17
NOVEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 169 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
SECONDE
MOITIE DU IIe SIÈCLE DES LIMES MENACÉES.
JULIUS VERUS ENFANT. |
Lucius
Aurelius Verus, né à Rome le 15 décembre 130 sous le nom de Lucius
Ceionius Commodus, premier fils de Avidia et de Lucius Ceionius
Commodus, plus tard connu sous le nom de Lucius Aelius Caesar. Il a
un frère, Caius Avidius Ceionius Commodus, et deux sœurs, Ceionia
Fabia et Ceionia Plautia. Adopté en 138 par Antonin le Pieux sous le
nom de Lucius Aelius Aurelius Commodus, coempereur Romain avec Marc
Aurèle du 8 mars 161 à janvier 169, (date de sa mort à Altinum en
Vénétie). Il porte alors le nom et les surnoms de Imperator Caesar
Lucius Aurelius Verus Augustus Armeniacus Parthicus Maximus
Medicus... Fils de Lucius Ceionius Commodus que Hadrien a adopté en
136 sous le nom de Lucius Aelius Caesar. Son père est de santé
fragile, connu pour mener une vie frivole et décède peu de temps
avant l'empereur.
Son
grand-père paternel est Lucius Ceionius Commodus, consul éponyme en
106 sous Trajan et fils de Lucius Ceionius Commodus, un des 4 seuls
consuls éponymes du règne de Vespasien autre que l'empereur et ses
fils. La famille des Ceionii Commodi est originaire d'Étrurie. Sa
grand-mère paternelle est une certaine Plautia, qui peut être en
outre aussi sa grand-mère maternelle.
Son
grand-père maternel est Caius Avidius Nigrinus, général de Trajan,
consul suffect en 110 et mis à mort au début du règne d'Hadrien en
118. La famille des Avidii Nigrini est originaire de Faventia, en
Émilie. On ignore si sa fille est issue d'un premier mariage ou d'un
second mariage avec la veuve ou divorcée de Lucius Ceionius
Commodus. De plus, cette Plautia qui a épousé successivement ses
deux grands-pères, veuve en 118, épouse peut-être en 3e noces
Sextus Vettulenus Civica Cerialis, et de cette union est né Marcus
Vettulenus Civica Barbarus, consul éponyme en 157 à la fin du règne
d'Antonin le Pieux.
Quand
son père décède le 1er janvier 138, Hadrien choisit Titus Aurelius
Fulvus Boionius Arrius Antoninus, connu sous le nom d'Antonin le
Pieux, comme successeur, mais il impose à son nouvel héritier
d'adopter Marcus Annius Verus, connu sous le nom de Marc Aurèle âgé
de 17 ans, et le jeune Lucius Ceionius Commodus, âgé de 7 ans,
comme héritiers et successeurs. Il prend alors le nom de Lucius
Aelius Aurelius Commodus.
Comme
prince et futur empereur, Lucius Aelius reçoit une éducation
soignée avec le célèbre grammaticus Marcus Cornelius Fronto, connu
sous le nom de Fronton. Excellent étudiant, aimant écrire de la
poésie et des discours Marc Aurèle a aussi été l'élève de
Fronton par le passé.
En
138, Hadrien impose à son nouvel héritier Antonin le Pieux
d'adopter le jeune Ceionius Commodus en même temps que Marc Aurèle.
BAS-RELIEF PARTHE (MUSÉE DE VIENNE) |
En
161, à la mort d'Antonin le Pieux, il devient coempereur romain avec
Marc Aurèle. Non dépourvu de qualités, il supervise en 162 une
campagne contre les Parthes. Mais plus intéressé par une vie de
luxure et de débauches, il laisse la réalité des opérations
militaires à ses légats Statius Priscus, qui reprend le contrôle
du royaume d'Arménie en 163, et surtout à Avidius Cassius, lequel
avance en Mésopotamie et s'empare de Séleucie du Tigre, qu'il met à
sac, et de Ctésiphon, la capitale Parthe,
En
165, les succès de ses généraux permettent d'étendre la frontière
de l'Empire à l'Est de l'Euphrate, jusqu'à Doura Europos, où il
épouse Lucilla, la fille de Marc Aurèle.
De
retour à Rome entre 166 et 168, il continue à mener une vie de
luxure en exécutant malgré tout en parallèle les tâches
officielles avec une certaine efficacité. Retournant sur le front,
cette fois-ci sur le Danube pour faire face notamment aux Marcomans,
il tombe malade et meurt en janvier 169 sur le voyage du retour
d'Aquilée à Rome d'apoplexie prématurément usé par ses excès,
ou de la peste, laissant l'Empire au seul Marc Aurèle.
On
ne sait presque rien de sa vie et carrière avant son principat. Il
commence sa carrière politique comme préteur en 153 et devient
consul éponyme dès l'année suivante. Nommé consul une 2e fois en
l’an 161 aux côtés de son futur collègue à l'Empire Marc Aurèle
qui l'est pour la 3e fois. Contrairement à son frère adoptif, il ne
participe pas à l'administration de l'État aux côtés d'Antonin et
ne reçoit pas le titre de César
Antonin
le Pieux décède le 7 mars 161 et son successeur est Marc Aurèle,
âgé de 40 ans.
Bien
que ce dernier ne semble pas avoir d'affection personnelle pour
Hadrien, il croit sans doute de son devoir de se conformer aux plans
de succession faits par Hadrien 23 ans plus tôt. Ainsi, bien que le
Sénat prévoit de nommer Marc Aurèle seul empereur, il n'accepte de
prendre ses fonctions que si Lucius, alors âgé de 30 ans, reçoit
des pouvoirs égaux aux siens.
Marc
Aurèle devient, dans la titulature officielle, Imperator Caesar
Marcus Aurelius Antoninus Augustus.
Lucius,
renonçant à son nom de Commodus, prend le cognomen de la famille de
Marc Aurèle, Verus, et devient Imperator Caesar Lucius Aurelius
Verus Augustus... Le seul fils survivant de Marc Aurèle, né le 31
août 161, se nomme à sa naissance Lucius Aurelius Commodus, connu
plus tard sous le nom de Commode.
Cet
échange de noms s'avère déroutant et dans l’Histoire Auguste, la
principale source pour cette période, est confuse entre les
différentes biographies de Lucius Aelius, Lucius Verus et Marc
Aurèle, tout comme dans l'Histoire ecclésiastique de Eusèbe de
Césaréea. Le fait erroné que Lucius porte le nom de Verus avant de
devenir empereur s'avère par conséquent particulièrement
répandu...
LUCIUS VERUS |
C'est
la première fois que Rome est dirigée par deux empereurs. Il y a
cependant des précédents similaires. Le consulat républicain est
une magistrature suprême jumelle, et des empereurs ont déjà eu un
lieutenant subalterne avec de nombreux pouvoirs impériaux tels
Agrippa sous Auguste, Corbulon sous Néron, Titus sous son père
Vespasien et plus récemment Marc Aurèle sous Antonin.
En
dépit de leur égalité nominale, Marc Aurèle détient plus
d’autorité que Verus, consul une fois de plus que Lucius, il a
détenu du pouvoir dans l'administration d'Antonin, et lui seul est
pontifex maximus.
Une
évidence pour le peuple car le vrai empereur est le plus expérimenté
des deux.
Comme
le biographe de l’Histoire Auguste l'écrit, « Verus obéit à
Marcus comme un légat à un proconsul ou un gouverneur à un
Romain ». Ce partage des pouvoirs se passe dans de bonnes
conditions notamment « grâce à la volonté de Marc Aurèle de
ne pas abaisser son frère adoptif.
Immédiatement
après la confirmation du Sénat, les empereurs se rendent à la
caserne de la Garde prétorienne. Ils s'adressent aux troupes qui
saluent le duo comme imperatores. Puis, comme avec chaque nouvel
empereur depuis Claude, ils promettent une donation spéciale aux
prétoriens. La donation est cependant 2 fois plus importante que par
le passé : 20 000 sesterces, soit 5 000 deniers,
par tête, et plus pour les officiers.
En
contrepartie de cette prime exceptionnelle, qui équivaut au salaire
de plusieurs années, la troupe prête serment de protéger les
empereurs. La cérémonie n'est sans doute pas nécessaire, étant
donné que l'avènement de Marc Aurèle se fait sans opposition, mais
c'est une assurance contre de potentiels troubles militaires plus
tard.
Les
funérailles d'Antonin le Pieux sont, selon les mots du biographe de
l’Histoire Auguste, « somptueuses ». Si elles suivent le
modèle des cérémonies passées, son corps est par contre incinéré
sur un bûcher sur le Champ de Mars. Les deux nouveaux empereurs
souhaitent la déification de leur père adoptif...
Peu
de temps après l'avènement des nouveaux empereurs, la fille de Marc
Aurèle Annia Lucilla, âgée de 12 ans, est fiancée à Lucius
Verus. Lors de la cérémonie commémorant l’événement, de
nouvelles dispositions sont prises pour soutenir les enfants pauvres,
à l'instar de dispositifs similaires sous les règnes précédents.
Les deux empereurs sont populaires auprès du peuple de Rome, qui
approuve fortement leur civilitas.
Ils
permettent la liberté d'expression, mise en évidence par le fait
que le mimographe Marullus est en mesure de les critiquer sans subir
de représailles. À tout autre moment, sous un autre empereur, il
aurait été exécuté. Mais c'est une époque de paix et de
clémence.
Et
ainsi, comme l'écrit le biographe de l’Histoire Auguste, « les
deux empereurs se conduisent avec une bonté qui fait même oublier
celle d'Antonin le Pieux ».
Fronton
retourne à Rome à l'aube du 28 mars depuis Cirta dès que la
nouvelle de l'avènement de ses anciens élèves lui parvient. Il
envoie une lettre à l'affranchi impérial Charilas, demandant à
rencontrer les empereurs. Fronton explique plus tard qu'il n'a pas
osé leur écrire directement. Il est extrêmement fier de ses
anciens élèves, mais particulièrement de Marc Aurèle qu'il a
toujours plus encensé.
Le
début de règne des deux empereurs se déroule sans heurt. Marc
Aurèle est capable de se donner entièrement à la philosophie et à
la recherche de l'affection du peuple.
À
l'automne 161, ou plus probablement au printemps 162, le Tibre sort
de son lit et inonde ses rives, détruisant une grande partie de
Rome. De nombreux animaux sont noyés, laissant la cité dans la
famine. Les deux empereurs agissent personnellement pendant la crise.
À
l'époque de l'invasion Parthe, le gouverneur de Syrie Lucius
Attidius Cornelianus, est maintenu à son poste bien que son mandat
prenne fin normalement à la fin de l'an 161, cela pour éviter de
donner à l'envahisseur une occasion d'agir au moment du
remplacement.
La
province représentant la ligne de front dans tous les conflits
Arméniens la Cappadoce, gouverné par Marcus Sedatius Severianus un
Gaulois ayant une très grande expérience militaire, la vie en
Orient a un effet délétère sur son caractère. Severianus tombe
sous l'influence d'Alexandre d'Abonuteichos, un prophète
autoproclamé qui porte un dieu-serpent nommé Glycon autour de lui.
Abonuteichos est le beau-père du respecté sénateur Publius Mummius
Sisenna Rutilianus, alors proconsul d'Asie, et ami avec de nombreux
membres de l'élite Romaine.
Des
menaces existent également sur d'autres frontières, notamment en
Bretagne, en Rhétie et en Germanie supérieure, où les Chattes du
massif montagneux Taunus ont récemment franchi le limes. Marc Aurèle
n'est pas préparé pour faire face à ces menaces si l'on en croit
l’Histoire Auguste.
Antonin
le Pieux ne semble lui avoir donné aucune expérience militaire et
il a passé l'ensemble des 23 ans de règne d'Antonin aux côtés de
l'empereur et non dans les provinces. Cependant, certains auteurs
modernes, s'appuyant sur Sidoine Apollinaire plutôt que sur
l’Histoire Auguste, conteste le fait que Marc Aurèle n'ait aucune
expérience militaire, Apollinaire signalant qu'il a commandé
d'innombrables légions du vivant d'Antonin.
Cependant,
que ce soit l’Histoire Auguste ou les écrits de Sidoine
Apollinaire, cela date de respectivement 2 et 3 siècles après les
faits.
Marc
Aurèle procède aux nominations nécessaires : Marcus Statius
Priscus, alors gouverneur de Bretagne, prend la place vacante de
Severianus en Cappadoce tandis que Sextus Calpurnius Agricola
remplace Priscus.
L'armée
de Attidius Cornelianus est défaite dans une bataille contre les
Parthes, et fait retraite en désordre. Des renforts sont dépêchés
sur la frontière Parthe. Publius Iulius Geminius Marcianus, un
sénateur Africain commandant la legio X Gemina à Vindobona en
Pannonie supérieure, rejoint la Cappadoce avec des détachements de
légionnares du Danube.
Trois
légions complètes sont également envoyées en Orient :
La
I Minervia, depuis Bonn en Germanie inférieure,
MARC AURÈLE |
La
II Adiutrix depuis Aquincum en Pannonie inférieure
La
V Macedonica depuis Troesmis en Mésie inférieure.
Les
frontières du nord sont stratégiquement affaiblies et les
gouverneurs reçoivent l'ordre d'éviter les conflits si possible
Attidius Cornelianus, à la suite de la défaite de son armée, est
remplacé par Marcus Annius Libo, fils de Marcus Annius Libo et
cousin germain de Marc Aurèle, en tant que gouverneur ou simple
légat.
Lucius
quitte Rome à l'été 162 pour prendre un navire depuis Brundisium.
Marc Aurèle l'accompagne jusqu'à Capoue. Lucius festoie dans des
maisons de campagne le long de sa route et chasse en Apulie...
Tombant malade à Canosa, probablement un léger accident vasculaire
cérébral, il se voit contraint de s'aliter.
Marc
Aurèle fait des prières aux dieux pour sa sécurité devant le
Sénat et va dans le sud pour le visiter.
Fronton
est bouleversé par cette nouvelle, mais réconforté par une lettre
de Lucius lui décrivant son traitement et sa convalescence... Dans
sa réponse, Fronton exhorte son ancien élève à modérer ses
désirs et lui recommande quelques jours de repos au lit, puis
continue son voyage vers l'Est par Corinthe et Athènes, accompagné
par des musiciens et des chanteurs comme dans une procession royale.
À
Athènes, il loge chez Hérode Atticus, initié aux mystères
d'Éleusis, au cours d'un sacrifice, une étoile filante est observée
dans le ciel, allant d'Ouest en Est.
Il
s'arrête à Éphèse, où est il présent dans la propriété de
l'aristocrate local Vedius Antoninus et fait une escale imprévue à
Érythrée.
Le
voyage continue en bateau par la mer Égée et les côtes
méridionales de l'Asie Mineure, s'attardant dans les célèbres
sites balnéaires de Pamphylie et de Cilicie, avant d'arriver enfin à
Antioche en Syrie. On ignore combien de temps dure le voyage de Verus
de Rome à Antioche, mais il se peut qu'il n'arrive à Antioche qu'au
milieu de l'an 163.
Marcus
Statius Priscus, quant à lui, est déjà arrivé en Cappadoce et a
gagné une grande réputation en 163 pour ses succès.
Lucius
passe la plupart du temps de la campagne près d'Antioche même,
hivernant à Laodicée et passant les étés à Daphné, dans les
faubourgs de la cité de l'Oronte.
Lucius
fait, semble-t-il, tout à fait face à sa tâche. Fronton décrit
une scène évoquant l'arrivée de Corbulon 100 ans plus tôt.
L'armée Syrienne s'est ramollie depuis la longue paix à l'Est et la
guerre Parthique de Trajan ( 113-117). Les soldats ont passé plus de
temps dans les rues des villes et les tavernes que dans leurs
quartiers militaires.
LUCILLA SON ÉPOUSE |
Sous
Lucius Verus, la formation est renforcée, notamment par l'action
d'Avidius Cassius, Pontius Laelianus ordonnant que leurs selles
soient dépouillées de leur rembourrage.
Le
jeu et la boisson sont fortement réglementés. Fronton écrit que
Lucius est à pied à la tête de son armée aussi souvent qu'à
cheval.
Lucius
envoie à Fronton quelques messages au début de la guerre, dont une
où il s'excuse pour son silence. Il ne donne pas le détail de ses
plans, qui peuvent changer en un jour écrit-il. En outre, Verus n'a
que peu jusqu'ici à montrer de son travail. Lucius ne veut pas que
Fronton subisse l'angoisse qui le tient jour et nuit. Une des raisons
de la réticence de Lucius est peut-être l'échec des négociations
avec les Parthes après la conquête Romaine de l'Arménie.
La
présentation des termes de paix établit par Lucius est vue comme de
la lâcheté. Les Parthes ne veulent pas de la fin des hostilités.
Lucius
a besoin de faire des importations massives à Antioche, donc il
ouvre une voie de navigation jusqu'à l'Oronte. La rivière passant
par des rapides à travers une falaise avant d'atteindre la ville,
Lucius ordonne qu'un nouveau canal soit creusé... Après
l'achèvement du projet, le vieux lit de l'Oronte est asséché,
exposant les os massifs d'un Géant de la mythologie grecque.
Le
géographe contemporain Pausanias le Périégète parle d'une bête
ayant une taille de plus de onze coudées, soit environ 5 mètres.
L'oracle de Claros déclare que ce sont les os de l'esprit de la
rivière !
Au
milieu de la guerre, peut-être à l'automne 163 ou au début de l'an
164, Lucius fait un voyage à Éphèse pour se marier à la fille de
Marc Aurèle, Annia Lucilla. Le 13e anniversaire de Lucilla est en
mars 163, et quelle que soit la date de son mariage, elle n'a pas
encore quinze ans.
Lucilla
est accompagné par sa mère Faustine la Jeune et par Marcus
Vettulenus Civica Barbarus, le demi-frère de Lucius Aelius, père de
Verus.
Marc
Aurèle a peut-être prévu de les accompagner sur le chemin de
Smyrne, le biographe de l’Histoire Auguste précisant qu'il l'a
déclaré au Sénat, mais ce n'est finalement pas le cas. Il
accompagne le groupe seulement jusqu'à Brundisium, où ils montent à
bord d'un navire pour l'Orient.
Marc
Aurèle retourne à Rome par la suite, et envoie des instructions
spéciales aux proconsuls afin qu'il ne donne aucune réception
officielle pour ce groupe.
Les
légions I Minervia et V Macedonica, sous les légats Marcus Claudius
Fronto et Publius Martius Verus, servant sous Marcus Statius Priscus
en Arménie, remportent des succès pour Rome durant l'année de
campagne de l’an 163, incluant la prise de la capitale Arménienne
Artaxatah. L'armée de Syrie est renforcée par la legio II Adiutrixi
et les légions Danubiennes sous le légat Geminius Marcianusi de la
legio X Geminar.
HÉRODE ATTICUS |
À
la fin de l'année, Verus prend le titre d’Armeniacus, bien qu'il
n'ait pas participé aux combats. Marc Aurèle ne prend le titre que
l'année suivante. Quand Lucius est salué comme imperator à
nouveau, cependant, Marc Aurèle n'hésite pas à se faire appeler
Imperator II en même temps que lui.
Le
royaume d'Arménie est reconstituée selon les conditions Romaines.
En
164, une nouvelle capitale, Kaine Polis, c'est-à-dire « nouvelle
cité », remplace Artaxata. Cette ville est située à 50
kilomètres de la frontière Romaine. Des détachements des légions
de Cappadoce sont attestées à Etchmiadzini, sous la face sud du
mont Ararat. Cela signifie une marche de 20 jours ou plus, à travers
un terrain montagneux, de la frontière romaine. « Un exemple
remarquable de l'impérialisme », selon les mots de Fergus
Millar.
Un
nouveau roi est installé ou ré-installé, un sénateur Romain de
rang consulaire et descendant des Arsacides, Caius Iulius Sohaemus ou
Sohaemus d'Arménies.
Il
peut même ne pas avoir été couronné en Arménie, la cérémonie
pouvant avoir lieu à Antioche ou même à Éphèse. Sohaemus est
salué sur la monnaie impériale de 164 avec la légende Rex armeniis
datus, Verus étant assis sur un trône avec son personnel et
Sohaemus se tient devant lui, saluant l'empereur.
Il
y a peu de mouvement en 164, l'année est consacrée à la
pacification des territoires reconquis et à la préparation d'une
expédition sur le territoire Parthe
En
165, les forces romaines, peut-être menées par Martius Verus et la
legio V Macedonica, passent en Mésopotamie. Édesse est réoccupée,
Mannus réinstallé sur le trône d'Osroène.
Les
Parthes se retirent à Nisibe, mais cette ville est assiégée et
capturées. L'armée Parthe se disperse sur le Tigre. Leur général
Chosrhoes nage vers l'aval et se cache dans une grotte.
Une
seconde force, sous Avidius Cassius et la legio III Gallica, descend
l'Euphrate et mène une grande bataille à Doura Europos.
Le
crédit des succès militaires doit être aussi attribué aux
subordonnés des généraux. Les forces qui ont avancé en Osroène
ont été menées par Claudius Fronto, un provincial d'Asie avec une
ascendance Grecque qui avait été à la tête de la legio I Minervia
en Arménie sous Statius Priscus. C'est probablement le premier à
atteindre le rang de sénateur dans sa famille. Il devient consul
suffect en 165, probablement en honneur de la prise d'Édesse .
Martius Verus a mené la legio V Macedonica sur le front, après
avoir aussi servi sous Priscus. C'est un sénateur occidental,
peut-être de Tolosa en Narbonnaise. Il devient également consul
suffect, lui en 166, puis gouverneur de Cappadoce, chargé de
surveiller le royaume d'Arménie où il intervient avec succès dès
172.
Le
général le plus important est Avidius Cassius, commandant de la
legio III Gallica, une des légions Syriennes. C'est un jeune
sénateur de basse naissance venant de Cyrrhus, une cité du nord de
la Syrie. Son père, Caius Avidius Heliodorus, n'est pas sénateur
mais est un haut fonctionnaire d'Hadrien devenu préfet d'Égypte.
Cassius n'hésite pas à se réclamer descendant des rois Séleucides.
Il
est lui aussi honoré d'un consulat suffect en 166 et devient
gouverneur de Syrie la même année. Il obtient des pouvoirs étendus
sur l'administration de toutes les provinces de la région en 169.
PLAUTIA |
À
son retour à Rome, Lucius se voit décerner un triomphe. Le défilé
est inhabituel car il inclut Lucius, Marc Aurèle, leurs fils et
leurs filles non mariées comme dans une grande fête de famille. Les
deux fils survivants de Marc Aurèle, Commode, âgé de cinq ans, et
Annius Verus qui en a trois, sont élevés au rang de « César »
pour l'occasion.
Lucius
Verus passe les deux années suivantes, en 166 et 167, à Rome. Marc
Aurèle désapprouve sa conduite, mais Verus continue de s'acquitter
de ses tâches officielles avec efficacité.
Les
critiques sont nombreuses sur le style de vie luxueuse de Lucius
Verus que ce soit à Antioche pendant la guerre ou à Rome après son
retour. Il se prend de passion pour les jeux d'argent, pouvant y
passer « des nuits entières ». Il apprécie la compagnie
des acteurs.
Il
a une passion pour les jeux du cirque et particulièrement les
courses de char. Fronton défend son élève, le peuple Romain ayant
selon lui besoin du pain et des jeux du cirque de Lucius pour rester
sous contrôle... Il les appelle des « annona et
spectaculisa », des distributions de blé et des spectacles
publics, préférant sa propre reformulation du « panem et
circenses » de Juvénal. C'est en tout cas ainsi que l’Histoire
Auguste rapporte la luxure et la vie dissolue de Lucius Verus.
En
166-167, un groupe de tribus de Germanie Septentrionale envahit la
Pannonie supérieure. Il s'agit de Lombards et Osii, qui ont obtenu
l'accord des Quades pour traverser leurs terres et entrer en
territoire Romain. Les garnisons du Danube sont alors gravement
affaiblies après l'envoi d'une partie des légionnaires et des
auxiliaires en Orient. L'armée est épuisée par 4 longues années
de guerre dans les plaines arides de Mésopotamie, et ses effectifs
sont dramatiquement réduits par la peste antonine qui vient de
s'abattre sur l'Empire. Les barbares sont cependant interceptés par
quelques unités d'infanterie et de cavalerie, battus et renvoyés
sur leurs terres. Repoussés avant d'avoir pu causer de dégâts au
cœur de la province.
À
la suite de ces événements, près de 11 tribus, parmi lesquelles
les Marcomans, les Lombards, les Osii, les Vandales Victuales, les
Quades, les Narisques et les Cotins, dépêchent des émissaires
auprès de Iallius Bassus, gouverneur de Pannonie supérieure, pour
demander la paix.
Les
ambassadeurs des barbares parviennent à obtenir la paix avec Rome et
retournent sur leurs terres en 167... La situation semble revenir au
calme.
Au
cours de cette même année, les Sarmates Iazyges pénètrent le
limes Dace, peut-être accompagnés de quelques tribus Vandales.
En
réponse, la legio V Macedonica, à peine revenue des campagnes
d'Orient, est transférée depuis la Mésie inférieure voisine vers
la Dacie Romaine. Les deux empereurs ne sont pas tranquillisés par
la paix conclue l'année précédente avec les barbares, et décident
de se rendre en personne sur le limes Pannonien pour estimer les
réelles intentions de l'ennemi. Les deux empereurs traversent les
Alpes et s'installent à Carnuntum, base de la legio XIII Gemina et
quartier général du gouverneur de Pannonie supérieure. Au cours de
cette année, des éléments des Marcomans et des Vandales Victuales
sèment le désordre tout au long de la frontière nord.
L’Histoire
Auguste rapporte que la majorité des rois se retirent avec leurs
peuples et exécutent les instigateurs de ces attaques assimilées à
des actes de rébellion, demandant pardon pour avoir rompu les
conditions du traité de paix. Quant aux Quades, ils n'acceptent de
reconnaître de roi qu'avec l'approbation des deux empereurs.
Ces
mesures semblent plus que suffisantes aux yeux de Lucius Verus, qui
se montre impatient de rentrer à Rome : Commandant en chef lors
de la guerre contre les Parthes, il est resté éloigné de la
capitale depuis des années. Il parvient à convaincre son frère
adoptif, et les deux empereurs rentrent à Aquilée pour l'hiver,
alors que la situation semble être maintenue sous contrôle
Verus
tombe malade sur le voyage de retour. Il meurt d'apoplexie,
prématurément usé par ses excès, ou de la peste antonine, qui
sévit à l'époque à Rome et le long du limes Danubien, en janvier
169 à Altinum en Vénétie lors du 3e jour de son voyage de retour
vers Rome depuis Aquilée.
AELIUS VERUS |
Malgré
des différences entre eux, Marc Aurèle est affligé de la perte de
son frère adoptif. Malgré la guerre qui se prépare, il accompagne
le corps à Rome, où il offre des jeux pour honorer sa mémoire.
Après l'enterrement, le Sénat décide la divination de Lucius qui
devient Divus Verus.
Marc
Aurèle devient alors seul empereur de Rome et régnera jusqu'en 180.
Lucius
Aurelius Verus — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucius_Aurelius_Verus
Lucius
Aurelius Verus, né à Rome le 15 décembre 130 sous le nom de Lucius
Ceionius Commodus, adopté en 138 par Antonin le Pieux sous le nom de
Lucius Aelius Aurelius Commodus, est coempereur romain avec Marc
Aurèle du 8 mars 161 à janvier 169, date de sa mort à Altinum en
Vénétie. ...... Lucius Verus passe les deux années suivantes, en
166 et 167, à Rome.
Lucius
Verus.
www.cosmovisions.com/Verus.htm
Verus
(Lucius), empereur romain, 161-169 ap. ... Barbares en 168; il
revenait à Rome, lorsqu'il mourut dans l'Italie septentrionale au
début de l'année 169.
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