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MARS 2016...
Cette
page concerne l'année 407 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
NICAISE
ET EUTROPIE : UNE SAINTE NAÏVETÉ.
Le
nom Nicaise, Nicasius en latin, est un dérivé du grec nikê (=
victoire).
C'est
lui qui fonde dans sa ville épiscopale une église consacrée à la
Sainte Vierge, sur les vestiges de laquelle s'élèvera la cathédrale
de Reims.
Sa
mort est datée de 407 selon les uns, de 450 selon les autres. Il a
été massacré par les Vandales dans le premier cas, par les Huns
dans le second...
Il
fait partie des saints dits céphalophores : « Une fois
que les barbares lui ont coupé la tête, il se saisit de celle-ci et
la porte jusqu'au lieu de son tombeau. » C'est du moins ce que
rapporte sa légende, reproduite au tympan du portail des Saints de
la cathédrale de Reims.
La
même journée, les barbares massacrent aussi sa sœur, Sainte
Eutropie, et ses diacres Saint Jocond et Saint Florent. Saint Nicaise
est le patron de la ville de Reims. Fêté le 14 décembre.
Les
Églises du nord de la Gaule, quoique parvenues assez tard à une
existence officielle, se sont bien vite dédommagées. « Chaque
jour qui s'écoule, dit M. Kurth, marque un progrès pour les
chrétientés de la Gaule du nord.
Bientôt
elle est à même de payer sa dette aux Églises du midi.
C'est
un enfant de Toul, Saint Honorat, qui va fonder, en 405, cet illustre
monastère de Lérins, foyer de la vie monastique en Gaule et
pépinière de l'épiscopat Gaulois.
C'est
un fils de Trèves, Salvien, qui brille au premier rang des écrivains
ecclésiastiques du Ve siècle, et dont la pathétique éloquence n'a
pas vieilli pour l'histoire.
C'est
à Trèves encore, dans la société du Saint prêtre Banosus, que se
développe la vocation religieuse de Saint Jérôme, et si on se
rappelle que cette ville a eu pour professeur Lattante et pour élève
Ambroise, on trouve que l'Église de Belgique n'a pas été inutile à
l'Église universelle.
On
ne comprendrait pas bien le grand rôle réservé à cette Église
dans l'histoire de la jeunesse du monde moderne, si à l'étude de sa
vie intime on n'ajoutait celle de ses organismes essentiels.
Comme
l'Église universelle elle-même, l'Église des Gaules est alors une
fédération de diocèses reliés entre eux par la communion, par les
assemblées conciliaires et par l'obéissance à l'autorité du
Souverain Pontife. En dehors de ce triple et puissant élément
d'unité, toute son activité et toute sa vie résident dans les
groupes diocésains. Chaque diocèse est comme une monarchie locale
dont l'évêque est le chef religieux et tend à devenir le chef
temporel.
Chef
religieux, il est la source de l'autorité, le gardien de la
discipline, le dispensateur des sacrements, l'administrateur de la
charité, le protecteur né de tout ce qui est pauvre, faible,
souffrant ou abandonné. Chacune de ces attributions concentre dans
ses mains une somme proportionnée d'autorité et d'influence.
L'État
lui-même a reconnu et affermi cette influence en accordant à
l'épiscopat les deux grands privilèges qui lui garantissent
l'indépendance (l'exemption des charges publiques et la juridiction
autonome).
Les
constitutions lui accordent même une part d'intervention dans la
juridiction séculière, chaque fois qu'une cause touche
particulièrement à la morale ou au domaine religieux. La confiance
du peuple va plus loin. N'ayant plus foi dans les institutions
civiles, ils s'habituent à confier la défense de tous leurs
intérêts aux autorités ecclésiastiques. Ils ne se préoccupent
pas de faire le départ du spirituel et du temporel : Ils donnent
tous les pouvoirs à qui rend tous les services.
Sans
l'avoir cherché, en vertu de sa seule mission religieuse et grâce à
l'affaiblissement de l'État, les évêques se trouvent chargés du
gouvernement de leur côté, c'est-à-dire de leurs diocèses
Gouverneurs sans mandat officiel, il est vrai, mais d'autant plus
obéis que tout ce qui a un caractère officiel inspire plus de
défiance et d'aversion, ils sont, en Gaule surtout, les bons génies
du monde agonisant... Ils ferment les plaies que l'État ouvre, ils
font des prodiges de dévouement et de charité.
Les
évêques, dit un historien protestant parlant de la Gaule pratiquent
alors la bienfaisance dans des proportions que le monde n'a peut-être
jamais revues.
Telle
est la situation lorsque éclate la catastrophe de 406. C'est un coup
terrible pour les chrétientés de la Gaule Septentrionale. Nous ne
savons que peu de chose de ces jours pleins de troubles et de
terreurs, où l'histoire même se tait, comme écrasée par
l'immensité des souffrances qu'il a fallu enregistrer. Même les
quelques souvenirs qu'en ont gardés les peuples ont été brouillés
et, confondus avec celui de l'invasion Hunnique, arrivée un
demi-siècle plus tard.
Un
seul des épisodes consignés par l'hagiographie peut être rapporté
avec certitude aux désastres de 406... Il s'agit de la mort du
vénérable pontife de Reims, Saint Nicaise, égorgé par les
Vandales au milieu de son troupeau qu'il n'a pas voulu abandonner.
Que
les combats fameux du bienheureux Nicaise, évêque de Reims et
martyr du Christ, et de sa Sainte sœur Eutropie, dont on admire
l'intrépidité et la pudeur. Tandis qu'ils luttent encore sur cette
terre au service du Christ, ils la remplissent des heureux exemples
de leur sainteté.
Le
souvenir de ce qu'ils font nous instruit encore. La bienheureuse
vierge Entropie suit infatigable et sans faiblir son très saint
frère qu'elle imite et aide, afin d'en recevoir la protection pour
sa chasteté, et afin que, débarrassée des souillures de l'esprit,
elle serve Dieu. Tous deux renient les hommages assidus de leur piété
jusqu'au moment où éclatent les jours menaçants des persécutions.
Nicaise,
le véritable serviteur de Dieu, cultive avec vigueur le champ qui
lui a été confié et, se conformant au précepte de l'Apôtre, il
prodigue à temps et à contretemps, par l'effusion de la parole de
Dieu, les semailles qu'il a le devoir de répandre.
Mais,
comme le dit la parole divine, telle partie tombe sur la route, telle
autre sur les pierres et les terrains arides, telle dans les épines,
telle enfin dans une terre préparée, et celle-ci rend une moisson
abondante.
Ainsi
parmi les hommes il y a un grand nombre d'appelés, mais peu d'élus,
il s'en trouve plusieurs qui suivent le Christ en sa compagnie et,
remplis du Saint-Esprit, se préparent au martyre. Qu'est-ce donc qui
a provoqué la colère divine à cet écrasement des Gaules qu'une
révélation lui a fait connaître avant qu'elle arrive ? C'est
alors qu il condamne une richesse d'origine infâme, proclamant dans
son angoisse la future destruction de la province amenée par l'excès
du plaisir de la paresse et de l'impuissance, lamentable maladie de
l'âme, ou par la convoitise de l'avarice, passions qui enchaînent
misérablement le cœur humain. L'évêque exhorte donc ses ouailles
dont la conscience coupable l'inquiète, prêt à mourir pour tous
afin de détourner de tous la colère de Dieu... Il supplie l'esprit
le cœur humilié, l'invincible clémence céleste afin que le glaive
des hommes ne pénètre pas jusqu'aux âmes, mais pour que, sauvés
par la pénitence et la prière continuelle et la conscience
renouvelée, ils reçoivent le plein pardon, grâce à l'ineffable
grandeur de la miséricorde divine.
Sous
le règne des Césars païens qui persécutent les chrétiens depuis
le temps des apôtres jusqu'à l'époque de Constantin, l'esprit
malin s'efforce par les mille ruses de l'hérésie d'atteindre le
dogme de la Sainte Trinité et la foi chrétienne, et il ne cessera
pas d'agir de même jusqu'à la fin des temps, trompant les fidèles
par d'apparents rapprochements (des faux-semblants, des tracas, des
mensonges et des exactions) soucieux de tout perdre, de faire
souffrir, de rompre et de réduire à néant l'unité de l'Église
qui est dans le Christ.
Après
le baptême de Constantin et la fin de la persécution atroce
commencée par son prédécesseur Dioclétien, la Sainte Église de
Dieu commence à retrouver peu à peu la paix. A la faveur d'un repos
bien mérité, elle s'étend, s'enrichit et s'accroît de disciples
et d'honneurs. Malheureusement l'Église de Gaule se laisse abuser
par ces biens et, à l'instigation du démon, se livre au plaisir et
à la bonne chère, bientôt on ne rougit plus de délaisser la
religion, de mettre en oubli les préceptes divins, de provoquer des
scandales, des scissions, et d'offenser Dieu.
Et
voilà que soudain, parmi tant de dissipations, déferle la fureur de
nations intraitables. La cohue des Vandales, se lance sur plusieurs
provinces. Ces bandes, détruisant les villes de fond en comble,
tuant tout le monde sans distinction, ne semblent rechercher autre
chose que de répandre le sang humain...
Dans
cette bourrasque, la Gaule Chrétienne se trouve avoir de très
illustres serviteurs de Dieu, Saint Nicaise de Reims, Saint Aignan
d'Orléans, que leurs miracles et les dons qui les ornent ont fait
connaître de tous. Ils ont lutté longtemps par leurs prodiges et
leurs prières pour écarter la colère de Dieu, s'efforçant à
éteindre les hérésies et l'immoralité et de ramener les peuples
au Roi-Dieu par la pénitence, tentant de détourner de leurs peuples
une pareille persécution.
Ils
poussent leurs fidèles par leurs prédications et par tout ce qu'ils
professent à revenir à la pénitence, à la patience et au martyre,
afin que ceux qu'une funeste prospérité a conduits au péché
trouvent dans l'adversité non le jugement de condamnation, mais la
grâce du pardon et l'occasion du salut. L'armée des Vandales vient
donc camper sous les murs de Reims, presque tout le monde s'est
enfui, ils ne songent cependant qu'à tuer ceux qui ne partagent pas
leur croyance...
Le
dernier jour de ce pillage, comme les Vandales cherchent de tous
côtés et menacent gravement la ville, les citoyens terrifiés
viennent trouver Nicaise, qui prie à genoux, le suppliant de les
consoler et de dire ce qu'ils ont à faire de mieux, ou se livrer en
esclavage aux barbares, ou combattre jusqu'à la mort pour sauver la
ville. Entendant cela, Nicaise, à qui une révélation a fait
connaître le sort réservé à la ville, répond :
« Il
faut combattre pour le salut, non par les armes, mais par les mœurs,
Non
avec la confiance de la force, mais avec le soutien de ses vertus,
Non
pas tant avec le corps qu'avec l'esprit ».
Évidemment
cette indignation est amenée par croyance en la miséricorde de
Dieu, aussi le seul conseil de salut qu'il puisse donner est de
s'humilier sous le châtiment divin, sans violence, comme des enfants
qui ont péché, avec patience, afin d'être appelés à bon droit
des enfants de Dieu. Acceptons ce péril en esprit d'expiation,
offrons-nous pour obtenir le pardon et ne pas tomber pour nos péchés
dans la peine éternelle, ainsi les misères présentes seront moins
un tourment qu'un remède... En ce qui me concerne, je suis prêt,
comme doit l'être le pasteur, à donner ma vie pour mes brebis, à
mépriser la vie présente afin que vous receviez la vie éternelle
qui a été promise. Prions donc instamment pour nos ennemis,
sollicitons leur salut, demandons qu'ils se repentent de leurs
crimes, afin que nous les voyions aimer et servir la vérité avec la
même passion qu'ils ont apportée dans l'impiété. ». (Vœu
pieu d'un saint homme, qui pense que tout les êtres humains sont
bons et miséricordieux sensibles à la grâce des prières un peu
comme certains qui aujourd'hui)
Nicaise
et sa sœur Eutropie exortent ainsi le peuple à affronter le
martyre, et ils s'offrent eux-mêmes vaillamment, remettant à Dieu
le soin de leur victoire. C'est sur ces entrefaites que l'invasion
des Barbares commence. Nicaise, rempli de la force de l'Esprit-Saint,
accompagné d'Eutropie, accourt sur le portail de la basilique de la
Sainte Vierge et ils entonnent des psaumes et des cantiques.
Dès
qu'il voit les gens armés qui approchent, il commande le silence
d'un geste de la main et dit :
« O
armes victorieuses, et plaise à Dieu que ce soit pour le Christ, ô
force exécutive des volontés divines, pourquoi, contrairement à la
nature de la condition humaine, changez-vous votre victoire en rage ?
Le droit des vainqueurs était jadis ainsi résumé : Épargner
les humbles, combattre les puissants. Voici donc une foule de
chrétiens humbles et pieux, prosternés devant son Dieu en votre
présence, qui attend, obéissante jusqu'à la mort, la rémission de
ses péchés...
Là-dessus
Nicaise se prosterne avec sa sœur et chante d'une voix forte :
« Mon âme a été comme attachée à la terre ». Un
violent coup d'épée tranche dans son gosier le verset commencé,
mais ses lèvres achèvent de murmurer : « Seigneur,
vivifie-moi selon ta parole ».
Sainte
Eutropie, voyant autour d'elle la fureur s'adoucir et redoutant que
sa beauté ne la destinât aux plaisirs des païens, saute sur
l'assassin en criant : « Hélas ! méchant tyran, tu
as fait mourir de tes mains indignes un grand serviteur de Dieu et tu
me réserves pour abuser de moi. Le jugement de Dieu te damnera pour
t'en punir. »
Et
pour le provoquer, elle bondit, lui arrache les paupières et les
yeux, et à l'instant même elle est percée par des épées, qu'elle
préfère aux attouchements des païens. Son sang se répand et elle
recueille avec son frère la palme du martyre...
Les
païens, furieux de l'audace et de la constance de la vierge et
confondus du châtiment soudain de l'assassin de Nicaise, changeant
l'indulgence en fureur lui font subir d'odieux outrages.
Le
meurtre accompli, les habitants massacrés, une terreur subite
envahit les persécuteurs.
Comme
si les armées célestes étaient venues venger un crime si atroce,
on entend un bruit insolite et énorme dans l'église, l'ennemi
affolé perd son arrogance... c'est un sauve-qui-peut général dans
les montagnes, sur les routes, il abandonne son butin et on ne les a
plus revu.
La
ville demeure longtemps déserte, les chrétiens ayant fui dans la
montagne par crainte des Barbares, mais les corps des martyrs sont
gardés par des anges, la nuit, on voit de très loin leur céleste
lueur et beaucoup de gens les entendent chanter. Les habitants,
réconfortés par des révélations divines, reviennent dans la ville
ensevelir les corps des Saints Martyrs dont l'odeur exquise les
guide. Mêlant la joie aux larmes et chantant des hymnes lugubres,
ils enterrent les martyrs avec respect dans des lieux consacrés à
cet effet autour de la ville.
Les
corps de Nicaise et d'Eutropie sont inhumés dans le cimetière de
Saint-Agricola, sur la route qui est à Est de la ville, dans le
temple fameux construit jadis par le préfet Jovinus, afin que l'on
voit le dessein providentiel qui a voulu que ce temple tire son
lustre non de sa destination première, mais de la sainteté de ses
hôtes.
Saint
Nicaise, archevêque de Reims, homme de la paix, de justice et de la
charité. « La gloire d'un pasteur, répétait-il souvent,
n'est pas de se couvrir des dépouilles de ses ouailles, mais de se
dépouiller lui-même pour les revêtir. »
Enfin
on dit que Saint Remi a fixé sa demeure dans cette basilique. On
montre encore aujourd’hui, près de l’autel, le petit oratoire où
il aime à prier en secret, et à offrir, loin du bruit populaire, au
Dieu qui voit tout, les saintes hosties. C’est là qu’un jour il
vaque à ces pieux exercices, lorsque, apprenant tout-à-coup
l’incendie de la ville, il accourt pour l’arrêter en invoquant
le Seigneur, et, secondé de l’appui des saints, laisse les traces
de ses pas empreintes pour toujours sur les pierres des degrés de
l’église...
Saint
Nicaise de Reims
nominis.cef.fr/contenus/saint/244/Saint-Nicaise-de-Reims.html
Evêque
et martyr et ses compagnons dont sa sœur sainte Eutropie (✝ 407).
Sainte Eutropie, église de Steevoorde Dans ces années, il y avait
grande invasion ...
Martyre
de Saint Nicaise
clergedereims.free.fr/martyre_de_saint_nicaise.htm
LE
14 DÉCEMBRE DE L'ANNÉE 407 ... Que les combats fameux du
bienheureux Nicaise, évêque de Reims et martyr du Christ, dont nous
célébrons le ...
Ancienne
église Saint-Nicaise de Reims — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ancienne_église_Saint-Nicaise_de_Reims
L'ancienne
église Saint-Nicaise était une église située dans la partie ...
ce que commente Viollet-le-Duc : « Ce dallage date des premières
années du XIVe ...
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