lundi 4 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 408


27 MARS 2016...

Cette page concerne l'année 408 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN GÉNÉRAL HONNÊTE ET FIDÈLE DÉÇU ET DÉCHU PAR LA TROMPERIE

Stilicon (en latin : Flavius Stilicho), né vers 360 près de Constantinople, mort le 22 août 408 à Ravenne, est un militaire et homme politique Romain d'origine Barbare sous les règnes de Théodose, empereur d'Orient de 379 à 395, et de ses fils Honorius (Occident) et Arcadius (Orient).
Entré tôt dans l'armée, Stilicon devient un des principaux généraux de Théodose, dont il épouse la nièce en 384.
Nommé généralissime en 394, il prétend, à la mort de Théodose, avoir reçu la régence de l'Empire. Il ne réussit cependant pas à imposer son autorité à l'Empire romain d'Orient.

De 395 à 408, il exerce donc la régence de l'Empire Romain d'Occident, Honorius devenant son gendre en 398. Il mène plusieurs campagnes contre les Barbares et combat l'usurpateur Gildon en Afrique.

En 403, il repousse les Wisigoths d'Alaric Ier en Italie, puis est vainqueur en 406 des Ostrogoths de Radagaise près de Florence.
Mais, pour protéger l'Italie, Stilicon a dû dégarnir les frontières. Lorsque durant l'hiver 406, des armées de Vandales et d'Alains franchissent le Rhin gelé, l'armée Romaine n'est pas en mesure de les arrêter.

Au printemps 407, Stilicon échoue également à briser l'usurpation de Constantin III en Gaule et en Bretagne.
Durant sa régence, Stilicon mène une politique similaire à celle de Théodose : intégration des Barbares dans l'armée et la société, ce qui suscite des frictions avec les notables Romains. Sur le plan religieux, il concourt à la promotion du christianisme nicéen et combat à la fois les hérétiques (ariens et donatistes) et le paganisme (destruction des livres sibyllins en 405). Il s'attire ainsi l'animosité des élites Romaines, notamment celle du Sénat.
Dans la conjoncture désastreuse des années 407-408, Honorius se laisse persuader par son entourage que Stilicon complote contre lui et le fait assassiner.

Stilicon est le fils d'un Vandale entré au service de Rome, qui commande vraisemblablement un escadron de la cavalerie de l'empereur Valens et d'une mère Romaine originaire de Pannonie.
Sur le plan ethnique, Stilicon est donc en partie Vandale, mais sur le plan juridique, il est citoyen Romain, comme l'indique son nom complet, où Flavius indique le rattachement (juridique) à la famille impériale... (déjà la double nationalité)
Il entre très tôt dans l'armée, dans le corps des protectores, puis gravit rapidement les échelons. Devenu successivement tribun militaire (tribunus), puis tribunus et notarius, il fait partie du personnel entourant directement l'empereur Théodose, alors à la tête des provinces orientales de l'Empire.
En 383, en tant que tribun de la garde prétorienne, il participe à une ambassade auprès du roi des Perses, Shāpūr III. La négociation aboutit à la conclusion d'un traité favorable à l'Empire.

EUCHERIUS FILS DE STILICON
À son retour en 384, l'empereur récompense Stilicon en lui accordant la main de sa nièce et fille adoptive, Serena, fille du frère de Théodose, Honorius. Serena est une belle jeune fille ambitieuse et écoutée de son oncle. Ce mariage semble avoir été un mariage d'amour, étant donné que Stilicon n'est pas à ce moment le meilleur des partis : Il obtient pourtant la préférence parmi un grand nombre d'autres prétendants.
À partir de là, Serena déploie beaucoup d'énergie pour garantir la carrière de son époux.

Dès 385, Théodose nomme Stilicon magister equitum (maître de la cavalerie) et comes domesticorum (comte des domestiques), c'est-à-dire chef de sa garde rapprochée.
Deux ans plus tard, il est promu magister militum per Thracias, autrement dit commandant de la cavalerie et de l'infanterie de l'armée de Thrace, devenant le 2e officier de Théodose, après Promotus.

En 388, il suit Théodose dans la guerre contre l'usurpateur Magnus Maxime qui tente alors de prendre le contrôle de l'Occident aux dépens de l'empereur légitime, Valentinien II, beau-frère de Théodose.

Peu avant 393, alors que Théodose s'efforce de reformer l'unité de l'Empire sous sa direction, Stilicon devient même magister peditum praesentalis et magister utriusque militiae, c'est-à-dire généralissime des armées romaines. À ce titre, le 5 septembre 394, il participe aux côtés de l'empereur à la bataille de la Rivière Froide contre l'usurpateur Eugène et le général Arbogast, responsables de la mort de Valentinien II. Les troupes de Stilicon et du général Wisigoth Alaric l'emportent, ce qui permet le rétablissement de l'unité de l'Empire.
Le retrait du général Timasius laisse à Stilicon le contrôle absolu des armées. Il est dès lors, avec le préfet du prétoire Rufin, le principal personnage de l'Empire.
Si son ascendance Barbare lui interdit de devenir empereur, il s'est imposé comme le premier général de Rome. C'est la raison pour laquelle Théodose mourant lui a confié la régence de l'Empire au nom de ses deux fils encore jeunes, Arcadius et Honorius, à qui il laisse respectivement l'Orient et l'Occident.
Lorsque l'empereur décède, le 17 janvier 395, c'est à Stilicon qu'il revient de protéger les deux enfants et de maintenir la cohésion des deux parties de l'Empire.

Stilicon ne se trouve cependant pas en mesure de réaliser les dernières volontés de l'empereur défunt. Il doit tenir compte de l'opposition de Rufin, préfet du prétoire de Théodose, protecteur d'Arcadius en Orient : L'unité de l'Empire est de nouveau rompue. Au lieu de diriger l'Empire de façon collégiale, les deux frères se disputent même le contrôle de certains territoires à la limite des Empires d'Occident et d'Orient, notamment la préfecture d'Illyrie.



En 395, il doit aussi faire face au soulèvement des fédérés Wisigoths d'Alaric en Mésie. Stilicon conduit l'armée en direction de la Thrace et de la Macédoine à travers l'Illyrie ravagée par les barbares. Il reçoit cependant l'ordre d'Arcadius d'envoyer une partie de ses troupes à Constantinople pour protéger la capitale. Privé d'une fraction de son armée, Stilicon ne parvient pas, en dépit de plusieurs affrontements en Thessalie, à empêcher Alaric de pénétrer en Grèce. En novembre, les troupes de Stilicon appelées à Constantinople, sous les ordres du général Goth Gaïnas, assassinent Rufin, sans que Stilicon parvienne pour autant à étendre sa régence à l'Empire Romain d'Orient.

En 397, après un bref passage sur le front du Rhin, Stilicon reprend la campagne contre les Wisigoths qui se livrent au pillage dans le Péloponnèse. Corinthe, Sparte et Mégare sont prises et ravagées, Athènes n'évite leur sort qu'en livrant une lourde rançon aux Barbares. Mais il ne parvient pas à contraindre Alaric à l'affronter dans une bataille rangée.
Résolu à régler lui-même le problème, Arcadius, sur les conseils de l'eunuque Eutrope, offre aux Wisigoths de nouveaux territoires et à leur chef le titre de magister militum per Illyricum (officier général des troupes Illyriennes). Stilicon est contraint de négocier avec celui qui est devenu l'ennemi du seul Empire d'Occident. Dans le même temps, l'eunuque Eutrope fait déclarer Stilicon hostis publicus (ennemi du peuple) de l'Empire Romain d'Orient, sous prétexte qu'il est intervenu en Grèce sans attendre la permission d'Arcadius.
La guerre contre l'usurpateur Gildon (397-398).

Stilicon est contraint de revenir en Italie à la suite de la révolte du comte d'Afrique, Gildon au milieu de l'année 397. Celui-ci bloque en Afrique les cargaisons de blé nécessaires à la subsistance de Rome et des préfectures occidentales, dans le but de faire naître des révoltes contre l'empereur Honorius et son régent.
Eutrope lui apporte le soutien de l'Empire Romain d'Orient et Gildon fait acte d'allégeance à Arcadius. Stilicon réquisitionne aussitôt du blé en Hispanie et en Gaule, parvenant à éviter la famine. Il fait décréter Gildon hostis publicus, sans pour autant entrer en conflit ouvert avec la cour d'Orient.

STILICON
En 398, il envoie en Afrique le général Mascezel, frère de Gildon, pour mettre fin à sa rébellion.
L'usurpation de Gildon prend fin en 398 lors de la bataille de l'Ardalio. La mort de Mascezel peu après laisse à Stilicon tout le prestige de cette victoire. La même année, il marie sa fille aînée Marie à Honorius.
Deux ans plus tard, Stilicon est honoré du consulat ordinaire pour l'année 400.
A Constantinople, Eutrope est renversé et exécuté en 399 et remplacé par Aurélien, chef d'une faction hostile aux Barbares. Après des affrontements avec les officiers supérieurs d'origine Germanique de l'armée, Gaïnas, Tribigild et Fravitta, Aurélien devient au cours de l'année 401 le maître réel de Constantinople.

En novembre 401, Alaric se soulève de nouveau, mais cette fois, il envahit l'Italie. Il pille Aquilée et vient mettre le siège à Milan, résidence impériale d'Honorius.
Stilicon, alors en campagne sur le Rhin, revient en Italie avec des soldats retirés de Bretagne et de Gaule. Alaric quitte alors Milan et se dirige vers Asti à travers la plaine du Pô. Stilicon le rattrape et le défait à Pollentia le 6 avril 402.
Si les armées d'Alaric ne sont pas détruites, Stilicon pille son campement militaire et récupère le trésor des Wisigoths. Une autre bataille a lieu en 403 près de Vérone, cette fois, Alaric est obligé de quitter l'Italie et se retire en Illyrie.
Pour commémorer cette victoire, l'empereur et son généralissime sont invités à mener un triomphe à Rome. Stilicon et Honorius défilent devant le peuple dans le même char, exceptionnellement, les sénateurs sont exemptés de l'obligation à défiler à pied devant l'Imperator.
Des jeux et spectacles grandioses sont organisés. C'est à cette occasion que les derniers combats de gladiateurs ont lieu à Rome, avant qu'Honorius ne décide de les interdire. par la suite, Stilicon est de nouveau honoré du consulat ordinaire pour l'année 405.

La victoire sur Alaric n'est cependant qu'un répit : A la fin de l'année 405, un Ostrogoth du nom de Radagaise franchit les Alpes à la tête d'une imposante armée regroupant, autour des Ostrogoths, des Vandales, des Burgondes, des Suèves, des Alains et des Hérules et pénètre en Italie.
Mène une série de pillages dans la vallée du Pô, contourne la forteresse de Ravenne, devenue la nouvelle capitale impériale, puis parvient à traverser les Apennins, débouche en Étrurie avec Rome pour objectif.
Stilicon décrète, pour repousser les Barbares, toute une série de mesures d'urgence : Des provinciaux sont intégrés dans l'armée sur la base du volontariat, de même que certains esclaves à qui l'on promet en récompense la liberté tandis qu'un impôt exceptionnel doit permettre de payer les contingents Barbares au service de l'Empire. Les envahisseurs attaquent Florence mais doivent se retirer après l'intervention de l'armée de Stilicon arrivée de Pavie.
Celui-ci repousse l'armée ennemie jusqu'aux hauteurs de Fiesole où il réussit à les encercler à l'été 406. Contraints par la famine, un grand nombre de soldats de Radagaise se rendent tandis que le reste est massacré. Le chef Ostrogoth est capturé et exécuté le 23 août 406.

Stilicon est de nouveau célébré comme le sauveur de Rome. Tandis qu'un arc de triomphe, inauguré à Rome, commémore cette grande victoire, une statue d'or et d'argent dédié :
« à Flavius Stilicon, clarissime et illustre, deux fois consul ordinaire, maître des deux milices, comte des domestiques et de l'écurie sacrée (...) associé à toutes les guerres et victoires » est élevé sur les Rostres au nom du peuple, « en raison de l'affection singulière et de la prévoyance qu'il a manifestées à son égard »
Fort de ces succès, et alors que la cour d'Arcadius, entre les mains du parti anti-barbare, lui est résolument hostile, Stilicon envisage pour la première fois la possibilité d'une guerre avec l'Empire Romain d'Orient.

Le point d'achoppement entre les deux Empires est, depuis la scission, la question de la possession de la préfecture d'Illyrie. En position de force, Stilicon exige à la fin de l'automne 406 de rassembler l'Illyrie Orientale, sous l'autorité nominale d'Arcadius depuis 396, à la Pannonie qu'il contrôle déjà, en référence au partage de l'Empire tel qu'il a été fait par Gratien en 379.
Dans le même temps, Stilicon se rapproche d'Alaric, qui contrôle le territoire au nom d'Arcadius, et le nomme, à son tour, magister militum per Illyricum.
La perspective d'une guerre et de la rupture de la concordia fratrum est assez mal perçue par les élites Romaines, et une opposition aux projet de Stilicon, commence à se faire entendre, encouragée en cela par le parti nationaliste.

Malgré cela, en 407, Stilicon ordonne la fermeture des ports d'Italie aux navires venant d'Orient tandis qu'Alaric prend possession de l'Épire au nom d'Honorius. Le généralissime s'apprête à traverser lui-même l'Adriatique quand court la rumeur de la mort d'Alaric. Certains historiens prétendent que cette rumeur a été propagée par Serena, inquiète quant au succès d'une telle expédition, d'autres en attribuent la responsabilité à la cour de Constantinople. Quoi qu'il en soit, si la rumeur se révèle vite fausse, Stilicon a perdu du temps, deux événements imprévus l'obligent alors à différer la campagne sine die...

Le déferlement Barbare en Gaule et l'usurpation de Constantin (407)
Dans la nuit du 31 décembre 406, des groupes de Vandales, d'Alains, de Suèves et de Burgondes traversent le Rhin gelé et submergent la garnison romaine de Mogontiacum. Ils se répandent ensuite en Gaule, qu'ils pillent et ravagent.
De plus, au cours de l'année 407, un général de l'armée de Bretagne, venu pour lutter contre les Barbares, Constantin, se proclame Auguste à Trèves, préfecture du prétoire des Gaules, prenant le contrôle de la Gaule et des Germanies, puis de l'Hispanie, privant Honorius de la moitié de son Empire.

Stilicon demande à l'empereur de le laisser tout de même partir pour l'Illyrie afin de faire jonction avec les armées d'Alaric, dans le but de reconquérir les territoires usurpés par Constantin, mais l'empereur, qui prête de plus en plus l'oreille aux ennemis de son régent, refuse, les accords passés avec Alaric sont annulés.

Durant l'automne 407, Stilicon doit conduire avec les seules légions Romaines la campagne contre Constantin III.
Envoyé en Gaule, le général Sarus assiège Valence où se trouve alors Constantin, mais il est repoussé et doit retraverser les Alpes.
À la suite de cet échec, l'opposition à Stilicon devient de plus en plus forte à Ravenne.
Après la mort de Marie, sa fille épouse d'Honorius celui-ci convole avec la seconde fille de Stilicon, Thermantia, au début de l'année 408.

Cependant, Alaric, qui a occupé l'Épire en prévision de la campagne de Stilicon en Orient, n'a reçu aucune compensation pour l'annulation de l'expédition militaire prévue.
Il occupe le Norique et exige le versement de 4 000 livres d'or.
Stilicon porte l'affaire devant le Sénat, prônant l'apaisement et le versement de la somme demandée : D'après lui elle ne peut être considérée « sous le jour odieux d'un tribut ou d'une rançon arrachée par les menaces d'un ennemi Barbare », attendu qu'« Alaric avait fidèlement soutenu les justes prétentions de la république sur les provinces usurpées par les Grecs de Constantinople », c'est une récompense pour avoir servi les intérêts de l'empereur d'Occident. Au Sénat, l'opposition est très vive, mais le subside est finalement accordé afin d'assurer la paix de l'Italie et de conserver l'alliance du roi des Wisigoths.
Lampadius, préfet de la Ville, à la tête des partisans de la guerre au nom de l'honneur de Rome s'écrie :
« Ceci n'est point un traité de paix mais un pacte d'esclavage ! ». Cette victoire politique apparaît en fait une défaite morale pour le régent. La nouvelle de la mort d'Arcadius, datant du 1er mai 408. se diffuse alors.
Mais Stilicon n'a plus l'autorité suffisante pour se poser en régent des deux Empires.
Il s'efforce même de décourager Honorius d’aller à Constantinople prendre la tutelle de son neveu Théodose II, en raison des dangers du voyage. Stilicon propose de partir lui-même, sans aucune illusion sur le succès d'un tel voyage, tant le parti anti-barbare d'Anthémius y est puissant...

Honorius, de plus en plus influencé par le maître des offices, Olympius, extrêmement critique envers Stilicon, se laisse convaincre d'aller s'adresser aux armées rassemblées à Pavie, où les opposants à Stilicon sont en majorité. Arrivé sur place, l'empereur prononce contre Stilicon une harangue de la main d'Olympius.
Diffusant ensuite une rumeur selon laquelle le régent veut aller à Constantinople pour renverser Théodose II et mettre son fils (qui est le petit-fils de Théodose) sur le trône, Olympius déclenche, le 13 août 408, une émeute où sont massacrés tous les proches de Stilicon.
Terrifié par ce déchaînement de violence, Honorius, sur les conseils d'Olympius, condamne les victimes et pardonne aux assassins. Au camp de Bologne, contre l'avis de ses généraux, Stilicon refuse de chercher la vengeance par les armes et de mener une armée principalement Barbare contre l'empereur légitime. Il quitte Bologne pour Ravenne où sont retranchés Honorius et son favori.

Sous prétexte que Stilicon cherche maintenant à le renverser au profit de son fils, Olympius obtient d’Honorius l'ordre de placer le régent aux arrêts...
Ravenne. Le palais de Stilicon. Une salle décorée de trophées et de cartes. Le général les yeux rougis par l'insomnie embrasse sa fille Thermantia, répudiée par l'empereur Honorius, qui vient de le rejoindre:
Notre cher Honorius est devenu maintenant notre ennemi ! s'exclame Stilicon... Ne pleure pas ma fille, je te prie. Tu a épousé Honorius sous la pression de ta mère. J'ai été contre votre mariage car je savais que tu ne l'aimais pas.


Comment pouvais-je aimer cet homme, faible et privé de vertus ! Mais Honorius n'a jamais été méchant et il te respecte, L'empereur est tombé dans le piège tendu par ses courtisans qui veulent t'éliminer du pouvoir. Pardonne-moi mon père ! Je n'ai pas été assez vigilante.
Comment pouvais-tu penser qu'Honorius, qui a grandi avec toi, chouchouté par ta mère Sérène, aimé et protégé par moi, aurait pu nous trahir !
Si le monde est comme ça, alors pourquoi vivre ?
Je veux aller voir Honorius, me rendre à son jugement, être puni injustement, mourir comme un traître. Peu importe !
Mais je demanderai qu'on épargne la vie d'Echerius. Je ne crois pas qu'il se déshonorera en acceptant la mort de Sérène, sa tante.

Eucherius objecte :
Père ! Les accusations d'Olympius et de ses amis contre nous sont fausses. Par peur de la vérité, ils ne voudront pas nous garder en vie. Nous sommes obligés de lutter car il est impossible de compter sur les promesses de l'empereur dans ces conditions.


Stilicon réfléchit :
Je suis fatigué et bouleversé. Malheureusement tu as raison, complètement raison ! Que me conseilles-tu faire !
Je pense à ma mère. Je veux aller à Rome avec une partie de tes soldats la voir. Peut-être reviendrai-je avec elle, après on verra.
Je te laisse agir comme tu veux. Je serai content de voir ma chère Sérène avant de mourir.

Le général s'adresse à son adjoint :
Quelle est la situation ?


L'officier rapporte :
Les troupes Barbares du camp de Bologne sont dispersées en petits détachements. Certains sont venus à Ravenne et ont rejoint nos forces, les autres vont chercher leurs familles dans les différentes villes d'Italie. Sarus est aussi venu à Ravenne.
Chercher la récompense pour sa trahison ! s'indigne Stilicon.
Puis il donne l'ordre à son adjoint de s'occuper de l'escorte d'Eucherius.
Averti, Stilicon se réfugie avec ses proches et ses domestiques dans l'enceinte protectrice d'une église de Ravenne.

Le palais de l'empereur. En regardant par la fenêtre les mouvements des troupes, Attila dit à Aetius :
Mon oncle, le khan Oros m'a défendu formellement de me mêler des affaires des Romains. Mais il m'a recommandé d'essayer de les comprendre. J'avoue que les événements, qui se passent actuellement, sont difficiles à suivre.

Nous n'avons pas assez d'informations pour les comprendre. Je suis très content d'être chargé de ta sécurité et d'éviter ainsi la participation active à cette confrontation.
Penses-tu qu'il existe un danger pour moi ?
Oui, je le pense.
De qui ?
Des Romains qui se sont révoltés contre les Barbares, mais aussi de ceux des Barbares qui veulent provoquer l'intervention de khan Oros pour se venger des Romains.
Se venger de quoi ?
Les villes ont fermé leurs portes aux détachements Barbares qui sont venus chercher leur familles et leurs effets précieux déposés. Maintenant leurs femmes et leurs enfants sont détenus comme otages et ne peuvent pas quitter ces villes.
A ton avis, Stilicon est perdu ?
Ses partisans peuvent aussi tenter de t'enlever afin d'avoir un otage et de susciter l'intervention des Huns .
Regarde, Olympius donne deux lettres au comte Héraclien et lui explique quelque chose.
Le 28 août. Les légions de Pavie entrent en ville acclamées par la population. Stilicon se retire dans une église avec le peu de soldats qui restent après le départ d'Eucherius.


Au matin, des soldats aux ordres du comte Héraclien se présentent à l'évêque maître des lieux, promettant de laisser la vie sauve à Stilicon s'il consent à se remettre entre leurs mains. Stilicon calme ses gens, qui se sont armés pour pouvoir le défendre et, pleinement conscient du sort qui l'attend, se présente sur le perron où il est saisi par les hommes d'Héraclien...


Bientôt, l'église est encerclée par les légionnaires commandés par le comte Héraclien. Sans aucune hostilité visible et sans arme, Héraclien s'approche de l'église. Ses soldats ne bougent pas. Stilicon le rencontre près de la porte entrouverte. Le comte le salue respectueusement, sourit et lui remet une lettre :
L'empereur Honorius vous propose de vous rendre à sa justice.
Le général prend la lettre et lit silencieusement, puis il s'adresse à Héraclien :
L'empereur me garantit une enquête sous son contrôle et l'exil avec une rente confortable dans le cas de ma culpabilité. Mais comment pourrais-je être sûr que ce n'est pas un piège ?

La sourire disparaît du beau visage du comte qui s'exclame avec indignation :
Vos paroles sont passibles du crime de lèse-majesté ! J'ai l'ordre de l'empereur de vous garder et d'assurer votre protection.
Stilicon le regarde attentivement : Le visage du comte garde une expression aimable mais indéchiffrable, ses yeux froids n'exprime aucun sentiment. Le général jette un coup d'œil sur les soldats qui se tiennent calmes :
Pouvez-vous jurer solennellement que vous n'avez pas reçu l'ordre de me tuer. L'évêque est ici.
Oui, je le peux.
Entrez !
Héraclien entre dans l'église. Devant l'évêque et sous les regards méfiants des soldats et des domestiques de Stilicon, le comte jure qu'il n'a point ordre de tuer le général mais seulement de le garder. Stilicon, récemment tout puissant, qui n'a pas encore 50 ans et qui est encore plein de vie et force, décide de se confier à Héraclien. Le général commence à espérer que le jeune empereur contrôle maintenant la situation. Il est habitué à agir vite et sans beaucoup d'hésitation.
Stilicon et Héraclien sortent de l'église et se dirigent vers les légionnaires qui les laissent passer, puis les encerclent. Un officier tend à Héraclien une lettre que le comte lit de haute voix :
L'empereur Honorius ordonne d'exécuter le général Stilicon, coupable de complot contre l’État et sa personne...
Les 2 « géants » légionnaires se jettent sur le général et le saisissent par les mains. Stilicon voit le comte Héraclien souriant et satisfait, il se souvient des mots de Thermantia : « Honorius n'était jamais méchant et il te respectait sincèrement ».
Ecœuré et indigné, le général ne résiste pas : Pourquoi lutter et vivre dans ce monde si bas et si ingrat !
Stilicon voit un soldat s'approcher de lui avec une grande et lourde épée. Il tend son cou...

Condamné par l'empereur pour crime contre l'État, Stilicon meurt le 22 août 408.

Peu après, son fils Eucher, qui a refusé de s'enfuir, est à son tour arrêté et exécuté, tandis que l'impératrice Thermentia, sa fille, est disgraciée avant d’être éloignée de la cour.
Les proches de Stilicon sont aussi arrêtés, certains assassinés (le chef des notaires, Pierre, et le grand chambellan, Deuterius) et leur fortune confisquée.
PENDENTIF CHRÉTIEN DE L4IMPERATRICE

Dans les villes d'Italie, une violente et sanglante réaction anti-barbare pousse de nombreux fédérés à rejoindre Alaric

Épilogue : Stilicon est assassiné le 25 août 408 à Ravenne, égorgé par Héraclien sur ordre de l'empereur... Eucher, renvoyé à sa mère à Rome, sera tué par des partisans d'Honorius. Galla Placidia, alors dans la ville, ne fait rien pour empêcher ce meurtre. Serena, enfin, fut arrêtée et jugée, puis condamnée à mort par étranglement, ce qui était, pour une princesse impériale, une humiliation. Elle est jugée, tenez vous bien, par le Sénat, toujours aussi prompt à se faire bien voir de l'empereur... Pourtant, la fidélité des sénateurs a des limites, et ils vont vite déchanté lorsque Alaric mettra le siège devant leur légendaire cité...


Stilicon — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Stilicon
Aller à Les années 395-398 - Arcadius, empereur romain d'Orient de 395 à 408. ... plus tard, Stilicon est honoré du consulat ordinaire pour l'année 400.

364-480 La fin de Rome en Occident - 364-480 La chute de ...
invasionsbarbares.free.fr/Page2.htm
Vers la fin de l'année 397, Stilicon, en réponse, appuyé par le sénat de Rome, ...... entre les deux parties de l'Empire se fera sentir jusqu'à sa mort à l'été 408.

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