la ville connaît un immense déclin et
ne retrouve sa splendeur qu’au XIe siècle lorsque Bologne devient
une commune libre. Cette « renaissance » coïncide avec la
fondation de l’université de Bologne datant de 1088. Bologne est
aujourd’hui célèbre pour ses nombreuses arcades et balcons, les
palais de briques et ses nombreuses églises, ses deux tours
médiévales penchées et sa muraille de 8km.
La
première université, celle qu'on appelle la « mère
nourricière des études », (Alma
Mater studiorum),
naît à Bologne au XIe siècle. Certains maîtres de grammaire, de
rhétorique et de dialectique (les arts libéraux du trivium
hérité de l'Antiquité) entreprennent alors d'y commenter le
« droit Justinien » qu'ils viennent de redécouvrir dans
des circonstances restées mystérieuses. La date de 1088 retenue
conventionnellement correspond à cette première rupture avec
l'école cathédrale, soumise à l'évêque... Bouleversant la
transmission du savoir jusque-là entièrement soumis à l'autorité
biblique, le droit romain est d'abord l'affaire de commentateurs
privés, liés contractuellement à leurs étudiants, avec qui ils
forment une société indépendante : « universitas ».
Mais la première des sciences constituée est vite entraînée dans
le conflit entre le pape et l'empereur.
Trésor
de notions, de distinctions, de modes de raisonnement oubliés de
l'Occident, le corpus du droit civil ainsi exhumé, interprété,
imité plus de 500 ans après sa création, fournit le patron de
la modernité occidentale. La scolastique universitaire propage une
rationalité technicienne, systématique, réservée à des experts,
de plus en plus morcelée en disciplines et foyers autonomes,
derrière l'apparente et illusoire suprématie de la théologie, qui
règne de plus en plus mal sur les deux droits, canonique et romain,
la philosophie, la médecine et les autres arts, jusqu'au XIIe
siècle.
L’université
de Bologne en Italie est la plus ancienne (en occident). Elle compte
à ce jour 96 000 étudiants et fait partie du Groupe de Coïmbre
Europaeum Réseau d’Utrecht... C’est au cours de l’année 1088
que l’université de Bologne est fondée sous une convention
dirigée par de nombreux historiens, dont Giosuè Carducci.
Au
cours du XIe siècle, pendant l'augmentation démographique et la
reprise économique Européenne, plus accentuées en Italie, le tissu
social et économique se modifie et nécessite de nouvelles
définitions juridiques qu'il faut récupérer du Droit Romain
classique, au travers de l'étude intégrale des textes. L'étude du
Droit Romain grandit et devient l'objet d'un enseignement
systématique.
A
cette époque, Bologne est une petite ville enfermée dans un
quadrilatère de murs robustes, mais elle est avantagée par sa
position géographique qui en fait un point de rencontre entre les
grands axes de l'est à l'ouest, et du nord au sud. Les étudiants
étrangers y accourent nombreux pour écouter les nouveaux maîtres.
La présence des étudiants apporte des avantages économiques
considérables, et les villes voisines cherchent à leur tour à
organiser d'autres centres d'étude. Bologne réagit à cette
initiative en obligeant les maîtres à jurer de ne pas accepter
d'enseigner dans une autre ville.
L'Université
est un point vulnérable de la politique de la ville. Quand les Papes
et les Empereurs entrent en conflit avec la ville, ils la soumettent
à l'interdit de l’Église ou la bannissent de l'Empire avec pour
conséquence l'interruption des activités de l'Université... Ils
exigent aussi l'éloignement des étudiants et des professeurs, ce
qui pousse les gouvernants et les citoyens à chercher rapidement un
accord.
L’empereur
Frédéric Barberousse en 1158 promulgue la « Constitutio
Habita » qui fait donc de cette université un grand lieu de
recherche qui ne dépend d’aucun pouvoir. Un magnifique jardin
botanique est créé en 1568, suite à la demande d’un naturaliste
nommé Ulisse Aldrovandi. De nombreux professeurs reconnus se sont
succédé à travers les siècles, comme Filippo Re, ou encore Ezio
Raimondi et Girolamo Arnaldi. Sans oublier les élèves tels que
Nicolas Copernic et Serafino Ferruzzi, homme d’affaires Italien.
FRÉDÉRIC BARBEROUSSE |
La
Commune et l'Université naissent presque en même temps. Le mot
« studi” » désigne l'ensemble de chaque école,
dirigée par des maîtres différents, ayant en commun l'activité
intellectuelle et la pratique des professeurs et disciples. Cette
Université de Bologne (la plus ancienne d'Europe) apparaît à la
fin du XIe siècle comme un centre d'études spécialisées dans
l'exégèse de l'ancien Droit Romain, présenté comme Droit
Universel et Éternel, valable pour tous les peuples civilisés.
Après
les affrontements et les différentes dominations auxquels les
Bolognais sont soumis, et pour faire face à l'expansion continue de
la ville, au XIIe siècle un second mur d'enceinte est nécessaire
(dite de l'an Mille ou des «Torresotti»). Dans la deuxième moitié
du XIIIe siècle, un autre mur d'enceinte est construit (qui
aujourd'hui limite le boulevard extérieur) pour pouvoir contenir les
nouvelles installations d'édifices externes au précédent. C'est un
signe de l'augmentation de la population, due en partie au
développement de l'Université (Lo Studio, né en 1088), où
l'instruction juridique atteint un grand prestige au niveau Européen,
attirant des étudiants de tous les pays voisins et conférant à la
ville un afflux d’étudiants de tout pays sans cesse grandissant.
A
l'intérieur des murs habitent les familles aristocratiques qui, pour
démontrer leur puissance et pour se défendre d'éventuelles
attaques, commencent à ériger des tours : éléments
distinctifs de la ville. Aujourd'hui, on peut encore voir, la
Garisenda et l'Asinelli du XIIe siècle. Lors de la grande ouverture
de la ville, il y eut la stipulation de la « loi du paradis »,
en 1256, Bologne est la première ville d'Europe à abolir la
servitude, libérant la glèbe de l'esclavage en l'insérant dans le
secteur agricole qui a besoin de main-d'œuvre.
C'est
aussi à cette époque qu'est créé le cliché de « Bologne la
grasse » et celui de « Bologne la savante », qui
sont aujourd'hui encore célèbres.
Depuis
plusieurs années déjà, le Comité Européen Marseille reçoit un
accueil chaleureux à l’Institut culturel Italien, dirigé par
Madame Valéria Rumori. Une véritable tradition s'est instaurée
pour célébrer ensemble la Journée de l’Europe. Cette année, le
thème de la conférence, donnée dans le cadre de la fête du 9 mai
était : « Bologne : l’Unité culturelle de
l’Europe du Moyen Âge à nos jours »
La présidente du Comité Européen Marseille, Monique Beltrame, avait invité un hôte de marque dans la personne du Professeur Adriano Di Pietro de l’Université de Bologne et du Collège d’Espagne, Directeur de la Scuola Europea di Alti Studi Tributari (l’École Européenne des hautes Études de fiscalité). Juriste renommé et Bolognais passionné par l’histoire de sa ville, il a apporté une vision de l’unité culturelle Européenne sous un angle nouveau...
La présidente du Comité Européen Marseille, Monique Beltrame, avait invité un hôte de marque dans la personne du Professeur Adriano Di Pietro de l’Université de Bologne et du Collège d’Espagne, Directeur de la Scuola Europea di Alti Studi Tributari (l’École Européenne des hautes Études de fiscalité). Juriste renommé et Bolognais passionné par l’histoire de sa ville, il a apporté une vision de l’unité culturelle Européenne sous un angle nouveau...
Naissance
du « Droit public européen »
Monsieur le Consul Général d’Italie Paolo Di Nicolo a ouvert la séance en évoquant « les problèmes cruciaux qui assombrissent le ciel Européen et la nécessité de trouver une issue à cette impasse. »
Monsieur le Consul Général d’Italie Paolo Di Nicolo a ouvert la séance en évoquant « les problèmes cruciaux qui assombrissent le ciel Européen et la nécessité de trouver une issue à cette impasse. »
L’Histoire
n’est pas avare en exemples édifiants de crises qui ont été
l’occasion de défis à surmonter pour faire avancer vers de
nouveaux horizons. Après une brève présentation de la ville
de Bologne, le Professeur Adriano Di Pietro a évoqué la naissance
du Droit public Européen en le situant dans son contexte
historique.
Bologne « la Rossa », en référence à ses briques et tuiles en terre cuite rouge, est depuis le Moyen âge Bologne « la Dotta » (la savante), siège de la plus ancienne université d’Europe et du monde occidental. Bologne est encore aujourd’hui un centre de rayonnement et d’avancée culturelle pour toute l’Europe.
Bologne « la Rossa », en référence à ses briques et tuiles en terre cuite rouge, est depuis le Moyen âge Bologne « la Dotta » (la savante), siège de la plus ancienne université d’Europe et du monde occidental. Bologne est encore aujourd’hui un centre de rayonnement et d’avancée culturelle pour toute l’Europe.
UNIVERSITÉ DE BOLOGNE |
Après
l’extinction de l’Empire Romain sous la poussée des invasions
barbares, le Droit tel que l’avait légué les Romains n’existe
plus. L’autorité par la force s’est substituée aux règles
juridiques. C’est une grande figure du Moyen Âge, l’Empereur
Romain Germanique, Frédéric 1er, dit Frédéric Barberousse, qui
est à l'origine du Droit Public Européen. Pour réorganiser
l’Empire en dépassant les désordres de l’époque féodale,
Frédéric Barberousse décide, en 1154, de consulter l’École de
Droit de Bologne afin d’asseoir l’autorité du suzerain face au
pouvoir absolu du Saint Siège... Pour l’empereur, le recours à la
force ne suffit pas. Il aspire à la reconnaissance d’une autorité
temporelle fondée sur des principes universels pour acquérir une
liberté d’action face au pouvoir suprême de l’Église, sans
contester pour autant le pouvoir spirituel du Saint Siège. Quatre
juristes d’exception vont refonder le Droit, s'appuyant sur des
textes latins qui ont transité de l’Empire d’Orient vers
l’Espagne via les savants arabes, les érudits de Bologne
fournissent les fondements d’une législation basée sur
l’universalisme impérial, restaurant ainsi l’idée de l’État,
reposant sur le Droit Romain. La grande Diète de Roncalia en
novembre 1158 établit la législation édifiée par les érudits de
l’Université de Bologne. Frédéric Barberousse devient ainsi le
successeur légitime des empereurs romains. Rome sera la capitale de
l’Empire universel projeté par Frédéric 1er.Tel est l’un des
fondements de l’unité culturelle de l’Europe, selon le
Professeur Adriano Di Pietro l’héritage juridique romain et le
latin qui véhiculent la pensée de tous les érudits du continent
feront le reste. Tandis que la Grande Bretagne, alors isolée sur son
île lointaine, dont la langue officielle est le Français des
conquérants Normands, se donne la Common Law » de
l'anglo-normand « commune ley », est un système bâti
essentiellement sur le droit jurisprudentiel par opposition
au droit civiliste ou codifié.
Pourquoi
les universités de Bologne sont si célèbres en Italie et dans le
reste de l’Europe ! Il est difficile d’expliquer en quelques mots
l’histoire de l’Université de Bologne, mais voici quelques
points-clés qui pourront aider à comprendre la particularité de
cette ville sur ce point précis :
Au
début du XIIe siècle se produit en Italie une renaissance des
études juridiques dont Bologne est le lieu principal.
Les
luttes politiques (papes contre empereurs, communes contre empereurs)
s’appuyaient sur le droit pour se défendre. Il fallait donc
rechercher et commenter de bons manuscrits du Code de Justinien. Le
droit a donc une certaine importance à cette époque.
Il
existe de nombreux professeurs de droit connus. Parmi les premiers
professeurs il faut citer : Pepone et Irnerius (vers 1100-1130).
L’université
de Bologne, fondée en 1088, se développe vraiment au XIIIe siècle
avec la révolution industrielle, en favorisant le développement de
la science et de la technologie.
Il
est aussi intéressant de savoir qu’en 1219, l’Église lui impose
un certain contrôle. C'est l’archidiacre de Bologne qui confère
cette licence. D’autre part, les professeurs ont accepté à la fin
du siècle de se soumettre à l’autorité de la Commune ainsi qu’à
celle des étudiants, ceux-ci commencent à diriger l’université
alors qu’autrefois, c’était le rôle des professeurs, ce sont
donc les étudiants qui choisissent les professeurs et surveillent
leur enseignement !
Son
histoire se confond avec celle des grands penseurs en sciences et en
lettres, ce qui en fait une référence incontournable dans la
culture Européenne... Pour la France par exemple, les étudiants qui
font partis de l’ENS (École Normale Supérieure), hautement
réputée, peuvent suivre les cours de l’Université de Bologne
pendant une période déterminée.
Collaboration
renforcée entre Bologne et Marseille, à l'issue de la conférence,
les organisateurs et leur hôte se sont retrouvés dans le
restaurant-bibliothèque de Jeanne Laffitte, dans l'ambiance feutrée
de cet établissement, bien connu des passionnés du livre, le
Professeur Di Pietro et Madame Rumori ont projeté de collaborer
étroitement... L’orateur est aussi un passionné du 7e Art, il
préside la grande cinémathèque de Bologne, cinéphile averti, il a
tenu une critique très appréciée dans la presse de sa ville. Grâce
à la collaboration projetée entre la cinémathèques de Bologne et
celle de l'Institut Culturel Italien de Marseille, nos concitoyens
pourront jouir d’un choix encore plus étendu.
À
l’invitation de son collègue le Professeur émérite Pierre
Beltrame, le séjour de Monsieur le Professeur Di Pietro s’est
poursuivi (et achevé) à l’Université d’Aix-Marseille. Là, on
a évoqué la nécessité d'intensifier les échanges universitaires
et réaffirmé la volonté de promouvoir le « doctorat
Européen », une thèse qui bénéficie d’un label
« Européen » . Il concerne les étudiants des pays
membres de l'Espace Économique Européen (Union Européenne plus 3
des 4 États membres de l’EEE - (association Européenne de
libre-échange ou AELE ) + la Suisse (membre de l'AELE mais pas de
L'EEE !) Le label est décerné en plus du doctorat, lorsque 4
conditions (non qualitatives) sont remplies, a promotion du
« doctorat Européen » consacrera donc une pratique déjà
bien établie chez nous. Alors, souhaitons que cette bonne pratique
prenne de l'ampleur !
l’autorisation
de soutenance est accordée au vu de rapports rédigés par au moins
2 professeurs appartenant à des établissements d’Enseignement
Supérieur de 2 états Européens différents, autres que celui dans
lequel le doctorat est soutenu.
un
membre au moins du jury doit appartenir à un établissement
d’Enseignement Supérieur d’un état Européen autre que celui
dans lequel le doctorat est soutenu.
Une
partie de la soutenance doit être effectuée dans une langue
nationale Européenne autre que la (ou les) langue(s) nationales du
pays ou est soutenu le doctorat.
Le
doctorat devra avoir été préparé en partie lors d’un séjour
d’au moins un trimestre dans un autre pays Européen.
Des
chercheurs de l’Université de Bologne en Italie croient avoir
découvert ce qui serait la plus ancienne copie complète de la
Torah.
Selon un professeur de l’université, cité par la BBC, le rouleau
découvert était conservé dans la bibliothèque universitaire mais
sans être cataloguée sous un nom précis. Alors que l’on croyait
que le parchemin était âgé seulement de 2 siècles ; les
examens au carbone 14, effectués en Italie et aux États-Unis, ont
confirmé que le manuscrit avait été en réalité fait entre la fin
du XIIe siècle et le début du XIIIe. Soit un âge de 850 ans
environ. Par ailleurs, le professeur de judaïsme de
l’université Bolognaise Mauro Perani précise que la datation du
rouleau va en faire la plus ancienne copie de la Torah
découverte à ce jour, soulignant sa valeur et son importance
exceptionnelle. Même si certains éléments de la Torah, sous forme
de livre et non de rouleau, datés de l'an 1008, existent à
Saint-Pétersbourg (Russie).
Le
rouleau a été identifié de manière erronée en 1889 par Leonello
Modona, un archiviste de la bibliothèque qui a pensé que le texte
datait du XVIIe siècle. Ce dernier « avait qualifié le texte
de maladroit et contenant des annotations inhabituelles »,
remarque le professeur Perani. Et
d’ajouter qu’« Il avait tort, c'est un manuscrit
splendide », mettant en exergue que le rouleau concerne les
traditions de l’Est de Babylone.
Notamment des annotations qui ont disparu des copies ultérieures
suite aux règles établies par l’érudit Moshe Ben Maïmoun au
XIIe siècle. Une autre preuve de l’ancienneté de la découverte.
La
ville de Bologne a longtemps abrité une importante communauté juive
et l'université a dispensé des cours d'hébreu dès le XVe siècle.
(Dans
la tradition juive, les Torah ne sont pas datées).
www.universalis.fr/encyclopedie/naissance-de-l-universite/
La
première université,
celle qu'on appelle la « mère nourricière des études », Alma
Mater studiorum , naît à Bologne
au xi e siècle. ... La date de 1088
retenue conventionnellement correspond à cette première rupture
avec l'école cathédrale, ...
L'Université de Bologne - Memo
www.memo.fr/partenaire.asp?code=ITA_BOL&IDarticle=REG...
L'Université
de Bologne
(la plus ancienne d'Europe) apparut à la fin du XIème siècle ...
due en partie au développement de l'Université
(Lo Studio, né en 1088), …
La plus ancienne copie de la Torah retrouvée à la ...
chankou.over-blog.com/article-le-plus-ancienne-copie-de-la-torah-retrou...
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mai 2013 - Des chercheurs de l'Université de Bologne
en Italie croient avoir ... Torah, sous forme de livre et non de
rouleau, datés de l'an 1008,
existent à ...
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