16 NIVEMBRE2016...
Cette
page concerne l'année 170 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
PHILOSOPHE
ET ÉCRIVAIN AMAZIGH OUBLIE
APULÉE |
Apulée
de Madaure (Lucius Apuleius) est un auteur du IIe siècle, originaire
d'Afrique, un des premiers exemples d'une carrière littéraire
entièrement faite en dehors de Rome. Esprit brillant, universel,
bien dans la ligne du mouvement de la Seconde Sophistique.
Né
vers 125, d'une famille riche de Madaure (en Numidie, dans l'actuelle
Algérie), il fait d'abord ses études à Carthage, où il apprend
l'éloquence latine, avant d'aller chercher à Athènes un
enseignement philosophique supérieur, de voyager beaucoup, puis de
retourner en Afrique.
Carthage
deviendra sa résidence habituelle, où il meurt après 170.
Ce
personnage singulier et attachant, a les yeux grands ouverts et
s'intéresse à tout, aux sciences, à la philosophie, à la
religion, à la magie aussi.
Comme
l'écrit P. Grimal, il « se fait initier à tous les cultes,
plus ou moins secrets, abondant alors dans l'Orient Méditerranéen :
Mystères d'Éleusis, de Mithra, d'Isis, culte des Cabires à
Samothrace, et mille autres encore, d'une moindre célébrité. Il
espère y trouver « le secret des choses ». Quant à la
magie, elle n'occupe pas seulement une grande place dans les
Métamorphoses
On
connaît l'histoire du procès qui lui est intenté par les parents
de la femme, beaucoup plus âgée que lui, qu'il a épousée à Oea
en Tripolitaine... Fâchés de voir l'héritage leur échapper,
ceux-ci l'accusent devant les tribunaux d'avoir envoûté leur
parente pour qu'elle accepte de l'épouser. Apulée s'en sort par un
plaidoyer habile et spirituel, l'Apologie ou le De Magia, qui est
pour ainsi dire le seul exemple conservé d'un discours judiciaire de
l'Empire.
Apulée
est aussi un conférencier à succès, capable de parler en grec
comme en latin. Nous ne possédons plus ces discours d'apparat,
exception faite d'une mince anthologie (les Florides) où sont
rassemblés 23 morceaux de longueur très inégales.
Il
a écrit bien d'autres choses encore : Des poèmes, des traductions,
des traités techniques aujourd'hui perdus (sur les arbres, la
médecine, l'astronomie...), et qui ne sont peut-être que de simples
compilations ou des résumés.
Nous
possédons par contre, sous son nom, plusieurs traités
philosophiques. D'abord une brillante conférence, de haute
vulgarisation si l'on peut dire, le De deo Socratis, qui constitue en
fait l'exposé le plus approfondi que l'antiquité nous ait laissé
sur la démonologie.
Ensuite,
le De Platone et eius dogmate libri II, une sorte de résumé
scolaire et assez terne de la doctrine de Platon, en réalité c'est
du Platon revu et corrigé par des siècles d'évolution du
Platonisme.
Enfin
le De mundo, qui s'inspire de la théorie péripatéticienne de
l'univers et qui n'est rien d'autre qu'une adaptation en latin d'un
traité grec anonyme sur le même sujet.
Mais
son ouvre majeure est indiscutablement les Métamorphoses ou L'Âne
d'or, en 11 livres. C'est le récit, fait à la première personne,
d'un certain Lucius, un jeune homme curieux de tout, qui, s'étant
frotté de trop près à la magie, se voit transformé en âne.
Sous
cette forme, il va connaître toute une série d'aventures, entrant
en contact successivement avec des brigands, des esclaves fugitifs,
des prêtres de la déesse Syrienne, un meunier, un maraîcher, un
soldat, 2 frères esclaves (un pâtissier et un cuisinier), puis leur
maître. Comme c'est l'âne qui raconte et qu'il a conservé son sens
aigu de l'observation et son esprit critique d'homme, il nous donne à
voir par l'intérieur les activités et les préoccupations de tous
ces milieux très différents qu'il a fréquentés.
L'ensemble
nous fournit un remarquable tableau de la vie quotidienne au IIe
siècle de l'Empire. Tout cela, au fil de plusieurs livre, car la
transformation en âne s'est produite au livre III et c'est au
dernier livre seulement que Lucius retrouve sa forme humaine, ce qui
ne sera d'ailleurs possible que grâce à l'intervention bienfaisante
de la déesse Isis.
En
réalité, sur l'histoire principale, celle des aventures de Lucius
comme homme ou comme âne, sont rattachés par des procédés variés,
parfois fort artificiels, une foule d'autres récits de longueur
variable. Le plus long d'entre eux est le Conte d'Amour et de Psyché,
c'est une vieille servante qui, dans la caverne des brigands, le
raconte à Charité, une jeune fille que ces mêmes brigands viennent
d'enlever. Sur ce plan, les Métamorphoses apparaissent aussi comme
un recueil de nouvelles...
cependant
l’œuvre est beaucoup plus riche. Divers éléments montrent en
effet qu'on ne peut se borner à la lire au premier degré.
Il
y a d'abord le Conte d'Amour et de Psyché, qui occupe le centre même
du récit : Psyché, on le sait, est le nom grec de l'âme, et
elle est amoureuse d'Éros, l'un des grands « démons »
platoniciens.
Il
y a ensuite le livre d'Isis, dont la tonalité religieuse, tranche
profondément sur la noirceur, la violence et le sadisme lourdement
présents dans ce qui précède.
Il
y a aussi de nombreux autres indices disséminés au fil des
chapitres et impossibles à détailler ici.
Il
faut cependant dire que les interprètes modernes ne sont pas
parvenus à s'entendre sur la signification profonde du récit. Si
Apulée a voulu transmettre à ses lecteurs un « message »,
on n'est pas certain de l'avoir découvert. Mais il reste qu'Apulée,
au fil des pages, se laisse guider par son imagination, sa fantaisie,
son amour du merveilleux, son goût des histoires, et que les
modernes ont bien tort en le lisant de bouder leur propre plaisir.
Il
lègue L’Âne d’or, son ouvrage le plus célèbre, qui reste à
ce jour le plus ancien roman dont le manuscrit ait été
intégralement préservé
Volubilis,
Carthage ou encore Thagaste. Des noms qui rappellent le glorieux
passé romain de l’Afrique du Nord. Le rayonnement culturel,
politique et économique de la puissante Rome a gagné ces contrées
lointaines, permettant ainsi à certains autochtones de se démarquer
par leur érudition. Et si l’on connaît Saint-Augustin, célèbre
théologien originaire du Maghreb, il est en revanche peu fait
mention d’un certain Apulée. D’origine Amazigh, cet érudit est
considéré comme l’un des plus influents penseurs latins de son
époque. A la fois philosophe, écrivain, mathématicien, poète mais
aussi avocat, médecin et incomparable rhétoricien.
Nourri
de la culture romaine, Apulée n’en renie pas moins ses origines
Berbères et se plaît à se voir en « mi-Numide », « mi-Gétule
», en référence à des peuples installés en Afrique du Nord à
partir du IIIe millénaire av JC.
Apulée,
ou Afoullay pour les Amazighs, naît à Madaure à l’extrême Est
de l’actuelle Algérie entre l’an 123 et 127, fils de magistrat,
une naissance qui lui confère en plus de l’accès à une éducation
de qualité, une confortable assise pécuniaire : Soit près de 2
millions de sesterces, dont il hérite à la mort de son père.
N’ayant pas de préoccupations matérielles, le jeune Apulée se
livre, dans la plus pure tradition sophiste à l’étude de la
rhétorique et la littérature dans sa ville natale, aujourd’hui
appelée M’daourouch, avant de rejoindre Carthage où il se plonge
dans l’apprentissage de la philosophie. Mais c’est dans le
berceau de la démocratie que le jeune Berbère entend poursuivre sa
formation. Il traverse alors la Méditerranée en direction
d’Athènes, y découvre l’héritage de Platon et devient l’un
de ses plus éminents commentateurs.
Maîtrisant
aussi bien le latin, le grec, que le berbère, Apulée se fait
remarquer par son incroyable talent d’orateur. Il rejoint
naturellement Rome après son escale Athénienne afin d’y parfaire
son instruction de la rhétorique latine. Insatiable voyageur, Apulée
sillonne aussi bien la Méditerranée que l’Asie mineure, foulant
au passage les terres Égyptiennes. C’est notamment à Alexandrie
qu’il s’intéresse aux cultes orientaux, dont celui de la déesse
Isis, auquel il consacre un ouvrage fouillé.
PSYCHEE ET CUPIDON (VAN DYCK) |
De
retour dans sa ville natale, il officie en tant que professeur
itinérant, mais n’y séjourne que quelques années, ne résistant
pas au nouvel appel de l’aventure. En route vers Alexandrie, il
tombe malade et interrompt son périple à Oea (actuelle Tripoli)
pour y être soigné chez Sicinius Pontien, un de ses anciens
camarades d’étude à Athènes.
La
mère de son ami, Pudentilla, veuve fortunée, succombe aux charmes
du jeune savant Amazigh et demande aussitôt Apulée en mariage.
D’abord
hésitant, le Maurétanien se laisse par la suite convaincre par
Pontien et finit par épouser la belle Pudentilla en l’an 156... En
scellant cette union, Apulée ne peut se douter aux tracas auxquels
il va s’exposer… Jaloux de cette alliance, des notables d’Oea
reprochent à Apulée de chercher à s’accaparer la fortune de son
épouse et n’hésitent pas à l’accuser de sorcellerie.
Acculé,
le jeune érudit doit s’expliquer devant un tribunal et plaide
lui-même sa cause grâce à son formidable talent de persuasion.
Lorsque
ses détracteurs l’accablent pour avoir charmé son épouse, Apulée
répond ironiquement : « Être beau et savoir parler ! Graves
accusations que je voudrais bien mériter ! ».
Quant
à la poursuite pour sorcellerie, il tient à définir la magie comme
un « art agréable aux dieux immortels ». Insistant sur l’absurdité
des charges qu’on lui incombe, Apulée se défend magistralement et
lègue un des premiers plaidoyers que l’Histoire retiendra. Son
fameux Discours de la magie lui offre l’acquittement.
Grand
penseur latin, Apulée n’en est pas moins reconnu par ses
compatriotes Amazighs. Saint-Augustin dira de lui : « Chez nous,
Africains, Apulée, en sa qualité d’Africain, est le plus
populaire ». Une popularité que nous sommes, au XXIe siècle, bien
obligés de relativiser. En dehors des cercles d’académiciens et
les militants Amazighs, peu de Maghrébins ont entendu parler de leur
talentueux ancêtre, décédé en 170 de notre ère. Cependant,
l’Algérie, terre d’origine d’Apulée, a récemment souhaité
rendre hommage à l’auteur. Avec le Prix Apulée du meilleur
premier roman, créé en 2004 par la Bibliothèque nationale
d’Algérie (BNA), le pays d’Afrique du Nord honore un ancêtre
exceptionnel et salue les générations à venir.
La
nouvelle de la mort de son père l'oblige à rentrer dans sa ville
natale. Grâce à l'héritage de la fortune et des responsabilités
municipales de son père, il devient riche et très influent.
Nonobstant, il ne s'y installe pas définitivement car il n'a point
perdu le goût du voyage et de la recherche du savoir.
Apulée
voyage ensuite pour vivre à Carthage, il y travaille comme
conférencier mondain. Il peut parler sur n'importe quelle discipline
de la philosophie jusqu'à la magie, en passant par la médecine,
l'astronomie, les sciences naturelles et la musique. Son savoir
interdisciplinaire ou encyclopédique lui vaut une grande renommée
jusqu'au point que les autorités élèvent une statue de son vivant.
Il devient président du Conseil provincial et grand-prêtre de
l'Afrique.
Des
pièces de bronze sont frappées à Rome à l'effigie d'Apulée avec,
au revers, une scène des « Métamorphoses » (IV
siècle.). On les trouve à la Bibliothèque nationale, dans le
cabinet des Médailles.
Si
sur sa vie, nous avons suffisamment d'information, sur sa mort nous
n'avons pas d'indication précise. Nous ignorons l'année, le mois,
le jour, le lieu, les circonstances de son décès. Pourquoi ?
Sa mort se présente à la fois magique et comme celle de tout
Amazigh : Un jet final et brusque dans l'effacement (les
exemples ne manquent pas…) Ce que retiennent les livres d'histoire,
c'est qu'Apulée est mort après 170 à Carthage, sans aucune autre
précision.
L'Apologie
(Apulei Platonici pro se de magia) est un texte rédigé lors de son
procès pour crime de magie. L'auteur se défend magistralement
devant le proconsul Claudius Maximus. Selon L'Encyclopédie Berbère,
ce texte est d'un grand intérêt historique car il offre quantité
de renseignements sur son auteur, la magie et la vie en Afrique au
IIe siècle. (L'Encyclopédie Berbère, p.822).
Les
Florides sont publiées en 160. Il s'agit d'un répertoire de
conférences réunies par un élève d'Apulée. Il y est question
surtout des impressions et des réflexions de l'écrivain voyageur.
Le narratif, le descriptif et le purement doctrinal s'immiscent donc
dans tous les essais/récits (au nombre de 23). Ce texte est
également important pour connaître maints aspects de la réalité
en Afrique du Nord.
De
deo Socratis (Sur le dieu de Socrate) est un texte de magie: Il parle
sur l'univers des démons. Ces êtres mystérieux sont présents
simultanément dans le monde divin et le monde humain. Ils sont de 3
groupes: démons captifs du corps, démons libérés du corps et des
démons qui n'ont pas connu de captivité physique. Bien que le texte
recherche le côté démoniaque chez Socrate, il invite le lecteur à
retrouver la sagesse.
De
Platone et eius dogmate est un traité philosophique sur l'éthique
et la physique chez Platon. Il s'agit d'une lecture faussée du
philosophe Grec au moment de traiter la question de la morale.
De
mundo traite la cosmologie et la théologie. Apulée y expose l'idée
que Dieu est à l'origine de la vie de tout.
L'art,
en général, tend à extérioriser l'être de l'artiste à travers
la pratique de l'écriture. Qu'en est-il alors de la présence de
l'auteur dans « L’Âne d'or » ? Apulée, loin de
« réfléchir » son être dans le texte, manifeste sa
présence derrière des mécanismes romanesque et des figures, en
ayant pour objectif d'exercer une certaine maîtrise sur le
personnage, et par là sur le lecteur.
Ainsi,
tout passage se réfère, de façon explicite ou implicite, à un
système de pensée. L’Âne d'or se meut dans ce sens, le roman
devient une entreprise, sous forme d'une recherche infinie de la
conscience « maternelle ». Apulée, en récrivant
l'histoire grecque, rajoute librement des passages authentiquement
Amazighs.
Il
nous revient de saisir la parole de l'écrivain au sein du roman, et
de souligner que distinguer le discours de l'auteur au sein d'un
texte ou d'un passage est une tâche critique aventurière, qui
pourrait être source d'un jugement erroné. De là, les difficultés
de discerner clairement les propos de l'auteur des différents
discours des personnages, des situations, des descriptions qui
forment l'œuvre, ne sont pas à démontrer.
Dans
L’Âne d'or, la voix auctorielle est souvent explicitée dans la
construction de la fiction ou dans le choix des idées et des motifs,
sinon sous-entendue par le biais de correspondances établies entre
sa culture Nord-Africaine et les autres cultures, au sein du texte
toujours...
A
ce propos, : « j'ai trop bonne opinion de toi et de ta culture, je
sais que, non seulement la noblesse innée de ta condition, non
seulement l'élévation de ton esprit mais le fait que tu as été
initié à un grand nombre de religions t'ont enseigné à observer
scrupuleusement le devoir du silence. » (P.81) C'est Photis, une
bonne, qui parle. Ici, nous avons la condition de l'Amazigh ( à
rattacher à « noblesse innée »). De même , une
explication de la perte de l'identité de l'Amazigh : La
diversité des cultes…
Avec
son activité de rhéteur, à laquelle appartiennent aussi des
exposés sur des thèmes philosophiques et religieux, Apulée se
situe dans le courant que l'on désigne d'habitude par le vague
concept de « deuxième sophistique ». Ce mouvement
comprend des maîtres de rhétorique qui se consacrent aussi à la
déclamation publique, ils cultivent un art du discours efficace
selon les modèles antiques et sont en partie également des
écrivains. Beaucoup d'entre eux ont aussi des intérêts
philosophiques. Le lien entre philosophie et art oratoire correspond
à l'esprit du temps, mais manque de fondement pour un platonicien,
puisque Platon a critiqué avec acuité la rhétorique et a lutté
contre la sophistique.
PAR AUGUSTE RODIN |
Apulée
a dédié 2 de ses œuvres philosophiques à son « fils »
Faustinus. On ne sait pas s'il s'agit là d'un fils biologique ou
d'un de ses élèves
Toutes
les œuvres conservées d'Apulée sont en latin, dans une langue
jugée « précieuse », mais avec une expression claire.
Elles se divisent en deux groupes : Ecrits philosophiques et
écrits rhétoriques. Son œuvre la plus célèbre, le roman des
« Métamorphoses », prend une place particulière. En
outre, on a de petits poèmes.
Dans
la version manuscrite qui nous est parvenue, un prologue est ajouté
à l'œuvre, que la majorité des chercheurs considèrent étranger
au texte, mais qui provient d'une partie aujourd'hui perdue d'une
œuvre rhétorique d'Apulée, la « cueillette des fleurs ».
L'opinion contraire, selon laquelle il s'agit d'un prologue
authentique, est une position encore représentée par une minorité.
Cet
écrit donne un résumé de l'enseignement de Platon. Il est conçu
comme une introduction et doit servir à l'enseignement. C'est une
source importante sur l'histoire du médio-platonisme, car la plupart
des œuvres des médio-platoniciens ont disparu.
L'exposé
commence avec une biographie de Platon (Chap. 1-4), la plus ancienne
qui nous soit parvenue, Platon est glorifié. Suit la description du
platonisme, avec les 14 chapitres restants du premier livre qui
traitent de la philosophie naturelle, avec la cosmologie, l'ontologie
et la théorie de l'âme, puis dans le deuxième l'éthique et la
théorie de l'État associée. De plus, il manque un troisième livre
annoncé dans l'introduction, qui aurait dû contenir la logique,
selon la division courante dans l'Antiquité, la logique forme une
des 3 parties de la philosophie.
Pour
des raisons linguistiques et pour le contenu, on a mis en doute
l'authenticité de ce travail, mais dans la recherche, l'opinion
majoritaire penche en faveur de sa véracité.
L'écrit
cosmologique « Du monde » traite de l'univers et de ses
parties, ainsi que du créateur et gardien divin du monde. C'est une
version en latin du traité grec (Peri kósmou)
du Pseudo-Aristote. Mais Apulée ne se contente pas de rendre le
contenu de ce modèle, il y ajoute ses propres réflexions, notamment
sur le rôle des démons dans le cosmos, et fait allusion au modèle
grec issu des concepts d'Aristote dans le sens platonicien.
Le
Florida (« Florilège ») est un
recueil de passages des discours d'Apulée en 4 livres. On n'en a
conservé qu'une version fortement résumée par un écrivain de
l'Antiquité. Elle consiste en 23 extraits de textes de longueurs
variées. La version résumée peut sans doute servir aux besoins de
sujets pour l'enseignement de la rhétorique. Son auteur est
peut-être le maître de rhétorique de la fin de l'Antiquité,
Crispus Salustius, qui a été actif à la fin du IVe siècle.
Apulée
a composé des poèmes, dont il a à l'occasion parsemé sa prose. On
n'en a gardé que peu, dont un poème érotique de 24 sénaires
iambiques avec le titre grec (Anechómenos)
(Le souffre-douleur), qui est probablement une adaptation libre d'un
texte de l'auteur comique Ménandre. Désigné comme l'œuvre d'un
jeune ami non identifié de l'auteur, un poème d'amour transmis dans
les Nuits attiques d'Aulu-Gelle provient-il aussi peut-être
d'Apulée.
Apulée
évoque une série d'œuvres publiées en partie en latin, en partie
en grec, voire dans les deux langues, qu'il a composées et dont on
ne connaît rien par ailleurs. Quelques auteurs de l'Antiquité
tardive, parmi lesquels Jean le Lydien, et les grammairiens Priscien
de Césarée et Charisius, ont transmis des citations de parties
perdues de ces œuvres. Mais il faut remarquer à ce propos que
certains textes spéciaux d'Apulée auxquels les indications des
sources sont attribuées dans la littérature de recherche ne sont
peut-être que des parties de travaux plus importants.
À
partir des sources, on peut conclure à l'existence des œuvres
perdues suivantes :
Hermagoras,
un roman ou un dialogue philosophique, on n'en a conservé que 6
courts fragments. L'hypothèse du roman est sensiblement la plus
plausible.
Une
traduction libre en latin du dialogue Phédon de Platon dont Priscien
nous transmet deux courts extraits.
Parmi
les poèmes perdus figurent un hymne à Asclépios en versions latine
et grecque, avec une introduction en forme de dialogue et un poème
panégyrique en l'honneur du proconsul Scipio
Orfitus. Apulée a publié une collection de poèmes
divertissants sous le titre « Batifolages » (Ludicra),
dont on n'a conservé que quelques vers.
Convivales
quaestiones (questions de banquet) évoqué sous ce titre par
Macrobe et Sidoine Apollinaire, est probablement identique à un
texte désigné par Apulée dans son discours de défense par
Naturales quaestiones. Il l'a publié en
versions latine et grecque. Il traitait apparemment de divers thèmes
d'histoire naturelle.
Une
recherche « Des poissons » (De
piscibus), on ne sait pas s'il s'agit d'un exposé autonome,
d'une partie des Naturales quaestiones ou
d'un travail purement zoologique. Dans son discours de défense,
Apulée aborde extensivement le fait qu'il s'est procuré des
poissons rares en vue d'études zoologiques, ensuite, qu'il a
largement utilisé dans sa recherche sur les poissons, outre de la
littérature plus ancienne, ses propres observations.
L'écrit
« Des arbres » (De arboribus)
est cité par le commentateur de Virgile, Servius de l'Antiquité
tardive. De ce livre proviennent sans doute aussi des citations, que
l'écrivain spécialisé Cassianus Bassus a reprises dans sa
compilation connue sous le nom de Géoponiques, l'identité de
l'auteur Apulée qui y est nommé avec celle d'Apulée de Madaure
n'est pas assurée, mais probable. Il n'est pas clair de savoir si
l'exposé sur les arbres est un écrit indépendant, ou une partie
d'un travail botanique ou agricole, ce dernier avec peut-être le
titre De re rustica. Il peut aussi s'agir
d'une partie des Naturales quaestiones ou
des Convivales quaestiones d'Apulée.
Un
écrit médical évoqué par Priscien dont le titre est peut-être
Libri medicinales, De
medicina ou Medicinalia. Peut-être
s'agit-il aussi d'une partie des Naturales
quaestiones ou des Convivales quaestiones.
Un
travail de forme bien littéraire sur des thèmes de l'histoire
ancienne de l'État Romain et la préhistoire mythique de sa
fondation, qui donne des indications sur l'histoire monétaire
Romaine. Priscien lui donne le titre Epitoma
(extrait) ou ailleurs Epitomae historiarum
De
re publica (De l'État), un écrit attesté seulement chez
Fulgence, qui n'en fait qu'une courte citation.
Une
traduction latine de « l'Introduction à l'arithmétique »
de Nicomaque de Gérase (Ἀριθμητική
εἰσαγωγή (Arithmetikè eisagogè))
Un
ouvrage pour lequel l'écrivain antique tardif Jean le Lydien indique
le titre grec (Erotikos) (en latin
probablement amatorius. Il s'agit
probablement d'un dialogue sur l'érotisme.
Un
travail sur les phénomènes et présages astronomiques et
météorologiques, dont l'existence se comprend par 4 citations
d'Apulée par Jean le Lydien.
Un
commentaire sur l'écrit « tagétique » à propos de
l'art étrusque des présages, attribué au mythique Tagès.
La
gloire d'Apulée et l'étendue des domaines thématiques qu'il a
couverts ont conduit à ce que lui soit attribuée une série
d'écrits dont il n'est pas l'auteur.
Les
plus connus de ces faux, nommés « pseudo-Apulée »,
sont :
Asclépius.
Le traité hermétique Asclepius. Ce travail populaire au Moyen Âge
et au début des temps modernes est la traduction latine ou la
paraphrase d'un traité grec perdu. Il a la forme d'un dialogue, où
le dieu Hermès Trismégiste enseigne à son disciple Asklepios
l'ordre du monde et le rôle et les tâches de l'homme. Dans aucun
des manuscrits qui nous sont parvenus ne figure Apulée comme auteur,
cette attribution semble avoir encore été inconnue au Moyen Âge,
ce n'est qu'à la Renaissance que l'on a pris l'habitude de
l'indiquer comme auteur ou traducteur de cet écrit. Dans la
recherche moderne, certains plaident pour l'authenticité, mais cette
hypothèse ne rencontre guère d'approbation.
L'Herbarius
ou Herbarum Apulei, un manuel illustré des plantes médicinales, qui
vient en réalité du IVe siècle, et a été agrandi
ultérieurement. Dans un prologue ajouté après coup, le
« platonicien Apulée » est mentionné comme auteur. Au
Moyen Âge, cet écrit était très apprécié, et a été attribué
à Apulée de Madaure. Le Pseudo-Apulei Herbarum Medicaminibus a été
édité en 1888.
Physiognomonie.
Un traité anonyme qui nous est parvenu, sur la physiognomonie, qui
n'a été attribuée à Apulée qu'au XIXe siècle. En réalité,
il a son origine dans l'Antiquité tardive, vraisemblablement dans la
seconde moitié du IVe siècle.
Sur
l'interprétation.
De
habitudine, doctrina et nativitate.
Apulée
se nommait « philosophe platonicien », et attribuait une
grande importance à cette désignation. Il entendait par philosophie
en premier lieu la pratique philosophique, c'est-à-dire un mode de
vie philosophique selon les modèles classiques se tenant à l'écart
des querelles d'écoles philosophiques. Dans la recherche plus
ancienne, on émettait l'hypothèse qu'il avait fait partie des
disciples du médio-platonicien Gaios avec Albinus Platonicus, que
l'on prend encore par erreur pour l'auteur du manuel Didaskalikos.
Tadeusz Sinko a proposé en 1905 l'hypothèse que les enseignements
de l'« école de Gaios » peuvent être reconstruits
d'après les écrits subsistants des platoniciens de cette voie,
parmi lesquels Apulée.
Mais
la recherche plus moderne a abandonné l'hypothèse qu'il y ait eu
une telle école avec des enseignements spécifiques, car il manque
des preuves convaincantes. En particulier, les sources n'indiquent
pas de lien entre Gaios et Apulée.
La
philosophie d'Apulée se distingue par une position syncrétique. À
la base, elle est platonicienne, mais adopte abondamment des
influences aristotéliciennes et stoïciennes. Le mélange des
directions des écoles ne pose à Apulée aucun problème, comme pour
de nombreux penseurs de l'époque impériale, car ils considèrent
Aristote comme un platonicien, et la Stoa comme une branche du
platonisme. Apulée admire Pythagore et souligne l'étroite parenté
entre platonisme et pythagorisme. Il montre aussi de l'estime pour
les cyniques.
MÉTAMORPHOSE (APULÉE) |
La
grande importance de la théorie des démons dans le système
d'Apulée provient du fait qu'il est convaincu qu'un contact direct
entre les dieux et les hommes est impossible, car leurs domaines
d'être sont rigoureusement séparés. C'est pourquoi on a besoin de
démons comme intermédiaires, ce n'est que par les démons qu'un
bien peut parvenir aux hommes de la part des dieux. Tous les démons
supérieurs sont par nature exclusivement bons et semblables aux
dieux, ils ne se lient jamais aux corps. Les démons inférieurs, par
contre, ne diffèrent pas des âmes qui habitent les corps d'hommes,
on y compte notamment les âmes errantes des criminels décédés.
Les démons sont soumis aux passions, et réagissent émotionnellement
au comportement des hommes.
Apulée
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Apulée
Aller
à Biographie - À la mort de son père, Apulée hérita avec son
frère une fortune de deux millions de sesterces. ... Au cas où
Lucius Apuleius Marcellus est identique à l'écrivain, ... était
une veuve très riche, âgée de quelques années de plus que lui ...
ni la date de sa mort, mais celle-ci a sans doute lieu après 170.
Apulée
de Madaure - Oasisfle
www.oasisfle.com/culture_oasisfle/apulee_de_madaure.htm
APULEE
DE MADAURE (Lucius Apuleius) 125-170: ... Tout cela, au fil de
plusieurs livre, car la transformation en âne s'est produite au
livre III et c'est au .... Nous ignorons l'année, le mois, le jour,
le lieu, les circonstances de son décès. ... Selon L'Encyclopédie
Berbère, ce texte est d'un grand intérêt historique car il
«offre ...
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