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AVRIL 2016…
Cette
page concerne l'année 390 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UN
GRAND THÉOLOGIEN DU IVe SIÈCLE
SAINT GRÉGOIRE |
Grégoire
de Nazianze naît en Cappadoce en 329, un notable récemment
christianisé assurant la charge d'évêque de Nazianze, et de son
épouse Nonna dont la famille est chrétienne depuis longtemps. Il a
une sœur aînée, Gorgonie, et un frère cadet, Césaire, qui
devient par la suite le médecin de 3 empereurs (Constance II, Julien
et Jovien) puis questeur en Bithynie pour Valens. Le prénom
« Grégoire » qu'il partage avec son père a une
connotation chrétienne prononcée et signifie « le veilleur ».
Issu
d'une famille très aisée et influente de Cappadoce, une région de
l'Empire Romain dirigée par quelques clans d'une aristocratie
cultivée au sein desquels sont recrutés les épiscopes, Grégoire
est ainsi destiné a priori à succéder à son père sur le siège
épiscopal et reçoit sa première formation dans le cercle familial.
Il
est éduqué dans ses jeunes années avec Césaire par un parent de
la famille, Amphiloque d'Iconium, et un pédagogue du nom de
Cartérios. Celui-ci l'accompagne lorsque, vers l'âge de 12 ans, il
est envoyé dans la ville de Césarée de Cappadoce pour y suivre un
enseignement en littérature grecque auprès d'écoles de
grammairiens locaux. C'est là qu'il rencontre Basile de Césarée
qui n'est encore à l'époque qu'un condisciple parmi d'autres. Vers
l'âge de 18 ans, il voyage et visite Antioche et Jérusalem avant de
se rendre à Alexandrie pour poursuivre ses études supérieures, où
il rencontre probablement Athanase d'Alexandrie. Il part terminer ses
études à Athènes.
Lors
d'un voyage entre Alexandrie et Athènes, son bateau est pris dans
une tempête au cours de laquelle il pense mourir. Cet événement
marque un tournant dans sa vie : Le baptême se pratiquant
tardivement à cette époque et Grégoire redoutant de mourir non
baptisé, il fait alors la promesse de se consacrer à Dieu s'il
survit, comme il l'explique dans ses écrits :
« À
toi j'étais auparavant, tien je suis maintenant. Pour toi, je vivrai
si j'échappe à ce danger ! Ton disciple est tombé dans la
tempête... Dissipe ce songe, ou viens marchant sur l'eau et que
cette horreur cesse ».
Il
arrive à l'Académie d'Athènes à la fin de 350. Dans cette ville
cosmopolite, où il suit les leçons du chrétien Prohérésios et
du rhéteur païen Himérios, l'Académie n'étant pas
confessionnelle. Il apprend la rhétorique ainsi que la mythologie
Grecque en étudiant Homère, Euripide et Sophocle. Il se lie
d'amitié avec Basile de Césarée, qui étudie comme lui à
l'Académie. Cette amitié naît du fait que Grégoire de Nazianze
accueille Basile et lui évite le rituel de bizutage lors de son
entrée dans l'Académie, consistant en diverses humiliations et
railleries. Plus tard lors d'un concours de rhétorique, un groupe
d'étudiants Arméniens entend réduire au silence le nouveau venu
qui est précédé par une notoriété de dialecticien doué.
Grégoire
se joint ingénument aux Arméniens dans ce concours, avant de se
rendre compte de leurs mauvaises intentions et de retourner la
situation en faveur de Basile. À propos de cet épisode, Grégoire
rapporte : « C'est le prélude à notre amitié, c'est de
là que jaillit l'étincelle de notre union, c'est ainsi que nous
sommes touchés l'un par l'autre ».
Dans
les premières années d'études à Athènes, Grégoire joue
probablement un rôle de tuteur ou de professeur auprès de Basile.
Dans ses écrits, Grégoire insiste sur le caractère spirituel de
leurs relations. C'est leur foi en Dieu, dans une école où de
nombreux païens sont présents, qui conduit à lier les deux
étudiants. Alors que l'on étudie principalement les lettres
classiques, les deux hommes développent le même goût pour la vie
contemplative et cénobitique.
Après
plusieurs années, Grégoire a pour Basile une certaine admiration,
le considérant alors davantage comme un maître :
« Mon
devoir est de le suivre, comme l'ombre suit le corps »
explique-t-il, affirmant également que « Basile est supérieur
à tous par sa vie, sa parole, son éthique ». Il a pour autre
condisciple le futur empereur Julien dont il fait plus tard un
portrait agressivement critique lorsque celui-ci encourage un retour
au paganisme.
Après
une solide formation de près de huit années, d'une longueur
inhabituelle pour des étudiants de l'époque, Basile décide de
rentrer auprès de sa famille tandis que Grégoire, alors âgé de
30 ans, reste encore quelque temps à l'Académie à Athènes où il
est promu professeur de rhétorique.
À
la demande de son père, Grégoire de Nazianze, qui souhaite se
consacrer à la théologie et espère vivre une vie cénobitique ou
anachorétique en étudiant et suivant l'ascétisme chrétien, rentre
chez lui en 358. En tant que fils aîné, il est l'héritier de la
famille, et son père lui demande alors de prendre la charge de la
propriété familiale d'Arianze.
La
même année, Basile revient de voyages au cours desquels il a visité
des moines d'Égypte, de Mésopotamie et de Syrie, et fonde à son
tour une petite communauté monastique à Hanisa dans la région du
Pont-Euxin.
Si
Grégoire désire le rejoindre au nom d'une ancienne promesse, il ne
peut s'exécuter. Il écrit à Basile :
SAINT GRÉGOIRE |
« J'ai
manqué, je l'avoue, à ma promesse, être avec toi et vivre avec toi
en philosophe, voilà à quoi je m'étais engagé dès le temps de
notre séjour à Athènes, de notre amitié là-bas et de notre
fusion l'un à l'autre, je ne puis employer de terme plus juste que
ceux-là. Mais, si j'ai manqué à ma parole, c'est malgré moi.
C'est parce qu'une loi a prévalu sur une autre ; celle qui
ordonne de prendre soin de ses parents l'a emporté sur celle de la
camaraderie et de l'intimité ».
Malgré
son refus de s'établir avec Basile pour seconder son père, Grégoire
visite néanmoins à plusieurs reprises son ami, avec lequel il
entretient par ailleurs une correspondance. Dans son monastère, ils
y font ensemble des exercices ascétiques. Les journées se divisent
alors entre du jardinage, des périodes d'études de la Bible et des
œuvres d'Origène, ainsi que des moments de prières. Du travail sur
Origène naît l'anthologie intitulée Philocalie. Grégoire assiste
Basile de Césarée dans la rédaction des règles morales et
ascétiques qui sont à la base de la législation monastique de
l'Église orthodoxe. Après un temps de réflexion, Grégoire décide
de renoncer à la vie anachorétique : « J'étais possédé
par le désir des livres divins et par la lumière de l'Esprit qui
réside dans la contemplation de la Parole, chose qui ne s'accomplit
pas dans le désert et son calme ».
Son
père le presse de devenir prêtre vers la fin de 361 ce qu'il voit
comme « une tempête terrible », ne se sentant pas digne
de l'ordination, ni prêt à remplir cette fonction. Il refuse
d'autant plus que cette ordination l'empêche d'appartenir à une
communauté cénobitique. Il se réfugie chez son ami Basile qui le
convainc d'accepter son presbytérat. décidant alors de revenir en
362 et, à l'occasion de Pâques, il prononce le discours de
l'« Apologétique ».
Dans
ce discours, il défend sa fuite et développe sa conception du
sacerdoce...
Le
presbytérat de Grégoire de Nazianze est constitué en grande partie
par l'administration du diocèse de son père Grégoire l'Ancien.
Cette période est marquée par l'avènement de l'empereur Julien.
En
362, celui-ci promulgue un édit qui interdit aux chrétiens
d'enseigner la grammaire, la rhétorique et la philosophie, soit
l'ensemble de l'instruction profane. Grégoire de Nazianze s'oppose
alors avec virulence à l'empereur Julien par deux discours célèbres.
Quelque
temps plus tard, son père Grégoire l'Ancien signe un acte de foi
homoiousien, qui est refusé par une partie de son clergé,
principalement les communautés cénobites. Cet acte provoque un
schisme au sein du diocèse pendant une courte période. Grégoire de
Nazianze aide à pacifier la situation par son rôle dans
l'administration de l'évêché. Le concours de Basile de Césarée,
qui jouit d'une grande influence auprès des cénobites de la
province, permet d'apaiser les différends au sein du diocèse.
Il
a progressivement le rôle non officiel de vicaire général de
Nazianze en 363. Dans le même temps, Basile a un rôle semblable
auprès de l'évêque de Césarée, Eusèbe, avec lequel il entre en
désaccord, ce qui le pousse à se retirer dans son monastère.
Grégoire de Nazianze écrit alors des lettres à Basile et
l'encourage à retourner à sa tâche auprès de son évêque malgré
la difficulté de leurs relations. Le frère de Grégoire, Césaire
de Nazianze, est lui médecin au service de l'empereur Julien au
grand désespoir de sa famille, Grégoire lui écrit pour l'adjurer
de renoncer à sa vie de cour Césaire décide alors de rentrer à
Nazianze.
En
juin de la même année, l'empereur meurt, remplacé par Jovien.
Césaire retourne auprès du nouvel empereur qui le traite en ami.
Son
successeur, Valens, lui accorde une charge importante liée au
trésor...
Césaire,
marqué par le tremblement de terre qui détruit en octobre 368 la
ville de Nicée où il réside, puis sa sœur Gorgonie meurent en
369.
SAINT GRÉGOIRE ET SAINT BASILE |
Grégoire
leur consacre deux panégyriques dans lesquels il définit ce qu'il
entend par la sainteté.
En
370, l'évêque Eusèbe est mourant et Basile, qui veut le remplacer
à la tête du diocèse de Césarée, cherche à obtenir l'aide de
Grégoire dans cette entreprise. Pressentant un refus de Grégoire
pour cette mission, Basile lui écrit en affirmant qu'il a besoin de
lui de toute urgence et qu'il est mourant. Grégoire, se rendant au
chevet de son ami, devine en chemin que celui-ci n'est pas malade en
voyant des évêques se diriger vers Césarée afin de préparer la
succession d'Eusèbe. Grégoire de Nazianze se sent alors trahi et
décide de faire demi-tour, écrivant une lettre à Basile. Le père
de Grégoire de Nazianze, Grégoire l'Ancien, envoie une lettre en
son nom à Césarée, afin de favoriser l'élection de Basile en tant
qu'évêque de la ville.
En
outre, malgré son âge avancé, Grégoire l'Ancien se déplace à
Césarée afin de peser sur l'élection de l'évêque, qui
s'éternise. Basile devient alors évêque de la ville qui lui donne
son nom.
D'âpres
différends d'ordre théologique opposent à cette époque les
tenants de l'arianisme aux partisans du Credo nicéen, concernant la
nature de la subordination du Fils au Père. Grégoire de Nazianze et
Basile de Césarée font partie de ces derniers. D'autre part,
l'Empire Romain est divisé en deux depuis la mort de Jovien en 364.
En Occident règne Valentinien Ier, en Orient son frère Valens.
Celui-ci favorise l'arianisme.
Pour
des raisons administratives, en 370, le coempereur d'Orient décide
de scinder la Cappadoce en deux provinces homonymes en faisant de
Tyane la capitale de la seconde Cappadoce. Les deux raisons qui
motivent cette division sont celle de pouvoir mieux contrôler les
régions de l'Empire Romain, et ainsi d'augmenter les impôts de
façon moins visible, mais aussi afin de favoriser l'arianisme dans
une région où Basile de Césarée défend l'orthodoxie de Nicée.
L'évêque de Tyane devient donc métropolite indépendant de Basile.
Les conséquences de cette division sont doubles : La première
est que les ressources économiques du métropolite de Césarée sont
amoindries, la seconde, qu'une partie des évêchés précédemment
sous la responsabilité de l'évêque de Césarée échappent
désormais à son influence. Cela a pour effet de favoriser
l'arianisme avec la mise en place d'évêques qui en sont partisans.
Basile
n'accepte pas cet état de fait : Il refuse de reconnaître la
nouvelle province et continue à y nommer ses évêques. En 372, il
propose à Grégoire de l'ordonner évêque de Sasimes.
Malgré
les réticences du théologien, liées au fait qu'il n'ait pas encore
abandonné toutes vocations anachorétiques, celui-ci accepte au nom
de son amitié avec Basile. Cependant, l'évêque arien de Tyane,
Anthime, l'empêche de prendre possession de son siège épiscopal. À
la suite de cet épisode vécu avec dégoût, Grégoire accuse Basile
de l'avoir nommé dans le cadre d'une lutte de pouvoir. Face à
l'impossibilité d'assurer sa charge d'évêque, il se retire dans le
désert, en refusant catégoriquement de revenir à Sasimes. Il se
décide finalement à retourner à Nazianze, suivant l'ordre de son
père... Le fait que le théologien n'ait pas pu s'installer sur son
siège épiscopal fait de lui le premier évêque auxiliaire de
l'histoire de l'Église.
Après
la mort de son père en 374, Grégoire se considère comme libre de
toute obligation. Il se retire à Séleucie d'Isaurie, à plus de 500
kilomètres de Nazianze. Il y mène pendant quatre ans une vie
cénobitique. Il quitte cependant sa retraite à la suite des
changements de gouvernances qui affectent l'Empire d'Orient en 378 :
Valens
ayant été tué, Théodose Ier devient le nouvel empereur. Une
délégation venue de Constantinople, envoyée par sa cousine
Théodosie, l'informe des changements de situations et lui demande
alors de gagner Constantinople, afin de participer aux luttes
d'influences qui s'y déroulent. Après avoir demandé conseil à
Basile, sans doute en le visitant à Césarée, Grégoire de Nazianze
rejoint la capitale à la fin de l'année.
Le
premier janvier 379, Basile de Césarée meurt, ce qui peine
considérablement Grégoire. Il écrit alors une lettre célèbre au
frère de son ami, Grégoire de Nysse, où il dit son émotion. Il
produit plus tard un éloge funèbre dans lequel il donne une
description détaillée de Basile, témoignant de sa réconciliation
avec son vieil ami.
C'est
pendant cette période qu'il écrit plus de la moitié de ses
Discours, une période de 2 ans et demi pendant laquelle il développe
également l'essentiel de ses écrits théologiques.
Grégoire
est invité à Constantinople après la mort de Valens (378) afin de
participer à un concile. Il s'installe alors chez sa cousine
Théodosie, mariée à un membre de l'une des plus grandes familles
de Constantinople. Grégoire y est à la tête d'une communauté
chrétienne marginale, fidèle au premier concile de Nicée, alors
que la ville est dirigée par l'évêque arien Démophile. Il ouvre
dans la ville un petit sanctuaire qu'il appelle Anastasie
(« résurrection »). L'influence de Grégoire de Nazianze
grandit progressivement au cours des années 379 et 380.
Grégoire
enseigne publiquement un groupe d'étudiants dès son arrivée et au
début du concile. Jérôme de Stridon, qui bénéficie de ses
enseignements, qualifie plus tard Grégoire d'expert exégèse :
« Ses
leçons m'ont expliqué l'Écriture ». Grégoire défend la foi
en un Dieu trinitaire définie par le premier concile de Nicée de
325, en grande partie remise en cause par l'arianisme. Ses
prédications ont cependant un caractère limité dans la mesure où
la majorité des églises sont contrôlées par les ariens.
La
fête de Pâque est l'occasion des principales professions de foi
lors des célébrations, les professions de foi étant alors énoncées
publiquement.
Lors
de la Pâque 379, Grégoire, qui officie, est accusé d'hérésie et
il est exclu violemment pendant une messe. Cette exclusion marque les
divergences existant entre les partisans de l'arianisme et les
partisans de Nicée, au cœur desquelles figurent les définitions de
Dieu. Il demande dans ses écrits à ce que l'on se souvienne de ses
lapidations : « J'ai été reçu avec des pierres, comme
d'autres sont reçus avec des fleurs ». Il est dans le même
temps accusé d'assassinat, et est acquitté devant le tribunal. À
la suite de cette agression, il veut fuir Constantinople. Il affirme
toutefois avoir été convaincu de rester par des fidèles qui lui
disent
« Ô,
Père, en nous abandonnant, vous chassez la Trinité ».
Au
début de l'année 380, l'empereur Théodose le Grand tombe gravement
malade. Il décide de se faire baptiser et choisit lors de son
baptême la profession de foi issue du premier concile de Nicée. Son
baptême va contribuer à changer radicalement le rapport de force
entre les partisans de l'arianisme et ceux du concile de Nicée.
Théodose enjoint, dès février 380, de suivre la foi de Nicée en
publiant l'édit de Thessalonique, qui fait du christianisme et du
credo du premier concile de Nicée la religion officielle de l'Empire
Romain. Cette décision condamne l'arianisme...
Grégoire
est alors de plus en plus écouté et il reçoit des insignes
épiscopaux, étant reconnu comme évêque de Constantinople. Au
cours de cette période, Grégoire écrit 5 discours appelés
Discours théologiques, qui sont l'une des œuvres maîtresses de
Grégoire sur la Trinité.
Grégoire
fait la connaissance de Maxime, un philosophe cynique venu
d'Alexandrie. Maxime gagne la confiance de Grégoire et part afin de
le représenter auprès du clergé d'Alexandrie. Là il rencontre
l'évêque d'Alexandrie et trahit Grégoire en se faisant ordonner
évêque de Constantinople par des évêques Égyptiens, à la place
de Grégoire. Il revient à Constantinople et cherche à prendre le
siège épiscopal. La tentative échoue mais provoque chez Grégoire
un vrai traumatisme, à propos duquel il écrit plusieurs Discours.
Le
24 novembre 380, l'empereur Théodose Ier arrive à Constantinople.
Le lendemain, il convoque Grégoire de Nazianze et lui demande de
remplacer l'évêque Démophile à la tête de Constantinople.
Le
26 novembre 380, tout le clergé n'ayant pas accepté le symbole de
Nicée est considéré comme hérétique.
Le
27 novembre 380, Grégoire de Nazianze est installé par l'empereur
Théodose Ier évêque de Constantinople, dans l'Église des
Saints-Apôtres. Cette nomination n'est pas sans poser problème,
dans la mesure où Grégoire de Nazianze a été consacré évêque
de Sasimes et qu'il n'a donc pas le droit d'être évêque d'un autre
lieu, conformément à l'un des canons du concile de Nicée.
Sa
nomination par l'empereur est considérée par beaucoup comme non
légitime.
CONCILE DE CONSTANTINOPLE |
En
tant qu'évêque, Grégoire de Nazianze prêche souvent. La fête de
l'Épiphanie, l'une des principales fêtes chrétiennes sur le
baptême de Jésus, est l'occasion pour Grégoire de faire sa plus
longue homélie sur la Trinité.
Il
cherche aussi à favoriser le baptême des plus jeunes, le baptême
étant souvent donné tardivement.
Il
prêche pour que tous les chrétiens puissent être baptisés quel
que soit leur âge.
Au
cours d'une homélie concernant le mariage, Grégoire de Nazianze
plaide pour des changements de la législation de l'adultère.
L'adultère condamne alors uniquement les femmes, et Grégoire de
Nazianze demande que le régime soit le même pour les hommes. De
même il demande que l'autorité parentale ne soit pas uniquement
réservée à l'homme, mais qu'elle soit reconnue également aux
femmes. (il y a plus de 1720 ans, et c'est
préconisé par un évêque catholique chrétien respectant le
concile de Nicée, donc celui recommandant la croyance de Dieu le
Père de Son fils incarné Jésus et du Saint Esprit tout en
reconnaissant la sainteté de la Vierge Marie comme femme et mère de
Dieu).
Théodose
Ier décide de convoquer le 2e concile de l'histoire du christianisme
en mai 381...
Le
premier concile de Constantinople, plus restreint que le concile de
Nicée dans la mesure où aucun évêque latin n'a été invité, a
pour vocation de restaurer la foi proclamée par le symbole de Nicée.
Au même moment, Grégoire, qui a une santé fragile, tombe malade au
point qu'il rédige son testament le 31 mai 381.
La
présidence du concile revient naturellement à l'évêque de
Constantinople. Néanmoins, le non-respect des canons du concile de
Nicée, qui affirme que l'on n'a pas le droit d'être évêque d'un
autre lieu que celui pour lequel on a été ordonné, pose problème,
Grégoire de Nazianze étant évêque de Sasimes. On choisit donc
l'évêque Mélèce Ier d'Antioche, le doyen du concile, comme
président.
Le
concile décide alors, sous l'impulsion de Théodose, de nommer
officiellement Grégoire de Nazianze comme évêque de
Constantinople. Quelques jours plus tard, Mélèce meurt, et Grégoire
de Nazianze est dès lors nommé président à sa place.
Il
se heurte néanmoins à de fortes oppositions au concile qu'il
préside dès 381. En effet, il n'obtient pas l'adhésion de la
délégation venue d'Alexandrie, qui a ordonné Maxime comme évêque
de Constantinople. De plus, il doit affronter des problèmes de
santé. Grégoire dénonce alors l'ambiance du concile dans ses
lettres .
En
parlant des membres du concile il affirme :
« Cet
immense ramassis de trafiquants du Christ, c'est quand quelqu'un aura
su allier au bourbier la bonne senteur d'un parfum immaculé que je
le laisserai approcher... Les séances dépendent de qui elles
peuvent, elles dépendent de tout le monde, autant vaut dire de
personne, car l'autorité du nombre, c'est l'anarchie. »
Le
concile de Nicée a omis de parler de la nature divine de l'Esprit
Saint, or lors du premier concile de Constantinople, cette question
fait débat entre les évêques, mais surtout pour Grégoire de
Nazianze qui veut que l'on reconnaisse la nature divine du Saint
Esprit. Sa position doctrinale repose sur la formule de l’homoousios
(consubstantialité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, selon le
credo de Nicée). Lors du concile, les évêques utilisent une autre
formule, l’ekporeuomenon (expression selon laquelle l'Esprit Saint
procède du Père). Cette formule est une vision minimaliste, qui
peut être fragilisée par certains théologiens ariens. Cependant,
même si la formule de Grégoire n'est pas consacrée, le concile de
Constantinople reconnaît ouvertement, même si c'est de façon
minimaliste, la divinité de l'Esprit Saint.
Face
à l'impossibilité de pouvoir influencer davantage les pères du
concile et avec la contestation de sa nomination comme évêque de
Constantinople et aussi sa façon de s'acquitter de sa fonction,
Grégoire de Nazianze décide finalement de démissionner en 381 du
concile. En partant, il écrit un discours virulent contre les
membres du concile de Constantinople et sur l'importance donnée à
l'apparence : (Nous en sommes toujours là,
nous nous fions à l'apparence d'honnêteté de ceux qui nous
gouvernent en nous faisant croire en leur qualité tout en étant de
fieffés menteurs, des incapables notoires ou des êtres à la limite
du crapuleux)
« J'ignorais
qu'il fallût rivaliser avec les consuls, les préfets et les
généraux... J'ignorais qu'il me fallût prendre le bien des pauvres
pour vivre dans le luxe et la bonne chère... et porter aux autels
l'odeur des festins.
RELIQUAIRE DE GRÉGOIRE DE NAZIANZE |
J'ignorais
qu'il fallût me montrer sur les chars... promener par la ville un
grand train et forcer la foule craintive à se ranger des deux côtés
de ma route, comme elle le fait au passage des bêtes...
À
la suite de sa démission du concile, il décide de retourner à
Nazianze en 381. Il semble passer un temps à se reposer et à se
soigner. Il dirige alors le diocèse de Nazianze de manière
intérimaire, le diocèse n'ayant pas encore d'évêque.
Il
écrit l'éloge funèbre de Basile de Césarée, qui est tant un
éloge de son ami défunt qu'un véritable plaidoyer pour la fonction
épiscopale, il le décrit comme un évêque profondément croyant et
priant, qui a suivi la volonté de Dieu, en préférant la suivre à
tout prix, et préférant Dieu à tout. Grégoire fait l'éloge de la
formation et de la culture de Basile, s'insurgeant contre les
ignorants et les borgnes qui se limitent à la formation morale.
(Elle n'existe même plus de nos jours)
Grégoire
de Nazianze profite de cette période pour écrire beaucoup. Non
seulement des discours mais aussi des lettres à ses amis. Le concile
de Constantinople continue en 382 et 383, mais Grégoire refuse d'y
participer tout en s'y intéressant et en conseillant ses amis pour
la suite des débats.
Il
perçoit avec lucidité l'importance que peut avoir la théologie
d'Apollinaire de Laodicée, débat par écrit et attire l'attention
de son successeur à Constantinople sur les problèmes que
l'apollinarisme peut poser.
Il
utilise des formules nettes qui sont reprises par les canons des
orthodoxes, affirmant à propos de la nature de la deuxième personne
de la Trinité : « Deux natures : le Dieu et l'Homme,
mais pas deux Fils... Les réalités qui composent le Sauveur sont
différentes, mais il ne s'ensuit pas qu'il y ait deux Sauveurs
différents, car les deux choses sont une par le mélange qui les
unit, Dieu s'humanifiant, l'Homme se divinisant »
Il
écrit trois petits traités dits Lettres théologiques, mais aussi
des poèmes, dont le plus long est son autobiographie. Il remanie ses
écrits et ses discours. À partir de 389, il se retire de toute vie
active à Arianze. Il écrit les discours 44 et 45 et meurt en 390.
Grégoire
de Nazianze reste dans la postérité du fait de ses nombreux écrits,
principalement ses discours théologiques. Il a laissé également 45
discours, dont la moitié prononcée à Constantinople. Différents
sermons ont été distingués :
5
discours dits « théologiques » (Discours 27 à 35),
Le
discours panégyrique d'Athanase d'Alexandrie (discours 21),
Les
oraisons funèbres de son père Grégoire l'Ancien (discours 18), de
son frère Césaire de Nazianze et de sa sœur Gorgonie (discours 7
et 8), de Basile de Césarée (discours 43),
2
discours contre Julien.
LA SAINTE TRINITÉ |
Il
a aussi écrit de nombreux poèmes théologiques et historiques qui
traitent d'événements de sa vie, ainsi qu'un poème
autobiographique (le poème 11)
Une
tragédie, la Passion du Christ vécue au travers du personnage de
Marie.
242
lettres de Grégoire de Nazianze ont été conservées, dont
certaines ont une grande importance théologique (les lettres 101,
102, 202) contre l'apollinarisme.
Les
oraisons funèbres constituent un genre que Grégoire a introduit
dans l'Église. Il a christianisé les éloges funèbres païens,
créant un nouveau genre littéraire.
La
majorité des écrits qui nous sont parvenus date de la fin de sa
vie. Dès la fin du siècle, neuf discours de Grégoire de Nazianze
sont traduits en latin par Rufin d'Aquilée. Très vite, certains de
ses écrits sont traduits en arabe, copte, arménien, syriaque.
Des
manuscrits de Grégoire de Nazianze sont répertoriés dès le
VIIIe siècle, chose extrêmement rare pour l'époque.
Jacques-Bénigne Bossuet puise des éléments de l’Apologétique
pour rédiger le Sermon sur l'Unité de l'Église, ainsi que son
panégyrique de Paul de Tarse.
La
première édition complète des écrits de Grégoire de Nazianze est
établie par des bénédictins au XVIIIe siècle.
Cette
édition a été reprise et réimprimée dans la Patrologie Grecque
publiée sous le Second Empire.
Les
reliques de Grégoire de Nazianze sont installées à sa mort dans le
caveau familial. Il semble qu'elles ont été transférées à
Constantinople le 19 janvier 946 et installées solennellement par
l'empereur Constantin VII Porphyrogénète. Une tradition veut qu'une
partie de ses reliques ait été transférée dans la ville de
Vatopédi, où il est actuellement vénéré.
Face
à l'avancée des invasions musulmanes, les reliques sont transférées
à Rome, capitale de la papauté. Elles sont installées dans la
basilique Saint-Pierre par le Pape Grégoire XIII. Jean-Paul II
décide en 2004, à l'occasion d'un voyage en Grèce, de restituer
les reliques de Grégoire de Nazianze au patriarche orthodoxe
Bartholomée Ier de Constantinople dans une logique de réconciliation
entre orthodoxes et catholiques ...
Frères
et compagnons de ma misère, puisque tous nous sommes pauvres, tous
nous avons faim de la grâce divine, et les apparentes supériorités
que font valoir de biens petits critères ne sauraient masquer cette
vérité, laissez-vous enseigner l’amour des pauvres, non pas d’un
cœur indifférent, mais pleins au contraire de cet enthousiasme qui
vous gagnera le Royaume.
Priez,
afin que ma parole sache vous enrichir et rassasier vos âmes et
qu’elle puisse pétrir le pain spirituel dont vous êtes affamés,
soit qu’à l’exemple d’un Moïse, elle fasse tomber la manne du
ciel et nourrisse les hommes avec ce pain angélique, soit qu’elle
parvienne avec presque rien à rassasier des milliers d’hommes dans
le désert, comme le fit plus tard Jésus, notre pain véritable, le
père de notre véritable vie.
Il n’est guère aisé de discerner, entre toutes, la vertu supérieure qui mérite notre préférence, c’est un peu comme si dans une prairie aux mille fleurs capiteuses, il fallait chercher la plus belle et la plus odorante, lorsque chacune attire à elle seule le promeneur par son éclat et son parfum et invite sa main à la cueillir la première. Du moins essaierai-je de les énumérer dans l’ordre. (Page 106)
Il n’est guère aisé de discerner, entre toutes, la vertu supérieure qui mérite notre préférence, c’est un peu comme si dans une prairie aux mille fleurs capiteuses, il fallait chercher la plus belle et la plus odorante, lorsque chacune attire à elle seule le promeneur par son éclat et son parfum et invite sa main à la cueillir la première. Du moins essaierai-je de les énumérer dans l’ordre. (Page 106)
Quelles
belles vertus toutes trois, la foi, l’espérance et la charité !
La
foi a pour témoin Abraham : Il crut et en fut justifié.
L’espérance,
Énos, qui le premier espéra en Dieu ainsi que tous les justes
persécutés à cause de cette vertu.
La
charité, le divin apôtre qui, pour Israël, ose proférer contre
lui-même une imprécation, et Dieu lui-même qui est appelé
Charité.
GRÉGOIRE ACCOSTANT A CONSTANTINOPLE |
Le Seigneur de l’univers désire notre miséricorde au lieu de sacrifices, et notre compassion plutôt que des milliers d’agneaux : Présentons-la-lui donc par les mains de ces malheureux que vous voyez prosternés à vos pieds, et le jour où nous quitterons ce monde, ils nous recevront dans les tentes éternelles, dans le Christ lui-même, notre Seigneur à qui appartient la gloire dans tous les siècles. Amen.
390
— Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/390
Cette
page concerne l'année 390 du calendrier julien. Sommaire. [masquer].
1 Événements; 2 Naissances en 390; 3 Décès en 390; 4 Notes et
références ...
Ichtus_06
- Grégoire de Nazianze († 390), L'amour des ...
www.migne.fr/.../37-ichtus-06-gregoire-de-nazianze-l-amour-des-pauvre...
Traduction
F. Quéré Cappadocien comme Basile, Grégoire de Nazianze était
fils ... Ichtus_06 - Grégoire de Nazianze († 390), L'amour des
pauvres (Discours 14) ...... l'alternance des mois, le rythme des
années, le partage égal du jour et de la ...