jeudi 28 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 392

12 AVRIL 2016...

Cette page concerne l'année 392 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

VALENTINIEN II « TROP BIEN ENTOURE ».

Valentinien II (371, Vienne – 392), Flavius Valentinianus dit Valentinien II. Empereur Romain d'Occident en 375, et le plus jeune fils de Valentinien Ier.
En 375, son frère, l’empereur Gratien étant absent à la mort de leur père l'empereur Valentinien Ier, les soldats de Pannonie le proclament empereur alors qu’il n’a que 4 ans. Gratien accepte le partage de l’empire et concède à Valentinien l’Illyrie.

En 383, à la mort de son frère Gratien, l'empire compte 3 empereurs : Maxime à Trèves, Valentinien II, sous la tutelle de sa mère Justine, par la suite, son demi-frère Gratien accepte de lui céder l’Italie et l’Illyrie, où il se rend avec sa mère Justine (de son vrai nom Flavia Justina Augusta.). Justine encourage l’arianisme et favorise les païens comme Symmaque ou Prétextat.

Valentinien II et Justine s'enfuient en Orient afin de demander justice à l'Empereur, lequel étant catholique pose comme seule condition l'abandon de leurs croyances hérétiques et s'engage à rétablir Valentinien II sur son trône.
Cependant, Justine défendant toujours les païens et les ariens, Maxime utilise ce prétexte pour attaquer Valentinien II. Au cours de l’été 387, ce dernier est chassé d’Italie, et part se réfugier auprès de l’Empereur d’Orient, où il plaide sa cause. Théodose, épris de Galla, la sœur de Valentinien II, accepte alors de s’attaquer à Maxime (il épouse alors la jeune fille.).
Au printemps 388, Théodose Ier ayant rassemblé toutes les forces de l'Orient, tant Romaines que Barbares, attaque l'usurpateur Maxime.

2 mois suffisent à abattre l'assassin de Gratien. Sur la Save, affluent du Danube, les cavaliers Alains, Huns et Goths de Théodose Ier ont raison des Germains et des Gaulois de Maxime.

Arbogast et Baudon sont les plus puissants : Le premier, qui, dans le gouvernement de l'empire, semble remplacer Meliobaudes, a déjà joui d'une grande autorité sous Gratien, sa bravoure, ses talents militaires et sa libéralité lui ont tellement attaché les soldats, parmi lesquels il compte un grand nombre de ses compatriotes, qu'il exerce les fonctions de maître de la milice, sans en avoir été investi par l'empereur.

Valentinien II supporte impatiemment ce joug étranger, il essaie, pour le secouer, de destituer le Franc arrogant qui commande dans sa propre armée. « Ce n'est point vous qui m'avez donné le pouvoir, lui répond Arbogast, il ne dépend pas de vous de le reprendre. »
En effet, malgré l'édit de l'empereur, les troupes continuent à obéir au seul Arbogast. Valentinien II effrayé demande vainement des secours à Théodose, le prince franc n'attend pas l'arrivée des armées de l'Orient.

L'évêque Ambroise de Milan qui a évité de soutenir Maxime, n'est pas inquiété. Justine meurt dès son retour en Italie et Valentinien II est mis sous la tutelle du général Franc Arbogast qui s'ingénie à isoler Valentinien II, devenu alors prisonnier de sa propre cour installée à Vienne, en Gaule.
Un beau jour de l'année 392, l'empereur Valentinien II, que Théodose a désigné pour gouverner la partie occidentale de l'Empire et qui se prétend prisonnier dans son propre palais de Vienne (dans les Gaules), se jette sur son tuteur, le général Franc Arbogast, l'épée à la main. Les courtisans ont toutes les peines du monde à séparer les 2 adversaires.
Désormais, les choses sont claires : Le jeune empereur (il n'a que 20 ans) ne peut plus voir son mentor en peinture et profite de la moindre occasion pour se débarrasser de lui. S'il ne veut passer à la trappe et de vie à trépas, Arbogast a donc tout intérêt à prendre les devants. C'est ce qu'il fait : Quelques jours après la bagarre, on retrouve le jeune Valentinien pendu à un arbre. Il va de soi que personne n'a cru au suicide… Et surtout pas l'empereur d'Orient Théodose, le protecteur attitré de cette dynastie Valentinienne dont le prétendu « suicidé » est le dernier rejeton. Le 15 mai 392, on retrouve Valentinien II mort dans sa chambre, et Arbogast veut faire croire au suicide... Eugène, secrétaire d'Arbogast, est nommé empereur.
Comme la guerre est inévitable et qu'Arbogast ne peut prétendre lui-même à la couronne impériale, le général Franc se résigne à régner sous le nom d'un certain Eugène, un ancien et fort respectable professeur de rhétorique devenu maître des Offices...

392-394 Théodose ne veut point reconnaître pour collègue le grammairien qu'un Franc vient de couronner dans les Gaules.
Cependant Eugène règne sous les ordres de son maître de la milice, et il se passe 2 ans avant que les souverains de l'Orient et de l'Occident puissent se mesurer sur le champ de bataille. Le combat livré entre eux, au pied des Alpes Juliennes, dure deux jours :

Eugène étant un chrétien des plus tièdes, sans doute même un crypto-païen, le général et son impériale marionnette trouvent ingénieux de s'appuyer sur les tenants des anciens cultes polythéistes que les persécutions de Théodose et de Valentinien II, chrétiens, ont exaspérés.
À Rome, on célèbre en grandes pompes la restauration des anciens Dieux, sur le labarum (étendard) des légions, l'image d'Hercule remplace le monogramme du Christ, au Sénat, la statue de la Victoire est remise en place, et enfin, pour faire bonne mesure, le préfet du Prétoire Flavianus ordonne une purification de 3 mois, afin de laver la Capitale impériale de toutes les profanations chrétiennes qu'elle a eu à subir depuis des lustres.
Mais naturellement, si la restauration des anciens Dieux de Rome vaut de nombreux ralliements à Eugène (et à Arbogast), elle provoque également l'union sacrée de tous les Chrétiens, toutes sectes confondues, orthodoxes et hérétiques, contre l'usurpateur et son affilié, le soudard Franc. Théodose a beau jeu de présenter la lutte contre Eugène (et Arbogast) comme une guerre sainte.

Quoique le falot Eugène ne vaut rien, il prépare donc soigneusement son expédition contre ce sérieux adversaire et rassemble sous ses drapeaux la fine fleur des plus sauvages peuplades d'Orient, des Goths, des Alains, des Arabes,(originaire d'Arabie) des Huns… Arbogast, lui, de son côté, fait confiance à ses congénères Francs et à ses alliés Alamans. Quant aux vrais « Romains », ils n'ont, on le voit, plus guère voix au chapitre ! (un peu comme nous aujourd'hui, qui sommes vendus tel du bétail à toute sorte de financiers, qui en profitent largement pour nous imposer leur façon de vivre)
Le choc entre les armées occidentales et orientales, entre les soldats païens et chrétiens, entre les Germains d'Arbogast et les Barbares exotiques de Théodose a lieu aux environs d'Aquilée, sur les rives du Frigidus (le Wippach)...

Le premier jour les armées d'Arbogast prennent l'avantage. Théodose se trouve dans une situation délicate, certains de ses généraux l'engagent même à sonner la retraite.
« Mieux vaut mourir pour Dieu que fuir devant les païens » répond l'empereur d'Orient dédaigneux. Bien lui en prend, pendant la nuit, un général qu'Arbogast a chargé de barrer la retraite à l'ennemi abandonne son poste et le parti de l'usurpateur Eugène : Il passe avec armes, bagages et toutes ses troupes dans le camp de Théodose.

Au matin du deuxième jour, la situation s'est totalement retournée au profit des armées orientales, d'autant plus qu'un vent violent s'est levé, charriant des tonnes de poussières. Trahies, aveuglés et asphyxiés, les troupes d'Arbogast ne peuvent résister.
Eugène, prisonnier, a la tête tranchée sur ordre de Théodose. Quant à Arbogast, qui n'a trouvé de salut que dans la fuite, il se jette sur son épée pour éviter de tomber aux mains du vainqueur et de ses sauvages alliés (6 septembre 394).

Officiellement, Flavius Valentinianus (371-392) demeure sur le trône impérial d’Occident entre 375 et 392. Belle longévité, dira-t-on, en ces périodes de grande consommation de souverains ! Ces 17 ans de règne nominal cachent en réalité une histoire assez poignante, celle d’un enfant-roi manipulé tout au long de sa courte existence, à la fois marionnette et cible dans des jeux de puissants. Examinons ce règne comme une tragédie classique en cinq actes.

ACTE I :
La Mère. Valentinien II a seulement 4 ans lorsque son père Valentinien, premier du nom et créateur de la dynastie, meurt d’un solide coup de sang, ayant été fort énervé par les malencontreuses paroles d’un ambassadeur Quade venu présenter la soumission de son peuple.
Les légions du Danube proclament le rejeton impérial qu’ils ont sous la main – une décision fortement stimulée, d’ailleurs, par la mère du bambin, Justine, qui est la seconde épouse de Valentinien Ier.
Elle possède toutefois une ascendance impériale (on la pense petite-nièce de Constantin Ier le Grand) et elle a été mariée, en premières noces, à l’usurpateur Magnence (qui a pourtant mal fini)... En influençant le choix des légions, cette impératrice à poigne veut garantir les intérêts de son fils face à l’héritier légitime, Gratien. Heureusement, ce dernier est bonne pâte et ne nuit en rien à son jeune demi-frère. Il accepte même une partition de l’Empire d’Occident : lui garde les Gaules, la (Grande-)Bretagne et l’Espagne.
Valentinien (enfin sa mère) a le contrôle de l’Italie, de l’Illyrie et de l’Afrique du nord.

ACTE II :
L’usurpateur. En 383, Gratien est détrôné et tué par un usurpateur venu de (Grande-)Bretagne, le général Magnus Maximus, qui prend la pourpre et se fait plus ou moins reconnaître par l’empereur d’Orient, Théodose.
Justine parvient à maintenir un statu quo, mais sa foi arienne est la cause d’un début d’une guerre de religion en Italie (le « Conflit des basiliques »). Menés par Saint Ambroise, évêque de Milan, les chrétiens catholiques en appellent à Maximus qui, prétextant de les défendre, envahit l’Italie en 387.
Valentinien et sa mère sont obligés de fuir leur capitale de Milan pour se réfugier à Constantinople auprès de Théodose. Comme ce dernier doit son trône à la dynastie Valentinienne, on le prie d’intervenir contre l’usurpateur. Théodose accepte, mais à la condition que les deux réfugiés abjurent l’arianisme.
Ce préalable accompli, il tient sa promesse et lance toutes les forces armées de l’Empire d’Orient contre l’Italie. Après une mémorable raclée reçue près de la rivière Save au printemps 388, Maximus est assiégé dans Aquilée, fait prisonnier et décapité au mois d’août suivant.

ACTE III :
Le Barbare. Justine a-t-elle vu la victoire finale et son fils rétabli sur le trône d’Occident ? Ce n’est pas certain, car elle meurt cette même année. La régente disparue, il faut aux côtés de Valentinien un de ses propres généraux Barbares, le Franc Arbogast. Mais au lieu de jouer son rôle de protecteur et de mentor, le « magister militum » se mue bientôt en geôlier, maintenant le jeune souverain confiné dans le palais impérial de Vienne (cité Gauloise promue capitale de l’Empire d’Occident).
Les proches de l’empereur tentent bien de briser ce joug, mais en vain : Arbogast tue même de sa propre épée le meilleur ami de Valentinien, Harmonius, sur les marches du trône impérial.
La crise atteint son paroxysme, lorsque Valentinien veut prendre la tête des légions des Gaules pour se rendre en Italie.
Devant le refus insolent d’Arbogast, Valentinien tente enfin de relever la tête, par un coup de force audacieux.
En pleine audience publique, devant toute la Cour, il destitue officiellement le général rebelle de son commandement. Bien tenté, mais raté. Sans se démonter, le Franc jette un coup d’œil méprisant sur le décret, avant de le froisser et de balancer la boulette de parchemin au pied du trône, proclamant que personne n’a plus le pouvoir de le limoger. Devant cet affront, le jeune souverain furieux tire son glaive pour frapper le séditieux, mais ses gardes du corps (mais sont-ils encore bien à son service ?) l’en empêchent.
Tout à sa rage, Valentinien écrit dans la foulée à l’empereur Théodose et à l’évêque Ambroise pour se plaindre et réclamer leur soutien. Ambroise prend sur le champ la route de Vienne, mais il est déjà trop tard pour l’empereur.

ACTE IV :
La fin. Le 15 mai 392, les serviteurs de l’empereur retrouvent leur maître mort, pendu dans sa chambre du palais de Vienne. Il a 21 ans. Selon Arbogast, bien entendu, l’empereur a fait une petite déprime qui s'est tragiquement conclue sur un suicide : Ces jeunes gens sont si fragiles…
Certains auteurs antiques acceptent cette version accommodante. Pour d’autres, il s’agit en revanche d’un crime politique : Les hommes de main d’Arbogast ont étouffé l’empereur sous un oreiller, avant de le suspendre au plafond comme un vulgaire lustre.
Escorté par ses sœurs Justa et Grata, le corps du défunt est convoyé jusqu’à la nécropole familiale (sise dans l’église Saint-Laurent de Milan) et déposé dans un sarcophage de porphyre, juste à côté du tombeau de son demi-frère Gratien.
Avec ce jeune homme s’éteint la dynastie des Valentiniens.

ACTE V :
Épilogue. Comment se déroule la succession ? Demeuré seul empereur, Théodose désigne son fils Arcadius pour occuper le trône d’Occident. Arbogast accepte tout d’abord cette nomination, avant de se dire que, finalement, le pouvoir est trop doux à exercer. Un Barbare ne pouvant porter la pourpre, il se choisit un homme de paille, un haut fonctionnaire impérial et professeur de rhétorique à Vienne, Eugenius, dont il fait un empereur. Cela débouche bien sûr sur un nouveau conflit., mais nous aurons l’occasion d’y revenir.

La mère de Valentinien II, l'arienne Justine, rencontre dans l'évêque de Milan un adversaire inflexible, Ambroise refuse à l'Impératrice la basilique Porcia et, à défaut de celle-ci, la basilique neuve qu'elle exige pour les ariens (385 et 386), il répond aux envoyés de l’Empereur :
« Si l’Empereur me demandait ce qui est à moi, mes terres, mon argent, je ne lui opposerais aucun refus, encore que tous mes biens soient aux pauvres. Mais les choses divines ne sont point sous la dépendance de l’Empereur.
S’il vous faut mon patrimoine, prenez-le.
S’il vous faut ma personne, la voici.
Voulez-vous me jeter dans les fers, me conduire à la mort ? J’accepte tout avec joie... »
Enfermé dans l’église, il exhorte le peuple à résister et, ayant mis les soldats de son côté, la cour doit se retirer. Ambroise s'oppose à la loi qui rend la liberté aux adhérents du concile de Rimini, et interdit, sous peine de mort, aux catholiques toute résistance.
Ambroise brave les menaces d'exil et récuse les juges qu'on veut lui donner, « L’Empereur est dans l’Église, il n’est pas au-dessus de l’Église.
Un bon empereur recherche l’assistance de l’Église, il ne la refuse pas.
Je le dis avec humilité mais je le publie aussi avec fermeté. »
Ambroise subit enfin des tentatives d'assassinat... Il va cependant aller défendre à Trèves, auprès de l’usurpateur Maxime, meurtrier de Gratien, les intérêts de Valentinien II (383), en 387, il tente une seconde démarche, qui n’arrête point Maxime sur le chemin de l'Italie.
Après la mort de sa mère, Valentinien II, irrévocablement gagné à la cause de la vraie foi, suit la direction d'Ambroise, notamment en s’opposant au rétablissement de la statue de la Victoire dans le Sénat que Gratien a fait enlever et dont les sénateurs païens, conduits par Symmaque et le le préfet du prétoire d’Italie, demandent le rétablissement.


Les Valentiniens (364 à 392) - Histoire-fr.com
www.histoire-fr.com/rome_bas_empire_3.htm
En novembre de la même année Valentinien mourut d'une attaque d'apoplexie, alors qu'il venait de repousser les Quades qui avaient envahi la Pannonie.

Valentinien II - Unionpédia
fr.unionpedia.org/Valentinien_II
Valentinien II (371, Vienne – 392), fils de Valentinien Ier, est empereur romain de 375 à 392. ...








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire