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JUIN 2016...
Cette
page concerne l'année 337 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
CONSTANTIN
Ier FILS DE CONSTANCE CHLORE PREMIER EMPEREUR CHRÉTIEN.
Constantin
1er, issu d'une lignée de militaires de fortune, apparaît comme le
plus important des empereurs Romains, César et Auguste mis à part.
3
siècles après eux, il a donné une nouvelle jeunesse à
l'empire tout en le réorientant vers une religion nouvelle, le
christianisme, et en faisant basculer son centre de gravité vers
l'Orient de langue et de culture grecques.
(Jean-François
Zilberman)
Né
à Naissus (aujourd'hui Niš, en Serbie), Constantin est le dernier
d'une longue suite d'empereurs originaires d'Illyrie.
Ces
hommes énergiques, militaires de modeste extraction, ont redressé
le vieil empire à la fin du IIIe siècle, lorsqu'il est menacé par
les premières attaques des Barbares.
Ils
ont fortifié les villes et renforcé les légions des frontières.
Constance Chlore, le père de Constantin, est césar dans la
tétrarchie, un gouvernement à 4 institué par Dioclétien en 293.
Il a reçu en partage la Gaule, l'Espagne et la Bretagne et s'est
établi à Trèves.
Son
fils, né d'une concubine chrétienne, Hélène (Sainte Hélène),
témoigne de ses aptitudes de chef militaire... Après l'abdication
volontaire des 2 augustes (tétrarques principaux) Dioclétien
et Maximien, Constantin rejoint son père à York (Angleterre)
et recueille son dernier soupir.
Ses
soldats le proclament alors auguste. Dans le même temps, à
Rome, Maxence, fils de Maximien, est proclamé princeps par la garde
prétorienne...
Comme
la guerre éclate entre les héritiers des tétrarques, Constantin se
dirige avec ses armées vers Rome et traverse les Alpes au
Mont-Genèvre. Il bouscule l'armée de Maxence au Pont Milvius, près
de Rome, le 28 octobre 312. Maître incontesté de l'Occident, il
convient avec Licinius, son dernier concurrent, d'un partage de
l'empire. À lui l'Occident, à Licinius l'Orient.
Naissance
de l'empire chrétien
Bon
politique, Constantin Ier constate les progrès du christianisme. Il
ne séduit encore qu'un 10e de la population de l'empire, surtout en
Asie mineure et en Afrique du Nord, mais manifeste un dynamisme
étonnant dans les villes. Lui-même se rallie à la nouvelle
religion, avec la discrétion qui sied à sa fonction.
Renonçant
à la politique de persécution de ses prédécesseurs, l'empereur
prend le parti de s'appuyer sur la nouvelle religion pour consolider
l'unité de l'empire.
Le
13 juin 313, de concert avec son homologue d'Orient, Licinius, il
publie à Milan un édit de tolérance qui lui rallie les chrétiens.
Non
seulement il marque la fin d'une ère de persécutions des chrétiens,
mais il aide l'Église chrétienne à prendre son essor, en
établissant la liberté de culte, et en plaçant le Dieu chrétien
au-dessus de son rôle d'empereur à l'instar du Sol Invictus. Il est
considéré comme saint par l'Église orthodoxe, de même que sa mère
Hélène. Par la promotion du christianisme, il favorise l'extinction
du culte de Mithra.
SAINT CONSTANTIN ET SAINTE HÉLÈNE |
Ses
noms de référence sont Imperator Caesar Flauius Valerius Aurelius
Constantinus Pius Felix Inuictus Augustus, Germanicus Maximus,
Sarmaticus
Maximus,
Gothicus Maximus, Medicus Maximus, Britannicus Maximus, Arabicus
Maximus, Adiabenicus Maximus, Persicus Maximus, Armeniacus Maximus,
Carpicus Maximus.
De
façon prévisible, l'entente entre Licinius et Constantin ne dure
pas. Dès l'année suivante, les 2 hommes s'affrontent. La guerre
prend un tour décisif en 324 avec la défaite de Licinius devant
Andrinople puis à Chrysopolis. L'empire Romain retrouve dès lors
son unité sous l'autorité de Constantin Ier.
Devant
le succès de la doctrine du prêtre Arius, Constantin s'inquiète
d'un schisme qui remet en question l'unité de l'empire. Il convoque
lui-même un concile œcuménique à Nicée en 325 pour apaiser les
esprits.
À
la suite de la condamnation de l'arianisme par le concile,
l'empereur ordonne l'exil d'Arius. Il inaugure ainsi le
césaropapisme, une pratique de gouvernement qui se caractérise par
la confusion des affaires séculières et des affaires religieuses
entre les mains du souverain.
En-dehors
de la légitimation du christianisme, la principale œuvre de
Constantin reste la fondation de Constantinople en 330, en vue de
remplacer Rome comme capitale de l'empire. Il s'ensuit à la fin du
siècle la division irréversible de l'empire entre sa partie
Orientale (et hellénophone) et sa partie Occidentale (et latine).
Décidément
fidèle au christianisme, l'empereur se fait baptiser sur son lit de
mort selon la coutume de son époque...
Après
que Constantin ait affronté Maxence à l'entrée de Rome, une
légende tardive veut qu'il ait été guéri de la lèpre et converti
à la foi chrétienne par le pape Sylvestre Ier, évêque de Rome.
Constantin,
pour manifester sa reconnaissance, va à la rencontre du pape et,
humblement, guide son cheval par les rênes. Ensuite, il fait don au
pape des territoires environnant Rome.
Cette
décrétale dite « donation de Constantin » a
été opportunément exhibée par les conseillers de Pépin le
Bref, au VIIIe siècle, pour justifier les prétentions du souverain
pontife, sur l'exarchat de Ravenne, alors possession Byzantine. On
montre plus tard sans trop de difficultés qu'il s'agit d'un faux de
l'époque carolingienne...
3
avril : Constantin célèbre Pâques à Constantinople. Il
s'apprête à marcher contre les Sassanides, après que leur roi
Shapur II ait envahi l'Arménie et ait enlevé et aveuglé son roi
Diran, lorsqu'il tombe malade.
22
mai, Nicomédie : Baptême de Constantin Ier par l’évêque
arien Eusèbe de Nicomédie le jour de la Pentecôte. Il meurt peu
après et la campagne contre les Perses est abandonnée, son corps
est ramené à Constantinople et enterré à l'église des
Saints-Apôtres.
À
la mort de Constantin Ier, une insurrection militaire éclate. Ses
deux neveux Dalmatius et Hanniballianus, leur père Flavius Dalmatius
et le fils de Constance Chlore Flavius Julius Constantius sont tués
par l’armée.
Ses
trois fils procèdent alors à un nouveau partage. Constance II
ajoute à son lot les États d’Hanniballianus avec la Thrace et
Constantinople. Constant, l’Illyricum.
Constantin
est né dans le contexte très particulier d'une restructuration d'un
empire Romain affaibli. L'empereur Dioclétien met sur pied un
système complexe, la Tétrarchie dans lequel l'empire étant
gouverné par 2 Augustes, Dioclétien et Maximien, assistés de 2
Césars. Constance Chlore, le père de Constantin, devient le César
de Maximien en 293.
La
mère de Constantin, Hélène, est une femme de basse extraction,
aubergiste de son état selon Ambroise de Milan. Elle n'est
probablement pas l'épouse légitime de Constance Chlore. Lors de
l'élévation de Constance Chlore au titre de César, il est obligé
d'épouser Théodora, la fille de Maximien, Hélène étant reléguée
dans l'obscurité.
Tandis
que son père guerroie en Gaule et en Bretagne, Constantin reçoit
néanmoins une bonne éducation à la cour de Dioclétien puis de son
successeur Galère, à Nicomédie.
Une
seule source, l’Origo Imperatoris Constantini, le dit « peu
instruit dans les lettres ». Parallèlement, il reçoit aussi
une bonne préparation à la carrière de soldat. Il s'élève vite
dans la hiérarchie militaire et différentes sources célèbrent ses
exploits sur le champ de bataille.
Après
l'abdication conjointe de 305, l'Empire a pour dirigeants deux
Augustes, Constance Chlore et Galère, et deux nouveaux Césars,
Sévère et Maximin Daïa, choisis selon le principe du mérite.
Constantin
s'enfuit de Nicomédie, où Galère tente de le retenir, et rejoint
son père en Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne) quand celui-ci
devient Auguste en 305.
Quelques
mois plus tard, Maxence, fils de Maximien, est proclamé princeps par
les prétoriens et le peuple de Rome mécontent de l'impôt de
capitation. Son père accourt à ses côtés et reprend le titre
d'Auguste qu'il n'a abandonné qu'avec regret.
Sévère,
envoyé les combattre, est tué en 307.
Galère
fait alors appel à Dioclétien qui accepte le consulat et une
conférence a lieu en 308 à Carnuntum qui réunit Dioclétien,
Maximien et Galère dans le but de rétablir la tétrarchie, mais
elle se solde par un échec :
Dioclétien
refuse de revenir au pouvoir, force Maximien à abdiquer de nouveau
et reforme la tétrarchie avec en Orient Galère secondé par Maximin
Daïa et en Occident Constantin et un nouveau venu, Licinius,
officier Illyrien sorti du rang choisi par Galère.
LA MORT DE CONSTANTIN |
Maximien
et Maxence, déclarés usurpateurs, maintiennent leurs prétentions
et, en Afrique, Domitius Alexandre proclame les siennes.
On
a alors 7 empereurs, une heptarchie, qui ressemble davantage à
l'anarchie militaire du IIIe siècle.
Une
première série de décès contribue à clarifier la situation :
Maximien
est assiégé dans Marseille par Constantin et se suicide en 310,
Domitius Alexandre est battu en Afrique par Maxence et assassiné en
311, Galère meurt de maladie en 311. Il ne reste plus que 4
Augustes :
Maximin
Daïa,
Constantin,
Licinius
Maxence.
Constantin
élimine Maxence le 28 octobre 312 à la bataille du pont Milvius,
prend Turin ce qui lui permet de s'emparer de l'Italie et de régner
en maître sur l'Occident.
L'orient
échoit à Licinius concrétisé et scellée par le mariage entre
Licinius et Constantia, la demi-sœur de Constantin... De son côté,
Licinius défait Maximin Daïa à la bataille d'Andrinople (313) et
règne sur l'Orient. Depuis la tétrarchie, Rome n'est plus dans Rome
même... Les Augustes et les Césars ont vécu dans des résidences
impériales proches des secteurs qu'ils ont la charge de défendre.
La
fondation d'une nouvelle capitale est décidée pendant la période
aiguë du conflit pour la domination de l'Empire.
À
partir de 324, Constantin transforme la cité Grecque de Byzance en
une « Nouvelle Rome », à laquelle il donne son nom,
Constantinople.
Il
l'inaugure après 12 ans de travaux, en 330... Constantinople est
bâtie sur un site naturel défensif qui la rend pratiquement
imprenable alors que Rome est sans cesse sous la menace des Germains.
Elle
est également près des frontières du Danube et de l'Euphrate, là
où les opérations militaires pour contenir les Goths et les Perses
sont les plus importantes.
Elle
est enfin située en bordure des terres de vieille civilisation
Hellénique, région qui a le mieux résisté à la crise du IIIe
siècle de l'empire Romain. Constantin la bâtit sur le modèle de
Rome avec 7 collines, 14 régions urbaines, un Capitole, un forum, un
Sénat.
Dans
les premiers temps, il permet l'implantation de temples païens mais
très vite la ville devient presque exclusivement chrétienne, et ne
comporte que des édifices religieux chrétiens.
Dès
Constantin Ier, la ville compte 100 000 habitants, il y fait
construire, le palais impérial, l'hippodrome (nouveau nom donné aux
cirques romains), ainsi que l'église de la Sagesse Sacrée
(Sainte-Sophie).
L'Auguste
transforme l'organisation du pouvoir central qui est demeurée
sensiblement la même depuis le Haut Empire.
Le
préfet du prétoire est remplacé par le questeur du Palais sacré
qui rédige les édits. Celui-ci dirige le consistoire sacré, qui
remplace le conseil de l'empereur.
Le
maître des offices dirige le personnel administratif, les fabriques
d'armes et les scholæ de la garde, le maître des milices,
l'infanterie et la cavalerie.
Le
comte des largesses sacrées, le fisc,
Le
comte de la fortune privée, la res privata, c'est-à-dire la caisse
privée de l'empereur, les revenus personnels de ce dernier étant
issus essentiellement du revenu de ses immenses domaines.
La
grande nouveauté est cependant la grande augmentation des
fonctionnaires travaillant dans les bureaux centraux...
Une
foule de notaires, d'agents secrets (les agentes in rebus), près de
1 000 fonctionnaires au Ve siècle, et d'employés divers
font de l'Empire Romain une véritable bureaucratie. (Et
sa perte!)
Constantin
vise à harmoniser au plus haut le rang social des plus grands
serviteurs de l'Empire :
LA CONVERSION DE CONSTANTIN |
Le
Sénat reprend la première place à partir de 312 en Occident et de
324 en Orient quand Constantin règne sur l'ensemble de l'Empire.
L'empereur
transfère les chevaliers vers le Sénat dont les effectifs passent
de 600 à 2 000 afin de meubler les Sénats de Rome et surtout de
Constantinople et dessine pour ses membres un nouveau type de
carrière : Les plus hautes fonctions de l'État sont réservées
aux clarissimes tandis que les fonctions intermédiaires sont
remplies par des perfectissimes (souvent des notables municipaux
introduits dans la Haute Assemblée par la pratique de l'adlectio).
(L'adlectio désigne, sous l'Empire romain, la concession à un
citoyen, en dehors des règles ordinaires, du droit de prendre place
dans un collège)
L'empereur
ne rend pas au Sénat la moindre parcelle de pouvoir politique mais
il rompt avec le mépris et la défiance de nombre de ses
prédécesseurs :
Le
véritable travail législatif se fait au sein du Conseil Impérial,
le Sénat ne disposant de l'initiative des lois que pour des
questions d'intérêt local.
Afin
de favoriser les chrétiens, il abroge les lois d'Auguste sur le
célibat, impose le repos dominical, autorise l'affranchissement des
esclaves par déclaration dans les églises (333), interdit (325) que
l'on sépare les familles lors des ventes, autorise l'Église à
recevoir des legs et accorde le droit aux plaideurs de choisir entre
le tribunal civil et la médiation de l'évêque.
De
plus, il promulgue des lois contre la prostitution des servantes
d'auberges, contre les enlèvements, et sur l'humanisation des
prisons (326).
Enfin
de nombreuses lois sont créées afin de lutter contre les relations
extra-maritales, là encore pour renforcer le poids du mariage et des
cérémonies religieuses chrétiennes autour de ce sacrement.
Ainsi,
en 329, une loi punit l'adultère d'une femme avec son esclave.
En
331, une autre restreint le droit au divorce.
En
336, une loi pénalise les naissances illégitimes.
La
tradition chrétienne (selon Lactance dans « De la mort des
persécuteurs » et l'hagiographe de l'empereur Eusèbe de
Césarée dans sa Vie de Constantin) fait état d'une apparition de
la Croix dans le ciel vue par lui-même et son armée, ainsi que d'un
songe prémonitoire qui a annoncé à Constantin sa victoire contre
Maxence au pont Milvius.
La
nuit même, Jésus lui apparaît en rêve et lui montre un chrisme
flamboyant dans le ciel en lui disant : « Par ce signe, tu
vaincras » (hoc signo vinces). Constantin Ier fait alors
apposer sur le labarum et sur le bouclier de ses légionnaires un
chrisme, formé des deux lettres grecques Khi (Χ) et Rho (Ρ), les
initiales du mot Christ.
Ce
signe est depuis un emblème de la Chrétienté combattante,
notamment dans l'Empire d'Orient... La part de légende dans cette
histoire reste cependant discutée, d'autant plus que le chrisme est
un signe ambigu. Constantin a
déjà
eu en 309 dans le sanctuaire gallo-romain de Grand une vision du dieu
Apollon lui conférant un signe solaire de victoire.
En
313, Constantin rencontre Licinius à Milan et conclut avec lui un
accord de partage de l'Empire. Parmi les mesures prises en commun
figure un édit de tolérance religieuse, appelé habituellement édit
de Milan qui renouvelle l'édit de Sardique pris par Galère en 311.
Il ne s'agit pas formellement d'une officialisation du culte
chrétien, mais plutôt de sa mise à égalité avec les autres
cultes. Ainsi, les chrétiens ne sont plus victimes de
discriminations, leur culte est autorisé et les biens qui leur ont
été confisqués leur sont rendus. Le problème qui divise encore
les historiens est celui de la conversion de l'empereur. On pense
qu'il se convertit en 312, mais son baptême ne se fait que sur son
lit de mort en 337 lorsqu'il se fait baptiser par l'évêque arien,
Eusèbe de Nicomédie.
Ce
baptême tardif est conforme à la coutume en vigueur à l'époque,
les fidèles attendant le dernier moment pour recevoir le baptême
afin d'être lavés de tous les péchés antérieurs, mais elle peut
apparaître aussi comme la révélation d'un cheminement intérieur
remontant à près d'un quart de siècle...
Pour
mettre en doute sa conversion, plusieurs historiens païens en ont
reculé la date. Ils l'ont attribué à l'appât du gain :
Constantin
se serait fait chrétien pour piller les temples païens afin de
financer Constantinople.
Il
s'est converti en 326 pour expier ses remords après avoir fait périr
son fils aîné Crispus, puis son épouse Fausta.
Une
légende racontée par des païens de la ville d'Harran dit que
Constantin alors atteint de lèpre, s'est converti, les chrétiens
acceptant dans leur rang les lépreux.
Il
doit pour la soigner prendre un bain du sang de nouveau-nés. Mais
touché par les pleurs des mères, il ne peut s'y résoudre. C'est
alors que lui apparaissent en songe la nuit suivante Saint Pierre et
Saint Paul qui lui conseillent de retrouver l’évêque Sylvestre
sur le mont Soracte. C'est lors de cette rencontre que l'empereur
Constantin est baptisé et soigné de sa terrible maladie.
Son
père, Constance Chlore, un païen monothéisant, probablement
attaché au culte du Sol Invictus comme de nombreux officiers
Illyriens. Dioclétien ne l'aurait pas fait César s'il avait été
chrétien mais, si rien ne prouve qu'il le soit devenu par la suite,
celui-ci se comporte toutefois prudemment et, lors de la grande
persécution il se contente (selon Eusèbe de Césarée) de démolir
quelques édifices en Gaule.
Les
chrétiens ne constituent alors qu'une faible minorité des sujets de
Constantin Ier, répartis très inégalement à travers l'Empire,
essentiellement en Orient et en Afrique du Nord.
Constantin
est un empereur païen, un polythéiste qui honore Sol Invictus mais
qui s'intéresse depuis longtemps au christianisme puisqu'il finira
par l'adopter comme religion personnelle en 312.
Après
avoir fait disparaître une bonne partie de sa propre famille à des
fins personnelles et politiques, la progressive conversion de
Constantin au christianisme s'accompagne d'une politique impériale
favorable aux chrétiens, mais le paganisme n'est jamais persécuté
car, pour lui, l'unité de l'empire passe avant tout.
Plusieurs
indices témoignent de cette évolution ambivalente : Constantin
abandonne progressivement le monnayage au type de Soleil et fait
fréquemment représenter sur ses monnaies des symboles chrétiens.
Il reconnaît les tribunaux épiscopaux et fait du dimanche (jour du
soleil païen) un jour férié obligatoire en 321, à l'exception des
travaux des champs...
L’empereur
accorde également des dons en argent et en terrains à l'Église,
soutenant la construction d'églises ou de grandes basiliques, comme
la Basilique Saint-Jean-de-Latran, celle de Saint-Pierre de Rome,
Sainte-Sophie de Constantinople ou du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
Le
processus de christianisation de l'Empire à partir de Constantin
demeure un phénomène discuté quant à ses modalités concrètes
comme en témoignent les travaux des historiens Ramsay MacMullen et
Paul Veyne, cités en bibliographie, qui esquissent pour l'un une
christianisation paisible et insensible (Veyne) et pour l'autre un
processus forcé et accompagné d'une paganisation du christianisme
(McMullen).
« Presque
imperceptiblement, les coutumes païennes s'introduisent dans
l'Église. la conversion nominale de l'empereur au début du IVe
siècle cause de grandes réjouissances : Le monde, couvert d'un
manteau de justice, entre dans le christianisme de Rome. Alors,
l'œuvre de la corruption fait de rapides progrès. Le paganisme
paraît vaincu, tandis qu'il est réellement vainqueur :
Son
esprit dirige à présent l'Église Romaine. Des populations entières
qui, malgré leur abjuration, sont païennes par leurs mœurs, goûts,
préjugés et ignorance, passent sous les étendards chrétiens avec
leur bagage de croyances insensées et de pratiques superstitieuses.
Le
christianisme à Rome adopte et intègre une grande partie du système
de l'ancien culte impérial ainsi que ses fêtes qui prennent toutes
des couleurs plus ou moins chrétiennes. »
Constantin
montre son désir d'assurer à tout prix, par la conciliation ou la
condamnation, l'unité de l'Église qu'il considère dès ce moment
comme un rouage de l'État et l'un des principaux soutiens du
pouvoir, et, devient, ce faisant le véritable « président de
l'Église ». Au début du IVe siècle, ce projet est
contrarié par des crises dont les plus importantes sont la sécession
donatiste et la crise arienne.
Le
donatisme naît à propos d'une crise concernant la légitimité de
l'évêque de Carthage, Caecilianus, ordonné en 312 : L'un des
consécrateurs a livré des objets sacrés lors d'une persécution.
Certains
chrétiens considèrent que la cérémonie n'a aucune valeur et
élisent un autre évêque, Donatus. Ses partisans nient toute
validité aux sacrements conférés par Caecilianus et provoquent des
affrontements pour la possession des églises.
Constantin
tente en vain d'apaiser le schisme par des lettres aux adversaires,
puis, devant l'intransigeance des donatistes, convoque lui-même les
synodes du Latran (313) et d'Arles (314) qui condamnent le donatisme.
Au
début de 317, l'empereur promulgue un décret qui ordonne aux
donatistes de restituer les lieux de culte qu'ils occupent. Devant
leur refus, Caecilianus demande l'intervention de l'État pour le
faire exécuter mais il y a plusieurs morts. Constantin finit par
céder et promulgue en 321 un édit de tolérance laissant aux
donatistes les églises qu'ils possèdent tout en maintenant sa
condamnation de principe.
À
la différence du schisme donatiste qui reste confiné à l'Afrique,
l'arianisme se répand dans tout l'Orient. Voulant mettre fin à la
querelle qui divise les chrétiens à propos du rapport entre le Fils
et le Père, Constantin convoque et préside, sous l'impulsion de son
conseiller Ossius de Cordoue (l'un des rares théologiens chrétiens
occidentaux de l'époque) le concile œcuménique le 20 mai 325 dans
la ville de Nicée, en Bithynie. La conception inspirée par les
thèses du prêtre Arius (subordination du Fils au Père) y est
condamnée.
La
plupart des 250 ou 300 évêques présents signent un « symbole »
(un accord) comportant le credo encore en usage aujourd'hui dans
toutes les Églises chrétiennes.
Constantin
préside les séances bien qu'il ne soit pas encore baptisé, impose
la formule dogmatique finalement adoptée par les pressions
constantes qu'il exerce sur les membres de l'Assemblée et se charge
d'appliquer les décisions du concile de Nicée en faisant chasser de
leurs sièges les évêques « ariens » (on dit aussi
« homéens » ; ceux qui ont accepté le credo sont
appelés « orthodoxes », « nicéens » ou
« homoousiens »).
Mais,
à la fin de sa vie, Constantin se rapproche des ariens et c'est leur
chef, Eusèbe de Nicomédie, qui organise son baptême, sur son lit
de mort. La crise arienne dure encore plusieurs décennies. (plutôt
plusieurs siècles)
Ainsi
se met en place, dès le règne de Constantin, ce qu'il est convenu
d'appeler un césaropapisme, c'est-à-dire un régime comme l'a
montré l'historien Gilbert Dagron, dans lequel les pouvoirs
politique et religieux, bien que séparés, ne sont pas dissociables
car le détenteur du pouvoir politique, considéré comme désigné
par Dieu, participe de la nature épiscopale et exerce son autorité
sur l'Église.
Les
évêques tentent dès le règne de Constantin et encore davantage
sous ses successeurs de préserver l'Église contre les empiétements
du pouvoir impérial, en particulier dans le domaine du dogme, et,
d'autre part, de marquer que, comme chrétien, l'empereur doit être
soumis aux mêmes obligations morales et spirituelles que les autres
fidèles.
COUPLE IMPERIAL |
Tout
comme Dioclétien, Constantin ne rompt pas pleinement avec la
tradition du Haut-Empire (l'empereur demeure un magistrat qui porte
les titres romains traditionnels) ni avec les apports orientaux de la
tétrarchie :
Il
porte d'abord la couronne de lauriers puis adopte régulièrement à
partir de 326-327 le diadème orné de pierres précieuses.
Il
est personnellement très porté sur le faste et l'ostentation et
désire donner à la fonction impériale, par le cérémonial, le
costume et l'apparat, une dimension supra-humaine. Eusèbe de Césarée
affirme dans sa Vie de Constantin que l'empereur siège sur son trône
dans une attitude hiératique et figée, ses yeux levés vers le
ciel...
Il
abandonne néanmoins les formes religieuses élaborées sous la
tétrarchie, d'abord par un retour au modèle solaire des empereurs
pré-tétrarchiques puis par l'abandon de la protection des dieux
tutélaires de Rome et de l'Empire pour un dieu nouveau, le dieu des
chrétiens. Le monothéisme devient le fondement idéologique de la
monarchie constantinienne, ses idées politiques étant inspirées de
principes unitaires, alors que le polythéisme convient mieux à
l'idéal de la tétrarchie : Il n'existe qu'un seul Dieu, il ne
doit y avoir qu'un seul monarque qui gouverne selon la volonté
divine. Son principal théoricien, Eusèbe de Césarée, affirme,
dans le Discours des Tricennales, que le royaume terrestre de
Constantin est à l'image du royaume de Dieu et que l'empereur est
entouré de ses Césars comme Dieu l'est de ses anges : Il se
peut qu'à la fin de sa vie, Constantin ait jugé que l'arianisme
correspondait mieux à l'idée qu'il se faisait d'une monarchie
divine, avec le Fils subordonné au Père, sur laquelle se modèle sa
propre monarchie, avec des Césars étroitement mis sous tutelle...
En
fait, la christianisation du pouvoir impérial est lente car
Constantin est obligé de tenir compte du poids des traditions,
surtout chez les élites :
Aucune
épithète explicitement chrétienne ne figure dans la titulature
officielle de l'empereur qui continue de revêtir le grand
pontificat.
Le
culte impérial survit sous une forme épurée : A la mort du
prince survient la divinisation accordée par le Sénat attestée
pour la dernière fois en 364 avec la mort de Jovien.
Constantin,
tout comme ses prédécesseurs de la tétrarchie, est préoccupé par
la défense de l'Empire. La nouvelle stratégie politico-militaire de
Constantin admet que l'armée des frontières peut-être battue sur
certains fronts et le limes, enfoncé, et que les combats décisifs
peuvent se dérouler à l'intérieur des frontières de l'Empire.
L'empereur poursuit la politique de Gallien et de Dioclétien sur le
front Danubien en introduisant des Barbares sur le territoire
Romain : En échange de la protection des frontières et de la
fourniture d'un contingent militaire, ces derniers reçoivent des
subsides de l'État, des rations alimentaires et des tentes destinées
à les sédentariser. L'aboutissement logique de cette évolution
est, dès le règne de Constance II (337-361), l'accession de
Barbares aux plus hauts postes de l'état-major.
De
nouvelles unités appellent un nouvel encadrement. Les carrières
militaires et civiles sont définitivement séparées : Les
préfets du prétoire et les vicaires sont confinés dans des
fonctions purement administratives et les gouverneurs sont déchargés
de toute préoccupation militaire au profit de professionnels de la
guerre :
Le
maître des offices (magister officiorum) reçoit le commandement de
la garde impériale (scholæ palatinæ).
Les
deux-chefs d'état-major, les maîtres des soldats (magistri),
supérieurs aux duces, sont séparés entre maître de l'infanterie
et maître de la cavalerie, et ne relèvent que de l'autorité
directe de l'empereur.
L'armée
territoriale est subordonnée au découpage provincial : A
chaque division administrative correspond un commandement militaire
distinct de l'autorité civile (un comes au niveau du diocèse et un
dux au niveau des provinces.
Le
pouvoir impérial est renforcé par le morcellement des compétences
mais une telle décision risque à terme d'affaiblir la valeur de
l'armée et de ses chefs.
En
326, Constantin fait périr son fils aîné Crispus, puis son épouse
Fausta. On ignore les raisons de ces exécutions, qui ne sont
peut-être pas liées entre elles, mais on a évoqué un adultère ou
une dénonciation calomnieuse de la part de Fausta.
En
337, Constantin vient de déclencher un conflit avec la Perse
Sassanide de Shapur II et s'apprête à mener une expédition contre
cet empire, quand il meurt subitement près de Nicomédie.
Quand
Constantin Ier meurt, il n'a pas réglé sa succession. Ses 3 fils se
proclament Augustes, tandis que les autres membres de la famille
impériale sont assassinés, sauf les jeunes Julien et Gallus. Ils se
partagent l'Empire mais Constantin II et Constant Ier entrent en
conflit. Après les décès de ses deux frères, l'Empire est réuni
sous l'autorité du seul fils survivant de Constantin, Constance II
qui nomme deux césars aux pouvoirs très réduits.
Le
nouvel empereur poursuit la politique de son père, autant dans les
domaine religieux que militaires en luttant à la fois sur les fronts
Rhéno-Danubien et Perse.
LE BAPTÊME DE CPNSTANTIN |
D'après
Eusèbe de Césarée, Constantin est mort le dimanche de Pentecôte
22 mai 337. On le trouve inscrit dans la plupart des calendriers
Byzantins le 21 mai avec sa mère Hélène, parfois le 22 (comme dans
le lectionnaire de Jérusalem).
Constantin
Ier (empereur romain) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_Ier_(empereur_romain)
Flavius
Valerius Aurelius Constantinus, né à Naissus en Mésie (aujourd'hui
Niš en Serbie) le 27 février 272, est proclamé 34e empereur romain
sous le nom Constantin Ier en 306 par les légions de Bretagne et
mort le 22 mai 337 ..... Les relations se dégradent à nouveau à
partir de 333, année où les Perses tentent de ...
Constantin
le Grand (280 - 337) - Le premier empereur chrétien ...
https://www.herodote.net/Constantin_le_Grand_280_337_-synthese-131.php
26
oct. 2015 - Constantin 1er, issu d'une lignée de
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