2
AVRIL 2016
Cette
page concerne l'année 402 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
SYMMAQUE
LE PAÏEN TENACE DANS SES CONVICTIONS
Symmaque
(Quintus Aurelius Memmius Symmachus), né vers 342 et mort en
402-403, est un grand aristocrate Romain du IVe siècle,
particulièrement connu pour la lutte qu'il engage en vue de défendre
la religion traditionnelle Romaine contre le christianisme, en plein
développement alors dans l'empire Romain.
Entre
autres postes importants, il est préfet de Rome en 384 et 385,
consul en 391. En remerciement des services qu'il rend à l'État, le
Sénat fait ériger une statue dorée à son effigie.
Symmaque
est élevé en Gaule et, ayant été déchargé de ses fonctions de
praetor et de quaestor, s'élève vers de plus hautes charges.
En
373, il devient proconsul d'Afrique. Ses titres publics, qui incluent
celui de pontifex maximus, sa grande richesse et son rôle élevé,
ajoutés à une solide réputation d'éloquence, font de lui le
« champion » du Sénat Romain païen opposé aux mesures
prises par les empereurs chrétiens contre la vieille religion
d'État.
En
382, il proteste contre l'enlèvement de la statue et de l'Autel de
la Victoire qui se trouvent dans le Sénat, mais il s’oppose à ce
que Coelia Concordia, la dernière vestale et virgo Vestalis maxima
de l’histoire érige une statue à Vettius Agorius Praetextatus,
qui a usé de son influence pour tenter de freiner l’expansion du
christianisme, au motif que les Vestales n’ont jamais érigé de
monument à un homme.
En
384, alors qu'il est préfet de Rome, il adresse à l'empereur
Valentinien II une lettre l'adjurant de restaurer les anciens
symboles. Cette lettre est la raison essentielle de sa renommée
(bien que nous possédions de lui encore 900 lettres, la plupart sont
d'un intérêt relatif), car elle est le symbole de la lutte entre
les derniers feux du paganisme romain et le christianisme latin qui,
volens nolens, est alors confronté aux questions temporelles de la
vie politique. La demande de Symmaque provoque deux réponses de
l'évêque de Milan, Ambroise, ainsi qu'une réfutation sous forme
poétique de la part du poète Prudence.
Au
contraire des chrétiens, qui ne peuvent admettre l'existence
d'autres dieux que le leur, Symmaque considère, à l'instar de
nombreux intellectuels restés fidèles au paganisme, « l'ensemble
des divers cultes comme les différentes manifestations d'un même
principe divin trop élevé pour être facilement accessible au
commun des mortels ».
Il
souligne ainsi en 384 : « Nous contemplons tous les mêmes
astres, le ciel nous est commun à tous, le même univers nous
entoure : Qu'importe la philosophie par laquelle chacun cherche
la vérité ? Un seul chemin ne suffit pas pour accéder à un
si grand mystère ».
Par
la suite, Symmaque s'implique dans la rébellion de Maxime, puis il
obtient sa grâce de l'empereur Théodose Ier.
Il
semble avoir poursuivi sa vie politique jusqu'à sa mort.
En
391, il est consul ordinaire. Son honnêteté, aussi bien dans les
affaires publiques qu'en privé, et son amabilité font de lui
quelqu'un de très populaire. Le seul reproche que semblent adresser
la plupart des commentateurs contre ce vaillant héros du paganisme
est un certain aristocratisme conservateur et un amour exagéré pour
le passé. Comme ses lettres ne sont pas postérieures à l'année
402, on peut supposer qu'il meurt peu après cette date. Symmaque est
aussi connu pour avoir engagé et envoyé Saint Augustin à Milan
(alors ville impériale) comme professeur de rhétorique, chargé des
panégyriques impériaux. Augustin reconnaît lui-même avoir
prononcé un panégéryque de Bauto, ami de Symmaque, dans cette
fonction officielle.
Symmaque
appartient, comme son nom latin l'indique (Quintus Aurelius Memmius
Symmachus), à une ancienne famille plébéienne, la gens (= famille)
Aurelia. Son père Lucius Aurelius Avianius Symmachus est déjà un
homme politique influent étant préfet de Rome en 364 et occupant
d'autres postes importants. Son grand-père supposé Aurelius
Julianus Symmachus est proconsul d'Achaea (selon d'autres sources
vice-préfet de Macédoine) pendant l'année 319.
Si
l'on identifie les individus appartenant à la famille des Symmaque
au bas-empire, on observe une certaine continuité dans les milieux
politiques et intellectuels. De fait, Saint Ambroise, évêque de
Milan, est un cousin de Quintus Aurelius Symmaque. Par la suite, son
fils, Quintus Fabius Memmius Symmachus, sera proconsul d'Afrique en
415 et préfet de Rome en 418.
Ce
fils est très probablement le père d'un Symmaque qui est consul en
446. Et un arrière-petit-fils, Quintus Aurelius Memmius Symmachus
(décédé en 525), patricien lui aussi, sera un des nobles les plus
cultivés de la Rome du début du VIe siècle, puisqu'il
laissera son nom comme coéditeur du Commentaire au Songe de Scipion
de Macrobe. Historien, il est spécialement célébré pour ses
activités de bâtisseur.
Consul
de Rome en 485, Théodoric le Grand le charge de la restauration du
théâtre de Pompée. Il est le beau-père de Boèce, le philosophe
chrétien auteur de la Consolation de la Philosophie. Boèce, un des
derniers sénateurs de ce qu'on appelle encore l'empire, est mis à
mort par Théodoric qui le soupçonne de comploter contre lui. Peu de
temps après, c'est son beau-père, Quintus Aurelius Memmius
Symmachus, qui est mis à mort.
Des
écrits de Symmaque ont été conservés :
Panégyriques,
écrits dans sa jeunesse dans un style parfois jugé artificiel, deux
de Valentinien Ier et un du jeune empereur Gratien.
9
livres d'Épîtres, ainsi que deux lettres tirées du dixième livre,
publiées juste après sa mort par son fils. Le modèle suivi par
l'auteur est celui de Pline le Jeune. Par une référence aux
Saturnales de Macrobe (Livre V, 1, 7), dans lequel Symmaque se
présente comme un des interlocuteurs, il semble que ses
contemporains le jugent secondaire, au regard des anciens dont le
style est plus riche et plus fleuri.
Oraisons.
Cinq proviennent d'un palimpseste (qui contient aussi les
Panégyriques), dont une partie se trouve à Milan et l'autre au
Vatican, découverts par le savant Mai, qui publie les fragments de
Milan en 1815, The Roman in his Scriptorum veterum nova collectio,
vol. I (1825) et l'ensemble en 1846.
Relationes.
Cet ouvrage contient un compte-rendu de la vie publique à Rome,
rédigé pour l'empereur. Dans ces écrits officiels (rapports du
préfet de Rome), Symmaque est moins préoccupé par le style et
devient parfois éloquent, spécialement dans son rapport concernant
l'Autel de la Victoire.
Toutes
les éditions des œuvres de Symmaque sont proposées dans :
O.
Seeck in Monumenta Germaniae historica. Auctores antiquissimi,
(1883), VI, I, avec une introduction sur sa vie, ses travaux, sa
chronologie et une table généalogique de la famille.
Les
Belles Lettres propose une édition en français des « Lettres »
de Symmaque, en plusieurs volumes.
Les
Epistulæ dans la Patrologie latine de Migne.
Voici
le jugement qu'avec sa brutalité habituelle Ferdinand Lot a porté
sur Symmaque, un jour de mauvaise humeur sans doute :
« Il
a été considéré de son temps comme un fin lettré et révéré
des païens, ses coreligionnaires, même des chrétiens. Saint
Ambroise, Prudence n'osent s'égaler à son éloquence. Quand on lit
ses œuvres, elles nous donnent l'impression que l'auteur est un
honnête et digne homme, ami des belles-lettres, très poli dans les
discussions, un homme de bonne société, mais d'une nullité
intellectuelle affligeante. Il y a peu à tirer de sa
correspondance. »
Les
fragments traduits ici sont extraits de Suidas, et les seuls que le
père Petau nous ait indiqués, sans pousser plus loin ses
recherches. Cependant il doit passer pour constant que Julien a écrit
un nombre beaucoup plus considérable de lettres, que celles qui nous
sont restées. Tout atteste, en effet, que sa correspondance est à
la fois active et étendue, surtout avec les grands hommes de son
empire, qui témoignent le plus d'attachement au culte du paganisme.
Qui douterait, par exemple, qu'il n'ait cultivé la connaissance ,
soit du fameux Symmaque ( Quintus Aurelius Symmachus ), zélé
défenseur de sa religion , soit du père de celui-ci, poète
épigrammatiste, soit des autres savants, ses contemporains ?
En
effet, Ammien Marccllin, au 21e livre de son histoire, nous apprend
que l'empereur Julien a nommé, pour l'année 363, Apronien, en
qualité de préfet de la ville de Rome, et au 27e livre du même
ouvrage, il dit que cet Apronien est remplacé par Symmaque, dont il
fait un pompeux éloge.
Comment
Julien a-t-il été étranger aux principaux personnages de cette
ancienne capitale du monde, alors païenne encore, du moins en grande
partie, lui qui a fait replacer, sous son règne, l'autel de la
victoire, à Rome, abattu par Constance, 5 ans auparavant ( en 337 ),
et qui a réparé ainsi l'outrage fait à la déesse de la victoire
et aux armes romaines.
J'emprunte
ici le langage du célèbre [Symmaque: Merità dm Constantii factum
non steiit....Amù cum triumphis patrocinium nolite deserere ISemo
colendam neget quam profitetur optandam. Quod si hujus numinis non
esset justa usitatio, ornarnentis sallem curiœ decuit abstineri,]
etc.
Dans
cette lettre, qui est la 54e du dixième livre du recueil, l'orateur,
député par le sénat de Rome , demande à l'empereur Valentinien
II, le rétablissement de ce même autel de la victoire , qui a été
de nouveau renversé, en 382, par Gratien successeur de Valentinien
Ier. Mais Saint Ambroise, évêque de Milan, a assez de crédit pour
empêcher le succès de cette ambassade, et du discours éloquent du
chef de la députation...
Beaucoup
de lettres adressées, par Symmaque , les unes à Julien, à
Salluste, à Théodore, à Cartérius, et les autres à Alypius, à
Rufin, Grégoire, Elpidius, et autres personnages qui figurent, tant
dans la vie que dans les écrits de Julien. Cependant, après un
examen réfléchi, on ne peut y reconnaître ni l'identité d'aucun
de ces personnages, avec ceux qui nous intéressent dans la
collection des œuvres de l'empereur Julien, ni même aucun fait
important, qui donne lieu à des rapprochements historiques du règne
de ce prince, auquel, d'ailleurs, Symmaque aime à prodiguer des
éloges, lorsqu'il en trouve l'occasion. Le même auteur adresse
plusieurs lettres à Julien. Mais ce Julien n'est assurément ni
l'empereur, ni son oncle, seulement il pourrait être un descendant
du préfet Julien, père de Basiline, et le même que le poète
Symmaque, père de l'orateur, nomme Anicius Julianus, en ajoutant
qu'il a rempli Rome de sa gloire.
Libanius
adresse beaucoup de lettres à l'empereur Julien mais ce rhéteur
écrit aussi à plusieurs autres Julien, dont aucun n'est connu
aujourd'hui. Wolff, l'éditeur des lettres de Libanius, remarque
lui-même plus de 60 Julien, mentionnés par les anciens auteurs.
On
les suppose avoir été écrites par l'empereur Julien à Saint
Basile, à Césaire, frère de Saint Grégoire de Nazianze, et à
Saint Grégoire lui-même , pour les attirer et les attacher à sa
personne. On ne doute point que Julien n'ait écrit à Césaire,
frère ou beau-frère d'Alypius, auquel Libanius adresse aussi
plusieurs de ses lettres. Mais ce dernier Césaire est, bien
différent de l'autre Césaire, frère de Saint Grégoire et médecin
de l'empereur Constance. Or, il n'existe aucune trace de
correspondance entre Julien et Saint Grégoire, ou Césaire, son
frère.
Suidas,
au mot Amphion, cite le fragment de la lettre qui suit, sans nous
apprendre à qui elle est adressée, ni même si Julien qu'il cite,
comme auteur, est alors césar, ou s'il tient les rênes de
l'empire :
« Il
te reste assez de loisir, la trempe naturelle de ton esprit est
excellente, et personne ne porte plus loin que toi l'amour de la
philosophie. Voilà trois éléments, je veux dire, le temps,
l'enthousiasme divin, et la passion de l'harmonie, qui, réunis dans
la personne d'Amphion, le font inventer la musique ancienne.
Julien
aime la musique, et il a fondé une école à Alexandrie, pour
l'éducation d'élèves, destinés à chanter dans les temples, pour
les créer, que les trois avantages dont il était doué, aussi la
tradition nous apprend-elle, qu'après avoir conçu les modulations
du chant, il s'en sert pour inventer la lyre, soit qu'il soit conduit
à cet effort sublime par l'heureuse organisation de son génie, soit
qu'il soit aidé par une faveur céleste ou par quelque puissance
inconnue.
A
son exemple la plupart de nos anciens sages, pour devenir de
véritables philosophes, semblent n'avoir jamais eu besoin que des 3
conditions signalées.
Ce
fragment de lettre est assez dans le goût de Julien, soit que
celui-ci l'ait écrit à un philosophe, soit qu'il ait adressé ses
avis à un pontife. Car il ne paraît nullement probable qu'il ait
parlé ainsi à Ecdicius , préfet d’Égypte, auquel s'adresse sa
56e. lettre ci-dessus.
Cette
dernière, en effet, ne suppose, dans le gouverneur, aucune
connaissance musicale, au lieu que le fragment que nous venons de
traduire , contient un éloge formel du personnage, comme ayant les
meilleures dispositions pour devenir un excellent musicien. Ce
fragment n'a donc point fait partie de la lettre à Ecdicius, qui
semble n'avoir pour but aucun éloge , mais un simple objet
d'administration publique et d'institution religieuse. On pourrait
croire avec plus de vraisemblance, le fragment en question, et, par
conséquent, la lettre que nous n'avons plus, a été écrite par
Julien, au musicien Dioscore, que ce prince loue beaucoup dans sa
56e. lettre à Ecdicius.
Quintus
Aurelius Symmaque — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Quintus_Aurelius_Symmaque
Symmaque
(Quintus Aurelius Memmius Symmachus), né vers 342 et mort en
402-403, ... Comme ses lettres ne sont pas postérieures à l'année
402, on peut ...
Quintus
Aurelius Symmaque - Academic
fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1398344
Symmaque
(Quintus Aurelius Memmius Symmachus), né vers 342 et mort en 402
403, ... Comme ses lettres ne sont pas postérieures à l'année 402,
on peut ..
Oeuvres
complètes
https://books.google.fr/books?id=zCcVAAAAQAAJ
Julianus
(empereur romain, dit l'Apostat), René Tourlet - 1821
Qui
douterait , par exemple , qu'il n'ait cultivé la connaissance , soit
du fameux Symmaque * ( Quintus Aurelius Sym- machus ) , zélé
défenseur de sa religion ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire