dimanche 17 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 397

7 AVRIL 2016...


Cette page concerne l'année 397 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

MARTIN... APÔTRE DES GAULES, SOLDAT, MOINE, ÉVÊQUE, SOLDAT.

En 313, l'empereur Constantin Ier le Grand, a établi la liberté religieuse mettant fin ainsi aux persécutions des chrétiens.
Saint Martin, le XIIIe apôtre, l'apôtre des Gaules 316 - 397 Soldat - Moine - Évêque - Saint

Saint Martin de Tours, aussi nommé Martin le Miséricordieux, né dans l'Empire Romain, plus précisément à Savaria dans la province Romaine de Pannonie (actuelle Hongrie), en 316 et mort à Candes, en Gaule, le 8 novembre 397, est l'un des principaux saints de la chrétienté et le plus célèbre des évêques de Tours avec Saint Grégoire de Tours.
Sa vie légendaire nous est essentiellement connue par le récit hagiographique de la Vita Sancti Martini (Vie de saint Martin) écrite vers 395 par Sulpice-Sévère qui est un de ses disciples. La dévotion à Martin se manifeste à travers une relique, le manteau ou la chape de Martin qu'il partage avec un déshérité transi de froid. Dès le Ve siècle, et pour la première fois dans l'histoire de l'art religieux, le culte martinien a donné lieu à un cycle hagiographique, c'est-à-dire à une série d'images successives relatant les faits et gestes du saint.
Il introduit le monachisme en Gaule moyenne, le monachisme martinien s'ancrant autour de la Loire, tandis que le monachisme lérinien et cassianite se développent dans la Gaule méridionale.
Les très nombreuses églises portant un patronage martinien à travers toute l'Europe sont fondées à des dates très variées. Saint Martin est le patron notamment de Tours, Buenos Aires, Mayence, Utrecht, Rivière-au-Renard et Lucques, Martina Franca.
Autrefois fêté le 4 juillet (consécration épiscopale en 371), Saint Martin est aujourd'hui célébré le 11 novembre (funérailles en 397). En Allemagne, il est fêté lors du jour de la Saint-Martin, également appelée Saint Martin le bouillant ou Saint Martin d'été.

Représentation traditionnelle la plus fréquente de Saint Martin, coupant son manteau pour le partager avec un pauvre. Détail de la façade du dôme Saint-Martin de Lucques, Italie
Martin est né en l’an 316 dans la province Romaine de Pannonie dans la cité de Sabaria, l’actuelle ville de Szombathely en Hongrie.
Son père dont la famille est originaire de Pavie (en Italie du Nord), est tribun militaire de l'Empire Romain, c'est-à-dire un officier supérieur chargé de l’administration de l’armée, et ce n’est probablement pas un hasard si le nom de Martin signifie « voué à Mars », Mars étant le dieu de la guerre à Rome. Son père est muté à Pavie où Martin va à l'école et est vraisemblablement en contact avec des chrétiens en cette époque marquée par le développement de la Chrétienté.
Quoi qu’il en soit, vers l’âge de 10 ans, l’enfant veut se convertir et il se sent attiré par le service du Christ.

En tant que fils de magistrat militaire, Martin suit son père au gré des affectations de garnison, il est pour ainsi dire héréditairement lié à la carrière de son père, voué au culte impérial. Ce père est irrité de voir son fils tourné vers une foi nouvelle : Alors que l'âge légal de l’enrôlement est de 17 ans, il force son fils de 15 ans à entrer dans l’armée, il est probable que Martin ne s’est laissé convaincre que pour ne pas nuire à la position sociale de ses parents tant sa vocation chrétienne est puissante.
Il n’en reste pas moins vrai que ce n’est pas en simple soldat que Martin entre dans l’armée Romaine : En tant que fils de vétéran, il a le grade de circitor avec une double solde, le rôle du circitor est celui de mener la ronde de nuit et d’inspecter les postes de garde et la surveillance de nuit de la garnison. Il possède alors un esclave, mais selon ses hagiographes, il le traite comme son propre frère.

La scène de la charité de Martin, la plus célèbre de la Vita Sancti Martini de Sulpice-Sévère, fait partie de la légende hagiographique.
Affecté en Gaule, un soir de l’hiver 334 à Amiens il partage son manteau avec un déshérité transi de froid car il n’a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse et la nuit suivante le Christ lui apparaît en songe vêtu de ce même pan de manteau. Il a alors 18 ans. Le reste de son manteau, appelé « cape » sera placé plus tard, à la vénération des fidèles, dans une pièce dont le nom est à l'origine du mot : chapelle (cappella en italien, chapel en anglais, Kapelle en allemand).
C’est aussi le temps où les grandes invasions Germanique se préparent, les Barbares sont aux portes de l’empire, depuis longtemps déjà les milices auxiliaires des légions sont composées de mercenaires d’origine Germanique.

En mars 354, Martin participe à la campagne sur le Rhin contre les Alamans à Civitas Vangionum en Rhénanie ses convictions religieuses lui interdisent de verser le sang et il refuse de se battre. Pour prouver qu’il n’est pas un lâche et qu’il croit à la providence et à la protection divine, il propose de servir de bouclier humain.
Il est enchaîné et exposé à l’ennemi mais, pour une raison inexpliquée, les Barbares demandent la paix.
Selon Sulpice Sévère, Martin sert encore deux années dans l'armée puis il se fait baptiser à Pâques toujours en garnison à Amiens cette époque est un temps de transition, la fin d’un règne et le début d’un autre règne où tous, même les soldats, sont pénétrés par les idées nouvelles.

En 356, ayant pu quitter l’armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville depuis 350.
Hilaire a le même âge que lui et appartient comme lui à l’aristocratie, mais il a embrassé la foi chrétienne tardivement, et est moins tourné vers la mortification et plus intellectuel, l’homme lui a plu cependant et il a donc décidé de se joindre à lui.
Son statut d’ancien homme de guerre empêche Martin de devenir prêtre : Aussi refuse-t-il la fonction de diacre que lui propose l’évêque. Il devient donc simplement exorciste. Au cours du même voyage, il rencontre le Diable.
Dans la région des Alpes, il est un jour attaqué par des brigands. L'un des voleurs lui demande s'il a peur. Martin lui répond qu'il n'a jamais eu autant de courage et qu'il plaint les brigands. Il se met à leur expliquer l'évangile.
Les voleurs le délivrent et l'un d'eux demande à Martin de prier pour lui.
La Chrétienté est alors déchirée par des courants de pensée qui se combattent violemment et physiquement, les ariens sont les disciples d’un prêtre, Arius qui nie que le Christ soit Dieu fils de Dieu au contraire des trinitaires de l’Église orthodoxe, à cette époque les ariens sont très influents auprès du pouvoir politique. Alors que Hilaire, un trinitaire, victime de ses ennemis politiques et religieux tombe en disgrâce et est exilé, Martin est averti « en songe » qu’il doit rejoindre ses parents en Illyrie afin de les convertir. Il réussit à convertir sa mère mais son père reste étranger à sa foi, cette position peut du reste n’être que tactique, le père essayant de défendre son statut social privilégié.
En Illyrie c’est la foi arienne qui est la foi dominante et Martin qui est un fervent représentant de la foi trinitaire doit sans doute avoir de violentes disputes avec les ariens car il est publiquement fouetté puis expulsé.
Il s’enfuit et se réfugie à Milan mais là aussi les ariens dominent et Martin est à nouveau chassé. Il se retire en compagnie d'un prêtre dans l’île déserte de Gallinara non loin du port d'Albenga et se nourrit de racines et d’herbes sauvages. Martin s’empoisonne avec de l’hellébore et il s’en faut de peu qu’il ne meure.

En 360, avec les canons du concile de Nicée, les trinitaires regagnent définitivement leur influence politique et Hilaire retrouve son évêché. Martin en est informé et revient lui-même à Poitiers.
Alors âgé de 44 ans, il s’installe sur un domaine gallo-romain qu'Hilaire lui indique près de Poitiers. Martin y crée un petit ermitage, que la tradition situe à 8 km de la ville : L’abbaye de Ligugé où il est rejoint par des disciples.
Il crée là la première communauté de moines sise en Gaule. Ce premier monastère est le lieu de l’activité d’évangélisation de Saint Martin pendant 10 ans. Il accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaître par le petit peuple comme un saint homme.

Hilaire, gracié par l'empereur, regagne Poitiers où Martin le rejoint. Ce dernier fonde un ermitage à Ligugé. De nombreux adeptes le rejoignent car le but de Martin est de former des disciples et de les envoyer en mission auprès des païens. Pendant 10 ans, ce premier monastère gallo-romain, dont les adeptes prêchent la parole de Dieu dans toute la région, génère de nombreuses conversions poitevines. Son audience devient de plus en plus importante car Martin fait de nombreux miracles: on parlera même de la résurrection de deux morts.
                                                                                                             
En 371, l'évêque Saint Lidoire, venant de mourir, les habitants de Tours font appel à Martin pour le remplacer. Dans un premier temps, Martin refuse, se trouvant indigne de la fonction et peu disposé à quitter sa congrégation et ses disciples. Un subterfuge organisé par un tourangeau permet de le faire sortir de son monastère et on l'emmène sous bonne garde jusqu'à la Cité. Les hauts dignitaires épiscopaux dont l'évêque d'Angers critique ce choix mais le petit peuple manifeste son profond attachement à Martin qui est finalement consacré.
Le nouvel évêque gère son diocèse avec intelligence et habileté mais dans cette ville de 10 000 habitants, il s'ennuie de Ligugé. Alors, il traverse la Loire et fonde sur l'autre rive un nouvel ermitage, ce sera Marmoutier.
Cette nouvelle communauté défriche, construit, étudie religion et sciences humaines. De son éducation militaire puis d'officier dans les légions romaines, Martin a conservé le sens de l'organisation : Il lance ses missionnaires parmi les païens. Et les nouvelles paroisses fleurissent : Saunay et Amboise, Langeais et Candes, Tournon et Ciran. Les temples païens sont démolis, souvent remplacés par des chapelles ou des églises, ceci à l'instar de Saint Martin de Laives qui sera construit en lieu et place d'un temple gallo-romain dédié à Mercure.
Martin voyage beaucoup, se portant à la tête de ses « légions de moines » détruisant les idoles et convertissant les âmes dans 3 directions principales :
La première Chartre - Paris - Reims et Trèves.
La seconde, notre chère Bourgogne - Lyon – Vienne.
La troisième avec l'Aquitaine.

Il fréquente conciles et synodes épiscopaux.
Empereurs et hauts dignitaires respectent ou craignent Martin non seulement en raison de ses saintes paroles mais pour ses actes miraculeux médiatisés par ses biographes successifs que sont Sulpice Sévère ancien avocat de Bordeaux, Paulin de Périgueux, Venance Fortunat et enfin plus tard le célèbre Saint Grégoire également évêque de Tours (593 à 594).
Si les statues, peintures et dessins représentent souvent Martin à cheval lors de son geste symbolique coupant son manteau en deux, pendant sa période religieuse, il est représenté se déplaçant sur un âne. C'est ainsi que beaucoup de représentants de la gente asine doivent leur nom à ce grand voyageur.

En automne 397, Martin se rend à Candes « car les clercs de cette église se querellen ». Après avoir rétabli la paix « il songe à revenir au monastère de Marmoutier quand les forces de son corps commencent tout à coup à l'abandonner » . Tous pleurent autour du mourant qui fait cette dernière prière :
« Seigneur, si je suis encore utile à ton peuple, je ne refuse pas le travail. Que ta volonté soit faite ». Il a 81 ans.
Martin décédé, le saint corps semble avoir été l'objet de convoitises entre poitevins du monastère de Ligugé et Tourangeaux. Une fois de plus, ce sont ces derniers qui, par ruse (d'après Saint Grégoire de Tours) le transportent dans une barque par la rivière Vienne puis Loire jusqu'à Tours. Ses funérailles se déroulent dans cette ville le 11 novembre 397.
Une liturgie particulière allait être célébrée en son honneur : La Saint Martin d'été le 4 juillet qui correspond à la messe annuelle dite à Saint Martin de Laives et la Saint Martin d'automne le 11 novembre (souvent absente des calendriers car remplacée par l'Armistice de la grande guerre) dates qui rythment tant d'habitudes en particulier rurales, mais ceci est une autre histoire.
En conclusion à cette rapide biographie de Saint Martin, voici un texte écrit lui aussi par un Bourguignon :
« Confesseur par ses mérites, martyr par ses souffrances, apôtre par ses actes, Martin règne glorieux dans le ciel, et ici dans son tombeau; qu'il se souvienne, et qu'effaçant les péchés de notre pauvre vie, il cache nos fautes sous ses mérites ).
Epitaphe de Saint Euphrone, évêque d'Autun pour la tombe de Saint Martin 473.

Les autres évêques ne l’aiment guère car il a un aspect pitoyable dû aux mortifications et aux privations excessives qu’il s’inflige, il porte des vêtements rustiques et grossiers.
Désormais, même s’il est évêque, il ne modifie en rien son train de vie. Il crée un nouvel ermitage à 3 km au nord-est des murs de la ville : C’est l’origine de Marmoutier avec pour règle la pauvreté, la mortification et la prière.
Les moines doivent se vêtir d’étoffes grossières sur le modèle de Saint Jean-Baptiste qui était habillé de poil de chameau. Ils copient des manuscrits, pêchent dans la Loire, leur vie est très proche de ce que l’on peut lire dans les Évangiles sur la vie des premiers apôtres, jusqu’aux grottes qui abritent dans les coteaux de la Loire des habitations troglodytes où s’isolent des moines ermites.
Le monastère est construit en bois, Martin vit dans une cabane de bois dans laquelle il repousse les « apparitions diaboliques et converse avec les anges et les saints » : C’est une vie faite d’un courage viril et militaire que Martin impose à sa communauté.
Tout ce monde voyage à travers les campagnes à pied, à dos d’âne et par la Loire, car Martin est toujours escorté de ses moines et disciples, sans doute en grande partie pour des raisons de sécurité car il ne manque pas de voyager très loin de Tours. Ailleurs l’autorité de l’évêque est limitée à l’enceinte de la cité, avec Martin elle sort des murs et pénètre profondément à l’intérieur des terres. Martin semble avoir largement sillonné le territoire de la Gaule, là où il n’a pas pu aller, il a envoyé ses moines.
À cette époque les campagnes sont païennes, il les parcourt donc faisant détruire temples et idoles. Il fait par exemple abattre un pin sacré.
RELIQUAIRE (MUSÉE DU LOUVRE)
Il prêche avec efficacité les paysans, forçant le respect par l’exemple et le refus de la violence. Il prêche par la parole et par sa force, il sait parler aux petits et il utilise à merveille la psychologie par sa connaissance des réalités quotidiennes et l'utilisation de paraboles simples que le petit peuple comprend, tel que le Christ le faisait : Ainsi il dit d’une brebis tondue « qu’elle accomplit le précepte de l’évangile basé sur le partage ».
Il remplace les sanctuaires païens par des églises et des ermitages et comprenant fort bien l’homme de la campagne et ses besoins, il se donne les moyens de le convertir alors que la foi chrétienne est encore essentiellement urbaine.
Marmoutier sert de centre de formation pour l’évangélisation et la colonisation spirituelle des campagnes, c’est pour l’essentiel la première base de propagation du christianisme en Gaule.

Une légende veut que les fleurs se soient mises à éclore en plein novembre, au passage de son corps sur la Loire entre Candes et Tours.
Ce phénomène étonnant donnera naissance à l’expression « été de la Saint-Martin ». Son successeur est Brice, un de ses disciples. Une église lui est consacrée à Renaix, ville de Belgique (province de Flandre-Orientale).
Bien que les miracles de Martin de Tours soient déjà connus de son vivant par delà les frontières de son diocèse, qu'il ait prêché l'évangile dans les campagnes et que Sulpice Sévère en fasse l'égal des apôtres, il ne semble pas qu'il ait organisé son action.

Sa tombe a été marquée rapidement par l'érection d'un petit oratoire, remplacée par une collégiale en 818, reconstruite et agrandie après les raids Vikings en 1014 puis par Hervé de Buzanceau après le grand incendie de Tours de 1203 : Basilique Saint-Martin de Tours avec le service de 200 chanoines réguliers . C'est le siège de pèlerinages favorisés par l'existence d'un double déambulatoire et l'exposition des os du saint, mis dans une chasse d'or par les soins de Charles VII en 1424.
Mais progressivement, la désaffection et la vétusté des locaux, aggravés par les destruction au cours des guerres de religion, en particulier par les Huguenot en 1562 , aboutit à la décision de la démolition de la basilique au XVIIIe et l'écroulement de la voûte en 1797 avec percement de nouvelles rues, qui ne laissent en place que les tours de l’horloge et de Charlemagne, laquelle s'effondrera en 1928. Néanmoins une nouvelle basilique, plus petite (et positionnée perpendiculairement) a été reconstruite de 1886 à 1924 dans la crypte où se trouve le tombeau du saint.

L'importance historique de Martin de Tours tient surtout au fait qu'il a créé les premiers monastères en Gaule et qu'il a formé des clercs par la voie monastique. D'abord admiré par ses amis qui l'ont pris pour modèle (Sulpice-Sévère, Paulin de Nole), son culte est instauré par ses successeurs au trône épiscopal de Tours, qui ont su faire de leur basilique un sanctuaire.
La place prise par le culte de Martin dans la liturgie et la littérature pieuse est surtout due à l'action de Perpetus († vers 490), avec un Indiculus des miracles qu'il a fait versifier par Paulin de Périgueux, et de Grégoire de Tours († 594), qui de même dresse une liste des miracles qu'il fait mettre en vers par Venance Fortunat. Ainsi, dès le Ve siècle, Tours est le premier lieu de pèlerinage des Gaules, le choix de Martin de Tours comme seigneur tutélaire des Mérovingiens est fait sous Clovis. Tours reste par la suite un foyer spirituel important.
À l'époque Carolingienne, Alcuin, conseiller de Charlemagne, est nommé abbé de Saint-Martin de Tours et de Cormery.
Ces abbayes sont des foyers importants de la renaissance Carolingienne aux alentours de l’an 800.
La cathédrale de Mayence, au cœur de la Germanie Franque, est également dédiée à Saint Martin.
La cape de Saint Martin de Tours, qui est envoyée comme relique à la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle pour Charlemagne, est elle-même à l'origine du mot « chapelle », c'est-à-dire l'endroit où l'on gardait la « capel » du saint qui est emportée lors des batailles et portée en bannière.
Elle est aussi à l'origine du mot « Capet », nom de la dynastie des rois de France : Francs capétiens. Ainsi, du royaume d'Austrasie jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, Saint Martin reste le symbole de l'unité Franque

Aujourd’hui plus de 236 communes portent son nom en France et plus de 3 700 églises sont placées sous son vocable, son nom de baptême est devenu le nom de famille le plus fréquent de France.
Une communauté de prêtres et de diacres séculiers, la communauté Saint-Martin, fondée en 1976 et présente principalement en France, s'est placée sous son patronage.
On fête sur le territoire de la Flandre historique (principalement dans le Westhoek, la vallée de la Dendre et à Beveren), la Saint-Martin le soir du 10 novembre (ainsi que le soir du 11 novembre avant la Seconde Guerre mondiale).
Selon la légende, en effet, Saint Martin portant la bonne parole sur les côtes Flamandes, aurait perdu son âne parti brouter ailleurs, alors qu’il tente d’évangéliser les pêcheurs d'un petit village, futur Dunkerque.
À la nuit tombée, les enfants du pays se mettant à sa recherche, avec force lanternes, l'ont retrouvé dans les dunes, en train de manger des chardons et des oyats. Pour les remercier, Saint Martin a transformé toutes les petites crottes de l’âne en brioches à la forme particulière, que l'on appelle folard (Voolaeren, et flamand occidental), ou craquandoules.
Les enfants chantent en Flandre Française, cette chanson, le soir de la Saint-Martin :
« Saint Martin
Boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a bu la goutte
Il a pas payé
On l’a mis à la porte avec un
Coup d'balai »

En défilant dans la rue, avec une lanterne en forme de tête, creusée dans une betterave à sucre. Après le défilé, on leur donne un foulard et une orange, et le concours de la plus belle lanterne est organisé.
Cette façon de fêter la Saint-Martin montre bien qu’on a cherché à christianiser des usages anciens liés à la « fête païenne de Samain » qui survit sous le nom d’Halloween aux États-Unis.
À la différence d'Halloween qui est une fête de la nuit et de la mort, la Saint-Martin est la fête de la vie et de la lumière. Samain représente le renouveau et donc les deux aspects à la fois. De plus, selon le calendrier de Coligny, cette période était celle du nouvel an chez les Gaulois...

Une tradition similaire existe aussi en Alsace et en Allemagne dans le Pays de Bade ainsi qu'aux Pays-Bas.
Bien que commémoration chrétienne, en Flandre, la Saint-Martin est comme Noël fêtée dans les écoles laïques. Il est aussi fêté à Visé (Province de Liège) puisqu’il est le patron des arquebusiers depuis 1579, lesquels le fêtent toujours depuis l'origine de leur guilde
Dans les cantons de l’Est également il reste comme en Allemagne un saint très populaire dont la fête donne lieu à des réjouissances similaires à celles qu'on trouve en Flandres, a fête de la Saint-Martin en Suisse est une fête gastronomique célébrée en Ajoie dans le canton du Jura.

Cette date tombe à la fin des récoltes et autrefois les gens se rendaient avec des torches sur une place, où ils faisaient un grand festin, éclairés par un grand feu. En Allemagne et Autriche la Saint-Martin, symbole de partage, est toujours célébrée par des retraites au flambeau dans les rues, les lampions étant généralement portés ou même confectionnés par les enfants.
On organise aussi des feux de joie. C’est une fête de la lumière. Certains enfants vont de maison en maison demander des bonbons aux voisins dans leur quartier, en échange d'une chanson. Les villes sont parfois décorées de lampions le soir et des foires commerciales coïncident avec l’événement.
Le plat traditionnel est une oie rôtie (MartiniGansl en Autriche), volailles qui sont grasses à point début novembre et qui rappellent la légende selon laquelle elles auraient dénoncé le saint homme qui s'était caché au milieu d'elles, ne voulant pas être fait évêque de Tours.
SAINT MARTIN A MAINZ
On prépare aussi certaines sucreries, comme les Weckmänner, appelés aussi Stutenkerle, ou les Martinsbrezeln.
C’est un des saints les plus populaires de Belgique où rien qu’en Wallonie près de 500 églises et chapelles lui sont consacrées.
Saint Martin est aussi depuis 1579 le patron des arquebusiers à Visé en Province de Liège. Les Francs Arquebusiers dégustent l’oie de la Saint-Martin le 11 novembre lors d’un repas particulier, l'oie est en outre la spécialité culinaire de la ville de Visé où on la prépare avec une sauce blanche à l'ail depuis des siècles.
On fête également Saint Martin dans le Nord du pays dans les Flandres ainsi que dans les cantons jadis Prussiens et comprenant des communes comme Eupen (germanophone) ou Malmedy (francophone).
Selon une tradition ancienne, les fondateurs de la cité se sont réunis en octobre 1580 pour lui donner un saint, protecteur et patron. On organise un tirage au sort, Saint Martin est désigné. N’étant pas satisfait d'avoir un saint Français, on a recommencé, et le sort a confirmé Saint Martin.
Aujourd’hui, la cathédrale de Buenos Aires abrite, côte à côte, trois « San Martín » :
  • Martin de Tours
  • Martín de Porres
  • José de San Martín

Dans les années 1920, à l'initiative d'un prêtre du diocèse de Tours, le chanoine Rutard, un foyer-séminaire est créé et s'installe dans un bâtiment adossé à l'est de la basilique Saint-Martin. Les jeunes formés par le chanoine Rutard et son équipe, les « Petits Clercs de Saint-Martin », provenaient de diocèses de France « riches » en vocation (essentiellement Centre et Ouest), des milieux ruraux mais également urbains.
Les élèves, instruits à l'origine sur place, ont ensuite suivi leur scolarité dans les collèges et lycées des alentours. Assurant un service religieux quotidien et dominical à la basilique de Saint Martin, formés au chant grégorien qu'ils chantent à la Basilique, les Petits Clercs, après être passé par le Grand Séminaire diocésain, intégrent le clergé du diocèse de Tours.
Soutenue par la générosité Tourangelle, cette institution est gérée comme une grande famille chaleureuse.
La pédagogie familiale y éduque les jeunes vers le sens de la responsabilité basé sur la confiance mutuelle, et se traduit souvent par une forme d'autodiscipline assez librement acceptée, le groupe « remettant en place » le contrevenant.
Ce mode de discipline collective et individuelle, sorte de contrat de vie, a souvent étonné les visiteurs. L'institution forme environ une centaine de prêtres pour le diocèse de Tours.
Les « Petits Clercs de Saint-Martin », « la chère maison » pour tous les anciens, a cessé d'exister en 1970. Le Centre Saint Martin, fusion du Petit Séminaire de Tours et des Petits Clercs de Saint Martin, a quitté « la chère maison » pour s'installer sur le site de l'ancien grand séminaire sur la rive nord de la Loire, .
Saint-Martin de Tours est également le patron de la paroisse Saint-Martin-de-Rivière-au-Renard en Gaspésie dans la province de Québec (Canada) et des églises à Buják, Feldebrő, Gyöngyösfalu, Halászi, Hévízgyörk, Hollókő, Kemenesszentmárton, Kópháza, Ólmod, Rajka, Söpte, Doba, et à Szombathely en Hongrie.
Saint Martin est également le saint-patron du service du commissariat des armées.
En 1996-1997, des célébrations ont été organisées en France sous l'égide d'un Comité pour la commémoration des origines pour le 16e centenaire de sa mort (ainsi que pour le 15e centenaire du baptême de Clovis).



C'est en Gaule que se situe l'acte qui le symbolise pour des siècles. Lors d'une patrouille près d'Amiens, Martin rencontre un vieil homme grelottant de froid. Avec son épée, il coupe son manteau et lui en donne une moitié. Une nuit suivant l'évènement, Martin fait un songe dans lequel lui apparaît le Christ prononçant ces paroles : « en couvrant ce vieil homme, c'est moi que tu as couvert ». Cette apparition lui semble une invitation à se rapprocher de Dieu.
Le samedi Saint de l'année 334, il est baptisé et confirmé. Sa vie de militaire l'entraîne à voyager et en août 336, il se trouve à Worms où l'armée Romaine tente de s'opposer aux invasions Barbares. Il propose à l'empereur César Julien de se porter seul à la rencontre des rangs ennemis sans armes ni protection, hormis celle de sa foi envers le Seigneur. Pris pour fou, il est enfermé dans une cellule. Mais le lendemain, au lever du jour, l'ennemi se retire et envoie des messagers de paix. Les Chrétiens voient en ce revirement de situation un miracle divin et l'empereur manifeste son trouble en libérant Martin.
BASILIQUE SAN MARTINO

En 356, le légionnaire Martin quitte définitivement l'armée et se rend chez Hilaire, évêque de Poitiers, qui lui confie la fonction d'exorciste. Puis il se rend en Italie pour voir ses parents et où il s'oppose aux ariens. A l'instar d'Hilaire, déporté en Asie Mineure, Martin est arrêté, fouetté et envoyé en résidence surveillée sur une île au large de la côte Ligure.
En 360, Hilaire, gracié par l'empereur, regagne Poitiers où Martin le rejoint. Ce dernier fonde un ermitage à Ligugé. De nombreux adeptes le rejoignent car le but de Martin est de former des disciples et de les envoyer en mission auprès des païens. Pendant 10 ans, ce premier monastère gallo-romain, dont les adeptes prêchent la parole de Dieu dans toute la région, génère de nombreuses conversions poitevines. Son audience devient de plus en plus importante car Martin fait de nombreux miracles: on parlera même de la résurrection de deux morts.

En 371, l'évêque Saint Lidoire, venant de mourir, les habitants de Tours font appel à Martin pour le remplacer. Dans un premier temps, Martin refuse, se trouvant indigne de la fonction et peu disposé à quitter sa congrégation et ses disciples. Un subterfuge organisé par un tourangeau permet de le faire sortir de son monastère et on l'emmène sous bonne garde jusqu'à la Cité. Les hauts dignitaires épiscopaux dont l'évêque d'Angers critique ce choix mais le petit peuple manifeste son profond attachement à Martin qui est finalement consacré.
Le nouvel évêque gère son diocèse avec intelligence et habileté mais dans cette ville de 10 000 habitants, il s'ennuie de Ligugé. Alors, il traverse la Loire et fonde sur l'autre rive un nouvel ermitage, ce sera Marmoutier.
Cette nouvelle communauté défriche, construit, étudie religion et sciences humaines. De son éducation militaire puis d'officier dans les légions romaines, Martin a conservé le sens de l'organisation : Il lance ses missionnaires parmi les païens. Et les nouvelles paroisses fleurissent : Saunay et Amboise, Langeais et Candes, Tournon et Ciran. Les temples païens sont démolis, souvent remplacés par des chapelles ou des églises, ceci à l'instar de Saint Martin de Laives qui sera construit en lieu et place d'un temple gallo-romain dédié à Mercure.
Martin voyage beaucoup, se portant à la tête de ses « légions de moines » détruisant les idoles et convertissant les âmes dans 3 directions principales :
La première Chartre - Paris - Reims et Trèves.
La seconde, notre chère Bourgogne - Lyon – Vienne.
La troisième avec l'Aquitaine.

Il fréquente conciles et synodes épiscopaux.
Empereurs et hauts dignitaires respectent ou craignent Martin non seulement en raison de ses saintes paroles mais pour ses actes miraculeux médiatisés par ses biographes successifs que sont Sulpice Sévère ancien avocat de Bordeaux, Paulin de Périgueux, Venance Fortunat et enfin plus tard le célèbre Saint Grégoire également évêque de Tours (593 à 594).
Si les statues, peintures et dessins représentent souvent Martin à cheval lors de son geste symbolique coupant son manteau en deux, pendant sa période religieuse, il est représenté se déplaçant sur un âne. C'est ainsi que beaucoup de représentants de la gente asine doivent leur nom à ce grand voyageur.

En automne 397, Martin se rend à Candes « car les clercs de cette église se querellen ». Après avoir rétabli la paix « il songe à revenir au monastère de Marmoutier quand les forces de son corps commencent tout à coup à l'abandonner » . Tous pleurent autour du mourant qui fait cette dernière prière :
« Seigneur, si je suis encore utile à ton peuple, je ne refuse pas le travail. Que ta volonté soit faite ». Il a 81 ans.
Martin décédé, le saint corps semble avoir été l'objet de convoitises entre poitevins du monastère de Ligugé et Tourangeaux. Une fois de plus, ce sont ces derniers qui, par ruse (d'après Saint Grégoire de Tours) le transportent dans une barque par la rivière Vienne puis Loire jusqu'à Tours. Ses funérailles se déroulent dans cette ville le 11 novembre 397.
Une liturgie particulière allait être célébrée en son honneur : La Saint Martin d'été le 4 juillet qui correspond à la messe annuelle dite à Saint Martin de Laives et la Saint Martin d'automne le 11 novembre (souvent absente des calendriers car remplacée par l'Armistice de la grande guerre) dates qui rythment tant d'habitudes en particulier rurales, mais ceci est une autre histoire.
En conclusion à cette rapide biographie de Saint Martin, voici un texte écrit lui aussi par un Bourguignon :
« Confesseur par ses mérites, martyr par ses souffrances, apôtre par ses actes, Martin règne glorieux dans le ciel, et ici dans son tombeau; qu'il se souvienne, et qu'effaçant les péchés de notre pauvre vie, il cache nos fautes sous ses mérites ).
Epitaphe de Saint Euphrone, évêque d'Autun pour la tombe de Saint Martin 473.

saint Martin de Tours - Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_de_Tours
Saint Martin de Tours, aussi nommé Martin le Miséricordieux, né dans ... en Gaule, le 8 novembre 397, est l'un des principaux saints de la chrétienté et le plus .... Selon Sulpice Sévère, Martin sert encore deux années dans l'armée puis il se ...
Les Grandes dates de la vie de St Martin
basiliquesaintmartin.fr/Les-Grandes-dates-de-la-vie-de-St
Basilique Saint-Martin de Tours; 14 septembre 2011 ... Il se retire à Ligugé qui devient en peu d'années le premier monastère d'occident. ... 11 novembre 397

L'histoire du saint "Martin"
www.saintmartindelaives.com/V1/le_saint_martin.php
Saint Martin, le XIIIème apôtre, l'apôtre des Gaules 316 - 397 ... Martin, âgé d'une dizaine d'années a ses premiers contacts avec la nouvelle religion libérée. ... En 371, l'évêque Saint Lidoire, venant de mourir, les habitants de Tours font appel ...

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