mardi 20 mai 2014

1091... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1091 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DIFFICILES RÉPARTITION DE LA CORSE ENTRE PISE ET GÊNES

ÉGLISE D'ASSUNTA
Entre le Ve et le XIe siècles, la Corse est ravagée par les Vandales, les Ostrogoths, les Maures. Les côtes sont désertées et les autochtones se réfugient dans les montagnes. Est-ce à cette époque qu'il faut faire remonter la tradition de léguer, dans les héritages, les terres des montagnes aux hommes... et les terres, peu sûres et dévaluées, des zones côtières aux femmes, (ce qui a tourné récemment au très net avantage de celles-ci).
Malgré ces désolations, de nombreux monastères sont fondés, notamment à partir du VIe
siècle sous le pontificat actif de Grégoire Ier le Grand. C'est sur son ordre que fut fondé le premier monastère de Corse.
Les abbayes des îles de l'archipel toscan de Monte-Cristo et de Gorgone (de part et d'autre de l'île d'Elbe) possèdent
possèdent des prieurés en Corse et ont largement favorisé la construction d'églises.


« Ces religieux - dont le pape Grégoire le Grand précise dans ses lettres la mission (bâtir, baptiser, extirper le culte du bois et de la pierre) semblent avoir été fort proches du peuple insulaire, et au milieu de tant de désordres, l'avoir assisté de toutes les façons: religieusement, administrativement, judiciairement, voire matériellement.
On peut entrevoir maintenant que leur action sociale concerne même la surveillance de la navigation côtière, l'entretien des phares dans les îlots dangereux où quelques-uns de leurs frères doivent se relayer pour allumer des feux sur le haut des tours (ce doit être notamment le cas du prieuré de l'éperon San Benedetto qui barre l'entrée du golfe de Porto Vecchio), l'entretien des chemins muletiers, que bordent souvent au passage des gués et des cols, les modestes chapelles et maisons qui leur appartiennent et où ils accueillaient et réconfortaient les voyageurs.

Au VIIIe siècle, on devine que c'est eux qui ont assisté dans leur fuite vers le Latium, où le pape les accueille, les malheureuses populations victimes des destructions musulmanes; c'est eux encore (les légendes hagiographiques le prétendent) qui veillent à mettre en sûreté les reliques honorées dans les églises côtières qu'il faut déménager en toute hâte. » (Geneviève Moracchini-Mazel, Corse romane, Zodiaque, p. 23)
Ils restaurent les cathédrales. Ils construisent des
piévanies (ou piévannies) où se tient le piévan représentant l'évêque et seul habilité à baptiser. Dans cette île montagneuse où les communications sont si difficiles, périlleuses même en hiver, l'évêque se faisait ainsi représenter dans chaque vallée ou groupement de petites vallées. Intermédiaire entre la paroisse et le diocèse, la piève constitue la division religieuse ayant le plus de réalité, et la piévanie, en dehors des offices, sert aussi probablement de maison commune où l'on se réunit pour discuter des affaires, pour rédiger et signer des actes.
Disputée entre Francs et Lombards, à la suite de la victoire des premiers, la Corse fut donnée au Saint-Siège (Etienne II pape) par Pépin le Bref en 754. La donation est confirmée par son fils, Charlemagne, en 774 (Adrien Ier pape).
Pour l'anecdote, notons qu'il y eut un pape corse, Formose, d'abord évêque de Porto puis pape de 891 à 896. Mêlé à des intrigues purement politiques concernant les Carolingiens tardifs, il eut un destin posthume tragique. Un de ses successeurs, pour le juger, fait exhumer son corps. C'est le « Concile cadavérique ». Le corps du pape, revêtu des attributs de son ministère, fut assis sur le trône pontifical face à ses juges, (un curé désigné par le tribunal devant répondre à sa place). Une fois Formose condamné, son corps est jeté dans une fosse commune, puis dans le Tibre, d'où il est sorti par des pêcheurs qui l'enterrèrent chrétiennement... et secrètement. Un an après, un concile interdit qu'on jugeât les morts!

Au XIe siècle, Pise et Gênes, qui rivalisent pour la possession de la Corse, s'entendent pour expulser les Sarrasins de leurs bases de piratages qui depuis les rivages de l'île, menacent leur commerce maritime.

Au XIe siècle, les Pisans commencent deux siècles de domination sur l’île.  Les Pisans, pour protéger leurs comptoirs des raids des Maures s'allient avec les Génois, à l'initiative du Pape, pour conquérir la Corse.

PISE
En 1077, lassés de guerres civiles, les Corses défèrent au pape Grégoire VII la souveraineté de leur île, conformément à l'ancienne donation de Charlemagne, et cette donation et sa reconnaissance par les Corses forment le point capital de leur histoire, car on y trouve le principe de tous les malheurs de l'île pendant le cours de 8 siècles. Grégoire VII ne veut pas se charger de l'administration de la Corse; il en donne l'investiture aux évêques de Pise, en se réservant la moitié des impôts.
En 1091, le Pape confie à Pise l'investiture des évêques Corses.
L'évêché du Nebbiu dépend de l'archevêché de Pise. Une courte période de prospérité et une très courte accalmie s’établit en Corse. La marque Pisane est très forte surtout dans les nombreuses églises construites ou reconstruites sur d'anciens sites préromans qui ont survécu jusqu'à aujourd'hui. Les églises principales ou Pievanes dépendant d'une cathédrale. Cependant les familles nobles qui ont émergées dans le cours du siècle précédant garde la haute main sur les terres...
Le Nebbiu est sous la dépendance de la forte famille des Cortinco. Le cap sous celle des Peverelli dont l'un est seigneur d'Ogliastro en 1118.
Les heurts sont fréquents entre seigneurs de familles différentes et même entre seigneurs d'une même famille. A chaque décès les terres sont partagées entre les enfants qui souvent se font la guerre jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un possédant les terres de tous les autres... Ainsi au cap les Pelverelli sont peu à peu remplacés par les Avogari branche cousine des premiers issus de Nonza.

Dans le Nebbiu les luttes sont aussi fréquentes. Les plus célèbres furent entre les seigneurs de Roselo et Mariana ou entre les cousins ennemis du château de Brumica à Santo Pietro di Tenda et du château de Tuda... La puissante famille des Cortinco qui possède une grande partie du Nord de la Corse est de plus en butte aux autres seigneurs de Corse notamment les comtes de Cinarca...
L’ÉGLISE DE MARIANA

Bâtisseurs, les Pisans construisent des chapelles et églises romanes.
Les moines bénédictins mettent en valeur des terres abandonnées.

Un commerce fructueux pour les Pisans s'installe entre la Corse et la Toscane :
  • les agriculteurs de la Balagne (blé, fèves, moutons, agneaux),
    - les vignerons du Cap Corse,
    - les peaux de chèvres et les cuirs,
    - les fromages,
    - les viandes salées, les poissons
    - le bois des forêts

partent sur les bateaux des marins Corses qui ramènent sur l'île du fer, de l'acier, du sel, des épices et des étoffes. 
Les Pisans n'ont pas cherché à exploiter les richesses comme l'ont fait les Romains en créant des routes, des stations thermales et des zones de culture mais ils ont favorisé la monoculture intensive, châtaigneraies à castaniccia, oliviers en balagne etc...
Il en résulte une dégradation de la vie économique du peuple Corse et, progressivement, un grand malaise social qui se traduit par le développement de la piraterie Corse.

Gênes, devenue puissante, enrichie par les croisades, n'accepte pas la prépondérance de Pise.
En 1133 Rome donne à l'archevêché de Gênes 3 évêchés : Mariana, Nebbiu et le mont Accia, car les deux villes Italiennes en lutte sur le plan commercial rêvent autant l'une que l'autre de posséder la Corse.... le Pape propose une trêve en partageant les évêchés Corses entre les deux cités : Pise conserve Ajaccio, Aléria et Sagone, La lutte devient plus redoutable car l'influence Pisane reste forte. A ces troubles internes s'ajoutent ceux de l'extérieur les Pisans notamment pillent systématiquement le Cap de 1162 à 1166.
La famille Da Mare débarque dans le cap et bat les Avogari à Barrettali ne leur laissant que le sud dont Nonza et Canari... Les barbaresques restent aussi menaçant. Bref  l'ambiance générale est plutôt difficile pour les habitants. Malgré cela les constructions vont bon train encore au XIIIe siècle voyant de nombreuses églises sortir de terre. Par contre certaines communautés se déplacent pour être mieux protégées par les nombreux châteaux et moins en bute aux pillages des barbaresques comme par exemple Santo Pietro qui quitte son ancien emplacement sous Rapale pour se construire là ou se trouve le couvent actuel de Santo Pietro.
Les seigneurs du Nebbiu préfèrent faire allégeance à Pise en 1133 serment renouvelé par Alberto de Bagnaja en 1246.
Durant tout le XIIe siècle, Pise résiste à Gênes qui s'emparent de Bonifacio en 1195.
En 1246  Olvertu de Brando partage son fief entre ses 3 fils : Le deuxième aura Nonza, Olcani et Olmeta et le 3e Canari et Nonza prémisse de la future famille des Gentile.
En 1246  Olvertu de Brando partage son fief entre ses 3 fils.
Le deuxième aura Nonza, Olcani et Olmeta et le 3e Canari et Nonza prémisse de la future famille des Gentile.
En 1248, les seigneurs du Cap Corse s'inféodent à Pise.
En 1264 Giovanninello de Pietrallerata du Nebbiu et Guidice de Cinarca entre en querelle. La querelle devient guerre en 1267. Certains seigneurs du Nebbiu s'alliant aux Cinarchesi comme Ugo Cortinco, d'autres à Giovanninello comme Guglielmo di Pietrallerata di u Nebbiu. Giovanninello s'allie avec Gênes pour contrer Guidice allié de Pise. La guerre fait rage en Corse et dans le Nebbiu.

En 1268, les Génois fondent Calvi... Giovaninello est contraint de s'exiler à Gènes.
LA CITADELLE DE CALVI
En 1272 Giovaninello revient pour s'allier aux Avogari de Nonza de nouveau de furieuses batailles ensanglantent le Nebbiu... Cette fois c'est Guidice qui se retire.

La lutte entre Pise et Gènes continue pourtant toujours en 1282 les évêques de trois évêchés dont celui du Nebbiu affirment leur appartenance à la république de Gènes.
Fin 1282 c'est sur mer que cette lutte se fait dans le Golfe du Nebbiu le capitaine Génois Guillermo Ferrario venu renforcer la garnison de Calvi avec quatre galères est pris en chasse par sept autres de Pise mais fausse manœuvre quatre de ces dernières sont drossées sur les côtes et font naufrage. Peu à peu Gènes parvient à éliminer Pise qui ne gouvernait plus grand chose en Corse.

En 1284, la flotte de Gênes écrase la flotte de Pise au large de la Malaria. C'est le signal de leur expulsion définitive, ils doivent quitter l'île, où les Génois s'emparent de toutes les positions importantes... Alors le pape revendique son droit de souveraineté sur la Corse, et il l‘offre au roi d'Aragon Alphonse.
De 1284 à 1289, les seigneurs font allégeance, les uns après les autres, à Gênes
En 1288 Pise renonce d'ailleurs définitivement à la Corse mais continue d'administrer certains évêchés.
En 1293 l'évêque du Nebbiu assiste au concile provincial de Gènes.

LES RUINES DE TOZZA
En 1296 Le Pape toujours officiellement suzerain de la Corse donne cette dernière, au roi d'Aragon qui en est chassé par les Génois, il revient, puis enfin les Corses, privés de l'appui de Pise, divisés entre eux et impatients du joug de ce prince, s'assemblent en diète nationale, et déférent, d'un commun accord , la souveraineté de leur île à la république de Gênes...
histoire.du.nebbiu.pagesperso-orange.fr/hist11.htm
En 1091 donc l'évêché du Nebbiu dépend de l'archevêché de Pise. Une courte période de prospérité et une très courte accalmie s'établie en Corse. La marque ...

la corse pisane - Curagiu

www.curagiu.com/pisane.htm
L'évêque de Pise est chargé, en 1077, par le Pape de gouverner la Corse. En 1091, le Pape confie à Pise l'investiture des évêques corses. Bâtisseurs, les ...

France dictionnaire encyclopedique par Ph. Le Bas

books.google.fr/books?id=b6uG-PQ15F0C
1842
En 1077 , lassés de guerres civiles, les Corses défèrent au (pa e Grégoire VU la ... En 1091, les évéques de Pise obtinrent du pape Urbain II , moyennant une ...

Histoire gégérale de la Corse

books.google.fr/books?id=YT_1Ur3McIYC
J M. Jacobi - 1835
successeur, Gérard1, aussi évêque de Pise, marcha sur les mêmes traces et sans aucune innovation; mais Daïbert,qui arriva au pouvoir ... la Corse (en 1091) 2.


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