7
NOVEMBRE 2016
Cette
page concerne l'année 179 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
TÉNACITÉ DE VOISINS TURBULENTS
COURONNE SARMATE |
Trêve
et seconde expédition contre les Marcomans (176-179)
Été,
deuxième guerre Germanique : Victoire du préfet du prétoire
Tarrutienus Paternus. Marc Aurèle est acclamé Imperator pour la 10e
fois.
Dès
l'hiver 179/180 : Les troupes Romaines occupent le territoire
des Quades et des Marcomans, fait attesté par 2 inscriptions de
Valerius Maximianus, la plus au nord sur la rivière Váh, à
Leugaricio (Trenčín, en Slovaquie).
Selon
certaines sources, dont l'Histoire Auguste, Marc Aurèle a décidé
la formation de 2 nouvelles provinces, la Marcomanie, à l’ouest,
la Sarmatie à l’est, qui incorporent la Bohême et poussent la
frontière de l’empire aux Carpates. Emporté par la maladie (la
peste antonine ?) en 180, il ne peut mettre ses projets à
exécution, si toutefois ils ont réellement existé...
Fondation
du camp Romain de Castra Regina, future Ratisbonne, au confluent du
Danube et de la rivière Regen.
Marc
Aurèle, ayant soumis tous les peuples au nord du cours moyen du
Danube, obtient par décret du Sénat un triomphe mérité (aux côtés
de son fils Commode, récemment nommé Auguste), une statue équestre,
érigée en son honneur. Subsiste encore place du Capitole à Rome.
A
la suite des combats du début de l'année 177. Les Quades, ayant
toujours été les plus rétifs à l'occupation Romaine, sont
peut-être les premiers à lancer la nouvelle rébellion, et,
obligent les gouverneurs des Pannonies supérieure et inférieure à
prendre les armes conjointement.
Marc
Aurèle est contraint de se rendre en personne sur la frontière
Danubienne à la fin de l'été 178, pour tenter de mettre un terme à
cette situation qui se prolonge à présent depuis trop longtemps...
C'est ainsi qu'il lance la secunda expeditio germanica.
Marc
Aurèle rejoint sans doute Carnuntum à la fin de l'été 178. Il a
l'intention d'organiser les pays au nord du cours du Danube, de
Vindobona à Aquincum, en une nouvelle province de Marcomanie.
Il
commence par mater la révolte des Marcomans et des Narisques (178),
puis intervient chez les Quades l'année suivante, atteignant
peut-être le fleuve Granua (l’actuel Hron) et les autres affluents
du Danube, voies de communication naturelles vers le cœur des pays
Barbares.
L'inscription
latine encore visible sur le rocher où a été érigé le château
de l'actuelle Trenčín, en Slovaquie, remonte à cette expédition :
Elle célèbre la victoire de Marc Aurèle et des 855 soldats de la
legio II Adiutrix en un lieu nommé Leugaricio, qui apporte la preuve
la plus septentrionale connue d'une présence militaire Romaine en
Europe Centrale.
Toujours
au cours de cette secunda expeditio germanica, le préfet du
prétoire, un certain Tarutienus Paternus, engage les ennemis une
journée complète (car très nombreux), proclamant enfin une
victoire scellant définitivement la fin de la guerre... Pour ces
succès, Marc Aurèle est acclamé Imperator pour la 10e fois.
La
nouvelle province de Marcomanie, conçue comme le début d'une
occupation Romaine, est peut-être en phase de constitution. Vaincre
une nouvelle fois les Sarmates de la plaine voisine de la Tisza
s'avère nécessaire, les contraignant à déposer les armes
définitivement et chercher la paix. Cela permet au secteur du Limes
Danubien Central de profiter à nouveau d'une situation de paix.
Marc
Aurèle transfère donc son quartier général vers le front Sarmate
(en Pannonie inférieure) pour l'hiver 179-180, mais en mars, alors
que la nouvelle saison militaire va commencer, l'empereur tombe
gravement malade et meurt près de Sirmium le 17 mars 180, d'après
les informations de l'écrivain contemporain Tertullien dans son
Apologeticum.
L'Histoire
Auguste relate que, peu avant d'expirer, il demande à son fils et
successeur Commode de « ne pas négliger l'achèvement des
dernières opérations de la guerre ».
Ratisbonne
se trouve sur le point le plus septentrional du Danube et à
l'embouchure de 2 de ses affluents, la Regen et la Naab.
Deux
îles du Danube se trouvent sur le territoire de la ville : La
Untere Wöhrd et la Obere Wöhrd.
Le
quartier de Stadtamhof se trouve à l'origine sur la rive nord du
Danube, mais est transformé sur l'île par la construction du Canal
de l'Europe, le canal permettant aux bateaux de contourner la vieille
ville. 4 zones naturelles très différentes se rencontrent sur son
territoire :
- Le Jura Franconien ;
- La Forêt de Bavière ;
- La plaine du Danube, respectivement la plaine de lœss de Basse-Bavière (Gäuboden) et
- La zone de collines de Basse-Bavière datant du tertiaire.
Ces
espaces naturels marquent la ville dans sa forme et dans son
extension. La ville se trouve dans une classique situation de porte
au lieu d'intersection entre le paysage de collines et la Gäuboden.
Il s'ensuit que certains quartiers situés au nord ou à l'ouest
n'ont pas ou peu de potentiel d'expansion. Tous les territoires de
développement actuels et futurs de la ville se trouvent à l'est et
au sud, c'est-à-dire dans la grande plaine du Danube et dans les
débuts relativement plats du paysage de collines de Basse-Bavière.
Cette
guerre est encore provoquée par les Maures... Nous connaissons, en
effet, le cursus d'un grand personnage, L. Julius Vehilius Gratus
Julianus, qui deviendra plus tard préfet du prétoire de Commode et
qui y participe.
ROYAUME GOTH |
Une
inscription de Palmyre nous apprend qu'il commande dans cette ville
l'aile de cavalerie Herculana en 167-168 ; une inscription de
Rome, qui retrace sa carrière entière :
Il
prend en 169, le commandement de Vola Tampiana.
Il
commande les détachements envoyés en renforts dans la guerre contre
les Germains et les Sarmates, c'est-à- dire la première guerre
Germanique qui éclate en 170,
Devient
ensuite procurator Augusti et praepositus vexillationis per Achaiam
et Macedoniam et in Hispanias adversus Castabocas et Mauros rebelles.
Commandant
de la flotte du Pont-Euxin.
Commandant
de détachements dans une guerre qui ne peut être que la guerre de
178-180, contre les Quades et les Marcomans, puisqu'il reçoit des
récompenses de Marc-Aurèle et Commode au cours d'une guerre
Germanique.
Procurateur
de Lusitanie et Vettonie sous Commode sans doute, commandant de
détachements dans une 3e guerre qui est probablement celle de
Bretagne en 182-185.
Successivement
préfet des 2 flottes prétoriennes, a rationibus, préfet de
l'Annone.
Préfet
du prétoire de Commode qui le fait assassiner en 189.
En
admettant qu'il ait pris part seulement à la première année de la
guerre Sarmatique et de la 2e de la guerre Germanique, c'est de 172 à
178 qu'il faut placer ses commandements en Macédoine et Achaïe
contre les Costoboques et en Espagne contre les Maures.
Mais
laquelle de ces deux expéditions a précédé l'autre ? Le cursus
étant rédigé dans l'ordre inverse, la guerre d'Espagne devrait
être antérieure à la guerre d'Orient, mais, même dans un cursus
inverse, il peut arriver que deux événements groupés sous la même
rubrique soient mis dans l'ordre chronologique...
Les
Costoboques (peuple de Sarmatie) nous sont, en effet, connus par
ailleurs. Capitolin, dans l'énumération qu'il fait des guerres
soutenues par Marc-Aurèle seul après la mort de Verus, cite d'abord
la ruée des peuples Germaniques sur le Danube, parmi lesquels il
nomme justement, à côté des Quades, des Marcomans et de beaucoup
d'autres, les Costoboques.
Dion
Cassius, de son côté, nous apprend qu'en 170 ou peu après, les
Αστιγγοι, d’accord avec le gouverneur de Dacie Clemens,
font irruption dans le pays des Costoboques.
Fuyant
devant cette invasion, ceux-ci se répandent en Macédoine et en
Grèce, où on les retrouvons.
Pausanias,
en effet, rapporte que, de son temps, Élatée est pillée par eux
or, il a terminé son ouvrage vers 180....
Le
rhéteur Aelius Aristide, dans son Eleusinios, fait allusion à un
attentat sacrilège qu'a subi récemment le sanctuaire d'Eleusis, or,
il a composé ce morceau à l'âge de 53 ans, c'est-à-dire, s'il est
bien né en décembre 117, vers 171.
Enfin,
c'est en 176, au retour de son voyage d'Orient, que Marc-Aurèle fait
restaurer le sanctuaire endommagé. Il est probable que les Sarmates
pillards d'Eleusis sont les mêmes que les Costoboques d'Élatée :
Nous n'en connaissons pas d'autres en Grèce à ce moment. C'est donc
en 171 ou 172 que Gratus Julianus, qui vient d'amener des renforts à
l'armée du Danube, en est détaché avec le titre de procurateur,
puis chargé de nettoyer les provinces de Macédoine et d'Achaïe des
bandes Costoboques qui les infestent. Il doit mener rapidement sa
tâche à bien, et c'est après qu'il se soit ainsi distingué que le
gouvernement impérial l'a envoyé en accomplir une semblable en
Espagne contre les Maures... Les opérations se sont déroulées
surtout sur la côte : Élatée n'en est pas très éloignée, et
Gratus Julianus, par la suite, exerce surtout des commandements
maritimes.
Elles
ont peut-être leur répercussion en Afrique, où une inscription
rappelle le souvenir d'un captif fait par les Costoboques ou de l'un
d'eux fait prisonnier.
En
tout cas, comme nous l'avons vu, tout est terminé au milieu de 173,
puisqu'on congédie alors les vétérans en Sardaigne... Mais c'est à
ce moment que les choses se gâtent en Espagne.
Les
garnisons du Danube sont alors gravement affaiblies après l'envoi
d'une partie des légionnaires et des auxiliaires en Orient. L'armée
est épuisée par 4 longues années de guerre dans les plaines arides
de Mésopotamie, et ses effectifs sont dramatiquement réduits par la
Peste antonine qui vient de s'abattre sur l'Empire.
Un
groupe de tribus de Germanie Septentrionale envahit la Pannonie
Supérieure. Il s'agit alors de 6 000 soldats, Lombards et Osii, qui
ont obtenu l'accord des Quades pour traverser leurs terres et entrer
en territoire Romain.
Les
barbares sont cependant interceptés par quelques unités
d'infanterie et de cavalerie dans le secteur de Brigetio-Arrabona
(l'actuelle Győr), battus et renvoyés sur leurs terres.
Les
envahisseurs sont repoussés avant d'avoir pu causer des dégâts au
cœur de la province.
À
la suite de ces événements, près de 11 tribus (parmi lesquelles
les Marcomans, les Lombards, les Osii, les Vandales Victuales, les
Quades, les Narisques et les Cotins) dépêchent des émissaires
auprès de Iallius Bassus, gouverneur de Pannonie Supérieure, pour
demander la paix, et choisissent comme porte-parole le roi des
Marcomans, un certain Ballomar.
Les
ambassadeurs des Barbares parviennent à obtenir la paix avec Rome et
retournent sur leurs terres. La situation semble revenir au calme.
Cet apparent apaisement éveille cependant les soupçons de Marc
Aurèle... Au cours de cette même année, les Sarmates Iazyges
pénètrent le limes Dace (peut-être accompagnés de quelques tribus
Vandales).
En
réponse, la legio V Macedonica, à peine revenue des campagnes
d'Orient, est transférée depuis la Mésie inférieure voisine (plus
précisément de son camp de Troesmis, l'actuelle Iglita), vers la
Dacie, aux environs de Potaissa (l'actuelle Turda).
Marc
Aurèle n'est pas tranquillisé par la paix conclue l'année
précédente avec les Barbares, et décide de se rendre en personne,
accompagné de son coempereur Lucius Verus, sur le limes Pannoniens
pour estimer les réelles intentions de l'ennemi.
Les
2 empereurs traversent les Alpes et s'installent à Carnuntum, base
de la Legio XIII Gemina et quartier général du gouverneur de
Pannonie supérieure.
Au
cours de cette année, des éléments des Marcomans et des Vandales
Victuales sèment le désordre tout au long de la frontière nord.
L'Histoire
Auguste rapporte que la majorité des rois se retirent avec leurs
peuples et exécutent les instigateurs de ces attaques assimilées à
des actes de rébellion, demandant pardon pour avoir rompu les
conditions du traité de paix. Quant aux Quades, ils n'acceptent de
reconnaître de roi qu'avec l'approbation des 2 empereurs.
Ces
mesures semblent plus que suffisantes aux yeux de Lucius Verus, qui
se montre impatient de rentrer à Rome : Commandant en chef lors
de la guerre contre les Parthes, il est resté éloigné de la
capitale depuis des années. Il parvient à convaincre son frère
adoptif, et rentre à Aquilée pour l'hiver, alors que la situation
semble être maintenue sous contrôle.
Ces
premières années de conflit sont l'occasion pour Marc Aurèle de se
lancer dans l'écriture de son ouvrage Pensées pour moi-même, la
seule œuvre de cet « empereur philosophe » qui nous soit
parvenue.
L'ouvrage,
bien que ne rapportant pas directement les événements qui se
déroulent pendant sa rédaction, transmet au lecteur tout le malaise
de l'homme Marc Aurèle confronté à des circonstances funestes.
Au
début de l'année 169, Lucius Verus est emporté par un infarctus, à
seulement 2 jours de marche d'Aquilée, sur la route entre Concordia
Sagittaria et Altinum. Marc Aurèle se voit alors contraint de
revenir à Rome pour célébrer les obsèques de son frère adoptif.
Le gros de l'armée, encore privé des 2 empereurs, part néanmoins
se concentrer le long des abords de la plaine de la Tisza. Marc
Aurèle, qui a désormais les mains libres après ses traités de
paix avec les peuples Suèves (Quades, Marcomans et Narisques) du
moyen-Danube, veut punir les Sarmates pour leur incursion en Dacie
l'année précédente.
La
guerre contre les Sarmates se révèle extrêmement dure pour les
Romains, qui perdent sur le champ de bataille le gouverneur de la
Dacie Claudius Fronto, il est possible que Sextus Calpurnius Agricola
soit aussi mort au combat comme gouverneur de cette province.
L'empereur
Marc Aurèle n'est en mesure de rejoindre le front qu'à la fin de
l'année, en compagnie de son nouveau gendre Claudius Pompeianus
(nommé premier conseiller militaire), fraîchement marié à sa
fille Lucilla, la veuve de Lucius Verus.
Tandis
que Marc Aurèle lance une offensive massive au-delà du Danube en
territoire Sarmate contre les Iazyges (expeditio sarmatica en latin),
une large coalition de tribus Germaniques, menée par Ballomar, roi
des Marcomans, fond sur le limes Pannonien et défait une armée de
20 000 hommes en un lieu que l'on présume avoir été le long
de ce qu'on a appelé la route de l'ambre, peut-être aux alentours
de Carnuntum.
La
vague Barbare se tourne ensuite vers le Norique voisin, menant des
incursions jusqu'à Ovilava, tandis que le contingent le plus
important suit la « route de l'ambre » il parcourt la
Pannonie et, passant par Savaria, Poetovio et Emona, atteint l'Italie
du Nord, arrivant à assiéger Aquilée et détruisant Opitergium.
L'invasion
des Suèves contraint Marc Aurèle à revenir à la hâte en Italie,
car les Barbares sont parvenus à atteindre le cœur de l'Empire
alors que le gros des forces Romaines est engagé en un autre secteur
du Limes. Les peuples Germaniques ont su choisir le moment opportun
pour porter leur attaque.
TERRITOIRE DES MARCOMANS ET DES SARMATES |
Une
fois encore, Marc Aurèle choisit comme conseiller principal Tiberius
Claudius Pompeianus, qui se voit confier la tâche de bloquer
l’invasion de l’Italie et nettoyer les territoires avoisinants,
et Pertinax, futur empereur, le meilleur parmi ses assistants.
Aquilée est libérée après un affrontement sur le territoire
Italien qui se solde par une victoire Romaine décisive.
Les
combats reprennent au début de l'année 177. Les Quades, qui ont
toujours été les plus rétifs à l'occupation Romaine, sont
peut-être les premiers à lancer la nouvelle rébellion, et obligent
les gouverneurs des Pannonies supérieure et inférieure à prendre
les armes conjointement.
Marc
Aurèle est contraint de se rendre en personne sur la frontière
Danubienne à la fin de l'été 178, pour tenter de mettre un terme à
cette situation qui se prolonge à présent depuis trop longtemps...
Même
la mort de l'empereur ne peut retarder l'expédition prévue dans la
plaine de la Tisza, et son fils Commode poursuit l'offensive en
territoire Sarmate.
Les
Iazyges (nouvelle « expeditio sarmatica »), les Bures
(« expeditio Burica »), les Vandales et les Daces
indépendants sont à nouveau battus dans les années qui suivent.
Commode,
qui a décidé de quitter le théâtre des opérations en octobre
180, contre l'avis de son beau-frère Claudius Pompeianus, laisse le
soin à ses généraux, parmi lesquels Pescennius Niger, Clodius
Albinus, le fils de Tigidius Perennis et Valerius Maximianus, de
terminer la guerre.
Avant
de rentrer à Rome, il décide en outre d'abandonner les territoires
conquis de Marcomanie, certainement de façon à pouvoir mieux se
concentrer sur l'affrontement avec les Iazyges voisins en tenant
compte de la nécessité d'économiser les effectifs des forces
Romaines, c'est-à-dire en évitant de nouveaux enrôlements et
déploiements de troupes ultérieurs.
Il
se peut également qu'il ait réalisé que le maintien de troupes au
nord du Danube pèse sur l'économie de l'empire, comme l'a
expérimenté Auguste lui-même près de 2 siècles plus tôt,
lorsqu'il a décidé d'abandonner définitivement la province de
Germania Magna après la défaite de la forêt de Teutobourg. Commode
a conscience qu'il s'agit de terres couvertes de forêts et de
marécages, qu'il est plus rentable d'abandonner à nouveau aux
Marcomans et aux Quades.
Ce
retrait ne rend cependant à ces 2 peuplades Germaniques leur liberté
d'action vis-à-vis de la puissance Romaine : Elles constituent,
avec les Narisques et les Cotines, une « chaîne » de
« clients » chargés d'assurer une première ligne de
protection de la frontière Danubienne.
La
réalisation de l'objectif stratégique de soumettre au contrôle de
Rome tous les territoires au nord du Danube reste inachevée, mais de
nombreux peuples de cette région resteront fidèles aux traités de
paix et d'amitié avec le peuple Romain pendant encore une trentaine
d'années, jusqu'à l'invasion des Alamans de l'an 213.
STATUE ÉQUESTRE DE MARC AURÈLE |
Pour
la comprendre, il faut se plonger dans le contexte de l'époque :
Le début du règne de Marc-Aurèle (empereur de 161 à 180) est
marqué par la guerre contre les Parthes qui ont envahi l'Arménie,
alors état-client de Rome.
L'affaiblissement de la frontière Rhéno-Danubienne, conjugué à la peste antonine qui a décimé une partie des effectifs militaires, ont facilité de petites incursions de peuples Barbares à l'intérieur de l'empire dont une en Dacie par le peuple sarmates des Iazyges.
Devant cette menace et d'autres incursions Barbares simultanées, Marc-Aurèle a dû suspendre le conflit contre les Sarmates et crée la « praetentura Italiae et Alpium » (district militaire regroupant toutes les provinces Danubienne et Alpines au nord de l'Italie) afin de faciliter la défense de cette zone.
L'affaiblissement de la frontière Rhéno-Danubienne, conjugué à la peste antonine qui a décimé une partie des effectifs militaires, ont facilité de petites incursions de peuples Barbares à l'intérieur de l'empire dont une en Dacie par le peuple sarmates des Iazyges.
Devant cette menace et d'autres incursions Barbares simultanées, Marc-Aurèle a dû suspendre le conflit contre les Sarmates et crée la « praetentura Italiae et Alpium » (district militaire regroupant toutes les provinces Danubienne et Alpines au nord de l'Italie) afin de faciliter la défense de cette zone.
Les
romains réussirent à bloquer l'invasion des Germains, libérer
l'Aquilée et à rattraper les envahisseurs alors que ceux-ci
s’apprêtent à retraverser le Danube avec leur butin.
Une
fois toutes les provinces « nettoyées », l'empereur
lance une contre-offensive contre les Marcomans et les Quades,
considérés comme les peuples les plus dangereux et occupant pour
les premiers l'actuelle Moravie et les seconds la Slovaquie.
Il
réussit à les soumettre après de nombreux et difficiles combats et
leurs fait signer un traité de paix avec des conditions assez
sévères.
Marc-Aurèle
peut ensuite achever la guerre punitive qu'il a dû suspendre contre
les Iazyges en 174 et reçoit un triomphe 2 ans après pour avoir
soumis tous les peuples au nord du cours moyen du Danube. C'est
d'ailleurs à cette occasion qu'a été construit la statue équestre
en bronze de Marc Aurèle aujourd'hui sur la place du capitole et
représentée sur les pièces de 50 cents Italiennes. La paix ne dure
pas longtemps car les Marcomans et les Quades se révoltent dès 177,
entraînant la seconde expédition contre les Germains. Les premiers
sont battus l'année suivante avant que les seconds ne soient matés
un an après soit en 179.
C'est
de cette dernière opération que date l'inscription de Trenčín qui
célèbre la victoire des romains sur les Quades.
Datée
de l'hiver 179/180 et sculptée sur le rocher, sa situation
s'explique par la proximité d'une ancienne route commerciale qui
suit le cours de la rivière Váh, un affluent du Danube que les
troupes Romaines ont suivi pour pénétrer dans le territoire du
peuple Germanique. L'inscription, en langue latine est écrite comme
ceci (entre parenthèses la suite du mots, ceci étant abrégés):
[« VICTORIAE
AVGVSTORV(m) EXERCITUS QVI LAV GARICIONE SEDIT MIL(ites) L(egionis)
II DCCCLV M(arcus) VAL(erius) MAXIMIAN(u)S LEG(atus) LEG(ionis) II
AD(iutricis) CVR(avit) F(aciendum) »
qui
se traduirait par :
« Dédié
aux (ou en l'honneur des) empereurs victorieux des 855 soldats de la
II. légion de l'armée stationnée près de Laugaricio. Construit
(ou dans ce cas gravé) sur les ordres de Marcus Valerius Maximianus,
légat de la II. Légion Adiutrix. » (Le légat était
l'officier supérieur commandant la légion)]
L'authenticité
de cette dédicace a pu être prouvée en 1995, lors de fouilles
archéologiques à « Diana Veteranorum » (nom antique de
la ville de Zana en Algérie), au cours desquelles le socle d'une
statue a été retrouvé avec une inscription évoquant le nom de
Laugaricio et surtout avec un résumé de la vie du légat de la IIe
Légion Marcus Valerius Maximianus. Né à Poetovio (Ptuj en
Slovénie), il s'est distingué lors de la première expédition des
guerres marcomanes en tuant de ses mains Valao, chef de la tribu des
Varasques et accompagne ensuite Marc Aurèle en 175 pour mater la
rébellion du gouverneur de Syrie Avidius Cassius en Orient. Nommé
ensuite « Procurator Augusti » de la province de Mésie
inférieure et nommé au sénat vers 178, il participe à la seconde
expédition contre les Germains en tant que légat d'abord de la I.
Legion Adiutrix, puis de la II. Legion Adiutrix et d'autres légions.
Il sera enfin consul vers 186.
MARC AURÈLE ET LES BARBARES. |
Quand
à la localisation de Laugaricio, même si ce nom est aujourd'hui
considéré comme l'antique dénomination de Trenčín, son
positionnement au niveau de la ville actuelle est toujours
controversé.
Pour
finir l'empereur Marc-Aurèle ne verra pas la fin de ces guerres
contre les Germains et les Sarmates car il meurt de maladie avant la
fin de mars 180 (scène d'ailleurs représentée au début du film
Gladiator de Ridley Scott). L'inscription de Trenčín est, en plus
d'une preuve de la présence militaire romaine au cœur d'une région
« Barbare », également celle d'un conflit dont la
colonne de Marc-Aurèle à Rome, érigée au IIe siècle fait le
récit.
Guerres
marcomanes — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_marcomanes
Statue
équestre de Marc Aurèle (Musée du Capitole, Rome), dédiée en 176
à l'occasion du triomphe sur les Germains et les Sarmates ...
Contexte
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culture populaire · Annexes
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