samedi 13 mai 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 49

11 MARS 2017...

Cette page concerne l'année 49 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

QUAND LES LÉGIONS NE SONT PLUS QUE ROMAINE.


CORBULON
Auguste, renonçant à l'unité de commandement de l'armée Romaine défendant la frontière, confie aux 2 légats de Germanie Inférieure et de Germanie Supérieure le district militaire de la province de Belgique. La frontière du Rhin, qui est renforcée de nombreux ouvrages fortifiés édifiés à Remagen, à Sinzig à Vindonissa, aujourd'hui Windisch, etc. n'est menacée qu'en 28 par une brève révolte des Frisons. Parallèlement, l'élimination de Marobod par son rival Catualda en 18 permet à Tibère de faire accepter le protectorat de Rome aux Marcomans de Bohême.

En 37, Lucius Pomponius bat les Chattes et délivre des légionnaires prisonniers depuis la bataille de Teutoburg et en 41, la 3e Aigle emblématique est récupérée par Publius Gabinius chez les Chauques...

De 41 à 54, dans la crainte d'un réveil de la Germanie, Claude fait construire de nombreux castella implantés au-delà du Rhin et du Danube.

Les légions ont franchi l'Océan, elles passent aussi le Rhin. Dès la première année du règne de Claude, les Chattes, les Marses et les Chauques ont été vaincus, et la dernière des aigles de Varus reconquise de sorte qu'à ce principat revient la gloire d'avoir arraché aux Germains, après 50 ans, leur dernier trophée. Cependant le souvenir même de la grande défaite commande de ce côté la prudence.
La Bretagne n'est qu'une île dont les Aigles Romaines ont déjà vu les rives à l'opposées, la Germanie est la porte d'un monde, dont nul ne connaît les limites... On dit à Rome qu'y gagner une province, c'est prendre une goutte d'eau à l'Océan... Mieux vaut s'arrêter à la limite naturelle du Rhin, et de là travailler à ruiner les ligues, à diviser les peuples, à placer les chefs dans l'intérêt de l'empire.
Cette politique Auguste, Tibère et Claude, l'ont employé avec succès jusqu'au moment où les Chérusques viennent demander pour roi un neveu d'Arminius, né à Rome où il a toujours vécu et qui porte le nom significatif d'Italicus (47). Ce peuple depuis sa défaite, s'indigne bientôt d'obéir à un agent de l'empereur. Italicus est chassé, mais les Langobards, sans doute gagnés par l'or de Rome, le rétablissent, et les patriotes proscrits vont offrir leur courage aux Chattes et aux Chauques, les seuls peuples de Germanie qui osent encore regarder un Romain en face.

Les premiers harcèlent de loin en loin les troupes de la haute Germanie les seconds, conduits par un transfuge Romain, vont suivre des flottilles, ravager les côtes Gauloises, que les habitants, ramollis par la paix et la prospérité, ne savent plus défendre...
Un grand général est nommé en Basse Germanie, Corbulon, qui rappelle par sa sévérité les temps antiques, trouvant les légions amollies par une longue oisiveté, rétablit par une discipline impitoyable et de continuels travaux l'aspect des vieilles phalanges républicaines.
On connaît bientôt ses exploits dans les tribus voisines, et les Frisons, libres depuis 19 ans, consentent sans combat à recevoir de lui les lois, les magistrats venus de Rome, puis à s'enfermer dans les limites qu'il leur fixe, une forteresse est bâtie pour les contenir.
Corbulon veut atteindre les Chauques : Ses vaisseaux vont mettre un terme à leurs pirateries et ses soldats menacent leurs frontières, lorsqu'un ordre de Claude l'arrête.
En ramenant derrière le Rhin ses Aigles qu'il avait cru mener à une conquête victoreuse, il ne lance que ces mots : Heureux autrefois les généraux Romains ! Cette parole fort admirée n'est cependant que le cri ambitieux d'un républicain qui regrette ces temps où les généraux dédaignent l'impuissante colère d'un gouvernement sans force, et engagent à leur gré Rome dans des guerres nouvelles (47). Pour occuper du moins les soldats, Corbulon leur fait creuser, entre la Meuse et le Rhin, un canal de 25 milles destiné à rendre moins dangereuses les inondations de l'océan.
Claude lui accorde en récompense les insignes du triomphe. Son successeur, Curtius Rufus, obtient le même honneur pour avoir ouvert dans le territoire de Mattium une mine d'argent dont le produit est médiocre et dure peu.
Mattium était à plus de 120 milles du Rhin, on voit que ce système a placé sous l'influence Romaine toute la rive droite du fleuve jusqu'assez loin de son cours... Il y a encore une conséquence à tirer de ces faits, c'est que si le gouvernement impérial est avare pour les légions de gloire militaire, il leur en offre une autre, celle des grands travaux d'utilité publique...
Corbulon qui creuse un canal,
UN GERMAIN
Rufus qui ouvre des mines,
L'armée de la haute Germanie qui continue l'immense retranchement des terres décumates.
Paulinus achèvera lui la chaussée de Drusus le long du Rhin.
Vetus voudra ouvrir une communication navigable entre la Saône et la Moselle c'est-à-dire entre le Rhin et le Rhône, entre la Méditerranée et l'océan du Nord.
En Espagne, dans les provinces du Danube, ce sont des ponts, des aqueducs, des routes que les légions construisent.
En Asie Mineure, des ports que l'on agrandit ou que l'on ouvre... Partout les loisirs qu'une sage politique leur donne sont utilement employés.

Tacite ne voit aussi qu'une satisfaction de vanité pour l'impératrice dans l'envoi d'une colonie de vétérans chez les Ubiens, dont la ville, où elle est née, qui prend dès lors le nom de Colonia Agrippina (50), mais l'empire a besoin d'une place forte et toute Romaine sur le Rhin Inférieur, et le lieu est si bien choisi, que Cologne est restée jusqu'à ce jour une des grandes villes de l'Allemagne.
Les Romains même reconnaîtront bientôt, durant la guerre de Civilis, la sagesse de cette mesure.

En Haute Germanie, l'empereur se contente encore de repousser les Chattes sans essayer de les dompter.
L'honneur de cette expédition revient tout entier aux cohortes Gauloises des Némètes et des Vangions qui vont surprendre l'ennemi et délivrent quelques soldats de Varus, captifs depuis 40 ans.
Pomponius, campé avec ses légions vers le Taunus, y attend les Chattes, dans la pensée qu'ils poursuivent jusque-là ses cohortes. Mais la crainte d'être pris à dos par les Chérusques, maintenant amis fidèles des Romains les arrête, et ce sont des députés et des otages qui viennent solliciter la paix (50).
UN CHATTE
Les Frisons rentrés dans une demi servitude.
Les Chauques contenus,
Les Chérusques affaiblis,
Les Chattes humiliés, Claude a le droit de frapper une monnaie triomphale avec la légende de Germanis.
Au sud, le roi que Drusus a donné 30 ans auparavant aux Suèves de la Moravie, Vannius, menacé d'une révolte, a imploré le secours des légions :
Claude laisse les Germains vider entre eux leur querelle, mais des troupes réunies derrière le Danube se tiennent prêtes à faire respecter par les deux partis le territoire de l'empire.
Cette conduite réussit. Le roi dépossédé est reçu avec ses vassaux dans la Pannonie, et les 2 chefs victorieux qui se partagent son royaume sollicitent eux-mêmes l'amitié de l'empereur (50).


Corbulon naît à Peltuinum, dans les Apennins en Italie, dans la famille des Domitii ou gens Domitia, une famille plébéienne de Rome qui a fourni un grand nombre de consuls et de magistrats à la République. Sa mère est une Vistilia. Son père, dont il porte le même nom entre au sénat comme préteur sous le règne de Tibère.
Beau- frère de l'empereur par le mariage de Milonia Caesonia, sa demi-sœur.
Après l'assassinat de Caligula, sa carrière est interrompue jusqu'en l'an 47 lorsque l'empereur Claude le fait commandant des armées de la Germanie Inférieure, dont le camp est basé dans la Cologne moderne. Avec ce commandement, il devient responsable des légions V Alaudae et XV Primigenia stationnées à Xanten, dans le camp nommé Castra Vetera érigé par les Romains comme base arrière pour les campagnes en Germanie et base de la flotte qui contrôle le Rhin, la XVI Gallica de Neuss, et la I Germanica de Bonn, capitale de la Germanie Supérieure.
La mission est périlleuse : Corbulon a affaire à des rébellions majeures et des manifestations violentes des tribus Germaniques Chérusques dans la région du Weser et Chauques, sur le littoral nord-ouest.

Pendant sa mission en Germanie, le général ordonne la construction d'un canal entre les rivières du Rhin et de la Meuse, à leurs embouchures dans les actuels Pays-Bas.
Une partie de cet ouvrage d'art connu sous le nom de « Fossa Corbulonis » ou canal de Corbulon a été retrouvée lors de fouilles archéologiques à Leidschendam, près du castellum Matilo situé près de la ville de Leyde. Son cheminement longe le canal « Vliet » construit quelques siècles plus tard.
Les archéologues Néerlandais s'accordent pour voir en lui le père du Limes du Vieux Rhin : La plupart des castellum du Vieux Rhin datent de la première moitié du Ier siècle.

Jadis on ne possédait de la Mésie Inférieure et des provinces avoisinantes que quelques rares inscriptions recueillies par l'un ou l'autre voyageur.
L'état arriéré de la civilisation joint à l'instabilité des régimes politiques entravait les efforts des savants.
Mais depuis lors, grâce aux travaux méritoires de quelques savants du pays,
grâce aussi aux nombreux voyages archéologiques entrepris sur l'initiative tant privée que publique, l'obscurité qui couvrait dans ces pays les restes de la civilisation Romaine s'est éclaircie considérablement.

Les documents épigraphiques constituent pour notre travail la source principale. Ils nous font connaître la vie intime des soldats et les divinités auxquelles ceux-ci recourent dans leurs peines ou leurs joies, ils déterminent les noms dont la légion s'est servie et la façon dont elle a complété ses cadres aux divers siècles de l'empire. Ils permettent enfin de fixer l'emplacement précis des cantonnements et de suivre les légions dans leurs nombreuses
pérégrinations.
A partir du IIIe siècle, le nombre des inscriptions militaires diminue et leur contenu devient tellement insignifiant qu'elles ne rendent plus que de très maigres services.

Les sources numismatiques sont moins importantes. Elles indiquent les noms et parfois les insignes des légions. Les noms ou les numéros d'ordre des légions se trouvent marqués sur des médailles impériales, municipales et provinciales. Quant aux sources littéraires, nous avons examiné toutes celles qui contiennent des renseignements sur l'histoire Romaine depuis la fin de la république jusqu'au Bas-Empire.
Elles sont réunies sur les listes que Schiller, Geschichte der rômischen Kaiserzeit, Gotha, 1883, a dressées au 5e volume de son histoire et sur celles publiées par A. Schaefer dans son ouvrage intitulé Abriss der Quel-
lenkunde der griech. und rom. Geschichte, Leipzig, 1885.

Les écrits des historiens anciens n'ont pas grande utilité pour l'histoire des légions romaines. Quand on décompte les ouvrages de Tacite, de Suétone et de Flavius Josèphe, qui ont vécu tous les trois au Ier siècle, il ne reste plus pour
l'étude de nos légions aux siècles suivants que deux passages
de Ptolémée et de Dion Cassius, l'Itinerarium Antonini et la Notitia Dignitatum. Suétone et Tacite ont conservé dans leurs livres des indications très précieuses sur les événements militaires, les guerres civiles comme sur les
guerres extérieures.
Tacite surtout expose les faits avec beaucoup de détails et de précision. Flavius Josèphe s'est fait l'historien de l'insurrection Juive des années 67 à 70, dans laquelle il a lui-même joué un rôle important, et de sa répression par Vespasien et Titus. Le géographe Ptolémée, cite la Ve Macedonica parmi les troupes casernées dans la province de Mésie Inférieure.
Dion Cassius, au livre LV, 24, dresse la liste des légions qui existent à son
époque et parmi celles-ci il cite les 2 auxquelles ce travail est consacré. De plus, au livre LX, 15, il explique l'origine du nom de Claudia pia fidelis porté par la légion VII.
Ultinerarium Antonini et surtout la Notitia Dignitatum ont une grande importance pour l'étude des camps du IIIe et du IVe siècles.
Durant les 4 premiers siècles de l'empire, la Ve légion est désignée dans tous les documents par le nom de Macedonica. Cinq légions l'ont porté...

Cicéron reproche, maintes fois, dans les Philippiques de les avoir fait rentrer dans Rome.
L’orateur s’écrie :
« Je ne dirai pas de l’audace, mais, ce qu’il admet le moins, de la stupidité, en quoi il n’a pas d’égal :
Rappelons : Dans le Capitole, alors que des homme sans armes sont placés parmi nos sièges, alors que dans ce même sanctuaire de la Concorde, où j'étais consul, ont été proposées des motions pour le salut de la patrie, grâce auxquelles nous sommes encore vivants, sont à présent postés des hommes armés d’épées.
Accuse le Sénat, accuse l’ordre équestre... Mais avoue du moins qu’en ce moment même notre ordre sénatorial est assiégé par des Ituréens ». Plus loin dans sa diatribe contre Antoine, Cicéron s’exclame :
« Pourquoi le Sénat est-il cerné par un cordon d’hommes armés, pourquoi tes gardes du corps m’écoutent-ils, l’épée à la main ? Pourquoi les portes du
temple de la Concorde ne sont-elles pas ouvertes ?
Pourquoi introduis-tu au forum les hommes les plus barbares de toutes les nations, les Ityréens, armés de flèches ? »
Si le premier passage ne mentionne que la présence d’Ituréens, le second est très clair sur leur identité.
Cicéron reproche à Antoine de les avoir fait entrer dans Rome. Cette situation
n’est pas sans rappeler celle du consul Opimius et des archers Crétois qui se trouvent aussi à l’intérieur de Rome. Cicéron explique bien par le terme qu’il emploie, « satellites », la fonction des ces hommes, des gardes du corps.
Il est assez tentant de voir ici les prémices de ce qui deviendra par la suite, à partir d’Auguste, les equites singulares : Des corps de cavalerie attachés à la sécurité soit du légat de légion, soit du gouverneur. Ainsi, les Ituréens sont très bien intégrés dans le paysage militaire Romain. Ils le seront encore plus à partir d’Auguste qui, par la suite, les organisera en ailes et en cohortes.
Crétois et Ituréens ne sont pas les seuls peuples à faire partie de l’armée Romaine comme archers.



Cnaeus Domitius Corbulo — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cnaeus_Domitius_Corbulo
Gnaeus Domitius Corbulo – en français Corbulon –, né vers l'an 7 à Peltuinum, Italie et mort en ... Pendant sa mission en Germanie, le général ordonna la construction d'un canal entre les rivières du Rhin et de la Meuse, à leurs ... Ce n'était pas un début heureux pour la campagne, et Corbulo punit sévèrement les ...
Termes manquants : fort ‎hofheim ‎outre ‎49

Full text of "Étude historique sur trois légions romaines du Bas ...
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Outre le surnom de Pia Fidelis, la V® légion Macedonica porta encore un autre ...... 49 — mais celle de la Dacie et de la Mésie Supérieure (1). ..... L'armée de Corbulon ainsi renforcée comptait quatre légions et de nom- breuses troupes ...... à cet effet la construction du fameux limes germanicus, reliant le Rhin au Danube.

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