jeudi 28 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 391

13 AVRIL 2016...


Cette page concerne l'année 391 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

COMMENT D’IRREMPLAÇABLES ÉCRITS ANCIENS DISPARAISSENT PAR MANQUE DE CULTURE

La bibliothèque d'Alexandrie, fondée à Alexandrie, en Égypte, en 288 avant notre ère et définitivement détruite entre 48 av. J.-C. et 642, célèbre bibliothèque de l'Antiquité qui réunissait les ouvrages les plus importants de l'époque... Ayant reçu l'Égypte en partage à la mort d'Alexandre, Ptolémée, un de ses généraux, devenu roi sous le nom de Ptolémée Ier Sôter, s'attache à faire d'Alexandrie la capitale culturelle du monde Hellénistique, à même de supplanter Athènes.

En 288 avant notre ère, à l'instigation de Démétrios de Phalère, tyran d'Athènes de 317 à 307 av. J.-C., exilé à Alexandrie et disciple d'Aristote, il fait construire un musée (Museîon, le « Palais des Muses ») abritant une université, une académie et la bibliothèque (estimée à 400 000 volumes à ses débuts, et jusqu'à 700 000 au temps de César). Située dans le quartier du Bruchium près des palais royaux (basileia), celle-ci a pour objectif premier de rassembler dans un même lieu l'ensemble du savoir universel. La constitution du fonds s'opère essentiellement par achat, mais également par saisie ou ruse : Ptolémée a demandé à tous les navires qui font escale à Alexandrie de permettre que les Livres contenus à bord soient recopiés et traduits la copie est remise au navire, et l'original conservé par la bibliothèque. Le fonds s'enrichit également par la copie d'exemplaires acquis ou prêtés...

La bibliothèque ne commence à fonctionner que sous Ptolémée II Philadelphe qui, selon Épiphane, a demandé « aux rois et aux grands de ce monde » qu'ils envoient les œuvres de toutes les catégories d'auteurs et a fixé un objectif de 500 000 volumes.
LES RUINES DU SERAPEUM
Le musée devient un centre académique de hautes recherches où les savants sont défrayés par le prince (il a de plus fait édifier dans le complexe du Museîon appartements et réfectoire à leur intention) et où ils trouvent les instruments, collections, jardins zoologiques et botaniques nécessaires à leurs travaux. La bibliothèque ne ressemble pas à celles d'aujourd'hui avec une salle et un mobilier spécifique. Selon Strabon, les livres sont dans des niches dans l'épaisseur des murs des peripatos (« péripate », Portiques à colonnes servant de promenoir couvert), les lecteurs les lisant probablement dans ce « péripate » ou dans les allées ombragées des jardins. Il faut dire qu'avant Ambroise de Milan, on lisait à voix haute, et donc souvent dans les jardins.

La traduction en grec de tous ces ouvrages fut un travail colossal qui a mobilisé la plupart des intellectuels et savants de chaque pays, il a fallu que ces hommes maîtrisent à la perfection leur propre langue ainsi que le grec.
Dès Zénodote, une attention toute particulière est accordée à l'édition des grands classiques de la littérature Grecque, notamment des poèmes homériques : Afin de proposer une édition du texte la plus fidèle possible, les vers à l'authenticité contestée sont marqués d'un obèle, trait horizontal placé à gauche du vers.
C'est également au sein de la Bibliothèque qu'à l'instigation du souverain Lagide Ptolémée II Philadelphe, sans doute vers -281 est traduit en grec le Pentateuque hébreu, donnant naissance à la Septante. Selon la légende, 6 représentants de chaque tribu juive s'enferment sur l'île de Pharos pour accomplir cette traduction et ont exécuté la traduction en 72 jours.

Le poète grec Callimaque de Cyrène, qui selon la tradition a d'abord été simple grammatikos, enseignant la lecture et l'écriture, est reçu par Ptolémée II et donne des leçons de poésie dans le musée : Il a Apollonios de Rhodes et Aristophane de Byzance comme disciples. Successeur de Zénodote au poste de bibliothécaire d'Alexandrie à la mort de celui-ci, tout en continuant à donner des cours, il entreprend de classer l'énorme quantité de volumes de la bibliothèque.
Il rédige le premier catalogue raisonné de la littérature grecque, les Tables des personnalités dans chaque branche du savoir et liste de leurs écrits. Ces Tables ou Pinakes (du grec pinax qui signifie liste ou registre) couvrent quelque 120 rouleaux. Il ne nous en est parvenu que quelques fragments cités par des auteurs anciens.
On sait ainsi que ces listes comprennent des informations biographiques sur les auteurs et une description bibliographique : Titre, incipit, nombre de lignes de chaque rouleau, genre littéraire ou discipline et sujet.
Les auteurs à l'intérieur d'une même catégorie et les titres des œuvres d'un même auteur sont classés en ordre alphabétique, conformément à des pratiques déjà embryonnaires chez Aristote, qui a établi des pinakes de poètes et chez Théophraste. Avec Callimaque, c'est la première fois que le classement alphabétique est utilisé pour une aussi vaste collection de données. La mise au point de ces tables a dû se faire en plusieurs étapes : Inventaire, tri par sujet et classement alphabétique.
Toutefois, ces listes ne comportent pas d'indication sur le nombre d'exemplaires des ouvrages ni sur leur emplacement. Le système des pinakes a été repris dans les bibliothèques les plus importantes de la période Hellénistique et a contribué à répandre l'usage du classement alphabétique dans les ouvrages de lexicographie produits dans l'Empire Byzantin.

Au début du IIe siècle avant notre ère, sur l'autre rive de la mer Méditerranée, Eumène II de Mysie fonde la bibliothèque et centre de recherche de Pergame, en faisant une concurrente à la bibliothèque d'Alexandrie. Cette concurrence aurait pu stimuler le développement de la bibliothèque, mais aussi également l'affaiblir, car les Ptolémées sont en pleine décadence pendant ce siècle. À la même époque est créée une annexe à la bibliothèque dans le Sérapéum d'Alexandrie. Cette bibliothèque-fille abrite 42 800 rouleaux et est destinée aux simples lecteurs.

LES CATACOMBES
Vers 145 av. J.-C., Ptolémée VIII Évergète II expulse les savants (« philologues ») d'Alexandrie, Ptolémée VIII nomme un militaire du corps des lanciers, Cydas, comme bibliothécaire. Il est possible que le fonctionnement de la bibliothèque ait été interrompu pendant un certain temps.
Des volumes ont pu être emportés par les savants et leurs disciples. D'autres pertes ont pu être occasionnées par les pillages des miliciens et par négligence de surveillance.

En -86, la bibliothèque retrouve sa place après le sac d'Athènes par Sylla qui a fait venir des érudits Athéniens à Alexandrie.
Le papyrus d'Oxyrynchus, X, 1241 donne une liste de directeurs de la bibliothèque d'Alexandrie :
Démétrios de Phalère (lequel participé à la création de la bibliothèque sans qu'il soit possible d'affirmer qu'il en a été le premier directeur).
Zénodote d'Éphèse.
Callimaque de Cyrène (établissement du catalogue de la bibliothèque, mais n'a probablement pas été directeur de la bibliothèque).
Apollonios de Rhodes.
Ératosthène de Cyrène (entre 230 et 193 av. J.-C.).
Aristophane de Byzance.
Apollonios d'Alexandrie surnommé l'Eidographe (le Classificateur).
Aristarque de Samothrace.
Cydas.
Ammonius.
Zénodote.
Dioclès.
Apollodore surnommé le grammairien.

Les sources sont extrêmement limitées et les positions des historiens toutes aussi tranchées les unes que les autres.
La seule certitude est qu'aucune trace matérielle de la bibliothèque d'Alexandrie n'a été, à ce jour, identifiée ou retrouvée. L'absence d'élément matériel met donc les chercheurs dans l'impossibilité de valider, infirmer ou corroborer les dires des sources qui, au fil du temps, ont pu être manipulées, incomprises ou interprétées (dans un sens ou un autre).
Aussi, pour les historiens, certains documents, surtout s'ils sont dans la bibliothèque depuis les origines, doivent se dégrader avec le temps, et on ignore dans quelle mesure, et s'il y a des restaurations de ces documents, tout comme on ignore l'évolution du nombre d'ouvrages présents dans cette même bibliothèque.
De nos jours, dans les bibliothèques modernes, le souci est encore de préserver les ouvrages de l'usure du temps. Des restaurations de documents sont donc indispensables. On ignore quels sont les documents les plus anciens, d'autant plus qu'ils peuvent être sous une autre forme que le papyrus : Par exemple, les Sumériens écrivaient sur des tablettes d'argile.

À la fin de la guerre civile entre César et Pompée, après la bataille de Pharsale en -48, César, vainqueur, pourchasse son rival jusqu'à Alexandrie où il le trouve assassiné sur ordre du jeune Ptolémée XIII.

En -47, les troupes de Jules César incendient la flotte d'Alexandrie, le feu se propage aux entrepôts et, selon la tradition rapportée par Plutarque, Suétone et Aulu-Gelle, détruit une partie de la bibliothèque.
Luciano Canfora, par sa critique des sources, réfute cette tradition, rappelant que Cicéron, Strabon ou Lucain ne la mentionnent pas dans leurs écrits et se fondant sur Dion Cassius qui mentionne bien un incendie, mais celui uniquement de « dépôts de blé et de livres », soit 40 000 rouleaux de papyrus, des copies destinées à l'exportation et entreposées au port.
L'incendie qui s'est produit est sur le front de mer et loin de la bibliothèque. Les preuves documentaires montrent qu'elle est encore florissante plusieurs décennies après l'expédition de César en Égypte.

Cet incendie et les différents affrontements (antérieurs ou postérieurs) ont ainsi mené à la perte d'environ 40 000 à 70 000 rouleaux dans un entrepôt à côté du port (et non pas dans la bibliothèque elle-même).
Une bibliothèque de 200 000 rouleaux fondée à Pergame par les Attalides est mise à contribution pour les remplacer, ainsi que la bibliothèque du gymnase de Ptolémée, à Athènes.
En outre, César construit une nouvelle bibliothèque, le Césaréum, ce qui rend donc fort peu plausible l'hypothèse de la destruction de la totalité de la collection.

Les tensions croissantes entre le pouvoir impérial Romain païen et l'influence religieuse et politique grandissante des chrétiens ont suscité des affrontements qui se sont traduits, par exemple, par l'Édit de Théodose en 391 ordonnant, entre autres, la destruction des temples païens.
L'hypothèse avancée par certains auteurs est que la bibliothèque d'Alexandrie a finalement disparu au cours de ces différents affrontements, tel le Sérapéum détruit à l'initiative de l'évêque Théophile d'Alexandrie.
C'est la thèse exposée par le poète Gérard de Nerval dans la première lettre d'Angélique, « Les Filles du feu » (1854) :
« La bibliothèque d'Alexandrie et le Sérapéum, ou maison de secours, qui en faisait partie, ont été brûlés et détruits au IVe siècle par les chrétiens, - qui, en outre ont massacré dans les rues la célèbre Hypathie, philosophe pythagoricienne. »

Le psychologue Gustave Le Bon soutient cette hypothèse :
« Sous la domination Romaine, Alexandrie reprend un nouvel essor, et devient bientôt la seconde ville de l'Empire Romain, mais cette prospérité doit être éphémère encore.
Elle se laisse envahir par la manie des querelles religieuses, et, à partir du IIIe siècle, les émeutes, les révoltes s'y succèdent constamment, malgré les sanglantes répressions des empereurs. Quand le christianisme devient la religion officielle, l'empereur Théodose fait détruire, comme nous l'avons dit, tous les temples, statues et livres païens. »

En 1203, ʿAbd al-Latîf al-Baghdâdî, historien arabe, puis Ibn al Qiftî imputent la destruction de la bibliothèque au calife 'Umar Ibn al-Khattâb qui a donné en 642 l'ordre de détruire la bibliothèque à son général 'Amr Ibn al-'As.
Les positions quant à ce récit restent tranchées, selon la valeur accordée à ce témoignage.
Les recherches, nombreuses sur le sujet, soulignent le manque de documents ou témoignages probants relatant ce récit. Il n'est mentionné par aucun historien, qu'il soit musulman ou chrétien, entre le VIIe et le XIIIe siècle. Al-Baghdâdî et Ibn Al-Qiftî ont forgé ce récit pour des raisons politiques. (???) Selon une autre hypothèse, avancée par Mostafa El-Abbadi, l'histoire est un faux fabriqué par les Croisés visant à discréditer les Arabes et à les dépeindre comme des ennemis de la culture. (évidemment ces braves musulmans sont incapables de démolir brûler saccager ce qui ne leur appartient pas et de plus leur tolérance est bien connue envers les autres peuples et les religions !)
Le récit est repris presque tel quel par l'historien Ibn Khaldûn dans sa Muqaddima (XIIIe siècle). Il en change cependant le cadre, il ne s'agit plus d'Alexandrie, mais de Ctésiphon en Irak actuel, et ce n'est plus 'Amr Ibn al-'As, mais Sa'd Ibn Abî Waqqâs qui dirige l'armée.

L’ÉVÊQUE THEOPHYLE
L'historienne Mireille Hadas-Lebel dans son ouvrage en 2003 sur Philon d'Alexandrie écrit que la bibliothèque après sa destruction en 390 est reconstituée au VIe siècle puis incendiée lors de la conquête arabe en 641. Selon Martine Poulain dans sa recension de l'ouvrage de El-Abbadie :
« Malgré les limites des sources, les historiens estiment en effet généralement qu'Alexandrie est détruite lors des invasions arabes du VIIe siècle sur ordre du calife Omar. »

En 1723 Haendel dans son opéra Giulio Cesare évoque l'incendie qui détruisit la bibliothèque d'Alexandrie.


Bibliothèque d'Alexandrie — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bibliothèque_d'Alexandrie
La bibliothèque d'Alexandrie, fondée à Alexandrie, en Égypte, en 288 avant notre ère et .... suscité des affrontements qui se sont traduits, par exemple, par l'Édit de Théodose en 391 ordonnant, entre autres, la destruction des temples païens.

L'emblématique Bibliothèque d'Alexandrie a été détruite par ...
soocurious.com/.../lemblematique-bibliotheque-dalexandrie-a-ete-detruit...
La disparition de la bibliothèque antique d'Alexandrie est encore un mystère de nos jours. ... Il est dit que quelques centaines d'années plus tard, en l'an 47 avant notre ère, ... Entre 391 et 415, de nombreuses guerres religieuses ont provoqué ...

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