23
MARS 2017...
Cette
page concerne l'année 37 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES QUALITÉS DE TIBÈRE DÉDAIGNÉES
TIBÈRE |
Pauvre
empereur Tibère ! Il n'a décidément pas de chance. Mésestimé par
son beau-père Auguste, épouvantablement cocufié par son épouse
Julie, manipulé par sa mère Livie, trahi par ses ministres et
totalement incompris de ses contemporains, il est, un siècle après
sa mort, horriblement calomnié par Suétone et Tacite,
« historiens » à l'objectivité douteuse et à la dent
dure.
Comble de malheurs ! Cet empereur n'étant pas sensé, à l'instar, par exemple, d'un Néron, avoir massacré des multitudes de pauvres Chrétiens innocents, il ne se trouve que bien peu d'historiens « sceptiques » pour s'attacher à sa réhabilitation. Il est cependant, à certains égards, un des plus grands empereurs Romains, l'un des plus soucieux du bien public, un des moins mégalos, et certainement pas le plus sanguinaire !
Comble de malheurs ! Cet empereur n'étant pas sensé, à l'instar, par exemple, d'un Néron, avoir massacré des multitudes de pauvres Chrétiens innocents, il ne se trouve que bien peu d'historiens « sceptiques » pour s'attacher à sa réhabilitation. Il est cependant, à certains égards, un des plus grands empereurs Romains, l'un des plus soucieux du bien public, un des moins mégalos, et certainement pas le plus sanguinaire !
Tibère
(latin : Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus), né à
Rome le 16 novembre 42 av. J.-C. et mort à Misène le 16 mars 37,
deuxième empereur Romain de 14 à 37. Son père Tiberius Claudius
Nero, qui lui donne son nom, a épousé, l'année précédente, une
cousine, Livia Drusilla.
Tibère,
fils premier-né de cette union consanguine et pur produit de
l'illustre famille Claudienne (gens Claudia), hérite tout
naturellement des signes distinctifs des Claudiens : Son père
Tiberius lui transmet son tempérament fantasque, têtu et renfermé,
tandis que sa mère lui lègue ses traits harmonieux et son caractère
volontiers rancunier.
La vie de l'enfant bascule en 39 avant J.-C., alors qu'il a à peine atteint l'âge de 4 ans. Cette année-là, sa mère Livie tombe folle amoureuse du fils adoptif de Jules César, cet Octave, qu'on appellera bientôt Auguste.
La vie de l'enfant bascule en 39 avant J.-C., alors qu'il a à peine atteint l'âge de 4 ans. Cette année-là, sa mère Livie tombe folle amoureuse du fils adoptif de Jules César, cet Octave, qu'on appellera bientôt Auguste.
C'est
un descendant de la gens Claudia et il porte à la naissance le nom
de Tiberius Claudius Nero, comme son père. Durant sa jeunesse,
Tibère se distingue par son talent militaire en conduisant avec
succès de nombreuses campagnes le long de la frontière
septentrionale de l'Empire et en Illyrie, souvent aux côtés de son
frère Drusus I, qui meurt en Germanie. Il mène alors d'autres
expéditions en Illyrie et en Germanie afin de remédier aux
conséquences de la bataille de Teutobourg.
VILLA JOVIS A CAPRI |
À
la mort de son père adoptif, le 19 août 14, il obtient le nom de
Tiberius Iulius Caesar Augustus et il peut lui succéder
officiellement dans la fonction de princeps senatus car il est depuis
12 ans associé au gouvernement de l'Empire Romain, détenant aussi
l'imperium proconsulaire et la puissance tribunitienne, les 2
pouvoirs majeurs des empereurs du Principat.
Les
dernières années du règne de Tibère (31 - 37) sont tristes, très
tristes.
Les paysages enchanteurs, mais mélancoliques, de l'île de Capri sont certainement plus souvent témoins du désespoir de ce vieillard triste et épuisé. Tibère avait décidément vécu trop longtemps, tout le monde le disait et lui-même le pensait !...
Les paysages enchanteurs, mais mélancoliques, de l'île de Capri sont certainement plus souvent témoins du désespoir de ce vieillard triste et épuisé. Tibère avait décidément vécu trop longtemps, tout le monde le disait et lui-même le pensait !...
Tragiquement
incompris de tous, désespérément seul sur cet îlot qu'il ne
quitte plus guère, Il lui est désormais impossible, tant moralement
que physiquement, de pénétrer intra muros. La détresse, le dégoût,
la crainte et le manque de confiance ont définitivement triomphé de
sa volonté.
On
le voit cependant en 35. quand les Parthes envahissent, une fois de
plus, l'Arménie, ce royaume vassal. Très soucieux de protéger la
frontière de l'Euphrate, Tibère envoie en Orient Lucius Vitellius
(père du futur empereur Aulus Vitellius), avec mission de faire
rentrer l'Arménie dans la sphère d'influence Romaine, mais sans
intervention directe de l'armée Romaine !
Tibère
n'assiste pas à ce dernier succès. Quelques semaines avant la
signature des accords avec les Parthes, le vieux Princeps a rendu son
dernier soupir (jamais formule n'est plus appropriée ! (16 mars 37).
Vitellius,
homme intelligent, mais qui tourne assez mal par la suite, se
conforme scrupuleusement aux directives impériales. Il suscite un
rival au roi des Parthes, favorise une révolte de l'aristocratie
locale, encourage les Hiberniens à envahir l'Arménie et y fait
couronner un roi pro-Romain.
Enfin,
pour achever de convaincre le souverain Parthe de la puissance
Romaine, Vitellius fait effectuer à ses légions une « promenade
militaire » le long de l'Euphrate.
Ces
manœuvres d'intimidation atteignent leur but : Au printemps 37, des
négociateurs Parthes se présentent au camp Romain pour renouveler
le vieux « traité d'amitié » qui unit depuis si
longtemps les empires Mésopotamien et Romain. Le status quo cher à
Auguste a été maintenu !
LE GLAIVE DE TIBÈRE |
On
dit aussi que, quand elle apprend la mort de son empereur mal-aimé,
la populace Romaine manifeste sa joie en vociférant : Tiberius
ad Tiberim (« Jetons ce Tibère de malheur dans le Tibre ! »).
« Comme
tous les Claudiens et en particulier son neveu, le futur empereur
Claude, Tibère s'intéresse beaucoup aux affaires judiciaires et à
la jurisprudence. (…).
… Tibère
se trouve une fois de plus, à l'âge de 64 ans, sans héritier,
parce que les jumeaux de Drusus, nés en 19, sont trop jeunes, et que
l'un d'entre eux est décédé peu après son père. Il choisit de
proposer comme successeur les jeunes fils de Germanicus qui ont été
adoptés par Drusus et qu'il place sous la protection des sénateurs.
Séjan
a, alors, de plus en plus de pouvoir, de sorte qu'il espère devenir
empereur après la mort de Tibère. Il commence une série de
persécutions envers les enfants et la femme de Germanicus,
Agrippinea, puis contre les amis de Germanicus et beaucoup d'entre
eux sont contraints à l'exil ou choisissent le suicide pour éviter
une condamnation.
Tibère,
attristé par la mort de son fils et excédé par l'hostilité de la
population de Rome, décide de se retirer d'abord en Campanie en 26,
puis à Capri l'année suivante, sur les conseils de Séjan, pour ne
plus jamais revenir à Rome.
Il
a déjà 67 ans et il est probable que l'envie de s'éloigner de Rome
le tente déjà depuis un certain temps... Il semble qu'après avoir
vu son fils mourir, il ait parlé de sa démission. Il ne peut plus
supporter de voir des gens autour de lui qui lui rappellent Drusus,
sans oublier la proximité de Livie qui lui est devenue
insupportable.
Une
maladie qui le défigure augmente sa susceptibilité mais son retrait
est une très grave erreur, bien qu'il continue à gérer les
problèmes de l'Empire depuis Capri.
LES EXILES DE TIBÈRE |
Le
préfet du prétoire, pendant ce temps, profitant de la pleine
confiance de l'empereur prend le contrôle de toutes les activités
politiques, devenant le représentant incontesté de la puissance
impériale. Il réussit également à convaincre le princeps de
concentrer l'ensemble des 9 cohortes prétoriennes, auparavant
réparties entre Rome et les autres villes italiques, dans Rome (dans
la caserne de la Garde prétorienne) à sa disposition, alors que
Tibère a quitté Rome.
Tibère,
cependant, se tient informé de la vie politique de Rome, et il
reçoit régulièrement des notes qui l'informent des discussions
menées au Sénat. Il peut, grâce à la création d'un véritable
service postal, exprimer son point de vue, et il est également en
mesure de donner des ordres à ses émissaires à Rome.
L'éloignement
de Tibère de Rome conduit à une progressive diminution du rôle du
Sénat au profit de l'empereur et de Séjan
Le
préfet du prétoire commence à persécuter ses opposants, les
accusant de lèse-majesté afin de les éliminer de la scène
politique. Cette situation conduit à la création d'un climat de
suspicion généralisée qui, à son tour, provoque de nouvelles
rumeurs sur la participation de l'empereur aux nombreux procès
politiques intentés par Séjan et ses collaborateurs.
En
29, lorsque Livie qui, avec son caractère autoritaire, a toujours
influencé le gouvernement, meurt à l'âge de 86 ans, son fils
refuse de retourner à Rome pour les funérailles et interdit sa
divinisation... Séjan peut procéder, sans être dérangé, à une
série d'actions contre Agrippine et son fils aîné Nero Iulius
Caesara qui est accusé notamment de tentatives de subversion, ce qui
lui vaut d'être condamné au confinement sur l'île de Ponza où il
meurt de faim en 30. Agrippine, accusée d'adultère, est expulsée
sur l'île Pandataria où elle meurt en 33.
Le
projet de Séjan a précisément pour objectif de s'assurer de la
succession de l'empereur.
Ajouter une légende |
Après
avoir éliminé les descendants directs de Tibère, le préfet est
désormais le seul candidat à la succession, et il tente en vain de
devenir parent de l'empereur par son mariage avec la veuve de Drusus,
Livilla. Il commence à viser l'attribution de la puissance
tribunitienne qui a officiellement permis sa nomination suivante en
tant qu'empereur, le rendant ainsi sacré et inviolable, et il
obtient, en 31, le consulat avec Tibère.
Dans
le même temps, la veuve de Nero Claudius Drusus, Antonia Minor, se
fait la porte-parole des sentiments d'une grande partie de la classe
sénatoriale et dénonce dans une lettre à Tibère toutes les
intrigues et les actes de sang dont Séjan, est responsable, lequel
est en train d'ordonner une conspiration contre l'empereur.
Tibère,
alerté, décide de destituer le puissant préfet et il organise une
habile manœuvre avec l'aide du préfet de Rome Macron.
Afin
de ne pas éveiller les soupçons, l'empereur nomme Séjan pontife,
promettant de lui donner au plus tôt la puissance tribunitienne. En
même temps, Tibère quitte la charge de consul ce qui oblige Séjan
à y renoncer aussi.
Le
17 octobre 31 enfin, Tibère, nomme secrètement préfet du prétoire
et chef des cohortes urbaines le préfet de Rome, Macron. Il l'envoie
à Rome avec l'ordre de se mettre d'accord avec Lacon, préfet des
vigiles et avec le nouveau consul désigné Publius Memmius Regulus,
afin de convoquer le lendemain le Sénat dans le temple d'Apollon,
sur le mont Palatin.
Ainsi,
Tibère obtient l'appui des cohortes urbaines et des vigiles contre
une éventuelle réaction des prétoriens en faveur de Séjan.
Quand
Séjan arrive au Sénat, il est informé par Macron de l'arrivée
d'une lettre de Tibère annonçant l'attribution de la puissance
tribunitienne. Ainsi, pendant que Séjan, jubilant, prend place parmi
les sénateurs, Macron, resté en dehors du temple, éloigne les
prétoriens de garde, les remplaçant par les vigiles de Lacon.
Puis,
confiant la lettre de Tibère au consul pour qu'il la lise devant le
Sénat, il rejoint la caserne de la Garde prétorienne pour annoncer
sa nomination comme préfet du prétoire. Dans cette lettre,
délibérément très longue et très vague, Tibère évoque
différents sujets, tantôt louant Séjan, tantôt le critiquant, et
à la fin seulement, l'empereur accuse le préfet de trahison,
ordonnant sa destitution et son arrestation...
Séjan,
consterné par la tournure inattendue, est immédiatement emmené,
enchaîné par les vigiles et peu après sommairement jugé par le
Sénat qui s'est réuni au temple de la Concorde : Il est
condamné à mort et à la damnatio memoriaea.
VILLA JOVIS |
La
sentence est exécutée la nuit même dans la prison du Tullianum par
strangulation, et le corps du préfet est laissé à la population
qui le traîne dans les rues de la ville. À la suite des mesures
prises par Séjan à l'encontre d'Agrippine et de la famille de
Germanicus, le peuple a développé une forte aversion envers le
préfet. Le Sénat déclare le 18 octobre fête publique et ordonne
l'érection d'une statue à la Liberté... Quelques jours plus tard,
les 3 jeunes fils du préfet sont sauvagement étranglés dans la
prison du Tullianum. Son ex-femme, Apicata, se suicide après avoir
envoyé une lettre à Tibère révélant les fautes de Séjan et de
Livilla à l'occasion de la mort de Drusus. Livilla est jugée, et
pour éviter une condamnation certaine, elle se laisse mourir de
faim. Après la mort de Séjan et de sa famille, une série de procès
à l'encontre des amis et collaborateurs du défunt préfet provoque
leur condamnation à mort ou les contraint au suicide...
Tibère
passe la dernière partie de son règne sur l'île de Capri, entouré
par des hommes de savoir, des avocats, des écrivains et même des
astrologues. Il fait construire 12 maisons pour ensuite vivre dans
celle qu'il préfère, la Villa Jovis.
Tacite
et Suétone racontent qu'à Capri, Tibère laisse libre cours à ses
vices, s'abandonnant à ses désirs effrénés mais il semble plus
probable que Tibère ait maintenu sa coutumière réserve, évitant
les excès comme il l'a toujours fait et sans négliger ses devoirs
envers l'État et continuant à travailler dans son intérêt. Après
la chute de Séjan, la question de la succession ressurgit, Drusus
Iulius Caesar, le plus grand des enfants de Germanicus resté en vie,
meurt de faim après avoir été condamné au confinement en 30 à la
suite d'une accusation pour avoir conspiré contre Tibère.
Quand
Tibère, en 35, dépose son testament, il ne peut choisir que parmi 3
successeurs possibles, et n'inclut que son petit-fils Tiberius
Gemellus, fils de Julius Caesar Drusus, et son petit-neveu Caligula,
fils de Germanicus.
Reste
donc exclu du testament, le frère de Germanicus, Claude, qui est
considéré comme inadapté au rôle de princeps en raison de sa
faiblesse physique et de doutes sur sa santé mentale.
En
37, Tibère quitte Capri, comme il l'a fait précédemment, peut-être
avec l'idée de revenir enfin à Rome pour y passer ses derniers
jours. Effrayé par les réactions que la population peut avoir, il
s'arrête à seulement 7 mille de Rome et décide de repartir vers la
Campanie.
Saisi
par la maladie et transporté dans la villa de Lucullus à Misène,
après une première amélioration, il tombe le 16 mars dans un état
de délire et on le croit mort.
Alors
que beaucoup se préparent déjà à célébrer la prise de pouvoir
de Caligula, Tibère récupère une fois de plus...
Si
les contemporains (Sénèque l'Ancien, cité par Suétone, Philon
d'Alexandrie) affirment qu'il est mort de maladie, un certain nombre
de versions différentes existent :
Selon
Tacite, il est mort étouffé sur ordre de Macron,
Selon
Dion Cassius, c'est Caligula qui accompli le geste.
Suétone
le décrit couché, appelant ses serviteurs sans recevoir de réponse,
se relevant et tombant mort hors de son lit, Suétone évoque des
rumeurs d'empoisonnement lent par Caligula, de privation de
nourriture, ou d’étouffement avec un coussin.
En
tout état de cause, du fait de la réclusion dans laquelle vit
Tibère à l'époque, il demeure impossible de se prononcer sur les
causes de son décès, même si la mort naturelle, à 77 ans, est une
hypothèse plus que plausible. Si Antonio Spinosa adhère à la thèse
de l’étouffement, les historiens modernes, G. P. Baker, Gregorio
Maranon, E. Kornermann, Paul Petit rejettent la théorie de
l’assassinat.
G.
P. Baker a émis une hypothèse qui explique la rumeur
d’étouffement : Macron ou une autre personne, trouvant Tibère
par terre au pied de son lit, tire sur lui une couverture, dans un
geste de protection ou de décence...
LA MORT DE TIBÈRE |
Le
peuple romain réagit avec une grande joie à la nouvelle de la mort
de Tibère, fêtant sa disparition. Beaucoup de monuments qui
célèbrent les entreprises de l'empereur sont détruits ainsi que de
nombreuses statues qui le représentent. Certains essaient de faire
pratiquer la crémation du corps à Misène mais sa dépouille est
transportée à Rome où il est incinéré sur le Champ de Mars et
inhumé, au milieu d'insultes, dans le mausolée d'Auguste le 4
avril, gardé par les prétoriens.
Alors
que l'empereur défunt reçoit de modestes funérailles, le 29 mars,
Caligula est acclamé princeps par le Sénat.
Tibère
ne se distingue pas pour ses tendances à la rénovation. Au cours de
son règne, il fait preuve d'un strict respect de la tradition
Augustéenne, essayant d'appliquer toutes les instructions d'Auguste.
Son but est de préserver l'Empire, d'assurer la paix interne et
externe tout en consolidant le nouvel ordre et en évitant qu'il ne
prenne les caractéristiques d'un dominat.
Parmi
ses mesures les plus importantes, on trouve l'adoption de la lex de
Maiestate qui prévoit que soient poursuivis et passibles de
condamnation tous ceux qui offensent la majesté du peuple Romain.
Sur
la base d'une loi aussi vague, sont considérés coupables ceux qui
sont responsables :
D'une
défaite militaire.
D'une
sédition
Qui
ont mal géré l'administration.
La
loi, qui entre en vigueur après avoir été abrogée, devient un
outil entre les mains de l'empereur, du Sénat, et en particulier du
préfet Séjan afin de criminaliser les opposants politiques. Tibère,
cependant, s'oppose à plusieurs reprises à ces jugements
politiques, incitant les juges à agir en toute honnêteté.
Tibère
est un excellent gestionnaire financier, il laisse à sa mort un
surplus considérable dans les coffres de l'État.
Pour
ne citer que quelques exemples, les biens du roi Archélaos de
Cappadoce deviennent une propriété impériale ainsi que plusieurs
mines Gauloises de son épouse Julia, une mine d'argent des
Ruthéniens, une mine d'or d'un certain Sestus Marius confisquée en
Hispanie en 33, et d'autres encore.
Il
confie l'administration des biens de l'État à des fonctionnaires
particulièrement compétents, dont la charge ne prend fin qu'avec
l'âge.
Il
est toujours prêt et généreux pour intervenir en toutes
circonstances lors de difficultés internes comme lorsque la plèbe
urbaine souffre au cours de famine ou comme lorsqu'en 36 il instaure
une aide, à la suite d'un incendie sur l'Aventin, de 100 millions de
sesterces.
En
33, après avoir pris certaines mesures contre l'usure, il réussit à
atténuer une grave crise agraire et financière causée par une
réduction de la circulation monétaire, instituant, avec sa propre
fortune, un fonds pour financer les prêts de plus de 100 millions de
sesterces.
Les
débiteurs peuvent emprunter pendant 3 ans sans intérêts en
apportant en garantie des terrains d'une valeur double du prêt
demandé.
Dès
que possible, il tente de rationaliser les dépenses publiques en
matière de spectacles, en réduisant les salaires des acteurs et en
diminuant le nombre de paires de gladiateurs participant aux jeux.
Il
réduit de 1 % à 0,5 % l'impopulaire taxe sur les ventes,
et il laisse, à sa mort, 2 700 millions de sesterces
dans les caisses du trésor.
LIVIA ÉPOUSE DE TIBÈRE |
Aux
gouverneurs provinciaux qui lui demandent d'imposer de nouvelles
taxes, il s'oppose fermement, répondant que « le travail du
bon berger est de tondre les moutons, non de les écorcher ».
Il
sait choisir, en outre, des administrateurs compétents et il soigne
en particulier le gouvernement des provinces. Les gouverneurs qui
obtiennent de bons résultats et qui se sont distingués pour leur
honnêteté et leur compétence reçoivent, en récompense, la
prorogation de leur mandat.
La
collecte des impôts dans les provinces est confiée aux chevaliers,
qui s'organisent en sociétés d'adjudication. Tibère évite
l'imposition de nouvelles taxes aux provinces et écarte ainsi le
risque de révoltes. Il fait également construire des routes en
Afrique, en Hispanie (surtout dans le nord-ouest), en Dalmatie et en
Mésie jusqu'aux portes de Fer, le long du Danube, et d'autres sont
réparées comme dans la Gaule Narbonnaise.
Tibère
reste fidèle au consilium coercendi intra terminos imperii d'Auguste
(« conseil de ne plus reculer les bornes de l'Empire »),
c'est-à-dire la décision de maintenir les frontières de l'Empire
inchangées.
Il
essaie de protéger les territoires internes et d'en assurer la
tranquillité et il œuvre uniquement pour des changements
nécessaires à la sécurité. Il réussit à éviter des guerres ou
des expéditions militaires inutiles avec les répercussions sur les
dépenses publiques qu'on imagine et en plaçant une plus grande
confiance dans la diplomatie.
Il
éloigne les rois et les gouverneurs qui se révèlent inaptes à
leur fonction et il cherche à assurer une plus grande efficacité du
système administratif.
Les
seules modifications territoriales concernent l'Orient lorsqu'à la
mort des rois clients, la Cappadoce, la Cilicie et la Commagène sont
incorporées dans les frontières de l'Empire. Toutes les révoltes
qui s'ensuivent, au cours de son long principat qui dure 23 ans, sont
étouffées dans le sang par ses généraux, comme celle de
Tacfarinas et des Musulames de 17 à 24, en Gaule par Julius Florus
et Julius Sacrovir en 21 ou encore en Thrace avec le roi client des
Odryses autour de 21.
La
cruauté et les vices de Tibère sont stigmatisés par Suétone dans
certains versets satiriques très populaires à Rome.
Sur
la cruauté de Tibère, il se murmure :
« Je
serai bref : Écoute. Inhumain sanguinaire,
Tu ne peux qu'inspirer de l'horreur à ta mère. »
Tu ne peux qu'inspirer de l'horreur à ta mère. »
« De
ton règne, César, Saturne n'est pas fier :
Par toi son siècle d'or sera toujours de fer. »
Par toi son siècle d'or sera toujours de fer. »
« Quoi !
sans payer le cens (vraiment ! c'est fort commode),
Tu te crois chevalier, pauvre exilé de Rhodes ? »
Tu te crois chevalier, pauvre exilé de Rhodes ? »
— Suétone,
Vie des douze Césars, Tibère, 59 (Trad. Nisard - 1855)
« Il
veut du sang, le vin lui devient insipide.
Comme de vin jadis, de sang il est avide. »
Comme de vin jadis, de sang il est avide. »
« Vois
le cruel Sylla de meurtres s'enivrant,
Vois de ses ennemis Marius triomphant,
Vois Antoine excitant des guerres intestines,
Et de sa main sanglante entassant des ruines,
Quiconque de l'exil passe au suprême rang,
Ne fonde son pouvoir que dans des flots de sang. »
Vois de ses ennemis Marius triomphant,
Vois Antoine excitant des guerres intestines,
Et de sa main sanglante entassant des ruines,
Quiconque de l'exil passe au suprême rang,
Ne fonde son pouvoir que dans des flots de sang. »
— Suétone,
Vie des douze Césars, Tibère, 59 (Trad. Désiré Nisard - 1855)
Suétone
fournit également un portrait du physique de Tibère, qui est
similaire à celui de Tacite, mais plus ample et plus détaillé.
« Tibère
est gros, robuste et d'une taille au-dessus de l'ordinaire. Large des
épaules et de la poitrine, il a, de la tête aux pieds, tous les
membres bien proportionnés. Sa main gauche est plus agile et plus
forte que la droite.
Les
articulations en sont si solides, qu'il perce du doigt une pomme
récemment cueillie, et que d'une chiquenaude il blesse à la tête
un enfant et même un adulte. Il a le teint blanc, les cheveux un peu
longs derrière la tête et tombant sur le cou, ce qui est chez lui
un usage de famille. Sa figure est belle, mais souvent parsemée de
boutons. Ses yeux sont très grands, et, chose étonnante, il voit
dans la nuit et dans les ténèbres, mais seulement lorsqu'ils
s'ouvrent après le sommeil et pour peu de temps, ensuite sa vue
s'obscurcit. Il marche, le cou raide et penché, la mine sévère,
habituellement silencieux. [...]
Tibère
jouit d'une santé inaltérable pendant presque tout le temps de son
règne, quoique, depuis l'âge de 30 ans, il la gouverne à son gré,
sans recourir aux remèdes ni aux avis d'aucun médecin. »
LE TRIOMPHE DE TIBÈRE |
— Suétone,
Vie des douze Césars, Tibère, 68 (Trad. Désiré Nisard - 1855)
L'historiographie
moderne a réhabilité le personnage de Tibère, dénigré par les
principaux historiens de son époque, manquant de cette communication
propre à son prédécesseur Auguste, bien qu'étant d'un naturel
menaçant, sombre et soupçonneux. Sa discrétion associée à sa
timidité n'est pas à son avantage.
Tibère
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tibère
Tibère
(latin : Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus), né à Rome
le 16 novembre 42 av. J.-C. et mort à Misène le 16 mars 37 ap.
J.-C., est le deuxième ...
empereurs
romains - tibère (tiberius claudius nero)
www.empereurs-romains.net/emp03.htm
Tibère
lui succéda sans difficultés insurmontables, mais non sans amers
déchirements familiaux. Il faut dire que le premier Princeps, sur
son lit de mort, n'avait ...
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