vendredi 28 février 2014

1171... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1171 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée. Il ne peut donc s'agir que d'un survol !


LES MARCHANDS DE L'EAU DE PARIS


BLASON DES MARCHANDS DE L'EAU DE PARIS  
Dans le grand mouvement d’expansion démographique et urbaine que connaît alors toute l’Europe occidentale, Louis VI fait de Paris une « ville neuve » en plein essor dans tous les domaines. Il organise les premières corporations, fixe le statut des bouchers, abandonne aux marchands la taxe jusqu’alors perçue par le fisc royal sur les bateaux de vin (1121). La communauté des marchands de l’eau prend ainsi naissance et grâce aux privilèges royaux successifs, se développe jusqu’à devenir l’autorité Municipale Parisienne.
Investie d’un pouvoir excessif, cette magistrature est vénale avant d’être réformée par Louis IX. Celui-ci décide, vers 1258, de nommer un officier en lui attribuant les pouvoirs d’un bailli sans lui en décerner le titre, car le roi se considère maître en dernier ressort de la capitale.
Le prévôt royal est chargé de maintenir l’ordre dans la ville et d’assurer la police des métiers. Le premier officier investi de cette fonction est Étienne Boileau. Celui-ci réorganise une cour de justice propre à la ville, mais dont les arrêts sont exécutoires dans l’ensemble du royaume pour tout ce qui concerne l’approvisionnement de Paris.
En contrepartie de la suppression de l’affermage de la prévôté de Paris, Louis IX cède l’administration municipale au premier prévôt des marchands, Evrard de Valenciennes, ainsi qu’à quatre échevins. Ces 5 magistrats sont élus pour deux ans et rééligibles au moins deux fois. Leur charge consiste à assurer la police des vivres et exécuter de nombreux travaux d’utilité publique : l’entretien des fossés, l’enlèvement de tout obstacle à la navigation sur la Seine, la construction des édifices publics, des remparts, des fontaines…etc.
Au XIVe siècle, la municipalité devient très complexe avec à sa tête un Bureau de la ville dirigé par le prévôt des marchands, puis un Conseil de la ville consulté pour les cas importants, et enfin l’Assemblée générale avec ses nombreux délégués.

MAQUETTE DES PILIERS DES NAUTES

A l'intérieur de ces nouvelles agglomérations, la majorité de la population est souvent originaire de villages situés dans un rayon de 20 à 30 kilomètres, encore que quelques individus venus de plus loin y arrivent et y demeure assez souvent. Les agents du seigneur, fréquemment détenteurs de terres dans la ville perçoivent les redevances, maintiennent l'ordre, contribuent à rendre la justice, assurent un début d'administration. Éléments dynamiques, les marchands font des affaires et celles-ci vont du commerce actif d'exportation du drap, des produits colorants du cuir... au prêt, à la grosse aventure, à la mainmise sur les moulins, les fours, les étaux du marché, à la spéculation foncière aussi, particulièrement profitable en cette période d'expansion... Enfin, on y trouve un nombre déjà considérable d'artisans dont les professions couvrent une gamme plus étendue qu'on ne le suppose parfois. A côté de ceux que le ravitaillement de la ville rend indispensables, comme les bouchers, les boulangers, les meuniers, il y a les techniciens qui approvisionnent toute la région en outils et en matériel : socs de charrue, harnais, selles, armes, ouvriers du fer comme les forgerons, serruriers, couteliers, travailleurs du cuir comme les tanneurs, les cordonniers,· artisans de la laine comme les tisserands, les foulons. Cette dernière activité surtout commence dès la seconde moitié du XIIe siècle à faire la fortune de nombre de centres du nord-ouest de la France, entre Seine et Escaut... en Flandre, Artois, Normandie. Leurs draps s'exportent et se vendent sur les places Méditerranéennes, à l'époque grandes consommatrices d'étoffes du Nord. Centre de consommation, mais aussi centre de fabrication et de diffusion, la ville et son marché jouent ainsi pleinement dans l'économie un rôle nouveau et actif.
Certains de ces « bourgeois » (le mot paraît à l'origine souligner la résidence dans un bourg) font rapidement fructifier une fortune dont l'essentiel est constitué d'argent liquide, de deniers. Liens familiaux et intérêts communs unissent entre eux les plus fortunés des notables, les « meilleurs » (meliores), les « plus puissants » (potentiores), selon les termes des documents du temps. Cette conscience d'une solidarité entre tous les habitants d'une même ville, favorisée par l'esprit des associations religieuses et par la cohésion de la « guilde », trouve son expression la plus complète dans ces communautés unies par serment qui portent un nom révélateur : « commune », « amitié », « paix ».

Les statuts d'Aire-sur-la-Lys, datant de 1093-1111 et confirmés en 1188, stipulent, par exemple, que « tous ceux qui sont compris dans l'Amitié de la ville ont confirmé par la foi et le serment que chacun porterait aide à chacun comme à un frère en ce qui est utile et honnête ». C'est ainsi que « si quelqu'un a eu sa maison brûlée ou si, tombé en captivité, il doit payer une rançon réduisant ses moyens, chacun des Amis donnera un écu pour secourir l'Ami appauvri ».

Cette solidarité active fondée sur le serment devait rapidement déboucher sur des revendications touchant la gestion de la ville et le statut de ses habitants. Car à cette population nouvelle rassemblée dans les bourgs se pose un problème capital...
DÉTAIL D'UN PILIER
Composée d'individus d'origines et de conditions juridiques mêlées, elle doit s'efforcer d'obtenir avant tout un statut propre qui lui garantisse des conditions acceptables pour l'exercice de son activité au cœur d'une société tout entière fondée, d'une part, sur les rapports féodaux et, d'autre part, sur les besoins de l'exploitation des domaines ruraux. Ce désir était particulièrement impérieux chez les marchands, dont les transactions s'accommodent difficilement des entraves de tout genre que la coutume apporte tant à la liberté personnelle (cens, corvées, etc.) qu'aux opérations commerciales (duel judiciaire, ordalies du fer rouge et de l'eau bouillante comme moyens de preuve en cas de procès). La plupart d'entre eux, ainsi que quelques partisans aisés et les possesseurs de biens fonciers, avaient réussi à amasser des fortunes imposantes pour l'époque. Ils supportent donc de plus en plus difficilement la tutelle du seigneur, maître des personnes et des biens, parfois même propriétaire du sol, d'autant que ce dernier vise alors à renforcer et à multiplier ses exigences en vertu de son pouvoir de ban. Il s'agit, en fait, de limiter et de définir les exactions seigneuriales (cens, mainmorte, formariage), d'uniformiser le statut des habitants et d'obtenir dans toute la mesure du possible des garanties judiciaires (tribunal particulier) et économiques (exemption des péages, etc.). Programme à peu près général que Guibert de Nogent, peu suspect pourtant de sympathie pour les revendications communales, formule avec netteté:
«Tous ceux qui sont tenus au cens capital c'est à dire les serfs, soumis à un impôt payable par tête ils paient chaque année en une seule fois ce qu'ils doivent à leur seigneur, selon la coutume, du fait de leur servitude, commettent-ils une infraction contre le droit en vigueur, ils s'en acquittent en payant une amende fixée par jugement, quant aux autres perceptions exigées d'habitude des serfs, ils en sont complètement exempts ».

Une solidarité militante: la commune
PLAN DE PARIS
Le moteur de cette révolution, c'est la conjuration, la « commune ». «Terme nouveau et détestable » aux yeux de Guibert de Nogent, « conspiration turbulente » si l'on en croit le canoniste Yves de Chartres, suivi en cela par la plupart des évêques et même des papes, comme Innocent II, qui donne à Louis VII l'ordre de « disperser par la force les coupables associations des Rémois, dites compagnies ». L'histoire du mouvement communal est donc difficile à écrire, puisque la grande majorité des sources dont on dispose pour le faire sont l’œuvre de clercs, outrés de l'emploi abusif du serment à des fins profanes. Elles sont, en fin de compte, tendancieuses, sinon partiales.

Les méthodes employées ont varié selon les temps et les lieux, selon l'attitude aussi des seigneurs. Réaction prudente du roi de France, soucieux d'éliminer du domaine royal et des évêchés à sa discrétion les ferments de trouble, mais encourageant, au contraire, l'établissement communal chez ses voisins, attitude ambiguë et souvent hostile des évêques, comme au Mans, à Cambrai, à Laon, provoquant des soulèvements brutaux, soutien affirmé du comte de Flandre, et plus nuancé de la part des autres grands féodaux Français.

Dans la plupart des cas, les bourgeois conjurés ont d'abord tenté d'obtenir à prix d'argent la concession de la commune et de ses avantages. Mais irrités par les refus, les réticences, les palinodies qu'ils rencontrent, ils n'hésitent pas à recourir à la force et à la violence, au soulèvement sauvage avec son cortège d'émeutes, de massacres, de pillages, d'incendies et de répressions sans pitié... La liste de ces « émotions » est longue et sanglante qui va du feu de paille du Mans (1070) et de la révolte de Cambrai (1076) à celles de Laon (1112), d'Amiens (1114) ou de Reims (1139).

La révolte de Laon est caractéristique à cet égard. La fourberie et la cupidité de l'évêque Gaudri provoquent l'insurrection des bourgeois. Armés d'épées, de haches, d'arcs et de cognées, ils prennent d'assaut le palais épiscopal, massacrent les défenseurs et lapide l'évêque, qu'ils ont découvert blotti dans un tonneau. Clercs et nobles sont également chassés. L'incendie succède au pillage et atteint la cathédrale elle-même. La riposte est aussi furieuse... aidés par l'armée royale, seigneurs et chevaliers reprennent Laon, la mettent à sac et égorgent tous les bourgeois qu'ils peuvent trouver. Pareils actes de violence, d'ailleurs courants à l'époque, illustrent cependant l'acuité du conflit et l'ardeur des clans opposés.

C'est, en gros, dans une région comprise entre le littoral, l'Escaut et la Somme, que le mouvement, s'étendant de proche en proche, donne vraiment sa pleine mesure. Enhardies par la prospérité que leur vaut une industrie drapière en plein essor, les villes se montrent ardentes à obtenir les avantages du statut communal, à celles citées plus haut, il faut joindre Saint-Quentin (vers 1080), Beauvais (1099), Noyon (1110), Soissons (1116-1126), Corbie (1120), Saint-Riquier (avant 1126), Abbeville (1130). Dans chaque cas, les péripéties sont différentes, allant de l'accord tacite à l'explosion armée, tandis que suppressions, rétablissements, confirmations se succèdent au hasard des circonstances. C'est ainsi qu'en Flandre l'assassinat du comte Charles le Bon (1127) déclenche une véritable guerre civile dans le comté. Les villes jouent le rôle décisif dans la succession, malgré le soutien du roi de France Louis VI, Guillaume Cliton est évincé au profit de Thierry d'Alsace, qui s'est assuré l'appui des grandes cités commerçantes (Gand, Bruges, Lille et Ypres) en leur promettant de favoriser leur commerce et leurs libertés. Des soulèvements bourgeois (qui ne prennent pas toujours la forme de la « commune ») sont également signalés à Sens (1149), à Vézelay (1136), à Orléans (1137), à Poitiers (1138), à Toulouse (1139) et à Bordeaux (1147-1149).

A Paris le roi édite :
[« Au nom de la sainte et indivisible Trinité, amen. Moi, Louis, par la grâce de Dieu roi des Francs, à tous, à perpétuité. Savoir faisons tant aux présents qu’à ceux à venir, que nos citoyens de Paris qui sont marchands par eau sont venus devant nous, nous demandant que nous leur concédions et confirmions les coutumes qu’ils avaient eues du temps de notre père le roi Louis, approuvant leur requête avec une faveur bienveillante, nous avons donné à leurs prières notre bienveillant accord. Leurs coutumes sont ainsi depuis longtemps : personne n’a le droit d’amener à Paris ou d’emmener quelque marchandise, du pont de Mantes qu’aux ponts de Paris, s’il n’est marchand de l’eau de Paris ou s’il n’a cette marchandise en société avec quelque marchand de l’eau de Paris. Si quelqu’un ose agir autrement, il perdra le tout ; et la moitié de ce tout ira au roi, pour le forfait, et l’autre moitié à nos marchands de l’eau de Paris. Quant aux marchands de l’eau de Rouen, ils auront licence et d’amener leurs bateaux vides jusqu’au petit ru du Pecq, pas au-delà, et, de là, de charger et de ramener leur chargement sans être associés aux marchands de l’eau de Paris. Et si quelqu’un, sans associé parisien, s’avance au-delà, qu’il perde le tout de la même manière et, comme il a été dit, qu’on distribue le tout au roi et aux marchands […]. Pour que ceci soit valable à perpétuité, nous avons prescrit de le confier à un écrit et de le renforcer par l’autorité de notre sceau, en y ajoutant le monogramme de notre nom. Fait à Paris l’an de l’Incarnation du Verbe 1170 ; présents dans notre palais ceux dont suivent les noms et les seings. Seing du comte Thibaut, notre sénéchal ; seing de Mathieu, chambrier ; seing de Guy, bouteiller ; seing de Raoul, connétable ; donné par la main d’Hugues, chancelier et évêque de Soissons. »]

Depuis l'époque Gallo-Romaine, la Seine a fait la fortune de Paris. Au XIIe siècle, les fleuves et les rivières sont des voies de communication indispensables au commerce médiéval. Paris est alors essentiellement ravitaillé en marchandises et en biens alimentaires par les bateaux remontant ou descendant la Seine. Les entrepreneurs de transport par voie d'eau ont alors le monopole de ce trafic. En créant, en 1171, la « Hanse des marchands de l'eau », Louis VII les conforte dans leurs privilèges, tout en protégeant et renforçant le commerce fluvial parisien.
A Paris, toute une foule industrieuse de marchands et d'artisans s'active et se presse. La Seine, qui coupe la ville en deux, est une voie de communication essentielle utilisée depuis l'époque Gallo-Romaine. De nombreux bateaux y convoient quotidiennement les marchandises ou les biens nécessaires à l'approvisionnement des Parisiens. 
UN AUTRE DÉTAIL DE PILIER
Sous le règne des premiers Capétiens, Paris est une des principales villes du domaine royal, mais pas une capitale, n’étant pour eux qu’une résidence parmi d’autres. Elle gagne cependant en importance avec le temps, Robert le Pieux fait ainsi restaurer le Palais de la Cité et plusieurs abbayes, tandis que Louis VI puis Louis VII y fixent leur cour et leur chancellerie. Dans le même temps, la cité prospère, devenant une place importante du commerce du blé, du poisson et du drap, les marchands parisiens s’unissant au sein d’une « hanse des marchands de l’eau » privilégiée par Louis VII en 1170/1171. Elle devient également un centre d’enseignement majeur, grâce aux écoles épiscopales dans un premier temps, puis à partir du milieu du XIIIe siècle, aux communautés religieuses qui s’établissent sur la rive gauche alors dépeuplée. À l’image de l’ensemble de l’Occident chrétien, sa population augmente à cette époque de façon considérable : Paris s’étend d’abord sur la rive droite (début XIe siècle), qui devient son poumon économique, l’île de la Cité abritant dès lors les grands édifices administratifs et religieux.
Au Moyen-Âge, en 1170, les Marchands de l’eau – Mercator aquae Parisius – reçoivent de Louis VII des privilèges de commerce et de navigation sur une partie de la Seine, et obtiennent même, en 1210 de la part de Philippe Auguste, des droits de Prévôté. Ainsi naît la Municipalité Parisienne.
Les Nautes marquent, après 1210, leurs actes officiels de leur sceau représentant un navire. Au départ de cire naturelle, le sceau devient rouge, semble-t-il sur l’impulsion du prévôt des marchands Étienne Marcel qui a pour couleurs attitrées le rouge et le bleu (couleurs de la ville de Paris).
Les origines de la Hanse Parisienne des Marchands de l'Eau. Après avoir exposé les diverses opinions émises sur les commencements de cette institution, on relève les ressemblances frappantes que l'on constate entre elle et les hanses marchandes dont on connaît l'existence au XIe et au XIIe siècle. La Hanse parisienne s'explique par les mêmes circonstances économiques et répond aux mêmes nécessités imposées par le genre d'activité commerciale de l'époque. Son chef, le prévôts des marchands, devient, comme le comte de la Hanse dans diverses villes, un magistrat municipal. L'absence de constitution communale à Paris lui a même permis de prendre une importance considérable...
Au même moment, Paris prend son essor et l'impression qu'il produit sur ceux qui le voient est, à n'en pas douter, profonde.
PARIS
Visitant, entre 1175 et 1190, cette « ville royale où l'abondance des biens naturels ne retient pas seulement ceux qui l'habitent, mais multe et attire ceux qui sont loin », Gui de Bazoches brosse un tableau enthousiaste qui aujourd'hui encore garde intact son pouvoir de suggestion. «Elle est assise au sein d'un vallon délicieux, au centre d'une couronne de coteaux qu'enrichissent à l'envi Cérès et Bacchus. La Seine, ce fleuve superbe qui vient de l'Orient, y coule à pleins bords et entoure de ses deux bras une île qui est la tête, le cœur, la moelle de la ville entière. Deux faubourgs s'étendent à droite et à gauche, dont le moins grand ferait encore l'envie de bien des cités. Chacun de ces faubourgs communique avec l'île par deux ponts de pierre: le Grand Pont, tourné au nord, du côté de la mer Anglaise, et le Petit Pont, qui regarde la Loire. Le premier, large, riche, commerçant, est le théâtre d'une activité bouillonnante, d'innombrables bateaux l'entourent, remplis de marchandises et de richesses. Le Petit Pont appartient aux dialecticiens, qui s'y promènent en discutant. Dans l'île, à côté du palais des rois, qui domine toute la Ville, on voit le palais de la philosophie où l'étude règne seule en souveraine, citadelle de lumière et d'immortalité. »
La Hanse des marchands de l'eau - Devoir-de-philosophie.com
www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-hanse-des-marchands-eau-...
4 sept. 2013 - Les entrepreneurs de transport par voie d'eau ont alors le monopole de ce trafic. En créant, en 1171, la «Hanse des marchands de l'eau», 

Paris au Moyen Âge | Sur le Chemin du Paradis à Paris

paradis-paris.com/about/paris-au-moyen-age/
... les marchands parisiens s'unissant au sein d'une « hanse des marchands de l'eau » privilégiée par Louis VII en 1170-1171. Elle devient également un centre ...

Histoire des armoiries de la ville de Paris | Le Bréviaire des Patriotes

www.lebreviairedespatriotes.fr/.../histoire-des-armoiries-de-la-ville-de-pa...
5 févr. 2013 - Pour comprendre celles de Paris, il faut remonter aux balbutiements ... Les Nautes de Lutèce avaient le monopole du commerce fluvial sur la ...

L'ESSOR DU XIIe SIÉCLE - LES CAMPAGNES ET LES VILLES ...

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7 sept. 2013 - Connus dès l'époque romaine, peu à peu répandus à partir de l'époque carolingienne, les moulins à eau se multiplièrent au XIe et surtout au ...







jeudi 27 février 2014

1172... EN REMONTANT LE TEMPS

LES COLONNES DE VENISE

LA PIAZZETTA PAR GUARDI
L'une est dite de Saint-Marc : à son sommet, le Lion Ailé qui lui est associé.

L'autre dite de SaintThéodore : qui avant Saint-Marc était le patron de Venise : à son sommet, le Saint guerrier Grec Théodore terrassant le dragon.

« Au premier plan, en face du débarcadère des gondoles, entre la Bibliothèque et le palais ducal, se dressent deux énormes colonnes de granit africain d'un seul morceau, jadis roses, mais lavées de tons plus froids par la pluie et le temps ».

Sur celle de gauche, en venant de la mer, se tient, dans une attitude triomphante, le front coiffé d'un nimbe de métal, l'épée au côté, la lance au poing , la main appuyée à sa targe, un Saint Théodore d'une belle tournure, foulant aux pieds un crocodile.

Sur celle de droite, le Lion de Saint-Marc en bronze, les ailes déployées, la griffe sur son évangile, le mufle renfrogné, tourne la queue au crocodile de Saint Théodore, de l'air le plus farouche et le plus maussade que puisse prendre un animal héraldique.
Les deux monstres ne paraissent pas vouloir frayer ensemble.

On dit qu'il n'est pas de bon augure de débarquer entre ces deux colonnes, où se faisaient autrefois les exécutions, et nous priâmes le gondolier, quand il nous mettrait à terre, de débarquer par l'escalier de la Zecca ou du pont de la Paille, ne nous souciant nullement de finir comme Marino Faliero, à qui mal en prit d'avoir été jeté par la tempête au pied de ces piliers redoutables. »
Théophile Gauthier, Italia 1855

SAINT THEODORE
Nicolo Baratelli obtient le privilège de pouvoir organiser des jeux de hasard entre les deux colonnes de la Piazzetta, parce qu'il a été capable de les redresser. La zone située entre les deux colonnes était autrefois la porte d'entrée officielle de la cité des Doges.

C'est aussi entre ces deux colonnes qu'ont lieu les exécutions capitales par pendaison ou autres moyen, le condamné faisant face à la tour de l'Horloge pour voir arriver l'heure de sa mort... Ce serait là l'origine de l'expression : « je vais te faire voir l'heure qu'il est »
Accusé d'avoir abusé d'une jeune femme et de l'avoir obligé à manger de la viande un jour de jeune, il est conduit à Santa Croce, où on lui administre des coups au fer rouge, puis il est attaché à la queue d'un cheval et traîné jusqu'à la piazzetta pour avoir la tête tranchée.
113 exécutions eurent lieu au XVIe siècle, 323 au XVIIe et 89 au XVIIIe.
Aujourd'hui encore, le vrai vénitien, par superstition évite de passer entres les deux colonnes.
En 1127 le Doge Domenico Michiel rapporte de Césarée les deux colonnes monolithiques de granit qui ornent aujourd'hui la Piazzetta de Saint-Marc. Ces deux colonnes sont en fait 3, mais l'une d'entre elles tombe dans le bassin de Saint-Marc au moment de son transbordement sur le quai et elle n'a jamais été récupérée. Pendant une cinquantaine d'année, les deux colonnes restent couchées le long du vieux mur Pietro Tribuno, aujourd'hui détruit.

C'est en 1171 que l'on décide de diviser Venise en 6 quartiers, de part et d'autre du Grand Canal : « de citra » (d'ici) et « de ultra » (et de là). Sur la rive dite droite du Grand Canal sont créés les sestier de San Polo, de Santa Croce et du Dorsoduro dans lequel est inclus l'île de la Giudecca. Sur la rive gauche, sont créés les sestier de San Marco, du Cannaregio et du Castello ou Olivolo. Chaque Sestier nomme alors son chef de sestier pour une année. Ces 6 responsables de sestier, au début de l'institution du Conseil des dix, en font partie. Chacun des six sestieri est en fait le résultat du regroupement d'un certain nombre de paroisses.

21 Mars 1171 : Le Basileus de Constantinople ordonne l'arrestation de tous les Vénitiens qui résident à Constantinople et en Roumanie : Plus de 10 000 Vénitiens sont arrêtés. L'état de tension entre Venise et Constantinople est à son comble et de nombreux Vénitiens émigrent tandis que les échanges commerciaux cessent entre Venise et Byzance...



SAINT MARC
Venise entre alors en guerre contre Byzance et le Doge Vitale Michiel part de Venise à la tête d'une flotte de navires de guerre. En chemin les Vénitiens s'emparent d'îles Dalmates dans l'Adriatique et se dirigent vers Eubée, la plus grande des îles de la Mer Egée, où ils débarquent. Le Basileus, le roi de Grèce, parlemente, promet des indemnisation, mais semble vouloir surtout gagner du temps... et le temps lui bénéficie car une épidémie de peste se déclare et le Doge Vitale Michel est contraint de regagner Venise, son armée ayant été plus décimée par la peste que par la guerre.
Il est parti avec 100 galères et 20 navires et il revient à Venise avec... 17 galères et en prime, la peste, qui se répand grâce à lui à Venise. Un crime qu'il paie de sa vie.

En 1172 le « Consiglio dei Savi » (le Conseil des Sages) est transformé en « Maggior Consiglio », (Grand Conseil), organe législatif, présidé par le Doge. 1172, c'est aussi l'année de naissance du « Mythe Divin » de Venise, « il mito divino », à savoir que les lois de la République sont inspirées par Dieu et que ce sont les lois divines qui unissent le Doge à l'aristocratie du Sénat et à la démocratie (toute relative) du Grand Conseil.

- 28 Mai : Le Doge Michiel, rendu responsable des défaites de la République mais aussi de l'arrivée de la peste à Venise, est assassiné par la foule pendant qu'il se sauvait vers l'église de San Zaccaria.

- 29 Septembre : Après 4 mois de vacance du siège Ducal, Sebastiano Ziani, l'homme le plus riche de Venise, est élu Doge à l'âge de 60 ans. C'est la première fois qu'un Doge est élu de manière indirecte, conséquence des désordres populaires ayant conduit à l'assassinat de Michiel. Le rio Batario o del Badoer, qui séparait la Place Saint-Marc en deux, est enterré et supprimé. Lors des même travaux, l'église de San Geminiano, construite en 555, qui se trouve au fond de la Place Saint-Marc, le long du rio enterré, est abattue tandis que l'on construit les « Procuratie » que l'on nomme par la suite « Procuratie Vechie ».Le Doge Sebastiano Ziani fait aussi démolir les fortifications internes du Palais des Doges.

SAINT THEODORE
Les colonnes de la Piazzetta de Saint-Marc sont à l'évidence un rappel des gigantesques piliers de bronze érigés pour Salomon par Hiram de Tyr et l'on sait que le palais des Doges lui-même reproduit les principes d'architecture du Palais du Roi Salomon. En 1172 donc, un architecte Lombard, du nom de Nicolo Lombardo se présente au Doge Sebastiano Ziani en lui indiquant qu'il a une solution technique pour ériger les deux colonnes.

La technique employée est assez ingénieuse puisqu'il fait fixer des cordes suffisamment solides au bout de chaque colonne, fait mouiller les cordes. Cela a pour résultat immédiat de les faire rétrécir et donc de faire monter la colonne dans le même temps, il suffit alors de poser des étais sous la partie de la colonne déjà en l'air et de reproduire l'opération, et ainsi de suite jusqu'à ce que la colonne soit droite...


Le doge Sebastiano Ziani est très intéressé par la proposition de Lombardo et lui donne donc son accord. Mais lorsqu'il lui demande quel serait le prix de son travail, Nicolo Lombardo lui demande une concession perpétuelle permettant d'exercer les jeux de hasard dans l'espace compris entre les deux colonnes... A cette époque, les jeux d'argent sont interdits à Venise et ce que demande Lombardo est une entorse importante à la règle. Néanmoins le doge Sebastiano Ziani, sans doute trop content à l'idée de voir ces deux colonnes monolithiques de granit s'élever sur la Piazzetta, donne son accord à l'architecte. C'est à cause de ce marchandage que Nicolo Lombardo devient Nicolo Barattieri, baratto signifiant « troc » en Italien.

Ce que n'a pas supposé le Doge Ziani, c'est qu'en plus d'être un bon architecte, Nicolo Barattieri est aussi un homme d'affaires avisé. Sa concession particulièrement florissante est ensuite transmise de génération en génération pendant plusieurs siècles. Beaucoup de vénitiens sont ruinés dans les jeux de hasard qui se passent entre les deux colonnes, et le Sénat en a un jour assez de voir cette « immoralité » se produire juste à côté du Palais des Doges... un véritable affront !

La République de Venise étant très respectueuse et du droit et de sa parole, il ne peut dès lors être question de supprimer la concession. Un sénateur a alors une idée plutôt sinistre pour mettre fin à cette situation.
Sur sa suggestion, la République de Venise décide donc que désormais les exécutions publiques auront lieu entre les deux colonnes de la Piazzetta de Saint-Marc... On imagine l'effet de cette décision sur les joueurs, obligés de jouer sur un emplacement devenu aussi sanglant ! Ce côté sinistre de l'endroit imprègne pour longtemps l'esprit des Vénitiens. Seule particularité, uniquement les nobles sont exécutés entre les deux colonnes.
On en vient donc un jour, du fait d'une plus grande tolérance des lois ou d'une meilleure conduite des nobles, à ne plus avoir suffisamment d'exécutions à pratiquer pour pouvoir décourager efficacement les joueurs. Le Sénat, décidément plein d'idées, propose que l'on y suspende les pendus de la semaine… et là, il y en a assez pour que l'endroit devienne
LE LION AILE
sinistre en permanence. Imaginez-vous en train de jouer aux cartes sous un pendu !

C'est Andréa Gritti, Doge de 1523 à 1538, qui ose interdire la pratique des jeux d'argent entre les deux colonnes de la Piazzetta et remet en cause la parole de la Sérénissime. La concession a tout de même duré un peu plus de 4 siècles ! Preuve que la parole donnée à Venise était à l'époque quelque chose de grande valeur.

Sur la colonne de gauche, celle en granit rose, se trouve une statue représentant officiellement Saint Théodore, les pieds sur un dragon pour les uns, sur un crocodile pour les autres. Cette statue est érigée en haut de sa colonne en 1329 mais sa composition est des plus surprenante et tient du puzzle !... Saint Théodore en train de transpercer un dragon est en fait une statue de Saint Georges que les Vénitiens ont ramené de Grèce.Toutefois, certains experts pensent que tout en étant Grecque, cette statue est représentative de l'art Romain de l'époque d'Hadrien, au premier siècle de notre ère....

La tête de Saint Théodore est de plus différente du reste de la statue, qui est bien à l'origine un Saint Georges. Cette tête provient de l'île Grecque de Paros et peut avoir été celle de Mithridate, le Roi de Pontus (ou Le Pont), une ancienne région du Nord de l'Asie Mineure sur la Mer Noire... mais la statue, hors la tête, n'est pas totalement complète et on y aurait ajouté d'autres « pièces » qui sont dans le style de la sculpture Lombarde de la première moitié du XVe siècle. Bref, notre Saint Théodore a tout du Saint Georges mais ce n'est pas grave puisque c'est juste une affaire de foi !

« Ne cherchez pas l'erreur sur les photographies, la statue que vous y voyez est bien entière, étant donné que c'est une copie de l'original qui est conservé dans le Palais des Doges, à l'abri des intempéries ».

Si Saint Théodore ou Saint Georges est déjà une énigme, il en est presque de même pour le Lion de Saint-Marc juché au haut de la seconde colonne de granit gris, celle qui est située du côté du Palais des Doges. C'est en tout cas un Saint Lion qui est très peu poli avec Saint Théodore, puisqu'il lui tourne totalement le dos. Y aurait-il un conflit entre les deux Saints protecteurs de Venise ? On pense qu'il s'agissait à l'origine non pas d'un lion mais d'une chimère, et que l'animal en bronze daterait du IVe siècle... Son origine serait étrusque ou encore Perse, de l'époque Sassanide.
D'autres experts pensent qu'il s'agit d'une chimère d'origine Chinoise à laquelle on a rajouté par la suite une paire d'ailes pour qu'elle puisse symboliser le Lion Ailé de Saint-Marc. Ce qui est certain, c'est que tout comme le Saint protecteur de l'autre colonne, il a fallu aussi « bricoler » cette statue à l'aide d'éléments d'origines différentes pour lui donner sa forme définitive.
C'est une des explications du fait que le livre, habituellement présenté « debout » et devant le lion, avec sa patte posée sur le haut du livre, soit ici posé « dessous », les griffes du lion étant bien enfoncées dans le livre. Ce lion ailé de bronze s'envola jusque Paris en 1797, lorsque Napoléon Bonaparte pilla les trésors artistiques de Venise suite à son occupation militaire. Et ce n'est qu'en 1815 que le lion repris sa place sur sa colonne perdant son livre en route, peut-être volé à Paris. Le lion resta la patte en l'air quelques années avant qu'on ne lui fabrique un nouveau livre pour qu'il y enfonce ses griffes... Enfin, d'après Louise Colet notre lion aurait aussi perdu ses yeux ! Mais nous n'avons pas trouvé confirmation de ce fait.
« Autrefois deux gros diamants formaient ses yeux ; il soutenait entre ses griffes les évangiles d'or où scintillaient les pierreries. Les orbites sont vides et fauves, un livre de pierre remplace le livre éblouissant... des spoliateurs inconnus possèdent les dépouilles du Lion détrôné. »
C'est entre ces deux colonnes que le Conseil des Dix font exécuter ceux de ses criminels qu'il ne tuait pas dans le secret de ses puits. Là, est décapité le brave et infortuné Carmagnola ; là, jadis, sont frappés de la main des bourreaux et les coupables et les innocents. C'est à ces colonnes que le même conseil, si ombrageux et si terrible, fait attacher par les pieds les cadavres de tous les suppliciés pour des crimes ou de prétendus crimes d'État. »
LES SUPPLICIES
C'est par une belle nuit d'été que le voyageur qui sait ménager ses impressions doit voir Venise pour la première fois. Supposons qu'il arrive par l'Adriatique, et qu'il débarque sur la Piazzetta, ce vestibule de la place Saint-Marc qui s'étend du grand canal jusqu'à la Basilique. Il met pied à terre sur des degrés de marbre, entre deux monolithes de granit Africain, dont l'un porte au-dessus de son chapiteau le Lion de Saint Marc, les ailes déployées et la griffe allongée sur le livre des Évangiles ; l'autre, un Saint Théodore superbe, coiffé d'un nimbe de métal, l'épée au côté, la lance au poing. »
« Le peuple de Venise regarde toujours l'espace compris entre ces deux colonnes comme néfaste, et il est presque admis en proverbe de menacer ceux qu'on n'aime pas, et qu'une dénonciation peut perdre, eu leur disant : Guardati d'all' inter colonne! (Prends garde à l’entre colonne !)
Saint Théodore est le premier patron de la République jusqu'au moment où la translation d'Alexandrie à Venise du corps de saint Marc, amène ce qu'on peut, sans irrévérence, appeler la destitution du premier. En fait, ce lion est un symbole bien plus noble et bien plus majestueux pour les armes de Venise, que ne l'est le crocodile, bon à faire prosterner des Égyptiens, des adorateurs d'ibis, et tous ces peuples du Nil qui choisissent leurs dieux jusque dans le potager... Le lion, il faut en convenir, est pour beaucoup dans la poésie de l'histoire guerrière et artistique de Venise, et cette poésie aurait été fort compromise, si au lieu du corps de saint Marc, dont un lion est l'ami, les marchands Vénitiens avaient trouvé à Alexandrie celui de Saint Antoine... et son cochon !
L'autre colonne, celle dont le granit est gris, sert de piédestal à l'emblème de cette vieille République de 14 siècles, au lion ailé, dont la prunelle de bronze a vu rentrer dans les lagunes, tant de flottes victorieuses. Et ainsi de ces deux colonnes granitiques, l'une supporte l'ancien, l'autre le nouveau patron de la République, seulement, disons-le, pour mieux veiller en haute mer ce qui s'y passe, le lion a pris une position bien dédaigneuse pour le saint !
Les deux colonnes de la Piazzetta - Untitled Document
curiosites.venise.free.fr/Légendes/Colonnes.htm
Les deux colonnes de la Piazzetta ... Elles furent rapportés d'Orient en 1172. ... La zone située entre les deux colonnes était autrefois la porte d'entrée officielle ...

Les Deux Colonnes de la Piazzetta Saint-Marc à Venise e-Venise.com

www.e-venise.com/campi_venise/colonnes_piazzetta_saint_marc_1.htm
Il faudra donc attendre 1172 pour qu'elles soient enfin érigées à leur ... Les colonnes de la Piazzetta de Saint-Marc sont à l'évidence un rappel des 

Grandes Dates Histoire de Venise 1171 à e-Venise.com


www.e-venise.com/dates-histoire-venise-1171.htm
Un crime qu'il paiera de sa vie en 1172. Venise est divisée en 6 ... Il fait aussi ériger les deux colonnes de la Piazzetta San Marco. De 1131 à 1170. Haut de ...








mercredi 26 février 2014

1173... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1173 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée. Il ne peut donc s'agir que d'un survol !

THOMAS BECKETT UN ARCHEVÊQUE, QUE SON OPINIÂTRETÉ MÈNERA AU MARTYR.

THOMAS BECKETT
Thomas Beckett est né en 1110 à Londres, il décède le 29 Décembre 1170, canonisé en 1173... fils d'un marchand de Londres prospère, Un des riches amis du père de Thomas, Richer de l'Aigle, attiré par les sœurs de Thomas, invite souvent Thomas sur ses terres, dans le Sussex. Là, Thomas apprend à monter à cheval, chasse, et pratique des sports tels que les joutes. A 10 ans, Beckett possède d'excellentes notion en « droit civil et Canon » il étudie d’abord à Merton Priory en Angleterre, puis à Paris, Bologne, et Auxerre. Richer plus tard sera un des signataires de la Constitution de Clarendon contre Thomas... Rapidement devenu un agent de Théobald, archevêque de Cantorbéry, lequel l'envoie accomplir plusieurs missions à Rome. Les talents de Thomas Beckett sont remarqués par Henri II, qui fait de lui son chancelier et, son ami proche. Lorsque Théobald meurt en 1161, Henri II nomme Thomas Beckett archevêque. Finalement, il démissionne de son poste de chancelier afin de vivre une vie plus spirituelle, ce qui le conduit en un conflit ouvert avec le roi.
La préoccupation particulière du roi est l'insistance de Thomas Beckett qui veut que l'église soit indépendante de tout contrôle civil et royal. Henri II convoque une réunion des membres du clergé et exige qu'ils abandonnent tous leurs projets, Thomas Beckett et de nombreux membres du clergé restent fermes, accusé de trahison il s'enfuit en France. A son retour, quatre chevaliers (Reginald Fitzurze, Hugues de Moreville, William de Tracey, et Richard le Breton) pensent obéir à la volonté du roi et le tue. Thomas Beckett est canonisé en 1173 et son tombeau dans la cathédrale de Canterbury est devenu un centre important de pèlerinage.
C'est Henri II qui a ordonné la mort de Beckett, mais, l'a-t-il tué personnellement? Non, il amène ses chevaliers à le faire... Et, avant de savoir si la responsabilité des chevaliers est plus grande que le désir du roi. L'église a beaucoup plus de pouvoir que le roi, ce qui aggrave leur relation, Henri II voulant affirmer son pouvoir. Les chevaliers, manquant de courage devant les souhaits du roi se font les instruments du meurtre... Certains disent que les Chevaliers ont seulement entendu marmonner Henri II. Ces sources n'ont pu être prouvées. Quelques-uns disent même que c'est la faute des moines, qui ont ouvert les portes aux Chevaliers,
Thomas Beckett, archevêque de Canterbury et chef titulaire de l’église catholique romaine en Angleterre, est donc canonisé par le pape Alexandre en très peu de temps après son assassinat.
Henri II, comme tous les rois Normands, veut être le maître absolu de ses domaines, de l’Église et de l’État, et veut trouver des précédents dans les traditions du pouvoir royal pour en finir avec les privilèges du clergé Anglais, qu'il considère comme une entrave à son autorité...
Comme chancelier,Thomas Beckett applique les taxes de « danegeld » (Impôt Danois), un impôt foncier traditionnel médiéval qui a été imposé à tous les propriétaires, y compris les églises et les évêchés. Cela crée un ressentiment parmi les ecclésiastiques Anglais... Pour impliquer davantage Beckett homme laïque, le roi l'associe à ses plaisirs, le jeune Thomas se consacre aux intérêts de son maître avec une telle rigueur diplomatique que personne, sauf peut-être Jean de Salisbury, doute de sa fidélité à la royauté Anglaise.
SAINT THOMAS BECKETT
Le roi envoie son fils vivre dans la maison de Thomas Beckett, étant alors de coutume pour les enfants nobles d'être au service d'autres maisons nobles. Henri le Jeune devenu roi dira que Thomas Beckett lui a plus montré d'amour paternel en un jour que son père en toute sa vie...
L'archevêque Théobald meurt le 18 Avril, 1161, et le chapitre apprend avec indignation que le roi s'attend à les voir choisir Thomas Beckett comme successeur. Thomas, fastueux ministre, seconde efficacement Henri II dans son œuvre générale de restauration monarchique après les troubles du règne d’Étienne de Blois (1135-1154). L’Église d'Angleterre a profité de cette période de faiblesse pour sortir de la soumission où la tenait la monarchie Normande, pour conquérir ses « libertés » que le Roi entend rogner. Croyant trouver un auxiliaire docile en son chancelier, Henri II le nomme archevêque de Cantorbéry réunissant entre les mêmes mains la chancellerie et une province ecclésiastique comprenant 17 des 19 diocèses Anglais. Cette élection a lieu en mai, et il est consacrée le 3 Juin 1162, conformément aux volontés du roi. Devant le pays et le roi étonnés une transformation radical s'opère dans le caractère du nouvel Archevêque, qui devient un prélat ascétique en habit monastique simple, entièrement dévoué à la cause de la hiérarchie et prêt à tout faire pour la défendre.
La plupart des historiens s'accordent à dire que Thomas Beckett prie le roi de ne pas le nommer archevêque, car il ne peut pas être fidèle à deux maîtres. Le roi ne pouvant croire que son ami le plus proche renoncerait à leur amitié, le nomme archevêque de toute façon chose qu'il regrette le reste de sa vie.
Dans le schisme qui divise l’Église,Thomas Beckett s’entend avec le pape Alexandre III, un homme dont le dévouement aux principes hiérarchiques strictes lui convient, celui-ci lui remet le pallium au concile de Tours.
A son retour en Angleterre, Thomas Beckett procède à la fois à l'exécution du projet formé pour la libération de l'Église d'Angleterre. Son objectif est double : l'exemption complète de l'Église de toute juridiction civile, avec un contrôle sans partage du clergé, de la liberté d'appel, etc... avec l'acquisition et la sécurité d'un fonds indépendant de la propriété de l’Église. Le roi n'a pas tardé à percevoir le résultat inévitable de l'attitude de l'archevêque et a convoqué une réunion du clergé à Westminster (1 octobre 1163) au cours de laquelle il exige qu'ils renoncent à toute demande d'exemption de la juridiction civile et reconnaissent l'égalité de tous les sujets devant la loi... L'archevêque s’entête, le roi est prêt à se contenter d'une reconnaissance plus générale des « coutumes de ses ancêtres. » Thomas est prêt à accepter cela, avec la réserve importante de « sauver les droits de l'Église. » qui est la question cruciale Henri II quitte Londres en colère. Il appelle une autre assemblée à Clarendon le 30 Janvier 1164, au cours de laquelle il présente ses demandes dans 16 constitutions... C'est à dire l'abandon de l'indépendance du clergé et de leur lien direct avec Rome, il emploie tous les arts de persuasion pour induire leur consentement et pense avoir réussi.
ASSASSINAT DE THOMAS BECKETT
Enfin, même Thomas Beckett a exprimé sa volonté d'accepter les termes des constitutions, mais au moment de la signature réelle, il refuse. C'est la guerre entre les deux puissances. Henri II essaie de se débarrasser de son adversaire par la voie judiciaire et le convoque à comparaître devant lui et le Grand Conseil. Thomas Beckett paraît à Northampton le 8 Octobre 1164, pour répondre à des allégations de mépris de l'autorité royale et de malversation dans le bureau du Lord Chancelier.
Thomas Beckett refuse à l'assemblé le droit de le juger, et lance un appel au pape, affirmant que sa vie est trop précieuse pour l’Église pour être risquée, il s'exile volontairement le 2 Novembre 1164 en se cachant dans un bateau de pêche qui l’emmène en France, réfugié à Sens, il est protégé par le pape Alexandre III tandis que des envoyés du roi s’empressent de travailler contre lui, demandant qu'un légat soit envoyé en Angleterre avec autorité de régler le différend, le pape refuse et donne un compte rendu détaillé de la procédure à Thomas Beckett ce qui augmente encore le ressentiment de l’archevêque contre le roi.
Henri II furieux poursuit l'archevêque fugitif par une série de décrets, qui s'adresse à tous ses amis et alliés ainsi qu'à Thomas Beckett lui-même, Louis VII de France le reçoit avec respect et lui offre sa protection... Il passe près de 2 ans dans l'abbaye cistercienne de Pontigny, jusqu'à ce que les menaces du roi d'Angleterre contre l'ordre cistercien l'oblige à se déplacer. Thomas Beckett se considérant en pleine possession de toutes ses prérogatives souhaite imposer par les armes l'excommunication et l'interdit. Mais Alexandre III, bien que sympathisant, en théorie, préfère la façon diplomatique plus douce pour atteindre ses fins. Des dissensions surgissent entre le pape et l'archevêque, quand des légats sont envoyés en 1167 avec le pouvoir arbitral. Sa fermeté semble sur le point de rencontrer sa récompense quand, en 1170 le pape est sur le point de mettre en œuvre ses menaces et d'excommunier le roi, qui alarmé par cette perspective, essaie de trouver un accord qui permettrait à Thomas de revenir en Angleterre et reprendre sa place. Mais les deux parties tiennent à leur idées, et le désir d'une réconciliation n'est qu'apparente...
La tension entre les deux hommes ne ne peut se relâcher que par une catastrophe.
Paroles passionnées supposées du roi en colère
« Est-ce que personne ne va me débarrasser de ce prêtre indiscret? »,
« Qui me débarrassera de ce prêtre bas-né? »,
« Qui me débarrassera de ce prêtre turbulent? », Ou même !
« Quelle bande de vipères répugnantes J'ai nourri dans mon sein qui permet que leur seigneur soit insulté par ce clerc bas-né »
Toutes ces paroles sont interprétées comme un ordre royal, et 4 chevaliers Reginald Fitzurze, - Hugues de Moreville, - Guillaume de Tracy, - Richard le Breton, visent à assassiner l'archevêque.
En 1170, ils réalisent leur plan, et assassinent Thomas Beckett à l'entrée de la « Quire » la cathédrale de Canterbury, alors qu'il mène la communauté monastique aux Vêpres. Dans la nuit de Noël 1170, après avoir célébré la messe, Thomas Beckett, archevêque de Cantorbéry et primat d'Angleterre, monte en chaire et, en termes formels, prédit qu'il serait bientôt massacré par les impies, puis, comme l'auditoire se récrie, il invective vivement ceux qui mettent la division entre le Roi et le Pasteur et les excommunie « comme les pestes du genre humain et les ennemis du bien public. » Le lendemain de la fête des Saints Innocents, vers 11 du matin, 4 personnages viennent le menacer chez lui et lui disent que sa résistance lui coûtera la vie ; il répond avec douceur et fermeté : « Je ne fuirai pas, j'attendrai avec joie le coup de la mort, je suis prêt à la recevoir »,  et montrant sa tête, il ajoute : « c'est là que vous me frapperez ! » Après dîner, il est à l'église pour les vêpres, les 4 assassins forcent l'entrée du cloître et comme les moines cherchent à les empêcher d'entrer dans l'église, l'archevêque dit :  « Il ne faut pas garder le temple de Dieu comme on garde une forteresse, nous ne triompherons pas de nos ennemis en combattant, mais en souffrant. Pour moi, je suis prêt à être sacrifié pour la cause de l’Église dont je défends les droits. » Les 4 assassins entrent donc dans l'église en criant :
« Où est Thomas Beckett ? Où est ce traître au Roi et à l’État ? Où est l'Archevêque ? »
RELIQUAIRE DE SAINT THOMAS BECKETT
L’archevêque se présente:
« Me voici ! Non pas traître à l’État, mais prêtre de Jésus-Christ. »
Les assassins lui crient :
« Sauve-toi, autrement tu es mort ! »
Thomas répond :
« Je n'ai garde de fuir ; tout ce que je demande, c'est de donner mon âme pour celles en faveur desquelles mon Sauveur a donné tout son sang. Cependant, je vous défends, de la part de Dieu tout-puissant, de maltraiter qui que ce soit des miens. »
Ne pouvant arriver à le traîner dehors, les 4 assassins le frappent dans l'église :
« Je meurs volontiers pour le nom de Jésus et la défense de l’Église. »
La plupart des historiens s'accordent à dire qu'Henri III n'a pas vraiment l'intention de faire assassiner Thomas Beckett, malgré ses paroles terribles. Lors de son assassinat, il a été découvert que l’archevêque portait un cilice (tunique ou ceinture d'étoffe rude portée à même la peau).
Peu de temps après, les fidèles dans toute l'Europe ont commencé à vénérer Thomas Beckett comme un martyr, et en 1173 à peine 3 ans après sa mort il est canonisé par le pape Alexandre III.
Le 12 Juillet 1174, au milieu de la révolte de 1173 à 1174, Henri II est venu faire amande honorable publique devant le tombeau de l'archevêque, qui est devenu l'un des lieux de pèlerinage les plus populaires d'Angleterre jusqu'à ce qu'il soit détruit pendant la dissolution des monastères (1538 à 1541)... Henri VIII se donne le ridicule de procéder à la « décanonisation » de Saint Thomas Beckett.
En 1220, les restes de Thomas Beckett ont été transférés à partir de cette première tombe à un temple dans la chapelle de la Trinité récemment achevé. Le trottoir du sanctuaire est aujourd'hui marquée par une bougie allumée. Les archevêques modernes célèbrent l'Eucharistie à cet endroit pour commémorer le martyre de Thomas Beckett et l'endroit de sa première sépulture est de nouveau un sanctuaire.
RELIQUAIRE DE THOMAS BECKETT
Biography: Becket, Thomas St. - Agnosticism / Atheism - About.com
atheism.about.com/library/.../bldef_becketthomas.htmTraduire cette page
Canonized: 1173. Biography: Thomas Becket originally studied in Paris, but he returned to England to work first as an assistant to the archbishop of Canterbury ...

When was Thomas Becket made a saint - WikiAnswers

wiki.answers.com › ... › History of EnglandTraduire cette page
Thomas Beckett was canonized on February 21, 1173, by Pope Alexander III. Improve answer ... What did Saint Thomas the Apostle that made him a saint?

Thomas Becket: Canterbury's Martyred Saint - TimeTravel-Britain.com

www.timetravel-britain.com/articles/.../becket.shtmlTraduire cette page
St Thomas Becket (December 21, 1118 - December 29, 1170) was .... the faithful throughout Europe began venerating Becket as a martyr, and in 1173 -- barely 

missel.free.fr/Sanctoral/12/29.php
Thomas Becket ou Thomas de Londres comme on l'appelait alors, naquit ... la glorification de Thomas Becket, Alexandre III le canonisa le 21 février 1173.

Oxford DNB article: Morville, Hugh de

www.oxforddnb.com/view/printable/19379Traduire cette page
1173/4), one of the murderers of Thomas Becket, was the son of an elder ... at least one penitential grant to religion, of 5 marks to the brothers of St Lazarus in ...