jeudi 5 juin 2014

1075... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1075 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

ADAM DE BRÊME SANS DOUTE INSTIGATEUR DE LA CHANSON DE ROLAND.

UPSALA
La Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum (« Histoire des archevêques de Hambourg ») est une chronique de l'archevêché de Hambourg-Brême, depuis la création de l'évêché de Brême en 788 jusqu'à la mort de l'archevêque Adalbert en 1072. Rédigée par le clerc Adam de Brême, qui l’achève vers 1075, elle constitue un témoignage de première importance concernant l'histoire et les mœurs de la Scandinavie médiévale.... Il se compose de 4 volumes au sujet de l'histoire de l'archevêché de Hambourg-Brême, et des îles du nord. Adam de Brême a basé ses travaux sur les écrits de Einhard et Cassiodorus et les ouvrages des premiers historiens, ( il disposait de la bibliothèque de l'église de Brême). Après une première en 1075/1076, il a continué à mettre à jour son œuvre jusqu'à sa mort en 1080. De la vie d'Adam de Brême, on ne connaît que des bribes éparses figurant dans son œuvre...
Adam de Brême, chroniqueur et géographe du XIe siècle, natif de la haute Saxe, vient à Brême vers l'année 1067, il est nommé successivement chanoine, puis directeur de l'école de la ville. C'est au cours de ces fonctions qu'il rédige son oeuvre, dans laquelle il traite de l'origine et de la propagation de la religion chrétienne dans les pays septentrionaux de l'Europe, et particulièrement dans les diocèses de Brême et d'Hambourg, depuis le règne de Charlemagne jusqu'à l'empereur Henri IV ce grand ouvrage se termine par un petit traité sur la situation géographique du Danemark et des autres pays l'avoisinant, il y parle successivement de la nature du pays, de la religion et des mœurs des habitants...
PHOTOS DU LA SÉRIE LES VIKINGS
Les deux premiers volumes couvrent une période débutant avec la création de l'évêché de Brême en 788 et s'achèvent lorsqu'Adalbert devient en 1043 archevêque. Ces volumes décrivent les pays Slaves et Scandinaves marqués par une intense activité missionnaire, dominés par les figures de Willehad, Anschaire et Rimbert.
Le troisième volume évoque le déclin de l'archevêché, provoqué par l'orgueil et l'ambition d'Adalbert.
Le livre quatrième ou Description des îles du Nord est une présentation de la géographie, de l'histoire et des mœurs de la Scandinavie.
Dans son ouvrage, Adam de Brême évoque l'histoire de la Saxe et celle de ses voisins Slaves et surtout Scandinaves, dans la mesure, où, c'est à cet archevêché qu'est confiée la charge de christianiser le Nord... Il est donc question, non seulement des vicissitudes de cette entreprise, mais aussi de l'histoire des royaumes Scandinaves, que ce soit des rapports qu'ils entretenus entre eux ou de leurs relations avec leurs voisins (leur implantation en Angleterre est par exemple fréquemment évoquée), des voyages de navigateurs Scandinaves (il est notamment question de l'Islande du Groenland et du Vinland) ou encore du paganisme Nordique... Adam de Brême est l'auteur d'une célèbre description du temple d'Upsala et de la conversion au christianisme...
Bon connaisseur des auteurs classiques comme des docteurs de l'Église, Adam de Brême s'est appuyé sur les œuvres d'historiens (Orose, Éginhard), sur les vies de saints (Vitae Bonifatii, Willehadi, Anskarii, Rimberti...), les annales, les archives de l'archevêché de Brême (documents officiels pontificaux ou impériaux, correspondances diverses, livres de comptes), ainsi que sur des témoignages oraux, en particulier celui du roi de Danemark Sven Estridsen.
Même si elle n'est connue que par des manuscrits Allemands ou Danois, la « Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum » a exercé une influence sur toute l'historiographie Scandinave médiévale. L'œuvre d'Adam a en particulier servi de source et de modèle à l'auteur de l'Historia Norwegiae.
Cependant les récits d'Adam de Brême sont toutefois à manier avec précaution... Ses sources sont peu nombreuses concernant la période la plus ancienne. Surtout, son œuvre participe de la prétention de l'archevêché de Brême-Hambourg à exercer l'autorité ecclésiastique sur l'ensemble de la Scandinavie, et les faits sont parfois biaisés pour servir cet objectif...
C'est ainsi que les rois refusant l'autorité du siège de Hambourg-Brême sont présentés sous un jour peu favorable (Sveinn TjuqusKegg ou Olav tryggvason, par exemple).
Le premier livre transcrit l'histoire d'avant l'église de Hambourg-Brême (788) et de la mission chrétienne dans le nord. C'est une source importante de connaissances des pays du Nord jusqu'au XIIIe siècle.
Le deuxième livre continue l'histoire, et traite de l'histoire Allemande entre 940 et 1045.
TEMPLE DE UPSALA
Le troisième livre traite des contrats de l'archevêque Adalbert cet ouvrage est considéré comme une étape importante dans l'écriture biographique médiévale...
Le quatrième livre, « Insularum Aquilonis de Descriptio », terminé vers 1075, apporte des précisions sur la géographie, les peuples et les coutumes de la Scandinavie. La Scandinavie récemment explorée, les futurs missionnaires ont sans doute été inspirés par ses descriptions précises. C'est également le premier Européen qui mentionne le Vinland, une terre qui sera plus tard connue sous le nom d'Amérique du Nord...
À cinq reprises, l’auteur de la Chanson de Roland évoque l’existence d’anciennes narrations relatant les exploits guerriers de Charlemagne et de ses compagnons. « De nombreuses gestes », fait-il dire à Baligant, célèbrent la gloire du roi Charles. Nul ne saurait dire à quels écrits l’auteur pense ici plus particulièrement, ni dans quelle mesure il s’en est servi pour son propre récit. Les 4 autres mentions, un peu plus précises, revêtent toutes la forme d’une citation de source. Au cours de la première phase de la bataille contre les Sarrasins, l’archevêque Turpin se dit fier de la bravoure des guerriers Francs. « Aucun roi au monde n’en a de meilleurs ! » s’exclame-t-il, avant d’ajouter : « Il est écrit dans la Gesta Francorum que les hommes de notre empereur sont des preux ». Plus loin, après avoir montré l’ardeur du même Turpin au combat, l’auteur invoque encore l’autorité de « la Geste » à l’appui d’une estimation du nombre d’ennemis tués par les Francs, selon cette source, précise-t-il, les chartes et les documents donnent le chiffre de plus de 4 000 morts. Après un nouvel hommage à la vaillance de Turpin, autour duquel sont tombés pas moins de 400 Sarrasins, l’auteur précise que ses hauts faits sont rapportés dans « la Geste » et par Saint Gilles en personne, qui en fut le témoin sur le champ de bataille... il en compose le texte au monastère de Laon. Plus loin, on apprend que les « Gesta Francorum » atteste la présence de 30 corps de bataille dans l’armée de l’émir Baligant. La cinquième et dernière référence se trouve dans le récit des préparatifs du plaid au cours duquel va se tenir le procès de Ganelon : « Il est écrit en l’ancienne Geste que Charles convoque des vassaux de nombreuses terres ».
Parmi les nombreux écrits de toute nature célébrant la mémoire de Charlemagne, l’auteur semble donc accorder une importance particulière à une source latine intitulée les Gesta Francorum. On y trouve un certain nombre d’informations sur le déroulement de la bataille de Roncevaux, sur les effectifs engagés et sur le nombre de morts. Désignée, à 3 reprises, comme « la Geste », cette source est supposée bien connue de l’auditeur comme du lecteur. Elle est qualifiée d’« ancienne », ce qui, compte tenu de la date du manuscrit d’Oxford, renvoie à une œuvre largement antérieure à la première moitié du XIIe siècle. A priori, on peut penser à l’une ou l’autre rédaction des Annales royales Carolingiennes, ou encore au « Chronicon de Réginon de Prüm ». Or, les éléments censés provenir des « Gesta Francorum » ne se retrouvent nulle part dans ces textes historiques, le personnage de Turpin, sous les traits du prélat-guerrier de l’épopée de Roncevaux, leur est de surcroît inconnue... Cela semble à première vue justifier les réserves des nombreux commentateurs qui considèrent ces références comme un simple artifice littéraire, utilisé dans le seul but de donner un certain crédit historique à la narration. Cependant, il est peu probable que la source latine à laquelle l’auteur se réfère ainsi à 4 reprises ait été complètement inventée. À cet égard, l’allusion à un récit composé au monastère de Laon (v. 2097) fournit un élément d’identification particulièrement intrigant. Cet indice ne saurait être négligé, même si, dans les deux vers précédents, l’amalgame entre les « Gesta Francorum » et la légende hagiographique de la lettre de Saint Gilles introduit une certaine confusion dans ce passage...
À supposer que la source en question ne soit pas fictive, il serait logique qu’elle ait connu une certaine diffusion et qu’elle n’ait donc pas été utilisée dans la seule Chanson de Roland. C’est sur la base de cette hypothèse de travail que l'enquête sera menée.
LA SCANDINAVIE
Il convient d’observer en premier lieu que le « Roland d’Oxford » n’est pas la seule narration du XIe siècle à faire référence à une Geste des Francs non identifiée.
Dans son Histoire des archevêques de Hambourg, achevée en 1075 ou 1076, Adam de Brême rapporte ainsi un épisode des incursions Normandes en France :
« Il y avait aussi, en ce temps là, parmi les Danois et les Normands, d’autres rois, qui exerçaient la piraterie en Gaule. Les plus célèbres de ces chefs barbares ont été Horich, Ordwig, Gottfried, Rudolf et Ingvar. Le plus cruel d’entre eux a été Ingvar, fils de Ragnar Lodbrock. Il fit partout mourir les Chrétiens sous la torture. C’est ce qui est écrit dans la Geste des Francs (Scriptum in Gestis Francorum) ». Cette dernière mention, dont il faut noter la similitude avec le vers 1443 de la Chanson de Roland est écrit en la Gesta Francorum),elle se présente, là encore, comme une référence bibliographique, et nul ne songerait cette fois-ci à la considérer comme un simple motif littéraire. En historien scrupuleux, Adam de Brême ne manque d’ailleurs jamais une occasion de mentionner ses sources... On ne sait toutefois pas à quoi correspondent les Gesta Francorum citées à l’appui de ce passage, Ragnar Lodbrock et ses fils n’apparaissant dans aucune source annalistique Franque.
Or, il se peut que l’histoire de ces mêmes chefs Vikings ait été connue de l’auteur de la Chanson de Roland... Au plus fort de la bataille de Roncevaux, on voit Roland affronter le roi Marsile en combat singulier, d’un grand coup d’épée, il lui tranche la main droite. Marsile s’enfuit, suivi par tous ses hommes. Une séquence narrative très comparable se retrouve dans une des versions les plus anciennes de l’histoire des fils de Ragnar Lodbrock. Elle nous est connue à travers un fragment d’annales Irlandaises, écrit vers le milieu du XIe siècle à la cour des rois d’Osraige.
Un autre récit résultant d’une similitude se trouve dans un autre passage de la Chanson de Roland...
TABLEAU REPRÉSENTANT UPSALA
Parmi les chefs païens qui se battent au côté du roi Marsile, l’auteur mentionne la présence d’un certain Valdabron qui, précise-t-il, a été le propre précepteur de Marsile (Celoi levat le rei Marsiliun). Ce chef de guerre est à la tête d’une flotte de 400 navires, il a d’innombrables marins sous ses ordres, et s’est particulièrement distingué en prenant la ville de Jérusalem par traîtrise, avant de violer le Temple de Salomon et d’y tuer le Patriarche devant les fonts baptismaux... Pour un familier de l’historiographie normande du XIe siècle et plus particulièrement des Gesta de Dudon de Saint-Quentin et de Guillaume de Jumièges, il est aisé de reconnaître dans ce récit une transposition de l’histoire d’Hasting... Ce chef Normand de sinistre réputation est le précepteur de Björn, l’un des trois fils de Ragnar Lodbrock (…Bier…cum eius pedagogo Hastingo…). Après avoir réuni une immense flotte de guerre et recruté partout des volontaires, il part piller les côtes Franques. Puis, rêvant de conquérir la couronne impériale pour Björn, il décide de poursuivre vers la Méditerranée et de prendre Rome. Mais une tempête rejette la flotte devant le port de Luni, non loin de Gênes... Par ruse, Hasting parvient à convaincre les autorités locales qu’il est venu en paix. Se prétendant très faible et sur le point de mourir, il obtient de l’évêque de se faire baptiser dans la cathédrale. Puis il se fait passer pour mort et les siens le ramènent dans l’église, étendu sur une civière. Alors que la cérémonie des funérailles est sur le point de s’achever, Hasting se redresse, dégaine son épée et tue l’évêque, donnant ainsi le signal du massacre des Chrétiens....
C’est sans doute un autre épisode de l’histoire d’Hasting qui, moyennant une simple inversion des rôles, fourni le modèle de la première scène de la Chanson de Roland... L’occupation de la quasi-totalité de l’Espagne par les Francs représentant une sérieuse menace pour les Païens, le roi Marsile décide de réunir le ban et l’arrière-ban. Il interpelle ainsi ses ducs et ses comtes (Il en apelet e ses dux e ses cuntes) :
« Sachez, seigneurs, quel malheur nous accable ! L’empereur de la douce France, Charles, en ce pays est venu nous détruire. Je n’ai pas d’armée qui lui livre bataille, je n’ai pas de gens pour briser les siens. Conseillez-moi en sages vassaux, gardez-moi de mort et de honte. »...
Sur le conseil de Blancandrin, un sage, les Païens décident de payer un tribut à Charlemagne et de lui envoyer des messagers pour engager des pourparlers de paix. Cette séquence narrative trouve son parallèle exact dans le chapitre 8 du livre Ier de Dudon, relatant les événements qui suivent le retour d’Hasting en France après l’expédition de Luni. Face à une situation devenue très critique, car il ne dispose d’aucune armée pour lutter contre les envahisseurs (cum…audaciae paganorum hostiliter resisteret non haberet…), le roi des Francs réunit sa cour au grand complet. S’adressant à ses ducs, à ses évêques et à ses comtes, il leur tient le discours suivant (ducibus accersitis, cum episcopis comitibusque… pronuntiando sic retulit) : « O seigneurs et maîtres, qui êtes venus ici à mon pressant appel, conseillez-moi sur la conduite à tenir pour sauver le royaume ! » Personnellement, le roi estime que ce serait une folie de prendre les armes. Se rangeant à ce sage avis, les Francs décident de négocier une paix avec Hasting. Ils lui envoient des messagers et ils lui versent un tribut.
Les trois passages examinés apportent déjà une première série d’informations. Ils montrent tout d’abord que la réécriture joue un rôle sans doute non négligeable dans la genèse de la Chanson de Roland...
En l’occurrence, il semble bien que l’auteur du Roland d’Oxford se soit inspiré à trois reprises d’un seul et même texte, relatif aux expéditions des fils de Ragnar Lodbrock et de leur associé Hasting. Comment a-t-il eu connaissance de cette histoire ? Sachant que Dudon nous livre la relation la plus complète de l’épisode de Luni mais qu’il ne parle ni des fils de Ragnar, ni du rôle de précepteur d’Hasting, sachant d’autre part que les Annales Irlandaises sont l’unique témoin pour l’épisode de la main coupée et qu’il n’est question que d’un seul fils de Ragnar dans les Gesta de Guillaume de Jumièges, la réponse a priori la plus logique est de considérer que le récit de la Chanson de Roland ne dépend directement d’aucun de ces trois textes, mais d’une source commune, aujourd’hui disparue....
FIGURINE SCANDINAVE
Le témoignage d’Adam de Brême au sujet d’une Geste des Francs relatant les sinistres exploits du clan de Ragnar Lodbrock est d’autant plus digne d’attention que les traces de la même histoire se retrouvent dans plusieurs narrations des XIe et XIIe siècles. Dans le « Draco Normannicus », par exemple, Étienne de Rouen présente Hingar et Huba, les assassins du roi Edmond, comme des fils de Lodbrock. Il est généralement admis que l’auteur tient en l’occurrence ses informations de la Passion de Saint Edmond et des Gesta de Guillaume de Jumièges. Or, après vérification, il s’avère qu’aucun des deux textes ne mentionne ce lien de filiation. Parmi les personnages légendaires de la Chronique du Pseudo-Turpin se trouve un géant du nom de Ferracutus, doué d’une force herculéenne et ne craignant aucun arme de jet.
Quoi qu’il en soit, un rapprochement semble s’imposer avec le surnom de Costa-ferrea, littéralement « Côte-de-fer », que Guillaume de Jumièges attribue à Björn, fils de Ragnar Lodbrock. Selon cet auteur, Björn doit ce surnom à une invulnérabilité quasi surnaturelle, acquise à sa naissance grâce aux philtres magiques absorbés par sa mère.
Lorsque dans la Chanson de Roland est évoqué, la traversée de la Méditerranée par la grande flotte de guerre de l’émir Baligant et sa remontée du cours de l’Ebre jusqu’à Saragosse, les mots semblent sortir tout droit du récit d’une expédition Normande du IXe siècle. Quand, contre toute vraisemblance, l’auteur de la Chanson de Roland nous montre la flotte Sarrasine partant d’Alexandrie, effectuant une traversée de nuit et arrivant dès l’aube en vue des côtes Espagnoles, il est donc légitime de se demander s’il ne s’agit pas là d’une simple réécriture, restée un peu trop près de son modèle...
Le stratagème auquel a recours Marsile pour obtenir le départ de Charlemagne n’est pas sans rappeler les accords que, les autorités Franques sont amenées à conclure avec les Vikings. La forte somme d’argent que le roi païen propose à l’empereur en échange de sa promesse de rentrer dans son palais d’Aix s’apparente aux tributs que les rois Carolingiens se voient contraints de verser à plusieurs reprises aux chefs Scandinaves pour qu’ils acceptent de regagner leur patrie. En revanche, lorsque Marsile ajoute à ces présents la promesse de rejoindre Charles un peu plus tard à Aix pour y recevoir le baptême, la formule s’apparente plutôt à celle des traités du type de Saint-Clair-sur-Epte, fixant les conditions d’une installation durable des Normands en territoire Franc.
L’hypothèse d’un texte procédant de la réécriture de quelque récit de bataille permettrait de résoudre toutes ces difficultés, d’autant que l’on trouve une séquence similaire dans la « chronique » déjà citée du Pseudo-Turpin. À l’aube d’une bataille décisive contre les Sarrasins, un grand nombre de guerriers Francs constatent que les lances qu’ils ont plantées devant leurs tentes ont fleuri. Ils comprennent alors que Dieu les a désignés pour mourir en martyrs de la foi sous les coups des Païens. De fait, tous ceux qui ont reçu ce signe vont périr, par vagues successives, le roi Charles a eu une vision prémonitoire et il a passé la nuit entière à prier pour ses hommes. Le jour venu, l’archevêque Turpin s’est adressé aux guerriers et il les a exhortés à se préparer par la confession, afin qu’ils méritent de se présenter devant Dieu avec une lance « fleurie et victorieuse » à la main, puis il a donné à chacun la communion ; chacun est reparti le cœur plein d’allégresse.
Un retour à la Chanson de Roland fait retrouver, dans le récit de la bataille contre les Sarrasins, plusieurs éléments de la même histoire : le sermon de l’archevêque à la veille de la bataille, son discours exhortant les Francs à se préparer à mourir en martyrs, la confession et la bénédiction des guerriers, leur joie de savoir qu’une place leur est promise au paradis. Le motif narratif des lances fleuries est absent...
À la lumière des exemples précédents, il semble qu’une des clés de la Chanson de Roland réside dans une étude comparative des réécritures et notamment des récits d'Adam de Brême.

Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum - Fafnir

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30 avr. 2013 - Rédigée par le clerc Adam de Brême, qui l'acheva vers 1075, elle constitue un témoignage de première importance de l'histoire et des mœurs ...

Qwika - Adam of Bremen

wikipedia.qwika.com › Françaisen.wikipedia.org
Adam de Brême (aussi : Adam Bremensis) était un du plus important ... La première édition a été remplie dans 1075/1076, duquel il a continué à réviser et ...

50. Une source perdue de la Chanson de Roland ...

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de CL SELLÉS - ‎2013 - ‎Autres articles
Dans son Histoire des archevêques de Hambourg, achevée en 1075 ou 1076, .... Plusieurs passages des Histoires de Raoul Glaber, du cartulaire-chronique de .... Vexé, ce dernier se ressaisit et il met sa confiance dans une petite troupe ..... C'est également à l'histoire de ce duc que se rattache l'anecdote qui semble avoir ...



2 commentaires:

  1. Chère Chantal ce rapprochement entre la chanson de Roland et l'œuvre d'Adam de Brême apporte un jour nouveau et intéressant sur cette fresque épique.

    Avec l'Histoire des archevêques de Hambourg, voici la première image que le haut Moyen Âge nous ait léguée de ces rivages, où la Chrétienté noue le dialogue avec l'Inconnu..

    Amitiés

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  2. Bonjour Lisa, en effet cette éclairage m'a surprise et c'est pourquoi je l'ai relaté.

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