11
AVRIL 2016
Cette
page concerne l'année 393 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
L’ÉTOILE INVITÉE SN 393
L'expression
d'étoile invitée est employée dans plusieurs textes d'astronomie
Chinoise pour mentionner l'apparition temporaire d'un nouvel astre
dans le ciel. Cette expression est mentionnée par l'historien,
astronome et mathématicien Li Chunfeng (602-670) de la dynastie Tang
(618-907) dans son œuvre Guan xiang wan zhan (觀象玩占).
Cette
expression regroupe de fait 3 phénomènes astronomiques bien
distincts : météorites, novae (et supernovae) et comètes. Le
qualificatif d'« invitée » vient semble-t-il du fait que
l'étoile, apparaissant dans une région du ciel, s'invite
symboliquement dans la région terrestre ou chez la personne avec
laquelle cette région est identifiée, ce qui permet aux astrologues
de l'époque de proposer une interprétation astrologique de ce genre
d'événement. Si aujourd'hui l'interprétation astrologique est
jugée sans intérêt pour les astronomes (mais pas pour les
historiens), les témoignages relatifs aux étoiles invitées
présentent un réel intérêt scientifique, notamment ceux
concernant les supernovae historiques et diverses comètes, comme
celle du groupe de Kreutz.
Plusieurs
termes chinois sont aujourd'hui regroupés sous l'appellation unique
d'« étoile invitée » :
- xingbo (parfois aussi boxing), litt. « étoile touffue » (diffuse)
- huixing, litt. « étoile balai »
- kexing, litt. « étoile invitée »
- liuxing, litt. « étoile courante »
Les
deux premiers termes, xingbo/boxing et huixing désignent presque
exclusivement des comètes du fait de leur aspect diffus, et le
dernier terme concerne exclusivement les météorites. Bien qu'en
principe les termes xingbo et huixing soient censés représenter des
comètes présentant (huixing) ou ne présentant pas (boxing) une
queue prononcée, les descriptifs faits de ces objets dans les
différents textes indiquent qu'ils ont parfois été utilisés de
manière interchangeable. Le terme de kexing fait, en principe,
référence à des objets ponctuels (novae ou supernovae), mais il
existe des cas où des comètes ont été décrites avec ce terme.
D'autres termes plus spécifiques, en rapport manifeste avec
l'interprétation astrologique faite des événements observés,
existent. C'est par exemple le cas de Zhoubo, correspondant à un
astre jaune très lumineux, et annonciateur d'un événement
important.
Le
Scorpion est une constellation du zodiaque traversée par le Soleil
du 23 octobre au 29 novembre. Il se situe entre la Balance à l'ouest
et Ophiuchus à l'est. Il appartient à l’hémisphère sud céleste,
et une grande partie de la constellation est sous l'écliptique.
Scorpion est l’une des 48 constellations identifiées par
Ptolémée...
Le
Scorpion désigne également un signe du zodiaque correspondant au
secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 23
octobre au 22 novembre. C'est dans ce sens qu'il sert au repérage
des déplacement planétaires, encore utilisé en astrologie.
À
l'origine, la constellation comprenait également la Balance (qui
figurait alors les pinces du Scorpion).
Le
Scorpion est l’objet de plusieurs légendes selon la mythologie
Grecque : Il s’agit du Scorpion de feu envoyé par Artémise
pour tuer le chasseur Orion. Ainsi il se trouve opposé à la
constellation Orion, se levant en été lorsqu' Orion se couche.
D’autres versions suggèrent qu’Apollon a envoyé le Scorpion de
feu par jalousie envers l’attention qu’Orion portait à Artémise.
Il apparaît aussi durant la quête de Persée...
Cette
constellation s'identifie par vision directe, et n'a pas besoin de
ses voisines pour se faire connaître. Avec 13 étoiles aussi
brillantes (mag 3) que les 7 de la Grande Ourse, le Scorpion est 2
fois plus frappant que la célèbre constellation nordique. Ce n'est
que parce qu'il ne culmine qu'aux latitudes australes qu'il est moins
célèbre : Aux latitudes moyennes d'Europe, il ne fait que
raser l'horizon, et sa queue n'est pas visible au-dessus de 45°N.
Son
étoile dominante, Antarès, se distingue à la fois par sa brillance
(mag 1) et par sa couleur rougeâtre.
Quand
les conditions de visibilité deviennent meilleures, Antarès
s'identifie bien par sa position au centre d'un petit alignement un
peu arqué entre τ Sco et σ Sco (Al Niyat, qui désigne à la fois
τ et σ Sco), l'ensemble formant le « thorax » du
Scorpion.
Dans
l'alignement du « thorax », vers le Sud, un autre groupe
d'étoiles brillantes est visible (aux latitudes méridionales), qui
forme la queue du Scorpion, dominée par Shaula (λ Sco).
La
queue du Scorpion est un boulevard évident d'étoiles de magnitude
élevée (mag 3-4) en connexion linéaire et régulière, dont la
forme en « hameçon » est particulièrement claire. La
difficulté ne consiste qu'à en individualiser et identifier les
différentes étoiles:
- υ Sco forme avec λ Sco les « yeux du chat », deux étoiles brillantes en formation serrée.
- θ Sco est située au Sud de λ Sco, c'est l'étoile brillante qui marque la limite Sud-Est de la queue du Scorpion.
Les
« pinces » du Scorpion sont petites depuis que la
constellation de la Balance n'en fait plus partie, et sont marquées
par un alignement Nord-Sud de 4 étoiles. Elles se situent dans
l'alignement du « thorax », qui passe par δ Sco, et la
pince Nord s'ouvre également par β1 Sco. La pince Sud s'ouvre par π
Sco (relativement brillante) et ρ Sco (beaucoup plus faible). Les
pinces étaient beaucoup plus impressionnantes quand elles
s'enchaînaient par ce qui est à présent les deux plateaux de la
Balance.
La
queue du Scorpion est située sur un grand alignement qui passe par
le cou et la base de l'arc du Sagittaire, λ Sco, et de là vers
Alpha Centauri, très brillante au pied du Centaure, et finalement la
Croix du Sud.
Cet
alignement fait partie d'un immense alignement « périphérique »
qui fait le tour du globe, et qui est un axe de repérage majeur de
la voûte céleste. Partant du Sagittaire il remonte par la tête du
Capricorne (β Cap), le long de l'axe du Verseau, sur la diagonale du
Grand carré de Pégase, passe par Algol, Capella, Castor et Pollux,
Alphard (Hydre), l'extrémité des Voiles puis Acrux et Alpha
Centauri, λ Scorpii, l'arc et la tête (σ Sgr) du Sagittaire.
L’étoile
la plus brillante de la constellation est Antarès (α Scorpii),
ainsi nommée (« opposé à Arès ou Mars ») en raison de
sa position à l'opposé du point vernal au IIIe millénaire av.
J.-C. mais sans doute aussi en raison de sa couleur rouge brillant
ainsi que sa proximité de l’écliptique qui en fait une rivale de
la planète Mars.
Antarès
est une supergéante rouge de magnitude apparente 1,06 (ce qui en
fait la 15e étoile du ciel en termes de brillance) distante de
cinq-cents années-lumière, large de quatre ua (elle est plus grande
que l’orbite de Mars). À cause de sa taille, elle subit une perte
de masse plus ou moins constante et est entourée d’une nébuleuse,
IC 4666. Elle est également légèrement variable.
Elle
possède un compagnon, de magnitude apparente 6,0 de couleur vert
bleu.
La
constellation du Scorpion se trouve près du centre de la Voie
lactée. Grâce à cette situation, elle contient plusieurs objets du
ciel profond tels les amas ouverts M6 (l’amas du Papillon), M7
(l’amas de Ptolémée, car il fut mentionné par cet astronome),
NGC 6231 et NGC 6322, les amas globulaires M4, M80 et IC 4499, et les
nébuleuses diffuses NGC 6334 et NGC 6357.
La
source de rayons X Scorpius X-1 est la plus proche du Système
solaire que l’on connaisse (une centaine d’années-lumière).
SN
393 est le nom d'un événement considéré comme une probable
supernova ayant été observée en l'an 393 par des astronomes
Chinois. L'observation de cet événement a été cataloguée selon
la coutume de l'époque sous le nom d'« étoile invitée ».
Deux
sources historiques font mention de cette étoile invitée : Le
Jinshu et le Songshu. Ceux-ci font un récit quasi identique du
phénomène et sont probablement issus de la même source,
aujourd'hui disparue. La partie astronomique du témoignage (qui
selon les coutumes de l'époque est toujours accompagné de son
interprétation astrologique) indique :
« Dans
18e année de la période Taiyuan du règne de l'empereur Xiaowu,
lors du second mois lunaire, une étoile invitée est apparue dans
Wei. Elle est restée jusqu'au neuvième mois lunaire, où elle s'est
éteinte. »
SUPERNOVA 393 |
La
chronologie du monde Chinois permet de dater précisément ce
témoignage à l'année 393, le second mois lunaire correspondant à
la période s'étalant du 27 février au 28 mars, et le neuvième
mois du 22 octobre au 19 novembre. La raison de la longueur de
l'intervalle entre le deuxième et le neuvième mois provient de
l'ajout cette année-là d'un mois intercalaire au calendrier
luni-solaire en vigueur dans l'empire Chinois. L'objectif est de
compenser le décalage de calendrier que provoque des années de 12
mois lunaires seulement (correspondant à une durée inférieure aux
365,25 jours, voir astronomie chinoise).
Dans
le cas le plus défavorable, l'étoile invitée est restée visible
de fin mars à fin octobre, soit plus de 200 jours. Cela invalide
l'hypothèse que cet événement ait correspondu à une comète. La
distinction entre une nova et une supernova, seules autres
explications possibles d'un événement de type étoile invitée, est
plus difficile à établir. Le témoignage mentionne que l'événement
s'est produit dans Wei. Wei correspond ici au nom d'une loge lunaire,
c'est-à-dire une bande d'ascension droite, et d'un astérisme situé
dans la constellation du Scorpion, correspondant à la queue de
l'animal selon le découpage occidental de la constellation. Si le
témoignage se réfère à la loge lunaire, la latitude galactique
n'est pas précisée, et l'événement a peu de chances de s'être
produit dans le plan galactique. Dans un tel cas, il ne serait pas
possible d'associer l'événement à une supernova. Si le témoignage
se réfère à l'astérisme associé à la loge lunaire, alors,
celui-ci étant exactement dans le plan galactique, une
interprétation de type supernova est largement plus probable. La
seule indication permettant de trancher entre ces deux hypothèse est
le terme dans (« zhong »), qui suggère fortement que
l'on parle de l'astérisme, dont les étoiles forment un polygone
convexe.
Un
problème avec l'interprétation de l'astérisme vient de ce que lors
du neuvième mois lunaire, la proximité du Soleil rend l'observation
de cette région du ciel impossible. Sauf à imaginer que l'astre ait
été très brillant, auquel cas la proximité du Soleil n'empêche
pas son observation, la période du neuvième mois comme époque de
dernière visibilité est difficilement envisageable. Les erreurs
d'un mois ne sont pas rares dans les comptes-rendus d'observations de
l'époque (comme attesté par l'étude des mentions des conjonctions
planétaires qui peuvent être datées précisément). Dans
l'hypothèse où le mois de dernière visibilité est en fait le
huitième mois lunaire, il est possible de rendre cohérent
l'ensemble du témoignage, qui suggère fortement une interprétation
de supernova.
La
région de l'astérisme Wei, proche du centre galactique, est très
riche en rémanents de supernova. Même en ne gardant que les
rémanents qui ont toutes les caractéristiques de rémanents jeunes,
il reste deux rémanents possibles, SNR G348.5+00.1 et SNR
G348.7+00.3. Les deux rémanents sont estimés être à une distance
de 10,2±3,5 kpc* (∼33 300 a.l.), déduite de la
mesure de l'absorption de l'hydrogène neutre.
Cette
mesure de distance, allié à la taille angulaire de ces objets et à
leur vitesse d'expansion typique (inférieure ou égale à 10 000
km/s, voir Rémanent de supernova) peut être rendue compatible avec
l'âge de la supernova si l'on considère la fourchette basse de
l'estimation de distance. Cette fourchette base de distance est de
toute façon rendue nécessaire pour expliquer l'observation à l'œil
nu de tels événements. Une autre hypothèse, proposée par Z. R.
Wang, est que le rémanent soit en fait SNR G347.3-00.5
(également nommé RX J1713.7-3946). Pour réconcilier sa taille
angulaire avec l'âge du rémanent, il faudrait que celui-ci soit
situé à une distance de 1,1 kpc.
D'autres
auteurs font cependant remarquer que ce rémanent peut être associé
à une région HII et des nuages moléculaires, dont la distance est
estimée à 6 kpc, rendant dans ce cas l'association du rémanent
avec cet événement car sa taille réelle serait alors trop grande.
En tout état de cause, l'identification du rémanent est aujourd'hui
impossible du fait du nombre important de candidats et des
incertitudes dans leurs mesures de distance.
La
nature de supernova de cet événement semble en revanche bien plus
solidement établie, bien que non certaine en l'absence d'un seul et
unique candidat de rémanent.
- kpc= kilomètre par seconde,
SN
393 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/SN_393
SN
393 est le nom d'un événement considéré comme une probable
supernova ayant été ... La chronologie du monde chinois permet de
dater précisément ce témoignage à l'année 393, le second mois
lunaire correspondant à la période ...
Les
supernovae | Astrofiles
www.astrofiles.net/astronomie-les-supernovae-38.html
5
juin 2014 - Le nombre de supernovae découverte chaque année a
régulièrement cru. .... SN 393 : l'étoile invité de 393 est
restée visible huit mois et est ...
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