jeudi 22 mai 2014

1090... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1090 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

PROPAGANDE POÉTIQUE GALVANISANTE : LA CHANSON DE ROLAND.
 
STATUE DE ROLAND(BREMEN)
Manuscrit copié entre 1125 et 1150 (manuscrit dit d'Oxford), La Chanson de Roland pose une série d’énigmes qui ont longuement nourri les débats critiques. Par quelles voies un événement historique, le désastre subi par l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne à Roncevaux, le 15 août 778, s’est-il transmis jusqu’à la fin du XIe siècle ? Pourquoi est-ce à ce moment-là que le souvenir en a été comme réactivé ? Comment expliquer d’autre part la perfection formelle de ce premier témoin conservé de l’art épique ? À partir de quels modèles médio-latins et romans s’est forgée une technique épique aussi aboutie ?

La Chanson de Roland est la plus célèbre des chansons de geste. Créée à la fin du XIe siècle par un poète anonyme (que certains croient être Turold, dont on peut lire le nom dans le dernier ver du poème), elle raconte, en l’amplifiant et le dramatisant, un épisode des guerres menées par Charlemagne contre les Sarrasins : la désastreuse bataille qui se serait déroulée à Roncevaux...

On conçoit très bien que Charlemagne, avec ses vastes entreprises, ses guerres lointaines, son incomparable grandeur, ait vivement frappé l’imagination des peuples. Plus tard, au milieu des calamités du Xe siècle, après les hontes et les désastres de l’invasion Normande, le patriotisme se retrempe dans ces beaux souvenirs. Les traditions des VIIIe et IXe siècles grandissent, se développent, s’enchaînent l’une à l’autre. Charlemagne devient le héros d’une vaste épopée, où les souvenirs de la bataille de Poitiers et l’enthousiasme de la croisade, le passé et le présent viennent s’unir et se confondre ; il represente le héros glorieux de la lutte de la foi chrétienne contre les mahométans.
Résumé : Charlemagne fait la guerre en Espagne depuis 7 ans. Il rentre en France après avoir soumis Pampelune, mais il a été trahi par un de ses barons, Ganelon. Au passage de Roncevaux, le traître le convainc de placer Roland à la tête de l’arrière-garde, 11 autres barons se joignent à Roland, ceux-ci choisissent seulement 20 000 chevaliers pour s’opposer aux 100 000 Sarrasins qui vont les attaquer. Avant la bataille, Olivier, son meilleur ami, tente de convaincre Roland d’appeler Charlemagne à la rescousse, mais il refuse, par orgueil. Tout le monde mourra, les 100 000 Sarrasins et les 20 000 Français. Roland meurt le dernier, juste avant l’arrivée de Charlemagne, qui anéantit le reste de l’armée sarrasine (de 300 000 hommes). L’archange Gabriel emporte l’âme de Roland au paradis...
La Chanson de Roland a rendu célèbres les exploits du neveu de Charlemagne contre les Sarrasins : La bataille de Roncevaux, Durandal etc… Ils ont nourri l’imaginaire de millions d’écoliers pendant des décennies.
Récemment a été publiée une nouvelle traduction de la Chanson de Roland, proposée par Frédéric Boyer. Voici l'occasion de s'intéresser à un texte qui a rendu célèbre Roncevaux, Roland et son cor. Un texte qui est pourtant infidèle à la réalité historique.
Il existe plusieurs versions de la Chanson de Roland, dont les premières sont orales. La plus ancienne remonte, au plus tôt, à l’extrême fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle, donc 300 ans après les faits rapportés puisque ceux-ci se sont déroulés en 778. Cette version, mise par écrit, a laissé des manuscrits dont le plus ancien, datant de 1150, est conservé à la Bibliothèque Bodléienne d’Oxford. C’est sur ce document que Frédéric Boyer s’est appuyé pour livrer sa traduction. Il s’agit d’un long poème en décasyllabe (dix syllabes par vers) assonancé rédigé par un certain Turold.
La Chanson est divisée en quatre parties. La première relate la trahison de Ganelon. Charlemagne est en Espagne et menace Saragosse, la ville de Marsile, roi des Maures. Celui-ci souhaite conclure la paix avec Charlemagne qui, connaissant sa réputation de traître, lui envoie un homme courageux, Ganelon...
Or, Ganelon est jaloux et rempli de haine à l’égard de Roland, le neveu de Charlemagne. Aussi, profite-t-il de son entrevue avec Marsile pour saisir l’occasion de se débarrasser de Roland : le roi Maure et Ganelon font semblant de faire la paix et il est prévu que les Sarrasins attaquent l’arrière-garde de l’armée Franque qui sera commandée par Roland. Puis, Ganelon s’en retourne auprès de Charlemagne. Les Francs font demi-tour pour rentrer. L’arrière-garde, à la tête de laquelle se trouve donc Roland, fait de même.
La deuxième partie présente l’attaque de celle-ci par les Maures à Roncevaux. Olivier, le fidèle ami de Roland, lui signale l’approche d’une armée de Sarrasins. Ceux-ci, bien supérieurs en nombre aux soldats commandés par Roland, se précipitent sur les Francs. D’abord, Roland refuse de sonner du cor afin d’obtenir le secours de son oncle. La bataille est un vrai massacre. Olivier est tué durant les combats. Voyant la situation s’aggraver (il ne lui reste qu’une soixantaine d’hommes), Roland décide finalement de faire sonner son olifant. Entendant l’appel, Charlemagne se lance à son secours. Avant de mourir, Roland cherche à briser son épée, Durandal, afin qu’elle ne tombe pas aux mains de l’ennemi. Mais il n’y parvient pas.
LA CHANSON DE ROLAND
L’arrivée de Charlemagne sur les lieux de la bataille ouvre la troisième partie. Les combats sont terminés, Roland est mort et l’armée de Marsile est renforcée par l’arrivée de nombreux renforts d’autres peuples musulmans. Une seconde bataille s’engage au cours de laquelle Charlemagne écrase les Sarrasins avant de retourner à Aix-la-Chapelle. Enfin, la dernière partie est consacrée au jugement de Ganelon qui est condamné à mort et écartelé. Les seigneurs qui ont pris sa défense sont pendus.
Le texte est une chanson de geste. Le mot est issu du latin gesta, qui désigne les exploits accomplis.
La Chanson de Roland est un exemple parfait de ce qu’est une chanson de geste : cette poésie guerrière relate la lutte contre les Sarrasins, à la fois ennemis du roi Charlemagne et ennemis de toute la chrétienté, le texte célèbre les actions héroïques de Roland et de son épée, Durandal.
Ces actions héroïques se caractérisent évidemment par la démesure : ainsi, quand Roland refuse de sonner du cor pour appeler à l’aide…
Le merveilleux se mêle aux exploits du héros : lorsque Roland essaie de fracasser son épée contre la roche, il ne réussit qu’à ouvrir une immense brèche dans la montagne, brèche qui ne serait autre, selon la légende, qu’une trouée d’une quarantaine de mètres de large visible de nos jours au-dessus du cirque de Gavarnie, à 2800 mètres d’altitude.
Le récit de ces exploits reflète donc une époque totalement différente de celle à laquelle les événements qu’il relate se sont déroulés.
Le texte nous renseigne bien plus sur le contexte dans lequel il a été rédigé que sur la bataille de Roncevaux elle-même. En effet, les XIe-XIIe siècles sont ceux où s’épanouissent la féodalité et la chevalerie, cette élite militaire de guerriers à cheval unie par un certain nombre de valeurs : la prouesse, le courage et la loyauté.
Ainsi, la Chanson de Roland, comme toutes les chansons de geste, diffuse et renforce l’idéologie chevaleresque. On raconte que le jongleur Taillefer a entonné cette chanson pour les guerriers Normands qui se préparaient à faire la conquête de l’Angleterre en 1066. Une phrase de la Chanson est prononcée par Roland à l’adresse d’Olivier : « Notre devoir est d’être ici, pour notre roi : tout vassal doit souffrir pour son seigneur. »...
LA MORT DE ROLAND
Ainsi, puisque la Chanson de Roland est l’expression des valeurs de la chevalerie, on ne s’étonnera pas que de nombreux détails ne correspondent nullement aux réalités du VIIIe siècle mais traduisent plutôt celles du XIIe. Par exemple, les villes sont entourées de hautes murailles, des banquets sont donnés dans de grandes salles de châteaux et les modes de vie des Sarrasins reflètent beaucoup plus les pratiques féodales de la chrétienté que l’Islam Espagnol réel. Ainsi, la Chanson nous dit que les Sarrasins portent des « hauberts » (cotte de maille) et des « heaumes » (casque), alors que ce sont des attributs typiques des chevaliers...
Ce n’est pas seulement sur des détails que la Chanson de Roland est fausse historiquement, c’est aussi sur les principaux événements, à commencer par les ennemis qu’affrontent les Francs. En effet, le jour de la bataille, le 15 août 778, ce ne sont pas des Sarrasins qui ont détruit l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne...
Au printemps 778, Charlemagne décide d’intervenir en Espagne musulmane, alors en proie à des luttes intestines, suite à l’appel à l’aide du gouverneur de Barcelone Sulayman ben Yaqzan ibn al-Arabi qui s’est révolté contre l’émir de Cordoue. Charlemagne divise son armée en deux : une partie se dirige vers Barcelone tandis que l’autre, commandée par le roi lui-même, gagne Pampelune où les Basques l’assurent de ne pas intervenir contre lui... Les deux armées se rejoignent devant la ville de Saragosse qui doit leur ouvrir ses portes. Le gouverneur de la ville ne tenant pas sa promesse, Charlemagne y met alors le siège. Un mois et demi plus tard, la ville n’a pas cédé et le roi Franc, informé que des troubles se produisent en Saxe, lève le siège et fait demi-tour. Lors du retour, l’arrière-garde de son armée est attaquée dans les Pyrénées par les Basques, furieux de la destruction de leur principale place-forte par les Francs...
Ce sont donc des Basques, peuple chrétien, qui ont attaqué les Francs, et non les Sarrasins. Le contexte dans lequel a été élaboré la Chanson est important pour comprendre le remplacement des Basques par les Sarrasins : à la fin du XIe siècle a lieu la première croisade, visant à libérer Jérusalem tombée aux mains des musulmans. Le païen, le Sarrasin, est la grande figure ennemie à combattre : il est donc plus conforme à l’air du temps que, dans la Chanson de Roland, les héros Francs combattent des Sarrasins et non des chrétiens. Le thème de la croisade est d’ailleurs omniprésent dans le texte, tout comme les références chrétiennes et la foi catholique :
Charlemagne fait un rêve prémonitoire qui lui a été envoyé par Dieu, l’ange Gabriel vient récupérer le gant de Roland qui vient de mourir.
Enfin, les Sarrasins sont présentés comme des païens idolâtres, un « peuple vil » soumis au démon mais se conduisant, au combat, de manière loyale et courageuse.
Pour terminer sur l’idéologie chrétienne anti-sarrasine exprimant le contexte des croisades, il faut dire un mot de Roncevaux : dans la réalité, rien n’indique que la bataille se soit déroulée à cet endroit. En effet, les sources de l’époque parlent simplement d’une gorge dans les Pyrénées.
TAPISSERIE RETRAÇANT LA CHANSON DE ROLAND
Le col de Roncevaux, situé sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, donnant l’accès à une Espagne encore largement musulmane, fournit un symbole fort pour l’auteur de la Chanson de Roland, les pèlerins passent ainsi sur le lieu d’un « martyre, en quelque sorte, même si le bourreau n’est pas celui que l’on a cru ».
Enfin, au XIXe siècle, l’usage de la Chanson de Roland, dont des versions en Français moderne ont été publiées, l’une de Léon Gautier en 1880, l’autre de Gaston Paris en 1887, prend une dimension nationaliste dans l’enseignement primaire. La défaite de 778 est mise en parallèle avec la défaite de 1870. Cette dernière, rappelons-le, est celle des armées Françaises contre les Prussiens qui, grâce à leur victoire, annexent l’Alsace et la Lorraine. Comme les Français qui luttent contre les Allemand, Roland lutte contre les païens musulmans.
Le neveu de Charlemagne prend sa place dans la galerie des héros Français qui s’illustrent contre les envahisseurs : depuis Vercingétorix jusqu’aux soldats de Valmy, en passant par Jeanne d’Arc et Du Gesclin… La comparaison entre 1870 et 778 va jusqu’à faire de Bazaine le nouveau Ganelon, c’est-à-dire un traître... Le général Bazaine, commandant en chef des armées impériales pendant la guerre de 1870, se laisse encercler à Metz avec ses 180 000 hommes sans résister. Il capitule sans combattre, ce qui lui vaut d’être traduit devant un conseil de guerre qui le condamne à mort en 1873... Sa peine est commuée en 20 ans de détention. Il n’en reste pas moins que la condamnation à mort du « traître » Bazaine rappelle celle du traître Ganelon.
Les guerres entre les chrétiens et les musulmans sont à l’origine de plusieurs chefs d’œuvres littéraires.
Les 3 Chansons de Gestes Célèbres de la Littérature Occidentale
1. « La Chanson de Mon Cid »(1200)
Écrite en Espagnol et sur les aventures du chevalier Castillan Rodrigo Diaz de Vivar (1043-1099) contre les musulmans...
2. « La Chanson de Roland » (XIe siècle)
3. « La Chanson des Nibelungen » (XIIIe siècle)
Elle raconte les exploits de Siegfried, prince détenteur du trésor des Nibelungen, pour aider le roi Burgonde Gunther à conquérir la main de Brunehilde, puis son mariage avec Kriemhild, la sœur de Gunther. Son assassinat par le traître Hagen initie une longue vengeance menée par Kriemhild, qui devient la femme d’Etzel (Attile), rois des Huns, et dont l’issue est le massacre des Burgondes sur les rives du Danube...

« 
Roland sent que son temps est fini.
Face à l’Espagne il est sur un mont à pic :
D’une main il s’est frappé la poitrine :
« Dieu, je me repens, devant tes grandes vertus,
De mes péchés, grands et petits,
Que j’ai fait depuis l’heure de ma naissance
Jusqu’à ce jour que je suis ici venu à ma mort ! ».
Il a tendu vers Dieu son gant droit ;
Des anges du ciel descendent à lui.

Le comte Roland est étendu sous un pin,
Vers l’Espagne il a tourné son visage.
Il s’est pris à se rappeler bien des choses :
Tant de terres qu’il a conquises par sa prouesse,
Douce France, les hommes de son lignage,
Charlemagne, son seigneur, qui l’à élevé ;
Il ne peut s’empêcher d’en pleurer et d’en soupirer,
Mais il ne veut pas s’oublier lui-même ;
Il bat sa couple, il demande à Dieu merci :
« Vrai Père qui jamais ne mentis,
Toi qui ressuscitas saint Lazare de la mort
Et préservas Daniel des lions,
Préserve mon âme de tous les périls
Causés par les péchés que je fis en ma vie ! »
Il offrit à Dieu son gant droit ;
Saint Gabriel l’a pris de sa main.
Sur son bras il tenait sa tête inclinée,
Les mains jointes il est allé à sa fin.
Dieu lui a envoyé son ange Chérubin,
Et saint Michel du Péril de la Mer,
Avec eux y est venu saint Gabriel ;
Ils emportent l’âme du comte en paradis. 
»
Commémorer les exploits des guerriers, leur « geste », passe dans la Chanson de Roland par le choix d’une forme, la laisse, suite de décasyllabes en nombre variable unis par une même assonance. Chanson de dimension moyenne, le poème comprend 4002 vers, répartis en 291 laisses. Forme souple, cellule autonome, la laisse permet tout à la fois d’isoler les éléments de l’action et de leur donner l’ampleur ou la brièveté désirée. Mais la chanson propose aussi les procédés qui permettent de lier les laisses entre elles et de jouer de l’alternance entre discontinu et continu :
Les laisses « enchaînées » assurent la continuité du récit.
Les laisses « parallèles » permettent, pour les combats notamment, d’élargir le champ de vision.
Les laisses « similaires », en introduisant dans le récit de « grandes haltes lyriques » (Jean Rychner), tendent à dilater le temps en des moments essentiels, comme la longue agonie du héros.
C’est également dans la Chanson de Roland que se fixe pour l’essentiel le répertoire de formules (les « clichés épiques ») et de motifs narratifs que se transmettront ensuite les chanteurs de geste. « Les païens sont dans leur tort, les chrétiens dans leur droit. »
La laisse rappelle les victoires des chrétiens en Espagne, le riche butin conquis, la conversion des vaincus, obtenues de gré ou de force. L’empereur  qui, « Blanche ad la barbe e tut fleurit le chef » (v. 117)  siège en majesté dans le verger royal.
Auprès de lui se tiennent Roland et Olivier et « quinze milliers » de guerriers Francs. Est ainsi évoquée une société puissante, sûre de ses valeurs, où chacun tient sa place : les guerriers se reposent, les vieux chevaliers jouent aux échecs, les très jeunes s’exercent au maniement des armes. La perfidie des païens et la trahison de Ganelon brouillent un moment cette harmonie. Mais l’un des enjeux majeurs de La Chanson de Roland est de montrer comment les valeurs véhiculées par le monde chrétien et incarnées par Charlemagne et ses guerriers peuvent et doivent finalement s’imposer, quels que soient les sacrifices à consentir... Roland meurt, mais sa mort permet à l’empereur, dans un combat décisif, de triompher de Baligant, chef suprême des païens. On ne saura sans doute jamais comment s’est transmis le souvenir  bien déformé du désastre de Roncevaux ni comment les chanteurs de geste, et déjà l’énigmatique Turoldus, qui inscrit son nom au dernier vers de la Chanson, ont pu connaître ce passé revisité par la légende.
Quelle meilleure leçon d’héroïsme proposer aux chevaliers de ce temps que les exploits et le dévouement sans faille à Dieu, à leur roi, à « douce France », de Roland, d’Olivier, de l’archevêque Turpin et de leurs compagnons et de la fiancée de Roland, la belle Aude, qui meurt de chagrin en apprenant la fin du paladin. ?...
LA FAILLE DE ROLAND (PYRÉNÉES)



La légende mentionne que Roland a tenté de casser sur un rocher son épée Durandal pour qu'elle ne tombe pas aux mains des Sarrasins, mais c'est le rocher qui se brise.
Ne réussissant pas à briser son épée Roland prie l'archange Saint Michel de l'aider à la soustraire aux infidèles. Ainsi il la lance de toutes ses forces vers la vallée mais traversant les airs sur des kilomètres, Durandal vient se planter dans le rocher du sanctuaire de Rocamadour.
Ainsi elle y est encore, vieille et rouillée , fichée au dessus de la porte de la chapelle Notre Dame.
En 1516, L'Arioste compose les 46 chants du « Roland Furieux » où il combine 3 intrigues distinctes. Il emprunte ses personnages à la chanson de geste mais il les fait évoluer dans un univers médiéval ostensiblement imaginaire...
Victor Hugo, dans La légende des siècles, nous livre « Le mariage de Roland », un long poème de 145 alexandrins.
Il existe une version cinématographique de La Chanson de Roland (1977). Durée : 1h 40mn :
Avec Pierre Clémenti, Klaus Kinski, Dominique Sanda, Alain Cuny. Réalisé par Frank Cassenti. Synopsis : Au XIIe siècle, une troupe de comédiens en marche vers Saint-Jacques-de-Compostelle chante les exploits des héros de la Guerre Sainte.
FRESQUES DE CATHÉDRALE DE POITIERS.
Récemment (en 2002), La Chanson de Roland a été adaptée à la scène sous le titre HRUODLAND par le groupe Manoar...







Chanson de Roland - Histoire de la littérature française des ... www.la-litterature.com/dsp/dsp_display.asp?NomPage=1_ma_011f...
La Chanson de Roland est la plus célèbre des chansons de geste. Créée à la fin du XIe siècle par un poète anonyme – que certains croient être Turolde, dont ...
Conservée sous sa forme la plus ancienne dans un 

La chanson de Roland - La chanson de geste

www.chanson-de-geste.com/la_chanson_de_roland.htm
Conservée sous sa forme la plus ancienne dans un manuscrit copié entre 1125 et 1150 (manuscrit dit d'Oxford), La Chanson de Roland pose une série …

Résumé : La Chanson de Roland - Le Salon Littéraire

salon-litteraire.com/fr/resume-d.../1831004-resume-la-chanson-de-rolan...
Résumé : La Chanson de Roland (XIe siècle) On conçoit très bien que Charlemagne, avec ses vastes entreprises, ses guerres lointaines, son incomparable ...



























3 commentaires:

  1. Ma chère Chantal, je me souviens avoir été émerveillée lorsqu'au lycée nous avons étudié "La légende des siècles" de Victor Hugo..
    Il en émane un souffle épique tel que ses excès ne choquent pas le lecteur..

    Avant qu'ils ne deviennent des amis très proches, des confidents, un terrible combat a opposé Roland à Olivier. Girart, oncle d'Olivier, était en guerre constante contre Charlemagne, son suzerain, depuis sept ans. Les deux adversaires décidèrent de mettre fin au conflit par un duel entre leur deux champions. Olivier, provenant du Comté de Vienne, et Roland de Bretagne, furent respectivement choisis par Girart et Charlemagne.

    Ils se battent - combat terrible! - corps à corps.
    Voilà déjà longtemps que leurs chevaux sont morts ;
    Ils sont là seuls tous deux dans une île du Rhône.
    Le fleuve à grand bruit roule un flot rapide et jaune,
    Le vent trempe en sifflant les brins d'herbe dans l'eau.
    L'archange saint Michel attaquant Apollo
    Ne ferait pas un choc plus étrange et plus sombre.
    Déjà, bien avant l'aube, ils combattaient dans l'ombre.
    Qui, cette nuit, eût vu s'habiller ces barons,
    Avant que la visière eût dérobé leurs fronts,
    Eût vu deux pages blonds, roses comme des filles.
    Hier, c'étaient deux enfants riant à leurs familles,
    Beaux, charmants ; - aujourd'hui, sur ce fatal terrain,
    C'est le duel effrayant de deux spectres d'airain,
    Deux fantômes auxquels le démon prête une âme,
    Deux masques dont les trous laissent voir de la flamme.
    Ils luttent, noirs, muets, furieux, acharnés.
    .......

    Leurs brassards sont rayés de longs filets de sang
    Qui coule de leur crâne et dans leurs yeux descend.
    Soudain, sire Olivier, qu'un coup affreux démasque,
    Voit tomber à la fois son épée et son casque.
    Main vide et tête nue, et Roland l'œil en feu !
    L'enfant songe à son père et se tourne vers Dieu.
    Durandal sur son front brille. Plus d'espérance !
    - Çà, dit Roland, je suis neveu du roi de France,
    Je dois me comporter en franc neveu de roi.
    Quand j'ai mon ennemi désarmé devant moi,
    Je m'arrête. Va donc chercher une autre épée,
    Et tâche, cette fois, qu'elle soit bien trempée.
    Tu feras apporter à boire en même temps,
    Car j'ai soif.
    - Fils, merci, dit Olivier.
    ......

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  2. Le vieux Gérard dans Vienne
    Attend depuis trois jours que son enfant revienne.
    Il envoie un devin regarder sur les tours ;
    Le devin dit : Seigneur, ils combattent toujours.
    Quatre jours sont passés, et l'île et le rivage
    Tremblent sous ce fracas monstrueux et sauvage.
    Ils vont, viennent, jamais fuyant, jamais lassés,
    Froissent le glaive au glaive et sautent les fossés,
    Et passent, au milieu des ronces remuées,
    Comme deux tourbillons et comme deux nuées.
    O chocs affreux ! terreur ! tumulte étincelant!
    Mais enfin Olivier saisit au corps Roland,
    Qui de son propre sang en combattant s'abreuve,
    Et jette d'un revers Durandal dans le fleuve.
    - C'est mon tour maintenant, et je vais envoyer
    Chercher un autre estoc pour vous, dit Olivier.
    Le sabre du géant Sinnagog est à Vienne.
    C'est, après Durandal, le seul qui vous convienne.
    Mon père le lui prit alors qu'il le défit.
    Acceptez-le.
    Roland sourit. - Il me suffit
    De ce bâton. - Il dit, et déracine un chêne.
    Sire Olivier arrache un orme dans la plaine
    Et jette son épée, et Roland, plein d'ennui,
    L'attaque.
    Il n'aimait pas qu'on vînt faire après lui
    Les générosités qu'il avait déjà faites.
    Plus d'épée en leurs mains, plus de casque à leurs têtes.
    Ils luttent maintenant, sourds, effarés, béants,
    A grands coups de troncs d'arbre, ainsi que des géants.
    Pour la cinquième fois, voici que la nuit tombe.
    Tout à coup Olivier, aigle aux yeux de colombe,
    S'arrête et dit :
    - Roland, nous n'en finirons point.
    Tant qu'il nous restera quelque tronçon au poing,
    Nous lutterons ainsi que lions et panthères.
    Ne vaudrait-il pas mieux que nous devinssions frères ?
    Ecoute, j'ai ma soeur, la belle Aude au bras blanc,
    Epouse-la.
    Pardieu ! je veux bien, dit Roland.
    Et maintenant buvons, car l'affaire était chaude. -
    C'est ainsi que Roland épousa la belle Aude.

    Victor Hugo, La légende des siècles

    Amitiés

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  3. Oh merci ! ces vers de Victor Hugo sont si beau si épiques et collent si bien au grands hommes qu'étaient Olivier et Roland... C'est plaisir de vous avoir pour correspondante ...
    avec amitié

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