Cette
page concerne l'année 336 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
ARIUS
ET SES THÉORIES SUR LE CHRIST.
ARIUS |
La
querelle qu'il a ouverte a profondément divisé la Chrétienté
durant tout le IVe siècle.
Arius
naît en Cyrénaïque dans la Pentapole. Il étudie avec son ami
Eusèbe de Nicomédie auprès de Lucien d'Antioche.
Il
est ordonné diacre en 308 par Pierre d'Alexandrie, à 52 ans puis,
il est nommé prêtre en 311 (55 ans) par Achille.
En
314, on lui confie la communauté chrétienne du nom de Baucalis près
du port d'Alexandrie. On lui reconnaît un excellent comportement
pendant la grande persécution de Dioclétien et de ses successeurs.
Cette persécution commence en 303 et ne se termine qu'à l'élection
de Constantin Ier et l'édit de tolérance de Galère en 311.
Arius
commence, en 312, à professer une doctrine qui se résume en 4
propositions principales :
-
Dieu est unique et non engendré. Tout ce qui est en dehors de lui
est créé ex nihilo par sa volonté.
-
Le Logos est un intermédiaire entre Dieu et le monde, antérieur au
monde mais non éternel : Il est un temps où le Logos n'existe
pas
-
Le Logos est donc créé, il est engendré mais cet engendrement doit
s'entendre comme une filiation adoptive Dieu inspire le Logos, le
Christ, le Fils de l'Homme mais il est une créature naturelle et
mortelle que Dieu a « pris sous son aile ».
-
Arius tente ainsi, d'un côté, de relayer les idées de Celse sur la
conception adultérine du Christ, sans s'attaquer directement à sa
conception virginale et de l'autre à se protéger du blasphème d'un
engendrement du Christ par le Père dans un acte physiologique,
-
Le Logos est alors faillible par sa nature, mais sa droiture morale
l'a gardé de toute chute. Il est inférieur à Dieu, mais il est une
créature si parfaite qu'il n'en peut être créée qui lui soit
supérieure.
Les
théories d'Arius se propagent d'autant mieux autour de la Mer Noire
qu'Arius les met en musique dans une métrique correspondant aux
ballades populaires.
Il
compose un ouvrage présentant sa doctrine, intitulé Thalie, mélange
de prose, de vers et de chansons, aujourd'hui disparu...
Il
est difficile, au regard des sources dont nous disposons aujourd'hui
à son sujet, de se faire une idée précise des ambitions d'Arius,
mais il est probable qu'il nourrit une jalousie teintée d'admiration
à l'égard d'Origène, dont la doctrine influence ses maîtres et
imprègne son époque. Cette lecture de sa philosophie permet
peut-être d'expliquer la crise théologique sans précédent que
celle-ci va susciter au sein du monde chrétien d'alors.
En
314, le nouvel évêque d'Alexandrie, Alexandre d'Alexandrie et son
secrétaire et fils spirituel Athanase, professent d'autres théories
en ce temps où le débat christologique est animé. La christologie
d'Alexandre professe que « Le Fils est une incarnation du Dieu
d'Israël ». Sa théorie est assez proche de celles développées
par ceux des gnostiques qu'on finira par nommer docètes. On aboutit
vite à un rapport de force entre l'évêque Alexandre et Arius,
simple prêtre.
En
effet Arius soutient que le « Fils » ayant été créé
par le « Père », a pris naissance et n'est donc pas
éternel, établissant ainsi une hiérarchie dans la relation
Père-Fils. Alexandre d'Alexandrie lui oppose la doctrine du Fils
éternel, immuable et de même nature que le Père.
Alexandre
convoque donc un premier concile régional qui réunit sa centaine
d'épiscopes en 318.
Arius
y est excommunié après avoir refusé de signer une profession de
foi qui correspond à une rétractation totale de sa théologie... Il
se réfugie en Bithynie où il reçoit le soutien de l'évêque
Eusèbe de Nicomédie (ville alors capitale de l'empire d'Orient).
Proche de la Cour, Eusèbe jouit d'une réputation d'érudit qu'il
met dans la balance pour pérenniser la cause d'Arius à une époque
où le débat théologique est chose normale, aucune dogmatisation
n'étant encore intervenue.
Eusèbe
motive d'autres prélats et, en vue d'atteindre un compromis,
convainc Arius d'écrire une profession de foi. Arius maintient la
supériorité du Père sur le Fils.
Ses
vues sont déclarées acceptables par le concile de Nicomédie.
L'excommunication prononcée précédemment par le concile
d'Alexandrie est levée. C'est la première fois que le concile local
d'une église locale lève l'excommunication prononcée par une autre
ce qu'interdit, en 325, le concile de Nicée.
Constantin
qui s'intéresse depuis longtemps au christianisme, garde auprès de
lui un conseiller aux affaires spirituelles, Ossius de Cordoue, l'un
des rares théologiens occidentaux de l'époque. Il le mandate pour
enquêter sur les querelles Alexandrines.
On
est certain qu'il rencontre Alexandre et peut-être Athanase. On
pense qu'il ne rencontre pas Arius, le contraire eût été considéré
comme une offense au puissant évêque monarchique. Toutefois, il
s'embarque pour Antioche où Arius s'est réfugié. Il arrive pour la
préparation du concile d'Antioche dans laquelle il compte bien
intervenir.
En
325, Arius a 70 ans. Ossius lui propose un 3e brouillon de profession
qu'il a probablement préparé avec Alexandre et Athanase, en sorte
que la situation se retrouve une station en arrière.
Le
texte d'Ossius prévoit :
Il
reconnaît un seul Seigneur Jésus-Christ (en quoi la seigneurie se
déplace du Père vers le Fils),
Qui
est fils unique engendré et non créé
Le
Fils existe depuis toujours (on reconnaît l'influence de la
théologie de Jean),
Il
est immuable et inaltérable (en quoi on reconnaît l'influence du
néo-aristotélisme),
Il
est l'image non de la volonté mais de l'existence réelle du Père.
S'ajoutent
à la profession de foi une série d'anathèmes, c'est-à-dire de
malédictions portées sur ceux qui seront d'un avis différent.
C'est la première fois que ce type de procédé est utilisé.
Du
fait de la présence d'Ossius, envoyé de l'empereur, de nombreux
évêques ariens se sont excusés, Paulin de Tyr par exemple. Or,
Antioche est la métropole d'une région très étendue : La
Cappadoce, le Liban avec Tyr, la Syrie, l'Arabie et les marches de la
Perse. Ce territoire est très étendu mais pas énormément peuplé
non plus que chrétien.
Il
se trouve donc 60 évêques pour signer la profession de foi d'Ossius
et 3 pour la rejeter, Théodore de Laodicée, Narcisse de Néromias
et Eusèbe de Césarée. Tous 3 sont excommuniés et anathématisés.
Ossius
a prévu que l'idée qu'Eusèbe de Césarée puisse être excommunié
ferait le tour du monde connu en un rien de temps et imagine que cela
nuira à sa réputation, affaiblira sa crédibilité de théologien.
Cependant
le concile d'Antioche laisse une porte de sortie, prévoyant une
prochaine réintégration, au Concile d'Ancyre (Ankara) qui procédera
à l'élection du successeur de Philologion d'Antioche.
Constantin
surprend tout le monde en déplaçant le concile de 300 km
d'Ancyre à Nicée. Les 400 convocations pour le concile de Nicée,
doivent parfois rattraper en cours de route les évêques déjà
partis pour Ancyre. À cette occasion, le concile, jusqu'ici local et
destiné à régler des questions locales dans la vie d'une église,
se mute en concile œcuménique de toutes les églises et par la même
occasion en un tribunal qui condamnera Arius en 325.
Les
évêques présents y adoptent le terme homoousios (traduit par
consubstantialité) signifiant que le Fils est de même substance que
le Père.
Anathématisé
et exilé en Illyrie, Arius demeure soutenu par Eusèbe de Nicomédie,
devenu évêque de Constantinople qui le fait rappeler d'exil par
Constantin.
Arius
meurt subitement d'une violente colique en l'an 336, lors d'une
dernière tentative de conciliation. Ses partisans prétendent qu'il
a été empoisonné, et ses adversaires voient dans cette mort
inattendue une punition de Dieu.
Constantin
se fait baptiser sur son lit de mort par un évêque arien, Eusèbe
de Nicomédie. Constance, son fils et successeur ainsi que les
empereurs Constance II et Valens qui règnent sur l'Orient sont
également ariens et la controverse trinitaire se poursuit pendant
plus de cinquante ans, jusqu'au concile de Constantinople en 381.
L'action
de l'évêque arien Wulfila (311-383) entraîne la conversion à
l'arianisme des peuples Germains.
En
589, Récarède Ier, roi Wisigoth d'Espagne, sera le dernier
souverain à se convertir à la foi de Nicée... (plus
de deux siècles plus tard)
Arius
et ses partisans, par une opiniâtreté commune à tous les
hérétiques, refusent de se soumettre au silence que l'empereur leur
impose. D'un autre côté, Alexandre et son clergé, bien assurés
d'être en possession de la vérité, dont ils doivent conserver et
transmettre le dépôt, ne peuvent consentir à la retenir captive.
C'est
pour Osius une occasion de faire connaître à l'empereur la vérité
dans toute son étendue, et la grandeur du mal qui afflige l'Église.
Prêtre
à Alexandrie, il enseigne, vers 319-320, que Dieu n’a pas toujours
été Père, et qu’il y eut un temps où le Fils, le Logos, n’était
pas.
Dans
son ouvrage intitulé Thalie, Arius écrit : « Dieu n'a pas toujours
été Père, il y eut un temps où il était Dieu seulement et
n'était pas encore Père, quoiqu'il le soit devenu ensuite. Le Fils
n'a pas toujours été, car toutes choses ayant été faites du
néant, le Verbe divin, qui est du nombre des créatures et des
ouvrages, a aussi été fait du néant. Il y eut un temps où il
n'était pas encore, et il n'était pas avant que d'avoir été fait,
et il a commencé, il a été créé comme les autres. Car il y eut
un temps où Dieu était seul, où le Verbe, la Sagesse n'existait
pas encore. Mais ayant dessein de nous produire, Dieu a fait un être
auquel il a donné le nom de Verbe, de Fils et de Sagesse, afin de
s'en servir pour notre production. »
L’empereur Constantin fait défense de lire les ouvrages d'Arius et ordonne de les détruire, par un édit : « Tous les livres écrits par Arius devront être brûlés partout où ils se trouvent, afin que non seulement son odieuse doctrine soit anéantie, mais que la mémoire n'en passe pas à la postérité. Si quelqu'un est surpris ayant caché un livre d'Arius et ne le brûle pas sur-le-champ, il subira la peine de mort. Le supplice capital suivra immédiatement la découverte de la faute. Que Dieu vous conserve ! »
L’empereur Constantin fait défense de lire les ouvrages d'Arius et ordonne de les détruire, par un édit : « Tous les livres écrits par Arius devront être brûlés partout où ils se trouvent, afin que non seulement son odieuse doctrine soit anéantie, mais que la mémoire n'en passe pas à la postérité. Si quelqu'un est surpris ayant caché un livre d'Arius et ne le brûle pas sur-le-champ, il subira la peine de mort. Le supplice capital suivra immédiatement la découverte de la faute. Que Dieu vous conserve ! »
Après
quelques années passées en exil et suite à une lettre de
rétractation ambiguë dans laquelle il jure avoir été condamné
pour une doctrine qui n’est pas la sienne, Arius est autorisé à
rentrer vers 334.
En 335, le concile de Jérusalem le réhabilite officiellement. Mais lorsqu’il cherche à retourner à Alexandrie pour la réhabilitation solennelle organisée en son honneur, le peuple d’Alexandrie se soulève. La réhabilitation doit donc avoir lieu à Constantinople.
De février à août 336, se déroule le conciliabule de Constantinople. Ayant été condamné pour son attitude sans compromis envers les ariens et les mélétiens (de Mélitios, évêque de Lycopolis) qui revendiquent l'autonomie des Églises de Moyenne-Égypte et de Haute-Égypte par rapport à Alexandrie, Athanase en appelle à Constantin Ier, mais l'évêque arien, Eusèbe de Nicomédie, persuade l'empereur d'exiler Athanase à Trèves en Gaule.
En 335, le concile de Jérusalem le réhabilite officiellement. Mais lorsqu’il cherche à retourner à Alexandrie pour la réhabilitation solennelle organisée en son honneur, le peuple d’Alexandrie se soulève. La réhabilitation doit donc avoir lieu à Constantinople.
De février à août 336, se déroule le conciliabule de Constantinople. Ayant été condamné pour son attitude sans compromis envers les ariens et les mélétiens (de Mélitios, évêque de Lycopolis) qui revendiquent l'autonomie des Églises de Moyenne-Égypte et de Haute-Égypte par rapport à Alexandrie, Athanase en appelle à Constantin Ier, mais l'évêque arien, Eusèbe de Nicomédie, persuade l'empereur d'exiler Athanase à Trèves en Gaule.
Arius
meurt subitement, la veille de la cérémonie de sa réhabilitation.
Marcel d’Ancyre est déposé et excommunié par les ariens.
En 359, aux conciles de Rimini et de Séleucie, l’arianisme devient l’orthodoxie de l’Empire.
En 359, aux conciles de Rimini et de Séleucie, l’arianisme devient l’orthodoxie de l’Empire.
Avec
le décès de Constance II en 361, et le règne de Valens, lequel
persécute les ariens, l’orthodoxie de Nicée ne peut que
vaincre.
Chez les Wisigoths, en Aquitaine Wisigothique, Euric ( 466-484 ) veut émanciper complètement son royaume de Rome. Alaric II allant même jusqu'à exiler les évêques qui s'obstinent à tenir tête aux ariens en publiant des réfutations de l'hérésie. Ainsi, l'exaspération finie lentement par monter et les Francs, après le baptême de Clovis, sont ardemment désirés.
Chez les Wisigoths, en Aquitaine Wisigothique, Euric ( 466-484 ) veut émanciper complètement son royaume de Rome. Alaric II allant même jusqu'à exiler les évêques qui s'obstinent à tenir tête aux ariens en publiant des réfutations de l'hérésie. Ainsi, l'exaspération finie lentement par monter et les Francs, après le baptême de Clovis, sont ardemment désirés.
Chez
les Vandales, Gensèric commence par transférer les églises aux
ariens et exile plusieurs évêques qui protestent, les uns dans le
sud Tunisien les autres hors d'Afrique. Le successeur de Genséric,
Huneric, déporte chez les Maures de Byzacène ( Berbères des Aures
) 5 000 prêtres, puis oblige tous les fonctionnaires romains à
renoncer publiquement au catholicisme s'ils veulent garder leur
poste... Il fait déporter en camps de concentration 302 évêques.
Le résultat de la persécution arienne Vandale est que les
populations accueillent les troupes de l'Empereur d'Orient en
libératrices.
Chez
les Burgondes, l'arianisme parait remonter à l'époque ou certain de
leurs clans fréquentent les Goths, tandis que l'un d'entre eux se
converti au catholicisme, ce qui explique que dans la famille royale
Burgonde, les parents de Clotilde sont adeptes de cette foi ainsi que
l'épouse du roi Gondebaud.
Avit
( évêque de Vienne ) devient le conseillé de Gondebaud et toutes
ces tentatives de conversion au catholicisme échouent, le roi
rétorque qu'il ne peut abandonner le Dieu de ces ancêtres.
On
entend souvent parler d'un Jésus Libérateur, un homme qui ouvre la
voie à nos attentes, dans cette « vallée de larmes »,
dans ce monde injuste et incompréhensible.
Certes
Jésus nous libère, mais il y a libération et libération. La
libération qui fait l'économie de la Rédemption et de la Croix
semble être une idée en reflux. Heureusement il apparaît que
l'on s'écarte de ces hérésies si douloureuses des années 1960-70.
Pourtant nous devons être vigilants car la tentation d'un
néo-arianisme simple et sec dans sa formulation s'oppose à la
fécondité de la Trinité.
Histoire
generale des auteurs sacrés et ecclesiastiques qui contient ...
https://books.google.fr/books?id=rc1bAAAAcAAJ
Rémi
Ceillier - 1733
Il
fdut tap- - i 'portera l'année 333.1'ambassade chapor Roi-deñPerse,
à'. Con— ~ - > ' ' *" Ramin ... Le premier déposa saint
Athanase ,le second reçut Arius 8c ses sectateurs à .la Communion
de l'Eglise. ... L'année suivante 336. Constantin ...
Compilhistoire
- L'arianisme. Arius. Eunome. Macedonius.
compilhistoire.pagesperso-orange.fr/arianisme.htm
Natif
de Libye, Alexandre Arius (256-336) étudie à l'école théologique
de Lucien ... Après quelques années passées en exil et suite à
une lettre de rétractation ...
l'arianisme,
tentation moderne - le blog ut-pupillam-oculi par : Eric
ut-pupillam-oculi.over-blog.com/article-4964432.html
20
déc. 2006 - Arius meurt en 336, mais l' arianisme se propage
accompagné de ... ceux d' Aquitaine protégés par Alaric II qui
sera battu l' année suivante.
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