mercredi 27 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 393

11 AVRIL 2016

Cette page concerne l'année 393 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L’ÉTOILE INVITÉE SN 393

L'expression d'étoile invitée est employée dans plusieurs textes d'astronomie Chinoise pour mentionner l'apparition temporaire d'un nouvel astre dans le ciel. Cette expression est mentionnée par l'historien, astronome et mathématicien Li Chunfeng (602-670) de la dynastie Tang (618-907) dans son œuvre Guan xiang wan zhan (觀象玩占).
Cette expression regroupe de fait 3 phénomènes astronomiques bien distincts : météorites, novae (et supernovae) et comètes. Le qualificatif d'« invitée » vient semble-t-il du fait que l'étoile, apparaissant dans une région du ciel, s'invite symboliquement dans la région terrestre ou chez la personne avec laquelle cette région est identifiée, ce qui permet aux astrologues de l'époque de proposer une interprétation astrologique de ce genre d'événement. Si aujourd'hui l'interprétation astrologique est jugée sans intérêt pour les astronomes (mais pas pour les historiens), les témoignages relatifs aux étoiles invitées présentent un réel intérêt scientifique, notamment ceux concernant les supernovae historiques et diverses comètes, comme celle du groupe de Kreutz.
Plusieurs termes chinois sont aujourd'hui regroupés sous l'appellation unique d'« étoile invitée » :
  • xingbo (parfois aussi boxing), litt. « étoile touffue » (diffuse)
  • huixing, litt. « étoile balai »
  • kexing, litt. « étoile invitée »
  • liuxing, litt. « étoile courante »

Les deux premiers termes, xingbo/boxing et huixing désignent presque exclusivement des comètes du fait de leur aspect diffus, et le dernier terme concerne exclusivement les météorites. Bien qu'en principe les termes xingbo et huixing soient censés représenter des comètes présentant (huixing) ou ne présentant pas (boxing) une queue prononcée, les descriptifs faits de ces objets dans les différents textes indiquent qu'ils ont parfois été utilisés de manière interchangeable. Le terme de kexing fait, en principe, référence à des objets ponctuels (novae ou supernovae), mais il existe des cas où des comètes ont été décrites avec ce terme. D'autres termes plus spécifiques, en rapport manifeste avec l'interprétation astrologique faite des événements observés, existent. C'est par exemple le cas de Zhoubo, correspondant à un astre jaune très lumineux, et annonciateur d'un événement important.
Le Scorpion est une constellation du zodiaque traversée par le Soleil du 23 octobre au 29 novembre. Il se situe entre la Balance à l'ouest et Ophiuchus à l'est. Il appartient à l’hémisphère sud céleste, et une grande partie de la constellation est sous l'écliptique. Scorpion est l’une des 48 constellations identifiées par Ptolémée...

Le Scorpion désigne également un signe du zodiaque correspondant au secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 23 octobre au 22 novembre. C'est dans ce sens qu'il sert au repérage des déplacement planétaires, encore utilisé en astrologie.
À l'origine, la constellation comprenait également la Balance (qui figurait alors les pinces du Scorpion).
Le Scorpion est l’objet de plusieurs légendes selon la mythologie Grecque : Il s’agit du Scorpion de feu envoyé par Artémise pour tuer le chasseur Orion. Ainsi il se trouve opposé à la constellation Orion, se levant en été lorsqu' Orion se couche. D’autres versions suggèrent qu’Apollon a envoyé le Scorpion de feu par jalousie envers l’attention qu’Orion portait à Artémise. Il apparaît aussi durant la quête de Persée...

Cette constellation s'identifie par vision directe, et n'a pas besoin de ses voisines pour se faire connaître. Avec 13 étoiles aussi brillantes (mag 3) que les 7 de la Grande Ourse, le Scorpion est 2 fois plus frappant que la célèbre constellation nordique. Ce n'est que parce qu'il ne culmine qu'aux latitudes australes qu'il est moins célèbre : Aux latitudes moyennes d'Europe, il ne fait que raser l'horizon, et sa queue n'est pas visible au-dessus de 45°N.
Son étoile dominante, Antarès, se distingue à la fois par sa brillance (mag 1) et par sa couleur rougeâtre.
Quand les conditions de visibilité deviennent meilleures, Antarès s'identifie bien par sa position au centre d'un petit alignement un peu arqué entre τ Sco et σ Sco (Al Niyat, qui désigne à la fois τ et σ Sco), l'ensemble formant le « thorax » du Scorpion.
Dans l'alignement du « thorax », vers le Sud, un autre groupe d'étoiles brillantes est visible (aux latitudes méridionales), qui forme la queue du Scorpion, dominée par Shaula (λ Sco).

La queue du Scorpion est un boulevard évident d'étoiles de magnitude élevée (mag 3-4) en connexion linéaire et régulière, dont la forme en « hameçon » est particulièrement claire. La difficulté ne consiste qu'à en individualiser et identifier les différentes étoiles:
  • υ Sco forme avec λ Sco les « yeux du chat », deux étoiles brillantes en formation serrée.
  • θ Sco est située au Sud de λ Sco, c'est l'étoile brillante qui marque la limite Sud-Est de la queue du Scorpion.
Les « pinces » du Scorpion sont petites depuis que la constellation de la Balance n'en fait plus partie, et sont marquées par un alignement Nord-Sud de 4 étoiles. Elles se situent dans l'alignement du « thorax », qui passe par δ Sco, et la pince Nord s'ouvre également par β1 Sco. La pince Sud s'ouvre par π Sco (relativement brillante) et ρ Sco (beaucoup plus faible). Les pinces étaient beaucoup plus impressionnantes quand elles s'enchaînaient par ce qui est à présent les deux plateaux de la Balance.

La queue du Scorpion est située sur un grand alignement qui passe par le cou et la base de l'arc du Sagittaire, λ Sco, et de là vers Alpha Centauri, très brillante au pied du Centaure, et finalement la Croix du Sud.

Cet alignement fait partie d'un immense alignement « périphérique » qui fait le tour du globe, et qui est un axe de repérage majeur de la voûte céleste. Partant du Sagittaire il remonte par la tête du Capricorne (β Cap), le long de l'axe du Verseau, sur la diagonale du Grand carré de Pégase, passe par Algol, Capella, Castor et Pollux, Alphard (Hydre), l'extrémité des Voiles puis Acrux et Alpha Centauri, λ Scorpii, l'arc et la tête (σ Sgr) du Sagittaire.


L’étoile la plus brillante de la constellation est Antarès (α Scorpii), ainsi nommée (« opposé à Arès ou Mars ») en raison de sa position à l'opposé du point vernal au IIIe millénaire av. J.-C. mais sans doute aussi en raison de sa couleur rouge brillant ainsi que sa proximité de l’écliptique qui en fait une rivale de la planète Mars.
Antarès est une supergéante rouge de magnitude apparente 1,06 (ce qui en fait la 15e étoile du ciel en termes de brillance) distante de cinq-cents années-lumière, large de quatre ua (elle est plus grande que l’orbite de Mars). À cause de sa taille, elle subit une perte de masse plus ou moins constante et est entourée d’une nébuleuse, IC 4666. Elle est également légèrement variable.
Elle possède un compagnon, de magnitude apparente 6,0 de couleur vert bleu.

La constellation du Scorpion se trouve près du centre de la Voie lactée. Grâce à cette situation, elle contient plusieurs objets du ciel profond tels les amas ouverts M6 (l’amas du Papillon), M7 (l’amas de Ptolémée, car il fut mentionné par cet astronome), NGC 6231 et NGC 6322, les amas globulaires M4, M80 et IC 4499, et les nébuleuses diffuses NGC 6334 et NGC 6357.
La source de rayons X Scorpius X-1 est la plus proche du Système solaire que l’on connaisse (une centaine d’années-lumière).

SN 393 est le nom d'un événement considéré comme une probable supernova ayant été observée en l'an 393 par des astronomes Chinois. L'observation de cet événement a été cataloguée selon la coutume de l'époque sous le nom d'« étoile invitée ».
Deux sources historiques font mention de cette étoile invitée : Le Jinshu et le Songshu. Ceux-ci font un récit quasi identique du phénomène et sont probablement issus de la même source, aujourd'hui disparue. La partie astronomique du témoignage (qui selon les coutumes de l'époque est toujours accompagné de son interprétation astrologique) indique :
« Dans 18e année de la période Taiyuan du règne de l'empereur Xiaowu, lors du second mois lunaire, une étoile invitée est apparue dans Wei. Elle est restée jusqu'au neuvième mois lunaire, où elle s'est éteinte. »
SUPERNOVA 393
La chronologie du monde Chinois permet de dater précisément ce témoignage à l'année 393, le second mois lunaire correspondant à la période s'étalant du 27 février au 28 mars, et le neuvième mois du 22 octobre au 19 novembre. La raison de la longueur de l'intervalle entre le deuxième et le neuvième mois provient de l'ajout cette année-là d'un mois intercalaire au calendrier luni-solaire en vigueur dans l'empire Chinois. L'objectif est de compenser le décalage de calendrier que provoque des années de 12 mois lunaires seulement (correspondant à une durée inférieure aux 365,25 jours, voir astronomie chinoise).

Dans le cas le plus défavorable, l'étoile invitée est restée visible de fin mars à fin octobre, soit plus de 200 jours. Cela invalide l'hypothèse que cet événement ait correspondu à une comète. La distinction entre une nova et une supernova, seules autres explications possibles d'un événement de type étoile invitée, est plus difficile à établir. Le témoignage mentionne que l'événement s'est produit dans Wei. Wei correspond ici au nom d'une loge lunaire, c'est-à-dire une bande d'ascension droite, et d'un astérisme situé dans la constellation du Scorpion, correspondant à la queue de l'animal selon le découpage occidental de la constellation. Si le témoignage se réfère à la loge lunaire, la latitude galactique n'est pas précisée, et l'événement a peu de chances de s'être produit dans le plan galactique. Dans un tel cas, il ne serait pas possible d'associer l'événement à une supernova. Si le témoignage se réfère à l'astérisme associé à la loge lunaire, alors, celui-ci étant exactement dans le plan galactique, une interprétation de type supernova est largement plus probable. La seule indication permettant de trancher entre ces deux hypothèse est le terme dans (« zhong »), qui suggère fortement que l'on parle de l'astérisme, dont les étoiles forment un polygone convexe.

Un problème avec l'interprétation de l'astérisme vient de ce que lors du neuvième mois lunaire, la proximité du Soleil rend l'observation de cette région du ciel impossible. Sauf à imaginer que l'astre ait été très brillant, auquel cas la proximité du Soleil n'empêche pas son observation, la période du neuvième mois comme époque de dernière visibilité est difficilement envisageable. Les erreurs d'un mois ne sont pas rares dans les comptes-rendus d'observations de l'époque (comme attesté par l'étude des mentions des conjonctions planétaires qui peuvent être datées précisément). Dans l'hypothèse où le mois de dernière visibilité est en fait le huitième mois lunaire, il est possible de rendre cohérent l'ensemble du témoignage, qui suggère fortement une interprétation de supernova.

La région de l'astérisme Wei, proche du centre galactique, est très riche en rémanents de supernova. Même en ne gardant que les rémanents qui ont toutes les caractéristiques de rémanents jeunes, il reste deux rémanents possibles, SNR G348.5+00.1 et SNR G348.7+00.3. Les deux rémanents sont estimés être à une distance de 10,2±3,5 kpc* (∼33 300 a.l.), déduite de la mesure de l'absorption de l'hydrogène neutre.
Cette mesure de distance, allié à la taille angulaire de ces objets et à leur vitesse d'expansion typique (inférieure ou égale à 10 000 km/s, voir Rémanent de supernova) peut être rendue compatible avec l'âge de la supernova si l'on considère la fourchette basse de l'estimation de distance. Cette fourchette base de distance est de toute façon rendue nécessaire pour expliquer l'observation à l'œil nu de tels événements. Une autre hypothèse, proposée par Z. R. Wang, est que le rémanent soit en fait SNR G347.3-00.5 (également nommé RX J1713.7-3946). Pour réconcilier sa taille angulaire avec l'âge du rémanent, il faudrait que celui-ci soit situé à une distance de 1,1 kpc.
D'autres auteurs font cependant remarquer que ce rémanent peut être associé à une région HII et des nuages moléculaires, dont la distance est estimée à 6 kpc, rendant dans ce cas l'association du rémanent avec cet événement car sa taille réelle serait alors trop grande. En tout état de cause, l'identification du rémanent est aujourd'hui impossible du fait du nombre important de candidats et des incertitudes dans leurs mesures de distance.
La nature de supernova de cet événement semble en revanche bien plus solidement établie, bien que non certaine en l'absence d'un seul et unique candidat de rémanent.
  • kpc= kilomètre par seconde,


SN 393 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/SN_393
SN 393 est le nom d'un événement considéré comme une probable supernova ayant été ... La chronologie du monde chinois permet de dater précisément ce témoignage à l'année 393, le second mois lunaire correspondant à la période ...

Les supernovae | Astrofiles
www.astrofiles.net/astronomie-les-supernovae-38.html
5 juin 2014 - Le nombre de supernovae découverte chaque année a régulièrement cru. .... SN 393 : l'étoile invité de 393 est restée visible huit mois et est ...

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