mercredi 13 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 401




3 AVRIL 2016

Cette page concerne l'année 401 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE COURT ET ACTIF PONTIFICAT DE SAINT ANASTASE

Anastase Ier, l'un des Saint Anastase, est le 39e pape, de 399 à 401. Les églises chrétiennes le célèbrent le 19 décembre en Occident et le 27 avril en Orient.

Né à Rome, au sein de la famille des Massimi, il condamne Origène et les donatistes.
Au sein de l'Église, Anastase est cependant un homme de conciliation en particulier au moment de la querelle avec Origène. Très attentif au retour des chrétiens qui, devant la persécution, ont cédé par faiblesse : Quelques-unes de ses lettres en témoignent.
Anastase combat les disciples d'une secte qui pratique des rites hétérodoxes et décide que les prêtres doivent se lever et tenir la tête inclinée durant la lecture de l'Évangile...
Il succède au pape Sirice, en 398. il doit son élévation à la gloire que ses travaux et ses combats lui ont acquise.
Saint Jérôme l'appelle un homme d'une vie sainte, d'une pauvreté pleine d'humilité et d'une sollicitude apostolique. Il s'oppose fortement aux progrès de l'origénisme, et condamne la traduction du Périarchon d'Origène, par Rufin, comme tendant à affaiblir notre foi, fondée sur la tradition des Apôtres et de nos pères.

1er Point. Qu'est-ce que jurer avec vérité ?
2e Point. Qu'est-ce que jurer avec jugement et avec justice ?
« Je viens à votre école, Dieu des sciences, apprenez-moi ce que je dois savoir au sujet du jurement, pour qu'il soit selon les règles de la piété chrétienne.
S'il manque de certaines conditions nécessaires, il devient illégitime, et il rend coupable celui qui s'en sert.
Pour que j'accomplisse votre loi, il faut que j'apporte dans mes serments ce que vous commandez par le prophète Jérémie.
« Vous jurerez, dit-il, dans la vérité, dans le jugement et dans la justice, en disant : Vive le Seigneur ». Je veux connaître ce qui est renfermé sous ces 3 conditions, et examiner, autant que possible, la gravité du péché que je commet, si je viens à jurer contre la vérité, contre le jugement ou contre la justice. »

Qu'est-ce que jurer avec vérité ? Jurer avec vérité, c'est assurer par serment une chose vraie ou que l'on croit vraie, non témérairement ni sur des conjectures vaines et légères, mais sur des preuves moralement certaines, c'est faire avec serment une promesse dont on veut s'acquitter.
Jurer contre la vérité, c'est assurer par serment ce que l'on sait n'être pas vrai ou ce dont on n'est pas sûr, ou promettre avec serment ce qu'on n'a pas dessein de tenir.
Jurer contre la vérité, c'est un parjure, c'est un péché mortel, de l'avis unanime des théologiens. On ne peut, sans faire à Dieu une grave injure, le prendre à témoin pour confirmer une chose fausse.
Quand le mensonge n'est que léger en lui-même, le serment lui imprime un caractère de gravité qui sera cause de la damnation éternelle.
En jurant ainsi on donne à entendre ou que vous ne connaissez pas la vérité, ou que vous voulez attester le mensonge. C'est donc à juste titre qu'Innocent XI a condamné cette proposition :
Prendre Dieu à témoin d'un mensonge léger, ce n'est pas une assez grande irrévérence pour qu'il veuille ou qu'il puisse damner un homme. « Vocare Deum in testem memlacii levis, non est tanta irreverrancia, propter quam velit aut possit damnare horrànem ».
Il suit de là, ô mon Dieu, que le parjure ne peut être excusé ni par la crainte de la mort, ni par la crainte de quelqu'autre mal que ce soit.
« Je n'assure jamais une chose comme vraie, lorsque je la crois fausse ou que je doute de sa vérité, car je pécherais mortellement à Vos yeux (Dieu) et je serais parjure...
Quand il sera question de confirmer quelque chose par le serment, je ne me déterminerai à Vous appeler en témoignage que lorsque de bonnes raisons m'auront convaincu de la vérité. Si, n'ayant que des motifs probables , je donnerais la chose pour incertaine, je commettrais au moins un péché véniel.
Je déplore la malheureuse habitude des marchands, qui, plusieurs fois par jour, joignent le serment aux mensonges qu'ils disent pour vendre ou pour acheter, selon leur cupidité. (Cela n'a fait qu'empirer avec les siècles pour atteindre de nos jours toutes les instances dirigeantes en particuliers.)
Qu'ils sont condamnables ceux qui, dans les serments, usent d'amphibologies ou de restrictions mentales ! Si, par ces sortes de parjures, ils causent du dommage au prochain , ils sont obligés de plutôt mille fois mourir que de demander à un autre un faux serment, lors même que celui qui jure croit dire la vérité. »

Le premier concile de Mâcon condamne à ne communier qu'à la fin de sa vie celui qui a été convaincu d'avoir amené les autres aux faux témoignages ou aux parjures.
« Lorsque je connaîtrai que quelqu'un est déterminé à se parjurer en justice, je n'exigerai pas le serment que je lui ferais prêter pour mettre fin à une discussion, même en sachant qu'il est véridique.
Inspirez-moi, Seigneur, une grande horreur du parjure, ne permettez pas que j'oublie la sévérité avec laquelle ce crime affreux était puni dans le temps que les canons pénitentiaux s'observaient encore.
Celui qui, de propos délibéré, vient à commettre un parjure, est obligé de jeûner 40 jours au pain et à l'eau, de faire pénitence les 7 années suivantes, sans pouvoir jamais être admis comme témoin. Après cela, on lui accorde la communion. »

La deuxième condition, pour rendre un serment bon et louable, c'est de le faire avec jugement. On ne doit pas jurer témérairement et sans réflexion, mais avec discernement et après y avoir bien pensé.
« Ainsi, lorsque je me dispose à faire un serment, je considère avec attention, si j'y suis obligé par nécessité ou non, et j'examine soigneusement si la chose est telle qu'elle mérite d'être assurée avec serment.
Je fais encore attention au temps, au lieu et à plusieurs autres circonstances qui doivent accompagner cette action, et je ne m'y porte pas par haine, ou par affection , ou par quelque autre passion, mais par la vérité et la nécessité de la chose.
Le pape Saint Corneille, convaincu de la nécessité du jugement dans une affaire de cette importance , a ordonné qu'on n'oblige pas les enfants à prêter serment avant qu'ils aient atteint leur 14e année, parce qu'avant cet âge ils ne sont pas capables du discernement nécessaire à cet acte religieux.
Que de fois n'ai-je pas juré sans y être obligé ou sans y être autorisé par une cause grave et légitime !
J'ai fait des serments, j'ai levé la main pour être cru sur des objets frivoles, pour un léger intérêt, pour badiner, au jeu et en mille rencontres peu importantes.
Ne me suis-je pas rendu coupable en mettant plusieurs serments là où un seul aurait suffi ? Je voulais me faire croire, et je me persuadais faussement que le moyen d'obtenir créance est d'accumuler les serments. Que j'étais aveugle ! Ceux qui jurent sans nécessité, qui appuient du serment leurs moindres assertions, ne sont regardés que comme des menteurs. Celui qui est capable de jurer sans raisons graves et importantes, est capable de mentir...
Je me ferai la réputation d'être vrai, franc, et alors on me croira sur parole. La dernière condition nécessaire à la sainteté du serment, c'est la justice, qui consiste à n'assurer et à ne promettre que ce qui est bon et honnête.
C'est jurer contre la justice que d'affirmer ou que de promettre avec serment une chose mauvaise ou injuste. »

Jurer de faire un mal ou de ne pas faire un bien, voilà un serment contre la justice. Affirmer avec serment que le prochain a fait une action grièvement mauvaise, lorsqu'il n'y a pas nécessité de faire connaître son inconduite, c'est jurer contre la justice : Ce qui arrive toutes les fois que par le serment on donne du poids à la médisance. (La aussi la classe dirigeante pêche par exagération dans le parjure)
« Je pécherais encore contre la justice, si je jurais de nuire au prochain, de me venger, de voler : Si je me liguais avec serment pour une révolte, pour une sédition, etc., ce serait un abus énorme du serment et une mauvaise volonté tout à la fois. Double péché qu'il me faudrait accuser en confession, en spécifiant la grandeur du mal que j'aurais juré de faire : Promesse sacrilège, et nulle de plein droit, elle ne m'obligerait pas, et je commettrais un nouveau péché en l'accomplissant. » ( On pourrait appliquer ces châtiments à tout ceux qui sans cesse promettent et ne tiennent jamais la moindre promesse)
Tel est le serment d'Hérode, qui fait trancher la tête à Saint Jean-Baptiste pour tenir la promesse qu'il a faite à une danseuse impudique, de lui donner tout ce qu'elle lui demanderait. (Marc, 6 , 23).
Tel est encore le serment que font quelques juifs de ne point manger qu'ils n'eussent tué Saint Paul. (Act. 23, 12).

LES CATACOMBES DES PAPES.
On pèche encore contre la justice en jurant de ne pas faire un bien. Par exemple : « Si je promet avec serment de ne pas rendre service à telle personne, de ne pas faire la charité, de ne pas entrer en religion, de ne pas observer les conseils évangéliques, de m'opposer à telle bonne entreprise, je me rendrais bien coupable, et vous prendre à témoin de la mauvaise volonté où je suis de résister à vos divines inspirations. Un pareil serment sera nul, et ne m'obligera en aucune manière.
Que j'ai de regret d'avoir si souvent abusé de la sainteté du serment ! J'ai fait des promesses téméraires et criminelles, j'ai juré contre la justice, contre le jugement et contre la vérité. Mes fautes sont en grand nombre, je ne puis le nier. Ayez égard à mon repentir, mon âme est noyée dans l'amertume de sa douleur. En me pardonnant mes péchés, faites que je participe aux indulgences plénières et partielles dont j'ai besoin. Je confie mes intérêts à Saint Anastase, écoutez-le favorablement...

399. 27 novembre, élection du pape.

400. Le concile de Rome, présidé par le pape Anastase, décide que les clercs ou évêques donatistes ne conservent point leurs dignités et fonctions lorsqu’ils rentrent dans le sein de l’Église catholique.

401. Le concile d’Ephèse, présidé par Jean Chrysostome, dépose six prélats simoniaques. 13 septembre, concile de Carthage auquel participe Augustin : Il confirme le concile de 390 qui a défendu l'usage du mariage aux évêques, prêtres et diacres sous peine d'être déposés.
22 septembre, le concile de Turin est réuni pour régler le différend des évêques de Vienne et d’Arles au sujet de la primatie.
19 décembre, mort du pape.
21 décembre, Innocent Ier succède à son père, Anastase Ier.

Saint Anastase, romain d'origine, était fils de Maxime, et fut, après la mort de Saint Sirice, ordonné évêque de Rome. Pendant qu'il gouvernait avec éclat, l'hérésie, accréditée sous le nom d'Origène, partie des régions de l'Orient, vient fondre sur l’Église comme une violente tempête, et menace de troubler la pure doctrine et d'ébranler la vraie foi.
Saint Anastase, ayant vu le monstre de l'erreur lever sa tête funeste, se hâte de lui porter un coup mortel, il fait taire tous les sifflements de l'hydre. Les hérétiques ont beau se cacher, il sait les faire sortir de leurs retraites obscures, par ses lettres, il condamne en Occident ce qui a déjà été condamné en Orient.
Le zèle ne lui fait jamais défaut pour veiller à la garde de la foi de ses peuples. Aucune province de son empire spirituel, en quelque lieu de la terre qu'elle soit située, n'échappe à sa surveillance ses lettres vont partout prévenir les fausses doctrines, ou les anéantir.

Un concile de l'église d'Afrique lui envoie, ainsi qu'à Vénérius, évêque de Milan, un évêque en députation pour obtenir du secours en faveur de cette Église alors affligée d'une grave disette de ministres sacrés, et exposée à voir périr un grand nombre d'âmes au milieu de populations plongées dans la misère, parmi lesquelles on n'a pas trouvé même un diacre ou un homme lettré.
Saint Anastase écrit à ces mêmes évêques d'Afrique, les exhortant avec la sollicitude et la sincérité d'une charité paternelle et fraternelle tout ensemble, s'opposer ouvertement et avec vigueur aux pièges et aux fraudes perverses dont se servent les Donatistes pour faire la guerre à l’Église catholique. C'est par l'autorité de ce Pontife que les évêques donatistes, et les clercs de tous ordres sont reçus dans l'unité catholique, pour y exercer les offices ecclésiastiques selon qu'il paraît à ceux qui ont intérêt pour leur salut à l'exercice ou à la suspension de leur ministère.

Il arrête que nul homme d'outre-mer ne soit admis à l'honneur de la cléricature sans une lettre signée par 5 évêques. Il règle que la lecture des Saints Évangiles sera faite par les prêtres, non pas assis, mais debout et inclinés. Il construit, dans la ville de Rome, la basilique Crescentienne, située dans la deuxième région, sur la voie Mamertine.

En deux ordinations faites au mois de décembre, il crée 8 prêtres, 5 diacres et des évêques pour divers diocèses, enfin il s'endort en paix, et est enseveli dans le cimetière de l'Orso Pileato (ainsi nommé d'un joueur de paume qui s'appelait Ursus Pileatus et qui avait son mausolée en cet endroit), sous les empereurs Arcadius et Honorius.

Saint Jérôme écrit que l’Église n'a pas eu longtemps le bonheur de le posséder, de peur que Rome, la tête du monde, ne tombe sous un si grand évêque il est ravi et transporté dans l'autre monde, le royaume de la vraie vie, afin qu'il n'entreprenne pas de s'opposer par ses prières à l'exécution d'une sentence irrévocable car, peu de temps après sa mort, Rome est prise par les Goths et saccagée.

La censure chrétienne est appelée « Anastasie » en rappel de cette période de prohibition cognitive.
Anastase est considéré comme un homme de conciliation car il se montre très attentif au retour paisible des chrétiens qui, devant la persécution, ont cédé par faiblesse à ce qu'il ne considère pas comme éthique selon son propre point de vue.
En gros, il pardonne à ceux qui pense comme lui, ou se remette à penser comme lui.

Les catacombes de Saint Calixte (aussi connu comme le cimetière de Calixte) est l’un des plus célèbres catacombes de Rome sur la Via Appia, où il y a la Crypte des Papes, qui contenait les tombes de plusieurs papes du IIe au IVe siècle.
La crypte est tombé en désuétude et les reliques ont été déposé dans les catacombes de différentes églises de Rome, la dernière vague de translations de la crypte a lieu sous Serge II au IXe siècle avant l’invasion Lombarde, en particulier dans San Silvestro in Capite, qui, contrairement à la catacombe est dans les murs d’Aurélien.

Saint Anastase meurt le 14 décembre 401, après avoir siégé 3 ans et 10 jours. Il s'est fait plusieurs translations de ses reliques , dont la plus grande partie est présentement dans l'église de Sainte-Praxède. Le martyrologe romain le nomme le 27 avril, qui est apparemment le jour d'une des translations dont nous avons parlé.


Méditations spéculatives et pratiques ou dogmatiques et ...
https://books.google.fr/books?id=ENx3JpXeBwMC
Joseph Reynaud - 1839
Saint ANASTASE Ier , pape. Anastase , romain de naissance , succéda au pape Sirice , en 398. ... Saint Anastase mourut le 14 décembre 401 , après avoir ..
Compilhistoire - Anastase Ier,
compilhistoire.pagesperso-orange.fr/AnastaseIer.html
24 janv. 2016 - Anastase, né à Rome dans la famille des Massimi, est pape du 27-11-399 au 19-12-401. ... Saint Anastase Ier est fêté le 19 décembre.

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