jeudi 26 janvier 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 161

25 NOVEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 161 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN TRÈS GRAND ET TRÈS DIGNE EMPEREUR.

ANTONIN LE PIEUX.
Antonin le Pieux (19 septembre 86 à Lanuvium, Latium – 7 mars 161) empereur romain, (138/161). Par son père Titus Aurelius Fulvus, consul en 89, et son grand-père Titus Aurelius Fulvus, consul en 85, et originaire de Nemausus (Nîmes).

C'est dans l'administration civile qu'Antonin le Pieux commence sa carrière. Il devient d'abord questeur, puis préteur.

En 120 il est consul. Il montre ensuite ses talents d'administrateur en dirigeant un district d'Italie, puis comme proconsul d'Asie.

L'empereur devient l'oncle d'Antonin par son épouse, Faustine l'Ancienne étant une nièce de l'impératrice Sabine, femme d'Hadrien ce dernier l'adopte mais il ne fait de lui son successeur qu'à condition qu'Antonin adopte Marcus Aurelius Antoninus (futur Marc Aurèle) et Lucius Verus. Ce qu'il fait. Hadrien pense qu'Antonin, âgé de 52 ans à son avènement, ne régnera pas longtemps, mais il règne 23 ans.
Faustine lui donne 2 fils et 2 filles :
Marcus Aurelius Fulvus Antoninus (mort avant 138) son inscription funéraire se trouve dans le mausolée d'Hadrien à Rome.
Marcus Galerius Aurelius Antoninus (mort avant 138) son nom est inscrit dans le mausolée d'Hadrien à Rome.
Aurelia Fadilla (morte en 135) épouse Lucius Lamia Silvanus, consul en 145.
Annia Galeria Faustina Minor, dite Faustine la Jeune pour la distinguer de sa mère, (née vers 125-130, morte en 175), future impératrice Romaine, mariée à son cousin germain Marc Aurèle.
À la mort de son épouse en 141 Antonin très attristé, porte le deuil et la fait diviniser.

Antonin doit son surnom de « Pieux » au Sénat. Il semble que sa dévotion et son respect envers son père, le sénat, les lois et les dieux en aient été la raison.
Comme Auguste avant lui, il est honoré d'un bouclier proclamant sa « pietas erga deos patriamque » « piété envers les dieux et la patrie ».
Son règne n'est pas marqué de conquêtes, mais par une volonté de consolidation. Il fait ériger le Mur d'Antonin en Grande-Bretagne, entre le Firth of Forth et la Clyde ce mur double le Mur d'Hadrien.
On considère traditionnellement que l'empire atteint son apogée durant son règne du fait de l'absence de guerre et de révolte majeure dans les provinces. C'est pourtant cette politique défensive et attentiste qui annonce les difficultés financières et militaires à venir de l'Empire Romain.

En effet, la richesse de Rome réside dans les conquêtes et les guerres, souvent défensives, que les empereurs ont menées.
Par exemple, l'empereur Trajan ramène de ses guerres Daciques contre le roi Dace Décébale d'immenses richesses, ainsi que l'ajout de la province de Dacie Romaine.
Antonin le pieux représente le plus long règne depuis Auguste, dépassant de quelques mois celui de Tibère, Antonin le Pieux meurt le 7 mars 161 emporté par des fièvres à Lorium en Étrurie, à 19 km de Rome.
Il semble qu'il soit mort du paludisme, comme Trajan en 117. Son corps est placé dans le mausolée d'Hadrien (non-incinéré), on lui dédie une colonne sur le Campus Martius, et le temple qu'il a construit en 141 dans le Forum pour son épouse divinisée, est dédié à son épouse Faustine et à lui-même...

Le règne d'Antonin, « l'immobilisme au pouvoir ». Et pas uniquement parce qu'à l'inverse de son prédécesseur Hadrien, grand voyageur devant l'Éternel, ce sédentaire ne met pas souvent les pieds hors de Rome ! Dans tous les domaines, l'empereur se contente de gérer l'Empire en « bon père de famille », sans faiblesse mais sans génie.
Les frontières de l'Empire sont défendues avec vigilance, mais sans provocations hasardeuses. Cette stratégie résolument défensive trouve toute son expression dans la muraille que l'empereur fit construire en Bretagne (Grande).

Au point de vue religieux, Antonin « le Pieux » commence par abroger les lois d'Hadrien qui interdisent la religion juive. Cependant, il maintient en vigueur les mesures qui freinent le prosélytisme juif.
Jusqu'à cette époque, ce prosélytisme concurrence fortement, et souvent avec grand succès, la propagande chrétienne. La politique religieuse d'Antonin, est donc une bonne affaire pour ces Chrétiens qui, depuis l'écrasement de la dernière grande révolte juive de 136, commencent à prendre de très nettes distances avec le judaïsme.
PLAN DES MONUMENTS ANTIQUES DE ROME

C'est d'ailleurs à ce moment que, très progressivement les Chrétiens commencent à ne plus célébrer la Pâque à la même date que les Juifs... Ceux -ci faisant leurs Pâques le 14 du mois de Nisan, quel que soit le jour de la semaine. À partir du milieu du IIe siècle, les Chrétiens, eux, célèbrent leur Pâques le dimanche qui suit cette date.

Il adopte envers les Chrétiens la même politique de méfiance libérale (ou de tolérance soupçonneuse) que ses prédécesseurs Trajan et Hadrien.
L'historien ecclésiastique Eusèbe de Césarée nous a conservé un fragment de lettre où le bon Antonin donne ses instructions à ce sujet : « De nombreux gouverneurs de province ont écrit à mon divin Père (Hadrien) au sujet de ces gens (les Chrétiens).
Il leur a répondu : « Ces individus ne doivent nullement être maltraités tant qu'ils ne seront pas trouvés à comploter contre l'Empire Romain. Beaucoup ont eu aussi recours à moi à leur sujet, et je leur ai répondu en suivant la décision de mon Père. Si donc quelqu'un continue à attaquer l'un de ces Chrétiens et le dénonce parce que tel, que ce Chrétien soit absous, même s'il apparaît qu'il est Chrétien ».

La lettre d'Antonin concernant les Chrétiens ne constitue donc ni un blanc-seing, ni un certificat de bonne vie et mœurs pour l'ensemble de la communauté chrétienne.

Antonin possède une fortune personnelle considérable, augmentée par de nombreux héritages. il a en Italie, en Étrurie probablement, de grandes propriétés agricoles qu'il fait valoir lui-même.
Gentilhomme campagnard, il réside sur ses terres et il encourage l'agriculture autour de lui en faisant des prêts aux fermiers, son biographe rapporte qu'il se contente d'un intérêt de 4 %.
La fortune d'Antonin ne consistait pas seulement dans ses propriétés foncières, elle est encore alimentée en grande partie par des revenus industriels. Il possède en effet d'immenses briqueteries, qui emploient tout un monde d'intendants et d'esclaves, comme on peut s'en faire une idée en étudiant les estampilles inscrites sur les briques qui sont sorties des fours d'Antonin.

C'est Antonin qui a le mieux réalisé l'accord de ces deux choses qui semblent s'exclure mutuellement, le principat et la liberté.
« Ce que j'ai vu dans mon père, dit Marc-Aurèle (Pensées, I, 16) : La mansuétude jointe à une rigoureuse inflexibilité dans les jugements portés après mûr examen, le mépris de la vaine gloire que confèrent de prétendus honneurs, l'amour du travail et l'assiduité, l'empressement à écouter ceux qui vous apportent des conseils d'utilité publique » [...]

« Dans les délibérations il ne néglige aucune recherche; il y met toute la patience imaginable, et ne se satisfait pas des premières apparences » [...].

« Il veille sans cesse à la conservation des ressources nécessaires à la prospérité de l’État. Ménager dans la dépense qu'occasionnent les fêtes publiques, il ne trouve pas mauvais qu'on censure à ce sujet sa parcimonie.
[De fait, il laisse un trésor considérable]. Il conforme toujours sa conduite sur les exemples de nos pères, cependant il n'affecte pas d'étaler sa fidélité aux traditions antiques » [...].

« C'est en tout la conduite d'un homme qui a en vue ce que le devoir lui impose » [...].

« Agis toujours comme un disciple d'Antonin, dit encore Marc-Aurèle dans un autre passage (VI, 30). Rappelle-toi sa constance dans l'accomplissement des prescriptions de la raison » [...]

« Sa douceur extrême, son mépris pour la vaine gloire, son application à pénétrer le sens des choses » [...]

« Rien de modeste comme son habitation, son lit, ses vêtements, sa nourriture, le service de sa maison. »
UN DES CÔTE DE LA COLONNE ANTONINE

Avec Antonin, la sagesse et la raison sont montées sur le trône. Le nouvel empereur a toutes les vertus morales de l'Antiquité païenne. Rome entière salue en lui un nouveau Numa Pompilius, et le Sénat se fait l'interprète des sentiments d'admiration et de respect de tout l'empire, en lui décernant ce surnom de Pieux, pour garder ce qu'il y a d'un peu vague dans l'expression latine, de vertueux ou d'honnête, sous lequel il doit passer à la postérité. Les vertus personnelles d'Antonin et la prospérité générale que connaît l'empire à cette époque ont fait que, si le siècle des Antonins a été l'âge d'or de l'empire, le règne d'Antonin le Pieux est la partie la plus belle de ces temps si heureux...

Ce bonheur est en grande partie le résultat de la paix à peu près ininterrompue dont jouit alors l'empire Romain, ces 23 années sont l'apogée de la « pax romana ». Antonin disait qu'il vaut mieux sauver un citoyen que tuer 1 000 ennemis.
Cependant les légions impériales ont eu à marcher à diverses reprises contre les peuples Barbares de la frontière de l'empire ou à réprimer quelques révoltes locales. Les historiens anciens parlent de soulèvements en Germanie, chez les Daces, chez les Juifs, en Achaïe et en Égypte.

En Bretagne, le légat Lollius Urbicus fait une expédition contre les Brigantes situés sur les confins de la Britannia (Angleterre) et de la Caledonia (Écosse), et, après des succès militaires, construit, pour les tenir en respect, un grand système de fortifications.

Sur la frontière de la Numidie il faut réprimer quelques mouvements des Maures.

En Orient, les Parthes songent à envahir l'empire, Antonin, qui n'a pas l'humeur voyageuse de son prédécesseur parce que les voyages d'un prince sont toujours, selon lui, une lourde charge pour les provinciaux, n'hésite pas à se transporter sur la frontière de Syrie et il parvient à écarter, par son attitude énergique, tout danger de ce côté... Les Parthes ne recommenceront leurs attaques que lorsque Antonin sera mort.
Ce règne, qui n'a pas eu l'éclat militaire de celui de Trajan, a su cependant, lui aussi, imposer le respect du nom Romain.
Les Quades sur les bords du Danube, les Arméniens en Orient reçoivent des rois de la main d'Antonin, les Grecs des colonies de Pont-Euxin sont protégés contre les incursions des Scythes. 
Une prospérité pour ainsi dire sans précédent et sans lendemain règne dans toutes les provinces. Tous les agents financiers de l'empire ont l'ordre de ne percevoir les impôts que dans la limite strictement légale. Antonin accueille volontiers, bien qu'il ait proscrit les délateurs, les plaintes que les provinciaux peuvent adresser contre eux, ceux qui sont convaincus d'avoir prévariqué sont destitués et condamnés à des restitutions.
Il maintient longtemps en charge les fonctionnaires provinciaux dont il est satisfait.
Son biographe dit de lui qu'il apporte en toutes choses, dans l'administration de l'empire et dans le reste, l'attention et la vigilance d'un père de famille gérant ses affaires personnelles.

Il reçoit au palais impérial du Palatin, l'ancienne maison de Tibère, tous ceux qui ont à lui parler, il aime qu'on lui rende compte directement des affaires à lui-même, sans passer par l'intermédiaire de tous les officieux qu'un empereur peut toujours avoir autour de lui. 

UN DES CÔTE DE LA COLONNE ANTONINE
L'empereur qui ne fait aucune dépense inutile, qui supprime une foule d'emplois qui ne servent à rien, qui réduit le train de vie de la cour impériale à une simplicité bourgeoise, ne regarde pas à dépenser de l'argent quand il est question de concourir au bien de ses sujets ou à la prospérité de l'État.
Les hommes de lettres reçoivent la protection impériale, même un traitement et des honneurs municipaux :
Le recteur Hérode Atticus, et le rhéteur latin Cornelius Fronton, les maîtres de Marc-Aurèle, arrivent tous deux au consulat en 143. (Qu'il serait doux d'avoir un tel homme aux commandes de notre pauvre France, certes on le gausse disant de lui qu'il a gouverné en « bon père de famille »mais au moins les caisses de l'état n'était pas vides à sa mort)

L'empereur fait don de nombreuses sommes d'argent aux cités provinciales pour les aider dans leurs travaux d'édilité. Des tremblements de terre terribles ont ravagé les contrées de la Lycie et de la Carie, les îles de Mytilène, Cos et Rhodes la ville de Rhodes en particulier a été entièrement ruinée.
Antonin distribue partout des secours et fait reconstruire avec magnificence toutes les cités détruites. A Rome il fait terminer le Mausolée d'Hadrien qui sera aussi son tombeau, aujourd'hui le Château Saint-Ange, fait élever sur la voie Sacrée, dans le Forum, le magnifique temple corinthien en l'honneur de sa femme, Faustine, morte la 3e année de son règne, en 140, et dans lequel lui-même recevra un culte après sa mort.
Les ruines de ce temple se composent du mur d'enceinte, et d'un riche portique de 10 colonnes en marbre cipolin, hautes de 16 mètres, supportant une frise en marbre de Paros, ornée de griffons, elles sont aujourd'hui parmi les plus magnifiques du Forum.
Elles ont été déblayées à la fin du XIXe siècle, après avoir renfermé jusqu'alors l'église de San-Lorenzo in Miranda.

A Terracine, le port est recreusé, des quais de débarquements sont reconstruits.

A Alexandrie, le célèbre phare est réparé.

Ce règne est l'un des plus féconds pour les travaux publics : Toutes les provinces ont des monuments de cette époque. 

Antonin s'est encore signalé par son activité législative. Le Digeste renferme un grand nombre de constitutions et de rescrits signés du nom de cet empereur, et préparés par les nombreux jurisconsultes, Vindius Verus, Salvius Valens, Volusius Maecianus, etc., qu'il a fait entrer au Conseil impérial. Toutes les dispositions législatives d'Antonin portent les traces de l'esprit de justice qui le caractérise toutes sont faites dans le sens de l'humanité et de l'équité.

Protection pour l'esclave : Le propriétaire qui maltraite un esclave doit le vendre, s'il le tue, son meurtre sera assimilé à un véritable homicide, et comme tel puni de l'exil ou de la mort suivant la condition sociale du coupable.

Protection de la femme et de l'enfant :  La femme ne peut être poursuivie en adultère par le mari, qu'autant que le mari n'aura pas manqué lui-même à la fidélité conjugale, l'adopté est désormais assuré d'avoir une part sur les biens de l'adoptant par l'institution de la célèbre Quarte Antonine, si connue en droit romain, de nouvelles fondations charitables sont faites pour les jeunes filles pauvres, que l'empereur appelle les Jeunes Faustiniennes, en mémoire de son épouse.

L'empereur se montre très attaché à la religion romaine, il en restaure avec soin tous les cultes.
Le Sénat lui fait élever un monument ob insignem erga caerimonias publicas curam ac religionem (Corp. inscr. lat., VI, 1001).
Cependant il faut le créditer de n'avoir pas eu pour les dieux de crainte superstitieuse, suivant le mot de Marc-Aurèle, et d'avoir montré pour les chrétiens assez de tolérance.
C'est à ce prince que Saint Justin a dédié son Apologie, le célèbre martyre de Saint Polycarpe, évêque de Smyrne, et de ses compagnons, s'il se place sous ce règne, est un incident isolé et auquel l'empereur a dû demeurer étranger. Les annalistes chrétiens reconnaissent eux-mêmes qu'à cette époque l’Église connaît la paix, elle se recueille avant l'assaut qui va lui être livré sous le règne suivant.

En résumé ce prince humain, philanthrope, excellent administrateur, sous lequel le monde antique a connu sa plus grande tranquillité et sa plus grande prospérité, mérite à tous égards de donner son nom à une série de princes souvent excellents (Les Antonins). L'éclat littéraire n'a pas non plus manqué à cette époque qui a vu fleurir Fronton, Aulu-Gelle, Apulée, Appien, Pausanias, Lucien, Ptolémée, etc., le jurisconsulte Gaius est aussi de ce temps.

L'empereur Antonin a toujours conservé une passion très vive pour la campagne et la vie des champs : Un de ses grands bonheurs est de quitter le Palatin pour aller vivre dans une de ses villas des environs, où il aime à se livrer à des exercices physiques, à chasser, à pêcher à la ligne, à faire la vendange en compagnie de ses héritiers adoptifs, Marc-Aurèle et Lucius Verus, et des intimes qu'il a invités à partager ces plaisirs champêtres.
C'est dans une de ses maisons de plaisance, à Lorium, là même où s'est écoulée son enfance, qu'il rend le dernier soupir, au mois de mars 161, à l'âge de 75 ans. Quand il est mort, le Sénat avec lequel il a toujours vécu dans la plus étroite harmonie, malgré une ou deux tentatives de conspiration, lui décerne tous les honneurs dont sa reconnaissance peut disposer, il le met au rang des dieux, lui consacre un collège spécial de prêtres et lui fait élever au Champ-de-Mars une colonne de granit (Colonne Antonine).
Ajoutons qu'on a, sous le nom d'Antonin, un Itinerarium provinciarum (publ. par G. Torin, chez H. Etienne, 1512; par Wesseling, Amst., 1735; par Parthey, Berl., 1848), précieux pour la géographie ancienne; il est probable que cet ouvrage est été rédigé par les ordres de l'empereur. (G. L.-G.).



Empereurs romains - Antonin le pieux (Titus aurelius pius)
www.empereurs-romains.net/emp16.htm
Empereurs romains : Antonin le Pieux (Antoninus Pius) - Notice ... 138 - 161. Antonin le Pieux (Titus Aurelius Pius) ... Mais le bon Antonin était plus solide qu'il ne le croyait et tint les rênes de l'Empire pendant 23 longues années ! C'est peu ..

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