12
AVRIL 2016...
Cette
page concerne l'année 392 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
VALENTINIEN
II « TROP BIEN ENTOURE ».
Valentinien
II (371, Vienne – 392), Flavius Valentinianus dit Valentinien II.
Empereur Romain d'Occident en 375, et le plus jeune fils de
Valentinien Ier.
En
375, son frère, l’empereur Gratien étant absent à la mort de
leur père l'empereur Valentinien Ier, les soldats de Pannonie le
proclament empereur alors qu’il n’a que 4 ans. Gratien accepte le
partage de l’empire et concède à Valentinien l’Illyrie.
En
383, à la mort de son frère Gratien, l'empire compte 3 empereurs :
Maxime à Trèves, Valentinien II, sous la tutelle de sa mère
Justine, par la suite, son demi-frère Gratien accepte de lui céder
l’Italie et l’Illyrie, où il se rend avec sa mère Justine (de
son vrai nom Flavia Justina Augusta.). Justine encourage l’arianisme
et favorise les païens comme Symmaque ou Prétextat.
Valentinien
II et Justine s'enfuient en Orient afin de demander justice à
l'Empereur, lequel étant catholique pose comme seule condition
l'abandon de leurs croyances hérétiques et s'engage à rétablir
Valentinien II sur son trône.
Cependant,
Justine défendant toujours les païens et les ariens, Maxime utilise
ce prétexte pour attaquer Valentinien II. Au cours de l’été 387,
ce dernier est chassé d’Italie, et part se réfugier auprès de
l’Empereur d’Orient, où il plaide sa cause. Théodose, épris de
Galla, la sœur de Valentinien II, accepte alors de s’attaquer à
Maxime (il épouse alors la jeune fille.).
Au
printemps 388, Théodose Ier ayant rassemblé toutes les forces de
l'Orient, tant Romaines que Barbares, attaque l'usurpateur Maxime.
2
mois suffisent à abattre l'assassin de Gratien. Sur la Save,
affluent du Danube, les cavaliers Alains, Huns et Goths de Théodose
Ier ont raison des Germains et des Gaulois de Maxime.
Arbogast
et Baudon sont les plus puissants : Le premier, qui, dans le
gouvernement de l'empire, semble remplacer Meliobaudes, a déjà joui
d'une grande autorité sous Gratien, sa bravoure, ses talents
militaires et sa libéralité lui ont tellement attaché les soldats,
parmi lesquels il compte un grand nombre de ses compatriotes, qu'il
exerce les fonctions de maître de la milice, sans en avoir été
investi par l'empereur.
Valentinien
II supporte impatiemment ce joug étranger, il essaie, pour le
secouer, de destituer le Franc arrogant qui commande dans sa propre
armée. « Ce n'est point vous qui m'avez donné le pouvoir,
lui répond Arbogast, il ne dépend pas de vous de le reprendre. »
En
effet, malgré l'édit de l'empereur, les troupes continuent à obéir
au seul Arbogast. Valentinien II effrayé demande vainement des
secours à Théodose, le prince franc n'attend pas l'arrivée des
armées de l'Orient.
L'évêque
Ambroise de Milan qui a évité de soutenir Maxime, n'est pas
inquiété. Justine meurt dès son retour en Italie et Valentinien II
est mis sous la tutelle du général Franc Arbogast qui s'ingénie à
isoler Valentinien II, devenu alors prisonnier de sa propre cour
installée à Vienne, en Gaule.
Un
beau jour de l'année 392, l'empereur Valentinien II, que Théodose a
désigné pour gouverner la partie occidentale de l'Empire et qui se
prétend prisonnier dans son propre palais de Vienne (dans les
Gaules), se jette sur son tuteur, le général Franc Arbogast, l'épée
à la main. Les courtisans ont toutes les peines du monde à séparer
les 2 adversaires.
Désormais,
les choses sont claires : Le jeune empereur (il n'a que 20 ans) ne
peut plus voir son mentor en peinture et profite de la moindre
occasion pour se débarrasser de lui. S'il ne veut passer à la
trappe et de vie à trépas, Arbogast a donc tout intérêt à
prendre les devants. C'est ce qu'il fait : Quelques jours après la
bagarre, on retrouve le jeune Valentinien pendu à un arbre. Il va de
soi que personne n'a cru au suicide… Et surtout pas l'empereur
d'Orient Théodose, le protecteur attitré de cette dynastie
Valentinienne dont le prétendu « suicidé » est le
dernier rejeton. Le 15 mai 392, on retrouve Valentinien II mort dans
sa chambre, et Arbogast veut faire croire au suicide... Eugène,
secrétaire d'Arbogast, est nommé empereur.
Comme
la guerre est inévitable et qu'Arbogast ne peut prétendre lui-même
à la couronne impériale, le général Franc se résigne à régner
sous le nom d'un certain Eugène, un ancien et fort respectable
professeur de rhétorique devenu maître des Offices...
392-394
Théodose ne veut point reconnaître pour collègue le grammairien
qu'un Franc vient de couronner dans les Gaules.
Cependant
Eugène règne sous les ordres de son maître de la milice, et il se
passe 2 ans avant que les souverains de l'Orient et de l'Occident
puissent se mesurer sur le champ de bataille. Le combat livré entre
eux, au pied des Alpes Juliennes, dure deux jours :
Eugène
étant un chrétien des plus tièdes, sans doute même un
crypto-païen, le général et son impériale marionnette trouvent
ingénieux de s'appuyer sur les tenants des anciens cultes
polythéistes que les persécutions de Théodose et de Valentinien
II, chrétiens, ont exaspérés.
À
Rome, on célèbre en grandes pompes la restauration des anciens
Dieux, sur le labarum (étendard) des légions, l'image d'Hercule
remplace le monogramme du Christ, au Sénat, la statue de la Victoire
est remise en place, et enfin, pour faire bonne mesure, le préfet du
Prétoire Flavianus ordonne une purification de 3 mois, afin de laver
la Capitale impériale de toutes les profanations chrétiennes
qu'elle a eu à subir depuis des lustres.
Mais
naturellement, si la restauration des anciens Dieux de Rome vaut de
nombreux ralliements à Eugène (et à Arbogast), elle provoque
également l'union sacrée de tous les Chrétiens, toutes sectes
confondues, orthodoxes et hérétiques, contre l'usurpateur et son
affilié, le soudard Franc. Théodose a beau jeu de présenter la
lutte contre Eugène (et Arbogast) comme une guerre sainte.
Quoique
le falot Eugène ne vaut rien, il prépare donc soigneusement son
expédition contre ce sérieux adversaire et rassemble sous ses
drapeaux la fine fleur des plus sauvages peuplades d'Orient, des
Goths, des Alains, des Arabes,(originaire
d'Arabie) des Huns… Arbogast, lui, de son côté, fait
confiance à ses congénères Francs et à ses alliés Alamans. Quant
aux vrais « Romains », ils n'ont, on le voit, plus guère
voix au chapitre ! (un peu comme nous
aujourd'hui, qui sommes vendus tel du bétail à toute sorte de
financiers, qui en profitent largement pour nous imposer leur façon
de vivre)
Le
choc entre les armées occidentales et orientales, entre les soldats
païens et chrétiens, entre les Germains d'Arbogast et les Barbares
exotiques de Théodose a lieu aux environs d'Aquilée, sur les rives
du Frigidus (le Wippach)...
Le
premier jour les armées d'Arbogast prennent l'avantage. Théodose se
trouve dans une situation délicate, certains de ses généraux
l'engagent même à sonner la retraite.
« Mieux
vaut mourir pour Dieu que fuir devant les païens » répond
l'empereur d'Orient dédaigneux. Bien lui en prend, pendant la nuit,
un général qu'Arbogast a chargé de barrer la retraite à l'ennemi
abandonne son poste et le parti de l'usurpateur Eugène : Il passe
avec armes, bagages et toutes ses troupes dans le camp de Théodose.
Au
matin du deuxième jour, la situation s'est totalement retournée au
profit des armées orientales, d'autant plus qu'un vent violent s'est
levé, charriant des tonnes de poussières. Trahies, aveuglés et
asphyxiés, les troupes d'Arbogast ne peuvent résister.
Eugène,
prisonnier, a la tête tranchée sur ordre de Théodose. Quant à
Arbogast, qui n'a trouvé de salut que dans la fuite, il se jette sur
son épée pour éviter de tomber aux mains du vainqueur et de ses
sauvages alliés (6 septembre 394).
Officiellement,
Flavius Valentinianus (371-392) demeure sur le trône impérial
d’Occident entre 375 et 392. Belle longévité, dira-t-on, en ces
périodes de grande consommation de souverains ! Ces 17 ans de
règne nominal cachent en réalité une histoire assez poignante,
celle d’un enfant-roi manipulé tout au long de sa courte
existence, à la fois marionnette et cible dans des jeux de
puissants. Examinons ce règne comme une tragédie classique en cinq
actes.
ACTE
I :
La
Mère. Valentinien II a seulement 4 ans lorsque son père
Valentinien, premier du nom et créateur de la dynastie, meurt d’un
solide coup de sang, ayant été fort énervé par les
malencontreuses paroles d’un ambassadeur Quade venu présenter la
soumission de son peuple.
Les
légions du Danube proclament le rejeton impérial qu’ils ont sous
la main – une décision fortement stimulée, d’ailleurs, par la
mère du bambin, Justine, qui est la seconde épouse de Valentinien
Ier.
Elle
possède toutefois une ascendance impériale (on la pense
petite-nièce de Constantin Ier le Grand) et elle a été mariée, en
premières noces, à l’usurpateur Magnence (qui a pourtant mal
fini)... En influençant le choix des légions, cette impératrice à
poigne veut garantir les intérêts de son fils face à l’héritier
légitime, Gratien. Heureusement, ce dernier est bonne pâte et ne
nuit en rien à son jeune demi-frère. Il accepte même une partition
de l’Empire d’Occident : lui garde les Gaules, la
(Grande-)Bretagne et l’Espagne.
Valentinien
(enfin sa mère) a le contrôle de l’Italie, de l’Illyrie et de
l’Afrique du nord.
ACTE
II :
L’usurpateur.
En 383, Gratien est détrôné et tué par un usurpateur venu de
(Grande-)Bretagne, le général Magnus Maximus, qui prend la pourpre
et se fait plus ou moins reconnaître par l’empereur d’Orient,
Théodose.
Justine
parvient à maintenir un statu quo, mais sa foi arienne est la cause
d’un début d’une guerre de religion en Italie (le « Conflit
des basiliques »). Menés par Saint Ambroise, évêque de
Milan, les chrétiens catholiques en appellent à Maximus qui,
prétextant de les défendre, envahit l’Italie en 387.
Valentinien
et sa mère sont obligés de fuir leur capitale de Milan pour se
réfugier à Constantinople auprès de Théodose. Comme ce dernier
doit son trône à la dynastie Valentinienne, on le prie d’intervenir
contre l’usurpateur. Théodose accepte, mais à la condition que
les deux réfugiés abjurent l’arianisme.
Ce
préalable accompli, il tient sa promesse et lance toutes les forces
armées de l’Empire d’Orient contre l’Italie. Après une
mémorable raclée reçue près de la rivière Save au printemps 388,
Maximus est assiégé dans Aquilée, fait prisonnier et décapité au
mois d’août suivant.
ACTE
III :
Le
Barbare. Justine a-t-elle vu la victoire finale et son fils
rétabli sur le trône d’Occident ? Ce n’est pas certain,
car elle meurt cette même année. La régente disparue, il faut aux
côtés de Valentinien un de ses propres généraux Barbares, le
Franc Arbogast. Mais au lieu de jouer son rôle de protecteur et de
mentor, le « magister militum » se mue bientôt en
geôlier, maintenant le jeune souverain confiné dans le palais
impérial de Vienne (cité Gauloise promue capitale de l’Empire
d’Occident).
Les
proches de l’empereur tentent bien de briser ce joug, mais en
vain : Arbogast tue même de sa propre épée le meilleur ami de
Valentinien, Harmonius, sur les marches du trône impérial.
La
crise atteint son paroxysme, lorsque Valentinien veut prendre la tête
des légions des Gaules pour se rendre en Italie.
Devant
le refus insolent d’Arbogast, Valentinien tente enfin de relever la
tête, par un coup de force audacieux.
En
pleine audience publique, devant toute la Cour, il destitue
officiellement le général rebelle de son commandement. Bien tenté,
mais raté. Sans se démonter, le Franc jette un coup d’œil
méprisant sur le décret, avant de le froisser et de balancer la
boulette de parchemin au pied du trône, proclamant que personne n’a
plus le pouvoir de le limoger. Devant cet affront, le jeune souverain
furieux tire son glaive pour frapper le séditieux, mais ses gardes
du corps (mais sont-ils encore bien à son service ?) l’en
empêchent.
Tout
à sa rage, Valentinien écrit dans la foulée à l’empereur
Théodose et à l’évêque Ambroise pour se plaindre et réclamer
leur soutien. Ambroise prend sur le champ la route de Vienne, mais il
est déjà trop tard pour l’empereur.
ACTE
IV :
La
fin. Le 15 mai 392, les serviteurs de l’empereur retrouvent
leur maître mort, pendu dans sa chambre du palais de Vienne. Il a 21
ans. Selon Arbogast, bien entendu, l’empereur a fait une petite
déprime qui s'est tragiquement conclue sur un suicide : Ces
jeunes gens sont si fragiles…
Certains
auteurs antiques acceptent cette version accommodante. Pour d’autres,
il s’agit en revanche d’un crime politique : Les hommes de
main d’Arbogast ont étouffé l’empereur sous un oreiller, avant
de le suspendre au plafond comme un vulgaire lustre.
Escorté
par ses sœurs Justa et Grata, le corps du défunt est convoyé
jusqu’à la nécropole familiale (sise dans l’église
Saint-Laurent de Milan) et déposé dans un sarcophage de porphyre,
juste à côté du tombeau de son demi-frère Gratien.
Avec
ce jeune homme s’éteint la dynastie des Valentiniens.
ACTE
V :
Épilogue.
Comment se déroule la succession ? Demeuré seul empereur,
Théodose désigne son fils Arcadius pour occuper le trône
d’Occident. Arbogast accepte tout d’abord cette nomination, avant
de se dire que, finalement, le pouvoir est trop doux à exercer. Un
Barbare ne pouvant porter la pourpre, il se choisit un homme de
paille, un haut fonctionnaire impérial et professeur de rhétorique
à Vienne, Eugenius, dont il fait un empereur. Cela débouche bien
sûr sur un nouveau conflit., mais nous aurons l’occasion d’y
revenir.
La
mère de Valentinien II, l'arienne Justine, rencontre dans l'évêque
de Milan un adversaire inflexible, Ambroise refuse à l'Impératrice
la basilique Porcia et, à défaut de celle-ci, la basilique neuve
qu'elle exige pour les ariens (385 et 386), il répond aux envoyés
de l’Empereur :
«
Si l’Empereur me demandait ce qui est à moi, mes terres, mon
argent, je ne lui opposerais aucun refus, encore que tous mes biens
soient aux pauvres. Mais les choses divines ne sont point sous la
dépendance de l’Empereur.
S’il
vous faut mon patrimoine, prenez-le.
S’il
vous faut ma personne, la voici.
Voulez-vous
me jeter dans les fers, me conduire à la mort ? J’accepte tout
avec joie... »
Enfermé
dans l’église, il exhorte le peuple à résister et, ayant mis les
soldats de son côté, la cour doit se retirer. Ambroise s'oppose à
la loi qui rend la liberté aux adhérents du concile de Rimini, et
interdit, sous peine de mort, aux catholiques toute résistance.
Ambroise
brave les menaces d'exil et récuse les juges qu'on veut lui donner,
« L’Empereur est dans l’Église, il n’est pas au-dessus
de l’Église.
Un
bon empereur recherche l’assistance de l’Église, il ne la refuse
pas.
Je
le dis avec humilité mais je le publie aussi avec fermeté. »
Ambroise
subit enfin des tentatives d'assassinat... Il va cependant aller
défendre à Trèves, auprès de l’usurpateur Maxime, meurtrier de
Gratien, les intérêts de Valentinien II (383), en 387, il tente une
seconde démarche, qui n’arrête point Maxime sur le chemin de
l'Italie.
Après
la mort de sa mère, Valentinien II, irrévocablement gagné à la
cause de la vraie foi, suit la direction d'Ambroise, notamment en
s’opposant au rétablissement de la statue de la Victoire dans le
Sénat que Gratien a fait enlever et dont les sénateurs païens,
conduits par Symmaque et le le préfet du prétoire d’Italie,
demandent le rétablissement.
Les
Valentiniens (364 à 392) - Histoire-fr.com
www.histoire-fr.com/rome_bas_empire_3.htm
En
novembre de la même année Valentinien mourut d'une attaque
d'apoplexie, alors qu'il venait de repousser les Quades qui avaient
envahi la Pannonie.
Valentinien
II - Unionpédia
fr.unionpedia.org/Valentinien_II
Valentinien
II (371, Vienne – 392), fils de Valentinien Ier, est empereur
romain de 375 à 392. ...
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