jeudi 20 février 2014

1179... EN REMONTANT LE TEMPS


 Cette page concerne l'année 1179 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée. Il ne peut donc s'agir que d'un survol !
ARMES DU PORTUGAL

1179... LA NAISSANCE DU ROYAUME DU PORTUGAL

Dès la fin du IXe siècle, les rois des Asturies libèrent le nord du pays. En 1095, Henri de Bourgogne reçoit de son beau-père Alphonse VI, roi de Castille et Léon, le comté de Portugal. Son fils, D.Afonso Henriques, se fait roi de Portugal en 1143 (Traité de Zamora, seulement reconnu par le Pape en 1179 ), reprend Lisbonne aux Arabes et déclare l'indépendance. Les rois de Portugal participent activement à la Reconquista, et c'est Alphonse III qui reprend l'Algarve aux Maures (1249-1252) il donne au Portugal ses frontières actuelles. Les derniers rois de la dynastie de Bourgogne dotent le royaume d'une administration omniprésente, en particulier D. Dinis qui fait beaucoup pour tout ce qui est ce qu'on appelle aujourd'hui l'aménagement du territoire. (Asséchement des marais, plantations de forêts de conifères...).

Alphonse I Henri « le Conquérant » comte puis 1er roi de Portugal (1139/1185) fils d'Henri de Bourgogne, comte de Portugal, et de Teresa Alfonso, bâtarde de Castille et de Léon, épouse Mafalda ( Mathilde ) de Savoie

Tout d'abord, de 1112 à 1128, sous la régence de sa mère Teresa Alfonso, le comte Alphonse I Henri de Portugal de la maison Capétienne ducale de Bourgogne, proclamé majeur en 1128 à la déchéance de sa mère la régente Teresa Alfonso de Castille traverse le Tage et remporte la bataille du Campo Ourique sur les Almoravides le 25 juillet 1139, il est aussitôt acclamé par ses troupes comme roi de Portugal, titre qu'il s'est déjà octroyé dès le 11 mars 1139. Le Portucalense était un petit territoire appartenant au royaume de Léon, que le roi avait donné ceci, avec la main de sa fille, Dona Térésa... Henri de Bourgogne un chevalier Franc, venu pour aider le monarque du Léon dans la lutte contre les musulmans. Le fils de Dona Térésa et du comte Henri, dispute à sa mère alors qu'elle est veuve le pouvoir sur la province dont elle a héritée...
Déjà depuis 1128 Alphonse Henri estime que le Portucalense doit être indépendant. Cependant, sa mère, conseillé par la noblesse Galicienne et son amant, aussi Galicien, est contre cette possibilité.
ALPHONSE I HENRI LE CONQUÉRANT
Incité et encouragé par la noblesse et le clergé Portugais Afonso Henriques mène contre sa mère la bataille de Sao Mamede (1128) et la gagne, devenu comte il établi deux priorités:
  1. Devenir un comté indépendant;
  2. Conquérir des territoires aux Sarrasins, qui occupe encore une bonne partie de la péninsule Ibérique.
Afin d'éviter cette sécession de fait, le roi Alphonse VII de Castille et de Léon envahit le Portugal en 1141 avec son armée commandée par le comte d'Astorga cependant l'armée Castillane est ensuite vaincue par les troupes du nouveau roi Alphonse I Henri de Portugal « le Conquérant », cousin germain du roi Alphonse VII de Castille et de Leon. A la suite de cette défaite, le roi Alphonse VII doit signer avec le roi Alphonse I Henri de Portugal en octobre 1143 à Zamora un traité en présence du cardinal Giudo de Vico, légat du pape Innocent II (1130 à 1143), par ce traité et bien que ne reconnaissant pas encore formellement le titre royal du comte Alphonse I Henri de Portugal, c'est-à-dire l'indépendance du Portugal alors réduit à la partie reconquise septentrionale de l'actuelle nation Portugaise, le souverain de Castille et de Léon traite pour la première fois d'égal à égal avec son cousin Lusitanien. Ainsi dès 1139 et plus encore à partir du traité de Zamora signé en octobre 1143 le premier roi Alphonse I Henri de Portugal délaisse peu à peu mais constamment sa position de vassal du roi de Castille et de Léon pour devenir vassal direct du souverain pontife... En conséquence le pape Lucius II (1144 à 1145 ) reconnaît Alphonse I Henri « Dux Portugalensis » en 1144 puis une bulle du pape
Le 5 octobre 1143, Afonso Henriques et son cousin, le roi de Léon, signent le traité de Zamora, dans lequel le roi de Léon reconnaît l'indépendance du Comté Portucalense, rebaptisé Portugal. Cependant, c'est seulement le 13 Avril 1179, que le pape Alexandre III accepte et reconnaît pour la première fois, le royaume du Portugal, Afonso I Henrique devient le premier monarque...
Alexandre III (1159 à 1181) datée du 23 mai 1179 le déclare roi de Portugal obligeant le roi Alphonse VIII de Castille, petit-fils du roi Alphonse VII de Castille et de Léon, à reconnaître à son tour l'indépendance du Portugal et le titre royal de son souverain. Le Portugal est donc une création féodale et militaire du XIIe siècle.
Il est cependant à noter que le premier roi de Portugal fonde son royaume en calquant ses institutions sur celles du royaume de Castille. Toutefois la Castille tarde encore longtemps avant d'accepter le fait de l'indépendance du Portugal manœuvrant par conflits armés et commerciaux ainsi que par alliances matrimoniales afin de récupérer le Portugal, ce que l'Espagne parvient à faire temporairement de 1580 à 1640 mais la nation Portugaise se rebelle face à sa puissante voisine Castillane puis Espagnole pour préserver son indépendance et sa particularité, elle s'ouvre notamment sur l'aventure maritime afin d'éviter que tout contact avec l'Europe et l'Asie ( alors presque seul monde connu ) ne puisse se faire que par voie terrestre c'est-à-dire via la Castille son « ennemie héréditaire » ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol I p.76 et 77 )
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Néanmoins il existe un bref du pape Lucius II de l'année 1155, dans lequel Alphonse est nommé seulement duc de Portugal. Quoi qu'il en soit, cette affaire n'a été définitivement réglée que par une bulle d'Alexandre III du 23 mai 1179. Elle accorde au roi et à ses successeurs la dignité royale dans toute sa plénitude, et lui confère le royaume de Portugal et toutes les terres que lui et ses successeurs prendront encore aux Maures, et sur lesquelles les rois chrétiens voisins n'auront pas de droit acquis, le tout contre le paiement d'un cens annuel de deux marcs d'or que l'archevêque de Braga est chargé de transmettre à Rome. Ainsi, conformément au compromis auquel Alphonse I Henri a consenti, toute prétention du royaume de Léon sur la couronne du Portugal se trouve éteinte et anéantie...

Immédiatement après la bulle d'Innocent II et celle d'Alexandre III, c'est-à-dire en 1145 ou en 1181, Alphonse Henri Ier convoque à Lamégo les États ou cortès du royaume. L'incertitude d'une date si importante vient de l'usage qui prédomine alors en Espagne et en Portugal, de se servir concurremment de l'ère d'Espagne et de celle de Jésus-Christ. (Les États de Lamégo ont été tenus en 1143 : cela est certain, on demande seulement d'après quelle ère cette époque doit être comptée. Si c'est l'ère d'Espagne, l'année 1145 répondrait à 1181 de Jésus-Christ). Il n'est pas probable qu'Alphonse 1er ait tardé pendant une quarantaine d'années de s'occuper des affaires importantes qui ont été traitées à Lamégo, néanmoins comme il y est question de la bulle du pape en faveur de la royauté du Portugal, et que celle d'Alexandre III est de l'année 1179, plusieurs écrivains placent les États de Lamégo à l'an 1181 de l'ère de Jésus-Christ.
L'allégation d'une bulle du pape est une nouvelle preuve de l'authenticité de celle d'Innocent II. Les cortès de Lamégo, les premières qu'Alphonse ait tenues, sont composées des trois ordres de l'état, savoir, le haut clergé, la noblesse et des députés des principales villes du royaume. Le document qui renferme leurs décrets dans la forme d'un procès - verbal , constitue la loi fondamentale du royaume; et si jamais le rêve des philosophes du XVIIIe siècle d'un contrat social et primitif a été réalisé , c'est par les avènements qui se sont passés à Lamégo. Ils méritent sous ce rapport notre attention :
La loi de Lamégo renferme les conditions auxquelles la dignité royale, conférée illégitimement par une soldatesque incapable d'aucune délibération, attendu que, pour délibérer, il faut être libre, et que la renonciation à la liberté politique constitue l'essence de l'état militaire, la loi de Lamégo renferme, disons nous, les conditions auxquelles la dignité royale offerte à Alphonse 1er par l'armée qui n'a pas le pouvoir de la lui offrir, et acceptée par lui, lui a été librement conférée par la nation s'exprimant par l'organe de ses représentants.
Cette loi, vrai contrat synallagmatique, est immuable par sa nature ; c'est-à-dire qu'elle ne peut être modifiée, changée ou abrogée par une des deux parties contractantes, ni par le roi qui perd tout droit à la couronne, s'il viole les conditions desquelles il la tient, ni par la nation, qui ne peut imposer au roi d'autres conditions que celles auxquelles le premier de ses ancêtres s'est soumis en acceptant la royauté... Il faut, pour changer la loi de Lamégo, le concours du roi et des vrais représentants de la nation. On ne saurait nier ce principe, sans renverser les bases de tout droit public, et attaquer la sainteté de tout contrat, ce serait favoriser le despotisme des rois ou celui de la multitude...
La loi de Lamégo est le document historique qui nous montre la constitution Portugaise dans toute sa simplicité. C'est ce qu'on appelle la Constitution des Anciennes Cortès, constitution modifiée dans l'espace de plusieurs siècles, non par des révolutions violentes, mais par le libre concours des deux pouvoirs constitutifs, le roi et les représentants de la nation, constitution qui, tombée ensuite dans l'oubli, n'a pourtant jamais cessé d'être le patrimoine des Portugais.
« Si des constitutions modernes dit un écrivain Allemand de nos jours, ont été comparées à des échafaudages bâtis dans l'air, et dépourvus de fondations, ou peut dire que la vieille Constitution Portugaise ressemble à un arbre sorti, il y a des siècles, des ruines du paganisme sur un champ de bataille, arbre dont les racines et les branches ont pris la direction que le temps, les besoins et la nécessité leur ont donnée, et que nous retrouvons tel qu'il est avec ses défauts et ses avantages, parce que par la nature des choses il a pris la forme qu'il a et n'en a pas pu prendre une autre. »
« Savoir faisons à tous ceux qui les présentes liront, qu'après avoir médité avec la plus mûre réflexion sur les principes de l'antique Constitution Portugaise, dans laquelle se trouvent cette harmonie merveilleuse et cette sage combinaison, dont l'expérience de tant de siècles a montré les avantages incalculables pour la Nation Portugaise, avantages tels, qu'on ne peut attendre ni de plus grands, ni même d'aussi grands bienfaits d'institutions nouvelles et différentes, après avoir enfin considéré que, selon les maximes des plus sages politiques, une nation ne peut retirer aucun avantage d'une forme de gouvernement qui n'est pas en conformité parfaite avec son caractère, son éducation et ses antiques usages, et que les tentatives qu'on a faites de réduire à un type général ont échouées... »
RÉPARTITION DES PROVINCES
« La loi de Lamégo se compose de 5 parties, soigneusement distinctes les unes des autres. Nous avons pensé qu'il ne convenait pas de démolir le noble édifice de notre Antique Constitution Politique, composée de lois sages, soit écrites, soit traditionnelles, et qui de plus ont été confirmée par le serment prêté par nos prédécesseurs et par nous-même, de maintenir les droits et les privilèges de la nation. Considérant, qu'en convoquant les anciennes cortès , et en maintenant notre Antique Constitution, nous conservions évidemment les anciennes coutumes , opinions et usages de la nation Portugaise, que la majesté et la grandeur du trône restent intactes dans tous leurs droits, que ces mêmes cortès sont une véritable représentation nationale, dans laquelle le peuple est représenté par ses mandataires, le clergé et la noblesse par ceux de ses membres qui ont le droit de voter, qu'enfin, sans employer des moyens nouveaux, incertains et périlleux, et sans opérer de réformes précipitées et destructives, qui amènent la plus funeste subversion, ainsi que l'expérience nous l'a malheureusement montré, mais en suivant les voies connues et frayées, et en améliorant progressivement l'administration de l'état, nous pourrons assurer le bien-être de notre peuple, que c'est par une promesse frauduleuse de convoquer les Anciennes Cortès qu'une faction rebelle et désorganisatrice a ébloui le peuple Portugais, tandis qu'elle n'avait en vue que d'opérer la destruction de ces institutions mêmes, qu'elle proclamait, et de soumettre la nation au joug indigne dont nous l'avions heureusement délivrée...
Après avoir longtemps pesé ces raisons ainsi que beaucoup d'autres considérations qui nous ont été développées par la junte avec tant de justice et de sagesse, nous rappelant aussi que telle a été, sur cet objet important, l'opinion de beaucoup de personnes craignant Dieu, fidèles à notre service, et zélées pour le bien de notre royaume. Encore les maux qui ont toujours résultés de l'introduction d'innovations fondées sur des théories vagues, et de constitutions compilées avec précipitation, et ordinairement rejetées par l'expérience, convaincu que les obligations que nous avons contractées lorsque la bonté divine nous a fait monter sur le trône, nous imposent le devoir de respecter et de conserver dans leur intégrité les droits anciens de la monarchie, connaissant surtout que l'ancienne constitution Portugaise renferme en elle-même tous les éléments nécessaires à la conservation de notre sainte religion, de la majesté du trône, de la sécurité des droits individuels de tous nos sujets et du bon ordre de l'administration publique, qu'elle repose d'ailleurs sur le serment spontané que nous-même et tous nos augustes prédécesseurs nous avons prêté au moment de notre avènement au trône, qu'enfin cette constitution est désirée par la grande majorité des Portugais, et qu'en conséquence de tout ce qui a été dit, elle est la seule qui puisse réaliser notre promesse royale, notre conseil d'état entendu , nous avons trouvé bon de déclarer que notre ancienne constitution politique est en vigueur...
En conséquence, il est ordonné à tous les tribunaux, à toutes les autorités civiles et ecclésiastiques, à tous les conseils municipaux, à toutes les villes , à tous les villages, considérés individuellement et cumulativement, de se le tenir pour bien entendu, sans aucun doute ni interprétation aucune, et aussi entièrement que cela est expliqué. Et pour donner aux présentes une publicité directe, comme à un diplôme solennel, public, incontestable, et le revêtir de toutes les formalités que prescrivent les lois et ordonnances, nous ordonnons qu'il soit publié dans la grande chancellerie de notre royaume, et scellé du grand sceau , etc., etc... »
« Aussitôt le roi appelle les évêques, les nobles hommes et les procureurs, et ils disent entre eux : Faisons d'abord des lois sur l'hérédité du royaume, et ils font les lois suivantes
1. Que le seigneur roi Alphonse vive et qu'il tienne le royaume.
  1. S'il a des fils , qu'ils vivent et aient le royaume de manière qu'il ne soit pas nécessaire de les faire rois de nouveau. Ils succéderont ainsi : si le père a le royaume et qu'il meure, le fils l'aura, ensuite le petit-fils, ensuite le fils de celui-ci, et ensuite les fils des fils en toute éternité et à jamais
  2. . Si le fils aîné meurt du vivant de son père, le second sera roi, si le second meurt, ce sera le troisième, si le troisième meurt, le quatrième, et tous enfin de la même manière. »
  3. Si le roi meurt sans fils, mais qu'il ait un frère, celui-ci sera roi tant qu'il vivra, et après sa mort son fils ne sera pas roi, à moins que les évêques et les procureurs et les nobles de la cour royale ne l'instituent tel .
« Alors Laurent Vénégas, procureur du seigneur roi, dit aux procureurs :
Le roi demande si vous voulez que ses filles participent aussi à la succession du royaume, et si vous voulez faire des lois à ce sujet. Et après avoir débattu entre eux cette question pendant plusieurs heures, ils dirent:
Les filles du seigneur roi sont aussi sorties de ses flancs, et nous voulons qu'elles entrent dans la succession du royaume, et qu'il soit fait des lois pour cela, et les évêques et les nobles firent des lois de la manière suivante. »
« Si le roi de Portugal n'a pas de fils , mais qu'il ait une fille, elle sera reine après la mort du roi, de la manière suivante: elle ne se mariera qu'à un noble Portugais qui ne sera appelé roi que quand la reine lui aura donné un fils, et lorsque l'époux de la reine viendra à l'assemblée, il marchera à la gauche de la reine, et l'époux ne posera pas sur sa tête la couronne du royaume.
Il est ordonné à perpétuité que la fille aînée du roi prenne un époux du Portugal, afin que le royaume ne passe pas à des étrangers, et, si elle se marie à un prince étranger, elle ne sera pas reine, parce que nous ne voulons pas que la royauté sorte des mains des Portugais, puisque nos bras ont fait les rois, sans secours étranger, par notre force et avec notre sang. »...
« Telles sont les lois sur l'hérédité de notre royaume. Et Albert, le chancelier du seigneur roi, les lut devant tous, et ils dirent : Elles sont bonnes, elles sont justes, nous les voulons pour nous et pour notre semence après nous. »
L'ordre de succession établi par la loi de Lamégo est celui qu'en terme de droit public on nomme succession linéale mixte. Nous verrons dans la suite que cette loi était incomplète, et donna lieu à des contestations. Nous ne citons ici qu'une seule omission : la loi ne dit pas si les enfants naturels sont ou ne sont pas exclus de la succession. On allègue des avènements postérieurs qui prouvent bien qu'ils ont été ordinairement exclus, mais comme à l'époque d'où date la législation de Lamégo, les fils naturels ne jouissaient pas de la défaveur qui les a frappés par la suite, leur exclusion aurait dû être exprimée.
« Et le procureur du seigneur roi dit : Si dit le roi :
Voulez-vous faire des lois sur la noblesse et la justice? Et tous répondirent : Cela nous plaît:                                
Ainsi soit-il avec l'aide de Dieu. Et ils font les lois suivantes :
« Ceux qui sont issus de la semence du roi et des familles de ses fils et petits-fils, sont les hommes les plus nobles. ».
« Les Portugais qui auront sauvé à la guerre la personne du roi, ou sa bannière, ou son fils, ou son gendre, sont nobles, pourvu qu'ils ne soient Maures ni Juifs. »
« Les fils de ceux qui, étant pris par les Infidèles, sont tués parce qu'ils ne veulent pas devenir infidèles, mais qui tiennent pour la loi de Jésus-Christ, sont nobles. »
« Quiconque en bataille rangée tue le roi ennemi ou son fils, ou s'empare de la bannière royale, est noble. » ...
« Quiconque se trouve à notre cour et appartient à une famille noble de temps immémorial, sera à jamais noble tous ceux qui ont assisté à la grande bataille d'Ourique, seront censés nobles et nommés nos vassaux dans toutes les générations. »
« Les nobles qui, dans une bataille rangée, s'enfuient, ceux qui frappent une femme de leurs épées ou lances, qui dans une bataille ne défendent pas de toutes leurs forces le roi, ou son fils, ou sa bannière, ceux qui prêtent un faux témoignage, qui ne disent pas la vérité au roi; qui parlent mal de la reine et de ses filles, ceux qui désertent aux Maures, s'emparent du bien d'autrui, qui blasphèment Jésus-Christ, ceux qui forment des complots pour faire mourir le roi, ne sont pas nobles, ni eux, ni leurs fils à jamais. »
« Telles sont les lois relatives à la noblesse, Albert, chancelier du roi, en donne lecture et ils disent : Elles sont bonnes, elles sont justes, nous les voulons pour nous et pour notre semence après nous. »
Ces dispositions sur la noblesse nous paraissent un des documents les plus remarquables du XIIe siècle. C'est le premier où nous trouvons l'idée d'une noblesse autre que la noblesse féodale, d'une noblesse que donnent le mérite et la vertu.
Et quelles sont les qualités par lesquelles on acquiert cette noblesse? Quelles sont les vertus que les législateurs du Portugal honorent plus que la naissance et le courage militaire?
C'est le dévouement pour la religion et pour le roi.
Quelles sont les actions qui déshonorent la noblesse, qui en rendent indignes même les descendants du coupable?
Ce sont la lâcheté et la bassesse, ce sont le mensonge et la calomnie, c'est l'infamie d'offenser un sexe qui n'a pas d'armes. Observons encore la formule par laquelle les États de Lamégo expriment leur adhésion aux lois qu'on leur propose. Ils les approuvent, non seulement parce qu'elles sont sages, mais aussi parce qu'elles sont justes.
Dans quelle école ces hommes simples ont-ils donc appris un principe que tant de législateurs de nos jours, sortis des bancs des philosophes, ont constamment méconnu ?
4. Les lois sur la justice forment la quatrième section. Elles se rapportent uniquement aux crimes, et déterminent la punition du vol, de l'adultère, du meurtre, du viol et de l'injure.
« Et Laurent Vénégas, procureur du roi, dit. Voulez-vous que le seigneur roi aille aux cortès du roi de Léon, ou lui paie tribut ou à quelque autre, à l'exception du seigneur pape qui l'a nommé roi ?
Et tous se levèrent en tirant leurs sabres, et s'écrièrent:
Nous sommes libres et notre roi est libre. Nos mains nous ont délivrés et le seigneur roi. S'il en est un parmi nous qui consente (à la servitude), qu'il meure !
Si c'est le roi, qu'il cesse de régner sur nous !
Et le seigneur roi, la couronne sur la tête et l'épée nue à la main, s'adressant à l'assemblée, dit :
« Vous savez les combats que j'ai livrés pour votre liberté, vous en êtes témoins, mon bras en est témoin, et ce sabre, quiconque consent à l'esclavage, mourra, et si c'est mon fils, ou mon petit-fils, qu'il ne règne pas. »
« Et tous dirent: C'est là une bonne parole. Qu'il meurent ! et, si le roi consent à une domination étrangère, qu'il ne règne pas !
Et le roi dit : Ainsi soit-il ! »
Telle est la loi de Lamégo.
BULLE DE 1179
Alphonse 1er continue avec succès ses guerres contre les Arabes, s'empare de Santarem et assiège Lisbonne en 1147. Cette place, défendue par une garnison nombreuse, fait une résistance si vigoureuse que le roi est sur le point de lever le siège, lorsqu'une flotte, portant en Terre-Sainte des Croisés Flamands, Anglais, Normands, Frisons et Allemands, commandés par Arnoulf, comte d'Arschot, et par Galéran II, comte de Meulant, arrive dans un port de la Galice. Le roi requiert ces Croisés pour l'aider, le siège est long et difficile, il dure du 18 juin au 2 octobre 1147. La conquête de Lisbonne répand la gloire d'Alphonse 1er dans toute l'Europe, et une foule de chevaliers et d'aventuriers se rendent en Portugal pour servir sous ses drapeaux. Avec leur aide , il étend les frontières de son royaume jusqu'aux confins des Algarves.
Alphonse Ier meurtt le 6 décembre 1185, après un règne de 57 ans
PAPE ALEXANDRE III
La bulle de 1179 :
« Alexandre, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, très cher fils dans le Christ, à Alphonse, illustre roi des Portugais, et ses héritiers, dans la perpétuité » « Le Siège apostolique doit aimer avec affection sincère et s'efforcent de participer de manière efficace, dans leurs justes exigences, celles choisies par la Providence divine pour le gouvernement et le salut du peuple.
Nous, par conséquent, en raison de vos qualités de prudence, de justice et de dignité de gouvernement, vous emmenons dans Saint-Pierre et notre propre protection, et accordons et confirmons par l'autorité apostolique à votre domaine d'excellence, le royaume de Portugal, les honneurs de royaume et la dignité qui correspond aux rois, ainsi que tous les lieux qui, avec l'aide de la grâce céleste, vous avez arrachés des mains des Sarrasins, et sur lequel vos princes chrétiens voisins ne peuvent pas prétendre à aucun droit.

Et pour que votre dévouement et de service à Saint-Pierre, prince des apôtres, et à la sainte Église romaine peuvent se développer, nous décidons d'étendre cette même concession à vos héritiers et, avec l'aide de Dieu, de le défendre. pour eux, autant que notre magistrature apostolique est concerné.
CARTE DE 1210
Cette bulle, compte tenu de sa valeur exceptionnelle, est conservé dans les Archives nationales de torre do Tombo à Lisbonne.

Manifestis Probatum
– Wikipédia, a enciclopédia livre
pt.wikipedia.org/wiki/Manifestis_ProbatumTraduire cette page
Manifestis probatum foi uma bula emitida pelo Papa Alexandre III, em 1179, que declarou o Condado Portucalense independente do Reino de Leão, e D.

O Portal da História - Bula Manifestis Probatum de 1179

www.arqnet.pt/portal/.../manifestis_probatum.htmlTraduire cette page
Bula Manifestis Probatum, de 23 de Maio de 1179. "Concedemos e confirmamos por autoridade apostólica ao teu excelso domínio o reino de Portugal com ...

Portugal — Wikipédia

fr.wikipedia.org/wiki/Portugal
Fondé au XIIe siècle, le royaume de Portugal devient au XVe siècle siècle l'une des ... República) est le régime politique en vigueur au Portugal entre la fin de la ...

Persée : Pierre David, Études historiques sur la Galice et le Portugal ...

www.persee.fr/.../hispa_0007-4640_1948_num_50_2_3136_t1_0195_0...
de Y Renouard - ‎1948
(7e volume de la Collection portugaise publiée sous le patronage de l'Institut ... au VIe siècle; La métropole ecclésiastique de Galice du VIIIe au XIe siècle : Braga ... Elle révèle que, dès la fin du vie siècle, la région entre Minho et Douro était la ...

Les royautés en Occident (X-XIIIe siècle) - Philisto

www.philisto.fr › Cours
23 oct. 2011 - Le Xe siècle est une période d'éclatement des pouvoirs marquée par les ..... la Castille prend Cordoue en 1236, le Portugal s'empare de l'Algarve en 1242. A la fin du XIIIe siècle, les musulmans n'occupent plus que le seul ...

5 commentaires:

  1. Tout change au cours du temps. Qu'en sera -t-il dans 834 ans ?
    Très bonne journée.

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  2. Il y des jours je me prends à rêver... 17 ans et il savait déjà que le salut était dans la reconquête et l'indépendance.

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  3. "Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées,
    La valeur n'attend point le nombre des années" affirme Rodrigue dans le Cid de Corneille..

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  4. Certes mais j'ai beaucoup d'admiration pour ces hommes déterminé, fidèle à leur idées et à leur peuple.

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  5. Et vous avez raison, Monique! Amitiés

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