Cette
page concerne l'année 1183 du calendrier
julien.
Ceci
est une évocation ponctuelle de l'année considérée. Il ne peut
donc s'agir que d'un survol !
CHRÉTIEN DE TROYES |
1183
CHRÉTIEN DE TROYES LA LÉGENDE ARTHURIENNE
Poète
Français du Moyen Age. Son nom demeure lié au cycle des grands
romans Arthuriens.
« Chrétien »,
nom rare à l’époque, pourrait être un pseudonyme. Dans Erec
et Enide,
il ajoute lui-même « de Troies » à son nom : Por
ce dist Crestiens de Troies.
Il s’agit de la ville de Troyes, alors capitale du comté de
Champagne, où s’est probablement déroulé l’essentiel de sa
carrière.Les spécialistes font de Chrétien un clerc devenu chanoine de la collégiale de Saint-Loup de Troyes. Formé aux arts libéraux du trivium (grammaire, dialectique, rhétorique), il possède une excellente culture biblique et antique. Ainsi qu'une maîtrise (licence d’enseigner).
L’historien
médiéviste Martin Aurell rapproche le statut clérical de Chrétien
de ceux de Geoffroy de Monmouth (†1155) et de Wace (†1183).
Considéré
comme le plus célèbre poète Français du XIIe siècle. Nous
connaissons fort peu de choses de sa vie. On a quelque raison de
supposer qu’il exerce la profession de héraut d’armes, il est le
protégé de Marie, la fille du roi Louis VII et d'Aliénor
d'Aquitaine, épouse (1164) du comte Henri Ier de Champagne... Grand
poète de la littérature courtoise, Chrétien de Troyes s’attelle
à la rédaction d’un des plus grands ouvrages du genre. On
s’accorde aujourd’hui à revendiquer pour notre poète l’honneur
d’avoir créé le roman Breton, introduisant dans la littérature
Française du continent Arthur et les chevaliers de la Table Ronde.
L’Historia
regum Britanniae de Gaufrei de Monmouth est encore dans sa nouveauté
et répand parmi les savants et les lettrés le nom et la gloire du
grand roi Arthur de Bretagne. Depuis longtemps, les musiciens et les
conteurs en prose colportent dans les cours Anglaises et Françaises
des légendes Celtiques, principalement Galloises. Leurs thèmes
préférés ont séduit des poètes Anglo-Normands, comme ce Béroul
dont nous possédons un fragment considérable sur Tristan. La vive
et merveilleuse fantaisie qui anime ces histoires Bretonnes, l’esprit
d’aventure qui y règne, le rôle qu’y jouent la femme et
l’amour, tout cela est bien fait pour charmer la société
contemporaine de Chrétien de Troyes, cette société déjà
raffinée, galante, éprise de fêtes et de bel esprit, si éloignée
des mœurs rudes et sévères que nous retracent les chansons de
geste.
Inspiré
des mythes Bretons du roi Arthur et de la Table ronde, il donne vie à
Yvain, un chevalier qui a préféré l’aventure à l’amour. Il ne
peut reconquérir la main de la belle Laudine qu’en accomplissant
de grandes prouesses... « Yvain ou le Chevalier au lion »
est l’un des trois romans de Chrétien de Troyes, avec « Lancelot
ou le Chevalier de la charrette » et « Perceval ou le
conte du Graal » Le Perceval, que la mort du poète laisse
inachevé, est dédié à Philippe d’Alsace, comte de Flandres et
de Vermandois, qui périt à la croisade en 1191. .
Au
début de son Cligès vers (1175), Chrétien de Troyes énumère
ses œuvres de jeunesse : un Art d'aimer inspiré d'Ovide, un
Mors de l'Espaule (Pelops ?), un Philoména (histoire des amours
tragiques de Térée, époux de Procné, et de Philomèle, sœur de
celle-ci, d'après les Métamorphoses d'Ovide), un Livre du roi Marc
et d’Yseult la blonde, Érec et Énide... ce roman a été
conservé, de même que le Philoména, connu par une transcription
tardive. Les autres œuvres sont perdues, il faut ajouter à cette
liste des chansons d'amour : deux nous sont parvenues, qui
datent de 1165 environ. Après le Cligès, Chrétien écrit, sans
doute en même temps, le Chevalier au lion et, pour Marie de
Champagne, le Chevalier à la charrette. Après 1180, il entreprend
pour Philippe d'Alsace, comte de Flandre, un Conte du Graal qu'il
laisse inachevé.
Un « Chrétien » est l'auteur du roman pieux de Guillaume d'Angleterre : est-ce le même ? On y sent moins la main d'un maître, et l'ouvrage verse dans le romanesque facile et la dévotion un peu mièvre : le héros subit toutes sortes d'épreuves incroyables sans se départir de sa soumission à la volonté divine. Mais des études précises de style tendent à corroborer l'attribution du « Guillaume » au grand romancier Troyen.
PERCEVAL LE GALLOIS |
Dans
ce roman, à la fois Arthurien et oriental, après un prologue où
sont relatées les amours des parents du héros, on assiste au débat
intérieur de Fénice, qui aime Cligès et refuse de se partager
entre son amant et son mari, l'imposteur Alix, qui a ravi à Cligès
le trône de Constantinople. Par un philtre, Fénice enchante Alix,
qui ne la possède qu'en songe. Un autre artifice magique lui permet
de passer pour morte, et Cligès l'emmène dans une tour, puis dans
un verger merveilleux où le couple connaît un bonheur relatif. Il
ne sera pourtant vraiment heureux qu'après bien des épreuves,
lorsque la mort d’Alix aura permis à Cligès et à Fénice
d'assumer la fonction impériale et de remplir dans la société des
hommes la mission qui est la leur.
Le
Chevalier à la charrette relate comment Lancelot, qui n'est nommé
qu'assez tard, lorsqu'il a mérité son nom, libère la reine
Guenièvre, épouse du roi Arthur, prisonnière de « Méléagant »
au royaume de Gorre. Le thème est celui d'un « aithed »,
ou récit Celtique d'enlèvement. Le royaume de Gorre est une figure
de l'autre monde, et Lancelot, pour y parvenir, doit soulever la lame
d'une tombe et franchir le pont de l'épée, gardé par des lions
illusoires... Mais, surtout, ce roman est un roman de la fine amors.
Lancelot tombe en extase devant quelques cheveux de la reine, il ne
combat de toute sa force que s'il parvient à pousser son adversaire
entre la reine et lui, de façon à avoir toujours sa dame sous les
yeux en même temps qu'il porte ses coups, il accepte même d'être
lâche lorsqu'elle lui en donne l'ordre. Parce qu'il a hésité un
moment à monter dans la charrette d'infamie, qui donne son titre au
roman, il se heurte à la froideur de Guenièvre, ce qui le désespère
à en mourir (il va en effet jusqu'à tenter de se suicider). Puis,
enfin admis au plaisir suprême, il s'incline devant Guenièvre et
l'adore comme une divinité, pourtant, le Chevalier à la charrette
n'est pas seulement un hymne à la fine amors ; Lancelot est au
service de ses semblables et libère les sujets d'Arthur captifs avec
Guenièvre. C'est un généreux, qui puise dans sa passion la force
et le courage. Il est donc le frère d'Érec et d'Ivain...
Chrétien de Troyes n'y renonce pas à son ironie coutumière, mais, plus à l'aise que lorsqu'il rédige le Chevalier à la charrette, dont il a abandonné la fin à Godefroi de Lagny, il noue mieux que jamais son intrigue, multiplie des dialogues sonnant juste et les détails qui font vrai, et sait user comme il faut du merveilleux, qu'il humanise tout en lui gardant son mystère. Il élimine presque tous les développements rhétoriques ou moralisateurs et se contente de raconter avec un brio qui ne se laisse point voir, sûr qu'il est de la valeur démonstrative qui se dégage de sa matière.
LANCELOT ET LA REINE GUENIEVE |
Plus
ambitieux encore est le Conte du Graal, dont la source est, dit
l'auteur « le plus beau conte qui fut jamais conté en cour
royale ». Ce qu'était le conte primitif ? Probablement un
récit des premiers exploits de Perceval, de son échec au château
du Graal, puis de son retour auprès du roi pêcheur, auquel il pose
les questions attendues, libérant ainsi la terre Gaste de la
malédiction qui pèse sur elle. Se marie-t-il avec Blanchefleur,
qu'il a délivrée d'un prétendant trop empressé ? On peut
penser que oui, à en juger par les Continuations et le « Peredur
Gallois », où le héros n'est pas un chaste. Le trait de génie
par lequel se distingue Chrétien de Troyes est d'avoir dressé, en
face de Perceval le naïf, la figure de l'habile Gauvain, qui
s'empêtre dans des aventures incroyables et aurait, si l'écrivain
avait achevé son poème, piteusement échoué à son tour au château
du Graal, comme le montre la première Continuation.
Avec
le Conte du Graal, Chrétien de Troyes, sans renoncer à son ironie,
(si vive lorsqu'il dépeint les déboires du jeune Perceval), a
probablement cherché à écrire un roman « spirituel »,
moins chargé, quoi qu'on en ait dit, de significations ésotériques
que riche de valeurs humaines, dont la portée apparaît lorsque le
héros, après de longues années d'insouciance, vient se confesser à
un ermite : celui-ci lui enseigne une morale chrétienne et
chevaleresque sans doute un peu terre à terre, mais adaptée à la
fois au personnage et à sa fonction. L'enseignement de l'ermite
éclaire toute l'œuvre du romancier, qui réagit contre une
conception trop romanesque de la chevalerie, l'aventure n'a de prix
que si elle combat le désordre ou l'oppression, et l'amour
chevaleresque ne se valorise qu'au service de la communauté.
Chrétien
de Troyes est d'abord (Érec et Énide) le romancier du couple, puis
il devient le romancier de l'individu. Soucieux de mettre en relief
la générosité de son protagoniste, il utilise, dès le Chevalier à
la charrette, le personnage de Gauvain comme un repoussoir :
Lancelot retrouve Guenièvre avant Gauvain, et, dans le Chevalier au
lion, Ivain livre son dernier combat contre Gauvain, qui s'est mis au
service d'une cause injuste. Gauvain représente en effet une
chevalerie un peu frivole, qui se complaît dans la fausse courtoisie
du protocole et de l'amourette. Or, en attribuant des épisodes
entiers à ce héros, Chrétien de Troyes est amené à inventer le
principe de l'entrelacement, qui consiste à suivre un personnage
pendant un temps donné, puis à revenir à tel autre personnage dont
on raconte les exploits pendant le même temps. Cette technique sera
très importante dans l'architecture du roman Breton en prose.
Chrétien
de Troyes n'a pas seulement donné ses lois à la littérature
romanesque Arthurienne, il est l'inventeur du roman moderne : Il
a su conférer à ses ouvrages une certaine rigueur, une finesse et
une vie qui font que ces textes ont gardé une étonnante jeunesse,
et ont contribué à lancer des mythes qui n'ont pas cessé d'éblouir
l'imagination des hommes
Clerc
rompu aux exercices de rhétorique et à la lecture des œuvres
d’Ovide en particulier de L’Art
d’Aimer,
Chrétien de Troyes dépeint avec habileté les différents moments
de l’amour. D’un récit à l’autre des personnages sont placés
dans des situations diverses
- Une
jeune fille qui avait toujours dédaigné l’amour découvre ce
sentiment telle Soredamor dans Cligès.
- Une jeune femme, Fénice, refuse de se donner à son mari parce qu’elle en aime un autre.
- Laudine, l’épouse d’Yvain, est désespérée que son mari ait oublié de la rejoindre au terme d’un an.
- Énide se lamente que son mari, Érec, oublie ses devoirs guerriers pour rester avec elle par amour…
Cette
diversité romanesque correspond à des approches successives de la
vérité humaine. Psychologue attentif aux mouvements des cœurs tout
autant que peintre des caractères, Chrétien de Troyes donne toute
la mesure de son talent d’écrivain lorsqu’il s’agit de décrire
les différents moments de l’amour :
- La découverte du trouble amoureux,
- L’éclosion des sentiments,
LE CONTE DU GRAAL Les aveux et les hésitations, les tourments et les espoirs, la joie ultime lorsque les amants peuvent enfin s’aimer.
- Érec,
ayant accepté l’hospitalité d’un vavasseur, est surpris par la
très grande beauté de sa fille, Énide, et décide de l’emmener
à la cour du roi Arthur et de l’épouser.
- Soredamor
et Alexandre, héros de la première partie du roman de Cligès,
tombent profondément amoureux l’un de l’autre en se voyant pour
la première fois sur le bateau qui les emmène du royaume Arthurien
à la Petite-Bretagne. Soredamor, suivante de la reine Guenièvre,
n’a jamais aimé et est troublée par la présence du jeune
chevalier Cligès, qui fait partie lui-même de la suite d’Arthur.
- Yvain
succombe au charme de Laudine alors qu’elle pleure son époux et
que sa beauté est troublée par ses larmes.
-
Blanchefleur
porte un nom qui suggère la blancheur et la fraîcheur de son
teint.
- Soredamor
(« sor » = blond) inspire l’amour grâce à la couleur
cuivrée de ses cheveux.
Il multiplie les comparaisons des tresses blondes avec l’or ou le cuivre, du teint blanc avec l’ivoire ou la neige, de l’éclat des yeux avec la vivacité d’un épervier, de la grâce de la silhouette avec l’œuvre d’un sculpteur. La mythologie sert aussi de repère, pour dire la beauté exceptionnelle du jeune Cligès, le romancier évoque Narcisse. Apprécier la beauté est l’une des qualités du chevalier courtois, savoir deviner sous l’apparence la réalité du monde et des êtres est la preuve d’un profond raffinement. Pour dire comment Perceval, après avoir rencontré Blanchefleur, est capable de s’ouvrir à la courtoisie, Chrétien de Troyes a écrit l’une de ses plus belles scènes... Perceval, alors qu’il traverse une lande recouverte par la neige, y voit trois gouttes de sang. Une oie sauvage a été blessée en plein vol, par un faucon. Perceval, appuyé sur sa lance, contemple ces gouttes de sang qui lui rappellent l’éclat du visage de Blanchefleur et « les fraîches couleurs du visage de son amie qui est si belle » (Le Conte du Graal, vv. 4209-10). Il tombe dans une rêverie profonde au point d’oublier qui il est et où il est. Toute la matinée, il contemple les gouttes de sang qui s’estompent peu à peu avec la chaleur du soleil. Seul Gauvain, chevalier courtois lui aussi, comprend que ne n’était pas « rêverie vulgaire, mais pensée douce et courtoise. » (Le Conte du Graal, vv. 4458-59).
Le Conte du Graal est un roman d’éducation et d’initiation : la découverte de la beauté et de la courtoisie est l’une des étapes de cet apprentissage et fait partie de la découverte de la chevalerie. En présence de la beauté, le coup de foudre ne peut qu’être immédiat, mais le souvenir des flèches décochées par le Dieu Amour s’accompagne le plus souvent de l’évocation de la blessure et des tourments qui font souffrir ceux qui aiment... Soredamor dans le roman de Cligès ne sait quelle maladie la touche et l’épuise, plus tard, éclairée sur son mal par sa nourrice Thessala, ses souffrances redoublent car elle ne sait comment faire connaître ses sentiments au chevalier qu’elle aime. Ovide a transmis aux romanciers et poètes courtois cette tradition consistant à décrire l’amour comme une maladie qui fait que les amants rougissent, pâlissent, maigrissent, transpirent, perdent le sommeil… De longs monologues et des plaintes marquent ces moments de doute et d'attente.
Chrétien de Troyes varie les situations et invente des péripéties complexes ou paradoxales. Les regards se croisent, des personnages secondaires jouent le rôle de messagers, les mots qui révèlent les sentiments sont peu à peu prononcés, comment ne pas sourire quand Yvain, au début du Chevalier au Lion, poussé par celle qu’il aime, Laudine, dont il vient de tuer le mari, avoue son amour tandis qu’elle-même trouve du charme au meurtrier de son époux. À partir du moment où les sentiments sont avoués, les étapes de la relation amoureuse sont rapidement parcourues et les obstacles franchis. Peu de descriptions des baisers, des caresses et des premières étreintes : la joie d’amour est très rapidement évoquée, mais de façon concrète, comme si l’amour ne pouvait qu’être partagé charnellement à partir du moment où les cœurs sont unis. Chrétien de Troyes, qu’il s’agisse d’une union dans le cadre du mariage ou au sein d’un adultère, suggère avec pudeur la joie indicible partagée par les amants : Érec oublie tout dans les bras d’Énide, Lancelot et Guenièvre enfin réunis connaissent un bonheur absolu. Chrétien de Troyes sait évoquer la réalité de l’union des corps avec discrétion, usant de prétéritions et de litotes, s’amusant à répéter que la joie des amants est si grande que le poète ne peut trouver de mots pour en parler... Toutes les qualités du Français, la clarté, la vivacité, l’esprit, sont celles du poète favori de Marie de Champagne. Nous sommes encore aujourd’hui charmés par son art délicat, son style facile et limpide, la fraîcheur et l’éclat de sa diction. Le « beau français » de Chrétien, si admiré au moyen âge, est une langue excellente, savoureuse, pittoresque, vraiment classique.
LE CHEVALIER AU LION |
veut que j’entreprenne de faire un roman,
je l’entreprendrai très volontiers,
en homme qui est entièrement à elle
pour tout ce qu’il peut en ce monde faire,
sans avancer la moindre flatterie.
[...]
Du Chevalier de la Charrette
Chrétien commence son livre :
la matière et le sens lui sont donnés
par la comtesse, et lui, il y consacre
sa pensée, sans rien ajouter d’autre
que son travail et son application.
Dans Erec et Enide, Erec fait partie de la Table Ronde. C’est un chevalier qui entreprend un long voyage initiatique, parsemé de dangers et d’aventures. Au terme de celles-ci, Erec se trouve en compagnie d’Enide dans la résidence du roi Arthur, à Tintagel en Cornouailles, lorsqu’il apprend la mort de son père, le roi Loch. Il demande alors à Arthur à être couronné à Nantes :
Le roi lui répondit de se préparer sans retard,
car il seront couronnés tous deux,
lui et sa femme en même temps que lui,
à la Nativité toute proche.
Il lui a dit : « Il vous faut partir
d’ici pour aller à Nantes en Bretagne.
C’est là que vous porterez les insignes royaux :
couronne sur la tête et sceptre au poing.
Voilà le don et l’honneur que je vous accorde.
Vers 6540-6548 — Chrétien de Troyes (1170-1176). Erec et Enide, rééd. 2009, Le Livre de Poche, Lettres gothiques, p. 494-495, Dans Erec et Enide, Chrétien amène le roi Arthur sur les terres Bretonnes d’Henri II. Ici, la politique et la fiction se rejoignent : ce sont toutes les principautés de l’Empire Plantagenêt qui sont conviées au couronnement d’Erec :
De nombreuses et diverses contrées,
étaient venus comtes, ducs et rois :
Normandie, Bretagne, Écosse, Irlande.
D’Angleterre et de Cornouailles
étaient venus de fort riches barons ;
et des Galles jusqu’en Anjou,
dans le Maine comme dans le Poitou,
il n’y avait chevaliers de haut rang
ou riches dames de grande naissance
dont les plus vaillants et les plus gracieuses
ne fussent présents à la cour de Nantes,
Chrétien de Troyes met en scène la Fontaine de Barenton
Il apparaît certain que Chrétien s’est servi de l’épisode de la Fontaine de Barenton, qu’il a découvert dans le Roman de Rou. L’énoncé du « rituel » de la fontaine par Wace et sa mise en scène par Chrétien laissent même penser que les deux auteurs contemporains se sont rencontrés dans quelque cour princière ou aristocratique. Dans les années 1160-1170, l’écrivain Normand écrit, dans le Roman de Rou, être venu en « forêt de Brecheliant ». Il nomme la fontaine « Berenton » et fait part d’un « « rituel » dont il est témoin :
YVAIN SE BATTANT CONTRE LE DRAGON |
La Fontaine de Berenton
Sort d’une part lez le perron ;
Aler i solent venéor (chasseurs)
A Berenton par grant chalor,
Et o lor cors l’ewe puisier
Et li perron de suz moillier.
Por ço soleient pluée aveir
Encyclopédie Larousse en ligne Chrétien de Troyes - Larousse.fr
www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Chrétien_de_Troyes/113534
Poète
français vers 1135-vers 1183 Au début de son Cligès vers 1175
Chrétien
de Troyes
énumère ses œuvres de jeunesse : un Art d'aimer inspiré d'Ovide
un ...
Encyclopédie de L'Agora | Chrétien de Troyes
agora.qc.ca/dossiers/Chretien_de_Troyes
La
Philomena de Chrétien
de Troyes
a échappé ainsi à la destruction, tandis que L'Art d'aimer et le
Mors de l'épaule, qui semble être l'histoire de Pélops, n'ont ...
Chrétien de Troyes - Encyclopédie de Brocéliande
broceliande.brecilien.org/Chretien-de-Troyes-102
25
sept. 2013 - Dans la seconde moitié du 12e siècle, Chrétien
de Troyes
est le premier auteur d'œuvres de fiction en langue vulgaire
consacrées à la ...
L'imagination n'a pas de borne.
RépondreSupprimerTrès bonne journée.
Bonjour chère Chantal, cher J.B et tous nos ami(e)s qui viendront..
RépondreSupprimerJe vous propose quelques citations de Chrétien de Troyes qui me semblent intéressantes:
Femme qui abandonne sa bouche accorde sans peine le surplus. ( Le Conte du Graal)
Le corps s'en va, le coeur séjourne. (Le Chevalier à la Charrette)
"M'est avis qu'homme courtois mort vaut mieux que vilain en vie !"(Yvain)
Le coeur a des pensées que ne dit pas la bouche. (Erec et Enide)
Amitiés
Bonjour chère Amie historienne et cher Ada ! C'est une partie des légendes du moyen-âge que je péfère. Récemment, j'ai lu "La quête du Graal" aux éditions Seuil, traduit du manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France. Cette quête du Graal réunit Lancelot, Perceval, Gauvain, Bohort, Galaad et raconte comment Eve après avoir pris conseil du diable et tentée Adam, fit basculer le destin de l'humanité ! Chers amis, c'est une lecture pleine d'émotion qui nous mène vers la reflexion des jours que nous traversons.
RépondreSupprimerCoucou Mireille! Je devais être en train de plancher sur mes citations lorsque vous êtes venue en sorte que vous ne m'avez pas vue..hi hi hi!
SupprimerTrès heureuse de vous avoir fait plaisir, mais j'aime aussi beaucoup c'est beau écrits poétiques et moraux effleurant les légendes, montrant les hommes chevaliers en valeureux défenseur de la patrie et de leur belles, lire ces textes est une joie ineffable...
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