vendredi 24 juin 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 336


7 JUIN 2016...

Cette page concerne l'année 336 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

ARIUS ET SES THÉORIES SUR LE CHRIST.


ARIUS
Arius (version latine du prénom Ariuc, 256-336) est un prêtre, théologien et ascète chrétien Libyen d'origine Berbère inspirateur de la doctrine qui porte son nom : L'arianisme.
La querelle qu'il a ouverte a profondément divisé la Chrétienté durant tout le IVe siècle.
Arius naît en Cyrénaïque dans la Pentapole. Il étudie avec son ami Eusèbe de Nicomédie auprès de Lucien d'Antioche.
Il est ordonné diacre en 308 par Pierre d'Alexandrie, à 52 ans puis, il est nommé prêtre en 311 (55 ans) par Achille.

En 314, on lui confie la communauté chrétienne du nom de Baucalis près du port d'Alexandrie. On lui reconnaît un excellent comportement pendant la grande persécution de Dioclétien et de ses successeurs. Cette persécution commence en 303 et ne se termine qu'à l'élection de Constantin Ier et l'édit de tolérance de Galère en 311.
Arius commence, en 312, à professer une doctrine qui se résume en 4 propositions principales :
- Dieu est unique et non engendré. Tout ce qui est en dehors de lui est créé ex nihilo par sa volonté.
- Le Logos est un intermédiaire entre Dieu et le monde, antérieur au monde mais non éternel : Il est un temps où le Logos n'existe pas
- Le Logos est donc créé, il est engendré mais cet engendrement doit s'entendre comme une filiation adoptive Dieu inspire le Logos, le Christ, le Fils de l'Homme mais il est une créature naturelle et mortelle que Dieu a « pris sous son aile ».
- Arius tente ainsi, d'un côté, de relayer les idées de Celse sur la conception adultérine du Christ, sans s'attaquer directement à sa conception virginale et de l'autre à se protéger du blasphème d'un engendrement du Christ par le Père dans un acte physiologique,
- Le Logos est alors faillible par sa nature, mais sa droiture morale l'a gardé de toute chute. Il est inférieur à Dieu, mais il est une créature si parfaite qu'il n'en peut être créée qui lui soit supérieure.
Les théories d'Arius se propagent d'autant mieux autour de la Mer Noire qu'Arius les met en musique dans une métrique correspondant aux ballades populaires.
Il compose un ouvrage présentant sa doctrine, intitulé Thalie, mélange de prose, de vers et de chansons, aujourd'hui disparu...
Il est difficile, au regard des sources dont nous disposons aujourd'hui à son sujet, de se faire une idée précise des ambitions d'Arius, mais il est probable qu'il nourrit une jalousie teintée d'admiration à l'égard d'Origène, dont la doctrine influence ses maîtres et imprègne son époque. Cette lecture de sa philosophie permet peut-être d'expliquer la crise théologique sans précédent que celle-ci va susciter au sein du monde chrétien d'alors.

En 314, le nouvel évêque d'Alexandrie, Alexandre d'Alexandrie et son secrétaire et fils spirituel Athanase, professent d'autres théories en ce temps où le débat christologique est animé. La christologie d'Alexandre professe que « Le Fils est une incarnation du Dieu d'Israël ». Sa théorie est assez proche de celles développées par ceux des gnostiques qu'on finira par nommer docètes. On aboutit vite à un rapport de force entre l'évêque Alexandre et Arius, simple prêtre.
En effet Arius soutient que le « Fils » ayant été créé par le « Père », a pris naissance et n'est donc pas éternel, établissant ainsi une hiérarchie dans la relation Père-Fils. Alexandre d'Alexandrie lui oppose la doctrine du Fils éternel, immuable et de même nature que le Père.
Alexandre convoque donc un premier concile régional qui réunit sa centaine d'épiscopes en 318.
Arius y est excommunié après avoir refusé de signer une profession de foi qui correspond à une rétractation totale de sa théologie... Il se réfugie en Bithynie où il reçoit le soutien de l'évêque Eusèbe de Nicomédie (ville alors capitale de l'empire d'Orient). Proche de la Cour, Eusèbe jouit d'une réputation d'érudit qu'il met dans la balance pour pérenniser la cause d'Arius à une époque où le débat théologique est chose normale, aucune dogmatisation n'étant encore intervenue.
Eusèbe motive d'autres prélats et, en vue d'atteindre un compromis, convainc Arius d'écrire une profession de foi. Arius maintient la supériorité du Père sur le Fils.
Ses vues sont déclarées acceptables par le concile de Nicomédie. L'excommunication prononcée précédemment par le concile d'Alexandrie est levée. C'est la première fois que le concile local d'une église locale lève l'excommunication prononcée par une autre ce qu'interdit, en 325, le concile de Nicée.
Constantin qui s'intéresse depuis longtemps au christianisme, garde auprès de lui un conseiller aux affaires spirituelles, Ossius de Cordoue, l'un des rares théologiens occidentaux de l'époque. Il le mandate pour enquêter sur les querelles Alexandrines.
On est certain qu'il rencontre Alexandre et peut-être Athanase. On pense qu'il ne rencontre pas Arius, le contraire eût été considéré comme une offense au puissant évêque monarchique. Toutefois, il s'embarque pour Antioche où Arius s'est réfugié. Il arrive pour la préparation du concile d'Antioche dans laquelle il compte bien intervenir.

En 325, Arius a 70 ans. Ossius lui propose un 3e brouillon de profession qu'il a probablement préparé avec Alexandre et Athanase, en sorte que la situation se retrouve une station en arrière.
Le texte d'Ossius prévoit :
Il reconnaît un seul Seigneur Jésus-Christ (en quoi la seigneurie se déplace du Père vers le Fils),
Qui est fils unique engendré et non créé
Le Fils existe depuis toujours (on reconnaît l'influence de la théologie de Jean),
Il est immuable et inaltérable (en quoi on reconnaît l'influence du néo-aristotélisme),
Il est l'image non de la volonté mais de l'existence réelle du Père.
S'ajoutent à la profession de foi une série d'anathèmes, c'est-à-dire de malédictions portées sur ceux qui seront d'un avis différent. C'est la première fois que ce type de procédé est utilisé.

Du fait de la présence d'Ossius, envoyé de l'empereur, de nombreux évêques ariens se sont excusés, Paulin de Tyr par exemple. Or, Antioche est la métropole d'une région très étendue : La Cappadoce, le Liban avec Tyr, la Syrie, l'Arabie et les marches de la Perse. Ce territoire est très étendu mais pas énormément peuplé non plus que chrétien.
Il se trouve donc 60 évêques pour signer la profession de foi d'Ossius et 3 pour la rejeter, Théodore de Laodicée, Narcisse de Néromias et Eusèbe de Césarée. Tous 3 sont excommuniés et anathématisés.
Ossius a prévu que l'idée qu'Eusèbe de Césarée puisse être excommunié ferait le tour du monde connu en un rien de temps et imagine que cela nuira à sa réputation, affaiblira sa crédibilité de théologien.
Cependant le concile d'Antioche laisse une porte de sortie, prévoyant une prochaine réintégration, au Concile d'Ancyre (Ankara) qui procédera à l'élection du successeur de Philologion d'Antioche.

Constantin surprend tout le monde en déplaçant le concile de 300 km d'Ancyre à Nicée. Les 400 convocations pour le concile de Nicée, doivent parfois rattraper en cours de route les évêques déjà partis pour Ancyre. À cette occasion, le concile, jusqu'ici local et destiné à régler des questions locales dans la vie d'une église, se mute en concile œcuménique de toutes les églises et par la même occasion en un tribunal qui condamnera Arius en 325.
Les évêques présents y adoptent le terme homoousios (traduit par consubstantialité) signifiant que le Fils est de même substance que le Père.
Anathématisé et exilé en Illyrie, Arius demeure soutenu par Eusèbe de Nicomédie, devenu évêque de Constantinople qui le fait rappeler d'exil par Constantin.

Arius meurt subitement d'une violente colique en l'an 336, lors d'une dernière tentative de conciliation. Ses partisans prétendent qu'il a été empoisonné, et ses adversaires voient dans cette mort inattendue une punition de Dieu.
Constantin se fait baptiser sur son lit de mort par un évêque arien, Eusèbe de Nicomédie. Constance, son fils et successeur ainsi que les empereurs Constance II et Valens qui règnent sur l'Orient sont également ariens et la controverse trinitaire se poursuit pendant plus de cinquante ans, jusqu'au concile de Constantinople en 381.
L'action de l'évêque arien Wulfila (311-383) entraîne la conversion à l'arianisme des peuples Germains.
En 589, Récarède Ier, roi Wisigoth d'Espagne, sera le dernier souverain à se convertir à la foi de Nicée... (plus de deux siècles plus tard)

Arius et ses partisans, par une opiniâtreté commune à tous les hérétiques, refusent de se soumettre au silence que l'empereur leur impose. D'un autre côté, Alexandre et son clergé, bien assurés d'être en possession de la vérité, dont ils doivent conserver et transmettre le dépôt, ne peuvent consentir à la retenir captive.
C'est pour Osius une occasion de faire connaître à l'empereur la vérité dans toute son étendue, et la grandeur du mal qui afflige l'Église.
Prêtre à Alexandrie, il enseigne, vers 319-320, que Dieu n’a pas toujours été Père, et qu’il y eut un temps où le Fils, le Logos, n’était pas.
Dans son ouvrage intitulé Thalie, Arius écrit : « Dieu n'a pas toujours été Père, il y eut un temps où il était Dieu seulement et n'était pas encore Père, quoiqu'il le soit devenu ensuite. Le Fils n'a pas toujours été, car toutes choses ayant été faites du néant, le Verbe divin, qui est du nombre des créatures et des ouvrages, a aussi été fait du néant. Il y eut un temps où il n'était pas encore, et il n'était pas avant que d'avoir été fait, et il a commencé, il a été créé comme les autres. Car il y eut un temps où Dieu était seul, où le Verbe, la Sagesse n'existait pas encore. Mais ayant dessein de nous produire, Dieu a fait un être auquel il a donné le nom de Verbe, de Fils et de Sagesse, afin de s'en servir pour notre production. »

L’empereur Constantin fait défense de lire les ouvrages d'Arius et ordonne de les détruire, par un édit : « Tous les livres écrits par Arius devront être brûlés partout où ils se trouvent, afin que non seulement son odieuse doctrine soit anéantie, mais que la mémoire n'en passe pas à la postérité. Si quelqu'un est surpris ayant caché un livre d'Arius et ne le brûle pas sur-le-champ, il subira la peine de mort. Le supplice capital suivra immédiatement la découverte de la faute. Que Dieu vous conserve ! »
Après quelques années passées en exil et suite à une lettre de rétractation ambiguë dans laquelle il jure avoir été condamné pour une doctrine qui n’est pas la sienne, Arius est autorisé à rentrer vers 334.

En 335, le concile de Jérusalem le réhabilite officiellement. Mais lorsqu’il cherche à retourner à Alexandrie pour la réhabilitation solennelle organisée en son honneur, le peuple d’Alexandrie se soulève. La réhabilitation doit donc avoir lieu à Constantinople.
De février à août 336, se déroule le conciliabule de Constantinople. Ayant été condamné pour son attitude sans compromis envers les ariens et les mélétiens (de Mélitios, évêque de Lycopolis) qui revendiquent l'autonomie des Églises de Moyenne-Égypte et de Haute-Égypte par rapport à Alexandrie, Athanase en appelle à Constantin Ier, mais l'évêque arien, Eusèbe de Nicomédie, persuade l'empereur d'exiler Athanase à Trèves en Gaule.
Arius meurt subitement, la veille de la cérémonie de sa réhabilitation. Marcel d’Ancyre est déposé et excommunié par les ariens.

En 359, aux conciles de Rimini et de Séleucie, l’arianisme devient l’orthodoxie de l’Empire.
Avec le décès de Constance II en 361, et le règne de Valens, lequel persécute les ariens, l’orthodoxie de Nicée ne peut que vaincre.

Chez les Wisigoths, en Aquitaine Wisigothique, Euric ( 466-484 ) veut émanciper complètement son royaume de Rome. Alaric II allant même jusqu'à exiler les évêques qui s'obstinent à tenir tête aux ariens en publiant des réfutations de l'hérésie. Ainsi, l'exaspération finie lentement par monter et les Francs, après le baptême de Clovis, sont ardemment désirés.

Chez les Vandales, Gensèric commence par transférer les églises aux ariens et exile plusieurs évêques qui protestent, les uns dans le sud Tunisien les autres hors d'Afrique. Le successeur de Genséric, Huneric, déporte chez les Maures de Byzacène ( Berbères des Aures ) 5 000 prêtres, puis oblige tous les fonctionnaires romains à renoncer publiquement au catholicisme s'ils veulent garder leur poste... Il fait déporter en camps de concentration 302 évêques. Le résultat de la persécution arienne Vandale est que les populations accueillent les troupes de l'Empereur d'Orient en libératrices.

Chez les Burgondes, l'arianisme parait remonter à l'époque ou certain de leurs clans fréquentent les Goths, tandis que l'un d'entre eux se converti au catholicisme, ce qui explique que dans la famille royale Burgonde, les parents de Clotilde sont adeptes de cette foi ainsi que l'épouse du roi Gondebaud.
Avit ( évêque de Vienne ) devient le conseillé de Gondebaud et toutes ces tentatives de conversion au catholicisme échouent, le roi rétorque qu'il ne peut abandonner le Dieu de ces ancêtres.

On entend souvent parler d'un Jésus Libérateur, un homme qui ouvre la voie à nos attentes, dans cette « vallée de larmes », dans ce monde injuste et incompréhensible.
Certes Jésus nous libère, mais il y a libération et libération. La libération qui fait l'économie de la Rédemption et de la Croix semble être une idée en reflux. Heureusement il apparaît que l'on s'écarte de ces hérésies si douloureuses des années 1960-70. Pourtant nous devons être vigilants car la tentation d'un néo-arianisme simple et sec dans sa formulation s'oppose à la fécondité de la Trinité.


Histoire generale des auteurs sacrés et ecclesiastiques qui contient ...
https://books.google.fr/books?id=rc1bAAAAcAAJ
Rémi Ceillier - 1733
Il fdut tap- - i 'portera l'année 333.1'ambassade chapor Roi-deñPerse, à'. Con— ~ - > ' ' *" Ramin ... Le premier déposa saint Athanase ,le second reçut Arius 8c ses sectateurs à .la Communion de l'Eglise. ... L'année suivante 336. Constantin ...
Compilhistoire - L'arianisme. Arius. Eunome. Macedonius.
compilhistoire.pagesperso-orange.fr/arianisme.htm
Natif de Libye, Alexandre Arius (256-336) étudie à l'école théologique de Lucien ... Après quelques années passées en exil et suite à une lettre de rétractation ...
l'arianisme, tentation moderne - le blog ut-pupillam-oculi par : Eric
ut-pupillam-oculi.over-blog.com/article-4964432.html
20 déc. 2006 - Arius meurt en 336, mais l' arianisme se propage accompagné de ... ceux d' Aquitaine protégés par Alaric II qui sera battu l' année suivante.

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