mercredi 11 janvier 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 170

16 NIVEMBRE2016...

Cette page concerne l'année 170 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

PHILOSOPHE ET ÉCRIVAIN AMAZIGH OUBLIE

APULÉE
Apulée de Madaure (Lucius Apuleius) est un auteur du IIe siècle, originaire d'Afrique, un des premiers exemples d'une carrière littéraire entièrement faite en dehors de Rome. Esprit brillant, universel, bien dans la ligne du mouvement de la Seconde Sophistique.
Né vers 125, d'une famille riche de Madaure (en Numidie, dans l'actuelle Algérie), il fait d'abord ses études à Carthage, où il apprend l'éloquence latine, avant d'aller chercher à Athènes un enseignement philosophique supérieur, de voyager beaucoup, puis de retourner en Afrique.
Carthage deviendra sa résidence habituelle, où il meurt après 170.
Ce personnage singulier et attachant, a les yeux grands ouverts et s'intéresse à tout, aux sciences, à la philosophie, à la religion, à la magie aussi.

Comme l'écrit P. Grimal, il « se fait initier à tous les cultes, plus ou moins secrets, abondant alors dans l'Orient Méditerranéen : Mystères d'Éleusis, de Mithra, d'Isis, culte des Cabires à Samothrace, et mille autres encore, d'une moindre célébrité. Il espère y trouver « le secret des choses ». Quant à la magie, elle n'occupe pas seulement une grande place dans les Métamorphoses

On connaît l'histoire du procès qui lui est intenté par les parents de la femme, beaucoup plus âgée que lui, qu'il a épousée à Oea en Tripolitaine... Fâchés de voir l'héritage leur échapper, ceux-ci l'accusent devant les tribunaux d'avoir envoûté leur parente pour qu'elle accepte de l'épouser. Apulée s'en sort par un plaidoyer habile et spirituel, l'Apologie ou le De Magia, qui est pour ainsi dire le seul exemple conservé d'un discours judiciaire de l'Empire.
Apulée est aussi un conférencier à succès, capable de parler en grec comme en latin. Nous ne possédons plus ces discours d'apparat, exception faite d'une mince anthologie (les Florides) où sont rassemblés 23 morceaux de longueur très inégales.
Il a écrit bien d'autres choses encore : Des poèmes, des traductions, des traités techniques aujourd'hui perdus (sur les arbres, la médecine, l'astronomie...), et qui ne sont peut-être que de simples compilations ou des résumés.
Nous possédons par contre, sous son nom, plusieurs traités philosophiques. D'abord une brillante conférence, de haute vulgarisation si l'on peut dire, le De deo Socratis, qui constitue en fait l'exposé le plus approfondi que l'antiquité nous ait laissé sur la démonologie.
Ensuite, le De Platone et eius dogmate libri II, une sorte de résumé scolaire et assez terne de la doctrine de Platon, en réalité c'est du Platon revu et corrigé par des siècles d'évolution du Platonisme.
Enfin le De mundo, qui s'inspire de la théorie péripatéticienne de l'univers et qui n'est rien d'autre qu'une adaptation en latin d'un traité grec anonyme sur le même sujet.

Mais son ouvre majeure est indiscutablement les Métamorphoses ou L'Âne d'or, en 11 livres. C'est le récit, fait à la première personne, d'un certain Lucius, un jeune homme curieux de tout, qui, s'étant frotté de trop près à la magie, se voit transformé en âne.
Sous cette forme, il va connaître toute une série d'aventures, entrant en contact successivement avec des brigands, des esclaves fugitifs, des prêtres de la déesse Syrienne, un meunier, un maraîcher, un soldat, 2 frères esclaves (un pâtissier et un cuisinier), puis leur maître. Comme c'est l'âne qui raconte et qu'il a conservé son sens aigu de l'observation et son esprit critique d'homme, il nous donne à voir par l'intérieur les activités et les préoccupations de tous ces milieux très différents qu'il a fréquentés.
L'ensemble nous fournit un remarquable tableau de la vie quotidienne au IIe siècle de l'Empire. Tout cela, au fil de plusieurs livre, car la transformation en âne s'est produite au livre III et c'est au dernier livre seulement que Lucius retrouve sa forme humaine, ce qui ne sera d'ailleurs possible que grâce à l'intervention bienfaisante de la déesse Isis.

En réalité, sur l'histoire principale, celle des aventures de Lucius comme homme ou comme âne, sont rattachés par des procédés variés, parfois fort artificiels, une foule d'autres récits de longueur variable. Le plus long d'entre eux est le Conte d'Amour et de Psyché, c'est une vieille servante qui, dans la caverne des brigands, le raconte à Charité, une jeune fille que ces mêmes brigands viennent d'enlever. Sur ce plan, les Métamorphoses apparaissent aussi comme un recueil de nouvelles...
cependant l’œuvre est beaucoup plus riche. Divers éléments montrent en effet qu'on ne peut se borner à la lire au premier degré.
Il y a d'abord le Conte d'Amour et de Psyché, qui occupe le centre même du récit : Psyché, on le sait, est le nom grec de l'âme, et elle est amoureuse d'Éros, l'un des grands « démons » platoniciens.
Il y a ensuite le livre d'Isis, dont la tonalité religieuse, tranche profondément sur la noirceur, la violence et le sadisme lourdement présents dans ce qui précède.
Il y a aussi de nombreux autres indices disséminés au fil des chapitres et impossibles à détailler ici.
Il faut cependant dire que les interprètes modernes ne sont pas parvenus à s'entendre sur la signification profonde du récit. Si Apulée a voulu transmettre à ses lecteurs un « message », on n'est pas certain de l'avoir découvert. Mais il reste qu'Apulée, au fil des pages, se laisse guider par son imagination, sa fantaisie, son amour du merveilleux, son goût des histoires, et que les modernes ont bien tort en le lisant de bouder leur propre plaisir.
Il lègue L’Âne d’or, son ouvrage le plus célèbre, qui reste à ce jour le plus ancien roman dont le manuscrit ait été intégralement préservé

Volubilis, Carthage ou encore Thagaste. Des noms qui rappellent le glorieux passé romain de l’Afrique du Nord. Le rayonnement culturel, politique et économique de la puissante Rome a gagné ces contrées lointaines, permettant ainsi à certains autochtones de se démarquer par leur érudition. Et si l’on connaît Saint-Augustin, célèbre théologien originaire du Maghreb, il est en revanche peu fait mention d’un certain Apulée. D’origine Amazigh, cet érudit est considéré comme l’un des plus influents penseurs latins de son époque. A la fois philosophe, écrivain, mathématicien, poète mais aussi avocat, médecin et incomparable rhétoricien.
Nourri de la culture romaine, Apulée n’en renie pas moins ses origines Berbères et se plaît à se voir en « mi-Numide », « mi-Gétule », en référence à des peuples installés en Afrique du Nord à partir du IIIe millénaire av JC.
Apulée, ou Afoullay pour les Amazighs, naît à Madaure à l’extrême Est de l’actuelle Algérie entre l’an 123 et 127, fils de magistrat, une naissance qui lui confère en plus de l’accès à une éducation de qualité, une confortable assise pécuniaire : Soit près de 2 millions de sesterces, dont il hérite à la mort de son père. N’ayant pas de préoccupations matérielles, le jeune Apulée se livre, dans la plus pure tradition sophiste à l’étude de la rhétorique et la littérature dans sa ville natale, aujourd’hui appelée M’daourouch, avant de rejoindre Carthage où il se plonge dans l’apprentissage de la philosophie. Mais c’est dans le berceau de la démocratie que le jeune Berbère entend poursuivre sa formation. Il traverse alors la Méditerranée en direction d’Athènes, y découvre l’héritage de Platon et devient l’un de ses plus éminents commentateurs.

Maîtrisant aussi bien le latin, le grec, que le berbère, Apulée se fait remarquer par son incroyable talent d’orateur. Il rejoint naturellement Rome après son escale Athénienne afin d’y parfaire son instruction de la rhétorique latine. Insatiable voyageur, Apulée sillonne aussi bien la Méditerranée que l’Asie mineure, foulant au passage les terres Égyptiennes. C’est notamment à Alexandrie qu’il s’intéresse aux cultes orientaux, dont celui de la déesse Isis, auquel il consacre un ouvrage fouillé.
PSYCHEE ET CUPIDON (VAN DYCK)
De retour dans sa ville natale, il officie en tant que professeur itinérant, mais n’y séjourne que quelques années, ne résistant pas au nouvel appel de l’aventure. En route vers Alexandrie, il tombe malade et interrompt son périple à Oea (actuelle Tripoli) pour y être soigné chez Sicinius Pontien, un de ses anciens camarades d’étude à Athènes.
La mère de son ami, Pudentilla, veuve fortunée, succombe aux charmes du jeune savant Amazigh et demande aussitôt Apulée en mariage.
D’abord hésitant, le Maurétanien se laisse par la suite convaincre par Pontien et finit par épouser la belle Pudentilla en l’an 156... En scellant cette union, Apulée ne peut se douter aux tracas auxquels il va s’exposer… Jaloux de cette alliance, des notables d’Oea reprochent à Apulée de chercher à s’accaparer la fortune de son épouse et n’hésitent pas à l’accuser de sorcellerie.
Acculé, le jeune érudit doit s’expliquer devant un tribunal et plaide lui-même sa cause grâce à son formidable talent de persuasion.
Lorsque ses détracteurs l’accablent pour avoir charmé son épouse, Apulée répond ironiquement : « Être beau et savoir parler ! Graves accusations que je voudrais bien mériter ! ».
Quant à la poursuite pour sorcellerie, il tient à définir la magie comme un « art agréable aux dieux immortels ». Insistant sur l’absurdité des charges qu’on lui incombe, Apulée se défend magistralement et lègue un des premiers plaidoyers que l’Histoire retiendra. Son fameux Discours de la magie lui offre l’acquittement.

Grand penseur latin, Apulée n’en est pas moins reconnu par ses compatriotes Amazighs. Saint-Augustin dira de lui : « Chez nous, Africains, Apulée, en sa qualité d’Africain, est le plus populaire ». Une popularité que nous sommes, au XXIe siècle, bien obligés de relativiser. En dehors des cercles d’académiciens et les militants Amazighs, peu de Maghrébins ont entendu parler de leur talentueux ancêtre, décédé en 170 de notre ère. Cependant, l’Algérie, terre d’origine d’Apulée, a récemment souhaité rendre hommage à l’auteur. Avec le Prix Apulée du meilleur premier roman, créé en 2004 par la Bibliothèque nationale d’Algérie (BNA), le pays d’Afrique du Nord honore un ancêtre exceptionnel et salue les générations à venir.

La nouvelle de la mort de son père l'oblige à rentrer dans sa ville natale. Grâce à l'héritage de la fortune et des responsabilités municipales de son père, il devient riche et très influent. Nonobstant, il ne s'y installe pas définitivement car il n'a point perdu le goût du voyage et de la recherche du savoir.
Apulée voyage ensuite pour vivre à Carthage, il y travaille comme conférencier mondain. Il peut parler sur n'importe quelle discipline de la philosophie jusqu'à la magie, en passant par la médecine, l'astronomie, les sciences naturelles et la musique. Son savoir interdisciplinaire ou encyclopédique lui vaut une grande renommée jusqu'au point que les autorités élèvent une statue de son vivant. Il devient président du Conseil provincial et grand-prêtre de l'Afrique.
Des pièces de bronze sont frappées à Rome à l'effigie d'Apulée avec, au revers, une scène des « Métamorphoses » (IV siècle.). On les trouve à la Bibliothèque nationale, dans le cabinet des Médailles.

Si sur sa vie, nous avons suffisamment d'information, sur sa mort nous n'avons pas d'indication précise. Nous ignorons l'année, le mois, le jour, le lieu, les circonstances de  son décès. Pourquoi ? Sa mort se présente à la fois magique et comme celle de tout Amazigh : Un jet final et brusque dans l'effacement (les exemples ne manquent pas…) Ce que retiennent les livres d'histoire, c'est qu'Apulée est mort après 170 à Carthage, sans aucune autre précision.

L'Apologie (Apulei Platonici pro se de magia) est un texte rédigé lors de son procès pour crime de magie. L'auteur se défend magistralement devant le proconsul Claudius Maximus. Selon L'Encyclopédie Berbère, ce texte est d'un grand intérêt historique car il offre quantité de renseignements sur son auteur, la magie et la vie en Afrique au IIe siècle. (L'Encyclopédie Berbère, p.822).

Les Florides sont publiées en 160. Il s'agit d'un répertoire de conférences réunies par un élève d'Apulée. Il y est question surtout des impressions et des réflexions de l'écrivain voyageur. Le narratif, le descriptif et le purement doctrinal s'immiscent donc dans tous les essais/récits (au nombre de 23). Ce texte est également important pour connaître maints aspects de la réalité en Afrique du Nord.

De deo Socratis (Sur le dieu de Socrate) est un texte de magie: Il parle sur l'univers des démons. Ces êtres mystérieux sont présents simultanément dans le monde divin et le monde humain. Ils sont de 3 groupes: démons captifs du corps, démons libérés du corps et des démons qui n'ont pas connu de captivité physique. Bien que le texte recherche le côté démoniaque chez Socrate, il invite le lecteur à retrouver la sagesse.

De Platone et eius dogmate est un traité philosophique sur l'éthique et la physique chez Platon. Il s'agit d'une lecture faussée du philosophe Grec au moment de traiter la question de la morale.

De mundo traite la cosmologie et la théologie. Apulée y expose l'idée que Dieu est à l'origine de la vie de tout.

L'art, en général, tend à extérioriser l'être de l'artiste à travers la pratique de l'écriture. Qu'en est-il alors de la présence de l'auteur dans « L’Âne d'or » ? Apulée, loin de « réfléchir » son être dans le texte, manifeste sa présence derrière des mécanismes romanesque et des figures, en ayant pour objectif d'exercer une certaine maîtrise sur le personnage, et par là sur le lecteur.
Ainsi, tout passage se réfère, de façon explicite ou implicite, à un système de pensée. L’Âne d'or se meut dans ce sens, le roman devient une entreprise, sous forme d'une recherche infinie de la conscience « maternelle ». Apulée, en récrivant l'histoire grecque, rajoute librement des passages authentiquement Amazighs.

Il nous revient de saisir la parole de l'écrivain au sein du roman, et de souligner que distinguer le discours de l'auteur au sein d'un texte ou d'un passage est une tâche critique aventurière, qui pourrait être source d'un jugement erroné. De là, les difficultés de discerner clairement les propos de l'auteur des différents discours des personnages, des situations, des descriptions qui forment l'œuvre, ne sont pas à démontrer.
Dans L’Âne d'or, la voix auctorielle est souvent explicitée dans la construction de la fiction ou dans le choix des idées et des motifs, sinon sous-entendue par le biais de correspondances établies entre sa culture Nord-Africaine et les autres cultures, au sein du texte toujours...

A ce propos, : « j'ai trop bonne opinion de toi et de ta culture, je sais que, non seulement la noblesse innée de ta condition, non seulement l'élévation de ton esprit mais le fait que tu as été initié à un grand nombre de religions t'ont enseigné à observer scrupuleusement le devoir du silence. » (P.81) C'est Photis, une bonne, qui parle. Ici, nous avons la condition de l'Amazigh ( à rattacher à « noblesse innée »). De même , une explication de la perte de l'identité de l'Amazigh : La diversité des cultes…


Avec son activité de rhéteur, à laquelle appartiennent aussi des exposés sur des thèmes philosophiques et religieux, Apulée se situe dans le courant que l'on désigne d'habitude par le vague concept de « deuxième sophistique ». Ce mouvement comprend des maîtres de rhétorique qui se consacrent aussi à la déclamation publique, ils cultivent un art du discours efficace selon les modèles antiques et sont en partie également des écrivains. Beaucoup d'entre eux ont aussi des intérêts philosophiques. Le lien entre philosophie et art oratoire correspond à l'esprit du temps, mais manque de fondement pour un platonicien, puisque Platon a critiqué avec acuité la rhétorique et a lutté contre la sophistique.
PAR AUGUSTE RODIN

Apulée a dédié 2 de ses œuvres philosophiques à son « fils » Faustinus. On ne sait pas s'il s'agit là d'un fils biologique ou d'un de ses élèves
Toutes les œuvres conservées d'Apulée sont en latin, dans une langue jugée « précieuse », mais avec une expression claire. Elles se divisent en deux groupes : Ecrits philosophiques et écrits rhétoriques. Son œuvre la plus célèbre, le roman des « Métamorphoses », prend une place particulière. En outre, on a de petits poèmes.

Dans la version manuscrite qui nous est parvenue, un prologue est ajouté à l'œuvre, que la majorité des chercheurs considèrent étranger au texte, mais qui provient d'une partie aujourd'hui perdue d'une œuvre rhétorique d'Apulée, la « cueillette des fleurs ». L'opinion contraire, selon laquelle il s'agit d'un prologue authentique, est une position encore représentée par une minorité.
Cet écrit donne un résumé de l'enseignement de Platon. Il est conçu comme une introduction et doit servir à l'enseignement. C'est une source importante sur l'histoire du médio-platonisme, car la plupart des œuvres des médio-platoniciens ont disparu.
L'exposé commence avec une biographie de Platon (Chap. 1-4), la plus ancienne qui nous soit parvenue, Platon est glorifié. Suit la description du platonisme, avec les 14 chapitres restants du premier livre qui traitent de la philosophie naturelle, avec la cosmologie, l'ontologie et la théorie de l'âme, puis dans le deuxième l'éthique et la théorie de l'État associée. De plus, il manque un troisième livre annoncé dans l'introduction, qui aurait dû contenir la logique, selon la division courante dans l'Antiquité, la logique forme une des 3 parties de la philosophie.
Pour des raisons linguistiques et pour le contenu, on a mis en doute l'authenticité de ce travail, mais dans la recherche, l'opinion majoritaire penche en faveur de sa véracité.

L'écrit cosmologique « Du monde » traite de l'univers et de ses parties, ainsi que du créateur et gardien divin du monde. C'est une version en latin du traité grec (Peri kósmou) du Pseudo-Aristote. Mais Apulée ne se contente pas de rendre le contenu de ce modèle, il y ajoute ses propres réflexions, notamment sur le rôle des démons dans le cosmos, et fait allusion au modèle grec issu des concepts d'Aristote dans le sens platonicien.

Le Florida (« Florilège ») est un recueil de passages des discours d'Apulée en 4 livres. On n'en a conservé qu'une version fortement résumée par un écrivain de l'Antiquité. Elle consiste en 23 extraits de textes de longueurs variées. La version résumée peut sans doute servir aux besoins de sujets pour l'enseignement de la rhétorique. Son auteur est peut-être le maître de rhétorique de la fin de l'Antiquité, Crispus Salustius, qui a été actif à la fin du IVe siècle.

Apulée a composé des poèmes, dont il a à l'occasion parsemé sa prose. On n'en a gardé que peu, dont un poème érotique de 24 sénaires iambiques avec le titre grec (Anechómenos) (Le souffre-douleur), qui est probablement une adaptation libre d'un texte de l'auteur comique Ménandre. Désigné comme l'œuvre d'un jeune ami non identifié de l'auteur, un poème d'amour transmis dans les Nuits attiques d'Aulu-Gelle provient-il aussi peut-être d'Apulée.

Apulée évoque une série d'œuvres publiées en partie en latin, en partie en grec, voire dans les deux langues, qu'il a composées et dont on ne connaît rien par ailleurs. Quelques auteurs de l'Antiquité tardive, parmi lesquels Jean le Lydien, et les grammairiens Priscien de Césarée et Charisius, ont transmis des citations de parties perdues de ces œuvres. Mais il faut remarquer à ce propos que certains textes spéciaux d'Apulée auxquels les indications des sources sont attribuées dans la littérature de recherche ne sont peut-être que des parties de travaux plus importants.

À partir des sources, on peut conclure à l'existence des œuvres perdues suivantes :
Hermagoras, un roman ou un dialogue philosophique, on n'en a conservé que 6 courts fragments. L'hypothèse du roman est sensiblement la plus plausible.
Une traduction libre en latin du dialogue Phédon de Platon dont Priscien nous transmet deux courts extraits.
Parmi les poèmes perdus figurent un hymne à Asclépios en versions latine et grecque, avec une introduction en forme de dialogue et un poème panégyrique en l'honneur du proconsul Scipio Orfitus. Apulée a publié une collection de poèmes divertissants sous le titre « Batifolages » (Ludicra), dont on n'a conservé que quelques vers.

Convivales quaestiones (questions de banquet) évoqué sous ce titre par Macrobe et Sidoine Apollinaire, est probablement identique à un texte désigné par Apulée dans son discours de défense par Naturales quaestiones. Il l'a publié en versions latine et grecque. Il traitait apparemment de divers thèmes d'histoire naturelle.

Une recherche « Des poissons » (De piscibus), on ne sait pas s'il s'agit d'un exposé autonome, d'une partie des Naturales quaestiones ou d'un travail purement zoologique. Dans son discours de défense, Apulée aborde extensivement le fait qu'il s'est procuré des poissons rares en vue d'études zoologiques, ensuite, qu'il a largement utilisé dans sa recherche sur les poissons, outre de la littérature plus ancienne, ses propres observations.

L'écrit « Des arbres » (De arboribus) est cité par le commentateur de Virgile, Servius de l'Antiquité tardive. De ce livre proviennent sans doute aussi des citations, que l'écrivain spécialisé Cassianus Bassus a reprises dans sa compilation connue sous le nom de Géoponiques, l'identité de l'auteur Apulée qui y est nommé avec celle d'Apulée de Madaure n'est pas assurée, mais probable. Il n'est pas clair de savoir si l'exposé sur les arbres est un écrit indépendant, ou une partie d'un travail botanique ou agricole, ce dernier avec peut-être le titre De re rustica. Il peut aussi s'agir d'une partie des Naturales quaestiones ou des Convivales quaestiones d'Apulée.

Un écrit médical évoqué par Priscien dont le titre est peut-être Libri medicinales, De medicina ou Medicinalia. Peut-être s'agit-il aussi d'une partie des Naturales quaestiones ou des Convivales quaestiones.

De proverbiis (Des proverbes), un écrit en au moins 2 livres cités par le grammairien Charisius.

Un travail de forme bien littéraire sur des thèmes de l'histoire ancienne de l'État Romain et la préhistoire mythique de sa fondation, qui donne des indications sur l'histoire monétaire Romaine. Priscien lui donne le titre Epitoma (extrait) ou ailleurs Epitomae historiarum

De re publica (De l'État), un écrit attesté seulement chez Fulgence, qui n'en fait qu'une courte citation.

Une traduction latine de « l'Introduction à l'arithmétique » de Nicomaque de Gérase (Ἀριθμητική εἰσαγωγή (Arithmetikè eisagogè))

Une étude sur la musique, évoquée par Cassiodore, qu'il ne connaît que par ouï-dire.

Un ouvrage pour lequel l'écrivain antique tardif Jean le Lydien indique le titre grec (Erotikos) (en latin probablement amatorius. Il s'agit probablement d'un dialogue sur l'érotisme.

Un travail sur les phénomènes et présages astronomiques et météorologiques, dont l'existence se comprend par 4 citations d'Apulée par Jean le Lydien.

Un commentaire sur l'écrit « tagétique » à propos de l'art étrusque des présages, attribué au mythique Tagès.

La gloire d'Apulée et l'étendue des domaines thématiques qu'il a couverts ont conduit à ce que lui soit attribuée une série d'écrits dont il n'est pas l'auteur.

Les plus connus de ces faux, nommés « pseudo-Apulée », sont :
Asclépius. Le traité hermétique Asclepius. Ce travail populaire au Moyen Âge et au début des temps modernes est la traduction latine ou la paraphrase d'un traité grec perdu. Il a la forme d'un dialogue, où le dieu Hermès Trismégiste enseigne à son disciple Asklepios l'ordre du monde et le rôle et les tâches de l'homme. Dans aucun des manuscrits qui nous sont parvenus ne figure Apulée comme auteur, cette attribution semble avoir encore été inconnue au Moyen Âge, ce n'est qu'à la Renaissance que l'on a pris l'habitude de l'indiquer comme auteur ou traducteur de cet écrit. Dans la recherche moderne, certains plaident pour l'authenticité, mais cette hypothèse ne rencontre guère d'approbation.

L'Herbarius ou Herbarum Apulei, un manuel illustré des plantes médicinales, qui vient en réalité du IVe siècle, et a été agrandi ultérieurement. Dans un prologue ajouté après coup, le « platonicien Apulée » est mentionné comme auteur. Au Moyen Âge, cet écrit était très apprécié, et a été attribué à Apulée de Madaure. Le Pseudo-Apulei Herbarum Medicaminibus a été édité en 1888.

Physiognomonie. Un traité anonyme qui nous est parvenu, sur la physiognomonie, qui n'a été attribuée à Apulée qu'au XIXe siècle. En réalité, il a son origine dans l'Antiquité tardive, vraisemblablement dans la seconde moitié du IVe siècle.

Sur l'interprétation.

De habitudine, doctrina et nativitate.

Apulée se nommait « philosophe platonicien », et attribuait une grande importance à cette désignation. Il entendait par philosophie en premier lieu la pratique philosophique, c'est-à-dire un mode de vie philosophique selon les modèles classiques se tenant à l'écart des querelles d'écoles philosophiques. Dans la recherche plus ancienne, on émettait l'hypothèse qu'il avait fait partie des disciples du médio-platonicien Gaios avec Albinus Platonicus, que l'on prend encore par erreur pour l'auteur du manuel Didaskalikos. Tadeusz Sinko a proposé en 1905 l'hypothèse que les enseignements de l'« école de Gaios » peuvent être reconstruits d'après les écrits subsistants des platoniciens de cette voie, parmi lesquels Apulée.
Mais la recherche plus moderne a abandonné l'hypothèse qu'il y ait eu une telle école avec des enseignements spécifiques, car il manque des preuves convaincantes. En particulier, les sources n'indiquent pas de lien entre Gaios et Apulée.
La philosophie d'Apulée se distingue par une position syncrétique. À la base, elle est platonicienne, mais adopte abondamment des influences aristotéliciennes et stoïciennes. Le mélange des directions des écoles ne pose à Apulée aucun problème, comme pour de nombreux penseurs de l'époque impériale, car ils considèrent Aristote comme un platonicien, et la Stoa comme une branche du platonisme. Apulée admire Pythagore et souligne l'étroite parenté entre platonisme et pythagorisme. Il montre aussi de l'estime pour les cyniques.

MÉTAMORPHOSE (APULÉE)
La grande importance de la théorie des démons dans le système d'Apulée provient du fait qu'il est convaincu qu'un contact direct entre les dieux et les hommes est impossible, car leurs domaines d'être sont rigoureusement séparés. C'est pourquoi on a besoin de démons comme intermédiaires, ce n'est que par les démons qu'un bien peut parvenir aux hommes de la part des dieux. Tous les démons supérieurs sont par nature exclusivement bons et semblables aux dieux, ils ne se lient jamais aux corps. Les démons inférieurs, par contre, ne diffèrent pas des âmes qui habitent les corps d'hommes, on y compte notamment les âmes errantes des criminels décédés. Les démons sont soumis aux passions, et réagissent émotionnellement au comportement des hommes.


Apulée — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Apulée
Aller à Biographie - À la mort de son père, Apulée hérita avec son frère une fortune de deux millions de sesterces. ... Au cas où Lucius Apuleius Marcellus est identique à l'écrivain, ... était une veuve très riche, âgée de quelques années de plus que lui ... ni la date de sa mort, mais celle-ci a sans doute lieu après 170.


Apulée de Madaure - Oasisfle
www.oasisfle.com/culture_oasisfle/apulee_de_madaure.htm
APULEE DE MADAURE (Lucius Apuleius) 125-170: ... Tout cela, au fil de plusieurs livre, car la transformation en âne s'est produite au livre III et c'est au .... Nous ignorons l'année, le mois, le jour, le lieu, les circonstances de son décès. ... Selon L'Encyclopédie Berbère, ce texte est d'un grand intérêt historique car il «offre ...


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