13
AVRIL 2016...
Cette
page concerne l'année 391 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
COMMENT D’IRREMPLAÇABLES ÉCRITS ANCIENS DISPARAISSENT PAR MANQUE DE CULTURE
La
bibliothèque d'Alexandrie, fondée à Alexandrie, en Égypte, en 288
avant notre ère et définitivement détruite entre 48 av. J.-C. et
642, célèbre bibliothèque de l'Antiquité qui réunissait les
ouvrages les plus importants de l'époque... Ayant reçu l'Égypte en
partage à la mort d'Alexandre, Ptolémée, un de ses généraux,
devenu roi sous le nom de Ptolémée Ier Sôter, s'attache à faire
d'Alexandrie la capitale culturelle du monde Hellénistique, à même
de supplanter Athènes.
En
288 avant notre ère, à l'instigation de Démétrios de Phalère,
tyran d'Athènes de 317 à 307 av. J.-C., exilé à Alexandrie et
disciple d'Aristote, il fait construire un musée (Museîon, le
« Palais des Muses ») abritant une université, une
académie et la bibliothèque (estimée à 400 000 volumes
à ses débuts, et jusqu'à 700 000 au temps de César). Située
dans le quartier du Bruchium près des palais royaux (basileia),
celle-ci a pour objectif premier de rassembler dans un même lieu
l'ensemble du savoir universel. La constitution du fonds s'opère
essentiellement par achat, mais également par saisie ou ruse :
Ptolémée a demandé à tous les navires qui font escale à
Alexandrie de permettre que les Livres contenus à bord soient
recopiés et traduits la copie est remise au navire, et l'original
conservé par la bibliothèque. Le fonds s'enrichit également par la
copie d'exemplaires acquis ou prêtés...
La
bibliothèque ne commence à fonctionner que sous Ptolémée II
Philadelphe qui, selon Épiphane, a demandé « aux rois et aux
grands de ce monde » qu'ils envoient les œuvres de toutes les
catégories d'auteurs et a fixé un objectif de 500 000 volumes.
LES RUINES DU SERAPEUM |
Le
musée devient un centre académique de hautes recherches où les
savants sont défrayés par le prince (il a de plus fait édifier
dans le complexe du Museîon appartements et réfectoire à leur
intention) et où ils trouvent les instruments, collections, jardins
zoologiques et botaniques nécessaires à leurs travaux. La
bibliothèque ne ressemble pas à celles d'aujourd'hui avec une salle
et un mobilier spécifique. Selon Strabon, les livres sont dans des
niches dans l'épaisseur des murs des peripatos
(« péripate », Portiques à colonnes servant de
promenoir couvert), les lecteurs les lisant probablement dans ce
« péripate » ou dans les allées ombragées des jardins.
Il faut dire qu'avant Ambroise de Milan, on lisait à voix haute, et
donc souvent dans les jardins.
La
traduction en grec de tous ces ouvrages fut un travail colossal qui a
mobilisé la plupart des intellectuels et savants de chaque pays, il
a fallu que ces hommes maîtrisent à la perfection leur propre
langue ainsi que le grec.
Dès
Zénodote, une attention toute particulière est accordée à
l'édition des grands classiques de la littérature Grecque,
notamment des poèmes homériques : Afin de proposer une édition
du texte la plus fidèle possible, les vers à l'authenticité
contestée sont marqués d'un obèle, trait horizontal placé à
gauche du vers.
C'est
également au sein de la Bibliothèque qu'à l'instigation du
souverain Lagide Ptolémée II Philadelphe, sans doute vers -281 est
traduit en grec le Pentateuque hébreu, donnant naissance à la
Septante. Selon la légende, 6 représentants de chaque tribu juive
s'enferment sur l'île de Pharos pour accomplir cette traduction et
ont exécuté la traduction en 72 jours.
Le
poète grec Callimaque de Cyrène, qui selon la tradition a d'abord
été simple grammatikos, enseignant la lecture et l'écriture, est
reçu par Ptolémée II et donne des leçons de poésie dans le
musée : Il a Apollonios de Rhodes et Aristophane de Byzance
comme disciples. Successeur de Zénodote au poste de bibliothécaire
d'Alexandrie à la mort de celui-ci, tout en continuant à donner des
cours, il entreprend de classer l'énorme quantité de volumes de la
bibliothèque.
Il
rédige le premier catalogue raisonné de la littérature grecque,
les Tables des personnalités dans chaque branche du savoir et liste
de leurs écrits. Ces Tables ou Pinakes (du grec pinax qui signifie
liste ou registre) couvrent quelque 120 rouleaux. Il ne nous en est
parvenu que quelques fragments cités par des auteurs anciens.
On
sait ainsi que ces listes comprennent des informations biographiques
sur les auteurs et une description bibliographique : Titre,
incipit, nombre de lignes de chaque rouleau, genre littéraire ou
discipline et sujet.
Les
auteurs à l'intérieur d'une même catégorie et les titres des
œuvres d'un même auteur sont classés en ordre alphabétique,
conformément à des pratiques déjà embryonnaires chez Aristote,
qui a établi des pinakes de poètes et chez Théophraste. Avec
Callimaque, c'est la première fois que le classement alphabétique
est utilisé pour une aussi vaste collection de données. La mise au
point de ces tables a dû se faire en plusieurs étapes :
Inventaire, tri par sujet et classement alphabétique.
Toutefois,
ces listes ne comportent pas d'indication sur le nombre d'exemplaires
des ouvrages ni sur leur emplacement. Le système des pinakes a été
repris dans les bibliothèques les plus importantes de la période
Hellénistique et a contribué à répandre l'usage du classement
alphabétique dans les ouvrages de lexicographie produits dans
l'Empire Byzantin.
Au
début du IIe siècle avant notre ère, sur l'autre rive de la
mer Méditerranée, Eumène II de Mysie fonde la bibliothèque et
centre de recherche de Pergame, en faisant une concurrente à la
bibliothèque d'Alexandrie. Cette concurrence aurait pu stimuler le
développement de la bibliothèque, mais aussi également
l'affaiblir, car les Ptolémées sont en pleine décadence pendant ce
siècle. À la même époque est créée une annexe à la
bibliothèque dans le Sérapéum d'Alexandrie. Cette
bibliothèque-fille abrite 42 800 rouleaux et est destinée
aux simples lecteurs.
LES CATACOMBES |
Vers
145 av. J.-C., Ptolémée VIII Évergète II expulse les savants
(« philologues ») d'Alexandrie, Ptolémée VIII nomme un
militaire du corps des lanciers, Cydas, comme bibliothécaire. Il est
possible que le fonctionnement de la bibliothèque ait été
interrompu pendant un certain temps.
Des
volumes ont pu être emportés par les savants et leurs disciples.
D'autres pertes ont pu être occasionnées par les pillages des
miliciens et par négligence de surveillance.
En
-86, la bibliothèque retrouve sa place après le sac d'Athènes par
Sylla qui a fait venir des érudits Athéniens à Alexandrie.
Le
papyrus d'Oxyrynchus, X, 1241 donne une liste de directeurs de la
bibliothèque d'Alexandrie :
Démétrios
de Phalère (lequel participé à la création de la bibliothèque
sans qu'il soit possible d'affirmer qu'il en a été le premier
directeur).
Zénodote
d'Éphèse.
Callimaque
de Cyrène (établissement du catalogue de la bibliothèque, mais n'a
probablement pas été directeur de la bibliothèque).
Apollonios
de Rhodes.
Ératosthène
de Cyrène (entre 230 et 193 av. J.-C.).
Aristophane
de Byzance.
Apollonios
d'Alexandrie surnommé l'Eidographe (le Classificateur).
Aristarque
de Samothrace.
Cydas.
Ammonius.
Zénodote.
Dioclès.
Apollodore
surnommé le grammairien.
Les
sources sont extrêmement limitées et les positions des historiens
toutes aussi tranchées les unes que les autres.
La
seule certitude est qu'aucune trace matérielle de la bibliothèque
d'Alexandrie n'a été, à ce jour, identifiée ou retrouvée.
L'absence d'élément matériel met donc les chercheurs dans
l'impossibilité de valider, infirmer ou corroborer les dires des
sources qui, au fil du temps, ont pu être manipulées, incomprises
ou interprétées (dans un sens ou un autre).
Aussi,
pour les historiens, certains documents, surtout s'ils sont dans la
bibliothèque depuis les origines, doivent se dégrader avec le
temps, et on ignore dans quelle mesure, et s'il y a des restaurations
de ces documents, tout comme on ignore l'évolution du nombre
d'ouvrages présents dans cette même bibliothèque.
De
nos jours, dans les bibliothèques modernes, le souci est encore de
préserver les ouvrages de l'usure du temps. Des restaurations de
documents sont donc indispensables. On ignore quels sont les
documents les plus anciens, d'autant plus qu'ils peuvent être sous
une autre forme que le papyrus : Par exemple, les Sumériens
écrivaient sur des tablettes d'argile.
À
la fin de la guerre civile entre César et Pompée, après la
bataille de Pharsale en -48, César, vainqueur, pourchasse son rival
jusqu'à Alexandrie où il le trouve assassiné sur ordre du jeune
Ptolémée XIII.
En
-47, les troupes de Jules César incendient la flotte d'Alexandrie,
le feu se propage aux entrepôts et, selon la tradition rapportée
par Plutarque, Suétone et Aulu-Gelle, détruit une partie de la
bibliothèque.
Luciano
Canfora, par sa critique des sources, réfute cette tradition,
rappelant que Cicéron, Strabon ou Lucain ne la mentionnent pas dans
leurs écrits et se fondant sur Dion Cassius qui mentionne bien un
incendie, mais celui uniquement de « dépôts de blé et de
livres », soit 40 000 rouleaux de papyrus, des copies
destinées à l'exportation et entreposées au port.
L'incendie
qui s'est produit est sur le front de mer et loin de la bibliothèque.
Les preuves documentaires montrent qu'elle est encore florissante
plusieurs décennies après l'expédition de César en Égypte.
Cet
incendie et les différents affrontements (antérieurs ou
postérieurs) ont ainsi mené à la perte d'environ 40 000 à
70 000 rouleaux dans un entrepôt à côté du port (et non
pas dans la bibliothèque elle-même).
Une
bibliothèque de 200 000 rouleaux fondée à Pergame par
les Attalides est mise à contribution pour les remplacer, ainsi que
la bibliothèque du gymnase de Ptolémée, à Athènes.
En
outre, César construit une nouvelle bibliothèque, le Césaréum, ce
qui rend donc fort peu plausible l'hypothèse de la destruction de la
totalité de la collection.
Les
tensions croissantes entre le pouvoir impérial Romain païen et
l'influence religieuse et politique grandissante des chrétiens ont
suscité des affrontements qui se sont traduits, par exemple, par
l'Édit de Théodose en 391 ordonnant, entre autres, la destruction
des temples païens.
L'hypothèse
avancée par certains auteurs est que la bibliothèque d'Alexandrie a
finalement disparu au cours de ces différents affrontements, tel le
Sérapéum détruit à l'initiative de l'évêque Théophile
d'Alexandrie.
C'est
la thèse exposée par le poète Gérard de Nerval dans la première
lettre d'Angélique, « Les Filles du feu » (1854) :
« La
bibliothèque d'Alexandrie et le Sérapéum, ou maison de secours,
qui en faisait partie, ont été brûlés et détruits au IVe siècle
par les chrétiens, - qui, en outre ont massacré dans les rues la
célèbre Hypathie, philosophe pythagoricienne. »
Le
psychologue Gustave Le Bon soutient cette hypothèse :
« Sous
la domination Romaine, Alexandrie reprend un nouvel essor, et devient
bientôt la seconde ville de l'Empire Romain, mais cette prospérité
doit être éphémère encore.
Elle
se laisse envahir par la manie des querelles religieuses, et, à
partir du IIIe siècle, les émeutes, les révoltes s'y succèdent
constamment, malgré les sanglantes répressions des empereurs. Quand
le christianisme devient la religion officielle, l'empereur Théodose
fait détruire, comme nous l'avons dit, tous les temples, statues et
livres païens. »
En
1203, ʿAbd al-Latîf al-Baghdâdî, historien arabe, puis Ibn al
Qiftî imputent la destruction de la bibliothèque au calife 'Umar
Ibn al-Khattâb qui a donné en 642 l'ordre de détruire la
bibliothèque à son général 'Amr Ibn al-'As.
Les
positions quant à ce récit restent tranchées, selon la valeur
accordée à ce témoignage.
Les
recherches, nombreuses sur le sujet, soulignent le manque de
documents ou témoignages probants relatant ce récit. Il n'est
mentionné par aucun historien, qu'il soit musulman ou chrétien,
entre le VIIe et le XIIIe siècle. Al-Baghdâdî et Ibn Al-Qiftî
ont forgé ce récit pour des raisons politiques. (???)
Selon une autre hypothèse, avancée par Mostafa El-Abbadi,
l'histoire est un faux fabriqué par les Croisés visant à
discréditer les Arabes et à les dépeindre comme des ennemis de la
culture. (évidemment ces braves musulmans sont
incapables de démolir brûler saccager ce qui ne leur appartient pas
et de plus leur tolérance est bien connue envers les autres peuples
et les religions !)
Le
récit est repris presque tel quel par l'historien Ibn Khaldûn dans
sa Muqaddima (XIIIe siècle). Il en change cependant le cadre,
il ne s'agit plus d'Alexandrie, mais de Ctésiphon en Irak actuel, et
ce n'est plus 'Amr Ibn al-'As, mais Sa'd Ibn Abî Waqqâs qui dirige
l'armée.
L’ÉVÊQUE THEOPHYLE |
L'historienne
Mireille Hadas-Lebel dans son ouvrage en 2003 sur Philon d'Alexandrie
écrit que la bibliothèque après sa destruction en 390 est
reconstituée au VIe siècle puis incendiée lors de la conquête
arabe en 641. Selon Martine Poulain dans sa recension de l'ouvrage de
El-Abbadie :
« Malgré
les limites des sources, les historiens estiment en effet
généralement qu'Alexandrie est détruite lors des invasions arabes
du VIIe siècle sur ordre du calife Omar. »
En
1723 Haendel dans son opéra Giulio Cesare évoque l'incendie qui
détruisit la bibliothèque d'Alexandrie.
Bibliothèque
d'Alexandrie — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bibliothèque_d'Alexandrie
La
bibliothèque d'Alexandrie, fondée à Alexandrie, en Égypte, en 288
avant notre ère et .... suscité des affrontements qui se sont
traduits, par exemple, par l'Édit de Théodose en 391 ordonnant,
entre autres, la destruction des temples païens.
L'emblématique
Bibliothèque d'Alexandrie a été détruite par ...
soocurious.com/.../lemblematique-bibliotheque-dalexandrie-a-ete-detruit...
La
disparition de la bibliothèque antique d'Alexandrie est encore un
mystère de nos jours. ... Il est dit que quelques centaines d'années
plus tard, en l'an 47 avant notre ère, ... Entre 391 et 415, de
nombreuses guerres religieuses ont provoqué ...
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