mardi 12 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 402

2 AVRIL 2016

Cette page concerne l'année 402 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SYMMAQUE LE PAÏEN TENACE DANS SES CONVICTIONS

Symmaque (Quintus Aurelius Memmius Symmachus), né vers 342 et mort en 402-403, est un grand aristocrate Romain du IVe siècle, particulièrement connu pour la lutte qu'il engage en vue de défendre la religion traditionnelle Romaine contre le christianisme, en plein développement alors dans l'empire Romain.
Entre autres postes importants, il est préfet de Rome en 384 et 385, consul en 391. En remerciement des services qu'il rend à l'État, le Sénat fait ériger une statue dorée à son effigie.
Symmaque est élevé en Gaule et, ayant été déchargé de ses fonctions de praetor et de quaestor, s'élève vers de plus hautes charges.

En 373, il devient proconsul d'Afrique. Ses titres publics, qui incluent celui de pontifex maximus, sa grande richesse et son rôle élevé, ajoutés à une solide réputation d'éloquence, font de lui le « champion » du Sénat Romain païen opposé aux mesures prises par les empereurs chrétiens contre la vieille religion d'État.

En 382, il proteste contre l'enlèvement de la statue et de l'Autel de la Victoire qui se trouvent dans le Sénat, mais il s’oppose à ce que Coelia Concordia, la dernière vestale et virgo Vestalis maxima de l’histoire érige une statue à Vettius Agorius Praetextatus, qui a usé de son influence pour tenter de freiner l’expansion du christianisme, au motif que les Vestales n’ont jamais érigé de monument à un homme.

En 384, alors qu'il est préfet de Rome, il adresse à l'empereur Valentinien II une lettre l'adjurant de restaurer les anciens symboles. Cette lettre est la raison essentielle de sa renommée (bien que nous possédions de lui encore 900 lettres, la plupart sont d'un intérêt relatif), car elle est le symbole de la lutte entre les derniers feux du paganisme romain et le christianisme latin qui, volens nolens, est alors confronté aux questions temporelles de la vie politique. La demande de Symmaque provoque deux réponses de l'évêque de Milan, Ambroise, ainsi qu'une réfutation sous forme poétique de la part du poète Prudence.
Au contraire des chrétiens, qui ne peuvent admettre l'existence d'autres dieux que le leur, Symmaque considère, à l'instar de nombreux intellectuels restés fidèles au paganisme, « l'ensemble des divers cultes comme les différentes manifestations d'un même principe divin trop élevé pour être facilement accessible au commun des mortels ».

Il souligne ainsi en 384 : « Nous contemplons tous les mêmes astres, le ciel nous est commun à tous, le même univers nous entoure : Qu'importe la philosophie par laquelle chacun cherche la vérité ? Un seul chemin ne suffit pas pour accéder à un si grand mystère ».
Par la suite, Symmaque s'implique dans la rébellion de Maxime, puis il obtient sa grâce de l'empereur Théodose Ier.
Il semble avoir poursuivi sa vie politique jusqu'à sa mort.

En 391, il est consul ordinaire. Son honnêteté, aussi bien dans les affaires publiques qu'en privé, et son amabilité font de lui quelqu'un de très populaire. Le seul reproche que semblent adresser la plupart des commentateurs contre ce vaillant héros du paganisme est un certain aristocratisme conservateur et un amour exagéré pour le passé. Comme ses lettres ne sont pas postérieures à l'année 402, on peut supposer qu'il meurt peu après cette date. Symmaque est aussi connu pour avoir engagé et envoyé Saint Augustin à Milan (alors ville impériale) comme professeur de rhétorique, chargé des panégyriques impériaux. Augustin reconnaît lui-même avoir prononcé un panégéryque de Bauto, ami de Symmaque, dans cette fonction officielle.

Symmaque appartient, comme son nom latin l'indique (Quintus Aurelius Memmius Symmachus), à une ancienne famille plébéienne, la gens (= famille) Aurelia. Son père Lucius Aurelius Avianius Symmachus est déjà un homme politique influent étant préfet de Rome en 364 et occupant d'autres postes importants. Son grand-père supposé Aurelius Julianus Symmachus est proconsul d'Achaea (selon d'autres sources vice-préfet de Macédoine) pendant l'année 319.
Si l'on identifie les individus appartenant à la famille des Symmaque au bas-empire, on observe une certaine continuité dans les milieux politiques et intellectuels. De fait, Saint Ambroise, évêque de Milan, est un cousin de Quintus Aurelius Symmaque. Par la suite, son fils, Quintus Fabius Memmius Symmachus, sera proconsul d'Afrique en 415 et préfet de Rome en 418.
Ce fils est très probablement le père d'un Symmaque qui est consul en 446. Et un arrière-petit-fils, Quintus Aurelius Memmius Symmachus (décédé en 525), patricien lui aussi, sera un des nobles les plus cultivés de la Rome du début du VIe siècle, puisqu'il laissera son nom comme coéditeur du Commentaire au Songe de Scipion de Macrobe. Historien, il est spécialement célébré pour ses activités de bâtisseur.
Consul de Rome en 485, Théodoric le Grand le charge de la restauration du théâtre de Pompée. Il est le beau-père de Boèce, le philosophe chrétien auteur de la Consolation de la Philosophie. Boèce, un des derniers sénateurs de ce qu'on appelle encore l'empire, est mis à mort par Théodoric qui le soupçonne de comploter contre lui. Peu de temps après, c'est son beau-père, Quintus Aurelius Memmius Symmachus, qui est mis à mort.

Des écrits de Symmaque ont été conservés :
Panégyriques, écrits dans sa jeunesse dans un style parfois jugé artificiel, deux de Valentinien Ier et un du jeune empereur Gratien.
9 livres d'Épîtres, ainsi que deux lettres tirées du dixième livre, publiées juste après sa mort par son fils. Le modèle suivi par l'auteur est celui de Pline le Jeune. Par une référence aux Saturnales de Macrobe (Livre V, 1, 7), dans lequel Symmaque se présente comme un des interlocuteurs, il semble que ses contemporains le jugent secondaire, au regard des anciens dont le style est plus riche et plus fleuri.
Oraisons. Cinq proviennent d'un palimpseste (qui contient aussi les Panégyriques), dont une partie se trouve à Milan et l'autre au Vatican, découverts par le savant Mai, qui publie les fragments de Milan en 1815, The Roman in his Scriptorum veterum nova collectio, vol. I (1825) et l'ensemble en 1846.
Relationes. Cet ouvrage contient un compte-rendu de la vie publique à Rome, rédigé pour l'empereur. Dans ces écrits officiels (rapports du préfet de Rome), Symmaque est moins préoccupé par le style et devient parfois éloquent, spécialement dans son rapport concernant l'Autel de la Victoire.
Toutes les éditions des œuvres de Symmaque sont proposées dans :
O. Seeck in Monumenta Germaniae historica. Auctores antiquissimi, (1883), VI, I, avec une introduction sur sa vie, ses travaux, sa chronologie et une table généalogique de la famille.
Les Belles Lettres propose une édition en français des « Lettres » de Symmaque, en plusieurs volumes.
Les Epistulæ dans la Patrologie latine de Migne.

Voici le jugement qu'avec sa brutalité habituelle Ferdinand Lot a porté sur Symmaque, un jour de mauvaise humeur sans doute :
« Il a été considéré de son temps comme un fin lettré et révéré des païens, ses coreligionnaires, même des chrétiens. Saint Ambroise, Prudence n'osent s'égaler à son éloquence. Quand on lit ses œuvres, elles nous donnent l'impression que l'auteur est un honnête et digne homme, ami des belles-lettres, très poli dans les discussions, un homme de bonne société, mais d'une nullité intellectuelle affligeante. Il y a peu à tirer de sa correspondance. »
Et on peut lire plus loin : « Symmaque qui n'est qu'un sot ».

Les fragments traduits ici sont extraits de Suidas, et les seuls que le père Petau nous ait indiqués, sans pousser plus loin ses recherches. Cependant il doit passer pour constant que Julien a écrit un nombre beaucoup plus considérable de lettres, que celles qui nous sont restées. Tout atteste, en effet, que sa correspondance est à la fois active et étendue, surtout avec les grands hommes de son empire, qui témoignent le plus d'attachement au culte du paganisme. Qui douterait, par exemple, qu'il n'ait cultivé la connaissance , soit du fameux Symmaque ( Quintus Aurelius Symmachus ), zélé défenseur de sa religion , soit du père de celui-ci, poète épigrammatiste, soit des autres savants, ses contemporains ?

En effet, Ammien Marccllin, au 21e livre de son histoire, nous apprend que l'empereur Julien a nommé, pour l'année 363, Apronien, en qualité de préfet de la ville de Rome, et au 27e livre du même ouvrage, il dit que cet Apronien est remplacé par Symmaque, dont il fait un pompeux éloge.
Comment Julien a-t-il été étranger aux principaux personnages de cette ancienne capitale du monde, alors païenne encore, du moins en grande partie, lui qui a fait replacer, sous son règne, l'autel de la victoire, à Rome, abattu par Constance, 5 ans auparavant ( en 337 ), et qui a réparé ainsi l'outrage fait à la déesse de la victoire et aux armes romaines.
J'emprunte ici le langage du célèbre [Symmaque: Merità dm Constantii factum non steiit....Amù cum triumphis patrocinium nolite deserere ISemo colendam neget quam profitetur optandam. Quod si hujus numinis non esset justa usitatio, ornarnentis sallem curiœ decuit abstineri,] etc.
Dans cette lettre, qui est la 54e du dixième livre du recueil, l'orateur, député par le sénat de Rome , demande à l'empereur Valentinien II, le rétablissement de ce même autel de la victoire , qui a été de nouveau renversé, en 382, par Gratien successeur de Valentinien Ier. Mais Saint Ambroise, évêque de Milan, a assez de crédit pour empêcher le succès de cette ambassade, et du discours éloquent du chef de la députation...

Beaucoup de lettres adressées, par Symmaque , les unes à Julien, à Salluste, à Théodore, à Cartérius, et les autres à Alypius, à Rufin, Grégoire, Elpidius, et autres personnages qui figurent, tant dans la vie que dans les écrits de Julien. Cependant, après un examen réfléchi, on ne peut y reconnaître ni l'identité d'aucun de ces personnages, avec ceux qui nous intéressent dans la collection des œuvres de l'empereur Julien, ni même aucun fait important, qui donne lieu à des rapprochements historiques du règne de ce prince, auquel, d'ailleurs, Symmaque aime à prodiguer des éloges, lorsqu'il en trouve l'occasion. Le même auteur adresse plusieurs lettres à Julien. Mais ce Julien n'est assurément ni l'empereur, ni son oncle, seulement il pourrait être un descendant du préfet Julien, père de Basiline, et le même que le poète Symmaque, père de l'orateur, nomme Anicius Julianus, en ajoutant qu'il a rempli Rome de sa gloire.
[Nam dives, tum celsus honoribus et iamen îllis Grandior wternam complebat nomine Romain.]

Libanius adresse beaucoup de lettres à l'empereur Julien mais ce rhéteur écrit aussi à plusieurs autres Julien, dont aucun n'est connu aujourd'hui. Wolff, l'éditeur des lettres de Libanius, remarque lui-même plus de 60 Julien, mentionnés par les anciens auteurs.
On les suppose avoir été écrites par l'empereur Julien à Saint Basile, à Césaire, frère de Saint Grégoire de Nazianze, et à Saint Grégoire lui-même , pour les attirer et les attacher à sa personne. On ne doute point que Julien n'ait écrit à Césaire, frère ou beau-frère d'Alypius, auquel Libanius adresse aussi plusieurs de ses lettres. Mais ce dernier Césaire est, bien différent de l'autre Césaire, frère de Saint Grégoire et médecin de l'empereur Constance. Or, il n'existe aucune trace de correspondance entre Julien et Saint Grégoire, ou Césaire, son frère.

Suidas, au mot Amphion, cite le fragment de la lettre qui suit, sans nous apprendre à qui elle est adressée, ni même si Julien qu'il cite, comme auteur, est alors césar, ou s'il tient les rênes de l'empire :
« Il te reste assez de loisir, la trempe naturelle de ton esprit est excellente, et personne ne porte plus loin que toi l'amour de la philosophie. Voilà trois éléments, je veux dire, le temps, l'enthousiasme divin, et la passion de l'harmonie, qui, réunis dans la personne d'Amphion, le font inventer la musique ancienne.
Julien aime la musique, et il a fondé une école à Alexandrie, pour l'éducation d'élèves, destinés à chanter dans les temples, pour les créer, que les trois avantages dont il était doué, aussi la tradition nous apprend-elle, qu'après avoir conçu les modulations du chant, il s'en sert pour inventer la lyre, soit qu'il soit conduit à cet effort sublime par l'heureuse organisation de son génie, soit qu'il soit aidé par une faveur céleste ou par quelque puissance inconnue.
A son exemple la plupart de nos anciens sages, pour devenir de véritables philosophes, semblent n'avoir jamais eu besoin que des 3 conditions signalées.
Ce fragment de lettre est assez dans le goût de Julien, soit que celui-ci l'ait écrit à un philosophe, soit qu'il ait adressé ses avis à un pontife. Car il ne paraît nullement probable qu'il ait parlé ainsi à Ecdicius , préfet d’Égypte, auquel s'adresse sa 56e. lettre ci-dessus.
Cette dernière, en effet, ne suppose, dans le gouverneur, aucune connaissance musicale, au lieu que le fragment que nous venons de traduire , contient un éloge formel du personnage, comme ayant les meilleures dispositions pour devenir un excellent musicien. Ce fragment n'a donc point fait partie de la lettre à Ecdicius, qui semble n'avoir pour but aucun éloge , mais un simple objet d'administration publique et d'institution religieuse. On pourrait croire avec plus de vraisemblance, le fragment en question, et, par conséquent, la lettre que nous n'avons plus, a été écrite par Julien, au musicien Dioscore, que ce prince loue beaucoup dans sa 56e. lettre à Ecdicius.


Quintus Aurelius Symmaque — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Quintus_Aurelius_Symmaque
Symmaque (Quintus Aurelius Memmius Symmachus), né vers 342 et mort en 402-403, ... Comme ses lettres ne sont pas postérieures à l'année 402, on peut ...

Quintus Aurelius Symmaque - Academic
fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1398344
Symmaque (Quintus Aurelius Memmius Symmachus), né vers 342 et mort en 402 403, ... Comme ses lettres ne sont pas postérieures à l'année 402, on peut ..

Oeuvres complètes
https://books.google.fr/books?id=zCcVAAAAQAAJ
Julianus (empereur romain, dit l'Apostat), ‎René Tourlet - 1821
Qui douterait , par exemple , qu'il n'ait cultivé la connaissance , soit du fameux Symmaque * ( Quintus Aurelius Sym- machus ) , zélé défenseur de sa religion ...









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire