mardi 18 février 2014

1182...EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1182 du calendrier julien.
Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée. Il ne peut donc s'agir que d'un survol !

1182 UNE AMBIANCE DANGEREUSE POUR L'EMPEREUR

ALEXIS II
De précédentes études ont permis de découvrir et de préciser certaines loi, qui régissent les préséances à la cour des Comnènes au XIIe siècle. Poursuivant les recherches en ce domaine, on s'est efforcés dans le présent article, grâce aux listes de présence des synodes de cette époque, de répondre à une double question :
1° en quoi et comment se distinguent les dignitaires honorés du sébastat ?
2° pourquoi parmi les sébastes et gambroi de l'empereur régnant, les uns sont mentionnés comme tels dans les listes à caractère officiel, tandis que les autres ne le sont point ?
Le qualificatif (σεβαστός) est, avant de devenir un titre particulier, spécialement réservé à l'empereur; il est la traduction de l'épithète latine augustus. S'il faut en croire Michel Psellos et Jean Zonaras, il semble bien que c'est Constantin IX Monomaque (1042-1054) qui le premier utilise ce prédicat en lui donnant une signification nouvelle, lorsque voulant introduire sa maîtresse, la Sklèréna, à l'intérieur du palais, il la fait appeler non plus du nom d'amante, mais de celui de souveraine et d'impératrice (δεσπότις και βασιλίς) et l'installe sur un trône aux côtés des impératrices Zoé et Théodora, lesquelles conformément à la volonté de l'empereur l'honorent de la nouvelle dignité de sébastè. Comme on le voit, ce n'est pas tellement le contenu sémantique de ce terme qui au début a changé, puisque Sklèréna devient en quelque sorte impératrice, mais plutôt l'emploi qu'en fait Constantin IX...

Alexis II Comnène, fils de Manuel I Comnène et de Marie, né le 10 septembre 1167,, succède à l'empereur de Byzance à l'âge de 12 ans, le 24 septembre 1180, on le place sous la tutelle de Marie, sa mère, dont les déportements provoquent une révolte... Alexis épousera une princesse Française, Agnès, fille de Louis VII


TREBIZONDE
La régente Marie partage la régence avec le Sébastocrator (celui qui a le pouvoir d'Auguste) Alexis, neveu de son époux. Ce choix n'est pas heureux. L'abus que le Sébastocrator fait de son autorité, soulève la plupart des Grands contre lui. Ils appellent à leur secours Andronic, cousin du défunt empereur, envoyé en exil. Andronic s'étant rendu maître de Constantinople au mois d'avril 1182, fait crever les yeux au Sébastocrator, et s'empare de la régence. A peine en est-il investi, qu'il fait massacrer tous les latins établis dans la ville, sans épargner ni sexe, ni âge, ni condition.



Alexis II Comnène, empereur de Constantinople, naît dans cette ville en 1168, il est fils de Manuel I Comnène et de Marie, fille de Raimond, prince d'Antioche. Cette princesse, qui a pris au couvent le nom de Xéna, se fait proclamer régente à la mort de Manuel I, et se dispose à gouverner l'empire sous le nom du jeune Alexis, qui n'a que 12 ans. Il fait couronner le jeune Alexis avec Agnès, fille de Louis le jeune, roi de France, (sa fiancée depuis le 2 mars 1180) le 16 mai de l'année 1182. Ce prince annonce un caractère sans énergie, et les ambitieux en profitent pour fomenter des troubles les courts moments de son apparition sur le trône et ont soin de l'abrutir, en l’incitant au vice et à l'indolence... L'impératrice mère partage bientôt l'autorité avec le protosebaste Alexis, son amant, mais il se forme des partis contre la régente et contre le favori... Il s'avance vers la capitale, y est reçu comme un dieu tutélaire, s'empare de l'autorité, et fait couronner solennellement le jeune Alexis, auquel il ne laisse que le pouvoir de chasser, et de se livrer à tous les excès... La mort de l'impératrice Marie suit de près cette cérémonie... Au nom du jeune empereur Marie sa sœur, excite un grand tumulte dans Constantinople dont Andronic Comnène profite pour s'ouvrir un chemin vers le trône. Le malheureux prince voit mourir successivement tous ceux qui lui sont attachés, et même sa sœur et sa mère, Andronic la fait étrangler, après en avoir fait signer l'ordre par l'empereur. il est interdit de lui parler des affaires de l’État... Alexis est fiancé à Agnès de France, mais le mariage n'étant pas consommé, Andronic lui fait épouser sa fille Irène. Bientôt le jeune empereur entend tout le peuple, excité par des manœuvres secrètes, lui demander
MANUEL I COMNENE
d'associer à l'empire son perfide beau-père... En septembre 1183, Andronic se fait associer à l'empire, Alexis a trop peu d'expérience pour ne pas croire à cet enthousiasme apparent, et, le lendemain, il reçoit, au pied de l'autel, le serment d'Andronic. Cette cérémonie est à peine achevée, que ce dangereux collègue le fait déclarer incapable de régner, et tout le conseil est bientôt d'accord sur le danger qu'il y a à lui laisser la vie... Au mois d'octobre suivant, Trois assassins entrent la nuit dans son appartement, et l'étranglent avec la corde d'un arc, Le cadavre de ce malheureux prince lui ayant été apporté, il le pousse du pied, en disant que sa mère a été impudique, son père parjure et lui Imbécile... sa tête est jetée dans une fosse destinée aux criminels, et son corps, mis dans un cercueil de plomb, conduit en pleine mer, où on le précipite... Sur la barque chargée du dépôt sanglant se trouvent des musiciens, dont les chants et les instruments semblent célébrer un triomphe. Ainsi périt ce malheureux prince, en 1183. Alexis a régné 3 ans et quelques jours.


Le qualificatif sébaste (σεβαστός) est, avant de devenir un titre particulier, spécialement réservé à l'empereur, est la traduction de l'épithète latine augustus. S'il faut en croire Michel Psellos et Jean Zonaras, il semble bien que c'est Constantin IX Monomaque (1042-1054) qui le premier utilise ce prédicat en lui donnant une signification nouvelle, lorsque voulant introduire sa maîtresse, la Sklèréna, à l'intérieur du palais, il la fait appeler non plus du nom d'amante, mais de celui de souveraine et d'impératrice (δεσπότις και βασιλίς) et l'installe sur un trône aux côtés des impératrices Zoé et Théodora, lesquelles conformément à la volonté de l'empereur l'honorent de la nouvelle dignité de sébastè. Comme on le voit, ce n'est pas tellement le contenu sémantique de ce terme qui au début a changé, puisque Sklèréna devient en quelque sorte impératrice, mais plutôt l'emploi qu'en fait Constantin IX.
Nous savons que Jean II a 4 fils : Alexis, Andronic, Isaac et Manuel son successeur et 4 filles : Marie, Anne, Théodora et Eudoxie. Du côté des frères de Manuel I nous pouvons éliminer pour raison de préséance, les filles ou plutôt la fille du porphyrogénète et basileus Alexis, de même que les filles d'Andronic dont nous connaissons les 3 gendres, restent les filles du sébastocrator Isaac. Celui-ci a deux fils : Alexis et Jean, morts prématurément et au moins 5 filles : Théodora qui épouse à l'âge de 13 ans Baudouin III, roi de Jérusalem, devenue veuve en en 1163 elle est l'une des maîtresses d'Andronic Comnène, le futur usurpateur de l'Empire, Marie, objet tout d'abord de tractations matrimoniales entre Manuel Ier Comnène et l'empereur d'Allemagne Frédéric I Barberousse, épouse Étienne fils de Geyza roi de Hongrie, une troisième fille dont nous ignorons le prénom est la mère d'Isaac Comnène, tyran de Chypre une autre épouse Constantin Makrodoukas. Enfin Eudoxie, née en 1162 et fiancée au roi d'Aragon Alphonse II en 1173-74, et en réalité mariée à Guillaume VIII de Montpellier...
C’est alors qu’Andronic Comnène entre en scène. Fils d’Isaac, frère de Jean II il a été élevé à la cour du sultan d'Iconium en compagnie de son cousin germain, le futur empereur Manuel I avec qu’il se brouille à maintes reprises. Contrairement au futur empereur il déteste autant la noblesse féodale que l’esprit pro-occidental qui s’installe à la cour. Esprit cultivé, excellent soldat, fin courtisan, c’est aussi un homme dénué de tout scrupule, avide de pouvoir et fort ambitieux. Sa liaison avec la sœur de la maîtresse du basileus lui a valu d’être écarté de Constantinople et envoyé comme duc de Cilicie en 1151. Convaincu de complot contre l’empereur, il avait abouti en prison en 1154 d’où il s’échappa pour trouver refuge à la cour du grand prince Iaroslav de Russie. Réconcilié une première fois avec Manuel I, il retrouve son poste de gouverneur de Cilicie, mais ne tarde pas à le perdre à nouveau par son inconduite. Commence alors une vie errante qui le conduit à Beyrouth, Damas, Bagdad Mardin Erzeroum... Réconcilié à nouveau avec Manuel I, peu avant la mort de celui-ci, il revient à Constantinople, lui jurant fidélité éternelle ainsi qu’à son fils Alexis II. Autant par sagesse politique qu’en raison du scandale que représente la liaison d’Andronic avec la cousine de celui-ci, la reine Théodora, veuve du roi Baudouin de Jérusalem, avec qui il a eu deux enfants, Manuel l’éloigne de la capitale et en fait le gouverneur de la province du Pont sur la mer Noire C’est là qu’Andronic apprend le décès de Manuel et l’hostilité grandissante dont la régence fait l’objet.

Il commence par envoyer une lettre à l’empereur et au patriarche pour dénoncer les abus de la cour et les pouvoirs du protosébaste. Puis, en avril 1182, sentant le moment venu d’entrer en action, il marche sur Constantinople avec une petite armée. Les troupes envoyées par la régence et commandées par Andronic l’Ange pour lui barrer la route auraient dû s’avérer suffisantes pour arrêter sa marche. Toutefois, il parvient à les défaire près de Nicomèdie, suite à quoi les troupes d’Andronic l’Ange se rallient tout comme l’amiral de la flotte impériale, Kontostephanos, en Chalcédoine. Désormais en position de force, il rejette le compromis offert par le protosébaste, fait arrêter celui-ci, le fait jeter en prison et quelque temps après le fait aveugler... Il exige également l’entrée définitive de Marie d’Antioche dans un couvent.
En mai, le peuple de Constantinople qui s’est entre-temps rallié derrière Andronic donne libre cours à la fureur accumulée depuis des années contre les Génois et les Pisans. Nombre de ceux-ci se sont déjà enfuis à l’approche des troupes d’Andronic. Ceux qui restent sont assassinés. Les rescapés qui réussissent à atteindre la Syrie répandent des récits d’horreur, comme celui de l’hôpital des chevaliers de Saint-Jean où les malades sont tués dans leur lit, ou celui du légat papal décapité par la foule dont la tête est attachée à la queue d’un chien, y mêlant les accusations habituelles de schisme et de collusion avec le monde musulman. Il n’en faut pas moins pour unir contre Constantinople les cours Européennes, la papauté et les royaumes Latins détruisant ainsi le potentiel de bonne volonté accumulé par Manuel Ier.



Certain de pouvoir renverser la régence, Andronic fait son entrée à Constantinople en septembre et s’empresse de faire couronner Alexis II à Sainte Sophie. Suite à quoi il fait empoisonner Marie et Rainier avant d’obliger le jeune Alexis à signer l’arrêt de mort de sa mère, accusée de collusion avec le roi de Hongrie, laquelle est étranglée dans sa cellule. Le patriarche Théodose, sentant ce qui va venir et sachant qu’il ne pourra y résister préfère démissionner... Il est remplacé par un fidèle d’Andronic, Basile II Kamatéros. Enfin, la plupart des dignitaires du palais sont remplacés par des hommes à la dévotion d’Alexis. En septembre 1183, les deux fils d’Andronic, Théodore et Isaac, quittant leur refuge en Palestine pour fomenter une rébellion à Nicée, Andronic juge bon de se faire couronner coempereur. Quelques semaines plus tard Alexis II est étranglé dans son lit et son corps jeté dans le Bosphore. Andronic est enfin seul empereur. Par la suite, divers usurpateurs empruntent l’identité d’Alexis II et prétendent à son héritage. L’un d’entre eux forcera même l’empereur Alexis III à négocier avec lui après avoir trouvé refuge chez le sultan d’Iconium.

Alexis II Comnène.

www.cosmovisions.com/AlexisII.htm
Alexis II Comnène, fils de Manuel Comnène, succéda à cet empereur de Byzance à l'âge de 12 ans, en 1180, et fut mis sous la tutelle de Marie, sa mère, dont 
www.france-spiritualites.fr/biographies-portraits/alexis-ii-comnene.html
Alexis II Comnène, empereur de Constantinople, naquit dans cette ville en ... L'impératrice mère partagea bientôt l'autorité avec le protosebaste Alexis, son ...
www.persee.fr/web/revues/.../rebyz_0766-5598_1965_num_23_1_1349
de L Stiernon - ‎1965 - ‎Cité 11 fois - ‎Autres articles
(3) Alexis Ier Comnène (1081-1118) et Irène Doukaina (lre génération); Jean II Comnène (1118-1143) et Irène de Hongrie (2e génération); Manuel I Comnène ...









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