dimanche 24 avril 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 395

9 AVRIL 2016...


Cette page concerne l'année 395 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !
THÉODORE AGENT DU DÉCLIN DE L'EMPIRE.

Théodose Ier, en latin Flavius Theodosius Augustus, aussi nommé Théodose le Grand (du grec ancien θεός, théos, « dieu » et δόσ- radical de δόσις, dosis, « don », plus patronymique -ιος), né en 347 à Cauca, aujourd'hui Coca, une petite ville dans le Nord-Ouest de la province Romaine de Gallaecia, à proximité de l'actuelle Ségovie. Son père, qui s'appelle aussi Flavius Théodose, est un militaire victorieux lors des invasions Barbares, mort le 17 janvier 395, empereur Romain de 379 à 395, fêté le 17 janvier en tant que saint des Églises chrétiennes. C'est le fils de Théodose l'Ancien, et dernier empereur à régner sur l'Empire Romain unifié, période très brève : Elle ne dure que de sa victoire sur Eugène le 6 septembre 394 à sa mort le 17 janvier 395.
Les sources antiques sur le règne de Théodose sont assez nombreuses et variées mais se contredisent fréquemment. C'est pourquoi le personnage possède une image ambiguë. Aujourd'hui encore les historiens cernent mal cet empereur, qualifié de « Grand » mais aussi accusé de fanatisme religieux d'indécis et de faible. Seul empereur Romain qui ait mérité le surnom de Grand : Grand peut-être parce qu'il est le dernier empereur qui réunit sous son sceptre l'Orient et l'Occident, grand aussi parce qu'il est le dernier empereur à résister victorieusement et diplomatiquement aux invasions Barbares, grand enfin par rapport aux souverains qui lui succèdent encore pendant moins d'un siècle et dont les noms sont associés à la défaite, à la chute de Rome et à la ruine d'une civilisation millénaire.

Avant de devenir empereur d'Orient en 379, tandis que Gratien règne sur l'Occident, Théodose fait carrière dans l'armée et paie de sa personne face aux Barbares et comme gouverneur de Mésie. Dès la première année de son règne, il repousse les Goths et les refoule au-delà des frontières d'Illyrie. En 380, il se convertit au christianisme qui devient, par l'édit de Thessalonique, religion officielle de l'Empire Romain. Événement d'une importance capitale et lourd de conséquences : Les persécutions dont sont victimes les païens, et même les sectes hérétiques du christianisme comme le manichéisme et l'arianisme, la destruction des temples et des idoles, des statues et des divinités font basculer le monde vers une nouvelle époque qui annonce le Moyen Âge. Les concessions accordées aux peuples Barbares par Théodose qui les introduit dans l'Empire et dans l'armée accélèrent le processus de désagrégation de l'État Romain. Si, en 394, Théodose règne à la fois sur l'Orient et sur l'Occident après avoir intrigué et éliminé ses rivaux, à sa mort, en revanche, son empire est partagé entre ses deux fils Arcadius et Honorius, l'unité romaine est détruite et la division du monde consacrée...

Théodose le Grand est le précurseur des souverains du Moyen Âge : Il prend part aux querelles théologiques et surtout il entre en conflit avec l'évêque Ambroise de Milan, après avoir fait exterminer, dans le grand cirque 7 000 habitants de Thessalonique, 7 000 personnes qui se sont révoltées. L'évêque le somme de se repentir et lui interdit l'entrée de sa cathédrale par ces mots : « Tu as imité David dans son crime, imite-le dans sa pénitence. » Théodose doit se soumettre. Cette première lutte entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel préfigure les grandes discordes entre les empereurs ou les rois et la papauté. Néanmoins, un historien du XIXe siècle, Jules Sylvain Zeller, a pu écrire sur Théodose, « À retarder de quelques années la chute d'une grande chose, il y a encore de la grandeur ». Il faut cependant juger ce règne à l'aune de la période dramatique que vit l'empire, invasion des Goths, crise religieuse avec la fin du paganisme, et rester prudent et mesuré dans la présentation de son bilan.

Dans les sources primaires nous disposons tout d'abord du code Théodosien, recueil de lois publié en 438 sous le règne de son petit-fils Théodose II. Il faut ajouter les Constitutions Sirmondiennes. Certaines lois se retrouvent dans le code Justinien, du VIe siècle. Ces recueils permettent de connaître une part non négligeable de l’œuvre législative de Théodose, sans toutefois que celle-ci s'y retrouve dans son intégralité.
Nous disposons aussi de plusieurs discours prononcés devant Théodose par des rhéteurs païens, en particulier ceux de Pacatus à Rome et de Thémistios à Constantinople. Ces discours contiennent chacun un éloge de l'empereur à qui ils s'adressent, indépendamment des attentes de leurs auteurs. À la même période, le sénateur de Rome, mais aussi rhéteur, Symmaque est l'auteur d'une vaste correspondance adressée à un nombre élevé de personnalités proches de Théodose. Enfin Libanios, sans doute le rhéteur le plus célèbre de l'époque, est l'auteur de plusieurs discours adressés directement à Théodose et, comme Symmaque, d'une importante correspondance avec les principaux notables du règne.

Les principales figures religieuses de l'époque sont aussi une source de renseignements précieux en particulier leur correspondance. Ainsi celle d'Ambroise de Milan, qui a des relations étroites avec les divers empereurs de cette fin du IVe siècle, et qui est une source importante non seulement sur le règne de Théodose mais aussi sur l'ensemble des événements de la période. Ambroise de plus est l'auteur de l'oraison funèbre de Théodose. Quant à Jean Chrysostome, nous lui devons les Homélies sur les statues, allusion à la révolte de 387 à Antioche et une autre homélie lors d'un anniversaire de la mort de Théodose quelques années plus tard.
RUINES DE L'ARC DE THÉODORE
Son règne est à situer en une conjoncture économique difficile. Il annonce la division de l'empire en deux entités : l'Empire Romain d'Occident, à dominante latine, et l'Empire Romain d'Orient, qui correspond à la sphère du monde Grec.
Son père, qui s'appelle aussi Flavius Théodose, est un militaire victorieux de Valentinien Ier, et possède de grandes propriétés dans cette région. Pour une raison incertaine il est exécuté à Carthage au début de l'année 376 probablement sur ordre de Valens. Ses grands-parents paternels, Honorius et Thermantia, sont déjà des chrétiens nicéens, tout comme son père et lui-même. Théodose avait aussi un frère, Honorius, dont il adopte plus tard la fille Serena et qui doit avoir une grande influence par son mariage avec le magister militum Stilicon.

Le jeune Théodose passe son enfance dans son Espagne natale. On ne connaît presque rien de son éducation, à l'exception de l'intérêt qu'il montre pour l'étude de l'histoire. En raison de sa haute naissance, il reçoit probablement une bonne éducation.
À partir de 368, il fait partie de l'escorte de son père. Il entame une carrière militaire et il prend part avec lui aux campagnes en Bretagne en 368/369, à la campagne contre les Alamans en 370 au niveau du Rhin (son père exerce à partir de ce moment-là la fonction de magister equitum praesentalis et donc commandeur de la cavalerie de l'armée) et contre les Sarmates en 372/373 au niveau du Danube.
Probablement grâce à l'influence de son père, Théodose est promu dux Moesiae primae, et reçoit le commandement d'une province militaire dans les Balkans. Ce type de nomination est à cette époque courant et le jeune Théodose semble être totalement à la hauteur de la tâche. En 373, son père est finalement envoyé en Afrique pour mater la rébellion de l'usurpateur Firmus, pendant que son fils bat en 374 les Sarmates en Pannonie (près de l'actuelle Hongrie), après que ces derniers aient franchi le Danube. Ainsi, il prouve sa valeur militaire. L'exécution de son père, pour des raisons confuses, entraîne sa disgrâce provisoire entre 375/6 et 378.
La mort de l'empereur Valens à la bataille d'Andrinople (378) oblige Gratien à proclamer Théodose empereur en 379 : il reçoit l’Orient, la Macédoine et la Dacie.
Théodose se fixe pour objectif de stabiliser les frontières, d'abord celle du Nord avec les Goths puis celle de l'Est avec les Perses.
En 380, avec Gratien, il arrête les Goths en Épire et en Dalmatie. Théodose installe une partie des Ostrogoths en Pannonie, et s’installe lui-même à Constantinople.
Théodose a enrôlé dans l’armée Romaine des contingents de Barbares en leur laissant une organisation autonome. Ces fédérés préparent l’occupation de l’Empire par les barbares.

En 382, il installe les Wisigoths en Mésie. Cette décision, considérée par les contemporains comme catastrophique, sera l'une des causes les plus immédiates de la fin de l'empire Romain d'Occident. En effet, cette insertion d'un peuple Barbare uni et fort dans l'empire, et du même coup dans l'armée impériale, signe la fin d'un contrôle réel de l'empereur sur ses armées. Mais après le désastre d'Andrinople sous l'empereur Valens il est vraisemblable que Théodose n'ait guère eu le choix.

Alors que la guerre avec les Perses Sassanides a fait rage sous Valens, Théodose compose avec le roi Shapur III, qui envoie une ambassade à Constantinople en 384 pour demander la paix. Elle est signée à Ekeleac en 387. Le traité porte principalement sur le sort de l'Arménie, qui est divisée entre les deux grandes puissances, la part du lion revenant à la Perse,
Le triomphe de l'orthodoxie nicéenne sur l'hérésie arienne
(En 380, il a publié l’édit (dit édit de Thessalonique) suivant :
« Tous les peuples doivent se rallier à la foi transmise aux Romains par l’apôtre Pierre, celle que reconnaissent le pontife Damase et Pierre, l'évêque d'Alexandrie, c’est-à-dire la Sainte Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »
La foi catholique trinitaire, telle qu'elle a été définie par le Concile de Nicée, triomphe désormais sur l’arianisme, qui sera condamné une nouvelle fois par le Ier concile œcuménique de Constantinople (381).)

En avril 390, le peuple de Thessalonique se soulève du fait de la perturbation d'une course de char par une histoire de mœurs, et plusieurs magistrats furent tués et leur corps traîné dans la ville. La répression fit sept mille à dix mille morts, selon les sources, ce qui valut à Théodose d’être excommunié par l’évêque Ambroise de Milan. Les victimes des massacres furent ici majoritairement des Romains et les massacreurs d’anciens barbares, populations au sein desquelles l’armée recrutait. Pendant plusieurs mois, Théodose et Ambroise campèrent sur leurs positions respectives. Puis Théodose, sentant que la sienne devenait intenable, accepta de venir s’humilier publiquement devant Ambroise la tête couverte de cendres pour obtenir sa réintégration dans l’Église.
Les empereurs Théodose, pour l’Empire d'Orient et Gratien, pour l’Empire d'Occident, tous deux chrétiens, font de la foi catholique l'unique religion officielle et obligatoire de l'État, par l’Édit du 28 février 380, dit l'édit de Thessalonique. L’empereur Gratien cesse alors de porter le titre de pontifex maximus (pontife suprême) de l'ancien culte romain païen. Ce titre sera ultérieurement donné à l’évêque de Rome, dans un sens sacerdotal nouveau, selon la primauté pétrinienne, c'est-à-dire la primauté pontificale. Les temples païens de l'empire romain sont alors fermés (particulièrement en Orient, sous l'impulsion de Théodose), et la statue de la déesse Victoire est retirée du Sénat romain par ordre de Gratien, ce qui provoque l'inutile protestation d'une aristocratie païenne minoritaire mais encore politiquement influente à Rome (Cf. la supplique du sénateur païen Quintus Aurelius Symmaque à ce propos). En Égypte, le patriarche Théophile d'Alexandrie est chargé d’appliquer l’édit de Théodose Ier qui interdit aux païens l’accès à leurs temples et toutes les cérémonies païennes. Les temples sont soit détruits, soit consacrés en églises. Les statues des divinités païennes sont brisées et le Serapeum de Memphis est détruit sur ordre de l'empereur lui-même. Le temple d'Isis le sera plus tard, au cours de soulèvements populaires entraînés par le conflit entre les partisans du patriarche Cyrille d'Alexandrie et Oreste, ler le dernier préfet païen de la ville.
Les suites de l'Édit sont catastrophiques pour les tenants des anciens cultes païens. Les rôles sont drastiquement inversés : Ce sont maintenant les adeptes de la « religion païenne » et leurs œuvres qui sont interdits et éliminés, après avoir causé tant de martyrs parmi les Chrétiens, notamment durant la dernière grande persécution de Dioclétien, au début de ce même IVe siècle. Toutes les œuvres et manifestations jugées païennes sont progressivement interdites. En 415, une émeute fomentée par un certain Pierre le magistrat, à Alexandrie, que le patriarche Cyrille n'a pu contenir, aboutit au lynchage d'Hypatie, philosophe néo-platonicienne, adepte de Plotin, accusée soit de pratiques de magie, soit d'empêcher la réconciliation entre le patriarche Cyrille d'Alexandrie et le préfet païen Oreste, à la suite de divers conflits sanglants dans la ville.
Enfin, en 392, Théodose écrase l’usurpation d’Eugène qui, bien que chrétien selon les apparences, favorise les anciens cultes païens et a annulé, dans les territoires qu'il a temporairement occupés, les mesures décidées par Théodose...

Les différentes opérations militaires, surtout aux frontières du Rhin, en Pannonie, et aux frontières vers la Perse sont lourdes de conséquences pour le budget de l'empire. Théodose renonce ainsi définitivement aux projets de reconquêtes de la Mésopotamie, et par raison, du fait de guerres interminables avec l'Empire Perse, une solution de trêve, ou quelques années de paix sont conclues. Les temps sont très difficiles pour une grande partie de la population qui sombre dans la misère, surtout dans les régions occidentales. Les caisses sont vides, et les Barbares présents aux frontières annoncent le sac de Rome en 410. L'insécurité est très présente, et les villes commencent à se vider de leurs habitants au profit de la campagne. La priorité est donnée aux dépenses militaires des légions, aux dépens du social. Cependant, déjà à cette époque, il arrive que la solde des légionnaires soit payée avec du retard (parfois plusieurs mois). La monnaie est fortement dévaluée, pour donner de minuscules nummi en bronze, ou l'argent diminue. Le système du troc, qui va être très observé durant le Haut-Moyen Âge commence à s'installer, et les échanges monétaires commencent à se raréfier. Cependant, le solidus d'or garde son prestige, et se maintient pour les transactions.

Entre 383 et 388, il doit faire face à l’usurpation de Magnus Clemens Maximus (Maxime), qui après avoir défait Gratien s’est emparé de toute la préfecture des Gaules et occupe Rome et l’Italie entière au détriment de Valentinien II. Théodose vainc Maxime qui est tué à Aquilée, en 388.

De 388 à 391, Théodose demeure en Occident, presque toujours à Milan. En 390, voulant mettre fin aux mœurs qui ont jusqu'alors prévalu dans le monde antique, et imposer la morale ascétique préconisée par les chrétiens les plus radicaux, il publie une loi qui punit de mort les homosexuels, et fait réprimer dans le sang par les troupes Barbares une émeute à Thessalonique.

Entre 392 et 394, il réprime l’usurpation d’Eugène, un fonctionnaire proclamé empereur après la mort de Valentinien II.

En 394, il est l’auteur du décret interdisant les Jeux olympiques accusés de diffuser le paganisme (les jeux ne seront rétablis que 1502 ans plus tard en Grèce).

Théodose, qui souffre d'hydropisie, meurt peu après à Milan, le 17 janvier 395. À cette date, l’Empire est réunifié pour la première fois depuis 30 ans, mais également pour la dernière fois.
De son premier mariage avec Aelia Flacilla, Théodose a eu deux fils : Augustus Arcadius en 383, et Honorius en 393. Il partage entre eux l’Empire...


Théodose Ier — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Théodose_Ier
Image illustrative de l'article Théodose Ier ... patronymique -ιος), né en 347 et mort le 17 janvier 395, est empereur romain de 379 à 395, fêté le ... et une autre homélie lors d'un anniversaire de la mort de Théodose quelques années plus tard.

Emp romains - Theodose le Grand (Flavius theodosius)
www.empereurs-romains.net/emp68.htm
378 - 395. Théodose Ier "le Grand" (Flavius Theodosius) ... En quinze années de règne, l'empereur allait promulguer pas moins de quinze édits de persécution.

Théodose le Grand au cœur des tourmentes religieuses du ...
www.canalacademie.com/ida5314-Theodose-le-Grand-au-coeur-des-tour...
Théodose reste un personnage fascinant dans la mesure où il fut confronté à une ... Les seize années du règne de Théodose Ier (379-395) ne furent pas de tout ...

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