mardi 7 juin 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 345

28 MAI 2016...

Cette page concerne l'année 345 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE GRAND SAINT NICOLAS ET SES MIRACLES.

Saint Nicolas naît vers 250 à Patare, ville de Lycie, qui est une province de l’Asie Mineure. Euphémius, homme riche, mais extrêmement pieux et charitable, est son père, et Anne, sœur de Nicolas l’ancien, archevêque de Myre, sa mère. Il ne vient au monde que quelques années après leur mariage et lorsqu’ils n’espèrent plus avoir d’enfants.

La légende rapporte que lorsqu’à sa naissance on le met dans le bassin, pour le laver, il se lève de lui-même sur ses pieds et se tient en cet état pendant 2 heures, les mains jointes et les yeux élevés vers le ciel, qu’il commence à jeûner dès le berceau, car, le mercredi et le vendredi, qui sont les jours d’abstinence et de jeûne dans l’Église Orientale, il ne tête qu’une fois vers le soir au lieu de plusieurs fois par jour.

Il reçoit une excellente éducation, tant par l’étude des sciences divines et humaines, que par la pratique de toutes les vertus... Mais la peste lui ayant enlevé ses parents dès sa plus tendre jeunesse, il commence à se défaire des biens que son père et sa mère lui ont laissés. C'est à cette époque qu’il fait cette action donnant naissance à la légende des 3 jeunes filles : Un jour, étant averti qu’un des plus nobles habitants de sa ville, qui n’a pas le moyen de pourvoir ni même de nourrir ses 3 filles nubiles, est dans le dessein de les prostituer, il résout d’empêcher cet infâme commerce, en lui donnant du bien suffisamment pour les marier. Il veut néanmoins le faire secrètement et sans être découvert.
Ainsi, prenant la nuit une bourse remplie de pièces d’or, il va la jeter dans la chambre de cet homme, par une fenêtre qu’il trouve ouverte, et cette somme ayant servi à marier honnêtement l’aînée des filles, il en fait de même pour la seconde et ensuite pour la troisième.
On ne peut croire l’étonnement du père, lorsqu’il voit la première et la seconde fois les soins que la divine Providence a de sa famille, mais il veut savoir qui est son bienfaiteur... Il veille pour le découvrir et, l’ayant reconnu lorsqu’il revient la troisième fois, il se jette à ses pieds, reconnaît sa culpabilité et fait vœu de pénitence.
Saint Nicolas le pria instamment de tenir son action secrète, mais ses prières sont inutiles, toute la ville en est informée et le bruit s’en répand en peu de temps dans toute la province.

Son oncle, l’archevêque de Myre, admirant de plus en plus la vertu et la sainteté de son neveu, l’ordonne prêtre et le fait supérieur d’un monastère appelé la Sainte-Sion, qu’il a fait bâtir auprès de la ville métropolitaine, ayant remarqué avec combien de sagesse il s’acquitte de cette charge, il lui confie le soin de tout son diocèse pendant un voyage de piété qu’il fait en Terre Sainte. Sa mort étant arrivée peu de temps après son retour, Nicolas pense un moment se retirer dans le désert, mais opte pour un voyage en Terre sainte, prenant congé de ses religieux et s’embarquant.
En chemin, il prédit au pilote une horrible tempête, qui survient si furieuse que tous les passagers se croient perdus... Nicolas apaise la mer.

Durant sa vie, il renouvelle plusieurs fois cet exploit, expliquant ainsi pourquoi les nautoniers le prennent pour leur patron et leur protecteur, et l’invoquent singulièrement dans tous leurs voyages.
Dans le vaisseau, il ressuscite également un jeune garçon qui s’est tué en tombant du haut du mât.
On dit qu’à Alexandrie il guérit un grand nombre de malades que les habitants lui présentent, sur les assurances que ceux de son vaisseau leur ont données. Parvenu à Jérusalem, il se rend sur les Lieux Saints, avant d’entreprendre le voyage de retour.

Le successeur de l’oncle de Saint Nicolas venant à mourir, les évêques de la province s’assemblent pour élire un pasteur en sa place. Leurs sentiments sur ce choix sont d’abord partagés, quand le plus ancien d’entre eux a une révélation : Le prêtre qui viendra le lendemain le premier à l’église sera l’archevêque tant attendu.
Il se poste le matin à la porte de l’église, et c'est Nicolas qui s’y dirige dès l’aube et y entre le premier.
L’évêque, s’approchant de lui, lui demande son nom, ce à quoi le Saint répond : « Nicolas, serviteur de Votre Sainteté ».
Alors les évêques, l’ayant revêtu de brillants ornements, l’installent dans le siège épiscopal. Il devient ainsi archevêque de Myre. Après la messe pontificale, une femme lui présente son enfant qui, tombé dans le feu, y est mort. Faisant sur lui le signe de la croix, Nicolas le ressuscite en présence de toute l’assemblée :
D’où la coutume d’invoquer saint Nicolas dans les accidents de feu.

S’il a jeûné deux fois la semaine dès le commencement de sa vie, il a ajouté un 3e jeûne aux 2 précédents, avec l’abstinence de chair et de vin, une fois évêque, il se fait une loi de jeûner tous les jours, de ne manger que le soir et de n’avoir ordinairement sur sa table qu’un seul mets. Son lit n’est qu’une natte, une planche ou la terre nue. L’empereur Licinius, ayant renouvelé en Orient la persécution de Dioclétien et de Maximien, envoie des officiers à Myre pour y rétablir l’idolâtrie et forcer les chrétiens, par toutes sortes de supplices, de l’embrasser. Les uns sont mis à mort, les autres jetés dans des cachots, ceux-ci envoyés en exil et ceux-là dépouillés de tous leurs biens et réduits à la dernière misère. Jeté en prison, Saint Nicolas ne plie il est relâché par crainte d’un soulèvement populaire.

Sous Constantin le Grand, qui vainc Licinius (324) et fait cesser la persécution, Nicolas revient à Myre et s’attache à exterminer le culte des faux dieux, fait abattre les idoles, démolir les temples, couper les arbres et ruiner les bocages qui leur sont dédiés, lui-même prend la cognée en main et coupe en sept coups un arbre où Diane est honorée, d’une prodigieuse grandeur .
La légende rapporte que le démon, furieux, prépare alors une huile contre nature possédant la propriété de brûler dans l’eau et sur les pierres.
Puis, prenant la forme d’une religieuse, il monte dans une barque, accoste des pèlerins qui naviguent vers Saint Nicolas, et leur dit :
« Je regrette de ne pas pouvoir vous accompagner auprès du Saint Homme. Veuillez du moins, en souvenir de moi, enduire de cette huile les murs de son église et de sa maison ! »
Mais dès que, la barque du démon s’éloigne, les pèlerins voient s’approcher d’eux une autre barque avec, à son bord, Nicolas.
Et celui-ci leur dit : « Cette femme, que vous a-t-elle dit et que vous a-t-elle donné ? » Les pèlerins lui racontent ce qui s’est passé.
Alors il leur dit : « Cette femme n’est pas une religieuse mais l’impudique Diane elle-même, et, si vous en voulez une preuve, jetez son huile à la mer ! » A peine l’ont-ils jetée qu’elle s’enflamme.

Nicolas soutient les décisions du concile de Nicée (325) avec force, accomplissant des miracles devenus légendaires. On dit qu’il ressuscite à Myre 2 jeunes écoliers de qualité qu’un hôtelier avare et cruel a égorgés et serrés dans un saloir, afin de profiter de leur argent et de leur corps. D’autres disent qu’il en ressuscite 3 sur le chemin de Nicée, qu’un méchant homme a traités avec la même barbarie et dont il vend la chair hachée comme de la viande commune. Ces deux prodiges, néanmoins, n’ont aucun témoignage dans l’antiquité... nous n’avons que la tradition des peuples pour nous en assurer. Peut-être aussi que ce n’a été qu’un seul miracle rapporté différemment par divers auteurs.
La province de Lycie et la ville de Myre étant affligées d’une très grande disette de blé qui les réduit à une extrême famine, Nicolas sait qu’un riche marchand en a plusieurs vaisseaux chargés dans un port de Sicile. Il lui apparaît donc en songe et l’avertit de faire voile vers Myre, l’assurant que la nécessité y est excessive et qu’il doit lui vendre son grain tout ce qu’il veut, et, de peur qu’il ne croit que ce soit une illusion, il lui met dans la main 3 pièces d’or.
Le marchand, les trouvant sur lui à son réveil et voyant bien que personne n’est entré dans sa chambre, croit à cette vision. Aussi il s’embarque, porte son blé au port de Myre, le vend à bon prix et, en gagnant beaucoup, il soulage extrêmement la ville.
D’autres marchands, passant par le même port pour porter des blés à Constantinople, le Saint les prie d’en décharger une partie pour son peuple. Ils répondent que cela leur est impossible, parce qu’ils doivent tout rendre à Constantinople exactement et par mesure... Saint Nicolas les rassure, quelque quantité qu’ils lui laisseront, ils trouveront toujours leur compte : Ils vendent une partie de leur blé à Myre, et lorsqu’ils sont arrivés à Constantinople, ils trouvent sans aucune diminution toute la quantité qu’ils ont chargée en l’embarquant.
D’ailleurs, le Saint multiplie si prodigieusement les blés qu’il a fait venir et achetés, que ce qui n’aurait dû suffire à son peuple que pour quelques jours, se trouve suffisant pour plus de 2 années.

Étant un jour aux portes de Myre avec Népotien, Ours, et Apilion, 3 maîtres de camp envoyés par l’empereur Constantin qui ont été arrêtés en chemin par un vent contraire et font relâche dans un port du diocèse de Saint Nicolas, ce dernier les invite à dîner chez lui. Apprenant qu’on va faire mourir contre toute justice 3 honorables habitants que le président Eustache, corrompu par argent, a condamnés à mort, le Saint prie ses hôtes de l’accompagner, et, accourant avec eux sur le lieu où doit se faire l’exécution, trouve les 3 soldats déjà à genoux et la face voilée, le bourreau brandissant son épée au-dessus de leurs têtes.
On raconte qu’aussitôt Nicolas, enflammé de zèle, s’élance bravement sur ce bourreau, lui arrache l’épée des mains, délie les 3 innocents, et les emmène, sains et saufs, avec lui.
Puis il court au prétoire du consul, et en force la porte, qui est fermée. Bientôt le consul vient le saluer avec empressement. Mais le saint lui dit, en le repoussant : « Ennemi de Dieu, prévaricateur de la loi, comment oses-tu nous regarder en face, tandis que tu as sur la conscience un crime si affreux ? »
Et il l’accable de reproches, sur la prière des princes, et en présence de son repentir, il consent à lui pardonner. Après quoi les messagers impériaux, ayant reçu sa bénédiction, poursuivent leur route, et soumettent les révoltés sans effusion de sang, et ils reviennent alors vers l’empereur, qui leur fait un accueil magnifique.

Quelques-uns des courtisans, jaloux de leur faveur, corrompent le préfet impérial, qui, soudoyé par eux, accuse ces trois princes, du crime de lèse-majesté.
L’empereur, affolé de colère, les fait mettre en prison et ordonne qu’on les tue, la nuit, sans les interroger. Informés par leur gardien du sort qui les attend, les 3 princes déchirent leurs manteaux et gémissent amèrement... Soudain, l’un d’eux, à savoir Népotien, se rappelant que le bienheureux Nicolas a naguère sauvé de la mort, en leur présence, 3 innocents, exhorte ses compagnons à invoquer son aide.

En effet, sur leur prière, Saint Nicolas apparaît cette nuit-là à l’empereur Constantin, lui disant :
« Pourquoi as-tu fait arrêter injustement ces princes, et les as-tu condamnés à mort tandis qu’ils sont innocents ? Hâte-toi de te lever et fais-les remettre en liberté au plus vite ! Sinon, je prierai Dieu qu’il te suscite une guerre où tu succomberas, et tu seras livré en pâture aux bêtes ! »

Et l’empereur :
« Qui es-tu donc, toi qui, entrant la nuit dans mon palais, oses me parler ainsi ? »

Et lui :
« Je suis Nicolas, évêque de la ville de Myre »

Et le saint se montre de la même façon au préfet, Ablave, qui a le plus appuyé leur condamnation et qu’il épouvante en lui disant :« Insensé, pourquoi as-tu consenti à la mise à mort de 3 innocents ? Va vite travailler à les faire relâcher ! Sinon, ton corps sera mangé de vers et ta maison aussitôt détruite. »

Et le préfet :
« Qui es-tu donc, toi qui me fais de telles menaces ? »

Et lui :
« Sache, dit-il, que je suis Nicolas, évêque de la ville de Myre ! »

L’empereur et le préfet, s’éveillant, se font part l’un à l’autre de leur songe, et s’empressent de mander les 3 prisonniers.
« Êtes-vous sorciers, leur demande l’empereur pour nous tromper par de semblables visions ? »
Ils répondent qu’ils ne sont point sorciers, et qu’ils sont innocents du crime qu’on leur reproche.

Alors l’empereur :
« Connaissez-vous, leur dit-il, un homme appelé Nicolas ? »

Et eux, en entendant ce nom, lèvent les mains au ciel, et prient Dieu que, par le mérite de Saint Nicolas, il les sauve du péril où ils se trouvent... Lorsque l’empereur apprend d’eux la vie et les miracles du Saint, il leur dit :
« Allez et remerciez Dieu, qui vous a sauvés sur la prière de ce Nicolas ! Mais rendez-lui compte de ma conduite, et portez-lui des présents de ma part, demandez-lui qu’il ne me fasse plus de menaces, mais qu’il prie Dieu pour moi et pour mon empire ! »
L’empereur les charge de très riches présents pour Saint Nicolas, afin qu’ils lui témoignent par là leur reconnaissance de ce qu’il les a délivrés de la mort.
Ces présents sont :
Un livre des Évangiles écrit en lettres d’or
Un encensoir d’or massif et enrichi de pierreries
Deux chandeliers d’or et des gants brodés d’or pour la messe pontificale.
Cette épisode explique pourquoi ceux qui sont faussement accusés ont recours à la protection de Saint Nicolas.

Nul historien n’a omis de rapporter la légende des matelots qui à deux doigts de périr par la violence d’une tempête et qui, ayant imploré Saint Nicolas, le trouvent à l’heure même dans leur vaisseau leur disant :
« Me voici, je viens à votre aide ».
Aussitôt il prend le gouvernail et se met à conduire le navire. Il commande à la mer et il en apaise les flots, et, par ce moyen, il les mène jusqu’au port de Myre, où il disparaît. Dès qu’ils sont débarqués, ils vont à l’église pour le remercier d’une si grande faveur, et l’aperçoivent au milieu de ses clercs. Ils se jettent à ses pieds, lui font le récit de ce qui s’est passé et lui en témoignent leur reconnaissance.

Ayant eu la révélation de sa mort prochaine, il dit adieu à son peuple dans une messe pontificale, puis se retire dans le monastère de la Sainte-Sion dont il avait été fait abbé. C'est là qu’une petite fièvre l’ayant saisi, il se fait administrer les sacrements et s’éteint le 6 décembre 343, enseveli dans une tombe de marbre de sa tête se met à couler une source d’huile apportant la santé à bien des malades, et de ses pieds une source d’eau.
Cette huile cesse de couler lorsque le successeur de Saint Nicolas se voit chassé de son siège par des envieux. Mais dès que l’évêque est réinstallé sur son siège, l’huile se remet aussitôt à couler.

Longtemps après, les Turcs détruisent la ville de Myre. Et comme 47 soldats de la ville de Bari Italie passent par là, 4 moines leur ouvrent la tombe de Saint Nicolas : Ils ont pris ses os, qui nagent dans l’huile, et les transportent dans la ville de Bari, en l’an 1087...

Saint Nicolas est le patron des écoliers et petits garçons, des bateliers, pêcheurs, marins et mariniers, débardeurs, voyageurs et pèlerins, brasseurs, tonneliers, ciriers, mal jugés...

On peut citer 2 autres miracles accomplis par le Saint. Un noble prie Saint Nicolas de lui faire obtenir un fils, promettant qu’en récompense il se rendra avec son fils au tombeau du Saint et lui offrira un vase d’or. Le noble obtient un fils et fait faire un vase d’or. Mais ce vase lui plaît tant qu’il le garde pour lui-même et, pour le Saint, en fait faire un autre d’égale valeur. Puis il s’embarque avec son fils pour se rendre au tombeau du Saint.
En route le père ordonne à son fils d’aller lui prendre de l’eau dans le vase qui d’abord a été destiné à Saint Nicolas.
Aussitôt le fils tombe dans la rivière et se noie. Mais le père, malgré toute sa douleur, n’en poursuit pas moins son voyage. Parvenu dans l’église de Saint Nicolas, il pose sur l’autel le second vase, au même instant une main invisible le repousse avec le vase, et le jette à terre... L’homme se relève, s’approche de nouveau de l’autel, est de nouveau renversé.
Et voilà qu’apparaît, au grand étonnement de tous, l’enfant qu’on croyait noyé. Il tient en main le premier vase, et raconte que, dès qu’il est tombé à l’eau, Saint Nicolas est venu le prendre, et l’a conservé sain et sauf. Sur quoi le père, ravi de joie, offre les deux vases à Saint Nicolas.

Un homme riche a obtenu, grâce à l’intercession de Saint Nicolas, un fils qu’il a appelé Dieudonné. Aussi a-t-il construit, en l’honneur du Saint, une chapelle dans sa maison, où il célèbre solennellement sa fête tous les ans. Or un jour Dieudonné est pris par la tribu des Agaréniens, et amené en esclavage au roi de cette tribu.
L’année suivante, au jour de la Saint-Nicolas, l’enfant, pendant qu’il sert le roi, une coupe précieuse en main, se met à pleurer et à soupirer, en songeant à la douleur de ses parents, et en se rappelant la joie qu’ils éprouvaient naguère à la Saint-Nicolas.
Le roi l’oblige à lui confesser la cause de sa tristesse, puis, l’ayant apprise : « Ton Nicolas aura beau faire, tu resteras ici mon esclave ! »
Au même instant un vent terrible s’élève, renverse le palais du roi, et emporte l’enfant avec sa coupe, jusqu’au seuil de la chapelle, où ses parents sont en train de célébrer la fête de Saint Nicolas. Selon d’autres auteurs, cet enfant est originaire de Normandie, et a été ravi par le sultan, et comme celui-ci, le jour de la Saint-Nicolas, après l’avoir battu, l’a jeté en prison, voici que l’enfant s’endort et, à son réveil, se trouve ramené dans la chapelle de ses parents.

Comme les 2 seules versions de la complainte des enfants au saloir ont été recueillies aux 2 bouts de la Champagne, qu’il existe dans les Ardennes et aux environs de Reims d’autres cantiques semi-populaires, où le même miracle est relaté sommairement et qu’enfin Saint Nicolas, Patron de la Lorraine, est aussi en grand honneur en Champagne, son culte ayant rayonné tout autour du sanctuaire de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle), qui en est le centre : Tout cela porte à assigner à la pièce une origine champenoise.
Il ne semble pas, à la tournure du style, qu’on la puisse reculer au delà du XVIIe siècle. Une note de Nozot nous apprend que cette complainte est usitée comme chant de quête aux alentours de Mézières, et que les enfants de chœur vont la réciter dans les veillées et les auberges pendant le mois qui précède la Saint-Nicolas (6 décembre) : La coutume s’est perdue vers 1850.
Le culte de Saint Nicolas, d’abord chez les Grecs, passe en Occident à l’époque des Croisades.
Sur la fin du XIe siècle, les gens de Bari en Sicile feignent de posséder son corps, premièrement enseveli au mont Sion près de Myre, et dont ils allèguent une prétendue translation.
De Bari, en 1098, un croisé Lorrain, seigneur de Varangeville, rapporte chez lui une phalange d’un doigt du Saint : La relique, déposée dans une chapelle qui devient le sanctuaire de Saint-Nicolas-de-Port, attire un grand concours de pèlerins, et c’est ainsi que le culte du Saint se propage en France, dans les Pays-Bas et en l’Allemagne.

Sa légende compilée par Siméon le Métaphraste et transcrite en latin par les hagiographes du Moyen Age (Miroir historial, Légende dorée, etc.), contient tout le détail de ses prodiges. Cependant, celui des enfants au saloir ne se trouve point dans la légende Grecque, non plus que dans aucun des légendiers latins qui l’ont reproduite ou amplifiée. Les plus anciens documents que nous ayons de ce miracle datent des XIIe et XIIIe siècles, ils consistent dans :
Un passage de la Vie de Saint Nicolas, poème en octosyllabes du trouvère Wace : C’est un énoncé sommaire du miracle (14 vers en tout), sans aucun détail. La Vie de Saint Nicolas étant la dernière œuvre de Wace, lequel meurt vers 1175, on la peut fixer au troisième quart du XIIe siècle.
Un petit mystère latin (Secundum miraculum Sancti Nicholai), qui fait partie d’un recueil du XIIIe siècle intitulé Mysteria et Miracula ad scenam ordinata ; recueil provenant de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire et publié par Monmerqué et Bouderie à la suite du Jus Sancti Nicolai de J. Bodel (Didot, 1834). Ce recueil de drames, en vers latins rythmiques et rimés, est évidemment d’origine et de destination cléricales. Voici l’analyse de celui qui nous intéresse.
3 clercs, voyageant pour leurs études et surpris par la nuit, frappent à la porte d’un certain vieillard, à qui ils demandent à loger. Et comme celui-ci fait des difficultés, ils s’adressent à sa femme, non moins vieille, lui promettant qu’en récompense Dieu peut-être bien, lui accordera de mettre au monde un fils. La vieille consent, les clercs sont reçus et couchés.
Mais pendant qu’ils dorment, l’hôte se prend à soupeser leurs bourses pleines d’écus et trouve qu’il y a là une belle occasion de s’enrichir.
A la bonne heure, approuve la femme, coupe-leur donc le col ! (ou plutôt car l’auteur affecte le style noble : Evagines ergo gladium !). Ce qui est fait.
Là-dessus arrive Saint Nicolas, que l’hôte accueille sur sa bonne mine.
Il lui offre quantité de plats différents, mais le Saint refuse toujours, il ne veut que de la « chair fraîche ».
Je n’en ai pas.
Voilà un grand mensonge ! Tu en as de toute fraîche, et que tu as saignée par amour de l’argent.
L’hôte et sa femme atterrés se jettent aux pieds du Saint. Celui-ci les exhorte au repentir, il se fait apporter les 3 corps et prie Dieu de les rappeler à la vie. Les clercs ressuscitent...
Un sermon attribué à Saint Bonaventure, mort en 1274 (Sancti Bonaventuræ Opera). D’après le récit du sermonnaire, court et peu circonstancié, 2 écoliers nobles et riches, faisant route vers Athènes, s’arrêtent à la ville de Myre. L’hôte qui les héberge (il n’est pas fait allusion à sa femme), après les avoir occis dans leur sommeil, « les taille en morceaux comme viande de porc et met leurs chairs au saloir ». Saint Nicolas, averti par un ange, les vient ressusciter.

Sur une verrière de la cathédrale de Bourges. Le miracle y est figuré dans un médaillon en deux parties : A gauche, 3 enfants couchés, un homme qui s’apprête à les navrer à coups de hache, une femme auprès, tenant une corbeille (pour recevoir les corps dépecés ?) à droite, les 3 enfants debout dans une sorte de huche (le saloir) et Saint Nicolas qui les bénit. Cette verrière est du XIIIe siècle.
Encore n’est-il pas exact de dire que cette floraison soit finie. La complainte, mise au jour par Gérard de Nerval, et répandue dans le monde lettré, y devient l’objet d’adaptations littéraires.


saint Nicolas de Myre - Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_de_Myre
Nicolas de Myre ou Nicolas de Bari, communément connu sous le nom de « Saint Nicolas » est né à Patare, en Lycie, autour des années 270 et mort à Myre en 345.

Légende saint Nicolas. Histoire, vie, miracles, fête. Histoire, magazine ...
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6 déc. 2015 - Saint Nicolas naquit vers 250 à Patare, ville de Lycie, qui est une province de l'Asie Mineure. Euphémius, homme riche, mais extrêmement ...

Son histoire - Saint Nicolas
www.saint-nicolas.nancy.fr/les-legendes-traditions-de-saint-nicolas/son-histoire/
Saint-Nicolas défile dans les rues et distribue des bonbons aux enfants. Saint-Nicolas est accompagné d'un personnage rude au visage noirci qui porte une ...

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