lundi 5 décembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 179

7 NOVEMBRE 2016
Cette page concerne l'année 179 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

TÉNACITÉ DE VOISINS TURBULENTS
 
COURONNE SARMATE
Trêve et seconde expédition contre les Marcomans (176-179)

Été, deuxième guerre Germanique : Victoire du préfet du prétoire Tarrutienus Paternus. Marc Aurèle est acclamé Imperator pour la 10e fois.
Dès l'hiver 179/180 : Les troupes Romaines occupent le territoire des Quades et des Marcomans, fait attesté par 2 inscriptions de Valerius Maximianus, la plus au nord sur la rivière Váh, à Leugaricio (Trenčín, en Slovaquie).
Selon certaines sources, dont l'Histoire Auguste, Marc Aurèle a décidé la formation de 2 nouvelles provinces, la Marcomanie, à l’ouest, la Sarmatie à l’est, qui incorporent la Bohême et poussent la frontière de l’empire aux Carpates. Emporté par la maladie (la peste antonine ?) en 180, il ne peut mettre ses projets à exécution, si toutefois ils ont réellement existé...

Fondation du camp Romain de Castra Regina, future Ratisbonne, au confluent du Danube et de la rivière Regen.

Trêve et seconde expédition contre les Marcomans (176-179)
Marc Aurèle, ayant soumis tous les peuples au nord du cours moyen du Danube, obtient par décret du Sénat un triomphe mérité (aux côtés de son fils Commode, récemment nommé Auguste), une statue équestre, érigée en son honneur. Subsiste encore place du Capitole à Rome.

A la suite des combats du début de l'année 177. Les Quades, ayant toujours été les plus rétifs à l'occupation Romaine, sont peut-être les premiers à lancer la nouvelle rébellion, et, obligent les gouverneurs des Pannonies supérieure et inférieure à prendre les armes conjointement.

Marc Aurèle est contraint de se rendre en personne sur la frontière Danubienne à la fin de l'été 178, pour tenter de mettre un terme à cette situation qui se prolonge à présent depuis trop longtemps... C'est ainsi qu'il lance la secunda expeditio germanica.
Marc Aurèle rejoint sans doute Carnuntum à la fin de l'été 178. Il a l'intention d'organiser les pays au nord du cours du Danube, de Vindobona à Aquincum, en une nouvelle province de Marcomanie.
Il commence par mater la révolte des Marcomans et des Narisques (178), puis intervient chez les Quades l'année suivante, atteignant peut-être le fleuve Granua (l’actuel Hron) et les autres affluents du Danube, voies de communication naturelles vers le cœur des pays Barbares.
L'inscription latine encore visible sur le rocher où a été érigé le château de l'actuelle Trenčín, en Slovaquie, remonte à cette expédition : Elle célèbre la victoire de Marc Aurèle et des 855 soldats de la legio II Adiutrix en un lieu nommé Leugaricio, qui apporte la preuve la plus septentrionale connue d'une présence militaire Romaine en Europe Centrale.

Toujours au cours de cette secunda expeditio germanica, le préfet du prétoire, un certain Tarutienus Paternus, engage les ennemis une journée complète (car très nombreux), proclamant enfin une victoire scellant définitivement la fin de la guerre... Pour ces succès, Marc Aurèle est acclamé Imperator pour la 10e fois.
La nouvelle province de Marcomanie, conçue comme le début d'une occupation Romaine, est peut-être en phase de constitution. Vaincre une nouvelle fois les Sarmates de la plaine voisine de la Tisza s'avère nécessaire, les contraignant à déposer les armes définitivement et chercher la paix. Cela permet au secteur du Limes Danubien Central de profiter à nouveau d'une situation de paix.
Marc Aurèle transfère donc son quartier général vers le front Sarmate (en Pannonie inférieure) pour l'hiver 179-180, mais en mars, alors que la nouvelle saison militaire va commencer, l'empereur tombe gravement malade et meurt près de Sirmium le 17 mars 180, d'après les informations de l'écrivain contemporain Tertullien dans son Apologeticum.
L'Histoire Auguste relate que, peu avant d'expirer, il demande à son fils et successeur Commode de « ne pas négliger l'achèvement des dernières opérations de la guerre ».

Ratisbonne se trouve sur le point le plus septentrional du Danube et à l'embouchure de 2 de ses affluents, la Regen et la Naab.
Deux îles du Danube se trouvent sur le territoire de la ville : La Untere Wöhrd et la Obere Wöhrd.
Le quartier de Stadtamhof se trouve à l'origine sur la rive nord du Danube, mais est transformé sur l'île par la construction du Canal de l'Europe, le canal permettant aux bateaux de contourner la vieille ville. 4 zones naturelles très différentes se rencontrent sur son territoire :
  • Le Jura Franconien ;
  • La Forêt de Bavière ;
  • La plaine du Danube, respectivement la plaine de lœss de Basse-Bavière (Gäuboden) et
  • La zone de collines de Basse-Bavière datant du tertiaire.
Ces espaces naturels marquent la ville dans sa forme et dans son extension. La ville se trouve dans une classique situation de porte au lieu d'intersection entre le paysage de collines et la Gäuboden. Il s'ensuit que certains quartiers situés au nord ou à l'ouest n'ont pas ou peu de potentiel d'expansion. Tous les territoires de développement actuels et futurs de la ville se trouvent à l'est et au sud, c'est-à-dire dans la grande plaine du Danube et dans les débuts relativement plats du paysage de collines de Basse-Bavière.

Cette guerre est encore provoquée par les Maures... Nous connaissons, en effet, le cursus d'un grand personnage, L. Julius Vehilius Gratus Julianus, qui deviendra plus tard préfet du prétoire de Commode et qui y participe.
ROYAUME GOTH
Une inscription de Palmyre nous apprend qu'il commande dans cette ville l'aile de cavalerie Herculana en 167-168 ; une inscription de Rome, qui retrace sa carrière entière :
Il prend en 169, le commandement de Vola Tampiana.
Il commande les détachements envoyés en renforts dans la guerre contre les Germains et les Sarmates, c'est-à- dire la première guerre Germanique qui éclate en 170,
Devient ensuite procurator Augusti et praepositus vexillationis per Achaiam et Macedoniam et in Hispanias adversus Castabocas et Mauros rebelles.
Commandant de la flotte du Pont-Euxin.
Commandant de détachements dans une guerre qui ne peut être que la guerre de 178-180, contre les Quades et les Marcomans, puisqu'il reçoit des récompenses de Marc-Aurèle et Commode au cours d'une guerre Germanique.
Procurateur de Lusitanie et Vettonie sous Commode sans doute, commandant de détachements dans une 3e guerre qui est probablement celle de Bretagne en 182-185.
Successivement préfet des 2 flottes prétoriennes, a rationibus, préfet de l'Annone.
Préfet du prétoire de Commode qui le fait assassiner en 189.
En admettant qu'il ait pris part seulement à la première année de la guerre Sarmatique et de la 2e de la guerre Germanique, c'est de 172 à 178 qu'il faut placer ses commandements en Macédoine et Achaïe contre les Costoboques et en Espagne contre les Maures.
Mais laquelle de ces deux expéditions a précédé l'autre ? Le cursus étant rédigé dans l'ordre inverse, la guerre d'Espagne devrait être antérieure à la guerre d'Orient, mais, même dans un cursus inverse, il peut arriver que deux événements groupés sous la même rubrique soient mis dans l'ordre chronologique...

Les Costoboques (peuple de Sarmatie) nous sont, en effet, connus par ailleurs. Capitolin, dans l'énumération qu'il fait des guerres soutenues par Marc-Aurèle seul après la mort de Verus, cite d'abord la ruée des peuples Germaniques sur le Danube, parmi lesquels il nomme justement, à côté des Quades, des Marcomans et de beaucoup d'autres, les Costoboques.
Dion Cassius, de son côté, nous apprend qu'en 170 ou peu après, les Αστιγγοι, d’accord avec le gouverneur de Dacie Clemens, font irruption dans le pays des Costoboques.
Fuyant devant cette invasion, ceux-ci se répandent en Macédoine et en Grèce, où on les retrouvons.
Pausanias, en effet, rapporte que, de son temps, Élatée est pillée par eux or, il a terminé son ouvrage vers 180....
Le rhéteur Aelius Aristide, dans son Eleusinios, fait allusion à un attentat sacrilège qu'a subi récemment le sanctuaire d'Eleusis, or, il a composé ce morceau à l'âge de 53 ans, c'est-à-dire, s'il est bien né en décembre 117, vers 171.

Enfin, c'est en 176, au retour de son voyage d'Orient, que Marc-Aurèle fait restaurer le sanctuaire endommagé. Il est probable que les Sarmates pillards d'Eleusis sont les mêmes que les Costoboques d'Élatée : Nous n'en connaissons pas d'autres en Grèce à ce moment. C'est donc en 171 ou 172 que Gratus Julianus, qui vient d'amener des renforts à l'armée du Danube, en est détaché avec le titre de procurateur, puis chargé de nettoyer les provinces de Macédoine et d'Achaïe des bandes Costoboques qui les infestent. Il doit mener rapidement sa tâche à bien, et c'est après qu'il se soit ainsi distingué que le gouvernement impérial l'a envoyé en accomplir une semblable en Espagne contre les Maures... Les opérations se sont déroulées surtout sur la côte : Élatée n'en est pas très éloignée, et Gratus Julianus, par la suite, exerce surtout des commandements maritimes.
Elles ont peut-être leur répercussion en Afrique, où une inscription rappelle le souvenir d'un captif fait par les Costoboques ou de l'un d'eux fait prisonnier.
En tout cas, comme nous l'avons vu, tout est terminé au milieu de 173, puisqu'on congédie alors les vétérans en Sardaigne... Mais c'est à ce moment que les choses se gâtent en Espagne.

Les garnisons du Danube sont alors gravement affaiblies après l'envoi d'une partie des légionnaires et des auxiliaires en Orient. L'armée est épuisée par 4 longues années de guerre dans les plaines arides de Mésopotamie, et ses effectifs sont dramatiquement réduits par la Peste antonine qui vient de s'abattre sur l'Empire.
Un groupe de tribus de Germanie Septentrionale envahit la Pannonie Supérieure. Il s'agit alors de 6 000 soldats, Lombards et Osii, qui ont obtenu l'accord des Quades pour traverser leurs terres et entrer en territoire Romain.
Les barbares sont cependant interceptés par quelques unités d'infanterie et de cavalerie dans le secteur de Brigetio-Arrabona (l'actuelle Győr), battus et renvoyés sur leurs terres.
Les envahisseurs sont repoussés avant d'avoir pu causer des dégâts au cœur de la province.
À la suite de ces événements, près de 11 tribus (parmi lesquelles les Marcomans, les Lombards, les Osii, les Vandales Victuales, les Quades, les Narisques et les Cotins) dépêchent des émissaires auprès de Iallius Bassus, gouverneur de Pannonie Supérieure, pour demander la paix, et choisissent comme porte-parole le roi des Marcomans, un certain Ballomar.
Les ambassadeurs des Barbares parviennent à obtenir la paix avec Rome et retournent sur leurs terres. La situation semble revenir au calme. Cet apparent apaisement éveille cependant les soupçons de Marc Aurèle... Au cours de cette même année, les Sarmates Iazyges pénètrent le limes Dace (peut-être accompagnés de quelques tribus Vandales).
En réponse, la legio V Macedonica, à peine revenue des campagnes d'Orient, est transférée depuis la Mésie inférieure voisine (plus précisément de son camp de Troesmis, l'actuelle Iglita), vers la Dacie, aux environs de Potaissa (l'actuelle Turda).
Marc Aurèle n'est pas tranquillisé par la paix conclue l'année précédente avec les Barbares, et décide de se rendre en personne, accompagné de son coempereur Lucius Verus, sur le limes Pannoniens pour estimer les réelles intentions de l'ennemi.
Les 2 empereurs traversent les Alpes et s'installent à Carnuntum, base de la Legio XIII Gemina et quartier général du gouverneur de Pannonie supérieure.
Au cours de cette année, des éléments des Marcomans et des Vandales Victuales sèment le désordre tout au long de la frontière nord.
L'Histoire Auguste rapporte que la majorité des rois se retirent avec leurs peuples et exécutent les instigateurs de ces attaques assimilées à des actes de rébellion, demandant pardon pour avoir rompu les conditions du traité de paix. Quant aux Quades, ils n'acceptent de reconnaître de roi qu'avec l'approbation des 2 empereurs.

Ces mesures semblent plus que suffisantes aux yeux de Lucius Verus, qui se montre impatient de rentrer à Rome : Commandant en chef lors de la guerre contre les Parthes, il est resté éloigné de la capitale depuis des années. Il parvient à convaincre son frère adoptif, et rentre à Aquilée pour l'hiver, alors que la situation semble être maintenue sous contrôle.

Ces premières années de conflit sont l'occasion pour Marc Aurèle de se lancer dans l'écriture de son ouvrage Pensées pour moi-même, la seule œuvre de cet « empereur philosophe » qui nous soit parvenue.
L'ouvrage, bien que ne rapportant pas directement les événements qui se déroulent pendant sa rédaction, transmet au lecteur tout le malaise de l'homme Marc Aurèle confronté à des circonstances funestes.

Au début de l'année 169, Lucius Verus est emporté par un infarctus, à seulement 2 jours de marche d'Aquilée, sur la route entre Concordia Sagittaria et Altinum. Marc Aurèle se voit alors contraint de revenir à Rome pour célébrer les obsèques de son frère adoptif. Le gros de l'armée, encore privé des 2 empereurs, part néanmoins se concentrer le long des abords de la plaine de la Tisza. Marc Aurèle, qui a désormais les mains libres après ses traités de paix avec les peuples Suèves (Quades, Marcomans et Narisques) du moyen-Danube, veut punir les Sarmates pour leur incursion en Dacie l'année précédente.

La guerre contre les Sarmates se révèle extrêmement dure pour les Romains, qui perdent sur le champ de bataille le gouverneur de la Dacie Claudius Fronto, il est possible que Sextus Calpurnius Agricola soit aussi mort au combat comme gouverneur de cette province.
L'empereur Marc Aurèle n'est en mesure de rejoindre le front qu'à la fin de l'année, en compagnie de son nouveau gendre Claudius Pompeianus (nommé premier conseiller militaire), fraîchement marié à sa fille Lucilla, la veuve de Lucius Verus.

Tandis que Marc Aurèle lance une offensive massive au-delà du Danube en territoire Sarmate contre les Iazyges (expeditio sarmatica en latin), une large coalition de tribus Germaniques, menée par Ballomar, roi des Marcomans, fond sur le limes Pannonien et défait une armée de 20 000 hommes en un lieu que l'on présume avoir été le long de ce qu'on a appelé la route de l'ambre, peut-être aux alentours de Carnuntum.
La vague Barbare se tourne ensuite vers le Norique voisin, menant des incursions jusqu'à Ovilava, tandis que le contingent le plus important suit la « route de l'ambre » il parcourt la Pannonie et, passant par Savaria, Poetovio et Emona, atteint l'Italie du Nord, arrivant à assiéger Aquilée et détruisant Opitergium.

L'invasion des Suèves contraint Marc Aurèle à revenir à la hâte en Italie, car les Barbares sont parvenus à atteindre le cœur de l'Empire alors que le gros des forces Romaines est engagé en un autre secteur du Limes. Les peuples Germaniques ont su choisir le moment opportun pour porter leur attaque.
TERRITOIRE DES MARCOMANS ET DES SARMATES
Une fois encore, Marc Aurèle choisit comme conseiller principal Tiberius Claudius Pompeianus, qui se voit confier la tâche de bloquer l’invasion de l’Italie et nettoyer les territoires avoisinants, et Pertinax, futur empereur, le meilleur parmi ses assistants. Aquilée est libérée après un affrontement sur le territoire Italien qui se solde par une victoire Romaine décisive.

Les combats reprennent au début de l'année 177. Les Quades, qui ont toujours été les plus rétifs à l'occupation Romaine, sont peut-être les premiers à lancer la nouvelle rébellion, et obligent les gouverneurs des Pannonies supérieure et inférieure à prendre les armes conjointement.
Marc Aurèle est contraint de se rendre en personne sur la frontière Danubienne à la fin de l'été 178, pour tenter de mettre un terme à cette situation qui se prolonge à présent depuis trop longtemps...

Même la mort de l'empereur ne peut retarder l'expédition prévue dans la plaine de la Tisza, et son fils Commode poursuit l'offensive en territoire Sarmate.
Les Iazyges (nouvelle « expeditio sarmatica »), les Bures (« expeditio Burica »), les Vandales et les Daces indépendants sont à nouveau battus dans les années qui suivent.
Commode, qui a décidé de quitter le théâtre des opérations en octobre 180, contre l'avis de son beau-frère Claudius Pompeianus, laisse le soin à ses généraux, parmi lesquels Pescennius Niger, Clodius Albinus, le fils de Tigidius Perennis et Valerius Maximianus, de terminer la guerre.
Avant de rentrer à Rome, il décide en outre d'abandonner les territoires conquis de Marcomanie, certainement de façon à pouvoir mieux se concentrer sur l'affrontement avec les Iazyges voisins en tenant compte de la nécessité d'économiser les effectifs des forces Romaines, c'est-à-dire en évitant de nouveaux enrôlements et déploiements de troupes ultérieurs.
Il se peut également qu'il ait réalisé que le maintien de troupes au nord du Danube pèse sur l'économie de l'empire, comme l'a expérimenté Auguste lui-même près de 2 siècles plus tôt, lorsqu'il a décidé d'abandonner définitivement la province de Germania Magna après la défaite de la forêt de Teutobourg. Commode a conscience qu'il s'agit de terres couvertes de forêts et de marécages, qu'il est plus rentable d'abandonner à nouveau aux Marcomans et aux Quades.
Ce retrait ne rend cependant à ces 2 peuplades Germaniques leur liberté d'action vis-à-vis de la puissance Romaine : Elles constituent, avec les Narisques et les Cotines, une « chaîne » de « clients » chargés d'assurer une première ligne de protection de la frontière Danubienne.
La réalisation de l'objectif stratégique de soumettre au contrôle de Rome tous les territoires au nord du Danube reste inachevée, mais de nombreux peuples de cette région resteront fidèles aux traités de paix et d'amitié avec le peuple Romain pendant encore une trentaine d'années, jusqu'à l'invasion des Alamans de l'an 213.

STATUE ÉQUESTRE DE MARC AURÈLE
Pour la comprendre, il faut se plonger dans le contexte de l'époque : Le début du règne de Marc-Aurèle (empereur de 161 à 180) est marqué par la guerre contre les Parthes qui ont envahi l'Arménie, alors état-client de Rome.
L'affaiblissement de la frontière Rhéno-Danubienne, conjugué à la peste antonine qui a décimé une partie des effectifs militaires, ont facilité de petites incursions de peuples Barbares à l'intérieur de l'empire dont une en Dacie par le peuple sarmates des Iazyges.
Devant cette menace et d'autres incursions Barbares simultanées, Marc-Aurèle a dû suspendre le conflit contre les Sarmates et crée la « praetentura Italiae et Alpium » (district militaire regroupant toutes les provinces Danubienne et Alpines au nord de l'Italie) afin de faciliter la défense de cette zone.
Les romains réussirent à bloquer l'invasion des Germains, libérer l'Aquilée et à rattraper les envahisseurs alors que ceux-ci s’apprêtent à retraverser le Danube avec leur butin.
Une fois toutes les provinces « nettoyées », l'empereur lance une contre-offensive contre les Marcomans et les Quades, considérés comme les peuples les plus dangereux et occupant pour les premiers l'actuelle Moravie et les seconds la Slovaquie.
Il réussit à les soumettre après de nombreux et difficiles combats et leurs fait signer un traité de paix avec des conditions assez sévères.
Marc-Aurèle peut ensuite achever la guerre punitive qu'il a dû suspendre contre les Iazyges en 174 et reçoit un triomphe 2 ans après pour avoir soumis tous les peuples au nord du cours moyen du Danube. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'a été construit la statue équestre en bronze de Marc Aurèle aujourd'hui sur la place du capitole et représentée sur les pièces de 50 cents Italiennes. La paix ne dure pas longtemps car les Marcomans et les Quades se révoltent dès 177, entraînant la seconde expédition contre les Germains. Les premiers sont battus l'année suivante avant que les seconds ne soient matés un an après soit en 179.

C'est de cette dernière opération que date l'inscription de Trenčín qui célèbre la victoire des romains sur les Quades.
Datée de l'hiver 179/180 et sculptée sur le rocher, sa situation s'explique par la proximité d'une ancienne route commerciale qui suit le cours de la rivière Váh, un affluent du Danube que les troupes Romaines ont suivi pour pénétrer dans le territoire du peuple Germanique. L'inscription, en langue latine est écrite comme ceci (entre parenthèses la suite du mots, ceci étant abrégés):

[« VICTORIAE AVGVSTORV(m) EXERCITUS QVI LAV GARICIONE SEDIT MIL(ites) L(egionis) II DCCCLV M(arcus) VAL(erius) MAXIMIAN(u)S LEG(atus) LEG(ionis) II AD(iutricis) CVR(avit) F(aciendum) »
qui se traduirait par :

« Dédié aux (ou en l'honneur des) empereurs victorieux des 855 soldats de la II. légion de l'armée stationnée près de Laugaricio. Construit (ou dans ce cas gravé) sur les ordres de Marcus Valerius Maximianus, légat de la II. Légion Adiutrix. » (Le légat était l'officier supérieur commandant la légion)]

L'authenticité de cette dédicace a pu être prouvée en 1995, lors de fouilles archéologiques à « Diana Veteranorum » (nom antique de la ville de Zana en Algérie), au cours desquelles le socle d'une statue a été retrouvé avec une inscription évoquant le nom de Laugaricio et surtout avec un résumé de la vie du légat de la IIe Légion Marcus Valerius Maximianus. Né à Poetovio (Ptuj en Slovénie), il s'est distingué lors de la première expédition des guerres marcomanes en tuant de ses mains Valao, chef de la tribu des Varasques et accompagne ensuite Marc Aurèle en 175 pour mater la rébellion du gouverneur de Syrie Avidius Cassius en Orient. Nommé ensuite « Procurator Augusti » de la province de Mésie inférieure et nommé au sénat vers 178, il participe à la seconde expédition contre les Germains en tant que légat d'abord de la I. Legion Adiutrix, puis de la II. Legion Adiutrix et d'autres légions. Il sera enfin consul vers 186.
MARC AURÈLE ET LES BARBARES.
Quand à la localisation de Laugaricio, même si ce nom est aujourd'hui considéré comme l'antique dénomination de Trenčín, son positionnement au niveau de la ville actuelle est toujours controversé.

Pour finir l'empereur Marc-Aurèle ne verra pas la fin de ces guerres contre les Germains et les Sarmates car il meurt de maladie avant la fin de mars 180 (scène d'ailleurs représentée au début du film Gladiator de Ridley Scott). L'inscription de Trenčín est, en plus d'une preuve de la présence militaire romaine au cœur d'une région « Barbare », également celle d'un conflit dont la colonne de Marc-Aurèle à Rome, érigée au IIe siècle fait le récit.



Guerres marcomanes — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_marcomanes
Statue équestre de Marc Aurèle (Musée du Capitole, Rome), dédiée en 176 à l'occasion du triomphe sur les Germains et les Sarmates ...
Contexte historique · ‎Déroulement du conflit · ‎Dans la culture populaire · ‎Annexes
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